UFC-Que Choisir Pays de St Omer, Montreuil sur Mer et de la Côte d'Opale

Nutri-Score Le combat européen continue !

Nutri-Score

 

Le combat européen continue !

La crise sans précédent que nous traversons nous rappelle avec une certaine brutalité/radicalité, que la santé est notre bien le plus précieux. Pour l’instant, toutes les énergies se focalisent légitimement sur la réponse à l’urgence sanitaire. Toutefois, nous devons dès à présent préparer le « monde d’après ».

 

Les décideurs politiques devront impérativement s’attaquer à des problématiques sous-jacentes qui progressent dangereusement dans nos sociétés : l’obésité et les pathologies liées à une mauvaise alimentation, d’autant que ces fléaux sont des facteurs aggravants en cas de pandémie comme le souligne tristement le Covid-19.

Face à ces maux, l’UFC-Que Choisir appelle depuis de nombreuses années à la généralisation du Nutri-Score, pour que les consommateurs puissent faire un choix éclairé. Malgré notre lobby intense qui a certes permis son adoption sur le territoire français, cet étiquetage nutritionnel reste volontaire en raison de la législation européenne. Cachez votre surprise, tous les fabricants ne jouent donc pas le jeu !

Pour y remédier, en mai 2019, nous lancions avec d’autres associations de consommateurs une initiative citoyenne européenne pour demander qu’il soit obligatoire dans toute l’Union. Depuis, et grâce à votre soutien sans faille, de véritables victoires ont été enregistrées : de nombreux États ont annoncé leur ralliement[1] au Nutri-Score, tout comme de grands industriels et distributeurs. C’est pourquoi, alors que la crise actuelle du Covid-19 freine la collecte de signatures dans nombre d’Etats européens, nous avons fait le choix de retirer cette ICE pour se concentrer sur cette nouvelle dynamique multi-acteurs, qui comprend bien évidemment les scientifiques et nutritionnistes.

Aujourd’hui, aux côtés de toutes les parties prenantes, nous appelons dans un courrier la Commission européenne à reconnaître le Nutri-Score comme l’étiquetage nutritionnel officiel de l’UE dans sa future stratégie « De la Ferme à la Table » qu’elle doit prochainement publier.

 

 

[1] la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et le Luxembourg

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

29 avril 2020

Total Direct Énergie Des délais de remboursement illégaux

Total Direct Énergie

 

Des délais de remboursement illégaux

Depuis 1 an que Total a acquis Direct Énergie, donnant lieu à Total Direct Énergie, des clients se plaignent de prélèvements indus. Certains attendent encore le remboursement du trop-perçu.

 

Total Direct Énergie a bien du mal avec ses anciens clients Total Spring. Certains d’entre eux, qui l’ont quitté pour changer de fournisseur, ont eu la détestable surprise de constater que les prélèvements continuaient. Évidemment ils ont contacté son service clients, qui leur répond invariablement que « l’arrêt des prélèvements prend du temps » !

Face à ces pratiques inadmissibles, l’UFC-Que Choisir a adressé une mise en demeure à Total Direct Énergie, qui a plaidé un « dysfonctionnement de [son] système informatique dans le cadre de la migration des anciens clients Total Spring dans l’univers Total Direct Énergie », annonçant le remboursement intégral de tous les clients lésés dans les plus brefs délais.

On pensait l’affaire réglée, mais la situation de Gilles Barallini prouve qu’il n’en est rien. Ses contrats de gaz et d’électricité ont été résiliés le 17 décembre dernier chez Total Direct Énergie au profit d’Ekwateur. Après de multiples relances, il a fini par recevoir sa facture de clôture le… 13 mars. Elle faisait apparaître un solde positif en sa faveur, qui aurait dû lui être remboursé dans les 15 jours.

Or nous sommes fin avril et il attend toujours. Ce n’est pas faute d’avoir insisté. « J’ai multiplié les appels et les mails, confirme-t-il, à chaque fois je tombe sur un interlocuteur différent, on me mène en bateau. À supposer que Total Direct Énergie fasse de même avec tous les clients qui l’ont quitté, ça lui ferait une belle trésorerie. »

QUE DIT LA LOI ?

La facture de clôture, dite aussi de résiliation, doit intervenir dans les 4 semaines qui suivent la résiliation du contrat, donc le passage chez le nouveau fournisseur d’énergie.

En cas de trop-perçu, l’ancien fournisseur doit rembourser dans les 15 jours qui suivent l’émission de la facture de clôture (articles L. 224-14 et L. 224-15 du code de la consommation).

Élisabeth Chesnais

29 avril 2020

Électroménager et high-tech Des prix en surchauffe

Électroménager et high-tech

 

Des prix en surchauffe

Le confinement avance, mais nos constats ne bougent pas : des tondeuses pour cheveux aux fours à micro-ondes et des PC portables aux aspirateurs balais, les prix grimpent. Nous avons étudié l’évolution, depuis la mise en place des mesures de confinement, des prix pratiqués par 22 e-commerçants sur des centaines de produits. Résultat : les hausses vont de 4 % à 23 %. Parallèlement, l’offre s’est drastiquement réduite.

 

Les fruits et légumes vendus en vrac ne sont pas les seuls à voir leur prix grimper en ces temps de confinement. D’autres produits, de l’électroménager à la high-tech, suivent la même pente. Après les tondeuses à cheveux et les imprimantes (lire encadré), l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir a étudié l’évolution des prix de 5 autres familles d’appareils : les PC portables, les aspirateurs balais, les lave-linge, les fours à micro-ondes et les téléviseurs. Les hausses sont inégales, elles vont de 4 % à… 23 %. Parallèlement, l’offre de produits s’est beaucoup réduite. La crise sanitaire complique en effet toute la chaîne logistique d’approvisionnement, de la fabrication au transport. Sans doute un bout d’explication quant à la hausse des prix.

PC PORTABLES : DEUX FOIS MOINS DE MODÈLES DISPONIBLES

courbes prix ordinateurs
Évolution moyenne des prix de 8 673 PC portables vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Au cours du premier trimestre 2020, la demande mondiale en PC portables a grimpé en flèche, portée par le télétravail et l’enseignement à distance imposés par les mesures de confinement. Mais d’après l’analyste spécialisé Canalys, Lenovo, HP, Dell et les autres ont connu des problèmes d’approvisionnement en processeurs Intel et leurs usines en Chine n’ont pas pu rouvrir normalement après les fêtes du nouvel an. Résultat, une baisse de 8 % des expéditions par rapport à 2019. La conséquence sur l’offre proposée en France chez les webmarchands étudiés par notre observatoire est immédiate : elle s’est réduite de moitié (-47 % précisément) depuis début février. Les prix, eux, ont commencé à monter dès le début du confinement pour atteindre, en moyenne, 8 % d’augmentation.

 

TÉLÉVISEURS : UNE HAUSSE CONTENUE

courbe prix televiseurs
Évolution moyenne des prix de 365 téléviseurs vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Avec une hausse de 4 % seulement, les téléviseurs enregistrent la plus faible augmentation moyenne de prix. On trouve quand même des pépites, chez Cdiscount par exemple, qui ose une augmentation de 37,3 % pour le LG 49UM7000 (vendu 349,99 € le 17 février et 479,99 € le 20 avril). Autre exemple, le téléviseur Samsung UE55RU7475 qui, sur Fnac.com, a vu son prix grimper de 13,6 % (660 € le 3 février, 749,49 € le 20 avril). Les téléviseurs ne sont pas les premiers impactés par les mesures de confinement, moins en tout cas que lors des grandes compétitions sportives, comme les Jeux olympiques ou les tournois majeurs de foot, qui font traditionnellement décoller les ventes. Les consommateurs qui envisageaient de changer de TV ont peut-être été refroidis par les reports en série de ces compétitions : cette année, Roland Garros (du 20 septembre au 4 octobre) suivra le tour de France (du 29 août au 20 septembre) ; quant aux JO prévus initialement cet été, ils sont reportés à l’été 2021 (s’ils ont lieu…), tout comme l’Euro de football. Nous avons aussi constaté une nette diminution de l’offre chez les webmarchands (-36 %).

 

ASPIRATEURS BALAIS : JUSQU’À +56,9 % !

courbes prix aspirateurs
Évolution moyenne des prix de 365 aspirateurs balais vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Le ménage, ça occupe ! Mais il vous en coûtera plus cher pour vous offrir un aspirateur balai, +12 % en moyenne depuis le début du confinement. Très en vogue en ce moment, ces aspirateurs maniables (à l’autonomie toutefois limitée) affichent des écarts de prix importants selon les gammes. Et les plus chers sont ceux dont les hausses de prix sont les plus visibles. Jugez plutôt. Le Candy 22V, vendu 82,49 € sur Fnac.com le 17 février était proposé 99,99 € un mois plus tard (soit une augmentation de 21,2 %) ; aux mêmes dates, chez un vendeur hébergé sur le site Internet de Conforama cette fois, le Dyson Cyclone V10 – une superstar du rayon – a vu son prix grimper de 532 € à 834,94 € (+56,9 %) ! Côté offre, on note une baisse de 20 % du nombre de produits proposés.

 

LAVE-LINGE : PAS UNE PRIORITÉ

courbes prix laveLinge
Évolution moyenne des prix de 295 lave-linge vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Hors contexte d’un déménagement (actuellement quasi interdit) ou d’une panne, changer son lave-linge n’est clairement pas une priorité en période de confinement. Comme les téléviseurs, les lave-linge subissent quand même une hausse de prix, palpable, mais contenue (+5 %). Nous avons vu sur Cdiscount un modèle, le Whirlpool AWOD2928.1 passer de 299,99 € le 3 mars à 305 € le 20 avril (+1,67 %), mais aussi, chez But, le Candy CSWS485D5-S passer, entre le 10 février et le 20 avril, de 399,99 € à 449,99 €. Soit une augmentation de 12,5 %. Avec 49 % de modèles disponibles en moins, les lave-linge décrochent aussi la palme de l’offre la plus réduite au cours de la période.

 

FOURS À MICRO-ONDES : 8 % PLUS CHERS

courbes prix microOndes
Évolution moyenne des prix de 221 fours à micro-ondes vendus chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Confinement oblige, les Français prennent leurs repas à la maison et s’équiper d’un four à micro-ondes pour faire réchauffer des plats préparés leur coûte aujourd’hui 8 % plus cher. C’est, là encore, une moyenne. Chez Ubaldi, nous avons ainsi vu le Miele M6012SCIN passer de 449 € le 3 février à 569 € le 20 avril (+26,7 %) et chez Boulanger, le Samsung MG22M8074AT passer de 299 € le 2 mars à 349 € le 20 avril, soit une hausse de 16,7 %. Avec 36 % de produits proposés en moins, le choix est plus restreint.

TONDEUSES ET IMPRIMANTES : ÇA CONTINUE !

courbes prix tondeuses
courbes prix imprimantes
Évolution moyenne des prix de 522 imprimantes et 222 tondeuses vendues chez 22 e-commerçants et leurs marketplaces entre le 1er février et le 20 avril 2020.

Nous avions déjà constaté une hausse moyenne des prix de 13 % pour les imprimantes et de 21 % pour les tondeuses à barbe et à cheveux. Un mois et deux semaines plus tard respectivement, la tendance se poursuit et s’accentue même légèrement puisque les taux moyens s’établissent désormais à +17 % et +23 %. Parmi les exemples les plus frappants, le prix de l’imprimante Epson WF-2750DWF, passé de 129,90 € le 17 février à 169,90 € le 20 avril sur la marketplace d’Amazon. Une hausse de 30,8 % ! Citons encore le cas de la tondeuse multifonction Babyliss E876E, dont le prix a grimpé de plus de 28 % en passant de 66,51 € à 85,55 € entre le 2 mars et le 20 avril sur la marketplace de La Redoute.

Camille Gruhier

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

29 avril 2020

Pensions de réversion L’administration s’adapte à la crise sanitaire

Pensions de réversion

 

L’administration s’adapte à la crise sanitaire

C’est un des effets inattendus de la crise actuelle : les demandes de pensions de réversion sont en chute libre. Pour ne pas fragiliser davantage les bénéficiaires potentiels, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a décidé de réagir.

 

Toutes les personnes mariées qui perdent leur conjoint ou leur ex-conjoint peuvent, sous certaines conditions, variables selon les régimes de retraite, percevoir une pension de réversion. Pour les uns (Cnav, MSA et SSI ou ex-RSI), il ne faut pas disposer de ressources trop importantes, pour les autres, il faut avoir été marié un certain nombre d’années (CNRACL…) ou être veuf sans être remarié (Agirc-Arrco…). À quelques exceptions près (régime des fonctionnaires de l’État notamment), il faut généralement atteindre 55, 60 ou même 65 ans pour y prétendre.

DES DEMANDES EN BAISSE TRÈS SENSIBLE MALGRÉ UNE MORTALITÉ ÉLEVÉE

Aucune pension de réversion n’est attribuée automatiquement : il est impératif d’en faire la demande et de joindre, très souvent, de multiples justificatifs (photocopie du livret de famille, d’une pièce d’identité, des deux derniers avis d’imposition…), dont la liste varie selon les régimes de retraite auxquels a été affiliée, tout au long de sa carrière professionnelle, la personne décédée.

Jusqu’à présent, cette démarche ne peut être réalisée que par courrier ou sur rendez-vous dans un point d’accueil, mais non en ligne comme c’est le cas pour la demande de pension de retraite dite de droit direct. Problème : depuis le début de la crise du coronavirus et du confinement, les demandes sont en chute libre. Par exemple, au régime général, de loin le plus important régime de retraite puisqu’il comptait fin 2018 pas moins de 14,3 millions de retraités, les 3 500 à 4 000 sollicitations hebdomadaires de réversion se sont contractées de 40 % certaines semaines !

UNE ÉVOLUTION INFORMATIQUE BIENVENUE…

« Ces chiffres traduisent l’absence de service en ligne. Aussi, pour aider les bénéficiaires potentiels, notamment ceux qui sont en difficulté face au numérique, nous avons mis en place un nouveau service qui va simplifier cette démarche », explique Renaud Villard, directeur de la Cnav. De quoi s’agit-il exactement ? De la possibilité, depuis ce mercredi, de remplir en ligne le formulaire de demande de réversion puis de le transmettre de façon sécurisée via son espace personnel (et non celui de son conjoint ou ex-conjoint), à créer sur lassuranceretraite.fr si cela n’est pas déjà fait. Les justificatifs requis peuvent être pris en photo et transmis également par ce biais. Pour les personnes peu aguerries à cet exercice ou qui ne possèdent aucun équipement informatique, la Cnav a prévu la possibilité de contacter un conseiller retraite, par téléphone, après prise de rendez-vous au 3960. Une démarche déclinée également pour la demande d’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées).

… MALGRÉ UNE ABSENCE PERSISTANTE DE TRANSMISSION ENTRE LES RÉGIMES

Pour rappel, lorsque la demande est complète, la pension de réversion du régime général est versée dans un délai de 4 mois maximum. Elle est également versée indépendamment des droits potentiels à faire valoir auprès des autres régimes de retraite, et notamment des régimes complémentaires tels l’Agirc-Arrco (pour les salariés du secteur privé), l’Ircantec (pour les agents publics contractuels) ou encore la SSI complémentaire (pour les commerçants, artisans ou dirigeants non salariés). Enfin, sachant que la demande de réversion n’est pas transmise d’un régime à l’autre, mais uniquement signalée, et sachant qu’il est possible de ne pas répondre aux conditions exigées par un régime, mais de les remplir parfaitement dans un autre, il est important de rappeler que cette démarche doit être déclinée auprès de tous les régimes auxquels la personne décédée a été affiliée. Et que le plus tôt est évidemment le mieux.

Roselyne Poznanski

29 avril 2020

Recommandations nutritionnelles Un impact conséquent sur le budget des ménages

Recommandations nutritionnelles

 

Un impact conséquent sur le budget des ménages

Limiter la viande, manger des légumineuses, privilégier le bio… une étude confirme qu’adopter un régime plus en concordance avec les nouvelles recommandations nutritionnelles françaises est bénéfique pour la santé et l’environnement. Sauf que les Français en sont loin. Il faut dire qu’en plus de nécessiter du temps en cuisine, l’étude révèle que le régime préconisé par les autorités de santé implique un surcoût non négligeable.

 

35 000 morts prématurées évitées chaque année, un impact environnemental diminué de moitié, mais aussi une dépense supplémentaire de 91 centimes par jour et par personne. Voilà ce que seraient les conséquences de l’adoption, par l’ensemble de la population française, d’un régime plus proche des nouvelles recommandations nutritionnelles des autorités de santé, révélées début 2019 (voir encadré).

C’est en tout cas la conclusion (1) d’une équipe de chercheurs (dont plusieurs avaient participé à l’élaboration de ces nouvelles recommandations) qui ont étudié le régime alimentaire de près de 30 000 français. Pour y arriver, les scientifiques ont comparé l’alimentation des 20 % d’entre eux qui s’approchaient le plus du régime préconisé, et celui des 20 % les plus éloignés, puis ont estimé le coût et les impacts sanitaires et environnementaux de chacun de ces régimes. Résultats du régime alimentaire du groupe des « bons élèves » : beaucoup moins de risques de maladies cardiovasculaires, mais aussi d’émissions de gaz à effet de serre, d’épuisement des ressources et d’occupation des sols.

Cela n’a certes rien de très surprenant, puisque c’est dans ce but qu’ont été élaborées ces recommandations. En effet, pour la première fois, en France, et comme dans plusieurs autres pays déjà, les recommandations nutritionnelles visent à protéger, non plus seulement la santé publique, mais aussi l’environnement. « C’est important de valider et surtout de chiffrer l’impact », justifie cependant Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et première auteure de l’étude.

SURCOÛT DE 110 € PAR MOIS POUR UNE FAMILLE DE 4

Ses travaux apportent de plus d’autres enseignements intéressants. D’abord, ils révèlent que les 20 % de personnes dont le régime s’approche le plus des recommandations des autorités de santé dépensent chaque jour, pour leur alimentation, 91 centimes d’euros de plus que les 20 % qui en sont les plus éloignés. Soit une différence de 110 € par mois pour une famille de 4… « Nous n’avons pas pu le démontrer, mais je pense que c’est parce que les personnes qui suivent les nouvelles recommandations mangent plus de bio », explique Emmanuelle Kesse-Guyot, qui tient à préciser que « les recommandations stipulent qu’il est bon de privilégier le bio quand on le peut ».

Est-ce pour cela que les recommandations nutritionnelles sont si peu suivies ? L’étude montre en tout cas que même les « bons élèves » sont encore loin du compte, avec en moyenne un score d’adhérence aux recommandations nutritionnelles de 3,8 points sur 14,25 pour les 20 % de femmes qui se nourrissent le mieux, et de 2,3 pour les 20 % d’hommes au régime le plus équilibré. « Ce n’est pas simple de faire bouger les habitudes alimentaires », reconnaît Emmanuelle Kesse-Guyot. Cette dernière prévient d’ailleurs : « Ce sera un travail de longue haleine… »

RAPPEL DES NOUVELLES RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES

Augmenter

  • Les fruits et les légumes
  • L’activité physique
  • Le fait maison
  • Les légumes secs : lentilles, haricots, pois chiches, etc.
  • Les fruits à coque

 

Aller vers

  • Les aliments bio
  • Les aliments de saison et les aliments produits localement
  • Une consommation de poissons gras et maigres en alternance
  • Le pain complet ou aux céréales, les pâtes et le riz complets, la semoule complète
  • L’huile de colza, de noix et d’olive
  • Une consommation de produits laitiers suffisante mais limitée

 

Réduire

  • La viande (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats)
  • Les produits sucrés et les boissons sucrées
  • La charcuterie
  • L’alcool
  • Le temps passé assis
  • Les produits salés
  • Les produits avec un Nutri-Score D et E

 

Source : Santé publique France

(1) https://www.nature.com/articles/s41893-020-0495-8?proof=trueMay%25252F (payant, en anglais)

Elsa Abdoun

27 avril 2020

Coronavirus – Vols annulés L’UFC-Que Choisir met en demeure 57 compagnies aériennes

Coronavirus – Vols annulés

 

L’UFC-Que Choisir met en demeure 57 compagnies aériennes

Après que certaines compagnies ont fait exploser le prix des billets des Français bloqués à l’étranger au début de la crise, nombre d’entre elles entendent aujourd’hui renier le droit à remboursement des millions de passagers aux vols annulés en leur imposant un bon d’achat. Après avoir fait le constat que près de 80 % des principales compagnies aériennes analysées ne respectent pas la réglementation, l’UFC-Que Choisir met aujourd’hui en demeure 57 d’entre elles de respecter le droit de leurs clients.

 

LA MAJORITÉ DES COMPAGNIES AÉRIENNES BAFOUENT LA RÉGLEMENTATION

Après l’annulation en série des vols aériens suite à la crise du Covid-19, les compagnies, après avoir vainement tenté un lobbying pour faire changer la réglementation, mènent aujourd’hui une campagne de désinformation portant sur les modalités de remboursement des consommateurs. Près de 80 % des principales compagnies analysées sont ainsi hors la loi en niant le droit à remboursement des passagers et en imposant un avoir.

Alertée par des milliers de consommateurs qui ne souhaitent pas être contraints d’accepter un avoir qui ne les satisfaits pas, l’UFC-Que Choisir a analysé les modalités de remboursement de 76 compagnies aériennes qui représentent près de 80 % du trafic aérien annuel(1) de passagers. Seulement 23 % d’entre elles respectent leurs obligations et proposent le remboursement immédiat des billets annulés aux passagers. Toutes les autres compagnies, soit 57 imposent en toute illégalité un avoir à validité variable, retardent le remboursement ou appliquent des frais de modification.

La réglementation européenne est pourtant claire : en cas d’annulation de vols, la compagnie aérienne est tenue de proposer en premier choix au consommateur le remboursement du billet, dans un délai de 7 jours, au prix auquel il a été acheté.

Comme l’a rappelé la Commission européenne dans sa communication du 18/03/2020 sur le sujet : « si les compagnies proposent un bon, cette offre ne peut pas affecter le droit du passager d’opter plutôt pour un remboursement » : les compagnies ne peuvent donc pas forcer les consommateurs à accepter un bon.

L’association UFC-Que Choisir n’est pas opposée à ce que des avoirs soient proposés aux voyageurs, et appellent ces derniers à examiner avec bienveillance l’opportunité d’un report ou d’un avoir. Mais elle refuse catégoriquement que cela leur soit imposé, c’est à eux de choisir.

CE N’EST PAS AUX CONSOMMATEURS DE SUPPORTER LE COÛT DE LA CRISE ACTUELLE !

Outre le mépris affiché des compagnies aériennes envers les consommateurs et les autorités européennes, l’UFC-Que Choisir dénonce également le remboursement imposé en avoir car il n’existe pas de fonds de garantie dans le transport aérien, contrairement aux séjours.

Autrement dit, si la compagnie aérienne fait faillite, le consommateur qui s’est vu imposer un avoir ne voyagera pas et son argent sera perdu alors qu’il devait être remboursé. Alors que les Etats membres s’engagent dans les plans d’aide auprès des compagnies aériennes, financés par les contribuables, les consommateurs ne doivent pas devenir des préteurs publics quitte à être sacrifiés. Cela équivaudrait à une double peine.

Au vu de ce détournement de la réglementation l’UFC-Que Choisir met donc en demeure les 57 compagnies aériennes de :

  • Respecter le droit des passagers en leur proposant en premier lieu le remboursement en argent du prix des billets annulés
  • Laisser le choix au passager du mode de remboursement qui lui convient

A défaut de réaction, l’UFC-Que Choisir n’hésitera pas à engager toute action nécessaire pour que ces droits soient pleinement respectés par les compagnies aériennes.

Afin de faciliter les démarches des passagers à qui les compagnies ont adressé un avoir sans leur consentement, l’UFC-Que Choisir met à leur disposition un modèle d’email afin de réclamer le respect de leurs droits. Un appel à témoignages et un forum sont également disponibles sur le site de l’association pour nous informer des différents manquements constatés.

LISTE DES COMPAGNIES AÉRIENNES CONTREVENANTES

Air France Air Tahiti Nui Air Senegal Gulf Air
EasyJet United Air Serbia Icelandair
Ryanair Eurowings Air Transat Interjet
Vueling Aegan ASL Airlines Japan Airlines
KLM Aeroflot Avianca LATAM
Lufthansa Air Austral Boliviana LOT
Emirates Air Baltic Bulgaria Air Norwegian
TAP Air Canada Cabo Verde Airlines Qantas
Transavia Air Caraibes Chalair Aviation Rwanda Air
Corsair Air China China Southern Sata Airlines
Volotea Air Corsica Condor Saudia
Air Algérie Air Europa Croatia Airlines Scandinavian
Royal Air Maroc Air India Egyptair Turkish Airlines
Tunis air Air Mauritius French bee Ukraine Airlines
Vietnam Airlines

NOTES

(1) Sur la base du Bulletin Statistique de la Direction Générale de l’Aviation Civile pour l’année 2018 (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/bulletin_stat_trafic_aerien_2018.pdf)
25 avril 2020

Fruits et légumes Des hausses de prix importantes

Fruits et légumes

 

Des hausses de prix importantes

Les fruits et légumes frais vendus en vrac ont fortement augmenté sur la période de confinement. Entre la semaine du 2 au 7 mars (soit 2 semaines avant le confinement) et celle du 6 au 11 avril (4e semaine de confinement), la hausse globale du rayon est de 9 %, avec une différence nette entre les produits conventionnels à +6 % et les produits bio à +12 % !

 

infographie variation prix fruits et legumes

FRUITS

Les 6 types de fruits étudiés par l’UFC-Que Choisir affichent tous des tarifs en hausse, en moyenne de 8 % entre les semaines du 2 au 7 mars et du 6 au 11 avril. En revanche, l’offre en rayons évolue de façon très différente d’un fruit à l’autre, mais aussi pour un même fruit, selon qu’il est conventionnel ou bio. Certaines catégories affichent des prix en hausse, alors que les volumes sont également en hausse. C’est le cas pour les pommes golden conventionnelles comme bio, les bananes Cavendish bio ou encore les citrons.

D’autres catégories suivent des évolutions plus compréhensibles : un recul plus ou moins fort de l’offre se traduit par des hausses plus ou moins marquées des prix. C’est le cas des poires Conférence, des pamplemousses et des bananes conventionnels, mais aussi des citrons verts bio. Les hausses restent néanmoins modérées pour les pommes et poires, dont l’approvisionnement actuel est majoritairement d’origine France et les volumes importants.

 

LÉGUMES

Les légumes observés (laitue, navet et tomate) augmentent plus fortement, à +10 % en moyenne. Les offres en navet (pourtant encore en pleine saison) et en tomate grappe bio (importée à cette période) reculent nettement, associées à des flambées des prix de respectivement 23 et 25 %, les plus élevées de notre panel. L’explication est probablement due à un fort déficit de l’offre par rapport à la demande. La laitue bio, dont les volumes reculent de 11 %, voit ses tarifs augmenter plus raisonnablement (+4 %). Pour les laitues et les tomates grappe, des volumes en hausse modérée sont pourtant associés à des hausses de prix. Enfin, la tomate cerise, avec une offre qui s’étoffe, voit logiquement son prix reculer.

UNE DEMANDE FORTE ET DES COÛTS DE PRODUCTION PLUS ÉLEVÉS

Pourquoi ces envolées de prix ? Le commerce des fruits et légumes a été fortement perturbé par le confinement, à plusieurs niveaux, alors que la demande des consommateurs reste soutenue, tirant l’ensemble des prix à la hausse.

Les coûts de production

Ils ont augmenté du fait des hausses des tarifs du transport (les camions font les retours à vide, ce qui renchérit le prix), des coûts de main-d’œuvre (qui augmentent dans certains cas de 10 à 20 %, faute de travailleurs saisonniers), et des frais liés aux emballages. Les consommateurs craignant la contamination via les aliments (pourtant peu probable), ils se tournent massivement vers les fruits et légumes emballés. Conséquence, un net renchérissement de ce poste. « Cette demande de produits emballés explique en grande partie la hausse pour les produits bio », souligne un professionnel de la filière.

Des difficultés persistantes pour les importations

Les importations sont compliquées par les difficultés dans les transports internationaux, mais aussi par les conséquences de l’épidémie de Codiv-19 dans les autres pays. Ainsi, l’Espagne, l’un de nos principaux fournisseurs, est durement touchée par la maladie. Or, plus de 50 % de notre consommation de fruits et légumes est importée !

Une production française plus chère

Au début du confinement, les enseignes ont annoncé se tourner vers l’origine française afin de soutenir les producteurs hexagonaux – ils ont tenu parole, a confirmé Daniel Sauvaitre, secrétaire général adjoint de l’interprofession des fruits et légumes, Interfel. De plus, en temps normal, c’est aussi à cette période que les productions françaises arrivent sur le marché. Or, les coûts de production sont plus élevés en France, renchérissant les produits.

En particulier, les variétés françaises sont souvent plus qualitatives, donc plus chères, que les produits importés. On retrouve l’effet de montée en gamme observé pour d’autres types de produits de première nécessité.

Une demande des consommateurs forte

Privés de restaurants, fast-foods et autres achats dans les commerces par le confinement, les Français cuisinent chez eux et utilisent davantage de produits frais pour leurs repas. Or les prix des produits frais sont sensibles à l’équilibre offre-demande au jour le jour. Et les volumes de production sont très dépendants du climat – imprévisible par nature. « Les variations de prix les plus erratiques concernent les produits à faible conservation, comme les tomates et les fraises », souligne Daniel Sauvaitre.

Elsa Casalegno

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

23 avril 2020

Banque Demander un découvert occasionnel

Banque

 

Demander un découvert occasionnel

Vous risquez de vous retrouver en difficulté financière à cause de la pandémie de Covid-19. Si tel est le cas, vous pouvez négocier un découvert avec votre banque.

 

DIFFÉRENTS TYPES DE DÉCOUVERT

Le compte de dépôt, ou compte courant, doit en principe fonctionner avec un solde positif. De fait, l’autorisation de découvert n’est pas un droit. La banque dispose de la liberté de la refuser. Le découvert peut être permanent (négocié au moment du contrat) ou ponctuel (il est possible jusqu’à une date fixe). En fonction du délai accordé pour son remboursement, plusieurs hypothèses sont à considérer.

  • Le découvert de type 1. Remboursable sous 1 mois, il constitue en fait une « facilité de caisse ».
  • Le découvert de type 2. Il doit être apuré dans un délai de 1 à 3 mois.
  • Le découvert de type 3. Son montant excède 200 € et sa durée de remboursement dépasse les 3 mois. Dans cette situation, l’établissement bancaire est obligé de respecter les règles qui encadrent la souscription d’un crédit à la consommation.

 

UN SERVICE PAYANT

Le banquier ne vous fait pas un cadeau en vous accordant un découvert ! Vous devrez payer des frais, appelés « agios » ou intérêts débiteurs. Ils sont établis par rapport au taux annuel effectif global (TAEG), qui représente le coût total du découvert. Ils sont proportionnels au montant du débit et au nombre de jours où le solde du compte n’a pas été positif. Ce TAEG doit être indiqué par écrit dans la convention de compte générale ou dans celle, spécifique, conclue avec son banquier. Le taux pratiqué peut être négocié avec l’attaché de clientèle. Notons qu’il avoisine souvent le taux d’usure fixé par la Banque de France quand le montant du découvert préalablement fixé est dépassé – mais il risque d’être supérieur si c’est stipulé dans les conditions du découvert.

 

LES CONDITIONS DE RÉSILIATION

Une autorisation de découvert permanente est résiliable par le client à tout moment et sans frais (sauf préavis, fixé par les conditions qui l’entourent). La banque, elle, n’est pas autorisée à y mettre fin de manière brutale (elle doit accorder un préavis minimal de 2 mois) ou abusive, sinon elle pourrait voir sa responsabilité engagée.

23 avril 2020

Visite à un proche âgé Un flou qui laisse trop de place à l’arbitraire

Visite à un proche âgé

 

Un flou qui laisse trop de place à l’arbitraire

Les situations admises de déplacements dérogatoires au principe du confinement ne sont pas toujours précisément définies, ce qui a déjà conduit à des verbalisations injustifiées. Le cas des visites aux proches vulnérables, lourd d’enjeux éthiques, est à cet égard exemplaire.

 

Une porte s’est ouverte le 19 avril lors de la conférence de presse d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé : les personnes souhaitant rendre visite à des proches vivant en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) pourront désormais le faire sous certaines conditions. Mais pour celles dont les parents âgés vivent toujours à leur domicile, aucun assouplissement n’a été annoncé. Pourtant, l’isolement prolongé dû à l’épidémie de Covid-19 peut aussi les mettre en danger, les syndromes dépressifs pouvant avoir des conséquences somatiques fatales dans le grand âge.

Lorsqu’on sent que le confinement pèse trop lourd sur un parent âgé, a-t-on ou non le droit de se rendre auprès de lui pour lui apporter un peu de réconfort ou d’aide matérielle ? Le message que la plupart des citoyens ont cru entendre depuis le 16 mars est : non, c’est impossible. En témoigne par exemple le courriel envoyé par un internaute en réponse à notre appel à témoignages : « Ma mère a 97 ans, elle vit seule chez elle et est autonome mais le confinement est une maltraitance psychologique majeure pour les personnes dans sa situation. Si je comprends bien les recommandations officielles, je n’ai pas le droit de me rendre auprès d’elle pour lui prêter temporairement assistance. »

 

INFORMATIONS CONTRADICTOIRES

Ce n’est pas le site du gouvernement (1) qui éclairera ceux qui s’interrogent. À la question « Puis-je rendre visite à une personne âgée ? », la réponse est : « Non : les visites aux personnes fragiles et âgées à domicile sont suspendues. » Mais à la question : « Puis-je aller auprès de parents dépendants ou de proches ? », la réponse est : « Oui mais uniquement pour vous occuper de personnes vulnérables […] en vous rappelant que les seniors sont les personnes les plus vulnérables. » Que tirer de ce méli-mélo d’informations contradictoires ? À partir de quel moment une personne « fragile et âgée » devient-elle une personne « vulnérable » ? Et surtout, en cas de contrôle, comment un policier ou un gendarme peut-il évaluer cette vulnérabilité ? Cela paraît impossible et le cas médiatisé de cet habitant du Loir-et-Cher interdit d’aller voir son père mourant sur l’île de Ré, et qui n’a donc pu assister à ses derniers instants, n’a pas de quoi rassurer.

 

APPRÉCIATION SUBJECTIVE

Contacté, le ministère de l’Intérieur assure que l’attestation sur l’honneur (en cochant la case déplacement pour motif familial impérieux) suffit. Puis finit par admettre qu’un justificatif de domicile de la personne visitée serait bienvenu. Mais, outre que les personnes âgées ne sont pas toutes, loin de là, équipées d’un scan et d’un accès à Internet pour faire parvenir ce document à leur proche, un tel document n’a rien à voir avec la vulnérabilité.

« On constate un flou artistique qui est anormal, déplore Maître Louis le Foyer de Costil, avocat spécialiste de droit public. Il existe un principe en droit : toute infraction doit être définie de manière claire. En l’occurrence, on aurait pu préciser qui on considère comme personnes vulnérables, car c’est une notion éminemment subjective, mais aussi établir une liste, pas forcément limitative, de preuves admissibles : pièce d’identité renseignant sur l’âge ou certificat médical, par exemple. Faute de quoi, on est soumis à l’arbitraire des policiers, qui eux-mêmes ne sont pas à l’aise, d’autant que l’absence de clarté au niveau central aggrave le risque que les directives locales soient contradictoires. » De fait, en cette période de vacances scolaires, les forces de l’ordre de certains départements littoraux semblent avoir reçu des consignes de sévérité pour éviter les séjours à la mer déguisés en visites au grand-père cacochyme. Au-delà des consignes données par la hiérarchie, cette imprécision laisse un champ considérable à l’appréciation subjective du policier ou du gendarme. C’est la porte ouverte à des injustices d’autant plus cruelles que les personnes sont déjà affectées par l’état de santé de leur parent. « Au-delà de l’atteinte possible aux libertés, ce flou n’est pas souhaitable non plus d’un point de vue sanitaire car les sanctions risquent de ne pas être comprises », poursuit l’avocat. Or l’adhésion de la population est indispensable pour que le confinement soit efficace.

En pratique, si vous devez rendre visite à un proche âgé, vous aurez soin (outre le respect scrupuleux des gestes barrières) de réunir un maximum de preuves de votre bonne foi. La plus convaincante reste une attestation du médecin traitant précisant la nécessité d’assistance. Faute de quoi, tout document prouvant son adresse (pour justifier votre itinéraire), son âge, son état de vulnérabilité (santé physique et psychologique) peuvent être utiles. Si vous estimez être verbalisé à tort, ne réglez pas l’amende immédiatement car cela vaut reconnaissance de l’infraction et contestez-la en respectant la procédure.

 

(1) https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus

Fabienne Maleysson

23 avril 2020

Coronavirus Se faire rembourser ses billets de train, car ou avion

Coronavirus

 

Se faire rembourser ses billets de train, car ou avion

Les sociétés de transport, du fait des mesures de confinement et de fermeture des frontières mises en œuvre dans le monde entier, facilitent le remboursement des billets.

 

Fermeture des frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen, suspension des vols entre les États-Unis et l’Europe, quarantaine ou confinement obligatoire dans des dizaines de pays… En pleine épidémie de Covid-19, voyager est fortement déconseillé, mais surtout de plus en plus difficile. Les sociétés de transport ont mis en place des mesures commerciales exceptionnelles pour les clients désireux de se faire rembourser.

 

ANNULER UN BILLET DE TRAIN

La SNCF a annoncé la réduction de la fréquence de ses trains, même si toutes les villes restent desservies afin de permettre aux membres d’une même famille de se rejoindre et aux personnels de santé de se déplacer. Les voyageurs désirant se déplacer recevront un SMS ou un e-mail la veille de leur départ pour les informer du maintien ou non de leur train. Pour les autres, la SNCF a assoupli ses dispositions commerciales.

TGV ou Intercités

Tous les voyages jusqu’au 24 juin inclus peuvent être échangés ou annulés sans frais, même ceux qui sont affichés comme non remboursables. Pour les TGV et Intercités, il faut se rendre sur la rubrique « Mes commandes » du site Oui.sncf ou sur la rubrique « Mes voyages » de l’application. Le remboursement sans frais est possible jusqu’à 60 jours après la date prévue du voyage, mais dans ce cas la demande doit se faire via le formulaire de réclamation SNCF. Utilisez aussi ce formulaire si le processus de remboursement depuis votre compte ne prend pas en compte ces mesures exceptionnelles. Ces règles s’appliquent aussi pour les TGV entre la France et Bruxelles (hors Thalys et Izy) et entre la France et le Luxembourg, ainsi que pour les billets DB-SNCF en coopération et les TGV Paris-Fribourg. Pour les billets Renfe-SNCF en coopération, la demande peut être effectuée en gare ou via le formulaire de réclamation SNCF.

Ouigo

Les annulations des voyages jusqu’au 24 juin peuvent être effectués à l’adresse :
https://remboursement.ouigo.com/

TER

Les demandes de remboursement des billets (au format physique ou numérique) pour des voyages jusqu’au 30 avril pourront s’effectuer jusqu’à 60 jours après la levée du stade 3 de l’épidémie, sur le site régional du TER concerné, mais aussi en gare et guichets SNCF lorsque ceux-ci seront rouverts.

À noter. Les services clients de la SNCF étant saturés, elle a annoncé que tous les billets non utilisés (TGV, Thalys, etc.) seront remboursés à la fin du confinement, même après le départ du train.

Eurostar

Les voyages prévus avant le 1er juin peuvent être annulés à l’adresse :
https://help.eurostar.com/covid19/#/

Le remboursement se fait en bon d’achat, utilisable jusqu’au 30 septembre pour des voyages jusqu’à fin mars 2021.

Thalys

Les voyages avec Thalys et Izy initialement prévus entre le 10 mars et le 30 avril sont remboursables ou échangeables sans frais ; ils peuvent être reportés jusqu’au mois d’avril 2021. Les voyages prévus du 1er mai au 31 juillet peuvent aussi être remboursés ou remplacés sans frais, mais la demande ne peut se faire que jusqu’à 30 jours avant le départ.

 

ANNULER UN BILLET D’AVION

La plupart des compagnies aériennes ont fortement réduit, parfois à zéro, leur programme de vol pour les prochaines semaines. Dans le cas des vols secs, il n’y a aucun changement dû à l’épidémie de Covid-19 : c’est la législation européenne classique qui s’applique (lire notre article sur les droits des passagers). Les passagers dont le vol a été annulé bénéficient d’un remboursement intégral de leur billet : la procédure de remboursement est indiquée dans l’e-mail reçu de la compagnie à la suite de l’annulation. Attention : les compagnies aériennes (à la différence des cars, par exemple) ne peuvent pas imposer un remboursement en bon d’achat si le vol a été annulé. Certaines, comme Air France, le font automatiquement pour répondre au plus vite aux réclamations. Lorsque la crise sera passée et que les centres d’appel seront moins débordés, n’hésitez pas à réclamer le remboursement. À moins que la réglementation ait changé d’ici là : les compagnies aériennes font actuellement du lobbying auprès de l’Union européenne afin de pouvoir rembourser leurs clients avec des avoirs, à l’image de ce qui a été mis en œuvre pour les séjours touristiques.

Les clients dont le vol n’a pas été annulé, mais qui souhaitent reporter leur voyage par précaution, peuvent généralement le faire, la plupart des compagnies proposant soit le report, soit le remboursement des vols, souvent sous forme d’avoir.

Air France propose ainsi aux personnes ayant réservé un billet pour un voyage avant le 31 mai de le reporter sans frais. La demande doit être faite avant le 30 septembre 2020 et le voyage doit commencer avant le 30 novembre 2020 inclus. Il est aussi possible d’en demander le remboursement via ce formulaire :
https://www.airfrance.fr/FR/fr/local/customer/webform.do?webformId=assistance-remboursement

Le remboursement se fait sous forme d’avoir valable un an sur l’ensemble des vols Air France, KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic.

Pour rappel, au-delà du remboursement des billets, il n’est pas possible d’obtenir l’indemnité forfaitaire prévue en cas de retard ou d’annulation d’un vol. Les compagnies peuvent en effet s’exonérer de cette obligation si l’annulation du vol est due à une « circonstance extraordinaire », ce qui est le cas d’une épidémie.

En pratique, si vous avez reçu un e-mail de la compagnie, vous devez suivre la procédure de remboursement. Si celle-ci vous propose uniquement un avoir, contactez son service réclamation. Si vous n’avez pas reçu d’e-mail après l’annulation de votre vol, contactez son service client pour en demander le remboursement au titre du règlement CE 261/2004. En l’absence de réponse, ou en cas de réponse négative, vous pouvez contacter la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

 

ANNULER UN BILLET DE CAR

Les deux sociétés de cars longue distance en activité en France, Flixbus et Blablabus (ex-Ouibus), concernées par le décret de confinement paru le 17 mars au Journal officiel, ont suspendu leur activité jusqu’à nouvel ordre. Tous les billets seront remboursés, ont annoncé les deux sociétés. Flixbus fera parvenir à ses clients un bon d’achat du montant du billet sans frais d’annulation à l’adresse e-mail fournie lors de la réservation. Blablabus, de son côté, indique que ses clients recevront automatiquement un bon d’achat valable 1 an mais qu’il est possible de contacter leur service client pour demander un remboursement par virement.

Morgan Bourven

23 avril 2020

Pesticides L’inadmissible décision gouvernementale !

Pesticides

 

L’inadmissible décision gouvernementale !

Trop, c’est trop ! Après avoir avalisé fin 2019 via des textes réglementaires des distances minimales d’épandage près des habitations ridiculement faibles (10, 5 mètres contre les 50 réclamés par les ONG et certaines autorités), le gouvernement profite aujourd’hui du confinement pour permettre, en catimini, des réductions supplémentaires, au moment même où les épandages débutent !

 

En effet, un communiqué du Ministère de l’Agriculture indique clairement qu’en raison de la situation empêchant des concertations locales, une instruction permet aux utilisateurs de déroger aux distances minimales (évidemment à la baisse !) jusqu’en juin 2020 (bref pendant toute la période où se concentrent habituellement les épandages de pesticides) si les utilisateurs se sont engagés dans un simple projet de charte de bonnes pratiques … sans besoin qu’il soit concerté !

Déjà que le principe des chartes « concertées » et leur teneur était critiquable, mais là, c’est la porte ouverte à tous les excès. Pas besoin d’attendre les retours de la concertation autour de la charte, ni l’approbation préfectorale pour pulvériser près des habitations où les riverains sont confinés. Alors que, selon certaines sources, la pollution de l’air est un facteur aggravant en cas d’infection au Covid-19, c’est tout bonnement scandaleux !

L’UFC-Que Choisir entend donc se mobiliser dans toutes ses composantes. Nombre de nos associations locales interpellent les Préfets pour leur rappeler leur nécessaire vigilance quant à la  protection des riverains et notre Fédération, qui pour rappel avait attaqué les textes de décembre 2019 devant le Conseil d’Etat avec un collectif d’ONG, entend de nouveau agir devant la plus haute juridiction administrative. Avec cette décision préjudiciable à la santé et à l’environnement de bon nombre de Français, le gouvernement bafoue deux de ses engagements : le fait que l’acte II du quinquennat soit écologique mais aussi et surtout l’état d’urgence sanitaire…  C’est aberrant et doit être stoppé ! L’UFC-Que Choisir s’y emploie fortement !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

22 avril 2020

Fournisseurs alternatifs d’électricité Accros à la concurrence… quand ça les arrange !

Fournisseurs alternatifs d’électricité

 

Accros à la concurrence… quand ça les arrange !

 

Partagez pour mieux informer !!!!

Ils sont de purs produits de l’ouverture à la concurrence, mais comptent sur EDF dès que le marché ne leur est pas favorable. Une stratégie pour le moins discutable.

 

L’épidémie de coronavirus n’a pas épargné le secteur de l’électricité. Elle a provoqué une baisse de la consommation de 15 %, si bien que le prix s’est effondré sur les marchés de gros, tombant à 21 € le MWh fin mars. Or les fournisseurs achètent à l’avance les quantités nécessaires à l’approvisionnement de leurs clients.

Comme l’électricité ne se stocke pas, contrairement à toutes les autres énergies, ils se retrouvent donc avec des surplus qu’ils sont contraints d’écouler à prix cassé, à un montant très inférieur à leur tarif d’achat. C’est la loi basique de l’offre et de la demande, mais subitement, elle ne leur convient plus.

Alors ils ont remué ciel et terre, allant jusqu’à saisir le Conseil d’État en référé, pour être dispensés d’honorer les contrats d’approvisionnement en électricité nucléaire qu’ils ont souscrit auprès d’EDF. Il s’agit du dispositif Arenh, pour « accès régulé à l’énergie nucléaire historique », qui leur garantit un prix fixe d’achat du MWh à 42 €. Chaque année, les fournisseurs alternatifs demandent à s’approvisionner pour un montant précis, fixé par contrat avec EDF.

Pour 2020, c’est en moyenne 60 % de leurs approvisionnements qu’ils ont souscrit dans ce cadre, dénonçant même de ne pas pouvoir faire plus en raison du plafond d’achat établi à 100 TWh, soit un quart de la production nucléaire d’EDF. Au moment, les prix du marché de gros étaient tellement élevés que ce tarif de 42 € représentait une belle opportunité pour l’année 2020.

RÉPRIMANDES DE LA MINISTRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIE ET SOLIDAIRE

Tout a changé avec l’ampleur de l’épidémie et ses conséquences économiques. À l’affût des effets d’aubaine, les fournisseurs alternatifs ont demandé à être dégagés du contrat d’approvisionnement qu’ils ont signé avec EDF. Face au refus de l’opérateur historique et de la haute autorité du secteur, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ils ont fait relayer leurs demandes par des élus. Les deux associations professionnelles qui les fédèrent et qui comptent des mastodontes de l’énergie comme Total, Vattenfall ou Eni, ont en outre déposé une requête en référé au Conseil d’État afin de faire activer la clause de force majeure qui les dédouanerait de leurs obligations.

La ministre de la Transition écologie et solidaire, Elisabeth Borne, s’est exprimée sur la polémique devant la commission des affaires économiques du Sénat, ne mâchant pas ses critiques. « Je regrette que la baisse des prix de l’électricité ait conduit certains fournisseurs à vouloir remettre en cause les volumes d’Arenh qu’ils avaient achetés l’an passé à EDF. Ce sont les mêmes fournisseurs qui demandaient à l’époque une augmentation de 50 % de ceux-ci, a-t-elle souligné. Dans le contexte de la crise, il est important de ne pas essayer de tirer profit de la situation en se dédouanant des engagements passés. » Et d’ajouter qu’« on ne peut un jour vouloir bénéficier de prix inférieurs à ceux du marché et s’en délier quand le marché se retourne ! »

Quant au Conseil d’État, il a rendu son ordonnance le 17 avril dernier. Il a rejeté la requête de l’Anode et de l’Afieg, les deux associations qui représentent les fournisseurs alternatifs. Ces derniers souhaiteraient un retour au monopole d’EDF qu’ils n’agiraient pas autrement !

Élisabeth Chesnais

22 avril 2020

Location, fuite d’eau, multirisque habitation Nos réponses à vos questions

Location, fuite d’eau, multirisque habitation

 

Nos réponses à vos questions

La crise sanitaire que nous vivons actuellement entraîne des conséquences en termes de logement, que vous soyez locataire, propriétaire de votre résidence principale ou même d’un bien locatif. Nos réponses à vos questions.

 

Mon locataire a donné son congé mais m’a annoncé être dans l’impossibilité de pouvoir déménager, que dois-je faire ?

Pendant toute la durée du confinement dû au coronavirus, votre locataire doit rester dans le logement pour des raisons sanitaires évidentes et il peut reporter son déménagement à plus tard. Il est néanmoins tenu de continuer à payer son loyer ainsi que les charges. Dans cette situation, vous devez donc discuter avec votre locataire des conditions de maintien dans le logement. Le contrat de bail étant expiré, vous pouvez signer avec lui une « convention d’occupation temporaire », téléchargeable sur le site de l’Agence nationale pour l’information sur le logement. Ce document permet de préciser noir sur blanc le contexte exceptionnel de la crise et les principaux éléments de la mise à disposition du logement (sommes dues par le locataire, modalités pour sortir du logement à la fin du confinement…). Selon le ministère du Logement, un échange de courriels entre vous et votre locataire peut suffire pour formaliser ces différentes conditions.

 

Avec la crise sanitaire, je subis une forte baisse de mes revenus. Puis-je suspendre le paiement de mon loyer ?

Les mesures, annoncées en mars dernier par le gouvernement, permettant de suspendre le paiement des loyers, d’eau ou d’électricité ne concernent que les entreprises en difficulté à cause du confinement. En tant que particulier, vous ne pouvez donc pas en bénéficier et vous devez continuer à payer votre loyer d’habitation, même si vous ne pouvez pas exercer votre travail ou êtes en chômage partiel, et que vos ressources ont baissé.

Si vous rencontrez des difficultés financières, n’attendez pas que cela s’aggrave. Contactez immédiatement le propriétaire de votre logement pour lui expliquer votre situation et tentez de trouver un terrain d’entente avec lui. Vu la crise exceptionnelle que nous traversons, il y a des chances que ce dernier accepte la négociation plutôt que de voir la situation s’empirer. Vous pouvez convenir ensemble de reporter le paiement des mensualités de loyer ou encore d’échelonner leur remboursement sur plusieurs mois par exemple. Cet accord à l’amiable doit être formalisé par écrit et signé par vous et votre propriétaire (par courrier ou par courriel).

Sachez aussi que des aides financières sont accessibles pour les locataires en difficulté auprès des caisses d’allocation familiale (Caf), du Fonds de solidarité logement ou encore d’Action logement.  En cas de questions, n’hésitez pas à contacter l’Agence pour l’information sur le logement de votre département (0805 16 00 75), elle pourra vous épauler et vous aider dans vos démarches.

 

J’ai une fuite d’eau chez moi, puis-je faire appel à un plombier pendant le confinement ?

Dans cette situation d’urgence, vous pouvez tout à fait faire appel à un plombier pour régler ce problème. La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) préconise le retrait à ses adhérents lors de cette période de crise sanitaire, excepté pour « les travaux urgents et les dépannages dans les cas où la sécurité des personnes et des équipements seraient engagées ». Cela concerne, par exemple, une fuite d’eau, de gaz, une panne de chaudière ou encore une clé cassée dans la porte.

Il peut cependant être difficile de trouver un professionnel (plombier, électricien, serrurier…) disponible rapidement car les équipes des entreprises de dépannage sont actuellement réduites. Contactez en priorité un artisan que vous connaissez et qui a déjà eu l’occasion d’intervenir chez vous. S’il n’est pas disponible, vous pouvez consulter le site de votre ville car certaines d’entre elles mettent en ligne une liste d’artisans pouvant intervenir en urgence. Si c’est votre chaudière qui est en panne, n’hésitez pas à joindre l’entreprise qui se charge de son entretien annuel. Des équipes sont généralement mises en place pour dépanner les particuliers.

Lorsque l’artisan ou le professionnel vient à votre domicile, il est recommandé d’être très vigilant et de respecter les gestes barrières : gardez une distance de sécurité d’au moins 1,5 m, évitez les poignées de mains et ne restez pas dans la même pièce que lui pendant la réparation, si cela est possible. Veillez également après son départ à nettoyer toutes les surfaces et les objets qui aurait pu être en contact avec l’artisan lors de son intervention chez vous.

Enfin, en guise de prévention, sachez que vous pouvez toujours réaliser des petites réparations vous-même. Si elles sont fermées, les grandes enseignes de bricolage proposent néanmoins la livraison ou un service de drive pour récupérer du matériel commandé en ligne.

 

Je suis partie me confiner dans ma maison de campagne, mon assurance MRH me couvrira-t-elle en cas de cambriolage de mon appartement ?

Tous les contrats de multirisque habitation (MRH) intègrent une clause qui précise la durée maximale d’inhabitation autorisée. Elle est majoritairement de 60 jours d’absence consécutifs, mais dans certains contrats, elle peut aussi atteindre 30 jours ou 90 jours. Attention, si vous avez quitté votre domicile pour une longue période, par exemple si vous vous êtes confiné dans un autre logement, vous pourriez avoir dépassé cette durée. Conséquence : en cas de sinistre (incendie, dégât des eaux ou cambriolage), votre assureur pourrait refuser de vous rembourser tout ou partie des dégâts, au motif que vous n’avez pas respecté les conditions générales de votre contrat. Pour éviter cela, « prenez les devants et manifestez-vous rapidement auprès de votre assureur pour ne pas être mis en défaut en cas de problème dans votre domicile lorsque vous ne l’occupiez pas », conseille Julien Fillaud, directeur du comparateur Hyperassur. Prévenez-le que votre situation personnelle a changé et que vous ne pouvez pas regagner votre domicile principal dans les temps, puisque le confinement a été prolongé, ce qui n’était pas prévisible lorsque vous êtes parti. Demandez-lui aussi les modalités pour suspendre cette clause (courriel, courrier en accusé de réception).

La conséquence de votre démarche dépendra de votre compagnie d’assurance. Comme votre degré de risque a changé (par exemple, en période d’inoccupation, vous ne pourrez pas agir rapidement en cas de dégât des eaux et il s’aggravera), votre assureur pourra vous proposer une cotisation plus élevée pour vous assurer dans les mêmes conditions. Il pourra aussi faire le choix de suspendre certaines garanties (pour le cambriolage notamment) ou de majorer les franchises, mais dans ce cas il doit vous prévenir par écrit de ces modifications. Enfin, sachez que certains assureurs se sont déjà prononcés en annonçant qu’ils suspendaient la clause d’inhabitation durant toute la période de confinement. Mais un conseil : assurez-vous que ce sera le cas du vôtre en conservant une trace de vos échanges.

Pauline Janicot

Marie Pellefigue

20 avril 2020

Jeux vidéo Les loot boxes payantes seront désormais signalées

Jeux vidéo

 

Les loot boxes payantes seront désormais signalées

Les jeux vidéo devront dorénavant indiquer sur leur pochette s’ils proposent des « loot boxes », ces loteries payantes qui permettent d’obtenir du butin dans le jeu. Cette annonce, qui vise à protéger les plus jeunes (et la carte bancaire de leurs parents), a été faite par le système européen d’évaluation des jeux vidéo PEGI.

 

Les « loot boxes » (littéralement « caisses à butin ») ont, en quelques années, colonisé les jeux vidéo. Il s’agit d’objets virtuels, ayant généralement la forme d’un coffre et contenant des éléments aléatoires. Ces éléments peuvent être cosmétiques (tenue différente pour son personnage, etc.) ou essentiels à la progression dans l’aventure (armes plus puissantes, nouveaux véhicules, etc.). Ces caisses peuvent s’ouvrir gratuitement, lors de la progression dans le jeu, ou en payant à l’aide d’une carte bancaire tout ce qu’il y a de plus réelle. Et ça marche : en quelques années, cette mécanique est devenue un élément important du modèle économique de nombreux jeux.

Les pratiques de certaines sociétés pour inciter à dépenser pour des loot boxes, en rendant certains jeux trop difficiles si on ne passe pas à la caisse, ont provoqué la colère des joueurs et des voix se sont élevées pour que cette pratique soit soumise à la régulation concernant les jeux de hasard. En effet, le contenu des loot boxes étant aléatoire, le joueur ne sait pas au moment de payer s’il recevra un objet intéressant ou non. L’UFC-Que Choisir a, en 2017, adressé un courrier à l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) pour demander que les loot boxes dont le contenu est nécessaire pour avancer dans le jeu soient qualifiées de jeux de hasard et régulées comme telles, avec notamment leur interdiction pour les mineurs.

Si cette demande est restée lettre morte (en Europe, seule la Belgique a purement et simplement interdit les loot boxes), le Pan European Game Information (PEGI), système européen d’évaluation des jeux vidéo, a finalement décidé d’améliorer l’information sur ce point. Dans un communiqué publié le 13 avril, il annonce que les jeux vidéo contenant des loot boxes devront désormais l’indiquer sur leur boîte ou dans leur description sur les plateformes en ligne. Depuis septembre 2018, il imposait déjà le logo « achats intégrés » pour les jeux permettant d’acheter des biens virtuels avec de l’argent réel. 20 % des jeux étaient concernés en 2019. Ce logo sera désormais complété, le cas échéant, par une mention du type « éléments aléatoires payants » (« Includes Paid Random Items », en anglais).

visuel jeux videos indication presence loot boxes
Sur ces 2 exemples, la mention « Includes Paid Random Items » ajoutée sous les pictogrammes habituels signifie qu’il s’agit de jeux contenant des loot boxes.

Cet affichage bienvenu, à défaut d’une réglementation plus stricte, permettra aux parents d’être plus vigilants face à ce type de jeux. Certains ont contacté Que Choisir après avoir reçu des factures importantes après que leur enfant a utilisé à leur insu leur carte bancaire pour effectuer des achats de loot boxes. Pour éviter ce problème, les constructeurs de consoles ont mis en place, dans leurs options de contrôle parental, des restrictions concernant les dépenses en ligne. Les procédures pour les mettre en place sont détaillées sur les sites de NintendoPlaystation et Xbox.

Morgan Bourven

20 avril 2020

Une piste prometteuse contre le Covid-19

Une piste prometteuse contre le Covid-19

Utiliser les défenses naturelles de ceux qui ont guéri du Covid-19 pour aider ceux qui en sont malades, tel est le principe de la thérapie par anticorps. Un essai est lancé en France.

 

Depuis le 7 avril, des prélèvements de sang un peu particuliers ont débuté en Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Île-de-France. Les donneurs sont des convalescents : d’anciens malades du Covid-19 qui ont guéri. Le sang ainsi prélevé sera ensuite transfusé à des personnes malades du Covid-19 et hospitalisées, dans le cadre d’un essai clinique appelé Coviplasm.

UNE VIEILLE RECETTE

Le principe n’est pas nouveau. Il date même de plus d’un siècle. Appelé « sérothérapie », il consiste à prélever du sang chez des personnes ayant guéri d’une maladie pour le transfuser à des personnes qui en sont toujours malades. Plus exactement c’est le plasma qui est transfusé, c’est-à-dire la partie liquide du sang dont on a filtré les globules, plaquettes, etc., mais qui contient les précieux anticorps, ces armes que le système immunitaire fabrique contre les virus. L’idée est de transmettre, via le plasma, ces défenses naturelles pour soigner les malades qui ne s’en sortent pas.

15 PATIENTS CHINOIS SORTIS D’AFFAIRE

Contre le Covid-19, cette thérapie passive par anticorps a fait récemment l’objet de deux expérimentations récentes en Chine. La première a été menée sur 5 patients atteints dans des états critiques, tous étaient notamment sous respirateur. Après transfusion de plasma de personnes guéries, 3 d’entre eux sont sortis de l’hôpital et 2 ont vu leur état se stabiliser (mais sont restés sous assistance respiratoire).

Un autre essai mené sur 10 patients hospitalisés dans un état grave semble également avoir donné de bons résultats : leur état s’est amélioré en 3 jours, les lésions au niveau des poumons ont régressé en 7 jours. Mais impossible pour l’instant d’affirmer que c’est bien grâce au traitement par plasma.

Aucun des deux essais n’avait de groupe contrôle auquel comparer les résultats du groupe traité. Peut-être tous ces patients s’en seraient-ils aussi bien sortis sans plasma… C’est le même problème méthodologique qu’avec l’hydroxychloroquine. À ce stade, on ne dispose donc pas de plus de preuves.

DU SRAS AU COVID-19

Néanmoins, cette thérapie par plasma a en sa faveur d’avoir été essayée avec des résultats encourageants au cours des précédentes et récentes épidémies : au cours des vingt dernières années, elle a été utilisée de façon empirique contre le MERS, Ebola, H1N1 et contre le SRAS. Dans ce dernier cas, elle a démontré une certaine efficacité avec une réduction probable de la mortalité d’environ 25 %. Ces retours d’expériences passées sont une incitation supplémentaire à mener des essais cliniques plus poussés et plus rigoureux.

Dans de nombreux pays occidentaux, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis, le plasma de patients guéris va être testé. Les modalités peuvent différer. En France, l’essai mené par l’AP-HP concernera une soixantaine de malades (dont la moitié sera traitée par plasma et l’autre servira de groupe contrôle). Ces patients seront dans un état assez grave pour être hospitalisés mais moins grave que les patients chinois récemment traités. L’efficacité sera justement jugée sur la capacité du traitement à éviter les aggravations (passage sous respirateur et a fortiori décès). La liste des paramètres à définir est longue : à quel moment, à quel patient, à quel volume, est-il le plus indiqué de transfuser ce plasma ?

LE MYSTÈRE DES ANTICORPS

Même la composition idéale du plasma n’est pas cernée. Faut-il choisir des donneurs ayant été gravement malades qui auraient donc fabriqué beaucoup d’anticorps ou bien des personnes ayant été très peu malades, signe que leurs anticorps ont été très efficaces ? On ne sait pas. Peut-être l’inverse est-il vrai : les personnes très malades ont un système immunitaire défaillant et les personnes peu malades ont été exposées à trop peu de virus pour avoir fabriqué suffisamment d’anticorps. Qualité et quantité d’anticorps sont encore des inconnues. « Nous avons fait le choix de la ligne médiane, explique le Dr Pascal Morel, de l’Établissement français du sang en charge de la collecte du plasma pour l’essai Coviplasm. Nous prélevons sur des personnes qui ont été bien malades, au lit pendant plusieurs jours mais qui s’en sont sorties au bout d’une semaine et qui sont guéries depuis au moins 14 jours. »

Il faut comprendre que le Covid-19 est à l’origine une maladie virale mais que ses complications ne le sont pas forcément. Quand elle s’aggrave, avec des atteintes des poumons et des défaillances d’autres organes, le virus n’est plus seul en cause. C’est alors plutôt le système immunitaire qui déraille et qui, au lieu de défendre l’organisme, devient toxique. La transfusion de plasma de convalescents vise à éviter ce dérapage incontrôlé.

Perrine Vennetier

16 avril 2020

Désinfection des masques Beaucoup d’inconnues

Désinfection des masques

Beaucoup d’inconnues

 

La pénurie actuelle de masques pose l’épineuse question de la réutilisation d’un masque déjà porté. Réglementairement, les masques sont à usage unique. Les rares analyses publiées concernent le milieu médical, qui dispose de moyens de désinfection sophistiqués, très éloignés de ceux disponibles à la maison. Difficile d’en tirer des conseils pratiques !

 

Le four traditionnel

L’école de médecine de Stanford a dû préciser l’information qu’elle mettait en avant dans un document très relayé depuis sa publication, et que nous rapportions nous aussi : passer les masques au four à 70 °C pendant 30 minutes est bien une possibilité, mais très difficile à appliquer pour les particuliers. Dans la cavité, les masques doivent être éloignés de toute surface métallique, une condition quasiment impossible à respecter dans un four domestique. Il faudrait les suspendre à une grille en bois, loin des parois… Une lectrice nous a adressé les photos des masques chirurgicaux qu’elle avait mis au four, posés dans un récipient métallique : ils avaient tous fondu.

 

Le four à micro-ondes

Pratique, rapide et sans doute efficace, la méthode n’est pas conseillée. Les masques comportent pour certains une partie métallique au niveau du nez susceptible de produire des étincelles, et des études mentionnent la fonte possible du matériau. Si vous tentez l’expérience, restez dans les parages. Nous n’avons aucune idée de la durée et de la puissance à programmer.

 

La vapeur

L’exposition des masques pendant 10 minutes à la vapeur, au-dessus d’un récipient d’eau bouillante, est sans doute plus accessible, mais fait courir un risque de brûlure. En plus, la procédure ne serait renouvelable que 5 fois. Au-delà, l’efficacité du masque n’est plus garantie.

 

Alcool et Javel

À éviter ! Pulvériser de l’alcool ou de la Javel sur un masque, pire encore, le faire tremper, dégrade fortement les capacités de filtration du masque. La Javel présente un inconvénient supplémentaire : même après plusieurs rinçages généreux, les vapeurs persistent, entraînant un risque d’irritation des voies respiratoires.

 

Les UV

En laboratoire, ils ont montré une bonne capacité de désinfection, tout en préservant le matériau. Encore faut-il avoir la main sur les paramètres du processus… Ce qui n’est pas le cas quand on n’a que le rayonnement solaire naturel sous la main !

 

Suspension à l’air libre

Le virus finit par s’inactiver après quelques heures à quelques jours, selon la surface. Laisser le masque suspendu quelques jours à l’air libre, par exemple à un crochet, garantit normalement la disparition du virus.

 

Anne-Sophie Stamane

16 avril 2020

Coronavirus Vos impôts pendant le confinement

Coronavirus

 

Vos impôts pendant le confinement

Avec la crise sanitaire, vous vous posez peut-être des questions sur vos impôts. Le confinement à domicile a entraîné quelques ajustements ou modifications sur les mesures fiscales. Nos réponses à vos questions.

 

En raison du confinement, la distribution de courrier est très allégée et je n’ai pas encore reçu ma déclaration préremplie comme les années passées. Est-ce que je vais bénéficier d’un délai de paiement ?

Si vous avez déclaré vos revenus en ligne l’an passé (déclaration des revenus 2018 réalisée au printemps 2019), à partir de cette année, l’administration fiscale ne vous enverra plus de déclaration préremplie sous forme papier. Mais ce document sera accessible dès le 20 avril 2020 (et non plus le 9 avril comme initialement prévu) sur le site des impôts, dans votre espace particulier.

Si néanmoins vous deviez absolument obtenir cette déclaration préremplie sous forme papier (impossibilité d’avoir accès à Internet, besoin de transmettre ces documents à une personne…), elle sera disponible dans votre centre des finances publiques sur demande, contactez-le par e-mail ou téléphone. Attention, durant le confinement, ces derniers sont fermés au public et nous ne savons pas encore s’ils vont rouvrir dès le 11 mai.

 

Je n’ai pas Internet et m’inquiète de devoir remplir seule ma déclaration d’impôts. Comme les centres d’impôts sont fermés, comment obtenir de l’aide ?

Comme votre foyer n’est pas équipé d’Internet, vous bénéficiez d’un cas dérogatoire pour déclarer vos revenus sous forme papier. Mais depuis cette année, vous allez aussi peut-être pouvoir profiter d’une nouveauté. Si votre déclaration préremplie intègre bien tous vos revenus et charges (et que vous n’avez aucune modification à apporter) et que votre situation n’a pas changé (déménagement, modification au sein de la famille…), votre déclaration sera automatiquement validée par l’administration fiscale sans action de votre part. Votre imposition sera alors établie sur la base des éléments de la prédéclaration. Toutes les personnes éligibles à ce nouveau dispositif recevront un courrier de l’administration fiscale.

Si, en revanche, votre situation a changé ou que vous souhaitez modifier des éléments dans votre prédéclaration de revenus, vous devez remplir les documents sous forme papier comme les années précédentes. Vous pouvez vous procurer le formulaire de déclaration (imprimé 2042) auprès du service des impôts des particuliers du centre des finances de votre domicile. Attention, durant le confinement, ils ne reçoivent pas de public, mais restent joignables par téléphone.

Ne vous précipitez pas non plus le 12 mai après la fin du confinement lié au coronavirus, car il est possible que dans un premier temps les agents chargés d’apporter de l’aide pour les déclarations ne soient accessibles que sur rendez-vous.

Dernier point : en raison des conditions très particulières, cette année vous avez jusqu’au 12 juin 2020 pour déposer votre déclaration remplie et signée.

 

La crise sanitaire va-t-elle remettre en cause les exonérations de taxe d’habitation dont je bénéficie depuis deux ans ?

Non, la crise sanitaire n’aura aucun impact sur la réforme de la taxe d’habitation, toujours en cours. Elle touche les 80 % de foyers les plus modestes, qui ont vu cette taxe diminuer de 30 % en 2018 et de 65 % en 2019. Cette année, ils n’y seront plus du tout soumis. Ce sera votre cas si votre revenu de référence de 2019 est, par exemple, inférieur à 27 706 € si vous êtes célibataire ou à 44 125 € si vous êtes en couple.

Si vous faites partie des 20 % de foyers non exonérés cette année, vous bénéficierez de la réforme à compter de l’an prochain. Ainsi, vous profiterez d’un dégrèvement de 30 % sur votre taxe d’habitation en 2021, de 65 % en 2022 et ne paierez plus aucune taxe d’habitation en 2023.

 

J’ai reçu une amende pour stationnement gênant, mais la Poste la plus proche de mon domicile est fermée. Quelles sont les solutions pour envoyer mon paiement dans les temps ?

Si vous avez reçu chez vous un avis d’amende (forfaitaire, forfaitaire majorée ou avant poursuite), vous pouvez utiliser les services de télépaiement. Il suffit pour cela de vous rendre sur le site Amendes.gouv.fr et d’indiquer le numéro d’avis que vous avez reçu, et de payer par carte bancaire. La manœuvre est aussi possible via un smartphone, en téléchargeant l’application Amendes.gouv. Enfin, vous pouvez payer par téléphone (0811 101 010 ; 0,05 €/min + prix appel local), à condition que votre amende soit inférieure à 1 500 €. Autre possibilité : vous rendre chez un buraliste agréé pour le paiement électronique, mais ce service n’est accessible que pour les contraventions.

Si vous préférez malgré tout régler par chèque (à l’ordre du Trésor public), la preuve de votre paiement prendra effet à la date du débit de votre compte et non à celle de rédaction de votre chèque. Enfin, si votre date limite de règlement tombe après la fin du confinement, vous pouvez aussi vous rendre dans un centre des finances publiques, uniquement pour les amendes de moins de 300 € et seulement en payant par carte bancaire.

 

J’ai fait des dons sur des cagnottes en ligne pour le personnel soignant, est-ce qu’ils sont déductibles ?

Les périodes de crise créent très souvent de grands élans de générosité, mais aussi… des tentatives d’escroquerie. Si vous souhaitez participer à une cagnotte en ligne pour soutenir, par exemple, les soignants ou les personnes en difficulté, choisissez la bonne. Pour éviter les arnaques, lisez notre article consacré aux cagnottes coronavirus.

Si vous donnez via une cagnotte, tout dépend de l’origine de cette dernière. Si elle a été créée par un organisme éligible, les dons en sa faveur vous feront profiter de la réduction d’impôts (à condition d’indiquer vos coordonnées pour obtenir le reçu fiscal). Si elle a été ouverte par une initiative individuelle ou est destinée à soutenir une association non agréée fiscalement, votre don ne vous fera profiter d’aucune réduction d’impôts.

Rappelons que deux règles fiscales liées aux dons prévalent :

  • Les dons qui bénéficient de la réduction d’impôts sur le revenu doivent être réalisés au profit d’associations, de fondations, d’œuvres, de fonds de dotation ou d’organismes publics ou privés. Ils doivent être reconnus d’utilité publique ou d’intérêt général à but non lucratif. Dans ce cas, la réduction correspond à 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. La réduction est de 75 % du don, plafonné à 546 €, si vous donnez à un organisme qui œuvre pour les personnes en difficulté (Restaurants du cœur, Secours populaire…). Au-delà de ce plafond, la réduction passe à 66 % du don, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
  • Les dons qui bénéficient de la réduction d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) doivent être réalisés en faveur de fondations reconnues d’utilité publique, centres hospitaliers et universitaires, établissements de recherche, d’enseignement supérieur ou artistique publics ou privés à but non lucratif, entreprises, ateliers et chantiers d’insertion et agence nationale pour la recherche. Vous bénéficiez d’une réduction de 75 % du montant du don, plafonnée à 50 000 €.

Marie Pellefigue

Pauline Janicot

16 avril 2020

Coronavirus Nouvelles règles de remboursement des événements ou séjours annulés (16 avril 2020)

Coronavirus

 

Nouvelles règles de remboursement des événements ou séjours annulés (16 avril 2020)

Suite aux mesures de confinement prises pour lutter contre la propagation du coronavirus, de nombreux événements ou séjours ont dû être annulés et de nouvelles règles de remboursement viennent d’être mises en place. Elles s’appliquent aux annulations de séjours touristiques, de location de voiture, de réservation d’hôtel mais aussi de billets de concert, de manifestations sportives ou de parcs de loisirs ainsi qu’aux cures thermales, soins dans des spas, location de vélo ou de skis et forfaits de remontées mécaniques. Nos réponses à vos questions.

 

À quelles situations s’appliquent les nouvelles règles de remboursement ?

Ces nouvelles règles s’appliquent à toutes les annulations faites entre le 1er mars et le 15 septembre 2020. Sont notamment concernées les annulations de :

  • Séjours touristiques
  • Locations de voiture
  • Réservations d’hôtel
  • Billets de concert
  • Manifestations sportives
  • Parcs de loisirs
  • Cures thermales
  • Soins dans des spas
  • Locations de vélos
  • Locations de skis
  • Forfaits de remontées mécaniques
  • Etc.

 

Quelles sont les annulations prises en compte ?

Toutes les annulations, à l’initiative des consommateurs comme des professionnels du tourisme, réalisées entre le 1er mars et le 15 septembre 2020 sont concernées par les nouvelles règles de remboursement. Les annulations faites avant le 1er mars bénéficient des règles « classiques » de remboursement prévues dans les conditions générales des contrats ou par la loi.

 

Est-il possible d’être remboursé immédiatement en argent ?

Oui, mais cela va dépendre du professionnel du tourisme concerné et de ses capacités de trésorerie. S’il ne peut pas vous rembourser immédiatement, il devra vous adresser, dans les 30 jours de l’annulation, un bon d’achat valable 18 mois.

 

Les professionnels vont-ils informer les consommateurs ?

Oui, pour toute annulation faite jusqu’au 15 septembre, les professionnels du tourisme doivent adresser dans les 30 jours une information par e-mail ou courrier papier précisant que le consommateur bénéficie d’un bon d’achat d’une durée de 18 mois.

 

Le professionnel du tourisme concerné par l’annulation doit-il m’adresser une nouvelle proposition ?

Oui, les professionnels ont 3 mois à compter de la date d’annulation pour vous faire parvenir une proposition identique ou équivalente à la première et au même prix. Cette proposition reste valable 18 mois et peut être refusée à tout moment.

 

Le professionnel du tourisme peut-il m’imposer des dates ?

Le professionnel du tourisme a l’obligation de vous faire une proposition pour une prestation identique ou équivalente à la première annulée sans supplément de prix. En quelque sorte il devra vous proposer un report de la première réservation. N’hésitez pas à évoquer les dates de cette nouvelle proposition et à demander une modification. En cas d’indisponibilité ou si le prix n’est pas identique, vous bénéficiez d’un bon d’achat valable 18 mois, fractionnable (pour une ou plusieurs prestations auprès du professionnel) et remboursable à la fin de sa durée de validité (vous pouvez utiliser notre formulaire pour ne pas oublier d’être remboursé).

 

Que veut dire « prestation identique ou équivalente » ?

Le professionnel concerné doit vous adresser une nouvelle proposition pour une prestation identique ou équivalente à celle annulée. Des modifications mineures par rapport à votre première réservation sont possibles dès lors qu’au final, les prestations restent comparables. Par exemple, un changement d’hôtel est possible dès lors que le niveau et la qualité du séjour restent identiques tout comme le changement de la voiture que vous aviez louée si elle reste d’un niveau de gamme comparable à la première.

 

Pourquoi mon agence de voyages/le professionnel me propose un bon d’achat ?

Les professionnels du tourisme (agence de voyages, loueurs auto, hôteliers…) peuvent retarder le remboursement de la prestation annulée. Ils doivent, dans les 30 jours de l’annulation, vous fournir, sans frais, un bon d’achat d’un montant identique aux sommes déjà versées pour la prestation annulée. Ce bon d’achat doit être utilisé auprès du même professionnel. Il permet d’acheter des prestations proposées par ce professionnel pendant sa durée de validité de 18 mois. Vous pouvez ne rien dépenser pendant sa durée de validité et vous serez remboursé de son montant sans avoir à faire de démarches supplémentaires. À l’inverse, vous pouvez utiliser tout ou partie de ce bon d’achat, en une ou plusieurs fois. Le solde vous sera remboursé à la fin de sa durée de validité.

 

Suis-je obligé d’accepter le bon d’achat ?

Oui et non. Le bon d’achat vous sera obligatoirement octroyé mais vous n’êtes aucunement obligé de l’utiliser. Il vous sera remboursé en argent à la fin de sa durée de validité.

 

Quelle est la durée de validité du bon d’achat ?

Le bon d’achat fournit par le professionnel du tourisme est valable 18 mois à compter de son émission.

 

Quel est le montant du bon d’achat ?

Le montant du bon d’achat doit correspondre aux paiements réalisés (arrhes, acompte, avance…) auprès du professionnel pour le séjour ou la prestation concernée par l’annulation.

Si un contrat d’assurance annulation a été souscrit, le montant de la prime d’assurance n’est pas remboursable et ne sera pas inclus dans le bon d’achat.

 

Quand est-ce que le bon d’achat m’est remis par le professionnel ?

À la suite de l’annulation de votre réservation, le professionnel du tourisme a 30 jours pour vous informer par e-mail ou courrier papier de l’octroi d’un bon d’achat. Il est alors valable pendant 18 mois.

 

Quels sont les conditions d’utilisation du bon d’achat ?

Vous pouvez choisir de ne pas utiliser le bon d’achat. Il vous sera remboursé à la fin de sa durée de validité. À l’inverse, vous pouvez utiliser tout ou partie de ce bon, en une ou plusieurs fois auprès du même professionnel. Le solde vous sera remboursé à la fin de sa durée de validité.

 

Comment être remboursé de ce bon d’achat ?

Vous devez en principe attendre la fin de la durée de validité du bon d’achat. Le professionnel du tourisme devra alors, spontanément, vous le rembourser sans démarche de votre part. N’hésitez pas à demander au professionnel s’il accepte de vous rembourser avant la fin de sa durée de validité. En cas de refus, vous n’aurez pas de recours.

Cependant, si vous rencontrez de graves difficultés financières, rapprochez-vous du professionnel. Il est prévu qu’une commission comprenant des représentants des consommateurs puisse imposer un remboursement anticipé en cas de difficultés financières du consommateur.

 

Que devient le bon d’achat en cas de liquidation de mon agence de voyages ?

Le bon d’achat bénéficie de la garantie financière obligatoirement souscrite par les agences de voyages. En cas de difficultés, l’une de nos associations locales UFC-Que Choisir pourra vous épauler dans votre litige.

 

Je n’ai plus envie de partir avec la même agence, comment obtenir le remboursement du bon d’achat ?

Vous pouvez en faire la demande auprès du professionnel concerné mais il garde la possibilité de refuser et de vous obliger à attendre la fin de la durée de validité du bon d’achat. Cependant, si vous rencontrez de graves difficultés financières, rapprochez-vous du professionnel. Il est prévu qu’une commission comprenant des représentants des consommateurs puisse imposer un remboursement anticipé en cas de difficultés financières du consommateur.

 

J’ai conclu un accord avec un professionnel concernant l’annulation de ma réservation avant la publication de cette nouvelle réglementation. Cet accord est-il toujours valable ?

Les nouvelles règles de remboursement s’appliquent obligatoirement à toutes les annulations intervenues depuis le 1er mars 2020. L’accord conclu avec le professionnel du tourisme avant ces nouvelles règles devient caduc. Le professionnel doit vous faire bénéficier d’un avoir/bon d’achat correspondant à l’intégralité des montants payés d’une validité de 18 mois et vous rembourser à terme.

 

J’ai reçu des informations du professionnel différentes de la nouvelle réglementation (frais, validité de l’avoir plus courte, etc.).

La nouvelle réglementation est récente, elle date officiellement du 26 mars 2020. Les agences de voyages ainsi que les autres professionnels du tourisme ont adressé ces dernières semaines des messages souvent alarmants aux consommateurs. N’en tenez pas compte. Les nouvelles règles s’imposent aux professionnels du tourisme qui doivent maintenant vous faire parvenir un avoir d’un montant identique à ce que vous avez payé.

 

Le séjour ou l’événement est annulé. Je n’ai payé qu’un acompte. Est-ce que cela change ma situation ?

Non, vous bénéficiez, comme tous les consommateurs concernés, d’un avoir/bon d’achat d’une validité de 18 mois correspondant au montant que vous avez versé. Vous n’avez pas à payer le solde de votre réservation qui n’existe plus puisqu’elle est annulée. Votre obligation de payer disparaît en même temps. Le montant de votre avoir/bon d’achat correspondra à celui de votre acompte.

 

J’ai effectué une réservation auprès d’un particulier (gîte, etc.). Ces nouvelles règles s’appliquent-elles ?

Les particuliers louant leur résidence principale ou secondaire pour de courtes périodes sont concernés par la nouvelle réglementation. Le loueur particulier doit vous rembourser immédiatement ou vous donner un bon d’achat utilisable pendant 18 mois pour louer ce logement qui est un « meublé de tourisme ». Au terme des 18 mois, et si vous n’avez pas utilisé tout ou partie de votre avoir, le loueur devra vous rembourser en argent.

 

Je souhaite annuler ma location de vacances réservée via une plateforme (Airbnb, Abritel…). À qui s’adresser pour obtenir un remboursement ?

La majorité des sites permettant de réserver des locations de vacances sont des plateformes, c’est-à-dire que leur rôle se limite à une mise en relation entre un locataire et un loueur particulier ou professionnel. Pour résumer, ils ne font qu’afficher des annonces déposées par des loueurs.

En cas d’annulation de votre réservation, vérifiez les informations publiées sur le site et adressez-vous au loueur qui doit vous rembourser immédiatement le prix de la location ou vous donner un bon d’achat utilisable pendant 18 mois pour louer ce logement. Au terme des 18 mois, et si vous n’avez pas utilisé tout ou partie de votre avoir, le loueur devra vous rembourser en argent.

 

J’ai réservé une location dans un « village vacances » (Club Med, Belambra, VVF). Comment obtenir le remboursement de ma réservation annulée ?

Le club vacances doit vous proposer un remboursement immédiat de l’intégralité du prix payé pour la location annulée ou, dans les 30 jours de l’annulation, vous remettre par e-mail ou par courrier papier un bon d’achat d’un montant identique valable 18 mois. Vous pourrez utiliser ce bon en tout ou partie pour faire d’autres réservations au sein du village vacances. Le solde du bon d’achat vous sera remboursé à la fin de sa durée de validité, en principe sans démarche de votre part.

 

16 avril 2020

Drive et achats en ligne Vos habitudes pendant le confinement ont changé

Drive et achats en ligne

 

Vos habitudes pendant le confinement ont changé

Nous poursuivons notre décryptage de vos comportements en cette période si particulière. Aujourd’hui, nous nous intéressons à la manière dont vous avez recours aux drives et aux autres achats en ligne pendant le confinement.

 

L’ACHAT EN LIGNE ET LES DRIVES PLUS PRISÉS QUE JAMAIS

On le savait déjà, mais notre enquête le confirme : la fermeture de nombreux magasins et les risques de contamination liés à l’épidémie de Covid-19 ont poussé de nombreux Français à multiplier les achats en ligne. Lorsque nous les avons interrogés à la fin du mois de mars et au début du mois d’avril, 19 % nous ont dit avoir l’intention d’acheter plus sur internet pour se faire livrer à domicile, et 31 % d’avoir plus recours aux drives. Visiblement, c’est ce qu’ils ont fait. Selon une étude de l’institut Nielsen, le drive et la livraison à domicile auraient chacun progressé de plus de 75 % en valeur depuis le début du confinement. Ces deux canaux de distribution représentaient 10,6 % de la distribution sur la première semaine d’avril, contre 6,1 % fin février.

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DES ACHATS PLUS NOMBREUX ET PLUS FRÉQUENTS

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Dans la semaine précédant l’envoi de notre questionnaire, 27 % des répondants avaient passé une commande pour une livraison à domicile, soit un chiffre sensiblement équivalent à ce qui se passe en temps normal, même si certains sites ont connu un pic d’activité alors que d’autres ont vu leurs ventes s’effondrer. En revanche, avec 16 % des personnes interrogées qui y ont eu recours et 1,6 commande en moyenne par foyer en une semaine, les drives ont été bien plus sollicités que d’ordinaire.

 

DES PRODUITS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ, MAIS PAS QUE

Les personnes ayant répondu à notre questionnaire assurent, depuis le début du confinement, avoir surtout acheté des produits alimentaires, d’hygiène, d’entretien, pour eux et pour leurs animaux. Mais notre étude montre qu’une part non négligeable avouent aussi ne pas s’être contentés de ces produits de première nécessité. 7 % reconnaissent avoir acheté des produits high-tech (pas forcément pour du télétravail), 6 % des livres, 3 % des vêtements… Face à ce phénomène, certains sites marchands ont d’ailleurs annoncé qu’ils privilégiaient les commandes de produits prioritaires.

PLUS DE PROBLÈMES QUE D’ORDINAIRE

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Même s’il est difficile de comparer, il semble bien que jamais les achats en ligne n’avaient généré autant de soucis que depuis le début de la crise sanitaire. 39 % des personnes qui ont cherché à se faire livrer à domicile pendant le confinement disent avoir rencontré un problème. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de délais de livraison qui n’ont pas été respectés. C’est un peu logique. Les marchands doivent faire face à un afflux de commandes alors qu’ils ont moins de personnel, qu’ils doivent prendre des mesures pour assurer la sécurité de leurs salariés et qu’ils sont susceptibles de rencontrer des problèmes d’approvisionnement et de transport. Les marchands devant faire face à un cas de force majeure, les droits des consommateurs en cas de retard de livraison sont limités. Quant à ceux qui se sont tournés vers le drive, ils sont presque la moitié (46 %) à avoir rencontré un désagrément. Dans ce cas, les soucis viennent principalement de l’absence de créneaux disponibles et du fait que bon nombre de produits ne sont plus disponibles au moment de la livraison. Heureusement, des recours existent.

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Grégory Caret

Observatoire de la consommation

15 avril 2020

Remboursement de vols annulés Des compagnies aériennes bafouent la réglementation

Remboursement de vols annulés

 

Des compagnies aériennes bafouent la réglementation

Les annulations de vols consécutives à l’épidémie de Covid-19 auraient dû entraîner, pour les consommateurs, le remboursement de leurs billets dans les 7 jours. Mais de nombreuses compagnies aériennes ont décidé de ne pas appliquer la réglementation. Une stratégie injuste pour celles qui respectent la loi et pour les consommateurs.

 

Quels sont les droits des passagers en cas de vol annulé ? En théorie, c’est simple : le consommateur doit être remboursé dans les 7 jours. C’est ce que prévoit le règlement européen 261/2004. Les compagnies sont tenues de rembourser en espèces ou par tout autre moyen de paiement (chèque, virement bancaire, etc.) : elles ne peuvent délivrer un avoir ou un bon d’achat qu’avec l’accord écrit du passager.

L’épidémie de Covid-19 a cloué au sol 90 % du trafic aérien, entraînant des annulations de vols à la chaîne. Mais tous n’ont pas donné lieu à remboursement, loin de là. Une majorité de compagnies aériennes ont pris la décision de ne pas appliquer la réglementation ! Elles ont choisi de ne proposer que des avoirs à leurs clients. Certaines sont même allées jusqu’à supprimer de leur site internet la procédure pour demander un remboursement. L’agence de voyage Bourse des vols a compilé une liste non exhaustive – repérée par Air-Journal.com – des transporteurs qui respectent la réglementation. Ils sont rares. Citons la low cost Ryanair, qui rembourse ses clients, mais aussi, en ce qui concerne les compagnies européennes : Air Malta, British Airways, Finnair et Iberia. Les compagnies françaises, dont Air France, Air Caraïbes, Corsair et Transavia, font de leur côté partie des mauvais élèves qui refusent le remboursement et émettent des avoirs.

La situation économique des compagnies aériennes est difficile, c’est un fait. Le volume de billets à rembourser est estimé à 32 milliards d’euros. On ne peut néanmoins que regretter que certaines aient choisi de ne pas respecter la législation. Et que les autorités compétentes restent muettes sur ce sujet, à l’image, en France, de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), normalement chargée de faire respecter le règlement européen.

BRAS DE FER ENTRE LES COMPAGNIES AÉRIENNES, LES ÉTATS ET LA COMMISSION EUROPÉENNE

En cette période de crise, et alors que de nombreux passagers se tournent vers l’UFC-Que Choisir pour tenter de comprendre pourquoi ils ne sont pas remboursés, la cacophonie règne au niveau des états-majors. « On va proposer, notamment à l’Union européenne, le choix d’un avoir ou d’un remboursement, mais ce remboursement se ferait plutôt à la fin de l’année », a expliqué mercredi 8 avril sur France info Alexandre de Juniac, président-directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata). Le même jour sur LCI, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, annonçait : « Nous travaillons à mettre en place des avoirs valides jusqu’à la fin de l’année 2021. » Or la France ne peut pas prendre cette décision seule : le remboursement des billets est régi par un règlement européen, et seule la Commission européenne peut déroger à un tel texte. La situation est différente avec une directive, que les États peuvent amender. C’est d’ailleurs pour cela que la France a pu autoriser les voyagistes à émettre des avoirs. Ce point de droit n’a pas empêché l’Allemagne et l’Italie d’aller à l’encontre des règles européennes en autorisant l’émission d’avoirs pour les compagnies aériennes… Une coalition d’États s’est jointe, à Bruxelles, aux compagnies aériennes pour demander une dérogation au règlement européen, sans succès pour l’instant : la Commission reste ferme sur ce sujet. L’attitude des compagnies aériennes en début de crise, lorsqu’elles ont augmenté fortement leurs tarifs, pourrait ne pas être étrangère à cette inflexibilité…

POURQUOI LES CONSOMMATEURS NE DOIVENT PAS ÊTRE OUBLIÉS

Imposer des avoirs aux consommateurs n’est pas acceptable, pour plusieurs raisons. Le règlement européen permet déjà aux compagnies de proposer des avoirs à leurs clients, si ceux-ci sont d’accord. Rien n’empêche donc les transporteurs de rendre ces avoirs plus attractifs (bonification, surclassement, validité élargie aux autres compagnies de l’alliance, etc.) pour les inciter à les choisir plutôt qu’un remboursement. C’est la position de l’UFC-Que Choisir : à défaut d’un changement de la réglementation, que les règles actuelles soient rappelées par les autorités et appliquées par les transporteurs.

De plus, en raison de la situation financière qui va être fragilisée par la crise économique due au Covid-19, nombre de clients préféreraient légitimement récupérer leur argent plutôt que de tabler sur un hypothétique voyage dans les mois à venir. En outre, le caractère substituable d’un vol n’est pas garanti : après la crise, rien n’assure à un passager que la compagnie auprès de laquelle il dispose d’un avoir continuera de desservir les destinations qui l’intéressent. Plusieurs d’entre elles ont déjà annoncé que leur plan de vol serait perturbé ou modifié dans les mois à venir. Enfin, avec un avoir, le passager ne pourra pas se faire rembourser en cas de défaillance de la compagnie aérienne. La députée Pascale Fontenel-Personne (apparentée LREM) a lancé une initiative visant à la création d’un fonds de garantie dans l’aérien, mais celui-ci ne verra vraisemblablement pas le jour dans les mois à venir.

UNE MAUVAISE HABITUDE DES COMPAGNIES

Depuis des années, les compagnies aériennes ont rechigné à appliquer la réglementation européenne, en oubliant d’informer les passagers de leurs droits ou en invoquant des circonstances exceptionnelles fantômes pour ne pas les indemniser. Une étude menée en 2017 auprès de 11 000 passagers par 7 associations de consommateurs au niveau mondial avait montré que dans 75 % des cas, les voyageurs ayant été victimes d’un retard de plus de 3 h n’avaient pas reçu de remboursement ou d’indemnisation. Cet argent, gardé par les compagnies, aurait pu servir aujourd’hui à rembourser les passagers lésés.

Morgan Bourven

15 avril 2020

Stop Covid L’application du gouvernement en question

Stop Covid

 

L’application du gouvernement en question

Le gouvernement a officialisé son projet d’application mobile qui permettra de garder une trace des personnes que vous avez croisées au cours des derniers jours pour vous prévenir si elles se déclarent positives au coronavirus. Baptisée Stop Covid, elle s’inscrit parmi d’autres mesures envisagées dans le cadre de la réflexion sur une stratégie de déconfinement. Il faudra plusieurs semaines pour valider les hypothèses technologiques, tester puis déployer l’application. Mais déjà, elle soulève une polémique précipitée sur la protection de la vie privée.

 

Quel est le principe de fonctionnement de l’application Stop Covid ?

Stop Covid est une application à télécharger sur son smartphone qui enregistrera, une fois la fonction Bluetooth de l’appareil activée, les personnes avec qui vous êtes en contact pendant environ 15 minutes au moins. Ainsi, si l’une d’entre elles se déclare malade du Covid-19, l’application vous préviendra. Vous pourrez ainsi vous faire tester ou vous placer spontanément en quarantaine pour limiter la propagation du virus.

 

Quand l’application sera-t-elle lancée ?

Lorsqu’il a présenté le projet, le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, a insisté sur le fait que Stop Covid n’en est qu’au stade embryonnaire. Il faudra plusieurs semaines pour valider les nombreux points techniques, s’assurer de la pertinence de l’application et procéder à son déploiement effectif.

 

Sera-t-il obligatoire d’installer l’application ?

Non, il s’agira d’une démarche volontaire, Emmanuel Macron l’a rappelé lors de son allocution du 13 avril. Mais plus les utilisateurs seront nombreux, plus l’application sera efficace. Selon une étude de l’université d’Oxford (Royaume-Uni), il faudrait que 60 % de la population installe l’appli pour qu’elle aide à enrayer l’épidémie. D’autres sources évoquent des proportions moindres, à partir de 25 % de la population.

 

L’application Stop Covid menace-t-elle nos libertés individuelles ?

Telle que l’application a été présentée, non. Cédric O assure qu’il sera impossible de savoir qui a été infecté, et qui a infecté qui. Le fonctionnement de Stop Covid repose sur les principes d’un projet européen plus global, le Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing ou Pepp-PT (1), qui vise précisément à trouver une technique de suivi du virus sans enfreinte à la protection de la vie privée des personnes. La technologie Bluetooth, qui sert habituellement à connecter une enceinte ou un casque sans fil à son smartphone, apparaît comme une bonne solution. Les données de connexion sont facilement anonymisables et elles ne seront pas conservées plus que nécessaire. Le Bluetooth n’enregistre pas les déplacements des personnes, contrairement à une puce GPS. Sa capacité à bien mesurer les distances reste l’un des points techniques à valider. Le stockage des données de connexion (et pas des données personnelles : aucune n’entre en jeu dans le process) sur le smartphone, et pas sur des serveurs distants, en est un autre. Enfin, l’application n’a pas vocation à durer : elle ne servira plus une fois l’épidémie résorbée.

 

Pourra-t-on installer l’application les yeux fermés ?

Non, mieux vaut rester vigilant sur la version finale de Stop Covid, si l’application est maintenue dans l’arsenal des mesures retenues lors du déconfinement (avec d’autres, comme le port du masque, les tests massifs ou le retraçage des contacts… à la main, comme ça a été fait aux Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie). L’UFC-Que Choisir, éminemment attachée à la protection de la vie privée, veillera, le moment venu, à ce que l’application respecte en tout point la réglementation qui encadre la protection et le traitement des données personnelles (RGPD).

Apple et Google main dans la main

Apple et Google ont annoncé le 10 avril qu’ils travaillaient main dans la main pour faciliter le traçage numérique via Bluetooth. Les deux géants, rivaux dans l’univers des smartphones avec leurs systèmes d’exploitation respectifs iOS (iPhone) et Android (autres smartphones), vont développer une solution d’interopérabilité des applications entre leurs deux environnements. Les applications des autorités de santé (parmi lesquelles, sans doute, Stop Covid) pourront communiquer qu’elles soient installées sur un iPhone ou sur un système Android. Dans les mois à venir, Apple et Google travailleront « à la mise en place d’une plateforme plus large de traçage des contacts basée sur le Bluetooth en intégrant cette fonctionnalité aux plateformes sous-jacentes ». Une sorte de socle technique sur lequel pourront s’appuyer des développeurs d’applications tiers. « Le respect de la vie privée, la transparence et le consentement sont de la plus haute importance dans cette initiative », précisent Apple et Google.

(1) https://www.pepp-pt.org/

Camille Gruhier

15 avril 2020

Assurance auto et deux-roues Des réductions possibles

Assurance auto et deux-roues

 

Des réductions possibles

En cette période de confinement, voitures et motos restent au garage. Avec comme corollaire la baisse des accidents et des dépenses des assureurs. L’occasion de faire baisser sa prime d’assurance.

 

Rare motif de satisfaction lié au confinement : les accidents de la route ont diminué drastiquement. Sans que le chiffre ne soit encore officiel, on parle d’une baisse de la sinistralité qui pourrait dépasser les 90 % en France. De son côté, la Maif estime cette baisse à 75 %. Ainsi, et sur la base d’une période de confinement de 8 semaines, son économie par rapport à une situation normale sera d’environ 100 millions d’euros. Dans ces conditions, la compagnie a décidé de rétrocéder cette somme à ses sociétaires détenteurs d’un contrat auto (1) et à jour de leurs cotisations. Chaque assuré Maif se verra alors attribué la somme de 30 €, quel que soit son véhicule. Il aura alors le choix entre la percevoir ou la reverser à une association (Fondation des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, Institut Pasteur ou Secours populaire). La Matmut a également indiqué vouloir faire profiter à ses sociétaires des économies qu’elle réalise en ce moment.

DES BAISSES DE PRIME POSSIBLES

La Macif propose quant à elle de venir en aide aux plus démunis en réduisant les primes d’assurance pendant la période de confinement liée à l’épidémie de Covid-19. La société a mis en place une « Prestation Solidarité Chômage » (2) qui consiste à prendre en charge une partie des cotisations d’assurance afin de permettre aux sociétaires en situation de chômage, de perte d’emploi et de baisse significative de revenus, de continuer à s’assurer (famille, véhicule, logement, santé…). Cette prestation sera toujours effective à la fin du confinement pour faire face à l’après-crise et permettre la continuité d’assurance des personnes fragilisées par l’épidémie.

Pour prendre en compte la situation des sociétaires les plus en difficulté, la Maif reporte les mises en demeure et, au cas par cas, les échéances pour ceux qui ont opté pour le paiement fractionné. Les professionnels peuvent bénéficier de modalités de résiliation assouplies. Enfin, pour ceux qui devaient vendre leur voiture et qui n’ont pu la remettre à l’acheteur, celle-ci demeure assurée, au moyen d’une extension de la garantie gratuite « essai-vente ».

Il est également possible de demander la modification de son contrat en suspendant certaines options comme le deuxième conducteur, le prêt du véhicule, etc. Il est donc judicieux de faire le point précis avec sa compagnie d’assurance pour connaître toutes les possibilités de réduction. Pour rappel, tout véhicule doit toujours être assuré même s’il reste au garage.

 

(1) Cette mesure concerne tous les véhicules 4 roues à moteur et 2 roues d’une cylindrée supérieure à 125 cm3 assurés par le contrat d’assurance auto Vam à l’exception des véhicules de collection, quads, engins spéciaux, tracteurs agricoles.

(2) Cette prestation est réservée aux sociétaires de la Macif, est non rétroactive et soumise à conditions.

Yves Martin

15 avril 2020

Vols annulés 105 députés français souhaitent un fonds de garantie pour les passagers

Vols annulés

 

105 députés français souhaitent un fonds de garantie pour les passagers

Une centaine de parlementaires français ont, à l’initiative de la députée Pascale Fontenel-Personne, cosigné une lettre réclamant à l’Union européenne la mise en place d’un « fonds passagers » pour garantir le remboursement des billets en cas de crise ou de faillite d’une compagnie aérienne.

 

À chaque faillite de compagnie aérienne – et elles sont nombreuses, 25 en 3 ans –, c’est la douche froide pour les clients, qui découvrent que leurs billets d’avion ne seront jamais remboursés. Et en pleine épidémie de Covid-19, alors que le trafic aérien est à l’arrêt, ces mêmes passagers se voient imposer des avoirs au lieu du remboursement prévu par la réglementation européenne. Avoirs qui, en cas de faillite de la compagnie, seront perdus.

C’est dans ce contexte que la députée de la Sarthe Pascale Fontenel-Personne (apparentée LREM), coprésidente du groupe « tourisme » de l’Assemblée nationale, a adressé le 9 avril un courrier cosigné par 105 députés à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et au secrétaire d’État chargé des Transports Jean-Baptiste Djebarri.

Les députés notent « qu’en dehors de toute dérogation au règlement européen […] de nombreuses compagnies aériennes imposent à leurs clients et aux agences de voyages, lorsque le vol est annulé et non volé, des avoirs de durée variable ». Or, « connaissant les difficultés de trésorerie actuelles de nos entreprises du transport aérien, la pratique des avoirs par les compagnies aériennes ne peut être acceptable que si, et seulement si, elle est encadrée et garantie », poursuivent-ils. Ils appellent donc l’Europe à « mettre en place d’urgence un « fonds passagers » garantissant aussi bien les voyageurs que les agents de voyages ».

Ce fonds de garantie, que l’UFC-Que Choisir appelle également de ses vœux, a déjà été mis en place au Danemark. Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, dans un courrier adressé le 9 avril à l’ensemble des États membres, a cité ce fonds comme un exemple des mesures mises en place pour garantir que les organisateurs de voyages continuent à disposer de liquidités, tout en leur permettant de régler rapidement et efficacement les demandes de remboursement des voyageurs.

Entretien avec Pascale Fontenel-Personne, députée de la Sarthe

« Nous sommes en train de faire porter le risque sur les agences de voyages et sur les consommateurs »

Que Choisir : Alors que de nombreuses compagnies aériennes ont décidé de ne pas respecter la réglementation européenne et imposent des avoirs à leurs clients, vous avez réuni 105 députés français issus de divers groupes politiques – du PCF à LR – pour réclamer à l’Union européenne la mise en place d’un « fonds passagers ». Cette demande revient à chaque faillite de compagnie aérienne. Qu’est-ce qui vous a poussé à relancer cette initiative aujourd’hui ?

Pascale Fontenel-Personne : Je suis favorable depuis des années – j’ai été agent de voyage avant d’être députée – pour que les vols secs soient garantis. En 3 ans, 25 compagnies aériennes ont mis la clef sous la porte et, à chaque fois, les consommateurs se sont retrouvés sans recours. Je comprends bien qu’il faut aider les compagnies aériennes, qui sont aujourd’hui en grande difficulté, mais nous sommes en train de faire porter le risque sur les agences de voyages et sur les consommateurs, au lieu de le rendre équitable. C’est pourquoi je pense qu’il est temps de réfléchir à un « fonds passagers », c’est-à-dire une garantie européenne pour les rassurer face à une crise comme aujourd’hui ou à une défaillance d’entreprise. J’avais interpellé le ministre de l’Économie à ce sujet au moment de la faillite de XL Airways, mais ce n’était pas une urgence nationale et le dossier n’a pas avancé. Aujourd’hui, c’est une urgence mondiale.

 

QC : Vous citez les consommateurs, mais aussi les agences de voyages. Comment sont-elles touchées ?

PF-P : Les agences de voyages dont les séjours comportaient des vols annulés sont en péril car elles sont contraintes de rembourser en totalité leurs clients, tout en se retrouvant face à des compagnies aériennes qui ne veulent pas leur rembourser, à elles, les billets achetés ! Ce n’est pas tenable. Il faut se saisir du dossier pour le régler de manière définitive : que l’on ait le courage, en Europe, de faire un « fonds passagers », comme on en a aujourd’hui en France pour des séjours chez un voyagiste [pour ouvrir une agence de voyages, il est obligatoire de souscrire une garantie financière, auprès de l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST), d’une banque ou d’une compagnie d’assurance, ndlr].

 

QC : Comment fonctionnerait ce « fonds passagers » ?

PF-P : Cela n’engage que moi, et je ne suis pas ministre de l’Économie, mais il y a plusieurs pistes. Il pourrait prendre la forme d’une garantie prise au moment de l’achat du vol, être alimenté par les compagnies aériennes ou par des fonds européens, etc. Il existe des assurances annulation : on pourrait peut-être en dédier une partie, ou rajouter un ou deux euros, pour alimenter un fonds de garantie.

Cette garantie financière permettrait de résoudre d’autres problèmes en rendant les compagnies aériennes plus sereines. Les difficultés financières chez certains transporteurs seraient beaucoup moins taboues s’ils savaient qu’il existe une garantie qu’il est possible d’alerter sans attendre le tout dernier moment. On pourrait ainsi amortir les difficultés pour les consommateurs, mais aussi pour les compagnies.

 

QC : Le gouvernement danois a étendu son fonds de garantie des voyagistes pour couvrir les faillites des transporteurs, en menaçant les compagnies réfractaires de leur supprimer les droits de trafic si elles ne participaient pas. Un tel dispositif ne pourrait-il pas être mis en place par la France, sans attendre l’aval de l’Europe ?

PF-P : C’est possible. Je suis heureuse que malgré le confinement, plus d’une centaine de députés aient signé ma lettre, d’une manière transpartisane. Cela montre que nous pouvons être tous d’accord sur le sujet. Nous ne pouvons pas le mettre à l’agenda dans les huit jours, car il y a d’autres urgences, mais je serai prête à pousser ce sujet. Ce fonds permettrait de donner une meilleure image de l’aérien. Aujourd’hui, tous les gens qui achètent des vols secs sont inquiets : ils se disent que si la compagnie fait faillite, ils perdront leur argent. C’est une inquiétude qui n’existait pas avant. On ne peut pas continuer comme cela alors que la France est en pointe sur la protection du consommateur. Et je pense que d’autres États vont le faire aussi car les consommateurs sont concernés partout.

 

QC : L’Association internationale du transport aérien (Iata), de longue date défavorable à un tel fonds, mène une campagne de lobbying auprès de la Commission européenne pour obtenir une dérogation au règlement. Pour l’instant, la Commission leur a opposé une fin de non-recevoir. Ce refus de la Commission d’accéder aux exigences de Iata vous rend-il optimiste quant à la prise en compte de votre courrier ?

PF-P : Je suis optimiste, car le discours est le même partout, que ce soit chez les fédérations de voyagistes, les consommateurs ou les parlementaires. Ce n’est pas un courrier contre Iata : c’est un courrier qui vise à améliorer son fonctionnement, qui doit s’adapter aux temps nouveaux. Je pense que lorsque plus d’une centaine de parlementaires écrivent à la présidente de la Commission européenne, le dossier sera étudié de manière subtile. Et j’espère que dans l’année, on aura dessiné le sujet pour que le projet prenne forme.

Morgan Bourven

15 avril 2020

Morgue de Rungis Des frais inhumains !

Morgue de Rungis

 

Des frais inhumains !

A chaque crise ses profiteurs, mais pour le coût/coup, celle-ci mérite tristement la palme de l’intolérable… En effet, au détour d’une interview, la Présidente des Pompes Funèbres de France (concurrente d’OGF), parlant de la morgue provisoire installée au Marché de Rungis, annonçait que des frais étaient facturés aux familles endeuillées par le Covid pour garder les corps et surtout permettre aux proches d’être auprès de leurs défunts avec des montants aussi scandaleux sur le plan économique qu’humain…

 

Cette annonce a légitimement suscité l’émoi au sein de la classe politique mais aussi des professionnels, le Marché de Rungis annonçant que ces frais n’étaient pas de son fait mais de l’opérateur privé gérant, à la demande de la Préfecture, ce dispositif temporaire… en l’occurrence OGF.

Et là, à peine 24h après le lancement de la polémique et l’annonce d’un contrôle par le Ministère de l’Intérieur, OGF répliquait par un communiqué de presse en tentant de justifier économiquement cette facturation… « Ces montants sont très inférieurs à une admission avant mise en bière et l’utilisation des installations techniques dans un funérarium classique » plaidait ainsi l’opérateur… Avec la hausse des décès liée à l’épidémie accroissant de facto l’activité d’OGF (de l’ordre de 10% selon les sources), cette facturation de frais pour une morgue de fortune relève de l’insupportable cupidité. Cette réplique bien malheureuse fut néanmoins doublée quelques heures plus tard d’un second communiqué dénonçant « une polémique tout à fait injustifiée et déplacée »  mais annonçant cette fois (enfin !) l’arrêt de toute facturation pour la morgue de Rungis.

Si cette dernière sortie mit fin au feuilleton médiatique, cet ignoble épisode souligne, s’il en était encore besoin, les dérives tarifaires et les funestes pratiques du secteur funéraire que l’UFC-Que Choisir n’a de cesse de dénoncer régulièrement. Plus qu’un coup de pression ponctuel par le Ministère de l’Intérieur, c’est bel et bien à des réformes structurelles que les pouvoirs publics doivent s’atteler pour couper court aux excès tarifaires qui touchent des personnes en situation d’extrême vulnérabilité.

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

15 avril 2020

Confinement Le désolant révélateur de l’intolérable fracture numérique !

Confinement

 

Le désolant révélateur de l’intolérable fracture numérique !

Classes virtuelles, télétravail, dématérialisation des procédures administratives, commerce en ligne, visioconférences avec les amis et la famille,  sans oublier la télémédecine ou l’attestation dérogatoire,  la période de confinement souligne plus que jamais qu’Internet, comme l’a toujours plaidé l’UFC-Que Choisir, n’est pas un luxe mais bien une impérieuse nécessité. Or, pas moins de 7 millions de Français en sont toujours purement et simplement privés !

 

La mise en place en urgence de la plateforme solidarité numérique, qui entend simplifier et vulgariser les démarches en ligne pour les personnes souffrant d’« illectronisme » (terme bien pompeux pour qualifier les personnes non familières de l’outil informatique et de l’Internet), n’est qu’un pis-aller… Le fléau est bel et bien l’absence ou la mauvaise connexion d’un grand nombre de Français, 10% n’ont pas une qualité minimale, et 20%, soit près de 13 millions quand même, n’ont pas le haut débit permettant de surfer dans des conditions normales.

Le pire est que cette fracture numérique est géographique, ciblant les ménages ruraux qui souffrent déjà de la raréfaction des services publics, et de la fracture sanitaire avec les déserts médicaux…  Et la double peine, c’est qu’ils paient le même tarif d’abonnement pour des débits moitié moindres que les urbains. D’après notre Observatoire de l’Internet fixe, près de la moitié des ménages (47%) de 10 départements ruraux, n’ont ainsi pas accès au haut débit, quand plus de 1 sur 5 n’ont même pas une qualité minimale (3Mb/s).

Plus que jamais, le gouvernement doit comprendre qu’il faut changer de braquet. Plutôt que d’asséner des objectifs calendaires chimériques « le très haut débit pour tous en 2022 » ( d’après nos projections, ce ne sera pas avant 2029), et même du haut débit pour tous en 2020, l’exécutif en lien avec les opérateurs doit investir dans une montée en débit sur le réseau cuivre, en priorisant les investissements sur les zones rurales, qui ont été les laissées-pour-compte du déploiement de la fibre car moins rentables pour les opérateurs…

Voilà un nouveau chantier pour le gouvernement à l’heure du « rien ne sera plus comme avant » !
En attendant, je vous invite à tester votre connexion en utilisant notre outil gratuit… Bon courage à tous !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

11 avril 2020

Coronavirus Que faut-il apporter avec soi aux urgences ?

Coronavirus

 

Que faut-il apporter avec soi aux urgences ?

Votre médecin ou le régulateur du 15 vous ont orienté dans un service d’urgences où vous serez peut-être hospitalisé. Dans la mesure du possible, pensez à prendre quelques affaires avant de partir ou dans l’attente du véhicule qui vient vous chercher.

 

Quand on se rend dans un service d’urgences, il est conseillé d’emporter avec soi des documents administratifs et de santé (voir liste ci-dessous) ainsi qu’un minimum d’effets personnels. Selon l’état de santé, il peut être compliqué voire impossible de réunir tout le nécessaire, auquel cas, ce sont généralement les proches qui s’en chargent ou complètent ce qui manque. Sachant que les visites sont aujourd’hui interdites dans le contexte du coronavirus, que la famille elle-même doit respecter des mesures de confinement strictes, la Direction générale de la santé (DGS) conseille, si besoin est, de déposer les documents et affaires nécessaires au service de gestion du courrier de l’hôpital (service du « vaguemestre »). Vous serez aussi en contact avec le personnel soignant qui vous indiquera la marche à suivre.

À noter. L’admission aux urgences peut se faire en l’absence de tout document (pièce d’identité, carte Vitale, etc.).

LES DOCUMENTS À APPORTER AUX URGENCES

  • Pièce d’identité, carte Vitale, attestation de mutuelle.
  • Documents de santé (carte de groupe sanguin, carte de pacemaker, carte d’allergique, d’épileptique…).
  • Dernières ordonnances indiquant les traitements en cours, les médicaments que vous devez prendre dans les heures qui suivent si l’attente est longue, des résultats d’examens…
  • Si vous les avez, le document indiquant l’identité de votre personne de confiance (vous pourrez aussi le remplir à l’arrivée aux urgences), ainsi que vos directives anticipées.
  • Pensez aussi au téléphone, à l’ordinateur et aux chargeurs, précieux pour rester en contact avec vos proches.

Directives anticipées

Vous pouvez exprimer vos souhaits de fin de vie via les directives anticipées. Comment les formuler ? Les conserver ? Réponses et conseils dans notre article.

Anne Cogos

11 avril 2020

Confinement Les jeux vidéo recommandés pour les enfants

Confinement

 

Les jeux vidéo recommandés pour les enfants

Pendant le confinement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande, entre autres activités, la pratique du jeu vidéo. Quelques conseils pour bien les choisir.

 

C’est une petite révolution dans le monde du jeu vidéo. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est associée à différents acteurs du secteur (éditeurs, distributeurs…) pour recommander la pratique de ce loisir pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19. L’initiative, intitulée #PlayApartTogether (littéralement « Jouez ensemble, mais à distance »), verra les sociétés impliquées organiser des événements spéciaux et des activités dans leurs jeux, offrir des récompenses, mais aussi relayer les messages de distanciation sociale, et rappeler les gestes barrières.

Mais répondre à cette recommandation – ou simplement aux demandes des enfants, en cette quatrième semaine de confinement – n’est pas forcément facile pour les parents peu au fait de l’actualité du jeu vidéo. La psychologue clinicienne Vanessa Lalo, spécialiste des pratiques numériques, nous aide à y voir plus clair.

 

Que Choisir : L’OMS recommande la pratique du jeu vidéo, en mettant l’accent d’une part sur sa dimension sociale, avec le slogan #PlayApartTogether, et d’autre part sur sa dimension physique avec le slogan #BeActive (« Soyez actifs »). Globalement, quels sont les bienfaits liés à la pratique du jeu vidéo ?

Vanessa Lalo : Ils sont nombreux. Les jeux vidéo font travailler un certain nombre de fonctions cognitives : la mémorisation, la concentration, le fait d’être multitâche, la précision psychomotrice, la capacité à se repérer dans l’espace, etc. C’est pour cela qu’on utilise le jeu vidéo auprès des personnes atteintes de dépression, de schizophrénie, ou ayant subi un accident vasculaire-cérébral : ils aident à ne pas perdre de fonctions cognitives. Ils sont aussi utilisés dans les Ehpad, mais avec surtout des bienfaits physiques. Pour les personnes âgées, ils aident à faire de la kiné ou à travailler la posture, sans s’en rendre compte. Il y a aussi, dans les maisons de retraite, un aspect social et égalitaire : tout le monde peut jouer, même les personnes en fauteuil roulant, grâce à la manette qui permet de dépasser les obstacles physiques.

 

QC : En période de confinement, cet aspect social est très important pour les familles. Quels jeux permettent de répondre à ce besoin ?

V. L. : Il est en effet important de pouvoir jouer en famille, pour sortir de l’aspect sidérant du confinement. Le jeu vidéo sert à passer un moment tous ensemble : on rigole, on s’affronte, on collabore… Et on oublie pour un temps les difficultés du confinement, surtout lorsqu’on vit dans un petit espace.

Parmi les jeux que l’on peut recommander, il y a d’abord les adaptations de jeux de société : Monopoly, Trivial Pursuit, etc. Ils plaisent aux enfants grâce à leur format numérique, tout en permettant aux parents qui connaissent déjà leurs règles de mieux appréhender et s’approprier l’univers technique du jeu vidéo. Autres jeux intéressants : ceux qui font bouger. Citons Wii Sports, sur la Wii (qui n’est plus commercialisée mais que beaucoup ont chez eux), les jeux Kinect, ou les jeux de danse, comme Just Dance qui est disponible sur toutes les plateformes. Une partie de tennis ou de bowling en famille peut être très amusante, en faisant attention à ne pas envoyer quelqu’un aux urgences en faisant de trop grands gestes ! Citons aussi les jeux de simulation de sport et de courses automobiles, qui d’ailleurs sont très joués en ce moment par les sportifs professionnels.

Les jeux en ligne sont importants car ils permettent aux enfants de jouer entre amis. Ce confinement est angoissant pour eux : ils sont privés d’école, ont peur pour leurs grands-parents, voient que leurs parents sont inquiets… À cela s’ajoute le fait de ne pas voir leurs copains. Jouer en ligne permet de rigoler ensemble, de passer un bon moment. Le jeu de tir Splatoon 2 est bien pour cela, car il est sans violence : le but n’est pas de tuer l’adversaire, mais de le recouvrir de peinture.

Enfin, en ce moment, LE jeu qui fait un carton est Animal Crossing, sur Nintendo Switch. Il est particulièrement conseillé dans la période actuelle car c’est un jeu mignon, qui fait du bien. Si les parents ne savent pas quoi mettre dans les mains de leurs enfants, il est très recommandé. Mais attention, c’est un jeu dit « bac à sable », c’est-à-dire sans but particulier, et qui donc ne se termine jamais. Il faut se méfier de ce type de jeu car l’enfant peut vouloir y retourner toutes les dix minutes. Il peut donc être intéressant, avec les plus jeunes, de les aider à structurer leurs sessions de jeu avec des objectifs. Voire d’écrire ces objectifs, ce qui est aussi un bon moyen pour faire de la continuité pédagogique en les faisant écrire, en leur faisant verbaliser leurs buts à un ou trois jours, etc.

 

QC : L’incontournable Minecraft, très populaire chez les enfants, a-t-il un intérêt pédagogique ?

V. L. : Oui, Minecraft, un jeu de construction, a l’avantage de laisser une grande place à la créativité. On peut en outre y intégrer la continuité éducative : par exemple, pour y fabriquer du fer ou du verre, il faut fusionner des matériaux, ce qui correspond au programme de 5e de technologie. On y fait aussi des calculs de volume, on y apprend des règles de physique ou de mathématiques, les couches géologiques de la terre…

 

QC : Et pour ceux qui n’ont pas de console ?

V. L. : Il faut alors se tourner vers les jeux pour tablettes ou mobiles. On y trouve de nombreux jeux et puzzles à petits prix, voire gratuits.

 

QC : Quels conseils donneriez-vous aux parents ou grands-parents qui n’y connaissent pas grand-chose, outre le fait de vérifier l’âge auquel les jeux sont destinés (sigle PEGI) ?

V. L. : Je mets un bémol sur le sigle PEGI – autorégulé par l’industrie, ne l’oublions pas – qui ne comporte pas de catégorie entre 7 et 12 ans. Or, c’est entre ces deux âges que les enfants évoluent le plus. Si on applique à la lettre les recommandations et que l’on donne à un enfant de 11 ans un jeu PEGI 7, il risque de considérer qu’on le prend pour un bébé. Le jeu Fortnite [jeu de survie en ligne où les joueurs se battent dans un espace de plus en plus restreint, jusqu’à ce qu’il n’y ait qu’un seul survivant, ndlr], par exemple, est PEGI 12, mais beaucoup d’enfants plus jeunes y jouent sans problème.

Comme pour n’importe quelle activité, devant un jeu vidéo, il convient de se demander si l’enfant est suffisamment mature pour y jouer, si le jeu correspond aux valeurs qu’on veut lui inculquer, etc. L’interdiction pure et dure ne doit pas être une règle générale. PEGI est une première étape, et les pictogrammes qui avertissent sur les éléments éventuellement présents dans le jeu (jeu en ligne, violence, injures, drogues…) sont d’ailleurs souvent plus aidants que l’âge conseillé.

Avant d’acheter un jeu, la meilleure chose à faire est de chercher une vidéo qui le présente (demandez à votre enfant le nom de son Youtubeur préféré et regardez s’il a décrypté le jeu demandé) et de prendre 15 minutes pour voir ce qu’il en est vraiment. Demandez aussi à l’enfant d’expliquer pourquoi il veut y jouer. L’échange parent-enfant est primordial. Ensuite, si vous refusez de l’acheter, expliquez-lui vos raisons ; la décision d’achat doit revenir aux parents et l’enfant doit se plier à leur autorité. En résumé, il ne faut pas empêcher les enfants de vivre au 21e siècle, mais il ne faut pas non plus se laisser déborder et acheter à l’aveugle parce que l’on ne connaît pas forcément cet univers. Il ne faut faire ni l’économie du dialogue, ni celui de la recherche sur les titres auxquels veut jouer l’enfant.

 

LA SÉLECTION DE QUE CHOISIR

Animal Crossing
Plateforme : Switch
Dans ce jeu, dont les ventes ont atteint des records à sa sortie fin mars 2020, le joueur débarque sur une île déserte avec pour tout bagage une tente. À lui d’aménager cette île comme il l’entend, pour améliorer le quotidien des nouveaux arrivants.

 

Discovery Tour by Assassin’s Creed
Plateformes : PC, PlayStation 4 et Xbox One
Les jeux Assassin’s Creed vous permettent d’incarner un assassin – ils sont donc déconseillés aux enfants. Néanmoins, les deux derniers opus, Assassin’s Creed Origin et Assasin’s Creed Odyssey, qui se passent respectivement dans l’Égypte antique et dans la Grèce antique, proposent un mode de jeu intitulé « Discovery ». Il permet de se promener dans les décors du jeu, conçus avec des historiens, sans scénario et sans ennemis à abattre, pour le simple plaisir de la découverte. Cette option est disponible dans les jeux, mais peut aussi être achetée séparément à prix réduit.

 

Farming Simulator 19
Plateformes : PC, Mac, PlayStation 4, Xbox One

La saga Farming Simulator offre au joueur la possibilité de gérer une ferme : élevage d’animaux, culture, vente des récoltes… Idéal pour les petits fans de tracteurs !

 

Fortnite
Plateformes : Android, iOS, Mac, PC, Switch, PlayStation 4, Xbox One

Dans ce jeu en ligne gratuit, les joueurs s’affrontent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul survivant. Malgré cet objectif, l’aspect cartoon du titre le rend accessible aux enfants et adolescents.

 

Just Dance 2020
Plateformes : Wii, PlayStation 4, Xbox One, Switch, Google Stadia

Dernier jeu édité sur la console Wii (sortie en 2006 mais toujours présente dans de nombreux foyers), ce titre vous permet de danser seul ou à plusieurs sur des centaines de morceaux différents.

 

Les jeux Lego
Plateformes : PC, PlayStation 4, Xbox One, Switch

De nombreux jeux sont basés sur la franchise Lego. Parmi les plus récents, Lego Star Wars : La Saga SkywalkerLa Grande Aventure Lego 2, le jeu vidéoLego Ninjago

 

Mario Kart 8
Plateforme : Switch

Jeu de kart le plus célèbre de l’histoire du jeu vidéo, Mario Kart propose de nombreuses options pour faciliter le pilotage des bolides. Cela permet aux joueurs les plus jeunes de se frotter aux plus aguerris, sans risque de perdre à chaque fois. Parfait pour des sessions regroupant toute la famille.

 

Minecraft
Plateformes : à peu près toutes

Présent sur toutes les plateformes actuelles (consoles, tablettes, ordinateurs), Minecraft est un phénomène vendu à plus de 100 millions d’exemplaires. Le joueur est plongé dans un monde fait de blocs, représentant différents matériaux, qu’il peut assembler ou détruire afin de créer différentes structures… allant d’une simple épée à une reproduction fidèle de Notre-Dame de Paris.

 

Pokémon Épée et Pokémon Bouclier
Plateforme : Switch

Attrapez-les tous ! Cette nouvelle génération de la saga Pokémon amène les joueurs dans une nouvelle région, où ils devront découvrir 81 nouveaux Pokémon. Née en 1995, Pokémon est la marque culturelle la plus rentable de l’histoire, devant Hello Kitty et Winnie L’Ourson.

 

Super Mario Party
Plateforme : Switch

Ce jeu de l’oie vidéoludique destiné à toute la famille propose une ribambelle de mini-jeux, jouables en ligne.

Morgan Bourven

11 avril 2020

Confinement Comment maintenir une activité physique

Confinement

 

Comment maintenir une activité physique

C’est acquis, l’activité physique est un facteur majeur de bonne santé. Comment la maintenir alors que nous sommes confinés, parfois dans des appartements petits et sans jardin ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dans un document tout juste paru, propose un schéma adapté à la situation actuelle. L’objectif est de limiter au maximum les conséquences de la sédentarité sur la mobilité, l’appareil cardiorespiratoire et le métabolisme.

 

Évidemment, en confinement, difficile de s’astreindre à 30 minutes d’activité physique quotidienne, 5 jours par semaine, comme c’est officiellement recommandé. Piscines et terrains de sport fermés, cours collectifs et sorties longues à vélo interdits, randonnées et sorties champignons sanctionnées, le champ des possibles est trop restreint en raison de l’épidémie de Covid-19. L’Anses suggère de ne pas laisser tomber, quitte à fractionner les activités, en pratiquant plusieurs fois par jour pendant quelques minutes, tous les jours. Le renforcement musculaire doit prendre une place plus importante qu’à l’accoutumée, surtout pour les adultes et les personnes âgées : le confinement fait fondre les muscles à vitesse grand V, et les rend fatigables. L’affaiblissement musculaire affecte en outre la santé osseuse. D’ailleurs, les femmes, plus sujettes à l’ostéoporose, se voient recommander d’intégrer des sauts dans leurs exercices, les « chocs » étant reconnus pour leur bénéfice sur l’os. Mesdames, à vous pas-chassés, talons-fesses et corde à sauter !

En dehors des moments d’activité, il faut également veiller à interrompre les longs tunnels de sédentarité. Si on passe du temps assis ou allongé, penser à se lever toutes les 30 minutes est une bonne chose. Il est également important de s’étirer quand on est au repos, c’est bon pour les muscles et les articulations. Quant au temps d’écran, l’Anses conseille de réduire au maximum la télévision ou les vidéos sur internet (sauf s’il s’agit d’un cours de pilates en ligne) : mieux vaut lire, tricoter ou jouer, au moins ces occupations mobilisent-elles les capacités cognitives !

ACTIVITÉS POSSIBLES EN CONFINEMENT

Jardinage, bricolage, entretien de la maison, montées et descentes d’escalier, exercices sur un marchepied, saut à la corde, footing (dans les limites fixées par la règlementation), vélo d’appartement ou rameur, etc.

Et pour le renforcement musculaire, yoga, gainage, squats, planche, pompes (avec les genoux au sol), pilates : de nombreux tutoriels sont disponibles sur internet pour vous guider. Les professeurs qui ne peuvent plus donner leurs cours physiquement ont parfois fait l’effort de mettre en place un système de cours par vidéo.

Vous pouvez également suivre nos conseils de routines d’activités quotidiennes à la maison pour préserver votre mobilité.

Anne-Sophie Stamane

11 avril 2020

Lettre d’information adhérents confinement

Chère adhérente, Cher adhérent, Chers sympathisants, Chers amis,

Alors que la crise actuelle paralyse l’activité de notre association s’agissant de nos permanences physiques, sachez que nous entendons, plus que jamais, rester à vos côtés, en cette période difficile, en utilisant les possibilités offertes grâce au numérique.

Vous pouvez ainsi nous contacter pour toute questions, conseil ou litiges à l’adresse president@saintomer.ufcquechoisir.fr

La crise du coronavirus chamboule notre quotidien et est propice aux fausses nouvelles, aux profiteurs, aux arnaques. Aussi, soyez vigilants quant aux sollicitations diverses et variées qui vous seront faites en cette période. Afin de déceler les pièges, abus et arnaques, nous vous appelons à témoigner sur les difficultés rencontrées par les consommateurs en cette période afin de les dénoncer et d’agir contre elles, sans oublier de vous apporter, le cas échéant, les outils concrets pour faire valoir vos droits. De la même manière, en cette période de confinement, compliquée, nous entendons suivre la situation.

Notre page Facebook : Informations pratiques, vos témoignages

Grâce à vos remontées et sollicitations, nous publierons régulièrement des informations sur notre site Internet à la manière d’un journal consumériste de crise. Nous ne manquerons également pas de vous délivrer des informations et conseils pratiques et ludiques pour être un consommateur toujours plus éclairé et responsable.

En tout état de cause, soyez assurés de nos pensées les plus cordiales dans ces circonstances exceptionnelles. Même confinés, nous sommes à vos côtés !

Prenez bien soin de vous,

Bien cordialement

L’Equipe UFC-Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer

Coronavirus : des actualités pour vous informer :

Informations Coronavirus

11 avril 2020

Confinement L’inquiétude pour les personnes âgées

Confinement

 

L’inquiétude pour les personnes âgées

Vous avez été 12 000 à répondre, entre le 27 mars et le 2 avril, à la 2vague de notre questionnaire « Ma vie en confinement », diffusé via notre newsletter hebdomadaire, notre réseau d’associations locales et les réseaux sociaux. Focus cette fois sur vos proches en maison de retraite (Ehpad) et sur l’aide à domicile.

 

PROCHES EN ÉTABLISSEMENT D’HÉBERGEMENT POUR PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES (EHPAD)

8 % des personnes ayant répondu à l’enquête ont un proche en maison de retraite. Un stress supplémentaire, car les Ehpad sont très touchés par l’épidémie, et connaissent une mortalité importante. Les visites y sont interdites depuis un mois.

À quelle fréquence avez-vous eu des nouvelles ces 7 derniers jours ?

coronavirus nouvelle proche Ehpad 1

Interdiction des visites depuis le 11 mars, puis confinement en chambre à partir du 28 mars : l’isolement des résidents d’Ehpad a été croissant depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus. L’objectif était de protéger une population très sensible au virus, l’âge étant un facteur de gravité reconnu. Mais le lien avec l’entourage est lui aussi vital pour la bonne santé des personnes âgées. Si un quart des familles ont reçu, la semaine précédant notre questionnaire, des nouvelles une fois par jour, plus d’un tiers ont dû se contenter d’un seul contact avec l’Ehpad. 6 % n’ont même eu aucune nouvelle.

 

Comment prenez-vous des nouvelles ?

coronavirus nouvelle proche Ehpad 2

Le contact s’est fait en direct dans la majorité des cas : à 60 %, les familles ont pu parler avec leur proche par téléphone ou par liaison vidéo. Une bonne façon de se faire une idée par soi-même de son état de santé, et pour maintenir un lien souvent précieux. Toutefois, c’est le personnel de l’Ehpad qui a fait l’interface pour un tiers des répondants, sans qu’on puisse extrapoler sur les raisons de cette situation.

 

Le coronavirus est-il entré dans l’Ehpad ?

coronavirus proches et inquietude EHPAD 1

Près d’un tiers des répondants ne le savent tout simplement pas, faute d’informations ! Voilà de quoi nourrir des inquiétudes légitimes, voire imaginer que la réalité est dissimulée aux familles. Pour la plupart d’entre elles cependant, aucun cas de Covid-19 n’a été diagnostiqué. 10 % ont eu l’information qu’un ou plusieurs résidents étaient touchés par la maladie, dans un effort louable de transparence.

 

Craignez-vous que votre proche soit touché par la maladie ?

coronavirus proches et inquietude EHPAD 2

À l’heure où nous écrivons, sur les 12 200 décès attribués au coronavirus, plus de 4 000 sont des personnes hébergées en Ehpad. Les personnes âgées et atteintes d’autres pathologies sont fragiles face au coronavirus, rarement éligibles à la réanimation, et les personnels des Ehpad étaient scandaleusement peu équipés pour limiter sa propagation : une combinaison qui a fait des maisons de retraite autant de mini-clusters de la maladie. En toute logique, en réponse à nos questions, les personnes qui se disent sans crainte face à l’hécatombe sont minoritaires. Plus de 70 % des répondants reconnaissent être inquiets ou très inquiets pour leur proche, et craignent qu’il ne se retrouve un jour ou l’autre infecté par le virus.

 

L’AIDE À DOMICILE POUR LES PERSONNES DÉPENDANTES

L’impact du confinement sur la fréquence des passages

Les personnes âgées ou handicapées qui vivent chez elles ont souvent besoin d’un coup de main, quelques heures par semaine, pour rester autonomes, chez elles. Pour les préserver du risque de contamination, l’assistance a parfois été allégée, voire supprimée. Le risque de contagion n’a pas été le seul motif : beaucoup d’aides à domicile ont dû se mettre en retrait pour garder leurs enfants privés d’école. Ménage et courses, les services les plus courants, ont été les plus affectés par les restrictions, de même que l’aide au déplacement. Il faut dans ce cas trouver quelqu’un pour assurer ces tâches essentielles du quotidien. Les soins à la personne (aide à la toilette, soins médicaux, préparation de repas) ont, heureusement, été largement maintenus.

 

Les précautions prises au cours des passages

Les masques systématiques auraient été précieux ! Faute de mieux, ce sont les gestes barrières (lavage des mains, distance) qui ont été fortement encouragés par les autorités sanitaires. Ils ont été globalement respectés par les intervenants à domicile, le message est bien passé. Avec des différences notables selon le type d’interventions. Les professionnels de santé (médecins, infirmières) ont été les plus scrupuleux, sans doute en raison du contact étroit qu’ils établissent nécessairement avec la personne. Les aides chargées de la surveillance de nuit, des courses ou des repas ont moins bien observé ces règles, ne prenant parfois aucune précaution particulière.

Anne-Sophie Stamane

 

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

11 avril 2020

Revenus, divorce, enterrement, bénévolat… Nos réponses à vos questions

Revenus, divorce, enterrement, bénévolat…

 

Nos réponses à vos questions

La crise sanitaire et le confinement strict qui en découle ont des conséquences sur notre vie quotidienne mais aussi, pour bon nombre d’entre nous, sur nos ressources. Chômage, allocation, divorce, employés à domicile, enterrement, bénévolat… Nos réponses concrètes aux questions que vous pouvez vous poser.

 

Je suis chômeur en fin de droit, mais à cause du confinement, je ne peux pas retrouver du travail, comment vais-je faire financièrement ?

La crise sanitaire actuelle ne permet pas de rechercher un emploi normalement. Pour cette raison, l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) sont prolongées jusqu’à la fin du confinement. Cette mesure s’applique à tous les demandeurs d’emploi qui arrivent en fin de droits, qu’ils soient saisonniers ou intérimaires, mais aussi à ceux qui ont retravaillé et peuvent donc rallonger la durée de leurs droits au chômage. De votre côté, vous devez continuer à actualiser votre situation tous les mois sur le site de Pôle emploi.

Par ailleurs, le gouvernement a décidé de reporter le nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR), qui sert de base à l’établissement de l’allocation. Initialement prévu pour le 1er avril 2020, il entrera en vigueur en septembre prochain.

 

Ma femme de ménage ne vient plus à la maison depuis plusieurs semaines, dois-je la payer et comment la déclarer ?

Des aménagements exceptionnels ont été mis en place pour tous les employés à domicile en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. En tant que particulier employeur, deux possibilités sont envisageables, afin que votre femme de ménage puisse toucher un salaire à la fin du mois.

  • Vous pouvez la déclarer normalement et lui verser l’intégralité de sa rémunération mensuelle, même si toutes les heures déclarées n’ont pas été travaillées. Cette démarche ouvre droit aux allègements de charges et au crédit d’impôt comme cela est le cas habituellement. La Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) encourage ceux qui le peuvent à prendre en charge tout le salaire de leur employé à domicile.
  • Si vous ne pouvez pas assumer cette charge financière, vous pouvez recourir au dispositif d’indemnisation exceptionnelle de chômage partiel. Pour cela, il faut respecter plusieurs étapes : vous devez d’abord déclarer et payer l’intégralité des heures réellement réalisées par votre femme de ménage au mois de mars. Ensuite, il faut compléter un formulaire d’indemnisation spécifique, accessible depuis le site du Cesu (chèque emploi service universel), précisant le nombre d’heures prévues mais non réalisées en raison du confinement. Le montant de l’indemnisation que vous devrez verser à votre femme de ménage sera alors calculé automatiquement. Il correspond à 80 % du montant net des heures non réalisées, dont vous serez remboursé sous quelques jours par l’État. Attention, cette somme n’est pas éligible au crédit d’impôts. Libre à vous de verser le complément de rémunération (les 20 % restants) à votre femme de ménage pour lui garantir un maintien total de son salaire. Ce « don solidaire » n’est pas soumis aux cotisations sociales et n’ouvre pas droit au crédit d’impôt. « Par ces gestes citoyens de maintien de la rémunération des salariés, les particuliers employeurs contribuent à la solidarité nationale », estime Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem.

À noter. Un dispositif spécifique est prévu pour les employeurs qui n’utilisent pas internet. Ils recevront courant avril, par courrier, le formulaire à compléter pour pouvoir être indemnisés.

 

Je perçois l’allocation adulte handicapé, dois-je craindre un report de son paiement en raison de la crise sanitaire ?

L’allocation adulte handicapé (AAH) est une aide financière qui vous permet de toucher un minimum de revenus tous les mois. Elle est attribuée aux personnes dont le taux d’incapacité permanente est au moins égal à 80 % ou à celles qui justifient d’un taux d’incapacité permanente compris entre 50 % et 79 % et connaissent une restriction durable d’accès à un emploi. Pour la percevoir, il faut avoir plus de 20 ans (ou 16 ans dans certains cas), résider en France et ne pas dépasser certains plafonds de ressources (10 832 € pour une personne seule en 2020). Si vous la touchiez avant la crise, vous n’avez pas à vous inquiéter : les pouvoirs publics ont rappelé, fin mars, que le versement de cette aide par les Caisses d’allocations familiales (CAF) sera assuré. La continuité des droits est garantie pendant toute la durée du confinement. En outre, les aides qui arriveraient à échéance pendant cette période seront automatiquement prorogées de six mois.

Depuis le 1er avril 2020, l’AAH à taux plein pour une personne seule et sans aucune ressource s’élève à 902,70 € par mois. Elle a fait l’objet de deux revalorisations, de 50 € par mois en novembre 2018, puis de 40 € le 1er novembre dernier. Mais elle reste encore en dessous du seuil de pauvreté qui s’élève, en 2019, à 1 026 € par mois dans l’Hexagone, comme le déplorent de nombreuses associations.

 

Un ami proche est décédé, puis-je me rendre à son enterrement pour soutenir son épouse et ses enfants ?

En période de confinement, la question des obsèques se pose. En raison de la crise sanitaire, les règles concernant les enterrements sont très strictes : les rassemblements ou les réunions au sein des établissements de culte sont désormais interdits, excepté pour les cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes maximum (les restrictions varient entre 5 et 20 personnes selon les départements). Les enterrements demeurent donc possibles, mais dans la stricte limite du cercle des intimes, en nombre très réduit, et en observant scrupuleusement les gestes barrières. Même dans ces circonstances douloureuses et éprouvantes, il faut donc respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre et les embrassades sont proscrites.

Seuls les membres de la famille ainsi que les desservants de rites funéraires peuvent faire l’objet d’une dérogation aux mesures de confinement. Ils doivent se munir de leur attestation sur l’honneur de déplacement dérogatoire et cocher la case « motifs familiaux impérieux ». S’il s’agit d’un ami même proche, vous ne pouvez donc malheureusement pas vous rendre à son enterrement. Discutez-en néanmoins avec ses proches. De nombreuses familles prévoient d’organiser une cérémonie dans quelques mois.

En raison de la crise, les rituels funéraires sont également modifiés : les crémations doivent se tenir à huis clos et les cimetières sont ouverts uniquement pour les convois funéraires. De plus, les inhumations se font dans la plus stricte intimité : seules 10 personnes peuvent assister à la mise en terre, uniquement si le lieu permet de respecter les distances de sécurité obligatoires entre chaque personne.

 

Mon père est décédé début mars, mes frères et moi devons régler la succession, mais comment procéder en plein confinement ?

Le règlement d’une succession permet de lister les personnes appelées à recueillir la succession, leurs droits respectifs et les impôts éventuellement dus. Plusieurs actes sont en général à établir, dont certains obligatoirement par un notaire lorsque la succession comporte des biens immobiliers. Cela peut prendre entre 4 et 6 mois selon les dossiers, ce qui vous laisse encore du temps. Car pour dresser ces actes, le notaire a, en effet, besoin que vous lui fournissiez tous les documents permettant d’identifier les membres de la famille concernés (livret de famille, état civil…). Il doit aussi récupérer les documents dans lesquels le défunt aurait désigné une ou plusieurs personnes pour recueillir tout ou partie de sa succession (testament, donation entre époux…). « Il faut également accomplir plusieurs formalités liées au décès qui n’ont pas été décalées à titre exceptionnel malgré la crise sanitaire, comme interroger les banques, les conservations des hypothèques pour les biens immobiliers ou le paiement des droits de succession dans les six mois maximum suivant le décès », précise Laurent Mazeyrie, notaire au sein de l’étude DVML à Paris.

Pendant le confinement, n’hésitez pas à contacter votre notaire pour discuter avec lui des modalités pratiques. Les quelque 6 000 offices notariaux français ont fermé leur accueil au public depuis le 17 mars dernier. Mais environ 90 % d’entre eux poursuivent aujourd’hui leur activité à distance et sont joignables par téléphone, par mail et par visioconférence.

 

Je suis en instance de divorce par consentement mutuel avec mon mari, que va-t-il se passer pour nous ?

Depuis le 1er janvier 2017, les couples peuvent divorcer par consentement mutuel sans passer devant un juge. Deux avocats, un pour chaque époux, et un notaire suffisent pour enregistrer une convention de divorce. « Lors de cette procédure, tous les aspects du divorce sont réglés par les époux d’un commun accord. Ils décident, avec l’aide de leurs avocats, de la garde des enfants, du partage de leurs biens communs, du montant de la prestation compensatoire ou encore de la pension alimentaire », précise Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris. Concrètement, si les époux s’entendent sur toutes les modalités, les deux avocats rédigent un projet de convention et l’adressent à chacun de leurs clients. Ces derniers doivent le signer dans les 15 jours. Le contrat est ensuite transmis au notaire dans un délai d’une semaine et ce dernier a 15 jours pour l’enregistrer. « Les divorces par consentement mutuel, sans passer devant le juge, impliquent obligatoirement un rendez-vous de signatures entre les avocats et les futurs ex-époux, ce qui est très compliqué à organiser dans la période de crise actuelle », rappelle Nathalie Couzigou-Suhas.

Si vous en êtes encore au stade des discussion sur les modalités du divorce avec votre conjoint, vous devrez donc attendre la fin de la période de confinement pour signer cette convention. Mais rien ne vous empêche de vous mettre d’accord dès à présent sur les éventuels points d’achoppement avec vos avocats respectifs, par téléphone ou par mail, pour faciliter la procédure dès que cela sera possible.

En revanche, si vous avez déjà signé la convention de divorce et qu’elle a été envoyée à votre notaire par vos avocats, dans cette situation de crise sanitaire, ce dernier peut l’enregistrer sans votre présence.

 

Je suis bénévole dans une association qui a besoin de moi, puis-je continuer mes activités ?

Tout dépend de l’association pour laquelle vous êtes bénévole. Si elle œuvre dans l’assistance aux personnes en difficulté (Restos du cœur, Secours populaire…), vous pouvez continuer votre activité. Pour vous y rendre, vous devez vous munir de l’attestation de déplacement dérogatoire, en cochant la quatrième case « déplacements […] pour l’assistance aux personnes vulnérables ». Mais pour éviter tout trajet inutile, appelez auparavant l’association, car en pleine crise sanitaire, toutes ont dû adapter leur mode de fonctionnement pour ne pas mettre en danger leurs bénévoles. Elles essaient de continuer d’assurer la plus grande partie de leurs missions, mais se concentrent surtout sur les plus urgentes. Ainsi, par exemple, la plupart réalise toujours des distributions de colis alimentaires, mais sur rendez-vous et en respectant les distances sociales de sécurité.

Bon à savoir. Certaines antennes locales ont mis en place des plateformes d’écoute pour que des bénévoles volontaires passent des appels à des personnes fragiles depuis leur domicile, ce qui permet de continuer d’aider sans sortir de chez soi.

Les autres associations (Ligue des droits de l’homme, SPA…) ont fermé leurs portes aux bénévoles. Mais rien ne vous empêche de les aider à distance (remise à jour de fichiers, recherche de documentation, de fonds, lobbying…). Enfin, que vous soyez ou non bénévole, vous pouvez toujours aider toutes les associations en réalisant des dons directement sur leurs sites.

Concernant l’UFC-Que Choisir et ses associations locales

Pendant le confinement, les associations locales affiliées à l’UFC-Que Choisir continuent de vous aider à résoudre vos litiges de consommation. Si un conflit vous oppose à un professionnel, il vous suffit de poser directement votre question sur notre site, nos associations locales pourront vous aider à trouver une solution amiable.

Nos associations accompagnent également leurs adhérents avec une lettre d’information hebdomadaire afin de traverser au mieux cette étrange période. S’approvisionner, protéger ses données personnelles, respirer un air sain chez soi… les associations locales de l’UFC-Que Choisir vous invitent à adopter de bons réflexes et consommer plus responsable durant cette crise sanitaire.

Marie Pellefigue

Pauline Janicot

11 avril 2020

Coronavirus Poussée des prix sur les tondeuses à cheveux

Coronavirus

 

Poussée des prix sur les tondeuses à cheveux

À l’instar d’autres produits plus recherchés que d’ordinaire, les tondeuses à barbe et à cheveux ont vu leurs prix grimper effrontément depuis le début de la période de confinement.

 

Courbe d'évolution des prix des tondeuses à barbe et cheveux

+21 % en seulement 3 semaines. Jamais le marché des tondeuses à barbe et à cheveux n’avait connu pareille inflation. Au contraire, avant le 15 mars dernier, les prix de ces appareils étaient toujours restés sages, quel que soit le mois ou la saison. Cette flambée inédite est bien sûr la conséquence de la hausse de la demande liée à la pandémie du coronavirus. Faute de pouvoir se rendre chez le coiffeur, les Français sont de plus en plus nombreux à chercher des solutions pour se couper les cheveux à la maison. D’ailleurs, dans le même temps, les recherches liées aux tondeuses à cheveux ont explosé sur les moteurs de recherche et ces appareils font partie des articles les plus recherchés sur notre site, ce qui n’avait jamais été le cas avant.

En fait, beaucoup d’articles devenus plus utiles en période de confinement subissent le même sort. Nous avons déjà évoqué le cas des imprimantes multifonctions dont de nombreux foyers ont cherché à s’équiper pour imprimer les attestations de sortie, les devoirs des enfants ou pour télétravailler, mais bien d’autres appareils sont également concernés (aspirateurs, etc.).

Malheureusement, cette tendance inflationniste ne risque pas de s’inverser tant que les magasins ne rouvriront pas leurs portes et que les marchands ne pourront pas se réapprovisionner à leur guise. Le seul point encourageant, c’est que ces hausses sont surtout le fait de marchands indépendants vendant leurs articles par le biais des marketplaces. Les e-commerçants, eux, semblent maintenir les prix des articles qu’ils vendent eux-mêmes à des niveaux plus raisonnables. Mais jusqu’à quand ?

QUELQUES EXEMPLES D’AUGMENTATION DES TARIFS DES TONDEUSES

Tondeuse à barbe et cheveux Conforama
Tondeuse à barbe et cheveux La Redoute
Tondeuse à barbe et cheveux CDiscount

Cyril Brosset

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

10 avril 2020

Coronavirus N’espérez rien des huiles essentielles et compléments alimentaires

Coronavirus

 

N’espérez rien des huiles essentielles et compléments alimentaires

Que ce soit pour purifier l’air intérieur ou renforcer ses protections contre le coronavirus, inutile de se fier aux remèdes naturels (huiles essentielles, compléments alimentaires, etc.). Même s’ils sont activement promus, ils n’ont pas fait leurs preuves.

 

En période de pandémie, la crainte d’être contaminé par le coronavirus SARS-Cov-2 est grande. Certains vendeurs d’huiles essentielles, compléments alimentaires et autres probiotiques ont profité de l’aubaine pour proposer leurs différents produits censés renforcer les défenses immunitaires, aider à gérer le stress ou encore purifier l’intérieur. Certaines pharmacies elles-mêmes se livrent à de telles pratiques (voir photo ci-dessous). Faut-il croire à cette communication qui cible le confinement et l’épidémie de Covid-19 ?

Coronavirus huiles essentielles complements alimentaires pure essentielle
Ce présentoir de pharmacie propose différents moyens de se protéger du Covid-19, parmi lesquels huiles essentielles, propolis et vitamines. Leur efficacité n’a pas été démontrée.

« BOOSTER LES DÉFENSES IMMUNITAIRES »

Plusieurs marques prétendent que leurs produits peuvent « soutenir les défenses naturelles de l’organisme » grâce à l’apport d’extraits de plantes et de probiotiques. Elles s’appuient sur cet argument phare : 60 à 70 % des cellules immunitaires de l’organisme se situent dans l’intestin. En aidant le microbiote, « gardien de l’immunité », il serait donc possible de renforcer l’immunité naturelle.

Si ce nombre n’est pas faux, l’argument santé est fallacieux. Il est vrai que notre système digestif est composé en partie d’un tissu lymphoïde. Celui-ci participe aux défenses immunitaires, notamment parce qu’il stocke des cellules comme les lymphocytes, chargées de nous défendre face aux virus ou bactéries. Mais il est difficile d’affirmer que des plantes ou probiotiques stimulent cette immunité. D’abord car on connaît mal l’impact du microbiote sur ce système. Ensuite car il y a peu de preuves de l’efficacité des probiotiques, comme nous l’expliquions récemment. De même, on ne peut pas affirmer que les plantes soutiennent le système immunitaire : cela n’a pas été prouvé.

Coronavirus huiles essentielles complements alimentaires bosster immunite
Avec ce masque chirurgical, le ton est donné : l’objectif est de se protéger des virus. La « sélection naturelle » proposée ici est toutefois douteuse et les « huiles antivirales star » n’ont pas fait leurs preuves.

« DES ANTIBIOTIQUES NATURELS »

Certaines plantes (pamplemousse, échinacée, etc.), disponibles sous forme de complément alimentaire ou d’huile essentielle, sont décrites alternativement comme des « antibiotiques naturels » et des « antiviraux ». Ça n’est pas tout à fait la même chose, soulignons-le : un antibiotique lutte contre une bactérie, un antiviral contre un virus. L’échinacée a montré un petit effet contre certains virus. Un médicament contenant cette plante est autorisé en France contre le rhume. Mais il est peu efficace, il réduit les symptômes d’une journée seulement.

Quant au pamplemousse, les marques que nous avons contactées nous ont fourni une maigre documentation. Il s’avère qu’aucune étude sérieuse chez l’humain ne valide cette affirmation. Seuls des essais sur des cellules ont livré des résultats. Rappelons également que le pamplemousse doit être pris avec précaution si des médicaments sont pris au long cours car il peut limiter leur efficacité.

Enfin, sur son site, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) souligne que « les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus » et que ces produits ne doivent pas être utilisés dans certains cas (asthme et autres maladies respiratoires, grossesse ou allaitement, jeunes enfants).

« PURIFIER L’AIR INTÉRIEUR »

Dernière utilisation douteuse conseillée « en période de confinement » : la diffusion ou la pulvérisation d’huiles essentielles dans le domicile. « L’intérêt de leur utilisation est basé sur leurs propriétés olfactives et l’effet purifiant de certains composants sur l’air ambiant », nous affirme une attachée de presse représentant Naturactive. On peut en douter. Loin de purifier l’air intérieur, les sprays ont tendance à le charger en composés organiques volatils (COV) comme l’ont montré nos tests et une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Cette pratique peut, par ailleurs, comporter un risque pour les personnes souffrant d’asthme, rappelle l’Anses. Le meilleur moyen d’assainir son intérieur reste d’aérer le logement pendant 10 minutes, chaque jour.

Coronavirus huiles essentielles complements alimentaires aroma zone
En une de son site, Aroma Zone propose différentes huiles essentielles « pour se fortifier et purifier l’atmosphère ». Diffusées dans l’air intérieur, elles ont plutôt un effet polluant.

 

ET LE GEL HYDROALCOOLIQUE ?

À défaut de gel hydroalcoolique disponible en pharmacie, Aroma Zone propose une version maison, à faire soi-même. L’huile essentielle de Tea Tree y est présente pour ses « propriétés purifiantes ». Mais le principal acteur désinfectant, c’est l’alcool présent dans la « base parfum ». On obtient un gel concentré à 66 % en alcool végétal biologique (Alcohol denat). La concentration correspond à celle souhaitée par l’Agence de sécurité du médicament (entre 60 et 70 %) mais pas à celle conseillée par l’OMS dans sa recette pour les pharmaciens. Par ailleurs, l’alcool utilisé n’est pas conforme à ceux exigés par l’ANSM (éthanol, n-propanol ou isopropanol). Si vous disposez d’un robinet, mieux vaut donc vous laver les mains à l’eau et au savon, pendant 20 à 30 secondes.

Audrey Vaugrente

10 avril 2020

Masques Place aux solutions de fortune

Masques

 

Place aux solutions de fortune

Masques de fortune et écran antipostillons : voici quelques conseils pour bidouiller sans trop de matériel une protection à l’utilité limitée, mais reconnue.

 

Faute de masques dans les pharmacies, les autorités sanitaires commencent à reconnaître, du bout des lèvres, que des masques non médicaux font partie des mesures barrières, notamment quand la distanciation sociale est difficile à respecter, dans les magasins par exemple. En pleine épidémie de Covid-19 la Direction générale des armées (DGA) teste d’ailleurs, depuis la fin mars, l’efficacité de masques industriels ne répondant pas aux exigences médicales.

En attendant une éventuelle homologation et commercialisation de ces modèles, pas le choix, le bricolage maison prévaut. L’idéal est de se confectionner un masque trois couches à la machine à coudre, tel que nous l’avons décrit, en s’aidant d’un des patrons ou gabarits qui circulent sur internet.

L’Afnor, dans son document téléchargeable du 27 mars, propose quelques modèles. Bec de canard, masque à plis, modèle ninja, tout est possible, tant que la forme épouse le visage en incluant bouche, nez et menton ! Il ne doit pas y avoir de couture au milieu du masque, qui compromettrait l’étanchéité. Les tissus utilisés pour la face extérieure et la doublure sont plus adaptés s’ils ont une trame ou un maillage serré (vieux draps en coton, popeline, interlock, etc.). L’élément du milieu doit être d’une matière plus filtrante : morceau de sac aspirateur textile, mais aussi lingette dépoussiérante de type Swiffer, plus légère et facile à supporter. Un morceau de papier absorbant (mouchoir jetable, essuie-tout, etc.) est moins efficace mais également possible. Prévoyez dans ce cas cette partie amovible, afin de la jeter après usage, c’est-à-dire dès que le masque s’humidifie, le reste pouvant être nettoyé simplement à l’eau chaude et au savon, ou en machine.

FOULARD, SERVIETTE EN PAPIER, ÉCHARPE…

Faute de machine à coudre, coudre l’ensemble à la main n’est pas insurmontable. Mais il est possible de s’en sortir même sans aucun matériel de couture. Le Centre de contrôle des maladies (CDC) américain diffuse un modèle trois couches à agrafer, à partir d’un foulard, d’un filtre à café coupé, et de deux élastiques(1). Rudimentaire, mais rapide à faire ! Plus simple encore, sans aucun matériel particulier : le masque taillé dans le bas d’un t-shirt, ne nécessitant qu’un vieux vêtement et une paire de ciseaux. Reste que le jersey est un tissu lâche qui risque de laisser largement passer le virus…

De nombreux tutoriels(2) ont aussi fleuri sur internet pour bricoler un masque de fortune avec une serviette en papier, ou un morceau d’essuie-tout. La réalisation ne requiert que des élastiques et une agrafeuse. Attention, un masque conçu selon cette méthode est très éphémère, car il s’humidifie très vite et perd rapidement toute efficacité.

Et pourquoi pas, tout simplement, placer son écharpe devant la bouche et le nez, comme le font de nombreuses personnes dans la rue ? Pas de problème si l’écharpe est propre, si on n’y porte pas la main constamment pour la replacer, et si elle est lavée après avoir été portée. Sinon, c’est plus un vecteur de contamination qu’autre chose ! Ces remarques sont valables pour les masques, maison ou achetés dans le commerce : ils ne sont efficaces qu’à la condition d’être correctement mis et utilisés et de n’être pas manipulés à tout bout de champ.

ÉCRAN EN PLASTIQUE

En dehors des masques, l’usage d’un écran en plastique souple est une solution envisageable. Elle est mentionnée par le site stop-postillons.fr, tenu par deux médecins généralistes. Le site répertorie toutes les méthodes connues de protections individuelles respiratoires.

(1) https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/prevent-getting-sick/diy-cloth-face-coverings.html

(2) Par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=7Lg0jnJ3hEo

Anne-Sophie Stamane

10 avril 2020

Santé, confinement et pénurie Les résultats de la deuxième vague de notre sondage

Santé, confinement et pénurie

 

Les résultats de la deuxième vague de notre sondage

Notre questionnaire « Ma vie en confinement » a été diffusé via notre newsletter, nos associations locales et les réseaux sociaux. 12 000 personnes ont participé à la deuxième vague de ce sondage, qui s’est déroulée du 27 mars au 2 avril. Nous décryptons ici vos inquiétudes face à la maladie, votre respect des mesures en place ou encore les difficultés que vous rencontrez lors de vos achats.

 

PERSONNES INFECTÉES PAR LE CORONAVIRUS

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Les chiffres se succèdent et ne cessent de croître en France : nombre de malades, de décès, d’hospitalisations… Ainsi le pourcentage de répondants déclarant avoir été diagnostiqués atteints du Covid-19 a-t-il augmenté, s’établissant à 0,37 % en semaine 2 contre 0,15 % en semaine 1. Par extrapolation sur la population totale, cela correspond à 185 000 personnes porteuses du coronavirus. En revanche, le taux de sondés présentant des symptômes sans savoir s’ils sont infectés est stable, à 2,7 %.

INQUIÉTUDE FACE À LA MALADIE

infographie 2 coronavirus inquietude coronavirus semaine 2

Face à la hausse continue du nombre de malades (près de 80 000 cas confirmés mercredi 8 avril dans l’Hexagone), l’inquiétude vis-à-vis de ce virus grandit, mais elle reste toutefois modérée, touchant moins de la moitié des sondés. 46 % des personnes interrogées se déclarent ainsi « inquiètes » (contre 37 % la semaine passée), et le taux de celles se disant « très inquiètes » augmente faiblement, de 5 % à 8 %.

CONFINEMENT : DES MESURES RESPECTÉES

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Les répondants n’éprouvent toujours pas de grande difficulté à observer les mesures imposées par l’État. Au total, cette appréciation gagne même un point par rapport à la semaine précédente, 90 % des sondés trouvant les mesures faciles à respecter. En revanche, le taux de personnes les trouvant « tout à fait aisées » baisse de 42 % à 34 %. Ces avis positifs s’avèrent plus nuancés en zone urbaine. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, vient d’autoriser les préfets à durcir les mesures si nécessaire. Première conséquence de cette décision, les joggings ne sont plus autorisés dans une grande partie de l’Île-de-France entre 10 h et 19 h. À voir si ces nouvelles restrictions auront un impact sur ce critère.

LES SORTIES AUTORISÉES

Combien de personnes côtoyez-vous ?

Moins de deux sorties par semaine rythment actuellement la vie de la population pour chaque motif d’autorisation de quitter son domicile. Les deux principales raisons sont les courses (1,60 fois) et les activités sportives (1,58). S’échapper de son lieu d’habitation amène à côtoyer des passants, commerçants, caissiers, voisins… le nombre de rencontres peut grimper rapidement. Si 46 % des interrogés ne côtoient personne au cours d’une journée, parmi les 54 % restants, 18 % côtoient 5 individus ou plus, en-dehors des personnes avec qui elles cohabitent.

LES PÉNURIES DANS LES MAGASINS

 

infographie 6 coronavirus penuries

Faire ses courses est devenu l’épicentre de la vie en confinement. Les caddies grossissent, et les produits de première nécessité sont plébiscités. La majorité des répondants (51 %) n’a pas été confrontée à une pénurie au cours des sept jours précédents (contre 47 % la semaine passée), mais 45 % ont subi ce phénomène en grandes surfaces. Les produits principaux manquants concernent la protection contre le Covid-19 (27 % des gens n’ont pu trouver de gel hydroalcoolique) et les denrées de base (les œufs, les pâtes et le riz arrivent en tête des pénuries alimentaires cette semaine-ci).

infographie 7 coronavirus penuries produits semaine 2

 

Marie Bourdellès

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

9 avril 2020

Prix du gaz Profitez de la baisse

Prix du gaz

 

Profitez de la baisse

Comme il s’agit d’un contrecoup de l’épidémie mondiale de coronavirus on aurait préféré s’en passer, mais les faits sont là, le prix du gaz est en forte baisse. En ces temps de confinement, c’est le moment de se pencher sur son contrat.

 

Depuis fin 2019, les événements se sont ligués pour faire baisser le prix du gaz. Il y a d’abord eu la météo particulièrement clémente de l’hiver, un peu partout en Occident et en Asie, conjuguée à une augmentation de la production mondiale de gaz. Avec leur production de gaz de schiste à grande échelle, les États-Unis sont devenus le premier producteur mondial, sachant que de leur côté, la Russie et quelques autres ont augmenté leur production.

L’épidémie de coronavirus est arrivée dans ce contexte d’offre abondante et de stocks hivernaux à un niveau exceptionnel. La demande en gaz a alors connu un brusque coup d’arrêt, d’abord en Chine, qui, en tant que premier consommateur mondial de gaz, donne le ton sur le marché.

Du coup, amorcée en janvier dernier, la baisse du prix du gaz ne fait que s’accentuer depuis. -3,3 % en février, suivie de -4,6 % en mars, et encore -4,4 % en ce mois d’avril.

Le prix du kWh gaz TTC pour un ménage qui se chauffe au gaz en zone 2 au tarif réglementé d’Engie est ainsi passé à 4,81 centimes ce mois-ci, un niveau bas qu’on n’avait pas connu depuis l’été 2017. Il a ainsi chuté de 23 % par rapport à avril 2019, il y a tout juste un an, et de 29 % par rapport à novembre 2018.

Que Choisir invite tous les consommateurs qui ont souscrit à des offres de gaz à prix fixe à se pencher sur leurs factures. Si le contrat a été passé au cours du premier semestre 2019 ou du second semestre 2018, c’est-à-dire à des périodes où les prix étaient élevés, il y a de belles économies à réaliser dans tous les cas.

Si c’est au second semestre 2019 ou avant juillet 2018, les économies seront moins importantes mais ça vaut la peine, à moins d’avoir obtenu une offre à -10 % ou plus par rapport au tarif réglementé du moment.

Enfin, pour tous les usagers qui sont encore au tarif réglementé d’Engie et qui s’inquiètent de sa suppression à venir, même si c’est seulement dans 3 ans, il peut être intéressant de passer à une offre à prix fixe. À condition toutefois de veiller à ce que l’abonnement ne soit pas surfacturé, et que le prix du kWh hors taxes soit à -10 % voire plus, par rapport au tarif réglementé.

Reste une question épineuse, faut-il changer maintenant ou attendre que le prix du gaz continue à chuter ? Il peut certes encore baisser, sauf si la crise du coronavirus s’éloigne vite… Autant chercher la réponse dans une boule de cristal !

Comparez les offres des fournisseurs

Une offre de gaz se choisit à tête reposée, après l’avoir comparée aux autres offres disponibles. Il y en a une quarantaine en gaz. Notre comparateur énergie les recense en donnant, pour chacune d’elles, l’économie réalisée ou son surcoût par rapport au tarif réglementé.

Élisabeth Chesnais

9 avril 2020

Produits de première nécessité Une facture plus lourde en raison de la pénurie

Produits de première nécessité

 

Une facture plus lourde en raison de la pénurie

Depuis le début du confinement, Que Choisir suit de près les prix en drive pour 104 produits de première nécessité, auprès de 10 enseignes (Cora, Auchan, Intermarché, E. Leclerc, Casino, U, Carrefour, Chronodrive et Colruyt). Ce suivi confirme deux tendances : les prix des produits de grande consommation ont très peu augmenté dans les grandes enseignes, mais l’addition s’avère plus salée pour leurs clients. Explication de ce paradoxe apparent, lié à la pénurie des produits les moins chers.

 

DES PRIX STABLES

Les distributeurs et la filière alimentaire l’avaient promis, ils ne profiteraient pas de la crise actuelle liée à l’épidémie de coronavirus pour augmenter les prix des produits alimentaires, d’hygiène et de nettoyage. Notre suivi hebdomadaire confirme que le prix de chaque produit considéré individuellement a peu varié (1). Ainsi, pour 104 produits de première nécessité, les tarifs affichés sur les étiquettes ont augmenté en moyenne de 0,9 % du 10 au 16 mars par rapport à la semaine précédente. Ils sont même redescendus du 17 au 23 mars, n’étant plus que 0,2 % supérieurs.

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Les plus forts accroissements de prix ont concerné les petits pois, haricots, farine et emmental, les lingettes, savons et mouchoirs, ou encore les produits pour bébé et le lait. De +1 % à +2 % en semaine 1, ils se sont repliés à seulement +0,3 % à +1 % en semaine 2.

Néanmoins, ce chiffre est un peu comme le calcul de l’inflation réalisé par l’Insee : il ne correspond pas du tout au ressenti des clients quand ils passent à la caisse. Ces derniers affirment qu’ils paient leurs achats plus cher. Et ils ont eux aussi raison !

 

EN RAYON, IL RESTE SURTOUT LES PRODUITS LES PLUS CHERS

La faute en revient à la pénurie. La forte hausse des achats depuis trois semaines ne se répartit pas de façon uniforme sur tout le rayon : les clients prennent d’abord les produits les moins chers, lesquels sont plus rapidement en rupture de stock. Les acheteurs suivants sont donc contraints de se rabattre sur des produits plus onéreux, faute de choix. Par rapport à l’avant-confinement, davantage de produits plus chers sont donc achetés, ce qui fait grimper le prix moyen des courses. L’impact de ce cumul prix/montée en gamme est non négligeable, entraînant une hausse de 2,1 % du panier habituel pour la 1re semaine de confinement, et s’accroissant à 2,4 % au cours de la 2e semaine.

variation des prix produits 1 ere necessite effet prix effet gamme 01 0

Ce sont le savon (+12 % en semaine 2), les lingettes de nettoyage pour la maison (+6 %), le lait (+6 %), l’eau (+3 %) et le pain de mie (+3 %) qui accusent les plus fortes hausses sur les commandes effectives des clients des drives.

 

DES RUPTURES DE STOCK PERSISTANTES

Les rayons alimentaires et de produits d’hygiène sont dévalisés quotidiennement par des consommateurs inquiets, et plusieurs produits (pâtes, riz, papier toilette, lingettes, pain de mie, emmental, œufs…) se retrouvent régulièrement en rupture de stock partielle (les produits absents étant généralement les moins chers) ou totale. La situation s’améliore néanmoins. On compte en moyenne 84 % des références disponibles en semaine 2, contre 69 % en semaine 1.

Évolution du nombre de références disponibles par rapport à la semaine précédant le confinement

Semaine 1 Semaine 2
Pâtes alimentaires 65 % 82 %
Riz 67 % 81 %
Eau 73 % 98 %
Conserves (cassoulet, couscous) 72 % 93 %
Lait 74 % 83 %
Papier toilette 63 % 86 %
Mouchoirs 72 % 93 %
Savon 59 % 71 %
Gel hydroalcoolique 23 % 39 %
Produits bébé 73 % 99 %
Lingettes pour la maison 56 % 65 %
Jambon 74 % 90 %
Pain de mie 67 % 66 %
Emmental 67 % 82 %
Petits pois, haricots 74 % 94 %
Farine 78 % 85 %
Œufs 70 % 75 %
Total 69 % 84 %

 

COUP DE FROID SUR LE GEL HYDROALCOOLIQUE

Le seul produit pour lequel l’effet pénurie a joué à la baisse est le blockbuster du moment : le gel hydroalcoolique ! Suite à la publication du décret gouvernemental encadrant son prix, les références les plus onéreuses ont été sorties des rayons, celles légèrement au-dessus du plafond de prix se sont réalignées à la baisse sur ce plafond, et les moins chères n’ont pas bougé. Résultat : une déflation des prix de 8 % en semaine 1 par rapport aux deux semaines précédant le confinement. S’est ajouté à cela un effet « descente en gamme » : le nombre de références disponibles a reculé de 75 %, et notamment les plus onéreuses. En cumulant ces deux effets « prix » et « gamme » du produit, le prix moyen des produits restés en rayon s’est effondré de 22 % en semaine 1 !

(1) Cette moyenne ne signifie pas qu’il n’y a pas quelques excès localement.

Elsa Casalegno

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

9 avril 2020

Changer de CAP pour la PAC

Changer de CAP pour la PAC

L’annonce présidentielle du  « rien ne sera plus comme avant »  liée à la crise du Covid 19, s’appliquera-t-elle à  la politique agricole commune en cours de négociations ? Critiquée et décriée par l’UFC-Que Choisir, l’actuelle PAC a essuyé régulièrement les foudres de nombreux scientifiques mais aussi de la Cour des Comptes européenne et dernièrement de la DG agri, comme une prime au productivisme nuisible à l’environnement…  Bien plus, elle n’atteint même pas son premier objectif qui est de fournir un revenu décent à tous les agriculteurs. Alors oui, la politique agricole commune mérite d’être pleinement revue !

 

En effet, contrairement aux principes vertueux mis en avant par ses promoteurs, les aides de la PAC, qui, avec 60 milliards d’euros chaque année, représente pas moins de 40% du budget total de l’Union, bénéficient principalement à une agriculture intensive et industrielle. Les aides du premier pilier par exemple (75% du budget) sont censées soutenir le revenu agricole et ne devraient être versées qu’à condition de respecter des normes de protection environnementales. En pratique, elles se résument à des aides données en fonction de la surface ou du cheptel (plus on a d’hectares ou de bêtes, plus l’aide est importante…) et les sanctions en cas de non respect des règles d’attribution sont purement théoriques. Quant au second pilier, portant sur le développement rural, la modernisation des exploitations, les aides à l’installation ou les conversions en agriculture biologique, il est réduit à la portion congrue avec seulement 25% du budget.

Alors qu’on nous promet depuis plus de 10 ans un « verdissement » de la PAC et que la Commission parle désormais d’un pacte vert, d’un « green deal », c’est une véritable révolution que nous demandons pour la PAC ! Une vérification rigoureuse du respect des normes environnementales avant le versement des aides du premier pilier, la réservation du tiers de ce premier pilier pour une aide complémentaire aux systèmes de production les plus respectueux de l’environnement tels que l’agriculture biologique et un transfert budgétaire massif vers le second pilier, pour rémunérer en particulier les services environnementaux et les conversions en agriculture biologique.

Surtout, la crise actuelle relance la question de l’autosuffisance alimentaire aux niveaux européens et français. Ce qui pouvait apparaître comme ringard il y a encore quelques jours devient aujourd’hui aux yeux de tous un enjeu crucial pour la sécurité de notre approvisionnement. La dépendance de nos élevages vis-à-vis du soja OGM américain et brésilien est flagrante, sans parler de la réduction continue de notre autosuffisance dans les filières carnées, conséquence des choix des industriels privilégiant les matières premières les moins chères sur le marché international. Il faut donc revenir à une agriculture et une industrie alimentaire qui soient durablement en capacité de nourrir les européens, tout en préservant leur santé et leur environnement. Cette refonte servirait non seulement les intérêts des consommateurs, mais aussi ceux de nos filières agricoles et de notre tissu industriel.

L’actuel recours aux circuits-courts et aux productions locales, le développement rapide de la demande pour des produits issus de l’agriculture biologique, soulignent le soutien des Français à ces idées. Il serait temps que les pouvoirs publics changent de braquet et les soutiennent eux-aussi, en lieu et place d’une agriculture productiviste, soumise aux aléas des cours mondiaux dont on voit aujourd’hui les effets délétères sur le revenu agricole…

Alors, soyons enfin raisonnable : arrêtons ces accords internationaux type TTIP et CETA, qui constituent une menace tant pour les filières européennes que pour la sécurité sanitaire, et mettons en place une PAC véritablement aux services des agriculteurs et des consommateurs.

 

 

 

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

8 avril 2020

Vélos cargos Une norme s’impose

Vélos cargos

 

Une norme s’impose

Vos témoignages permettent parfois de lever des lièvres. Le dernier exemple en date est celui d’une famille alsacienne, adepte du vélo cargo électrique pour ses déplacements quotidiens, lassée de voir casser les rayons de sa roue arrière (dont la réparation lui coûte à chaque fois 200 €). Le fabricant assure que son vélo est conforme aux normes en vigueur. Problème : ces normes concernent les vélos et les vélos à assistance électrique, mais… pas les vélos cargos ! Il n’existe aucune réglementation spécifique pour ces engins destinés à transporter des charges lourdes.

 

Entre la joie du plaisir quotidien d’un vélo cargo et la résignation qui l’a décidée à le vendre, cette famille alsacienne est allée de mésaventures en déceptions. Heureuse de s’offrir un moyen de transport familial, ludique et écologique, Émeline ferme les yeux sur les 2 438,50 € que lui coûtent, en septembre 2017, son Babboe Big-E et sa couverture imperméable. « Rapidement après l’achat, on a dû changer les rayons de la roue arrière, une fois, puis deux, puis trois, témoigne la mère de famille. Malgré une utilisation normale, les rayons cassent systématiquement. Or, ils ne sont pas couverts par la garantie. À chaque fois, cette réparation est donc facturée, il faut compter 200 € avec la main-d’œuvre… Ce n’est pas tenable. » D’autant que les réparateurs avec qui Émeline a été en contact ne l’ont pas rassurée. « À la boutique Cyclable de Strasbourg, le mécanicien m’a dit que la casse était récurrente sur ce modèle, du fait même de sa conception », déplore-t-elle. Ce que nous a confirmé Bruno Kieber, un réparateur indépendant auquel la famille a également eu recours. « Le système de freinage, intégré au moyeu de la roue, concentre toute l’énergie de freinage sur les rayons, et non sur la jante. De plus, en l’absence d’un capteur de freinage, le moteur, lui aussi placé dans le moyeu, peut continuer à tourner lorsque l’utilisateur freine ! », détaille-t-il. Découragés par ces explications, Émeline et Loïc, son compagnon, se sont résolus à se débarrasser du vélo sur un site d’annonces entre particuliers. « Nous ne voyons pas d’autre solution », se désolent-ils.

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Le vélo cargo électrique Big-E de la marque Babboe.

SURVEILLER LA TENSION DES RAYONS

Nous avons contacté Babboe pour obtenir des explications. « Il arrive occasionnellement que des rayons cassent, bien sûr. Mais pas de manière récurrente, et pas spécifiquement sur le modèle Big-E [la marque vend une dizaine de modèles de vélos cargos électriques, ndlr], explique Rens Bosma, directeur international de la marque. Nous mentionnons dans le manuel qu’il est nécessaire de vérifier régulièrement la tension, cela fait partie de l’entretien régulier. » Cette opération assez délicate, beaucoup d’utilisateurs préfèreront sans doute la confier à un professionnel. D’autant que le fabricant a beau la conseiller, il n’explique nulle part comment procéder.

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Si la tension des rayons devient trop faible, les rayons se brisent aux coudes, puis les têtes se détachent, explique Babboe.

Le cas d’Émeline et Loïc a donné lieu à de multiples échanges avec la marque, qui s’est montrée de bonne volonté, répondant aux questions techniques des réparateurs, prenant en charge la réparation de la roue. Mais cette histoire révèle en filigrane une lacune réglementaire du côté de la fabrication des vélos. « Les vélos classiques doivent répondre à la norme ISO4210, qui pose les obligations mécaniques du cadre, des freins et de tous les autres composants. Les vélos à assistance électrique doivent quant à eux respecter la norme EN15194, qui ajoute la couche de vérifications liées aux composants électriques. Mais aucune norme européenne n’encadre encore les vélos cargos triporteurs, avec ou sans assistance électrique », décrypte Olivier Mouchebœuf, de l’Union sport & cycle, l’organisation professionnelle de la filière.

 

PAS DE NORME EUROPÉENNE AVANT 2 ANS

Conscients de cette lacune, les professionnels travaillent sur la question. En France, l’Afnor a déjà accouché d’une norme pour les vélos « utilitaires », la NF30050, qui prévoit par exemple des tests de stabilité statique et dynamique. L’Allemagne travaille également sur le sujet. Et au niveau européen, un groupe de travail doit harmoniser ces travaux pour aboutir à une norme européenne. « Le sujet est complexe, reconnaît Thomas Coulbeaut, fondateur des vélos cargos Douze Cycles et membre du groupe qui a travaillé sur la norme française. Biporteurs, long-tailtriporteurs [2 roues, vélos rallongés, 3 roues, ndlr] Il existe différents types de vélo cargo et chacun a ses spécificités. Il faudra au moins 2 ans de travail avant d’aboutir aux contours d’une norme européenne. » Qui devra ensuite intégrer officiellement une réglementation pour devenir obligatoire…

 

JUSQU’À 529 % DE CROISSANCE !

En attendant, assure le dirigeant, les fabricants prennent leurs dispositions pour assurer la sécurité de leurs clients. Babboe garantit ses vélos pour un poids maximal de 200 kg (100 kg pour le pilote, 100 kg pour le chargement). Douze Cycles garantit ses vélos pour un poids maximal de 180 kg. « Nous réalisons nos tests à 350 kg avec 100 000 impulsions au lieu des 50 000 imposées par la norme EN15194 », assure Thomas Coulbeaut. Ces précautions semblent sages à l’heure où les vélos cargos, déjà très populaires aux Pays-Bas et en Belgique, décollent partout en Europe, poussés par le confort des modèles électriques. Au total, il se serait vendu entre 3 000 et 5 000 vélos cargos en France en 2018. Douze Cycles, qui recevait une dizaine de commandes par mois il y a quelques années, les compte aujourd’hui en centaines.

MODIFIER UN VÉLO REND LA GARANTIE CADUQUE

Pour résoudre son problème de casse de rayons, Émeline a été tentée de procéder à des modifications sur son vélo, sur les conseils de son réparateur indépendant, qui lui a proposé différentes solutions, comme la multiplication du nombre de rayons afin de fortifier la roue, le déplacement du moteur du moyeu au centre du vélo, ou encore l’installation d’un composant additionnel (un capteur qui anticiperait le freinage pour baisser la pression sur la roue). Mais ces modifications lourdes auraient inéluctablement eu des conséquences en termes d’homologation, d’assurance et de garanties : le fabricant ne peut alors plus être tenu responsable et le consommateur n’est plus couvert en cas d’accident. Un risque qu’Émeline et sa famille n’ont pas souhaité prendre.

Camille Gruhier

8 avril 2020

Téléconsultation Mode d’emploi

Téléconsultation

 

Mode d’emploi

Un vrai boom : en pleine épidémie de Covid-19, une consultation médicale sur dix se fait actuellement à distance. Avantages, inconvénients et modalités pratiques de cette nouvelle forme de rendez-vous médical.

 

Consulter à distance est une option remboursable depuis septembre 2018 mais restée longtemps anecdotique. Elle représentait, il y a encore quelques semaines, moins de 1 % de la totalité des consultations. Mais le coronavirus est passé par là et le recours à la téléconsultation a explosé. La semaine du 23 au 29 mars (soit la 2e du confinement), la proportion des téléconsultations a grimpé à 11 % indique l’assurance maladie. Cela représente presque un demi-million de rendez-vous à distance. Désormais, 1 médecin sur 3 propose de téléconsulter contre moins de 1 sur 10 la semaine précédente.

 

LA TÉLÉCONSULTATION FACILITÉE

L’épidémie de Covid-19 est responsable de cette explosion à deux titres. D’une part les patients, malades du Covid-19 ou non, n’ont guère envie de fréquenter les cabinets. Si elle ne peut pas toujours remplacer une consultation physique, la téléconsultation offre de nombreux avantages parmi lesquels un risque réduit de contamination. Se voir par écran interposé évite l’attente dans une salle d’attente où certains toussent, d’autres éternuent… D’autre part, le gouvernement a levé un certain nombre de contraintes. Par exemple, les possibilités techniques se sont multipliées : la téléconsultation peut désormais se faire par simple vidéo (via WhatsApp ou Facebook, par exemple). Côté remboursement, les règles assez strictes qui s’appliquaient ont été suspendues jusqu’au 30 avril. Plus besoin par exemple d’avoir déjà consulté « physiquement » le télépraticien pour être remboursé. Enfin, ces consultations seront prises en charge à 100 % sur cette période contre 70 % en temps normal. Dernier aménagement en date : les consultations par téléphone seront désormais prises en charge pour les personnes ne disposant pas de connexion vidéo, comme certaines personnes très âgées ou précaires.

Reste que la téléconsultation reste pour un grand nombre de Français terra incognita. Dans notre baromètre sur le confinement, seul 1,4 % des abonnés à la newsletter de QueChoisir.org avaient tenté l’aventure.

Quelques repères ne sont donc pas inutiles pour ceux qui voudraient bénéficier d’une telle consultation. Côté matériel, vous devez disposer d’un minimum d’équipement :

  • un ordinateur, un smartphone ou une tablette avec une bonne connexion Internet ;
  • une caméra ;
  • un microphone et un haut-parleur.

Installez-vous de préférence dans un endroit calme et lumineux. Ensuite, pour obtenir un rendez-vous, vous avez deux options : avec votre médecin habituel s’il propose ce service (et ils sont de plus en plus nombreux à le faire) ou avec un médecin d’une plateforme de téléconsultation.

 

TÉLÉCONSULTER AVEC VOS MÉDECINS HABITUELS

Votre médecin traitant, ou un spécialiste qui vous suit habituellement, peut vous proposer d’alterner les consultations traditionnelles et les consultations par vidéo s’il s’est inscrit à un service sécurisé de téléconsultation, comme celui que propose Doctolib. Le jour J et à l’heure du rendez-vous avec votre praticien, vous vous connectez au site qu’il vous aura donné au préalable. Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, un simple appel en mode vidéo peut faire l’affaire.

Vous vous verrez par écran interposé et la consultation se déroulera comme d’habitude, hormis le fait que votre médecin ne vous touchera pas, évidemment. Il pourra étudier des photos que vous lui aurez envoyées ou encore examiner grâce à votre caméra votre fond de gorge, un gonflement, un bouton, etc.

Vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec votre médecin en vous connectant au site de téléconsultation auquel il adhère. Vous visualisez ainsi les créneaux horaires possibles.

Dans quels cas ?

Les pathologies chroniques sont les premières à bénéficier de l’arrivée de ce type de téléconsultation, qui permet un suivi plus régulier tout en limitant les déplacements des patients.

L’hypertension artérielle, l’asthme et le diabète se prêtent bien à cette forme de prise en charge pour le suivi des constantes, l’aide à l’observance du traitement, la prescription d’examens complémentaires ou d’autres traitements si nécessaire, l’ajustement d’un traitement, le suivi du bien-être psychologique, etc. En cas de soupçon ou de forme légère de Covid-19, téléconsulter avec votre médecin traitant, qui connaît vos fragilités et antécédents, est souhaitable. Si votre état le nécessite, il pourra aussi vous demander de vous rendre à son cabinet où des mesures ont été mises en place pour éviter les contaminations. Difficile par exemple de juger d’un essoufflement ou de bien écouter les poumons via un écran.

 

TÉLÉCONSULTER VIA UNE PLATEFORME

Si vous avez besoin d’avoir rapidement une consultation médicale pour un souci de santé, plusieurs plateformes proposent de vous mettre en relation par écran interposé avec un médecin généraliste ou un spécialiste 7 jours sur 7 et avec des horaires parfois très larges, en soirée notamment.

Ces plateformes sont de plus en plus nombreuses comme par exemple : DocAvenue.com, Livi.fr, Medadom.com, Qare.com, etc. Des offres, comme celle de Mesdocteurs.com, sont proposées aux adhérents de certaines complémentaires santé. Les médecins présents sur ces plateformes sont diplômés et inscrits au Conseil national de l’Ordre des médecins.

Une fois la plateforme choisie, vous créez un compte et complétez votre profil. Vous identifiez le motif de la consultation d’après une liste de symptômes prédéfinis et répondez à un questionnaire de santé spécifique. Vous sélectionnez un créneau horaire et à l’heure dite vous bénéficierez d’une consultation médicale en vidéo. Parfois, vous pouvez consulter sans rendez-vous. D’après les informations recueillies, le médecin décidera de vous prendre (en consultation à distance) ou non (auquel cas elle n’est pas facturée). Après la consultation, le médecin peut vous adresser une ordonnance via messagerie sécurisée et un compte-rendu pour votre médecin traitant ou à verser dans votre dossier médical.

Dans quel cas ?

Ce genre de téléconsultation a pour avantage la rapidité et la disponibilité de la prise en charge. Il est possible d’avoir un avis médical assez vite, en dehors des heures d’ouverture des cabinets ou en l’absence de son médecin traitant et même… en habitant dans une zone de désert médical !

Cette téléconsultation est particulièrement appropriée aux douleurs et symptômes qui ne requièrent pas d’examen physique pour établir un diagnostic : rhume, gastroentérite, douleurs articulaires, lumbago, allergie saisonnière sans complication, affection de la peau, problème digestif, cystite, mal-être ou symptôme dépressif, etc. Elle peut se révéler utile pour des pathologies que l’on n’ose pas aborder avec son médecin : maladies sexuellement transmissibles, troubles érectiles, addictions (alcool, drogues ou autres), etc.

QUAND NE PAS TÉLÉCONSULTER ?

  • Devant une urgence vitale : la téléconsultation ne remplace pas le 15.
  • Devant tout symptôme ou pathologie nécessitant de façon évidente un examen physique : otite, traumatisme, etc.

Sur la plupart des sites, il est précisé que les médecins ne dispensent pas de certificats médicaux (aptitude sportive, etc.), de prolongation d’arrêt de travail et de prescription ou de renouvellement de traitements psychoactifs à risque de dépendance.

Emmanuelle Billon-Bernheim

Perrine Vennetier

8 avril 2020

Coronavirus La crise peut-elle impacter votre épargne ?

Coronavirus

 

La crise peut-elle impacter votre épargne ?

Au-delà de l’actuelle crise sanitaire et de ses innombrables impacts, existe-il un risque de faillite des établissements bancaires ? Et donc un risque de disparition totale ou partielle de l’épargne de chacun ? Nos réponses.

 

Parmi les scénarios les plus noirs de la sortie de crise liée à la pandémie du coronavirus, il en est un qui inquiète bon nombre de Français : celui d’un krach financier mondial qui, en plus de la dégringolade actuelle des marchés financiers, se traduirait à terme par une faillite du système bancaire, c’est-à-dire par une faillite des banques, des sociétés de gestion de portefeuilles et des entreprises d’investissement… D’où la question, légitime d’ailleurs, du devenir de l’épargne : serait-elle protégée un tant soit peu ou, au contraire, serait-elle amenée à fondre comme neige au soleil ?

 

DEUX DISPOSITIFS LÉGAUX DE PROTECTION

Depuis une vingtaine d’année, il faut savoir qu’il existe en France plusieurs dispositifs de protection de l’épargne au sens large détenue par les particuliers, créés par la loi sur la sécurité financière du 25 juin 1999. Ces dispositifs ne peuvent être mis en œuvre que sur demande de l’Autorité de contrôle et de supervision des banques et des sociétés d’assurances (ACPR). Le premier, assuré par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR), est plus connu sous le nom de « garantie des dépôts ». Si votre banque adhérente au FGDR était en faillite, et si votre épargne était de ce fait indisponible, cette garantie vous permettrait d’être indemnisé(e) dans un délai n’excédant pas 7 jours ouvrables, sans aucune démarche de votre part. Le second est assuré par le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) : comme son nom l’indique, il joue différemment, puisque uniquement en cas de défaillance d’une société d’assurances de personnes.

 

UNE MISE EN ŒUVRE EXCEPTIONNELLE JUSQU’À PRÉSENT

Pour autant, si ces boucliers ont l’immense mérite d’exister, il faut également savoir que leur mise en œuvre demeure pour le moment exceptionnelle. Au moins en France car lorsqu’ils existent dans d’autres pays, ils ont parfois été plus largement utilisés. Depuis sa création, le FGDR n’a en effet eu à intervenir qu’une fois, en 2010, pour la garantie des titres en indemnisation des clients de l’Européenne de gestion privée et deux fois, mais à titre préventif uniquement, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire d’indemniser directement les clients, en 1999 pour la garantie des dépôts (Crédit martiniquais) et en 2013 pour la garantie des comptes titres (Dubus SA). Quant au FGAP, il aurait pu intervenir en l’an 2000, lors de la mise en liquidation d’une petite compagnie d’assurance vie (ICD Vie), mais à l’époque d’autres acteurs du secteur se sont portés garants de ses contrats, et ces derniers ont donc tous été transférés sans pertes pour les épargnants.

 

PRODUIT PAR PRODUIT, LES GARANTIES PRÉVUES

Selon le fonds de garantie amené à intervenir, voici de façon très pratique, les garde-fous dont peuvent bénéficier vos comptes ou produits d’épargne.

Pour votre compte courant, pour l’épargne logement que vous pouvez détenir au travers d’un plan ou d’un compte, pour vos livrets d’épargne non réglementés (type livret bancaire), pour les comptes espèces obligatoirement adossés à un compte titres ou à un PEA (plan épargne en actions), ainsi que pour le livret Jeune de vos enfants de moins de 25 ans, la garantie des dépôts (assurée par le FGDR) s’élève à 100 000 € par déposant et par banque. Par exemple, si vous détenez 40 000 € sur un plan épargne logement, 20 000 € sur votre compte courant, 30 000 € sur le compte espèces lié à votre PEA (parce que vous avez vendu une partie de vos actions au début de la crise) et 30 000 € sur un livret bancaire, vous pourriez être indemnisé à hauteur de 100 000 €, mais non de 120 000 €, somme qui correspond, dans ce cas, au total de vos avoirs. Pour les comptes joints, ce plafond de 100 000 € s’applique à chaque cotitulaire, à hauteur de chaque quote-part, mais l’indemnisation englobe également et éventuellement le ou les comptes personnels de chaque cotitulaire. Si vous avez ouvert un PEL à un de vos enfants encore mineur, la garantie jouerait pour ce support jusqu’à 100 000 €, y compris si vous en bénéficiez déjà pour vous-même, puisque les mineurs sont considérés comme des déposants à part entière. Enfin, si vous détenez à la fois un compte personnel et un compte professionnel, sachez qu’une indemnisation à hauteur respective de 100 000 € est prévue si ces deux comptes sont détenus dans deux établissements bancaires différents. Lorsque ce n’est pas le cas, l’entrepreneur individuel (artisan, commerçant, professionnel libéral…) ne peut en bénéficier, en plus de celle appliquée à son compte personnel, que s’il exerce son activité dans le cadre d’une personne morale (SARL, EURL, EIRL…).

Pour l’épargne en attente de réemploi, logée sur un compte courant, un compte à terme ou encore un livret d’épargne non réglementé, le montant de la garantie des dépôts peut aller jusqu’à 500 000 € dès lors qu’il s’agit bien d’un « dépôt exceptionnel temporaire ». Cette définition suggère deux impératifs. D’une part, la somme en question doit avoir été déposée à la banque moins de 3 mois avant la défaillance de cette dernière. D’autre part, elle doit provenir d’une opération considérée comme non courante : héritage, donation, vente d’un bien immobilier, versement d’une prestation compensatoire, d’indemnités conventionnelles ou transactionnelles de rupture d’un contrat de travail ou encore d’indemnités allouées par un tribunal. Une précision : toute indemnité perçue pour dommages corporels est couverte sans limite de montant.

Pour l’épargne détenue sur un livret réglementé, tel le livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDSS) ou encore le livret d’épargne populaire (LEP) accessible aux personnes peu ou pas imposables, il existe ici aussi une garantie qui va jusqu’à 100 000 € par client et par établissement. Cette garantie est une garantie de l’État lui-même, le FGDR étant ici uniquement chargé des opérations d’indemnisation. Autre précision importante : elle fonctionne indépendamment (et donc en plus) de la garantie des dépôts applicable aux autres comptes et livrets d’épargne décrits ci-dessus.

Pour l’épargne détenue sur un compte titres ou sur un PEA, il existe une garantie des titres (assurée par le FGDR) qui va jusqu’à 70 000 € par client et par établissement. Elle concerne tous types de titres : actions, obligations, parts ou actions d’OPCVM… (art. L. 211-1 du code monétaire et financier). Mais attention : cette garantie ne se déclenche pas en cas de chutes des marchés, et donc de pertes financières, comme c’est le cas actuellement, y compris si la valeur des titres détenus approche du niveau zéro… Elle ne peut être mise en œuvre par le FGDR que si les établissements financiers ne sont pas ou plus en mesure de les rembourser ou de les restituer (cessation des paiements, malversations informatiques…).

Pour l’épargne détenue sur un contrat d’assurance vie, la garantie prévue pour les souscripteurs va jusqu’à 70 000 € par contrat, et surtout par compagnie d’assurances. Cette précision est importante car il est fréquent qu’un épargnant détienne deux contrats, de générations différentes, chez le même assureur, mais non chez des assureurs distincts. Dans ce cas, si l’assureur fait faillite, il ne serait indemnisé qu’à hauteur de 70 000 €, y compris si le total de son épargne est de 250 000 € par exemple ! Seconde précision : cette garantie vaut quel que soit le mode de souscription du contrat, que ce soit auprès d’une banque traditionnelle ou en ligne, d’une compagnie d’assurances (via un agent ou un courtier) ou encore sur internet. Troisième et dernière précision : comme celle attachée aux comptes titres et aux PEA (voir ci-dessus), cette garantie est différente de celle qui existe pour le capital logé dans le fonds euros (qui permet de ne pas voir baisser le montant de son épargne) et ne joue absolument pas, s’il y a baisse, même vertigineuse, de la valeur des parts des supports en unités de compte du contrat.

Pour les contrats d’épargne retraite individuels (PERP, contrats Madelin…) et les contrats d’épargne retraite d’entreprise (Perco, Perco-I, Pere, contrats dits article 83…) ainsi que pour les nouveaux contrats PER, la garantie du FGAP en cas de faillite de l’assureur est identique à celle prévue pour les contrats d’assurance vie : 70 000 € maximum. Là encore, mieux vaut détenir ces contrats ou un contrat d’assurance vie chez des assureurs différents.

Roselyne Poznanski

8 avril 2020

Coronavirus Se faire rembourser ses billets de train, car ou avion

Coronavirus

Mise à jour du 07/04/2020

Se faire rembourser ses billets de train, car ou avion

Les sociétés de transport, du fait des mesures de confinement et de fermeture des frontières mises en œuvre dans le monde entier, facilitent le remboursement des billets.

 

Fermeture des frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen, suspension des vols entre les États-Unis et l’Europe, quarantaine ou confinement obligatoire dans des dizaines de pays… En pleine épidémie de Covid-19, voyager est fortement déconseillé, mais surtout de plus en plus difficile. Les sociétés de transport ont mis en place des mesures commerciales exceptionnelles pour les clients désireux de se faire rembourser.

 

ANNULER UN BILLET DE TRAIN

La SNCF a annoncé la réduction de la fréquence de ses trains, même si toutes les villes restent desservies afin de permettre aux membres d’une même famille de se rejoindre et aux personnels de santé de se déplacer. Les voyageurs désirant se déplacer recevront un SMS ou un e-mail la veille de leur départ pour les informer du maintien ou non de leur train. Pour les autres, la SNCF a assoupli ses dispositions commerciales.

TGV ou Intercités

Tous les voyages jusqu’au 24 juin inclus peuvent être échangés ou annulés sans frais, même ceux qui sont affichés comme non remboursables. Pour les TGV et Intercités, il faut se rendre sur la rubrique « Mes commandes » du site Oui.sncf ou sur la rubrique « Mes voyages » de l’application. Le remboursement sans frais est possible jusqu’à 60 jours après la date prévue du voyage, mais dans ce cas la demande doit se faire via le formulaire de réclamation SNCF. Utilisez aussi ce formulaire si le processus de remboursement depuis votre compte ne prend pas en compte ces mesures exceptionnelles. Ces règles s’appliquent aussi pour les TGV entre la France et Bruxelles (hors Thalys et Izy) et entre la France et le Luxembourg, ainsi que pour les billets DB-SNCF en coopération et les TGV Paris-Fribourg. Pour les billets Renfe-SNCF en coopération, la demande peut être effectuée en gare ou via le formulaire de réclamation SNCF.

Ouigo

Les annulations des voyages jusqu’au 30 avril peuvent être effectués à l’adresse :
https://remboursement.ouigo.com/

TER

Les demandes de remboursement des billets (au format physique ou numérique) pour des voyages jusqu’au 30 avril pourront s’effectuer jusqu’à 60 jours après la levée du stade 3 de l’épidémie, sur le site régional du TER concerné, mais aussi en gare et guichets SNCF lorsque ceux-ci seront rouverts.

À noter. Les services clients de la SNCF étant saturés, elle a annoncé que tous les billets non utilisés (TGV, Thalys, etc.) seront remboursés à la fin du confinement, même après le départ du train.

Eurostar

Les voyages prévus avant le 1er juin peuvent être annulés à l’adresse :
https://help.eurostar.com/covid19/#/

Le remboursement se fait en bon d’achat, utilisable jusqu’au 30 septembre pour des voyages jusqu’à fin mars 2021.

Thalys

Les voyages avec Thalys et Izy initialement prévus entre le 10 mars et le 30 avril sont remboursables ou échangeables sans frais ; ils peuvent être reportés jusqu’au mois d’avril 2021. Les voyages prévus du 1er mai au 31 juillet peuvent aussi être remboursés ou remplacés sans frais, mais la demande ne peut se faire que jusqu’à 30 jours avant le départ.

 

ANNULER UN BILLET D’AVION

La plupart des compagnies aériennes ont fortement réduit, parfois à zéro, leur programme de vol pour les prochaines semaines. Dans le cas des vols secs, il n’y a aucun changement dû à l’épidémie de Covid-19 : c’est la législation européenne classique qui s’applique (lire notre article sur les droits des passagers). Les passagers dont le vol a été annulé bénéficient d’un remboursement intégral de leur billet : la procédure de remboursement est indiquée dans l’e-mail reçu de la compagnie à la suite de l’annulation. Attention : les compagnies aériennes (à la différence des cars, par exemple) ne peuvent pas imposer un remboursement en bon d’achat si le vol a été annulé. Certaines, comme Air France, le font automatiquement pour répondre au plus vite aux réclamations. Lorsque la crise sera passée et que les centres d’appel seront moins débordés, n’hésitez pas à réclamer le remboursement. À moins que la réglementation ait changé d’ici là : les compagnies aériennes font actuellement du lobbying auprès de l’Union européenne afin de pouvoir rembourser leurs clients avec des avoirs, à l’image de ce qui a été mis en œuvre pour les séjours touristiques.

Les clients dont le vol n’a pas été annulé, mais qui souhaitent reporter leur voyage par précaution, peuvent généralement le faire, la plupart des compagnies proposant soit le report, soit le remboursement des vols, souvent sous forme d’avoir.

Air France propose ainsi aux personnes ayant réservé un billet pour un voyage avant le 31 mai de le reporter sans frais. La demande doit être faite avant le 30 septembre 2020 et le voyage doit commencer avant le 30 novembre 2020 inclus. Il est aussi possible d’en demander le remboursement via ce formulaire :
https://www.airfrance.fr/FR/fr/local/customer/webform.do?webformId=assistance-remboursement

Le remboursement se fait sous forme d’avoir valable un an sur l’ensemble des vols Air France, KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic.

Pour rappel, au-delà du remboursement des billets, il n’est pas possible d’obtenir l’indemnité forfaitaire prévue en cas de retard ou d’annulation d’un vol. Les compagnies peuvent en effet s’exonérer de cette obligation si l’annulation du vol est due à une « circonstance extraordinaire », ce qui est le cas d’une épidémie.

En pratique, si vous avez reçu un e-mail de la compagnie, vous devez suivre la procédure de remboursement. Si celle-ci vous propose uniquement un avoir, contactez son service réclamation. Si vous n’avez pas reçu d’e-mail après l’annulation de votre vol, contactez son service client pour en demander le remboursement au titre du règlement CE 261/2004. En l’absence de réponse, ou en cas de réponse négative, vous pouvez contacter la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

 

ANNULER UN BILLET DE CAR

Les deux sociétés de cars longue distance en activité en France, Flixbus et Blablabus (ex-Ouibus), concernées par le décret de confinement paru le 17 mars au Journal officiel, ont suspendu leur activité jusqu’à nouvel ordre. Tous les billets seront remboursés, ont annoncé les deux sociétés. Flixbus fera parvenir à ses clients un bon d’achat du montant du billet sans frais d’annulation à l’adresse e-mail fournie lors de la réservation. Blablabus, de son côté, indique que ses clients recevront automatiquement un bon d’achat valable 1 an mais qu’il est possible de contacter leur service client pour demander un remboursement par virement.

Morgan Bourven

7 avril 2020

Coronavirus Pénurie de médicaments vitaux à craindre

Coronavirus

 

Pénurie de médicaments vitaux à craindre

Après les masques et les tests, d’autres produits de santé, indispensables au traitement du Covid-19, pourraient venir à manquer. Les tensions d’approvisionnement en anesthésiques et antibiotiques, donnés aux patients gravement atteints, se font sentir dans les hôpitaux. Au point de craindre une pénurie de ces produits cruciaux.

 

Pour les quelques milliers de patients Covid-19 en réanimation en France, seuls les médicaments anesthésiques puissants rendent possibles l’endormissement profond et la respiration via des machines. Or depuis la semaine du 23 mars, des tensions d’approvisionnement se font sentir dans les hôpitaux, notamment parisiens, à mesure que la vague de patients dans un état grave déferle en Île-de-France.

UNE INQUIÉTUDE EXPONENTIELLE

Au point que le 27 mars, la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) recommande de « rationaliser » l’utilisation des produits anesthésiques, par exemple en diminuant de 20 % la quantité de produits administrée par patient, en assurant que la qualité de la prise en charge des malades n’en est pas affectée.

Des économies face à une peur qui n’a cessé de grimper depuis. Le 1er avril, les établissements franciliens comptaient plus de 2 000 patients en réanimation. Depuis le début de la pandémie, la consommation de médicaments indispensables aux patients sous respiration artificielle a bondi de 2 000 %, répète le gouvernement.

La situation est si alarmante qu’une coalition comprenant notamment les collectifs inter-hôpitaux et inter-urgences ainsi que l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament a saisi le Conseil d’État pour demander « des réquisitions nécessaires face à la pénurie de matériel et de médicaments », le 30 mars. Leur demande a été rejetée le 2 avril.

Le 1er avril, neuf CHU européens dont l’AP-HP ont appelé leur gouvernement respectif à « une meilleure collaboration européenne pour empêcher les pénuries de médicaments », sans quoi « les stocks seront épuisés dans quelques jours dans les hôpitaux les plus durement touchés et dans deux semaines » pour les autres.

DES RUPTURES EN CASCADE

Pour pallier les difficultés d’approvisionnement en curares, ces anesthésiques de première intention, « les services de réanimation ont utilisé du propofol et depuis qu’il est en rupture de stock, ils se reportent sur le midazolam. Du coup il n’y en a quasiment plus alors on se rabat sur le rivotril et le valium. Ces pénuries en cascade sont très inquiétantes », rapporte Patrick Léglise, vice-président du Synprefh (Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé).

Le rivotril sous forme injectable a même été temporairement autorisé à être distribué en pharmacie d’officine dans un décret du 28 mars pour soigner les patients Covid-19, sous ordonnance. De quoi inquiéter aussi d’autres malades comme les épileptiques : le ritrovil est aussi leur traitement d’urgence. Plus largement, France Assos Santé alerte sur les risques de ruptures de stock sur les traitements des maladies chroniques à présent utilisés massivement pour faire face à la pandémie.

Le fond du problème réside dans la dépendance du Vieux continent : entre 60 et 80 % des principes actifs, les moteurs des médicaments, sont issus d’un pays hors de l’Union européenne, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), et essentiellement de Chine et d’Inde. Des pays eux aussi touchés par la pandémie. Le ralentissement, voire l’arrêt des chaînes de production des usines chinoises de fabrication des matières premières de médicaments alors que la demande mondiale flambait a augmenté les risques de pénurie. Une fois touchée, l’Inde a restreint l’exportation de médicaments et principes actifs comme les antibiotiques.

Or l’autre grande inquiétude des hôpitaux concerne les ruptures de stock d’antibiotiques tels que l’Augmentin déjà indiqué « en tension d’approvisionnement » sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) depuis le 6 février 2020. La « remise à disposition normale » est prévue pour juin 2020… Il permet pourtant d’éviter les surinfections bactériennes, notamment pulmonaires, car on ne meurt pas directement du virus, mais de la surinfection qu’il provoque en affaiblissant le corps.

RÉPARTIR LES STOCKS ?

Depuis le 31 mars, dans son point journalier, Jérôme Salomon, directeur général de la santé, évoque des solutions « en aval pour s’assurer du stock dans les établissements », avec des opérations de partage et de solidarité : « Un établissement qui a quelques jours d’avance prête des médicaments à celui qui en a le plus besoin. Cela se fait en intrarégional et en interrégional. » Et ce, grâce à l’outil numérique de la start-up MaPUI Labs. Il cartographie les stocks de médicaments dans les hôpitaux et facilite les échanges entre établissements. D’abord mis en place en Île-de-France le 29 mars, il devrait se déployer progressivement sur toute la France. Mais malheureusement, comme le souligne Patrick Léglise, « quand les produits vitaux face au Covid-19 sont en tension quelque part, ils le deviennent rapidement partout ».

Rozenn Le Saint

7 avril 2020

Coronavirus Les sites de phishing éphémères se succèdent

Coronavirus

 

Les sites de phishing éphémères se succèdent

Les sites frauduleux liés à la crise sanitaire actuelle pullulent sur Internet. Des dizaines sont fermés, mais les contenus malveillants continuent de sévir. Pharmacie-auvergne.com, récemment mis en ligne et rapidement désactivé, est tout à fait représentatif des escroqueries en cours.

 

Sept sites internet frauduleux vendant masques, gels et tests de dépistage pour lutter contre le Covid-19 viennent d’être fermés par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). La section de recherche de la gendarmerie de Strasbourg en a supprimé 70 autres commercialisant soi-disant de la chloroquine. De bonnes nouvelles à l’heure où les arnaques associées à la crise du coronavirus se multiplient. Mais de telles fraudes se renouvellent sans cesse sur la Toile ! Le site Pharmacie-auvergne.com, né le 23 mars et fermé ce 3 avril, illustre bien le phénomène.

PANOPLIE ANTICORONAVIRUS EN VENTE

Pour faire connaître ce site, les escrocs ont procédé à un envoi de SMS en masse. Ce message, qui indique que masques et gels sont disponibles à la commande, invite les futures victimes à se rendre sur leur page web grâce à un lien. Les personnes cliquent et atterrissent sur la page d’accueil de la fausse pharmacie. Toute la panoplie pour se protéger du Covid-19 est en vente : masques FFP2 et chirurgicaux, gants jetables, gel désinfectant et thermomètre frontal. Le tout à des prix abordables. Si le site présente l’image rassurante d’une pharmacie et affiche un contact mail crédible, une adresse et un numéro de téléphone français, certains indices mettent cependant la puce à l’oreille. Le site a été créé le 23 mars dernier, soit en pleine crise du coronavirus, toutes les pages présentent la même liste de produits, l’indicatif téléphonique est parisien mais l’adresse postale se situe dans le Rhône, et les conditions générales de vente sont en faux latin mais doivent obligatoirement être validées avant achat. Ces éléments appellent à la méfiance.

Ce genre de contenu, qui se livre à des tentatives de phishing (ou hameçonnage), ne vise qu’à vous soutirer des données personnelles (identité, adresse, téléphone et coordonnées bancaires), qui seront ensuite utilisées à des fins frauduleuses. Vous ne recevrez pas la commande demandée et risquez de perdre de l’argent.

visuel sites phishing ephemeres
Les conditions générales de vente en faux latin du site frauduleux Pharmacie-auvergne.com.

ADOPTER LES BONS GESTES EN LIGNE PENDANT LA CRISE

La vente de masques de protection est interdite en France. Ces équipements font l’objet d’une réquisition par l’État, et leur diffusion auprès des particuliers est soumise à la délivrance d’une ordonnance médicale. Donc tout site internet qui commercialise des masques se livre à une activité illégale. Quand bien même vous recevrez un masque, il ne sera pas aux normes, voire usagé, et ne sera donc pas efficace.

De très nombreuses arnaques liées au coronavirus circulent actuellement : sites frauduleux, gels vendus à des prix exorbitants, promesse de remèdes miracles ou de vaccin contre paiement… la liste est longue. Fiez-vous aux informations officielles et gardez en tête qu’une information trop belle pour être vraie est certainement fausse.

En cas de doute, vous pouvez joindre la plateforme téléphonique mise en place par le gouvernement pour répondre aux questions non médicales relatives au coronavirus (0800 130 000).

Si vous avez effectué une commande sur un tel site, contactez votre banquier afin qu’il surveille les mouvements suspects sur votre compte.

Marie Bourdellès

7 avril 2020

Coronavirus Comment bien se servir d’un masque

Coronavirus

 

Comment bien se servir d’un masque

Pour se protéger et protéger les autres de l’épidémie de Covid-19 avoir un masque, c’est bien. L’utiliser correctement, c’est mieux. Quelques repères pour s’en servir à bon escient.

 

Le masque tiré sous le menton ou qui pendouille à l’oreille, le temps de discuter avec un voisin, puis remis après avoir été trituré dans tous les sens : voilà exactement ce qu’il ne faut pas faire. Pour être efficace, un masque doit rester en place, et être manipulé le moins possible. Une fois qu’il a été touché avec les mains, il faut le jeter, ou du moins, le stériliser. Voici quelques conseils pour bien se servir d’un masque.

 

INSTALLER LE MASQUE

Le masque doit être propre. Avant de le prendre, lavez-vous les mains à l’eau et au savon, en frottant pendant 30 secondes, selon les consignes en vigueur, sans oublier les ongles, les pouces, le dos des mains et les poignets.

visuel 1 coronavirus installer masque

Masque chirurgical

Prenez le masque par les coins supérieurs (le haut se repère facilement, il est plus rigide), face blanche vers le visage. Posez-le à la racine du nez, pincez au milieu pour que la partie rigide épouse la forme du nez. Tout en maintenant le pincement, mettez les élastiques derrière les oreilles avec la main libre. Étirez ensuite le bas du masque, de façon à ce qu’il couvre non seulement la bouche, mais aussi le menton.

Masque FFP

Ce masque est réservé aux personnels soignants, ou aux professionnels contraints de travailler au contact du public.

Positionnez la barrette métallique du masque sur le nez. En le maintenant d’une main, passez les attaches derrière la tête, en veillant à ce que l’une se positionne à la base du crâne, l’autre en haut. Serrez la barrette métallique sur le nez pour rendre le masque étanche.

 

UTILISER LE MASQUE

Une fois le masque en place, vous ne devez plus y toucher tant que vous en avez l’usage, car les mains pourraient le contaminer, ou inversement, le masque pourrait contaminer les mains.

visuel 2 coronavirus utiliser masque

Si vous l’enlevez, vous ne devez pas le remettre, mais en utiliser un neuf, après vous être de nouveau lavé les mains.

Le masque n’a d’efficacité que s’il complète les autres gestes barrières :

  • lavage des mains régulier ;
  • distance de 1 mètre entre les personnes ;
  • confinement.

 

ENLEVER LE MASQUE

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La durée théorique d’utilisation est de quelques heures. Mais un masque s’humidifie rapidement sous l’effet de la respiration ou de la transpiration : dès qu’il est mouillé, il n’est plus efficace, il faut l’enlever. L’idéal est de le retirer par les attaches, et de le jeter dans une poubelle qui s’ouvre avec le pied. Ne touchez pas la partie du masque en contact avec la bouche et le nez. Un nettoyage des mains s’impose immédiatement.

 

RECYCLER LE MASQUE ?

Vu la pénurie de masques, plusieurs possibilités :

  • soit la confection de masques maison, lavables à l’eau chaude et au savon ;
  • soit le recyclage de masques déjà utilisés. Règlementairement parlant, les masques ne sont pas faits pour cela. Mais une étude a montré que passer les masques au four à 70 °C (pas plus, pour préserver les élastiques) pendant 30 minutes suffisait à les désinfecter, sans compromettre leur efficacité de filtration.

Anne-Sophie Stamane

7 avril 2020

Coronavirus Ce qu’il faut savoir sur l’attestation de déplacement dérogatoire

Coronavirus

 

Ce qu’il faut savoir sur l’attestation de déplacement dérogatoire

L’interdiction de circuler en dehors du domicile annoncée par le gouvernement, en vigueur depuis le 17 mars, connaît certaines exceptions. Une attestation prouvant le motif du déplacement doit être présentée en cas de contrôle par les forces de l’ordre. Une version numérique de ce document est désormais autorisée.

 

Le décret est tombé le lundi 16 mars et s’applique depuis le 17 : le déplacement de toute personne hors de son habitation est interdit en France, ainsi qu’à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, et ce afin de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. Cette interdiction comporte des exceptions, les motifs suivants donnant lieu à une autorisation de sortie :

  • Activité professionnelle si le télétravail n’est pas possible
  • Achats de biens de première nécessité
  • Soins
  • Impératif familial
  • Activité physique individuelle
  • Sortie des animaux domestiques
  • Convocation judiciaire ou administrative
  • Participation à des missions d’intérêt général

Les mesures de confinement obligent ainsi la population à quitter le domicile muni d’une « attestation de déplacement dérogatoire » prouvant le bienfondé de la démarche. Ce document est à remplir par la personne désirant se déplacer elle-même et constitue une déclaration sur l’honneur.

FORMULAIRE SOUS FORMAT NUMÉRIQUE DÉSORMAIS AUTORISÉ

Afin de s’assurer du respect de cette mesure, un dispositif a été déployé dans tout le pays : 100 000 policiers ou gendarmes veillent à ce que chaque personne interpellée possède ce justificatif. Ainsi, quiconque sort pour l’un des motifs invoqués peut être contrôlé. Toute infraction à cette règle est sanctionnée d’une amende de 135 €, qui peut être portée à 375 € en cas de non-paiement ou de contestation. En revanche, une fois que l’amende est payée, il n’est plus possible de la contester.

Jusqu’alors, seule la version papier de ce document était valable. Depuis le lundi 6 avril 2020, une version numérique est disponible sur le site du ministère de l’Intérieur. « Aux premiers jours du confinement, j’ai refusé les solutions d’attestations numériques qui avaient rapidement vu le jour sur Internet, parce qu’elles ne protégeaient pas les données personnelles. Parce qu’elles augmentaient les risques de fraude », relate Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, dans un communiqué.

Ainsi, un dispositif spécifique a été mis en ligne, le générateur d’attestation de déplacement dérogatoire, sur le site du ministère de l’Intérieur (Media.interieur.gouv.fr/deplacement-covid-19/). Dédié aux smartphones et tablettes, il est accessible depuis un « navigateur relativement récent », précise le ministère. Le formulaire doit être rempli en ligne, avec les mêmes informations que la version papier (nom, date et lieu de naissance, adresse, motif de sortie, date et heure de sortie). Une fois ces données renseignées, il faut cliquer sur « Générer mon attestation ». Une version PDF est alors téléchargée sur le téléphone portable ou la tablette. Un QR code est disposé sur ce document, comme sur un e-billet SNCF, par exemple. En cas de contrôle, les agents de police le scannent afin de vérifier les informations délivrées. Le ministère de l’Intérieur assure que « ce service n’est pas un traitement de données personnelles. C’est une traduction fidèle du dispositif déclaratif au format papier : aucune donnée saisie n’est transmise aux serveurs du gouvernement ».

DES SITES FRAUDULEUX VOLENT VOS DONNÉES PERSONNELLES

Alors que les arnaques liées au coronavirus continuent de se répandre sur la Toile, méfiez-vous des faux sites qui proposent de générer votre attestation, qu’elle soit papier ou numérique. Ces faux sites, tels generer-attestation.fr ou vik.io/sortie/, proposent de générer pour vous le PDF. Vous devez simplement délivrer certaines informations : nom, prénom, adresse, motif de déplacement et signature. Après validation, un formulaire en format PDF est généré. Si le premier site reproduit la version officielle du document, le second ne prend même pas cette peine. Le danger n’est pas immédiatement visible, mais vos données seront alors collectées par les escrocs qui se cachent derrière ces sites et pourront être utilisées à des fins malveillantes, notamment votre signature. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a alerté au sujet de ces sites frauduleux. Attention donc, fiez-vous uniquement aux sites officiels gouvernementaux pour vous procurer votre attestation version papier ou numérique.

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Exemple d’un site qui propose de générer automatiquement une attestation de déplacement sur smartphone.

EN PRATIQUE

Avant de sortir, il vous faut impérativement disposer de l’attestation dérogatoire dûment renseignée, sous format papier ou numérique. Vous pouvez l’imprimer puis la remplir. Certains journaux locaux ont même imprimé le modèle dans leurs pages pour découpage. Si vous ne disposez pas de moyen d’impression, vous pouvez rédiger de façon manuscrite sur papier libre le texte officiel ou bien le générer via le nouveau dispositif. Le contrôle n’est pas automatique et dépend de la présence de policiers dans votre zone de déplacement, mais il peut aussi bien avoir lieu dans la rue que sur la route. N’oubliez donc pas de vous munir de ce document ainsi que d’une pièce d’identité avant toute sortie.

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Le message de la Cnil sur Twitter.

Marie Bourdellès

6 avril 2020

Un organisme public de recherche accusé de lobbying

Un organisme public de recherche accusé de lobbying

L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) propose, sur son site web, un décryptage des idées fausses circulant sur la viande et l’élevage. Une « entreprise de désinformation » qui « sème le doute dans un consensus scientifique pourtant bien établi », pour le syndicat Sud Recherche de l’Institut.

 

« L’argumentation s’apparente moins à un éclairage des citoyens qu’aux stratégies de « manufacture du doute » souvent reprochées aux industriels. » L’accusation est grave, d’autant plus qu’elle vient de l’intérieur. Car ces mots sont ceux du syndicat Sud Recherche de l’ Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et font référence à une récente communication de ce même institut. Plus précisément à un article publié sur son site web, intitulé « Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage », et qui semble démontrer, non seulement que l’élevage n’est pas aussi néfaste pour l’environnement que ce que l’on peut lire ou entendre dans les médias, mais aussi que sa suppression et la recherche d’alternatives artificielles pourraient avoir des effets délétères sur l’environnement et la santé.

Dans son communiqué, rendu public le 25 février dernier, Sud Recherche reproche à l’article de pâtir de nombreux biais, tels que « ne pas rappeler que 80 % des animaux utilisés pour l’alimentation humaine proviennent d’élevages industriels, et illustrer l’article par une belle photo de vaches pâturant dans la montagne ». Le syndicat regrette également que le paragraphe sur les gaz à effet de serre se borne à affirmer que l’élevage en émet moins que les transports, « alors qu’il est indispensable de réduire les émissions de ces deux activités ».

visuel inrae montagne vaches
La photo utilisée sur le site de l’Inrae et dénoncée par le syndicat Sud Recherche.

CHIFFRES REMIS EN CAUSE

Une autre critique se porte sur le paragraphe où l’Inrae interroge la réalité de la compétition de l’alimentation animale avec la nourriture humaine (céréales, fruits, légumes). Sans formuler clairement de réponse, l’institut apporte une série de chiffres qui pourraient amener à penser qu’il n’y en a pas. Sud Recherche met en cause la pertinence de ces chiffres : « L’article affirme que 86 % de l’alimentation animale n’est pas consommable par l’homme. […] Mais cette nourriture est pour une part importante issue de plantes cultivées spécifiquement pour l’alimentation animale. » Traduction : une partie des produits non consommables par l’humain et donnés aux animaux d’élevage sont produits sur des terres qui pourraient être utilisées pour l’alimentation humaine. La publication (1) dont l’Inrae tire le chiffre de 86 % calcule d’ailleurs que, sur les 2,5 millions d’hectares utilisés dans le monde pour l’alimentation animale, 43 % entreraient en compétition avec l’alimentation humaine. Un chiffre que l’Institut n’a visiblement pas jugé pertinent de reprendre dans son article. Anne Mottet, chargée des politiques d’élevage à la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et coauteure de la publication scientifique, affirme cependant comprendre la démarche de l’Inrae, et assure que « les deux chiffres sont intéressants ».

Sud Recherche ne semble pas de son avis, résumant cet article à « une entreprise de désinformation par l’amalgame et l’omission ». Et rappelle que, « en janvier 2019, l’Inra [devenue depuis Inrae, ndlr] publiait déjà à la une de son site un texte intitulé « Peut-on diminuer la consommation de viande sans risque pour la santé ? » qui faisait la part belle au discours des filières [agroalimentaires, ndlr] » (une version très proche est encore disponible ici).

 

LIENS ÉTROITS AVEC L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

L’Inrae s’est depuis défendue dans une lettre : « L’objectif de cet article est de mettre en garde le lecteur sur l’utilisation de chiffres et de slogans simplistes, alors que les calculs de ces données et plus globalement la problématique de l’élevage sont complexes et multifactoriels. Dire que ces slogans sont faux n’équivaut pas à développer un plaidoyer inconditionnel en faveur de l’élevage. »

Mais un tel article, dont chaque paragraphe apporte des informations relativisant les problèmes environnementaux posés par l’élevage et l’intérêt de lui chercher des alternatives, ne pourrait-il pas aussi s’expliquer par les liens très étroits (et notamment financiers) qu’entretient l’Institut avec les filières agroalimentaires ? « C’est un procès d’intention, réagit Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint dédié à l’agriculture à l’Inrae. On travaille en partenariat avec une grande diversité d’acteurs : agriculteurs, associations, collectivités territoriales, entreprises… et même directement avec les citoyens. Travailler avec les filières professionnelles relève de la même démarche. C’est bien en travaillant avec les acteurs des filières qu’on peut faire progresser l’agriculture. »

Sud Recherche a demandé le retrait du texte, mais l’Institut l’a jusqu’à présent maintenu.

 

(1) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2211912416300013

Elsa Abdoun

 

6 avril 2020

Lingettes désinfectantes À jeter dans la poubelle, pas dans les toilettes !

Lingettes désinfectantes

 

À jeter dans la poubelle, pas dans les toilettes !

Désinfecter durant l’épidémie de coronavirus, c’est légitime et même indispensable. En revanche, jeter lingettes et gants jetables dans la cuvette des WC, c’est irresponsable et ça pourrait finir par coûter cher.

 

L’alerte est générale, les exploitants de stations d’épuration et les responsables des canalisations d’eaux usées n’en peuvent plus, qu’il s’agisse des syndicats d’assainissement locaux ou des grands opérateurs privés tels Veolia ou Suez.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, ils font tous le même constat. Les interventions d’urgence se multiplient pour déboucher les canalisations d’eaux usées obstruées par les lingettes désinfectantes et les gants jetables. Et quand la canalisation parvient à les laisser passer, c’est au niveau des stations d’épuration qu’il faut intervenir en urgence. Lingettes et gants s’y agglomèrent en paquets, bouchent les grilles et les pompes. Sans intervention rapide, le système d’assainissement ne peut plus jouer son rôle. Les eaux usées partent dans la nature sans traitement.

« Nos toilettes ne sont pas des poubelles », rappelle très justement la fédération des entreprises de l’eau, se faisant l’écho de tous les services d’assainissement de l’Hexagone. Depuis le début de l’épidémie, leurs interventions d’urgence sont deux à trois fois plus nombreuses que d’ordinaire. Pour cause de lingettes et de gants jetables dans 70 % des cas. À titre d’exemple, rien que pour 195 000 abonnés dans l’Artois Douaisis, en région des Hauts-de-France, Veolia eau effectue 40 à 50 interventions par semaine pour déboucher le réseau !

Rappelons donc que ni les lingettes, qu’elles soient désinfectantes ou pas, ni les gants jetables ne sont biodégradables. Même quand les fabricants indiquent « biodégradables » ou « compatibles tout-à-l’égout », c’est faux. Les lingettes n’ont pas le temps de se décomposer dans les canalisations, les gants jetables encore moins.

S’en débarrasser dans la cuvette des WC a de lourdes conséquences :

  • compliquer la vie des services d’assainissement qui sont en sous-effectif pour cause de coronavirus ;
  • polluer l’environnement quand les amas de lingettes et de gants mettent la station d’épuration provisoirement hors-jeu ;
  • provoquer une augmentation du montant des factures d’eau. Car déboucher les canalisations a un coût, il sera forcément répercuté sur les usagers.

La seule bonne façon de jeter les lingettes et les gants jetables, c’est de les mettre dans la poubelle du tout-venant destinée à la décharge ou à l’incinération. Surtout pas dans le conteneur de tri, ça ne se recycle pas. Et il ne faut pas se débarrasser des lingettes dans le compost de jardin. Quand elles se disent biodégradables, c’est en installation industrielle, pas chez soi.

PAS DE ROULEAU DE PAPIER TOILETTE DANS LA CUVETTE DES WC

Même quand les emballages de papier toilette affichent l’aquatube à jeter dans les WC, il ne faut pas le faire. Contrairement au papier toilette qui se décompose très vite, le rouleau est compact, il se dégrade plus lentement et constitue une charge supplémentaire à traiter en station d’épuration, puis de boues à éliminer.

Élisabeth Chesnais

6 avril 2020

Coronavirus Votre argent et votre budget pendant l’épidémie

Coronavirus

 

Votre argent et votre budget pendant l’épidémie

La crise sanitaire, qui impose un confinement strict, peut entraîner des difficultés pour gérer vos besoins bancaires et financiers. Elle peut aussi avoir des conséquences sur votre budget. Retrait d’espèces, découvert autorisé, agence fermée, crédit immobilier… quelques réponses concrètes aux questions pratiques que vous vous posez.

 

Je n’ai pas de carte bancaire, comment faire pour retirer de l’argent si mon agence est fermée ?

Surtout pas de mauvais réflexe : inutile de vous déplacer ou d’aller faire le tour des agences de votre ville. La marche à suivre est la suivante : appelez votre conseiller bancaire, s’il n’est pas joignable, vous serez basculé vers la plateforme téléphonique de votre banque. Expliquez vos difficultés financières et votre besoin urgent d’argent liquide. Tous les établissements bancaires ont la possibilité de délivrer à leur client une carte à usage unique, avec laquelle vous pourrez faire immédiatement un retrait au distributeur de billets de l’agence qui vous l’a délivrée. Deux solutions sont alors possibles : soit votre conseiller vous donne rendez-vous dans votre agence pour vous délivrer cette carte, soit il contacte l’un de ses collègues dans une agence proche de votre domicile (certains réseaux ayant regroupé les points d’ouverture pendant la période de confinement) pour que vous y soyez reçu sur rendez-vous.

Attention, si vous êtes client d’un réseau mutualiste (Banque populaire, Caisse d’épargne, Crédit agricole, Crédit mutuel) et que vous êtes en confinement dans une autre région que celle couverte par votre caisse, cette opération ne sera pas forcément possible. En effet, il n’existe pas d’interconnexion automatique entre les systèmes informatiques. A contrario, toutes les banques nationales (BNP Paribas, HSBC, La Banque postale, LCL, Société générale…) délivrent à leurs clients ce type de carte n’importe où en France.

 

Comment récupérer ma nouvelle carte si mon agence est fermée ?

Les cartes bancaires fonctionnent jusqu’au dernier jour du mois de validité indiqué sur leur recto. Le remplacement des cartes est réalisé de façon automatique par tous les établissements bancaires qui, en général, vous envoient la nouvelle carte à domicile ou vous expédient un courrier vous indiquant qu’elle vous attend en agence. Pour la mettre en fonctionnement, vous devez alors l’utiliser une première fois avec votre code secret à quatre chiffres. Souci : avec le confinement, les services de renouvellement des cartes continuent de fonctionner, mais elles ne sont pas toujours délivrées aussi rapidement aux clients. Si votre carte va arriver prochainement à échéance, n’attendez pas le dernier moment pour agir, car « techniquement, il est impossible de proroger sa durée de validité », explique un porte-parole du Crédit agricole. Vous devrez donc récupérer la nouvelle pour continuer à réaliser vos opérations courantes.

  • Si la carte vous est envoyée chez vous et que vous n’avez pas reçu le courrier, ou que, suite au confinement, vous n’êtes pas dans votre domicile habituel, contactez votre conseiller en lui expliquant la situation. Il est en mesure de demander en urgence la fabrication d’une nouvelle carte (comptez entre une semaine et dix jours) puis de vous l’envoyer. Attention, certaines banques vous demanderont de faire opposition à la carte restée dans la nature, ce qui implique – parfois – des frais et surtout un changement du code secret à 4 chiffres, puisque dans ce cas votre ancien contrat sera cassé. Le nouveau code pourra vous être envoyé par courrier ou, de plus en plus souvent, par SMS sur votre téléphone mobile.
  • Si la carte vous attend en agence, mais que cette dernière est fermée, contactez votre conseiller. Il pourra exceptionnellement vous donner rendezvous pour vous remettre votre nouvelle carte. Ou bien vous l’envoyer à votre domicile (ou à l’adresse où vous êtes confiné), mais dans ce cas à vos frais. Dernière possibilité, il pourra aussi la faire transiter par le réseau interne de la banque pour que vous alliez la récupérer, sur rendez-vous, dans une autre agence.

Attention, selon les réseaux et les régions, ces modalités peuvent changer et vous n’aurez pas forcément le choix des procédures.

 

À cause de la crise, mes revenus vont fortement chuter et j’ai peur de dépasser mon découvert autorisé, que dois-je faire ?

Un seul bon réflexe : ne faites surtout pas l’autruche et prenez les devants. Contactez immédiatement votre conseiller pour expliquer votre situation. Vu l’importance de la crise sanitaire, vous ne serez pas le seul dans ce cas, et bénéficierez d’une certaine souplesse. Grâce à cet appel, il sera au courant et vous pourrez envisager avec lui des solutions à vos problèmes financiers transitoires.

Tout d’abord, il pourra augmenter votre plafond de découvert pour quelques mois. Avantage : vous paierez des frais réduits, les taux d’agios prélevés sur un découvert autorisé étant en moyenne moitié moins chers que ceux d’un découvert non autorisé (de 6 à 8 % pour les premiers, contre de 12 à 15 % pour les seconds). Mais surtout, vous éviterez qu’il rejette des prélèvements (loyers, abonnement EDF…) et vous ponctionne à chaque fois des frais exorbitants qui pourraient vous mettre dans une situation financière encore plus compliquée.

Et grâce à votre appel, si vous avez des crédits en cours chez lui (immobilier, à la consommation…), il peut vous proposer un report ou une modulation d’échéance (prévus dans quasiment tous les contrats).

Bon à savoir. Pour les plus connectés, certaines banques permettent d’augmenter directement et temporairement, via leur application ou site internet, le plafond de découvert.

 

Est-ce que je peux faire un crédit à la consommation pour supporter ma baisse de revenus pendant quelques mois ?

Vous pouvez toujours faire un emprunt à la consommation ou mettre en place un crédit renouvelable pendant le confinement. Il suffit de contacter votre établissement bancaire et de signer, électroniquement, l’offre de prêt. Les sociétés financières spécialisées dans les crédits à court terme proposent aussi les mêmes modalités. Mais attention, car si vous vous servez des fonds pour financer des besoins courants, votre budget risque de déraper. Si vous faites un crédit, gardez en tête que vous devrez avoir les moyens financiers de le rembourser rapidement dès la fin de la crise sanitaire. À défaut, les intérêts augmenteront votre dette, et votre situation empirera.

Aussi, deux conseils : un crédit renouvelable, facile à utiliser car vous puisez dans une ligne de découvert, ne doit être souscrit que pour couvrir un besoin ponctuel. Utilisez-le seulement s’il est proposé à un taux intéressant. À défaut, utilisez plutôt votre découvert bancaire autorisé. Si vous souscrivez un crédit à la consommation amortissable, vous bénéficierez en général d’un taux nettement plus compétitif, mais devrez rembourser des mensualités pendant une plus longue durée. Assurez-vous donc que cela ne mettra pas en péril votre budget dans le futur.

Et si le confinement dure, il est toujours possible de reporter des échéances sans frais. Chez LCL, par exemple, les contrats prévoient deux mois de report, période passée à trois mois depuis la crise du coronavirus. Attention, si vous utilisez cette possibilité, le coût en intérêt augmentera (puisque vous rallongerez la durée du crédit). Enfin, la loi autorise à rembourser tout ou partie du solde des crédits (consommation, renouvelable, découvert…) par anticipation (article L. 312-34 du code de la consommation). Aucuns frais ne seront prélevés si votre remboursement reste inférieur à 10 000 € par période de douze mois. À défaut, une indemnité, plafonnée, pourra vous être demandée.

 

J’attends une réponse pour le déblocage de mon crédit immobilier afin de finaliser l’achat de mon appartement, elle n’arrive pas, que faire ?

Avec la crise sanitaire du Covid-19, les banques font face à une réduction de leurs effectifs. Les délais d’obtention des crédits immobiliers sont donc fortement rallongés. « La majorité d’entre elles n’acceptent plus de nouvelles demandes pour traiter en priorité celles des professionnels et les dossiers de prêts en cours des particuliers, par ordre d’arrivée », précise Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artémis Courtage.

Si vous avez signé votre offre de prêt et que votre demande de crédit est en cours, vous avez intérêt à rallonger le délai de la condition suspensive. Cette dernière, précisée dans votre compromis ou promesse d’achat, fixe le délai maximum pour l’obtention du crédit. Elle est obligatoire lorsque vous achetez un logement grâce à un prêt et sa durée peut atteindre jusqu’à 60 jours. Si vous anticipez que vous allez être hors délai, faute de réponse dans les temps de votre banque, contactez votre notaire et demandez-lui de modifier la clause. Discutez aussi avec le vendeur du bien que vous comptez acheter, pour vous mettre d’accord sur de nouveaux délais. « Étant donné les circonstances actuelles, vous pouvez tenter de négocier, car ce dernier ne souhaite probablement pas non plus voir la vente annulée, d’autant qu’aucune visite de biens n’est possible actuellement », ajoute un porte-parole du courtier Cafpi.

 

Je souhaitais renégocier mon taux de crédit immobilier avant le confinement, que va-t-il se passer ?

Compte tenu du manque de personnel dans les établissements bancaires, les délais de traitement des dossiers de renégociation ou de rachat de prêts ont beaucoup augmenté. Mais surtout, « ces opérations ne passent pas en priorité, comme cela est le cas pour les financements d’acquisitions immobilières en cours qui impliquent à la fois des acheteurs et des vendeurs », explique Sandrine Allonier, directrice de la communication et porte-parole du courtier Vousfinancer. Si vous êtes en phase de renégociation, deux possibilités s’offrent à vous. Si votre dossier était bien engagé, restez patient et attendez le retour du courtier ou du banquier avec lequel vous étiez en discussion. Si vous commenciez à entamer vos démarches de renégociation, vous n’avez pas d’autre choix que de reporter votre projet à plus tard, une fois que le confinement sera levé. Il sera encore judicieux de le faire, en particulier si le montant de votre emprunt est élevé et que vous êtes en début de remboursement de prêt. Prenez le temps de monter un dossier complet, sans précipitation. « Malgré ce contexte extrêmement chahuté, les taux de crédit immobilier ne devraient pas augmenter fortement dans les prochaines semaines », estime Ludovic Huzieux. Pour l’heure, quelques banques ont relevé très légèrement leur taux face à la nervosité des marchés financiers, mais ils restent à des niveaux extrêmement bas.

Marie Pellefigue

Pauline Janicot

4 avril 2020

Coronavirus Faut-il reporter sa demande de retraite ?

Coronavirus

 

Faut-il reporter sa demande de retraite ?

Face au confinement décidé par le gouvernement pour enrayer la propagation du coronavirus, que doivent faire les personnes nées en 1958 qui souhaitent liquider leurs droits retraite et bénéficier de leurs pensions dans les semaines ou les mois qui viennent ? Et que doivent faire celles nées en 1960 qui envisagent de faire valoir leurs droits cette année au titre d’une carrière longue ? Nos réponses aux questions que vous pouvez vous poser.

 

Depuis plus de trois semaines désormais, la très grosse majorité des services publics sont à l’arrêt en raison du coronavirus. Les Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) ainsi que les Centres d’information conseil et accueil des salariés (Cicas) qui assurent chaque année, dans leurs locaux, le traitement de plusieurs centaines de milliers de demandes de retraite dites de droits propres (hors demandes de réversion ou d’allocation veuvage notamment) n’échappent pas à la règle du confinement.

 

Faut-il reporter à plus tard la date de dépôt de sa demande de retraite ?

Non. Les grands régimes de retraite que nous avons contactés (le régime général ou régime de base des salariés, le régime complémentaire Agirc-Arrco des salariés, l’Ircantec ou régime complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques, la CNRACL pour les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers…) ont tous insisté sur le fait que les nouvelles demandes de retraite seraient traitées dans les meilleures conditions… possibles. Traduction : même si vous ne pouvez plus vous rendre dans un point d’accueil pour déposer votre demande de retraite (dès lors que cette possibilité existait auparavant), rien ne sert de décaler cette démarche dans le temps. Pourquoi ? D’abord parce que cela vous obligerait à quitter plus tard que prévu votre entreprise ou votre administration de référence, ce qui n’est pas évident en temps normal (car cela oblige notamment à modifier le début du délai de préavis), mais risque fort de s’avérer impossible ou presque dans le contexte actuel de fermeture des entreprises et de chômage partiel à grande échelle. Ensuite parce qu’une fois passée cette période de confinement, il existe un risque d’engorgement et donc d’avoir à attendre plus que de raison le traitement de votre dossier retraite.

 

Comment effectuer sa demande de retraite dans les jours ou les semaines qui viennent ?

Par internet, ce qui suppose d’avoir un espace personnel sécurisé. Pour faire simple, surtout si votre carrière professionnelle a été linéaire ou si vous n’avez connu qu’un seul statut professionnel (celui de salarié, de fonctionnaire, d’artisan…), créez cet espace sur le site de votre régime d’affiliation retraite de toujours. Par exemple, sur lassurancereraite.fr ou sur mademandederetraitenligne.fr si vous êtes salarié. En revanche, si vous avez été affilié à différents régimes de retraite (par exemple, vous avez été infirmière libérale en début de carrière et travaillez désormais à l’hôpital public), préférez le portail inter-régimes info-retraite.fr.

 

Faut-il s’y prendre encore plus à l’avance que les délais recommandés ?

Non. Rien ne sert aujourd’hui d’anticiper plus encore sa demande de retraite, autrement dit, d’allonger le délai conseillé par les différents régimes : 4 à 6 mois civils avant la date d’effet souhaitée pour sa retraite. En respectant ces délais, vous bénéficierez d’une garantie de versement (décret n° 2015-1015 et circulaire Cnav n° 2017-3) de votre retraite du régime général, du régime des salariés agricoles (MSA) ou du régime des professions artisanales, industrielles et commerciales (SSI). Cette garantie vous permet de ne pas rester sans ressources, même si votre retraite personnelle ne peut pas être immédiatement calculée de façon définitive.

 

Peut-on demander sa retraite même s’il manque encore certains justificatifs ?

Période de confinement ou pas, chaque demande de pension de retraite est systématiquement conditionnée à la réception par les services de gestion de différents justificatifs : photocopies de la carte d’identité, du livret de famille, des bulletins de paie de la dernière année d’activité, des attestations d’indemnisation par Pôle emploi, du certificat médical si la retraite est demandée pour inaptitude ou pour handicap… Renaud Villard, directeur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), indique que certains documents jusque-là indispensables, comme l’attestation de cessation d’activité ou le certificat de radiation qu’un commerçant ou un artisan doit obligatoirement adresser à la SSI (ex-RSI) sont d’ores et déjà remplacés par une attestation sur l’honneur : « Jusqu’à nouvel ordre, nous avons pris différentes mesures d’allégement temporaires des procédures exigées jusqu’à présent. Elles se poursuivront potentiellement jusqu’à la fin du confinement, voire un peu au-delà. »

 

Faut-il s’attendre à percevoir avec retard sa pension ?

Non. « Tous les paiements en cours seront effectués selon le calendrier prévisionnel de 2020. Il n’y a pas de tensions particulières de ce côté », précise Renaud Villard. Même réponse pour les demandes de retraite parvenues dans les différents régimes juste avant le début du confinement. À la CNRACL par exemple, on indique que « tous les dossiers déposés en début d’année, soit 6 mois avant la date d’effet de la retraite souhaitée, sont d’ores et déjà prêts à être liquidés pour l’échéance de juillet prochain ».

Roselyne Poznanski

4 avril 2020