UFC-Que Choisir Pays de St Omer, Montreuil sur Mer et de la Côte d'Opale

Dépôt de garantie A qui doit aller le magot ?

Dépôt de garantie 

 

A qui doit aller le magot ?

La semaine dernière, le député Mickaël Nogal a remis au gouvernement un rapport intitulé « Louer en confiance », dont l’objectif est notamment de « simplifier les relations entre propriétaires et locataires ». L’une de ses 37 propositions a résonné agréablement à mon oreille, qui s’inspire d’une de nos demandes de longue date…

 

Le député propose en effet que les chèques de caution des locataires soient remis à un organisme tiers, agréé par l’Etat, au lieu d’être encaissés par les bailleurs. A cela deux avantages.

Le premier est de rééquilibrer le rapport de forces entre propriétaire et locataire, au moment de la restitution de la caution. Lors de l’état des lieux de sortie, des bailleurs peu scrupuleux ponctionnent au-delà de ce qui est nécessaire le montant de la caution pour soi-disant compenser la reprise d’un bien dégradé, alors qu’il ne s’agit souvent que des conséquences d’une utilisation et d’une usure normales du logement. De guerre lasse, des locataires pourtant modèles consentent à ce que la caution ne leur soit qu’en partie restituée, plutôt que de partir dans de longues procédures, et dans l’attente, ne rien toucher de leur dépôt de garantie. L’intervention d’un acteur neutre permettrait de juguler ces mauvaises pratiques.

Le deuxième avantage de cette mesure, peut-être le plus substantiel, tient à l’utilisation de cette cagnotte considérable (4 milliards d’euros, selon l’estimation du rapporteur). S’il ne s’agit évidemment pas de dépenser ces sommes (qui doivent rester disponibles pour justement jouer leur rôle à la cessation du bail), les intérêts générés seraient, eux, en mesure d’alimenter la politique publique en faveur du logement. Par le passé, notre association envisageait que ces financements puissent servir à venir en aide aux locataires en difficulté. Le rapport, lui, suggère de financer ainsi des investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments.

Le député ayant indiqué son intention de déposer sous peu une proposition de loi sur le sujet traduisant les mesures qu’il propose, les débats parlementaires permettront de discuter des mérites respectifs des différents fléchages de ces investissements. De quoi compenser l’échec sur ce point de la loi Elan, qui a manqué l’année dernière l’occasion de s’emparer de ce sujet.

Il s’agira de rester vigilant concernant les modalités de récupération de la caution par les consommateurs. Ce sujet essentiel semble aujourd’hui passer sous le radar alors qu’il conviendra bien de s’assurer que les consommateurs seront préservés des désillusions qu’ils ne connaissent que trop aujourd’hui !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

30 juin 2019

Assises de l’eau Sobriété et restauration des milieux doivent être au cœur de la stratégie gouvernementale

Assises de l’eau

 

Sobriété et restauration des milieux doivent être au cœur de la stratégie gouvernementale

Après plusieurs mois de travaux caractérisés par un grand flou, la clôture des Assises de l’eau est prévue pour le 1er juillet. Le Gouvernement se prépare donc à annoncer une série de mesures visant à « préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques, dans le contexte du changement climatique ». Les défis sont en effet immenses et identifiés : seules 44 % des masses d’eau ont atteint l’objectif européen du bon état écologique du fait de rivières trop artificialisées, des pollutions agricoles et des prélèvements trop importants. Les lourds effets du changement climatique ne peuvent qu’aggraver cette situation et exigent que se concrétise en la matière une véritable accélération écologique. Propositions des associations.

 

La sobriété et la restauration des milieux aquatiques comme piliers de la politique de l’eau

La crise climatique entraîne mécaniquement une aggravation de la crise aquatique : en 2050, les débits moyens annuels des cours d’eau en métropole diminueront de 10 à 40 % et les pluies comme les sécheresses seront nettement plus fréquentes et violentes. Face à ce défi, il faut rapidement mettre notre pays en situation de résilience en construisant une nouvelle politique de la sobriété, en restaurant les milieux aquatiques et les capacités d’infiltration des sols pour qu’ils nous aident à ralentir le cycle de l’eau. L’eau de qualité sera de plus en plus limitée : nous devons collectivement progresser pour mieux l’utiliser. Les associations attendent une ambition gouvernementale forte.

De fortes attentes associatives pour une politique de l’eau ambitieuse

  • Réduction de la consommation d’eau : fixer un objectif de réduction de 40 % des prélèvements d’eau d’ici 2040, qui sera atteint grâce à une méthodologie nationale articulant tous les leviers d’action publique.
  • Protection et restauration écologique de tous les milieux aquatiques : ils sont notre ceinture de sécurité face aux incertitudes climatiques. Les conclusions des Assises doivent contenir des mesures précises, notamment atteindre un objectif de zéro destruction de zones humides, créer un dispositif spécifique de protection des têtes de bassin versant (les terres de sources qui conditionnent quantité et qualité des eaux dans les rivières) contre les aménagements destructeurs et les pollutions notamment agricoles… et acter la fin des dérives observées de la cartographie des cours d’eau.
  • Développement de l’agriculture biologique et de l’agroécologie : sources de bénéfices sur la santé, la biodiversité, le climat et la qualité des eaux, elles sont aussi de formidables leviers pour réduire les pesticides. Nos organisations attendent des engagements forts sur le soutien financier à ces modes de production agricole, en commençant par un programme d’accompagnement pour généraliser l’agriculture biologique sur les parcelles à proximité des ressources en eau les plus fragiles.
  • Financement équitable de la politique de l’eau : celui-ci repose actuellement à 86 % sur la facture d’eau des consommateurs. Cette injustice ne peut plus durer, ceux qui consomment le plus d’eau et ceux qui la polluent doivent payer leur part. La mise en œuvre du principe pollueur/préleveur-payeur est urgente, avec une augmentation significative des redevances prélèvements tout comme la création de nouvelles redevances sur les engrais azotés et sur l’artificialisation des sols.
  • Déploiement des moyens humains et financiers nécessaires : l’Etat doit s’affirmer comme un acteur fiable, capable de renforcer et de faire respecter sur le terrain les règles de préservation de l’eau, notre bien commun. Pour cela, les Assises doivent garantir que des moyens financiers et humains suffisants soient enfin réservés à la politique de l’eau, en particulier aux autorités de police.

« Le changement climatique exige une ambition élevée pour l’eau et les milieux aquatiques. Si le Gouvernement veut réellement préparer le pays aux bouleversements majeurs à venir, il doit avoir une place plus affirmée dans la politique de l’eau et prendre des mesures conséquentes sur la protection de la qualité de l’eau et son partage équitable, à commencer par une limitation vigilante des prélèvements dans les milieux. Pour le moment, les annonces prévues par le gouvernement ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux », concluent France Nature Environnement, l’UFC-Que Choisir, la Fédération Nationale de Pêche en France, Humanité & Biodiversité, la FNAB et le WWF.

30 juin 2019

Climatiseurs et ventilateurs L’indécente augmentation des prix pendant la canicule

Climatiseurs et ventilateurs

 

L’indécente augmentation des prix pendant la canicule

La canicule est là et bien là depuis le début de la semaine. Et ce n’est pas une surprise, elle était annoncée par Météo France depuis quelques jours. Une information qui n’a visiblement pas échappé aux vendeurs, revendeurs et autres distributeurs de ventilateurs et climatiseurs sur Internet, qui profitent sans vergogne de l’occasion pour gonfler leurs prix.

 

Une canicule qui coïncide avec le début des soldes : ce hasard aurait pu s’avérer heureux pour les dizaines de milliers d’acheteurs désirant s’équiper de ventilateurs et autres climatiseurs quand les températures atteignent des sommets. Mais c’était compter sans l’avidité des vendeurs sur Internet.

Premier exemple avec le modèle De’Longhi PAC AN112 Silent, qui fait partie de notre test de climatiseurs mobiles. Ce modèle actuellement vendu sur la market place de la Fnac était proposé mercredi 26 juin au prix de 918,48 €. Deux jours plus tôt, il était pourtant vendu sur cette même place de marché 699,99 €, ce qui représente au final une augmentation de 31 %. Même constat avec un autre produit de notre test, le climatiseur Taurus Alpatec AC 350RVKT, qui est passé de 651,17 € à 949,94 € en 3 jours sur la market place d’Amazon cette fois, soit une hausse de 46 % !

Climatiseurs et ventilateurs - Prix exemple 1
Les climatiseurs De’Longhi et Taurus vendus sur les market places de la Fnac et d’Amazon.

 

Les prix des ventilateurs ne sont pas en reste dans ce grand élan de générosité caniculaire. Par exemple, le brasseur d’air en cuivre dfa40co sur Conforama.fr est passé de 48,40 € le mardi 25 juin à 129,24 € le lendemain. Et le ventilateur sur pied Rowenta Turbo Silence Extrême VU5670C a plus que doublé dans le même laps de temps (134,99 € à 299 €) sur le site de La Redoute.

Climatiseurs et ventilateurs - Prix exemple 2
Les ventilateurs vendus sur Conforama.fr et Laredoute.fr.

 

Comme lors des soldes de cet hiver ou du dernier Black Friday, nous avons également pu constater des fausses promotions lors du premier jour des soldes. Le ventilateur Honeywell HYF260E4 Tour QuietSet est ainsi vendu avec une ristourne de 25 % (71,50 € à la place de 94,99 €) sur Amazon, mais ce produit coûte le même prix (71-72 €) chez 7 autres e-commerçants depuis 1 mois.

Ventilateur vendu sur Amazon
La fausse promotion sur le ventilateur vendu sur Amazon.

 

ÉVOLUTION DES PRIX DES CLIMATISEURS ET DES VENTILATEURS ENTRE LE 1ER ET LE 25 JUIN

De nombreux e-commerçants ont ainsi profité de l’annonce de la canicule pour augmenter leurs tarifs. Ceux des ventilateurs ont ainsi augmenté de 3 % en moyenne depuis le 1er juin, et ceux des climatiseurs de 6 % (1).

Evolution prix climatiseurs 2019
Evolution prix ventilateurs 2019

(1) Évolution calculée sur les prix de 2 343 ventilateurs et 625 climatiseurs vendus chez 25 e-commerçants entre le 1er et le 25 juin 2019.

Franck Attia

franckattia

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

 

30 juin 2019

Étiquetage nutritionnel Nestlé se rallie au Nutri-Score

Étiquetage nutritionnel

 

Nestlé se rallie au Nutri-Score

Après s’y être longtemps opposé, le groupe agroalimentaire Nestlé a annoncé son intention d’afficher le logo Nutri-Score sur ses produits d’ici deux ans. Un exercice de transparence dont se félicite l’UFC-Que Choisir.

 

Belle prise pour les tenants de l’étiquetage nutritionnel porté par la France ! Le géant suisse, numéro un mondial de l’agroalimentaire, a annoncé le 26 juin 2019 « la mise en place progressive » du logo aux cinq couleurs sur ses marques : Nesquik, Chocapic, KitKat, Mousline, Maggi, Herta, Buitoni, Nuts, La Laitière, etc. Une annonce d’autant plus significative que le groupe s’était longtemps opposé à ce système d’étiquetage, lui préférant un système concurrent, baptisé Evolved Nutrition Label (ENL), mais aussi parce que ses produits sont loin d’être tous classés A (vert). Nestlé en est conscient, précisant que l’objectif n’est pas d’être « vert » partout, mais de devenir le mieux-disant de sa catégorie de produits.

L’UFC-Que Choisir se félicite de l’annonce de Nestlé, d’autant plus que c’est un acteur majeur aux niveaux européen et mondial. Cette décision du groupe suisse « montre que le Nutri-Score n’a pas pour objet d’interdire ou de stigmatiser les produits les plus riches, mais d’informer le consommateur et de l’aider dans la composition d’une alimentation équilibrée quotidienne » selon l’association.

Néanmoins, si le Nutri-Score est le système officiel dans trois pays de l’UE (France, Belgique et Espagne), il n’est toujours pas obligatoire, la réglementation européenne ne l’autorisant pas. Et dans tous les autres États membres, ce n’est qu’un système d’étiquetage nutritionnel parmi d’autres. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir appelle Nestlé à soutenir et à signer la pétition européenne portée avec les associations de consommateurs de 6 autres pays membres. Cette pétition demande à la Commission de rendre le Nutri-Score obligatoire au niveau européen(1).

L’UFC-Que Choisir demande maintenant la même « transparence » de la part des autres multinationales de l’agroalimentaire, membres d’une alliance informelle baptisée les « Big Six » et comportant, outre Nestlé, les groupes The Coca-Cola Company, PepsiCo, Mars, Mondelēz et Unilever.

(1) Les données (nom, prénom, coordonnées, etc.) demandées lors de la signature de la pétition sont exigées par la législation européenne, cette initiative s’inscrivant dans un cadre officiel réglementé. Ces informations sont hébergées sur le site sécurisé de l’Union européenne, et aucun transfert de données n’a lieu vers l’UFC-Que Choisir ni aucune autre association porteuse de la pétition.

Elsa Casalegno

30 juin 2019

Tests de l’été Des problèmes sur 20 % des produits

Tests de l’été

 

Des problèmes sur 20 % des produits

Dans le numéro de juillet-août de Que Choisir,actuellement en vente, près de 20 % des produits testés (antimoustiques, crèmes solaires enfants, sièges auto…) posent des problèmes à des degrés divers. Revue de détail.

 

Le numéro d’été de Que Choisir est traditionnellement riche en tests comparatifs. Et celui de cette année (n582) ne déroge pas à la règle. Crèmes solaires pour enfants, produits antimoustiques, huiles d’olive ou encore sièges auto sont quelques-uns des tests au sommaire de ce numéro.

Au total, Que Choisir a envoyé au laboratoire 128 produits. Et une fois les diverses analyses et manipulations effectuées, 25 ont posé un problème, soit un taux de 19,5 %, ce qui est plutôt élevé et… rare, si on se réfère aux taux habituellement constatés !

Dans le détail, sur une sélection de 18 sièges auto, un modèle « tous âges » est à éviter. En cause, différents défauts (par exemple, la sangle centrale du harnais s’est détachée à la suite des chocs subis) qui le rendent vraiment peu sûr.

Côté crèmes solaires pour enfants, 4 (sur 20) ont été déclassées parce qu’elles ne filtrent pas assez les UVA. Et il s’agit des 4 références bio du test…

Concernant les 23 dispositifs antimoustiques, le bilan est très mauvais : 10 références se sont révélées inefficaces (1 piège, 2 répulsifs ambiants, 3 bracelets et 4 sprays). C’est ennuyeux, à l’heure où le moustique tigre poursuit son inexorable progression sur tout le territoire.

Avec certains barbecues, le risque d’accident est réel. Si les 14 appareils à gaz, à charbon ou électriques (qui coûtent de 70 à 500 €) de notre essai comparatif peuvent être utilisés sereinement, ce n’est pas le cas des modèles basiques vendus moins de 20 €. En général sans marque, ils présentent de réels dangers. Par exemple, la peinture recouvrant leurs parois peut s’enflammer.

Enfin, avec les huiles d’olive, des références ont été épinglées non parce qu’elles menacent la santé du consommateur mais parce qu’elles le trompent ! Sur les 25 huiles « vierge extra » analysées, 5 ont été déclassées. Fragilité des olives utilisées, assemblage mal maîtrisé, mauvaises manipulations ou conditions de transport sont les raisons qui peuvent expliquer pourquoi ces produits n’avaient finalement rien… « d’extra » !

Arnaud de Blauwe

30 juin 2019

Homéopathie Le déremboursement est préconisé

Homéopathie

 

Le déremboursement est préconisé

Un an après la tribune de 124 médecins dénonçant la prise en charge de spécialités homéopathiques par l’Assurance maladie, la Haute Autorité de santé, saisie par la ministre de la Santé, vient de publier un avis s’opposant au maintien du remboursement.

Très attendu mais peu surprenant : ce vendredi 28 juin, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu public son avis sur les médicaments homéopathiques remboursables. Verdict : faute de preuves scientifiques d’efficacité, le déremboursement est préconisé. La balle est maintenant dans le camp des politiques. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a laissé entendre qu’elle se conformerait à l’avis de la HAS, mais sans précipitation. Bercy aura sans doute son mot à dire, un des laboratoires, Boiron, employant de nombreux salariés sur le territoire français. Jusqu’alors, dans l’histoire des avis rendus par la HAS, seul celui sur les produits de désensibilisation n’a pas été suivi.

Le positionnement de la HAS était très attendu, car il concerne des médicaments vraiment particuliers. L’homéopathie est en effet un sujet de débat très vif entre ses détracteurs et ses partisans. Mais surtout, ces produits bénéficiaient jusque-là d’un régime d’exception tout à fait unique dans le domaine du médicament : ils étaient pris en charge sans que les fabricants aient jamais eu à communiquer aux autorités de santé leur balance bénéfices/risques. En saisissant la HAS et en demandant une évaluation selon les critères habituels, la ministre de la Santé a rompu avec cette tradition bien française.

Parmi 1 000 études recensées, la HAS en a sélectionné 37 jugées recevables. De là, elle a évalué l’efficacité de l’homéopathie à partir de 24 symptômes comme le mal de tête, les diarrhées de l’enfant ou encore la rhinite allergique. Ses conclusions sont sans surprise : la balance bénéfices/risques, quand elle est établie, est insuffisante pour justifier la prise en charge nationale. « Il y a deux sortes d’études, a noté Mathilde Grande, cheffe du service de l’évaluation des médicaments, lors de la conférence de presse : les unes qui aboutissaient à une absence d’efficacité par rapport à un placebo ; les autres qui montraient une petite différence mais comportaient des biais méthodologiques. »

Certes, les risques sont minimes avec les granules d’homéopathie. L’absence de substance active détectable met les patients à l’abri d’interactions ou d’effets indésirables ou majeurs. Mais les bénéfices manquent à l’appel : les produits homéopathiques n’ont pas démontré une efficacité supérieure à celle d’un placebo. L’éventuel danger avec l’homéopathie, c’est donc la « perte de chance » qui menacerait les personnes reportant une prise en charge adéquate en raison de leur préférence pour cette médecine douce. En cas d’infection, par exemple, prendre un produit homéopathique quand un antibiotique serait indiqué peut retarder ou compromettre la guérison. Tout en assurant de son respect celles et ceux qui utilisent l’homéopathie, Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, a d’ailleurs insisté sur ce point : « Le recours à l’homéopathie ne doit pas retarder les soins nécessaires, notamment dans les maladies sévères. »

PAS SEULEMENT UNE QUESTION D’ÉCONOMIE

Le déremboursement de l’homéopathie entraînerait une économie réelle, mais pas énorme. En 2018, l’Assurance maladie a remboursé 126,8 millions d’euros de produits homéopathiques (selon l’AFP). Cette somme est importante en soi, mais représente une toute petite fraction du remboursement des médicaments qui se chiffre en milliards d’euros.

Le déremboursement entraînerait-il, au contraire, une inflation des dépenses, via un report vers des spécialités plus chères et plus nocives ? Pas sûr, car les personnes qui se soignent avec de l’homéopathie, déjà en partie à leurs frais, y sont profondément attachées. Environ 40 % des ventes d’homéopathie se font déjà hors remboursement. De plus, cette hypothèse part du principe qu’un médicament est toujours nécessaire. Or, dans de nombreuses situations – comme des troubles symptomatiques, infections bénignes, problèmes de sommeil, petites plaies et bosses, etc. – un médicament, homéopathique ou non, n’est souvent pas recommandé. Ce qu’a d’ailleurs rappelé la présidente de la HAS. Et si un médicament est nécessaire, autant en prendre un dont l’efficacité est suffisamment établie. En ce sens, le déremboursement relève plutôt d’une rationalisation des soins.

Anne-Sophie Stamane

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Perrine Vennetier

30 juin 2019

Monsieur Cuisine Connect de Lidl Un robot cuiseur trop discret

Monsieur Cuisine Connect de Lidl

 

Un robot cuiseur trop discret

Victime de son succès, le robot cuiseur Monsieur Cuisine Connect vendu exclusivement par Lidl est aujourd’hui quasiment introuvable. Bien que l’enseigne de supermarché low cost ait l’obligation légale d’assurer la disponibilité de son produit, notre enquête sur le terrain montre que le robot se fait trop rare dans les rayons.

 

Panique au supermarché ! Lundi 3 juin au matin, c’était la foire d’empoigne dans la plupart des 1 494 magasins Lidl de France. Une bérézina causée par la sortie du Monsieur Cuisine Connect. Ce robot cuiseur commercialisé par l’enseigne sous sa marque Silvercrest est vendu 359 €, soit trois fois moins cher que la plupart de ses concurrents, comme le Thermomix TM6 de Vorwerk. L’offre a attiré les foules et nombre de clients sont repartis bredouilles.

CRÉER L’ATTENTE : UNE TECHNIQUE BIEN RODÉE PAR LIDL

Pour assurer la sortie de ce robot connecté qui succède au Monsieur Cuisine Plus, Lidl s’est en effet appuyé sur son mode opératoire habituel : un prix attractif et une date de sortie unique pour toute la France, annoncée à l’avance, créant une forte attente autour du produit. Une technique déjà utilisée pour la plupart des appareils de petit électroménager vendus sous sa marque Silvercrest : machine à coudreextracteur de jus ou encore des produits alimentaires de luxe (comme le caviarau moment des fêtes). Mais alors que Lidl propose généralement un stock de produits limité, s’appuyant sur le principe du « premier arrivé, premier servi », l’enseigne s’est engagée auprès de la Direction générale de la concurrence (DGCCRF) à assurer la disponibilité de ce produit durant 15 semaines dans 200 magasins au moins, dont la liste est disponible sur le site de la marque (1). Cette obligation légale est liée à la promotion du produit dans 200 spots à la télé et son non-respect peut entraîner une amende.

visuel monsieur cuisine connect lidl disponibilite
Le robot cuiseur de Lidl quand il était disponible en magasin.

NOTRE ENQUÊTE MONTRE UNE DISPONIBILITÉ INSUFFISANTE

Problème, malgré son caractère obligatoire, le réassort laisse à désirer et le produit est loin d’être disponible dans l’ensemble du réseau, comme le montre notre enquête sur le terrain !

Du 18 au 24 juin, l’UFC-Que Choisir a vérifié si l’enseigne de hard-discount tenait son engagement. Le réseau d’enquêteurs de l’association s’est rendu dans 171 magasins répartis sur 47 départements métropolitains pour vérifier la disponibilité du robot Monsieur Cuisine Connect.

Sur les 171 magasins visités, seuls 9 proposaient des robots au moment de notre passage, soit 5,3 % des sites visités. Loin des 13 % de réassort promis (200 magasins sur les 1 494 du réseau). Dans les magasins réapprovisionnés, 3 exemplaires étaient en général disponibles.

Mais même dans les magasins listés par l’enseigne comme assurant une continuité de vente, le bilan est maigre. Seul 28 % des lieux visités par nos enquêteurs avaient effectivement des robots en rayon au moment de notre visite.

Contacté par nos soins, Lidl France assure avoir été surpris par l’engouement autour du Monsieur Cuisine Connect. « Aujourd’hui [jeudi 27 juin, NDLR], nous avons reçu un nouvel arrivage de robots et organisons un réassort quotidien en priorité dans les 200 supermarchés de la liste », déclare l’enseigne qui précise également qu’elle régule les achats : « Les ventes de Monsieur Cuisine Connect étaient initialement limitées à 5 par personne, elles sont maintenant limitées à 1 par personne. » Une initiative bienvenue pour limiter la spéculation alors que le robot à peine sorti se revend déjà en moyenne 50 à 100 € plus cher que son prix neuf sur les sites d’occasion, signe que l’engouement pour les robots de cuisine n’est pas prêt de s’arrêter !

(1) Disponible sur https://www.lidl.fr/statics/lidl-offering-fr/ds_doc/Liste_Magasins_Spot_TV_avril(1).pdf

Marie-Noëlle Delaby

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

30 juin 2019

CETA… Haut risques !

CETA…

 

Haut risques !

Vous avez dit « urgence écologique » ; « Acte II du quinquennat » ? Loin des belles annonces gouvernementales de ces dernières semaines, il est en train de se « rejouer » un bien triste film pour la cause écologique et consumériste : la ratification de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le CETA.

Après l’horrible TTIPP/TAFTA, fort heureusement suspendu (mais du fait de Donald TRUMP ?!) les fortes et légitimes craintes exprimées s’agissant de cet accord de libre-échange européano-canadien, à la balance bénéfices-risques déficitaire pour les consommateurs, avait abouti à la désignation d’une Commission d’experts par Emmanuel MACRON… Or, loin des discours feutrés des commissions Théodule, ce rapport avait également largement épinglé la teneur de cet accord, et dégonflé les belles promesses gouvernementales autour de celui-ci… « Le grand absent c’est le climat » ont ainsi souligné les experts, pointant même que cet accord remettait en cause les objectifs de l’accord de… Paris ! De même, les experts, relayant les craintes des ONG, ont souligné l’absence aussi criante qu’alarmante, dans le texte, du principe de précaution… d’autant que la logique américaine (la « certitude raisonnable du risque ») est aux antipodes de ce dernier !

Ajoutez à cela une cour d’investissement qualifiée « d’inutile » par les experts qui soulignent que « rien ne permet de garantir que les futures dispositions environnementales / sanitaires ne seront pas attaquées devant cette juridiction », et vous avez presque tous les ingrédients exigés par les lobbys professionnels pour gonfler leurs recettes au détriment des consommateurs… Car oui, avec ce type d’accord qui prévoit une coopération réglementaire, il est vraiment à craindre un nivellement par le bas du degré de sécurité et du niveau de protection des consommateurs européens…

Après ne pas avoir empêché l’entrée en vigueur provisoire du CETA, comme nous le réclamions avec 50 autres ONG, le gouvernement entend profiter de la torpeur estivale pour le faire ratifier par les parlementaires. Un projet de loi doit être discuté, le 3 juillet, en Conseil de Ministres, avant un examen rapide à l’Assemblée et au Sénat dans les quinze jours qui suivent… Les parlementaires comprendront-ils que cet accord est particulièrement inquiétant, entendront-ils l’appel de la société civile à ne pas le ratifier ? Comptez sur l’UFC-Que Choisir pour leur rappeler que « CETA…haut risques » !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

25 juin 2019

Climatiseurs mobiles Des évolutions techniques intéressantes

Climatiseurs mobiles

 

Des évolutions techniques intéressantes

Un nouvel été chaud s’annonce : il devrait être plus chaud que la moyenne, selon les prévisions saisonnières de Météo France. De quoi booster les ventes de climatiseurs mobiles. De nouvelles technologies plus pratiques et moins néfastes pour l’environnement font leur apparition.

Avec la multiplication des étés suffocants, les climatiseurs s’invitent de plus en plus dans les foyers français. Et alors qu’une vague de chaleur est prévue en début de semaine prochaine sur tout le territoire avant une vague d’orages, vous serez peut-être tenté de vous équiper d’un climatiseur mobile. Notre test comparatif est là pour vous aider à faire le bon choix. Mais attention aux prix qui augmentent au même rythme que le mercure : chaque année, des revendeurs n’hésitent pas à gonfler leur marge lorsque les consommateurs se ruent en magasin. Attention aussi aux fausses promesses des « cubes rafraîchisseurs » vendus une cinquantaine d’euros : notre prise en main, l’été dernier, montre que leur qualité laisse franchement à désirer. Si l’achat d’un climatiseur vous rebute, préférez, pour un budget moindre que ces « cubes », un simple ventilateur.

 

DES APPAREILS « IN & OUT » POUR LIMITER LE BRUIT

Face à l’explosion du marché, les fabricants rivalisent d’innovations pour attirer les consommateurs. Dernière en date : les appareils « in & out » (« intérieur & extérieur ») qui permettent de placer son climatiseur mobile à l’extérieur du logement pour ne pas en subir le bruit. Certains modèles permettent en quelques manipulations de positionner le tube d’extraction d’air chaud à la place de la grille de sortie d’air frais, puis de le raccorder à la pièce pour y souffler l’air refroidi. Nous avons testé le Suntec Transform dans sa configuration extérieure. La pièce a été refroidie deux fois plus rapidement. À l’instar des splits mobiles, ces modèles nécessitent d’avoir une place dédiée (balcon, terrasse…), et leur niveau sonore risque de gêner les voisins. Mais face à la volonté des consommateurs d’acheter des appareils peu bruyants (malheureusement, tous les climatiseurs mobiles le sont), gageons que les produits de ce genre se développeront dans les années à venir.

visuel suntec transform
C’est ce modèle de Suntec que nous avons testé dans sa configuration extérieure.

UN NOUVEAU GAZ MOINS POLLUANT

Dans un contexte de réchauffement climatique, l’acquisition de ce type d’appareil, très énergivore, peut sembler paradoxale. Selon un rapport publié en mai 2018 par l’Agence inter­nationale de l’énergie, les émissions de dioxyde de carbone liées à la climatisation devraient même doubler d’ici à 2050. Mais, en cas de canicule, difficile pour les personnes fragiles, comme les seniors, de s’en passer. Heureusement, les fabricants font des efforts… pour se démarquer de leurs concurrents, mais aussi sous la pression de la réglementation, avec des systèmes moins gourmands. Outre l’étiquette énergétique, qui les incite à diminuer la consommation électrique, un règlement européen (n° 842/2006/CE) leur impose de ­réduire leurs émissions de certains gaz à effet de serre fluorés (gaz réfrigérants). Le R410A, qui a un très fort impact environnemental, est progressivement remplacé par le R290, dont l’empreinte est moin­dre, et par le R32 sur lequel travaillent certaines marques. Au moment de choisir un climatiseur, privilégiez des modèles utilisant ces gaz.

Morgan Bourven

morganBrv

25 juin 2019

Apple HomeKit Que vaut le système de surveillance d’Apple ?

Apple HomeKit

 

Que vaut le système de surveillance d’Apple ?

Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un système d’alarme, HomeKit assure pouvoir sécuriser une habitation. Nous avons testé cette solution proposée par le géant américain Apple afin de nous faire une idée de son efficacité.

 

Il ne comporte pas de boîtier relié à une box, n’est pas vendu en magasin et n’est raccordé à aucune société de télésurveillance. Pourtant, le service HomeKit d’Apple assure lui aussi pouvoir protéger un logement. Sa spécificité : il s’appuie sur une application baptisée « Maison » (Home). Présente d’office sur les derniers smartphones et tablettes d’Apple et disponible sur l’Apple Watch ainsi que sur l’Apple TV, l’appli Maison permet de gérer des dizaines d’équipements connectés : des prises électriques, des ampoules, des systèmes d’ouverture de volets, des détecteurs de fumée ou d’inondation, mais aussi des capteurs d’ouverture, des détecteurs de mouvement, des caméras, etc. Et grâce à Siri, le système de reconnaissance vocale présent dans les iPhone, les iPad et dans l’assistant vocal HomePod, il est possible de commander le système à la voix. Pratique, intuitif et, au final, plutôt efficace à en croire le laboratoire à qui nous l’avons confié. Malheureusement, le système présente des failles.

 

UNE LISTE D’ÉQUIPEMENTS LIMITÉE

Si l’application Maison est gratuite, il faut, pour que le système fonctionne, acquérir des accessoires « compatibles HomeKit » dont la liste est disponible sur le site d’Apple. La sélection est pour le moins restreinte. Ainsi, pour la partie sécurité, on a le choix entre deux caméras extérieures (la Circle 2 de Logitech à 199,95 € ou la Presence de Netatmo à 299,95 €), des contacteurs et des détecteurs de mouvement de la marque EVE (vendus respectivement 39,95 et 49,95 € pièce) ou encore la caméra intérieure Omna 180 HD de D-Link à 129,95 €. En revanche, certains équipements importants sont absents. C’est le cas par exemple de la sirène d’extérieur. Il est possible d’installer un modèle quelconque sur une prise compatible HomeKit, mais dans ce cas, celle-ci ne sera pas reconnue en tant que sirène. Pour notre part, nous avons testé le dispositif avec un détecteur EVE Door & Window, un détecteur de mouvement EVE Motion et la caméra Netatmo Welcome. Nous avons également acheté le HomePod d’Apple afin de tester la commande à la voix.

visuel apple homekit elements
Les différents accessoires utilisés pour notre test.

UNE INSTALLATION QUI DEMANDE QUELQUES CONNAISSANCES

De l’avis de nos experts, configurer HomeKit n’est pas à la portée de tous. Le système d’alarme d’Apple nécessite d’être un minimum à l’aise avec l’informatique et de maîtriser les termes techniques de base.

Avant toute chose, il faut désigner un « concentrateur », c’est-à-dire un appareil de marque Apple qui devra rester allumé jour et nuit et ne pas quitter le logement. Il sera chargé de maintenir la liaison entre les accessoires et d’appliquer les scénarios prédéfinis par l’utilisateur dans l’application Maison. Il peut s’agir d’un HomePod, d’une Apple TV ou d’un iPad doté de la dernière version d’iOS. Pour notre test, nous avons utilisé l’assistant vocal HomePod comme concentrateur. L’installer en tant que concentrateur ne nous a pas posé de problème. Il nous a suffi de lancer l’application Maison et de nous laisser guider. Utiliser un autre appareil comme concentrateur peut en revanche nécessiter quelques manipulations supplémentaires.

Une fois le concentrateur configuré, il faut y appairer les différents accessoires. Le processus ne présente pas de difficulté majeure. Il suffit de scanner le QR code présent sur l’objet et de suivre les indications de l’appli. En cas de difficulté, il peut toutefois être nécessaire de télécharger l’application fournie par le fabricant de l’accessoire, généralement plus bavarde en explications.

Dernière étape et pas des moindres : définir les différents scénarios. Il revient en effet à l’utilisateur d’indiquer au système ce qu’il doit faire en fonction de l’instruction qu’il reçoit. Il peut s’agir par exemple d’allumer une prise connectée sur laquelle est branchée la sirène et de lancer l’enregistrement de la caméra lorsqu’un capteur émet une alerte ou bien encore de mettre les capteurs en veille quand le système est activé. Il est aussi possible d’introduire des temporisations afin que l’alarme s’éteigne automatiquement au bout d’un certain temps ou encore de rédiger les commandes qui serviront à déclencher par la voix les actions qui en découlent (par exemple, le fait de dire « Active l’alarme » pour mettre les capteurs en alerte). S’il n’est pas très compliqué, le processus demande un peu de logique et de patience afin de s’assurer que tout fonctionne correctement et qu’aucun scénario n’a été oublié.

apple homepod
L’assistant vocal Homepod d’Apple.

UN USAGE AU QUOTIDIEN QUI NE POSE PAS DE SOUCI

Une fois configuré, HomeKit est plutôt simple à utiliser. Il suffit de prononcer la commande pré-enregistrée pour que le concentrateur effectue la tâche qui y est associée. Attention néanmoins à bien se souvenir des commandes précises et à faire en sorte que celles-ci ne soient pas trop évidentes de manière à ce qu’un cambrioleur ne puisse pas les deviner et ainsi désactiver l’alarme. Toutes les actions peuvent également être commandées sans la voix, directement depuis l’application Home. Les notifications reçues en cas d’intrusion sont claires et facilement compréhensibles. En revanche, tout se passe via l’application Maison. Aucun e-mail ni SMS n’est envoyé. Il faut donc se trouver dans une zone couverte au minimum en 3G pour recevoir les alertes. Le fait qu’HomeKit intègre le geofencing est un bon point. Ce service qui fait en sorte que le système s’active ou se désactive automatiquement dès que l’utilisateur (ou plus exactement son smartphone) s’approche ou s’éloigne de son domicile est un vrai plus. En revanche, des options intéressantes proposées par certains accessoires ne sont pas gérées par l’application, à l’image du mode privé de la caméra Netatmo qui peut être activé ou désactivé depuis l’application Netatmo, mais pas depuis l’application HomeKit.

 

UNE AUTOPROTECTION INSUFFISANTE

En fait, le plus gros défaut d’HomeKit, c’est la faiblesse de ses systèmes d’autoprotection. En cas de déconnexion de la caméra, par exemple, l’utilisateur reçoit une alerte mais n’a plus la possibilité d’accéder aux images. En effet, dans ce cas, les vidéos sont enregistrées uniquement sur la carte SD fournie avec la caméra. Elles ne pourront être consultées à distance qu’une fois la connexion rétablie. Pourtant, des systèmes alternatifs existent, notamment grâce au stockage des images dans le cloud. En cas de coupure d’électricité ou de connexion à Internet, c’est encore pire : le système n’émettra même pas d’alerte. Dommage.

 

NOTRE AVIS

Si HomeKit est capable d’assurer un certain niveau de protection du logement, il ne permet pas de remplacer un vrai système d’alarme. Son installation fastidieuse le destine aux utilisateurs aguerris et son autoprotection faiblarde limite considérablement son efficacité. Au final, HomeKit doit surtout être vu comme un système domotique au sens large proposant un service de protection du logement.

Cyril Brosset

Aissam Haddad

Rédacteur technique

25 juin 2019

Homéopathie De l’alcool dans des gouttes pour enfants

Homéopathie

 

De l’alcool dans des gouttes pour enfants

Les médicaments homéopathiques sont réputés inoffensifs. Attention cependant : certains, y compris parmi ceux utilisables chez l’enfant, contiennent un peu d’alcool. C’est le cas du L72 des laboratoires Lehning, destiné à lutter contre les troubles du sommeil.

 

Viendrait-il aujourd’hui à l’idée d’un parent de donner de l’alcool à son enfant pour qu’il dorme mieux ? C’est pourtant possible grâce aux gouttes homéopathiques L72 des laboratoires Lehning, destinées à soigner les troubles du sommeil. L’homéopathie, au-delà du débat sur son efficacité, est pourtant réputée inoffensive ! En l’occurrence, le L72 affiche comme excipient à effet notoire l’éthanol, c’est-à-dire de l’alcool éthylique, le même que celui présent dans les boissons alcoolisées. Or ces gouttes sont destinées non seulement aux adultes, mais également aux enfants de plus de 30 mois. Le plus étonnant est que, malgré cette composition, elles viennent de passer sur la liste des médicaments en vente libre. Jusqu’alors, il fallait une ordonnance pour l’obtenir.

Bien sûr, les 85 mg d’éthanol contenus dans les 10 gouttes à donner chaque soir avant le coucher (pendant 5 jours maximum) sont anecdotiques, et ne sont certainement pas de nature à enivrer ou intoxiquer un petit. Cela représente une quantité de bière équivalente à une demi-pipette de sérum physiologique. Mais dans un contexte où l’impératif est d’éviter tout contact des enfants avec l’alcool, il vaut mieux, en tant que parent, être averti et savoir à quoi s’en tenir. En outre, l’ingestion accidentelle de la bouteille entière n’est jamais totalement exclue. Enfin, sachant que l’efficacité sur le sommeil du L72 n’est pas établie, il semble vraiment superflu d’exposer un enfant à une dose d’alcool, aussi petite soit-elle.

Il faut également être vigilant si d’autres médicaments contenant de l’éthanol sont administrés. Car le L72 n’est pas le seul concerné. De nombreux produits relevant de l’homéopathie, de la phytothérapie ou de la pharmacopée classique l’utilisent pour les formes liquides, qu’il s’agisse de sirops ou de gouttes. On peut notamment citer le Stodal, sirop homéopathique pour la toux commercialisé par les laboratoires Boiron, qui peut être donné aux enfants. Les sirops Néo-codion Nourrissons, Phénergan (en arrêt de commercialisation, mais les familles peuvent en avoir dans leur pharmacie), Rhinathiol Prométhazine et Tussipax (réservé aux plus de 12 ans) affichent également un peu d’éthanol.

Anne-Sophie Stamane

25 juin 2019

Abonné ou adhérent ?

Abonné ou adhérent ?

Une précision suite à une confusion fréquemment observée lors des permanences : les abonnés au journal QUE CHOISIR  reçoivent mensuellement la revue et peuvent poser quatre questions par an au téléphone au service juridique de la fédération à Paris.Pour vous abonner : http://abonnement.quechoisir.org/

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Nous ne sommes ni des professionnels, ni un service public.  Nous aidons nos adhérents à régler leurs litiges dans la mesure de nos moyens qui sont ceux d’une association (dont les conseillers sont des bénévoles dévoués) et non ceux d’un cabinet d’avocat ou d’un service public.
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Dans tous ces secteurs de la consommation, nos bénévoles peuvent vous conseiller avant votre achat  et vous aider à régler vos litiges avec les professionnels. (Garantie – Service après vente – Défaut d’information – Erreur professionnelle – Résiliation  etc..)

Logement – Copropriété – Immobilier – Construction – Travaux – Rénovation –  Assurance – Banque et Organismes de crédit –  Surendettement –  Autos – Motos – Caravanes – Mobile home – Bateaux –  Alimentation –  Services Marchands –  Professions Juridiques (Avocats – Huissiers – Notaires – Agences immobilières – Syndics) – Tourisme – Voyage – Loisirs – Villégiature – Energie – Eau – Assainissement – Déchets – Environnement –  Administration –  Opérateurs de Télécommunication – Fournisseurs d’Accès à Internet – Santé – Médecine – Hygiène

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24 juin 2019

Épilation à la lumière pulsée Les dermatologues veulent conserver le monopole

Épilation à la lumière pulsée

 

Les dermatologues veulent conserver le monopole

Actuellement réservée aux médecins, l’épilation à la lumière pulsée pourrait être autorisée aux esthéticiennes. C’est en tout cas ce que prévoit un décret encore à l’état de projet. Mais le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) s’oppose farouchement à une telle mesure. Selon cet organisme, cette pratique devrait rester dans le giron des médecins. Décryptons leurs arguments.

 

Autoriser les esthéticiennes à pratiquer l’épilation à la lumière intense pulsée (IPL) ? Pas question ! Chez les dermatologues, une levée de boucliers a accueilli le projet de décret en ce sens, envoyé aux différentes parties pour recueillir leurs opinions. Le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) s’est publiquement opposé à une telle ouverture. Les esthéticiennes n’auraient pas la formation en santé nécessaire pour manipuler avec sécurité ces appareils.

Les risques associés à la pratique de l’épilation IPL sont au cœur des inquiétudes des dermatologues. Les appareils manipulés, expliquent-ils, ont une action profonde sur les cellules de la peau. Leur usage doit donc être précédé d’un diagnostic de la peau. « Il doit être réalisé au préalable et tout au long du traitement, précise le Dr Anne Bellut, dermatologue et secrétaire générale du conseil d’administration du SNDV. Si un médecin voit une lésion de type mélanome, il ne passera pas l’appareil dessus. » De fait, les esthéticiennes ne sont pas formées à reconnaître de telles lésions. Sans précaution, un cancer de la peau pourrait donc être ignoré, estiment les dermatologues.

Le principe est le suivant : la lumière est absorbée par le sombre (la mélanine) – normalement le poil. Son énergie est dirigée jusqu’à sa zone de croissance, qui brûle. Mais les appareils ne distinguent pas un poil d’une autre tache sombre sur la peau. « Il existe un risque de brûler des lésions graves, comme un mélanome, et d’en dénaturer l’aspect, avance le Dr Anne Bellut. La lésion pourra alors être masquée, donc continuer de se développer. » Consulter un spécialiste avant chaque séance est hors de question : ce serait bien trop coûteux pour la Sécurité sociale.

 

UN RISQUE TRÈS EXAGÉRÉ

Y a-t-il vraiment de tels risques qu’il faille réserver l’IPL aux dermatologues ? Cette épilation n’est pas anodine, il faut bien l’avouer. La Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) se sont toutes deux penchées sur le sujet (1). Parmi les effets secondaires légers, elles recensent inflammations locales et transitoires, modifications de la pigmentation de la peau, brûlures légères… Mais des incidents plus graves peuvent survenir (brûlure profonde, atteintes oculaires, cicatrices, etc.).

Le Pr Gérard Lorette, dermatologue au CHU de Tours, a dirigé le groupe de travail de l’Anses sur les épilateurs au laser et à la lumière pulsée. « On a trouvé très peu d’incidents liés à l’épilation à la lumière pulsée ou au laser », tempère-t-il. Il existe toutefois des contre-indications dont il faut être informé, car elles peuvent favoriser l’apparition d’effets secondaires (voir encadré). « Si une formation spécifique est mise en place, il faudrait qu’elle précise quand diriger le client vers le dermatologue », indique ce spécialiste.

Pour autant, les dermatologues se montrent très alarmistes quand ils évoquent un risque de cancer masqué par l’épilation IPL. « On n’a pas trouvé d’étude qui montre que ces appareils rendent maligne une tumeur cutanée ou la transforment. Le risque théorique est minime », tranche le Pr Lorette. Une solution a d’ailleurs été évoquée : couvrir les grains de beauté et autres tâches avant tout acte d’épilation.

 

CONTRÔLE POUR TOUS

La défense du monopole des médecins semble d’autant plus déplacée qu’eux-mêmes ne respectent pas le cadre à la lettre. « Un certain nombre de médecins font effectuer des actes d’épilation par un ou plusieurs collaborateurs non médecins, en leur absence, ce qui est non conforme à la législation », note l’Anses dans son avis de 2016. Par ailleurs, seuls les médecins peuvent manier les appareils d’épilation IPL mais « la pratique de ces actes n’est pas conditionnée par l’exigence d’une formation préalable », indique l’Anses. Plusieurs professionnels les manient ainsi sans avoir été formés par le fabricant. L’Agence avait donc conclu que remettre de l’ordre dans la législation était nécessaire.

« Il faut un contrôle pour les dermatologues et les esthéticiennes, une formation obligatoire pour chaque type d’appareil, et un suivi du matériel, qui peut se dérégler, conclut le Pr Gérard Lorette, personnellement favorable à une ouverture de la pratique aux esthéticiennes. Si la formation des non-médecins se fait sous l’égide des dermatologues, c’est tout à fait positif. La question, c’est de poser la bonne indication. Appuyer sur un bouton pour épiler, ça n’est pas un problème. »

Cette formation fait justement partie des reproches émis par le SNDV. « On parle d’une formation de quelques heures qui rendra autonome des personnes n’ayant aucune formation en santé, alors que les paramédicaux continueront de travailler sous la responsabilité d’un médecin », conteste le Dr Anne Bellut. En réalité, le volume horaire de cette formation n’a pas été détaillé. On sait, en revanche, qu’elle comportera un volet sur le risque sanitaire, sur la pratique, les effets biologiques du laser et les règles de sécurité à suivre. Et qu’il faudra la renouveler tous les cinq ans.

LES CONTRE-INDICATIONS À L’ÉPILATION À LA LUMIÈRE PULSÉE

Les contre-indications à l’épilation à la lumière pulsée sont fixées par les centres eux-mêmes. Peu de données solides permettent de savoir si elles sont fondées ou non.

Contre-indications absolues : mineur de moins de 15 ans, personne non coopérative, maladie de peau aggravée par les UV (ex. : lupus), infection cutanée active (ex. : herpès, staphylocoque).

Contre-indications relatives : cicatrices chéloïdes, coupures superficielles, médicaments photosensibilisants, psoriasis, vitiligo, historique d’herpès, peau foncée.

Contre-indications non évaluées mais appliquées par certains centres : maladies provoquant un déficit immunitaire, diabète, maladies dermatologiques chroniques, allergies cutanées, troubles cardiaques ou de la coagulation, grossesse, trouble hormonal.

 

(1) Avis sur les lampes à lumière pulsée utilisées pour l’épilation, Commission de la sécurité des consommateurs, 2014.
Avis de l’Anses sur les épilateurs au laser et à la lumière pulsée, décembre 2016.

Audrey Vaugrente

22 juin 2019

Alimentation Trop de phosphates pour les plus jeunes et les plus fragiles

Alimentation

 

Trop de phosphates pour les plus jeunes et les plus fragiles

Alors que l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de réévaluer l’innocuité des phosphates dans l’alimentation, ses experts mettent en garde contre une exposition – via l’alimentation générale et les additifs – qui dépasserait les niveaux recommandés, en particulier chez les plus jeunes consommateurs.

 

Forme de phosphore, les phosphates sont des nutriments essentiels. Naturellement présents dans l’organisme, ils sont indispensables au métabolisme énergétique, au squelette en association avec le calcium, ou encore à nos membranes cellulaires. Mais en toxicologie tout est affaire de dosage et en excès, les phosphates entraînent des perturbations de l’absorption des autres minéraux, des risques de calcification rénale et des troubles du rythme cardiaque. C’est pourquoi l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a pour mission d’évaluer régulièrement les potentiels dangers liés à leur présence dans notre alimentation. Car nombre de produits en contiennent, intrinsèquement ou via des ajouts.

La levure de bière, le fromage, le poisson et la viande ou les fruits à coques en sont naturellement bien pourvus mais nous y sommes également exposés via leur utilisation en tant qu’additifs (E338 à E341, E343, E450 à E452). Ces derniers sont en effet autorisés dans 108 applications alimentaires, notamment en tant qu’émulsifiants ou antioxydants, et pour 65 familles d’aliments différentes. Certains d’entre eux peuvent être utilisés dans des aliments pour nourrissons et jeunes enfants.

→ Notre classement des additifs alimentaires

 

DES ADDITIFS AUTORISÉS DANS PLUS DE 100 APPLICATIONS

À l’occasion de sa récente réévaluation de l’innocuité des phosphates, rendue publique le 12 juin, l’Efsa a calculé une dose journalière acceptable (DJA) en phosphates. Soit la quantité de ces composés, pour l’ensemble des apports provenant de sources naturelles ou d’additifs alimentaires, qui peut être consommée quotidiennement pendant toute la durée d’une vie sans risque pour la santé. Établie à 40 mg par kilo de poids corporel et par jour et exprimée en phosphore, elle correspond par exemple à un apport de 2,8 grammes de phosphore par jour pour un adulte moyen pesant 70 kg.

Mais, toujours selon cette étude, les apports moyens dépasseraient cette dose admissible chez les enfants et certains adolescents. « Nous avons estimé que l’exposition alimentaire aux phosphates pourrait dépasser la nouvelle DJA chez les nourrissons et les enfants ayant un apport moyen en phosphates dans leur alimentation. C’est également le cas pour les adolescents ayant un régime alimentaire riche en phosphates », explique ainsi le Dr Maged Younes, président du groupe scientifique de l’Efsa sur les additifs alimentaires et les arômes (groupe FAF). Le rapport précise que les principaux effets délétères liés à cette surexposition ont été observés sur les reins, mais pas sur le cœur.

Il est à noter que les adultes souffrant de déficit de la fonction rénale (estimés à 10 % de la population) sont également jugés à risque, même en deçà des DJA établies qui ne tiennent pas compte de cette population spécifique.

 

COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES : DU PHOSPHATE EN VEUX-TU EN VOILÀ

Dans leur rapport, les scientifiques de l’Efsa rappellent également qu’il n’existe pas de dose limite réglementaire des phosphates dans les compléments alimentaires. Actuellement, ces nutriments y sont utilisés selon le principe quantum satis, c’est-à-dire autant que nécessaire pour obtenir l’effet désiré. Mais gare au cumul ! Les experts de l’Efsa considèrent que chez les individus de plus de 3 ans qui consomment régulièrement de tels compléments, l’exposition alimentaire pourrait atteindre des niveaux dangereux pour la fonction rénale.

En conséquence, l’agence appelle à l’introduction de limites maximales autorisées de phosphates dans ce type de suppléments.

 

DES KEBABS À LA SAUCE PHOSPHATE

Pour rappel, les additifs à base de phosphates avaient d’ores et déjà fait la une des journaux fin 2017. Interdite depuis 2008 dans les préparations de viande, leur utilisation dans ce pan de l’agroalimentaire profitait jusqu’alors d’un certain flou réglementaire. À la faveur de dérogations, les additifs phosphatés étaient notamment admis dans la charcuterie. Et bien que rien ne les y autorise, les industriels les utilisaient également dans les broches de kebabs comme liant pour les morceaux de viande et pour homogénéiser la cuisson. Afin de clarifier la situation, la Commission européenne a donc proposé en décembre 2017 d’autoriser cette pratique malgré l’opposition de nombreux députés en raison des risques potentiels pour la santé et de l’absence de nécessité technologique réelle. Malheureusement, l’objection parlementaire a échoué à trois voix près et l’utilisation des phosphates dans la viande de kebab est désormais officiellement approuvée.

Alors que le phosphore est largement présent de manière naturelle dans notre alimentation, les additifs alimentaires à base de phosphates représentent 6 à 30 % de l’apport total moyen. Les catégories alimentaires nous exposant le plus à ces additifs étant les produits de boulangerie et de pâtisserie, les fromages industriels, les produits à base de viande et les sucres et sirops.

Les résultats de l’Efsa sont en cohérence avec l’évaluation de notre guide des additifs alimentaires, qui classe cette famille en orange (peu recommandable). Des conclusions qui rappellent la nécessité de réduire les niveaux d’emploi des phosphates en tant qu’additifs alimentaires pour stopper les apports inutiles, voire dangereux !

Marie-Noëlle Delaby

Cécile Lelasseux

Rédactrice technique

Claire Garnier

Rédactrice technique

22 juin 2019

Cryptomonnaies Facebook annonce la création de la libra

Cryptomonnaies

 

Facebook annonce la création de la libra

Le réseau social américain vient d’annoncer la création de sa filiale Calibra, dédiée à la libra. Cette monnaie virtuelle vise à faciliter et rendre accessibles au monde entier les transactions financières. Mais ce vernis humaniste cache-t-il une énième opportunité de collecter des données ?

 

Facebook a annoncé, le 18 juin, la création d’une nouvelle filiale, Calibra, spécialement conçue pour accueillir la libra, une cryptomonnaie qui devrait voir le jour au premier semestre 2020. L’émergence de cet écosystème monétaire vise à « démocratiser l’accès aux services financiers », selon le réseau social. Accessible depuis les applications Messenger, Whatsapp et Calibra, ce service permet de changer n’importe quelle devise du monde en libra. Chaque utilisateur pourra ensuite payer ou échanger avec cette cryptomonnaie. Cette dernière s’appuie sur la technologie de la blockchain, un protocole informatique open source (ouvert à tous) qui valide et enregistre toutes les transactions effectuées. La libra sera gérée par l’association du même nom, chargée de « guide[r] l’évolution de l’écosystème ». Surtout, cette nouvelle devise virtuelle (près de 2 000 cryptomonnaies existent aujourd’hui dans le monde) bénéficie de soutiens colossaux. Les membres fondateurs annoncés (services de paiement, marketplaces, télécommunications, fonds d’investissement, blockchains et ONG), avec lesquels libra s’associe, sont aujourd’hui 28. Des noms tels que Mastercard, Paypal, Uber ou encore Vodafone laissent augurer un déploiement de grande ampleur et un accès facilité, que ne connaissent pas les cryptomonnaies actuelles. D’ici à la sortie de la libra, Facebook vise 100 membres fondateurs.

Non contrôlée par une autorité financière, et donc non adossée à une monnaie légale, la libra ne sera cependant pas sujette aux fortes fluctuations, selon Facebook, grâce à sa réserve d’actifs à faible volatilité : « Bien que la valeur de la libra fluctue avec le temps (comme toute monnaie), elle est conçue pour conserver sa valeur afin que les utilisateurs puissent compter sur elle pour leurs besoins financiers quotidiens. » Un aspect qui la différencie des autres cryptomonnaies, à commencer par le bitcoin, dont les fluctuations du cours sont parfois vertigineuses.

Concrètement, ses utilisateurs pourront envoyer de l’argent à leurs proches « en quelques clics » quand les transferts de fonds, notamment d’un pays à un autre, sont aujourd’hui complexes et chers. Ils pourront également effectuer des paiements chez les commerçants, en ligne ou en magasin, qui acceptent cette monnaie d’échange. Calibra indique qu’elle « veillera à ce que les frais de transaction soient peu coûteux et transparents. […] Cependant, certains partenaires locaux qui facilitent l’échange de fonds ou le versement/retrait peuvent facturer des frais. »

LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES, UN SUJET D’INQUIÉTUDE

À voir si ces promesses seront tenues. Et, point crucial à l’heure où Facebook vient de se faire condamner pour opacité et collecte systématique des données personnelles : qu’en sera-t-il du traitement des informations financières ? Sur ce point, le flou demeure. Le livre blanc dédié au projet promet « la séparation des données sociales et des données financières », c’est-à-dire qu’une transaction avec la libra ne serait pas rattachée à un compte Facebook. Mais les exceptions sont nombreuses : sécurité, conformité légale, mais aussi « faciliter et améliorer l’expérience produit de Calibra, commercialiser les produits et services » ou encore utiliser les données clients « dans le cadre de projets liés à l’inclusion financière et aux opportunités économiques ». Voilà qui mériterait d’être clarifié et détaillé. Manuel Valente, directeur de recherche chez Coinhouse, établissement d’accompagnement à l’investissement dans les cryptomonnaies, salue certains aspects de l’initiative, qui va permettre d’accélérer les paiements : « Aujourd’hui, il y a une place pour un moyen de paiement rapide, sécurisé et électronique. C’est vers cela que Facebook s’oriente. » Mais il ne se fait pas d’illusion sur le traitement des informations personnelles : « La collecte de données, c’est le cœur du business de Facebook, qui ne disposait pas des habitudes de paiement. Avec la libra, en plus de savoir où le consommateur est allé, il va savoir combien il a dépensé. » Une aubaine, selon lui, pour toujours mieux cibler ses publicités.

QUE PENSENT LES AUTORITÉS FINANCIÈRES DE LA LIBRA ?

La création de la cryptomonnaie Facebook, notamment soutenue par des acteurs du marché des moyens de paiement importants, pourrait agiter le secteur bancaire. Va-t-elle redorer le blason des cryptomonnaies, pour l’instant très mal accueillies par les banquiers traditionnels ? Si l’Autorité des marchés financiers (AMF) se refuse pour l’instant à tout commentaire sur le sujet, la Banque de France indique que le gouvernement se penche sur le sujet. Elle fait part d’une lettre envoyée le 19 juin, soit le lendemain de l’annonce de Facebook, par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à Benoît Cœuré, économiste français et membre du directoire de la Banque centrale européenne. L’objectif : l’ouverture d’un groupe de travail sur les cryptomonnaies stables, à l’instar du projet libra, avec la production d’un rapport de conclusion, et ce dans le cadre du G7 dont la France tient la présidence jusqu’à la fin de l’année 2019. Au programme notamment : mise en application du système, connaissance du client, lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, protection du consommateur…

Marie Bourdellès

22 juin 2019

Fruits et légumes Les dessous peu ragoûtants des ventes sauvages

Fruits et légumes

 

Les dessous peu ragoûtants des ventes sauvages

Les ventes au déballage de fruits et légumes se multiplient sur le bord des routes. Face au non-respect de la loi, la prudence est de mise.

 

Après avoir passé l’hiver dans le sud de la France à vendre des oranges d’Espagne, ils migrent en été vers les zones côtières et touristiques, avec leurs cageots de melons, pastèques, cerises ou pêches. « Ils », ce sont les vendeurs dits « au déballage », qui installent leurs tréteaux sur des parkings ou le bord des routes. Leur nombre a explosé ces dernières années. « Dans l’agglomération de Bergerac, nous nous sommes retrouvés avec 14 vendeurs d’oranges, dénonce Sébastien Héraud, maraîcher en Dordogne. Nous avons suivi leurs camions jusqu’au marché de gros de Mercabarna, à Barcelone. Ils s’approvisionnent en fruits déclassés, destinés à l’agroalimentaire, qu’ils achètent 11 centimes le kilo et revendent 1,20 €. » Francisation de denrées étrangères, absence d’hygiène, dumping social… Les griefs des professionnels sont nombreux, mais rares sont les maraîchers et marchands de primeurs prêts à témoigner : « Certains ont été menacés ou ont vu leur magasin saccagé après s’être exprimés », explique Florian Bèze, animateur de la section fruits et légumes du syndicat Coordination rurale. Il met en avant les risques sanitaires de ces produits, « dont on ne sait dans quelles conditions ils ont été cultivés », vendus sans respecter la chaîne du froid, à hauteur des pots d’échappement et, parfois, posés à même le sol.

La pratique de la vente au déballage est légale, à condition de suivre certaines règles (lire encadré). Mais les contrôles sont trop rares, selon la profession. « À Agen (47), il y a deux vendeurs d’oranges à 600 mètres des bureaux des services de la répression des fraudes, avec des cageots par terre et sans affichage de prix, s’étrangle Sébastien Héraud. Nous ne comprenons pas ce laxisme. Si nous faisions pareil, nous aurions fermé boutique depuis longtemps. » Son activité de vente directe à la ferme, elle, est inspectée tous les ans… Et même lorsqu’il y a contrôle, « les sanctions ne sont pas dissuasives », observe Christel Teyssèdre, marchande de primeurs à Prayssac (46) et présidente de la fédération Saveurs commerce. L’amende encourue, en cas de vente ne respectant pas la durée légale, s’élève à 1 500 €. « Les contrevenants, qui n’acceptent que du cash, paient et continuent comme si de rien n’était », regrette-t-elle.

 

TUER LE VER DANS LE FRUIT

Pour Florian Bèze, l’une des solutions serait « que les contrôles ne portent pas sur les vendeurs mais sur les sociétés qui les approvisionnent ». Très structurées, elles multiplient les implantations et font travailler les vendeurs sous le statut d’auto­entrepreneur, souvent dans des conditions difficiles. « Il s’agit d’un fonctionnement semi-mafieux », alertent les professionnels. Ils ne demandent pas l’interdiction des ventes au déballage mais un redoublement des contrôles de la répression des fraudes et de l’inspection du travail. Fin 2018, lors du débat sur la loi Agriculture et Alimentation, les fédérations ont réclamé le renforcement des pouvoirs des maires, avec un amendement qui leur aurait permis de refuser l’installation des vendeurs au déballage sur leur commune. Il a été rejeté. Et « la loi Alimentation n’a rien changé », déplore Florian Bèze.

CE QUE DIT LA LOI

Les ventes au déballage sont soumises à une déclaration préalable à la mairie et à l’Administration, avec les dates de début et de fin. Elles ne peuvent pas durer plus de deux mois par année civile sur un même emplacement ou dans un même arrondissement. Si la surface occupée se trouve sur le domaine public, une demande d’autorisation doit être adressée et une redevance d’occupation, payée.

Morgan Bourven

20 juin 2019

Crèmes solaires Les faire soi-même, une fausse bonne idée

Crèmes solaires

 

Les faire soi-même, une fausse bonne idée

La vogue des cosmétiques à faire soi-même prospère, les réseaux sociaux en sont le reflet. Mais ces produits ne sont pas toujours efficaces et lorsqu’il s’agit de crèmes solaires, c’est la santé, et surtout celle des enfants, qui est en jeu.

 

La cosmétique maison est à la mode. Parée de toutes les vertus, elle ne tient pas toujours ses promesses. Parallèlement aux entreprises qui prospèrent sur cette tendance, comme Aroma-Zoneen France, certaines consommatrices se lancent dans des mélanges qui n’obéissent qu’à leur inspiration. Et comme pour la cuisine, les réseaux sociaux sont devenus un lieu privilégié d’échange de recettes.

Une équipe de chercheurs américains a étudié ce qui se disait sur Pinterest au sujet des crèmes solaires à faire soi-même. L’enjeu est important car l’utilisation d’un produit solaire inefficace est un facteur de risque de cancer de la peau. Or les chercheurs ont découvert que les conseils donnés n’étaient pas des plus fiables. Pour qu’une crème soit suffisamment protectrice, son indice doit être de 30 au minimum, or les ingrédients conseillés dans de nombreuses recettes sont bien loin d’atteindre ce seuil. L’huile de coco, par exemple, parvient péniblement à 7 ; le beurre de karité et l’huile de lavande affichent plutôt un indice autour de 6. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rappelé à plusieurs reprises que l’huile de karanja ne pouvait être considérée comme filtre solaire contrairement à la réputation que lui ont faite les adeptes de la cosmétique maison.

Quant aux filtres minéraux largement utilisés par les industriels et parfois conseillés sur Pinterest, oxyde de zinc et dioxyde de titane, ils doivent être présents en quantité suffisante et correctement incorporés à une formulation qui leur permette d’être bien répartis dans la crème et absorbés par la peau, faute de quoi ils perdent leur efficacité, soulignent les chercheurs. Bref, n’est pas formulateur cosmétique qui veut. C’est d’ailleurs ce qu’admet Aroma-Zone sur son site : « Dans les produits solaires commerciaux, les oxydes utilisés ont des tailles de particules et des modes de dispersion très particuliers pour garantir l’effet protecteur adéquat. Ce ne sera pas le cas d’un produit « maison » et sans tests spécifiques, il est impossible d’évaluer la capacité de protection de votre crème (pas de SPF garanti – facteur de protection solaire) et nous vous recommandons donc prudence et modération dans vos expositions au soleil. »

Le constat que nous faisons au fil des essais comparatifs de crèmes solaires, c’est qu’il semble difficile de se passer de filtres chimiques pour obtenir une crème solaire efficace : encore une fois, les produits bio obtiennent de mauvais résultats dans notre dernier test de crèmes solaires pour enfants concernant la protection contre les UVA. Or les UVA sont plus sournois que les UVB puisqu’ils sont facteurs de risque de cancer mais sans provoquer de coups de soleil. On peut ainsi se croire protégé par une crème qui ne jouera son rôle que contre les UVB.

Pour choisir une crème qui protège efficacement de ces deux types d’UV et ne contienne pas d’ingrédient indésirable, reportez-vous à notre dernier test. Il s’agit de produits pour enfants mais ils sont adaptés à toute la famille.

Fabienne Maleysson

20 juin 2019

Moustiques L’inexorable progression du moustique tigre

Moustiques

 

L’inexorable progression du moustique tigre

S’il n’était encore implanté que dans 20 départements il y a 5 ans, essentiellement dans le grand Sud, le moustique tigre en occupe déjà 51 en ce début d’été 2019. Explications et conseils.

 

La progression du moustique tigre est très impressionnante, les cartes le prouvent, mais permettent aussi de relativiser. Dès que sa présence est confirmée dans une commune ou, pour les grandes métropoles, dans un arrondissement, tout le département passe en rouge, même s’il en est indemne à 95 %, voire plus. Cependant, tant que tous les alentours d’habitats ne seront pas asséchés l’été, il est certain qu’il poursuivra sa conquête du territoire.

Que Choisir a donc testé toute une panoplie de produits et de parades pour s’en protéger. Entre les répulsifs classiques en spray, les bracelets répulsifs, les dispositifs et les applis à ultrasons, les répulsifs d’ambiance, les insecticides et depuis peu, les pièges à moustiques, l’offre est vaste. Mais nos résultats de test le démontrent, tous ces produits ne se valent pas. Gare aux fausses solutions qui donnent l’illusion d’être protégé sans pour autant préserver des piqûres.

Même à supposer qu’on parvienne à s’en protéger grâce aux produits efficaces, il est important de freiner l’expansion du moustique tigre. C’est lui, en effet, qui est responsable des épidémies de dengue et de chikungunya dans les zones tropicales. Le risque a beau être limité et sous contrôle dans l’Hexagone, moins il y en a, mieux c’est.

Dès qu’on pense avoir affaire à lui dans une zone qui n’est pas encore colonisée, il est important de le photographier pour signaler sa présence en envoyant la photo au portail officiel de signalement. Si c’est bien lui, hors secteur où il est déjà bien implanté, l’Entente interdépartementale de démoustication (EID) procédera à la démoustication.

Ce site est le seul qui soit utile. Celui de Vigilance moustiques est nettement plus connu puisqu’il fait le buzz tous les ans grâce à de nombreux médias, mais il renvoie sur le site commercial de Manouka pour vendre un maximum de produits antimoustiques. Lui transmettre une photo ne sert à rien, il n’a pas de spécialistes de la démoustication.

 

L’INEXORABLE PROGRESSION DU MOUSTIQUE TIGRE EN FRANCE

L’inexorable progression du moustique tigre

Élisabeth Chesnais

20 juin 2019

Netflix Les tarifs augmentent à nouveau et augmenteront encore

Netflix

 

Les tarifs augmentent à nouveau et augmenteront encore

Depuis son arrivée en France en 2014, Netflix avait déjà augmenté ses tarifs en 2017. Deux ans plus tard, le leader mondial du streaming vidéo procède à nouveau à une hausse du prix de ses offres d’abonnement. Ou comment appâter le public avec des prix raisonnables pour ensuite les augmenter régulièrement.

 

Qui se souvient des tarifs de Netflix lors de son lancement en France en 2014 ? Les 3 formules de la plateforme de SVOD (vidéo à la demande sur abonnement) étaient alors commercialisées 7,99 €(forfait « Essentiel » avec streaming sur 1 écran), 9,99 € (forfait « Standard » qui permet de regarder les programmes sur 2 écrans en qualité haute définition) et 11,99 € (forfait « Premium » pour 4 écrans et qualité ultra haute définition). Après la hausse de 2017, les tarifs pour visionner séries et films passent dès ce 20 juin pour les nouveaux abonnés à :

  • forfait « Essentiel » : 7,99 € (pas de changement)
  • forfait « Standard » : 11,99 €
  • forfait « Premium » : 15,99 €

Cette hausse des tarifs sera également effective d’ici quelques semaines pour les quelque 5 millions d’abonnés à Netflix en France.

Avec cette nouvelle hausse des tarifs se confirme une tendance forte de la part des services par abonnement (Netflix mais aussi Spotify, Deezer, BeIn Sport…) : une fois les utilisateurs habitués à ces nouveaux usages à des prix abordables (autour de 10 €), il leur faudra se résoudre à subir des augmentations substantielles à intervalles réguliers. L’offre « Premium » de Netflix a ainsi augmenté de plus de 33 % entre 2014 et 2019, loin, très loin des prix de l’inflation sur cette période (+4,1 % d’inflation entre mai 2014 et mai 2019).

Détail des différentes offres de Netflix en date du 20 juin 2019

tableau tarifs netflix 2019

Source : Netflix

Franck Attia

20 juin 2019

Barbecues pas chers Miniprix, maxirisques

Barbecues pas chers

 

Miniprix, maxirisques

À l’approche de l’été, des magasins spécialisés dans les articles à bas coût vendent des barbecues, généralement des modèles à très bas prix sans marque. Pour savoir ce qu’ils valaient, nous en avons testé cinq. Et les résultats sont inquiétants.

 

Débourser moins de 20 € pour un barbecue à charbon, c’est possible. Il suffit de se rendre dans une solderie ou chez un hard discounter. Dès le début du printemps, les chaînes de magasins spécialisés dans les articles à bas coûts en proposent. Il s’agit le plus souvent de modèles sans nom fabriqués dans des pays lointains, notamment la Chine, et vendus par lots. Mais que valent ces barbecues premier prix ? Et surtout, peut-on leur faire confiance ? Pour le savoir, nous en avons acheté cinq vendus en avril dernier chez Action, Lidl, La Foir’Fouille, Gifi et Électrodépôt à des prix variant entre 6,98 et 19,89 €. Puis nous les avons fait tester par notre laboratoire.

Au final, pas de miracle. Comme on pouvait s’y attendre, tous ces barbecues sont on ne peut plus basiques. Ils sont généralement livrés sans aucun équipement spécifique (pas de couvercle, pas de crochet, pas de tablette, sauf le modèle Lidl), offrent des surfaces de cuisson très réduites (oubliez-les pour les grandes tablées !) et, au vu de la fragilité des matériaux utilisés, il ne faut pas compter s’en servir plus d’un été.

DES BARBECUES QUI PRENNENT FEU

Mais surtout, ils sont dangereux. Plusieurs d’entre eux se sont révélés instables, un comble pour des appareils pouvant atteindre plusieurs centaines de degrés. Ils sont aussi très bas, obligeant l’utilisateur à se baisser et mettant les braises incandescentes à la portée des jeunes enfants. Quant aux grilles fournies, elles sont très souples et les poignées souvent trop courtes, augmentant les risques de se brûler. Pire encore, notre laboratoire a constaté que ces barbecues étaient particulièrement inflammables. Quel que soit le modèle, il a suffi d’une bonne flambée pour que le feu attaque la peinture qui recouvre les parois verticales et que celles-ci s’enflamment à leur tour. Bref, aussi bien pour des raisons pratiques que pour des questions de sécurité, les barbecues à moins de 20 € sont à éviter absolument.

Les modèles de notre test de barbecues sont certes vendus bien plus chers, mais ils ne s’avèrent pas dangereux.

 

barbecues moins de 20 euros dangereux
Les 5 barbecues utilisés lors de notre test (de gauche à droite achetés chez Électrodépôt, La Foir’Fouille, Action, Lidl et Gifi).

Cyril Brosset

Gabrielle Théry

20 juin 2019

Garantie des produits Que faire en cas de refus du vendeur ou du fabricant

Garantie des produits

 

Que faire en cas de refus du vendeur ou du fabricant

Vous êtes nombreux à rencontrer des difficultés pour obtenir la prise en charge d’une panne qui peut toucher un de vos appareils (téléphone, ordinateur…). Vous pouvez essuyer un refus de la part du vendeur de l’appareil, celui-ci vous renvoyant vers le fabricant. Vous pouvez aussi être confronté à un refus de prise en charge du fabricant. Ce dernier peut notamment refuser la prise en charge de la panne en invoquant la présence d’un choc à l’origine de celle-ci. Que vous souhaitiez obtenir la prise en charge effective par le vendeur ou que vous souhaitiez contester le refus de prise en charge du fabricant, des recours existent. Nos conseils.

 

Lorsque vous achetez un produit neuf, si une panne survient dans un délai de 2 ans suivant la prise de possession du bien, vous bénéficiez de la garantie légale de conformité. Il s’agit d’une garantie très favorable au consommateur qui permet d’obtenir notamment la réparation de la panne ou le remplacement de votre produit, et cela gratuitement.

LE VENDEUR NE DOIT PAS VOUS RENVOYER VERS LE FABRICANT

Le vendeur est responsable à votre égard si la panne est survenue dans les 2 ans suivant votre achat, plus précisément la délivrance de votre produit. Exigez de lui la prise en charge de la panne dans le cadre de la garantie légale de conformité par lettre, idéalement recommandée avec accusé de réception. Deux lettres types sont d’ailleurs à votre disposition selon que vous avez contacté le vendeur pour une prise en charge il y a moins ou plus de 30 jours :

LE VENDEUR EST PRÉSUMÉ RESPONSABLE JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE

Au titre de la garantie légale de conformité, le vendeur est présumé responsable pour toute panne se manifestant dans un délai de 2 ans. Il ne peut refuser la prise en charge de la panne qu’en prouvant que celle-ci est liée à votre utilisation du produit. Ainsi, tant qu’une expertise contradictoire (en votre présence ou en la présence d’une personne chargée de vous représenter) n’a pas permis de prouver votre responsabilité, le vendeur vous doit la garantie légale de conformité.

N’hésitez pas à lui adresser une demande de prise en charge de la panne dans le cadre de la garantie légale de conformité via notre lettre type, idéalement recommandée avec accusé de réception.

Pour obtenir plus de détails sur la garantie légale de conformité, n’hésitez pas à consulter notre outil sur les garanties.

VOUS SOUHAITEZ MALGRÉ TOUT VOUS ADRESSER AU FABRICANT

Le fabricant du produit peut lui aussi être contacté pour obtenir une prise en charge de la panne. Au préalable, il vous faut néanmoins vous assurer que vous bénéficiez bien d’une garantie fabricant. Si vous bénéficiez d’une telle garantie, la prise en charge d’une panne est parfois plus difficile à obtenir. De nombreux cas de refus de prise en charge sont d’ailleurs recensés. Les motifs invoqués et la rédaction des réponses sont souvent les mêmes. Par exemple : « Suite à une étude approfondie par nos experts, il semblerait que votre téléviseur ait subi un choc, non pris en charge par la garantie… » ou encore « Après étude de votre dossier et des éléments transmis, nous sommes au regret de vous informer que la casse de produit, dans le respect de nos conditions générales de garantie, n’est pas couverte par la garantie constructeur ». Toutefois, des éléments vous permettent de contester un refus de prise en charge opposé par le fabricant.

  • Vérifiez votre contrat de garantie

Chaque fabricant peut prévoir des conditions de garantie spécifiques. Il est nécessaire de relire attentivement votre contrat de garantie fabricant afin de déterminer ce que vous pouvez demander ainsi que les modalités de fonctionnement de la garantie.

Pour faire jouer la garantie, il vous appartient de justifier que la panne que vous rencontrez est couverte par la garantie. Réciproquement, le fabricant ne pourra refuser la prise en charge qu’en établissant que la panne de votre produit est un cas d’exclusion, bien prévu par le contrat. Pour être valable, cette clause doit par ailleurs être rédigée de manière suffisamment claire. Elle ne doit pas non plus priver d’intérêt le contrat de garantie en étant trop restrictive.

Pour refuser la prise en charge de la panne, le fabricant vous oppose, par exemple, la présence d’un choc. Une clause d’exclusion des chocs doit donc être mentionnée très visiblement dans votre contrat.

  • Contestez la soi-disant étude approfondie

En outre, le fabricant peut vous opposer que ce choc a été constaté à partir d’une « étude approfondie » réalisée à partir de photos que vous avez transmises. Certaines limites sont à opposer au fabricant concernant la validité de cette « expertise » comme mode de preuve :

  • tout d’abord, un technicien d’un SAV n’est pas un expert indépendant. La question de son impartialité peut ainsi se poser. Il peut avoir été mandaté par le fabricant ou même être salarié de ce dernier ;
  • par ailleurs, l’expertise à distance à partir de photos, par exemple, reste une pratique peu encadrée. L’expertise à distance s’est surtout développée dans le secteur automobile au cours des dernières années. Sous l’impulsion des professionnels du secteur, réparateurs et experts, la pratique de l’expertise à distance a été organisée notamment par la mise en place d’un code de déontologie. Il autorise cette pratique à condition que cette dernière ne nuise pas à la qualité de mission de l’expert, dans le respect d’éventuelles « recommandations professionnelles ». Pourtant, même dans le secteur automobile, l’expertise à distance n’est pas utilisée dans tous les sinistres. De plus, en cas de désaccord des parties sur l’expertise, une expertise contradictoire est bien souvent organisée. Même dans un secteur où l’expertise à distance est encadrée, celle-ci conserve une portée limitée. Dans le domaine des biens high-tech et électroménagers, la pratique de l’expertise à distance n’est pas du tout encadrée. Sa portée est donc d’autant plus limitée ;
  • enfin, l’expertise à distance est une expertise non contradictoire. Or les juges ont précisé qu’une expertise non contradictoire réalisée à la demande d’une seule des parties peut constituer un mode de preuve valable seulement si d’autres éléments de preuves viennent l’appuyer (cass. ch. mixte, 28 septembre 2012, n11-18710). Ainsi, pour refuser la prise en charge, le fabricant doit prouver l’existence du choc et ses conséquences : la panne de votre produit. Mais la seule étude non contradictoire par un technicien d’un SAV ne constitue pas un mode de preuve suffisant. Elle devrait être étayée par d’autres éléments pour justifier valablement le refus du fabricant.

L’idéal, afin de s’assurer de l’origine de la panne, est de faire expertiser le produit en votre présence par un expert indépendant. Si vous souhaitez contester les résultats de l’étude approfondie, vous pouvez vous-même contacter un expert, notamment un expert agréé auprès des tribunaux. L’expertise sera alors à votre charge. Vous pouvez aussi contacter votre protection juridique, liée le plus souvent à une assurance habitation. En effet, certains contrats de protection juridique vous permettent de bénéficier d’un expert pris en charge par l’assurance.

Tant que le fabricant s’appuie uniquement sur le résultat de l’« étude approfondie », insistez auprès de lui en exigeant le respect de votre contrat de garantie. N’hésitez pas à lui adresser une demande de prise en charge par lettre, idéalement recommandée. Une lettre type est à votre disposition.

La panne se manifestant dans les 2 ans de la garantie légale de conformité, n’hésitez pas à l’invoquer auprès du vendeur. En effet, celle-ci est bien souvent plus facile à mettre en œuvre que la garantie fabricant.

20 juin 2019

Climatiseurs-ventilateurs Le frais au rendez-vous

Climatiseurs-ventilateurs

 

Le frais au rendez-vous

Les climatiseurs entrent dans les mœurs et dans les habitations. Si vous comptez vous équiper, tenez compte du lieu à climatiser, de vos habitudes et… de la météo de votre région. Si le climatiseur doit être fréquemment mis à contribution, mieux vaut opter pour un appareil fixe, de type « split ». Dans les régions plus tempérées, un climatiseur mobile monobloc pourra suffire. Les ventilateurs et rafraîchisseurs d’air sont, eux, bien moins efficaces. Notre guide d’achat vous permettra de choisir le climatiseur qui convient le plus à vos besoins, ou de vous équiper d’un déshumidificateur voire d’un simple ventilateur.

 

→ Test Que Choisir : Climatiseurs mobiles

EN RÉSUMÉ

  • À l’arrivée de l’été, les magasins connaissent une ruée sur les climatiseurs. Parfois, cela s’accompagne d’un coup de chaud sur les prix. À l’été 2015, nous avons ainsi repéré un climatiseur vendu 574 € en pleine canicule, contre 199 € quelques jours plus tôt… Comparez les prix entre les enseignes !
  • Il existe plusieurs types de climatiseur : votre choix se fera en fonction de vos besoins. Si vous souhaitez une installation permanente, tournez-vous vers les climatiseurs « split » fixes (plus chers, et qui nécessitent des travaux, mais plus efficaces). Sinon, un climatiseur mobilesuffit : « split » ou monobloc, cela dépendra de votre logement et de votre budget.
  • Les climatiseurs sont énergivores. Un appareil d’une puissance réfrigérante de 2 500 W (pour une pièce de 25 m2 environ) coûte, en électricité, environ 16 centimes d’euro par heure d’utilisation, soit près de 4 € par jour en fonctionnement continu.
  • Lors de nos tests, nous mesurons le niveau sonore avec le programme le plus silencieux, puis avec celui conseillé pour un usage quotidien et, enfin, à pleine puissance. Soyez prévenu : un climatiseur mobile silencieux, ça n’existe pas.

SPLIT, MOBILE, RÉVERSIBLE : QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE CLIMATISEUR ?

Climatiseur

Un climatiseur est une pompe à chaleur dont le fonctionnement ressemble à celui d’un réfrigérateur : le climatiseur aspire l’air de la pièce, le refroidit grâce à un compresseur et redistribue de l’air froid. La chaleur prélevée est rejetée à l’extérieur de la pièce via une gaine. Il s’agit donc d’un équipement frigorifique, capable de rafraîchir une pièce à la température demandée.

Qu’ils soient spécialistes en matière de climatisation (Carrier, Daikin, Airwell…) ou non (Panasonic, Samsung, Bosch…), les fabricants proposent les mêmes types de modèle. À vous de choisir selon vos besoins.

Les climatiseurs mobiles monoblocs

Les climatiseurs mobiles monoblocs sont parfaits pour apporter de la fraîcheur de manière occasionnelle. Ils sont faciles à installer, transportables d’une pièce à l’autre, et ce sont les moins chers (à partir de 300 €). Ils ont toutefois quelques inconvénients : ils sont encombrants, ils doivent être installés à proximité d’une ouverture (généralement une fenêtre entrebâillée) pour laisser passer le tuyau d’évacuation et ils sont bruyants (comparable à un réfrigérateur).

Climatiseur mobile monobloc
Climatiseur mobile monobloc

Les climatiseurs « split » mobiles

Les climatiseurs mobiles de type « split » sont composés de deux blocs (en anglais, split signifie « séparé ») : un condenseur extérieur qui permet d’évacuer l’air chaud, et une unité intérieure délivrant l’air frais. Cette unité est mobile, mais pas aussi simple à déplacer qu’un climatiseur monobloc puisqu’il faut à chaque fois trouver un rebord de fenêtre où installer le ventilateur. Les deux unités sont reliées par un tuyau de 4 cm de diamètre environ, qui peut passer par une fenêtre entrouverte ou un trou dans le mur. Les « split » mobiles ont l’avantage d’être moins bruyants, le moteur se situant à l’extérieur du logement, mais ils sont plus chers que les monoblocs (au-dessus de 700 €).

Le climatiseur « split » mobile
Climatiseur « split » mobile

Les climatiseurs « split » fixes

Les climatiseurs fixes de type « split » sont en deux parties, comme les climatiseurs mobiles « split », ils sont donc peu bruyants et efficaces. Prévoyez toutefois un coût d’au moins 1 000 € (hors frais d’installation), ainsi que des frais d’entretien. Renseignez-vous par ailleurs auprès de votre syndic de copropriété ou de votre mairie pour vérifier que l’installation d’une unité extérieure est autorisée. Si ce n’est pas le cas, vous devrez vous rabattre sur un climatiseur expulsant la chaleur par l’eau courante. Attention, car la facture risque de monter très vite !

Climatiseur fixe de type « split »
Climatiseur fixe de type « split »

Les climatiseurs « in & out »

Les climatiseurs « in & out » ont fait leur apparition sur le marché des monoblocs mobile. Installer son climatiseur mobile dehors pour ne pas en subir le bruit, c’est désormais possible. Certains modèles, dont les Equation et Suntec que nous avons testés, permettent en quelques manipulations de positionner le tube d’extraction d’air chaud à la place de la grille de sortie d’air frais, puis de le raccorder à la pièce pour y souffler l’air refroidi. Nous avons testé le modèle Klimatronic Transform de Suntec dans sa configuration extérieure. La pièce a été refroidie deux fois plus rapidement. Ses performances sont bien meilleures que lorsqu’il est placé à l’intérieur, l’appareil en fonctionnement dégageant de la chaleur pendant qu’il refroidit la pièce. Dehors, cette chaleur produite par le climatiseur n’a aucun impact sur la pièce ; le compresseur fonctionne moins et la consommation d’électricité est réduite. Le niveau sonore est aussi naturellement moins gênant. Pour plus de confort, un kit vendu séparément propose, à l’aide d’une télécommande, de piloter l’appareil de l’intérieur. Ce système a quand même quelques contraintes. Si son emplacement est mal choisi (par exemple, s’il est en plein soleil), il peut s’éteindre ou se mettre en position de sécurité dès que la température est trop élevée. Dans ce cas, il faudra le rentrer dans le logement le temps qu’il refroidisse. Et, à l’instar des « split » mobiles, ces modèles nécessitent d’avoir une place dédiée (balcon, terrasse) où leur niveau sonore risque de gêner les voisins. Gageons néanmoins que les produits de ce type se développeront dans les années à venir.

climatiseur in out
Il faut positionner le tube d’extraction d’air chaud à la place de la grille de sortie d’air frais, puis le raccorder à la pièce à refroidir.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN VENTILATEUR ET UN CLIMATISEUR ?

Les sites d’e-commerce et les fabricants sont parfois ambigus dans la dénomination de leurs appareils, et ils n’hésitent pas à proposer des « climatiseurs-ventilateurs » ou des « ventilateurs-rafraîchisseurs d’air ». Ces produits ont pourtant des modes de fonctionnement – et donc une efficacité – bien différents.

Contrairement au climatiseur, le ventilateur ne fait que brasser l’air, sans le refroidir. Il produit donc une sensation de fraîcheur lorsqu’il est allumé, mais celle-ci disparaît instantanément lorsque l’appareil est éteint.

Il existe quatre principaux types de ventilateur.

Les ventilateurs sur socle

Ce sont les plus petits et les plus basiques. La plupart coûtent moins d’une trentaine d’euros. Pour ce prix, ils ne peuvent répondre qu’à un besoin très ponctuel et localisé : ne pensez pas rafraîchir une pièce avec. Ils sont surtout utiles pour rafraîchir une personne, par exemple en étant posés sur un bureau. Les « brasseurs d’air » sont des ventilateurs sur socle d’une puissance importante, utilisés surtout par les professionnels (pour rafraîchir un atelier, par exemple).

Ventilateur

 

Les ventilateurs sur pied

Ils sont plus grands et peuvent donc rafraîchir plusieurs personnes en même temps, grâce à un flux plus important qu’un ventilateur sur socle. Contrairement aux ventilateurs de plafond, ceux sur pied ont l’avantage d’être mobiles.

climatiseur sur pied

Les ventilateurs de plafond

Ils ne posent pas de problème de stockage et peuvent atteindre une plus grande envergure, qui dépend de la taille de la pièce. Notons que certains ventilateurs de plafond peuvent changer de sens de rotation, ce qui peut s’avérer très pratique en hiver pour repousser la chaleur vers le bas et faire des économies de chauffage.

climatiseur plafond

Les ventilateurs en colonne

Vendus par des marques comme Rowenta ou Proline, ils diffusent de l’air frais sur une plus grande hauteur. Ils sont plus sophistiqués que les ventilateurs classiques mais souffrent du même problème : éloignez-vous du flux d’air ou éteignez-le, et son effet se dissipera totalement.

climatiseur colonne

Quelle que soit leur forme, les ventilateurs proposent parfois des options : télécommande, différentes vitesses, programmation, etc. Dyson a même développé des ventilateurs sans pales. Au-delà de l’argument de la sécurité (mais qui s’est déjà blessé avec les pales d’un ventilateur ?), cette innovation présente un avantage intéressant : sans pales, l’appareil est très silencieux.

climatiseur dyson sans pale
Deux ventilateurs sans pales de Dyson.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN RAFRAÎCHISSEUR ET UN CLIMATISEUR ?

Le rafraîchisseur d’air

À mi-chemin entre le ventilateur et le climatiseur, le rafraîchisseur d’air (également appelé refroidisseur d’air) n’utilise pas de liquide frigorigène. Il utilise le principe de refroidissement par évaporation. Concrètement, l’air chaud est aspiré et propulsé à travers un tampon humidifié en permanence, qui récupère la chaleur par évaporation. L’air refroidi est ensuite rejeté dans la pièce. Attention, une aération est nécessaire pour ne pas saturer la pièce en humidité.

Ces appareils sont en général moins chers que les climatiseurs. Ils existent en plusieurs formats, du plus petit (pour rafraîchir un simple bureau) au plus grand, pour les pièces très spacieuses. Contrairement au climatiseur, le rafraîchisseur d’air ne permet pas de régler la température de la pièce. Certains modèles proposent différentes options : purification d’air, ventilation, etc.

rafraichisseur air

Le cube rafraîchisseur

Depuis quelques années, les « cubes rafraîchisseurs » ont envahi les écrans de télévision, notamment les émissions de téléshopping, et les publicités sur Internet. Il s’agit de petits rafraîchisseurs vendus environ une cinquantaine d’euros, qui se déclinent sous de nombreuses marques (Arctic Cube, Arctic Air, Air Cooler, CoolAir, etc.) et promettent monts et merveilles. Nous en avons pris en main, et le constat est sévère : ces appareils sont une camelote à éviter. Non seulement leur pouvoir de rafraîchissement est très faible, mais en plus, leur qualité est médiocre et les fuites sont très fréquentes.

rafraichisseur air cube
Deux cubes rafraîchisseurs vendus environ 50 €.

CHAUFFAGE, DÉSHUMIDIFICATION, FILTRES : LES OPTIONS DISPONIBLES SUR LES CLIMATISEURS

Si tous les climatiseurs déshumidifient l’air, certains sont équipés d’une touche spécifique qui leur permet d’utiliser cette fonction indépendamment du refroidissement, voire de contrôler le degré d’humidité.

Idem pour le filtrage : si tous les climatiseurs purifient l’air, certains se disent capables de retenir les particules les plus fines et, parfois, de supprimer les odeurs. Le filtre des climatiseurs élimine la plupart des polluants dans la maison, avec des différences : le filtre au charbon actif est efficace contre les mauvaises odeurs, tandis que le filtre électrostatique est recommandé contre les poussières, les pollens et les bactéries. Pour être efficaces, les filtres doivent être nettoyés régulièrement.

Par ailleurs, certains climatiseurs réversibles sont capables de chauffer une pièce à moindre frais en récupérant les calories présentes dehors. Un système qui peut toutefois s’avérer insuffisant lorsque la température extérieure est trop basse. Pour y remédier, certains modèles sont munis d’une résistance. Une télécommande et une fonction « programmation » apportent aussi plus de confort.

 

COMMENT DÉTERMINER LA PUISSANCE D’UN CLIMATISEUR

Une fois le modèle choisi, encore faut-il déterminer sa puissance. Celle-ci dépend non seulement de la surface de la pièce à rafraîchir mais aussi du climat, de l’exposition, des sources de chaleur présentes, du nombre d’occupants, de la qualité de l’isolation, etc. La réalisation d’un bilan thermique est nécessaire, soit avec l’aide d’un professionnel, soit par soi-même, grâce aux bilans thermiques simplifiés que proposent certains fabricants. Un climatiseur sous-dimensionné fonctionnera en surrégime et consommera plus, pour une efficacité moyenne. Pour calculer la puissance nécessaire, il est conseillé de compter 100 W (0,1 kW) par mètre carré ou 45 W par mètre cube, en ajoutant 300 W par fenêtre. Pour une pièce de 20 m2 avec 2,50 m de hauteur sous plafond et une fenêtre, la puissance recommandée sera donc au minimum de 2 550 W (20 × 2,5 × 45 + 300). La puissance est parfois indiquée en BTU (British Thermal Unit), une unité de mesure britannique d’énergie. Un BTU équivaut à 0,3 W. Un climatiseur de 9 000 BTU représente donc 2,6 kW de puissance frigorifique.

Bien entendu, la puissance indiquée dépend de la nature de la pièce. Une chambre bien isolée de 20 m2 avec les volets fermés durant la journée sera plus facile à rafraîchir qu’une véranda orientée au sud…

Quelle puissance du climatiseur pour quelle pièce ?

Taille de la pièce Puissance nécessaire en watts Puissance nécessaire en BTU
10 m2, 1 fenêtre 1 425 W (1,42 kW) 4 862 BTU
15 m2, 1 fenêtre 1 987 W (1,98 kW) 6 779 BTU
20 m2, 1 fenêtre 2 550 W (2,55 kW) 8 700 BTU
40 m2, 2 fenêtres 5 100 W (5,10 kW) 17 400 BTU

 

À ALLUMER AVEC MODÉRATION

Gros consommateurs d’électricité et donc générateurs de pollution, les climatiseurs sont à utiliser avec modération. Lorsque vous allumez le vôtre, faites-le fonctionner en continu quitte à réduire légèrement sa puissance quand vous êtes absent. Bien isoler sa maison, garder les volets fermés le jour et aérer la nuit permet aussi de réduire la consommation d’énergie. Enfin, réglez votre climatiseur de façon à limiter l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur à 7 °C et suivez scrupuleusement les consignes d’entretien.

Heureusement, les fabricants font des efforts… pour se démarquer de leurs concurrents, mais aussi sous la pression de la réglementation, avec des appareils moins gourmands. Outre l’étiquette énergétique, qui les incite à diminuer la consommation électrique de leurs appareils, un règlement européen (842/2006) relatif aux gaz à effet de serre fluorés (gaz réfrigérants) leur impose de réduire l’impact de leurs produits sur ce critère. Le gaz R410A, qui a une très forte incidence sur le climat, est progressivement remplacé par le R290, dont l’empreinte est moindre, et par le R32 sur lequel travaillent certaines marques. Au moment de vous équiper, privilégiez donc des modèles utilisant ces fluides.

 

L’ENTRETIEN DU CLIMATISEUR

Le climatiseur brasse énormément d’air ; il peut dégrader la qualité de celui qu’on respire dans le logement, surtout si ses filtres sont encrassés ou empoussiérés. Il est essentiel de les nettoyer très souvent, et de les changer régulièrement. Il est tout aussi indispensable de dépoussiérer les bouches d’air à l’eau savonneuse.

Il n’existe pas d’obligation d’inspection ni de contrat d’entretien pour les climatiseurs grand public. Seuls les équipements d’une puissance supérieure à 12 kW ou contenant plus de 4 kg de fluide frigorigène sont concernés. Ce qui n’empêche pas les problèmes d’encrassement ou de fuite de gaz. Faire vérifier sa clim par un professionnel tous les 2 ans est une sage précaution, d’une part pour qu’elle fonctionne correctement, d’autre part en raison des risques de fuite de fluides frigorigènes, qui sont de redoutables gaz à effet de serre contribuant fortement au réchauffement climatique.

Pour garder un appareil monobloc efficace le plus longtemps possible, il convient d’effectuer régulièrement un nettoyage des filtres. Ils peuvent être brossés ou nettoyés à l’eau savonneuse quand le matériau le permet. Pensez aussi à dépoussiérer régulièrement l’appareil, en passant l’aspirateur au niveau des grilles d’aération, et à vider régulièrement le bac à condensat (qui récupère l’humidité absorbée).

filtre climatiseur
Les filtres d’un climatiseur à nettoyer régulièrement.
→ Test Que Choisir : Climatiseurs mobiles

Morgan Bourven

18 juin 2019

Miel A quand une vraie traçabilité ?

Miel

 

A quand une vraie traçabilité ?

Rare avancée à avoir été obtenue dans le cadre de la loi Alimentation, l’affichage obligatoire du pays d’origine pour le miel, réclamé par l’UFC-Que Choisir et l’Union nationale des apiculteurs (UNAF),  a été retoqué par le Conseil Constitutionnel…

 

Etant un cavalier législatif… la majorité avait décidé de le « remettre en selle » via une proposition de loi mais la discussion de ce texte tarde… Plusieurs autres Etats membres (Grèce, Italie, Espagne) ont déjà avancé sur le sujet.

Qu’attendent les pouvoirs publics français pour faire de même alors que près de 90% des consommateurs pensent à tort consommer du miel français alors que 80% du miel est importé, principalement de Chine, d’Ukraine ou d’Argentine, et que les tests de l’association, mais aussi ceux de l’administration, ont souligné que bon nombre de ces miels étaient frelatés…

Le salut viendra-t-il d’un décret gouvernemental ? Il se dit que la DGCCRF travaillerait sur un décret rendant obligatoire cette traçabilité. Reste à en avoir l’assurance et surtout connaître la teneur de ce texte… Une véritable transparence exige l’apposition des pays d’origine en toute lettre (pour éviter les sigles confusants comme CH : Chine ? Suisse ?), et, en cas de miels mélangés, l’ordre d’importance, avec, comme l’envisage l’Espagne, les pourcentages d’incorporation. Avec l’UNAF, on entend bien obtenir ces avancées « dard-dard » !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

18 juin 2019

SFAM L’heure de la réparation a sonné

SFAM

 

L’heure de la réparation a sonné

L’assureur spécialisé en téléphonie mobile, cible de très nombreuses plaintes depuis 2 ans, vient d’être condamné à verser une amende de quelque 10 millions d’euros et à rembourser les victimes.

 

Il aura fallu attendre des mois et plusieurs centaines voire plusieurs milliers de plaintes, mais la SFAM va devoir payer. L’assureur spécialisé en téléphonie mobile vient d’écoper de la part de la Répression des fraudes (DGCCRF) et du parquet de Paris d’une sanction administrative de quelque 10 millions d’euros selon une information de nos confrères du Parisien dont nous avons obtenu confirmation. Si la sanction est lourde (jamais une sanction administrative n’avait atteint un tel montant), elle est, selon la DGCCRF, « proportionnée à la gravité des pratiques ». L’accord prévoit également (et c’est une nouveauté dans ce genre de sanction !) le remboursement des victimes (lire encadré).

Cette procédure ne signe toutefois pas l’arrêt de l’« affaire SFAM ». Les modalités de remboursement et les critères sur lesquels s’appuiera la SFAM pour procéder à l’indemnisation des victimes demandent encore à être précisés. Cette phase de remboursement s’étendra sur plusieurs mois voire plusieurs années. De son côté, l’UFC-Que Choisir, qui s’est impliquée depuis le début pour alerter les consommateurs sur les pratiques de la SFAM et pour aider les victimes dans leurs démarches, sera très attentive à ce que la procédure soit simple et permette réellement à toutes les victimes de l’assureur d’être indemnisées. En attendant, elle maintient bien évidemment sa plainte pour pratiques commerciales trompeuses déposée en août 2018.

 

LA CHUTE APRÈS LE SUCCÈS

Bénéfices record, bâtiments luxueux, recrutements à n’en plus finir, la SFAM a souvent été considérée comme une success story à la française. À ceci près que cette société basée à Romans-sur-Isère dans la Drôme avait construit son succès sur un modèle marketing bancal que nous dénoncions dès septembre 2017. L’assureur avait mis en place, avec la complicité de ses distributeurs et notamment de la Fnac, un redoutable système. À chaque fois qu’un client procédait à un achat (le plus souvent d’un téléphone ou d’une tablette, mais pas seulement), il se voyait proposer par le vendeur un remboursement de 30 € et un mois de mensualité offerte en échange de la souscription d’un contrat d’assurance résiliable à tout moment. Dans la pratique, pourtant, les clients avaient toutes les peines du monde à résilier le contrat d’assurance. Certains, même, ont découvert des prélèvements sur leur compte bancaire sans avoir jamais eu conscience qu’ils avaient souscrit un contrat d’assurance. Le processus était bien rôdé.

CE QUE L’ON SAIT DE LA PROCÉDURE DE REMBOURSEMENT

L’accord conclu entre la DGCCRF et la SFAM prévoit la possibilité inédite pour les personnes lésées d’obtenir réparation. Si une procédure a été dévoilée, les contours en sont encore flous. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que les victimes ont jusqu’au 31 août pour transmettre par courrier leur demande accompagnée d’un courrier explicatif et d’un maximum de pièces justificatives (contrat, montants et dates des mensualités, copies des courriers échangés, demande de suspension des prélèvements à la banque, etc.), soit auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Drôme (33 avenue de Romans, 26000 Valence), soit directement auprès de la SFAM (1 rue Camille Claudel, CS 10141, 26104 Romans-sur-Isère Cedex). Ni les critères sur lesquels se basera la SFAM pour différencier les victimes des personnes ayant volontairement souscrit à l’assurance ni les délais de remboursement ne sont connus.

Cyril Brosset

18 juin 2019

Renault Clio (2019) Premières impressions

Renault Clio (2019)

 

Premières impressions

Avec sa nouvelle Clio, la cinquième du nom, Renault ambitionne d’en proposer plus à ses clients : plus moderne, plus technologique, plus habitable, plus agréable… et plus chère.

 

À la voir passer devant nous, on n’aurait presque rien remarqué tant ses lignes sont proches de la précédente version. Pourtant, la cinquième génération de la Renault Clio est totalement nouvelle. Elle inaugure même la toute nouvelle plateforme CMF-B du groupe et utilise plus de 85 % de nouvelles pièces par rapport à l’ancienne.

 

QUALITÉ DE VIE À BORD

Photo 1 finition interieure
La finition intérieure de la nouvelle Clio est de très bonne facture.

En ouvrant la porte de la nouvelle Clio on est un peu rassuré car, à l’intérieur, les changements sont vraiment visibles. La voiture gagne en finition et la qualité des matériaux progresse sensiblement. Les éléments à portée de main sont bien rembourrés et agréables au toucher. L’agencement de l’habitacle devient aussi plus moderne avec une planche de bord redessinée et plus affinée.
Malgré la présence d’une console centrale cossue, le volume habitable progresse et il sera facile de prendre ses aises. La Clio se modernise aussi et adopte un imposant écran central tactile de 7 ou de 9,3 pouces (pour les finitions haut de gamme). Placé verticalement, cet écran, qui aurait toutefois mérité à être mieux intégré dans la planche de bord, se révèle très pratique à l’usage et permet d’afficher, par exemple, une carte de dimension raisonnable. L’écran peut même se diviser en plusieurs parties pour afficher la navigation, les informations du système audio et celles du smartphone lorsque celui-ci est connecté.

Issu d’un partenariat avec TomTom, le système de navigation s’est montré assez efficace et pertinent.

Photo 2 grand ecran central
Le grand écran central permet d’accéder à de nombreuses fonctions.

Nous avons relevé une fonction très intéressante : l’adaptation de l’affichage de la limitation de vitesse en fonction de la météo. Ainsi, en croisant un panneau indiquant 110 km/h, la valeur est redescendue à 100 km/h par temps de pluie (donc lorsque les essuie-glaces automatiques sont en service). Un rappel judicieux et pertinent.

La nouvelle Clio reçoit également un combiné d’instruments numérique. Cet écran couleur, de 7 à 10 pouces selon les finitions, permet de personnaliser simplement l’affichage des informations. La version 10 pouces peut, comme c’est par exemple le cas pour la Volkswagen Polo, intégrer l’affichage de la navigation en son centre. D’ailleurs, le nouveau volant de la Clio n’est pas sans rappeler celui de sa concurrente allemande.

Résolument moderne, l’habitacle de la Clio gagne aussi en habitabilité, notamment aux places arrière, dont l’accès est facilité par une ouverture de porte plus grande. Le volume de coffre profite aussi de ce lifting et passe à 391 litres en adoptant, lui aussi, une ouverture plus pratique.

Photo 3 places arrieres
L’accès aux places arrière a été amélioré.

 

AU VOLANT

Nous avons pris le volant de la Clio 1.0 TCe 100 équipé d’une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. Un duo assez agréable, mais sans plus, sur route comme en ville. Il manque un peu de nervosité à bas régime et le moteur peine parfois à relancer la voiture tant le dernier rapport est long. Il aurait été judicieux de disposer d’une sixième vitesse afin de favoriser les accélérations sur autoroute et d’éviter d’avoir à rétrograder. Heureusement, la commande des vitesses est précise et les rapports s’engagent facilement. Nous aurons plus de sensation avec le TCe 130 doté, lui, de l’agréable boîte de vitesses à double embrayage. À noter que cette version est équipée de palettes au volant qui permettent au conducteur de changer lui-même les rapports. Cette motorisation s’est montrée beaucoup plus agréable sur route en offrant de bonnes accélérations et des reprises appréciables. Cela nous semble donc le meilleur choix pour ceux qui ont besoin d’une voiture polyvalente.

Photo 4 moteur
Le moteur 1.0 TCe 100 pourra recevoir une boîte de vitesses à variation continue.

Sur route, nous avons apprécié le confort général et le très bon maintien des sièges. Ces derniers, redessinés et recevant une assise rallongée, sont aussi très confortables. Ils pallient ainsi la dureté des suspensions qui, sur route dégradée, peuvent malmener les occupants.

 

SÉCURITÉ

Le « package » sécurité active est assez complet avec, de série dès le premier niveau de finition, le freinage actif d’urgence avec détection des piétons et cyclistes, l’alerte de distance, l’alerte de franchissement de ligne, le maintien dans la voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation et l’allumage automatique des feux. La sécurité passive n’est pas en reste avec six airbags, l’alerte ceinture de sécurité avec détection de présence aux 5 places, les appuis-tête avant avec fonction anti-coup du lapin et des fixations Isofix i-Size aux places latérales arrière et passager avant pour l’installation d’un siège auto compatible.

Photo 5 securite
Parmi les technologies de sécurité, l’aide au maintien dans la voie.

 

LA RENAULT CLIO EN RÉSUMÉ

Bien qu’elle conserve les traits de la précédente génération, les changements opérés sur la nouvelle Clio sont réalisés en profondeur. Techniquement évoluée et richement équipée, il s’agit assurément d’une citadine bien née. Agréable à conduire (avec une réserve sur les petits moteurs Sce 65 et 75 que nous n’avons pas conduits), la star de Renault est bien armée pour conserver sa place de voiture la plus vendue en France. Et cela même si elle affiche des tarifs élevés. Par exemple, une version Intens TCe 130 EDC coûte 22 800 €, soit l’équivalent exact d’une Volkswagen Polo Carat 1.0 TSi 115 DSG7. Reste à voir ce que va proposer la concurrence et notamment la future Peugeot 208 qui arrivera à l’automne.

Les +

  • Habitabilité
  • Confort
  • Silence de fonctionnement
  • Dynamisme routier
  • Maintien des sièges

 

Les –

  • Suspensions un peu fermes sur mauvais revêtement
  • Boîte à gants peu pratique

LES FUTURS MOTEURS DE LA CLIO

La nouvelle Clio adoptera prochainement 3 motorisations inédites. Elle recevra une variante bicarburation essence-GPL du 1.0 TCe 100. Le TCe 100 pourra aussi recevoir une transmission à variation continue (baptisée XTronic) comme celle qu’on trouve généralement sur les modèles japonais, notamment les Toyota (sur la nouvelle Corolla par exemple).

Mais, sur le papier, ce choix technique nous paraît assez étrange étant donné que le constructeur dispose déjà d’une boîte à double embrayage EDC très efficace. Espérons également que Renault réussira à maîtriser le principal inconvénient de ce type de boîte de vitesses, à savoir le bruit émis par le moteur et cet effet « mobylette » désagréable.

Enfin, et c’est attendu depuis longtemps, Renault proposera début 2020 une motorisation hybride sur la Clio. Selon le constructeur, cette version serait capable de rouler exclusivement (80 % du temps) en mode tout électrique en ville et permettrait une réduction de 40 % de la consommation. Cette version sera dotée d’un moteur thermique de 67 kW (91 ch) accouplé à deux moteurs électriques de 35 et 15 kW. Le premier servira à l’entraînement des roues tandis que le plus petit est destiné à gommer les éventuels soubresauts lors des passages entre les différents modes d’entraînement.

 

Yves Martin

18 juin 2019

Médicament Strefen désormais sur ordonnance

Médicament

 

Strefen désormais sur ordonnance

Suite aux avertissements de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur les effets indésirables des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les pastilles pour la gorge Strefen, jusque-là en vente libre, ne seront plus délivrées que sur ordonnance. Mieux vaut les éviter complètement, leur effet n’est pas démontré.

 

Censées soulager les maux de gorge, les pastilles de Strefen (flurbiprofène) ne sont plus délivrées que sur ordonnance. Depuis fin mai, impossible d’en acheter librement en pharmacie, comme c’était le cas depuis le début de leur commercialisation, en 2007. La décision intervient peu de temps après la mise au point de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont fait partie le flurbiprofène. Les AINS peuvent se révéler dangereux en cas d’infection. Ils sont soupçonnés de provoquer de rares mais graves complications, même après une courte durée de traitement. Les AINS exposent également aux saignements digestifs, aux nausées ou à des réactions allergiques. Ils sont aussi contre-indiqués après le 5e mois de grossesse, la revue médicale indépendante Prescrire estimant même préférable que les femmes enceintes s’en passent complètement.

Les pastilles présentent surtout un risque non négligeable de surdosage si un autre AINS – ibuprofène, kétoprofène – est pris en comprimés. Le mieux aurait été de carrément évincer Strefen (et ses génériques) du marché, d’autant que cette spécialité n’a pas fait la preuve de son efficacité contre les maux de gorge. Au point que les autorités ont jugé son « service médical rendu insuffisant » et l’ont exclue dès le départ du remboursement par l’assurance maladie. Pour le mal de gorge, la seule molécule qui montre un effet est le paracétamol. Sucer des bonbons peut également contribuer à atténuer temporairement la douleur.

Anne-Sophie Stamane

18 juin 2019

Achat groupé pour les granulés de bois

L’UFC-Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/mer

lance un achat groupé pour les granulés de bois !

Après le gaz et l’électricité, avec la campagne www.choisirensemble.fr qui vient d’être relancée, le fioul avec les campagnes mensuelles www.choisirsonfioul.fr, l’UFC-Que Choisir entend également permettre aux audomarois et montreuillois qui utilisent le pellet/granulé de bois pour se chauffer de bénéficier, grâce à leur rassemblement, d’économies et de combustibles de qualité. L’association locale participe à la campagne « Choisir son pellet» organisée dans les Régions Hauts-de-France, Ile-de-France et Grand-Est via le site www.choisirsonpellet.fr.

Energie économique et écologique, les granulés de bois ont le vent en poupe, notamment en raison des incitations fiscales à utiliser ce type d’équipement. La multiplication des producteurs permet en outre de diminuer les coûts de transports de l’énergie et d’utiliser un combustible produit en France. Il n’en reste pas moins que la qualité du granulé peut altérer sa performance, et qu’il est donc important de choisir des pellets certifiés.

La consommation de pellets est d’environ 1kg par heure d’utilisation du poêle en fonction de sa puissance. Ce qui représente entre 2 et 3 tonnes de granulés par an. Variant en fonction des appareils et de leur puissance, mais aussi du prix des granulés, la facture moyenne pour les ménages oscille entre 500 et 700 euros/an.

Décidée à permettre aux audomarois et montreuillois de se chauffer à moindre frais, avec des granulés de qualité, l’UFC-Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer participe donc à la campagne « Choisir son pellet ». L’objectif est de proposer des granulés de qualité (100% résineux, français et certifié (ENplus, Dinplus ou NFC)), au meilleur prix, grâce au regroupement des consommateurs. L’inscription est gratuite et sans engagement. Un appel d’offres est lancé auprès des producteurs qui peuvent, eux aussi, s’inscrire directement sur le site. Le 14 juin, à l’issue de l’appel d’offres, les offres lauréates seront annoncées et les consommateurs pourront les accepter d’ici au 21 juin, avec, le cas échéant, une livraison dans les 15 jours.

Dans le cadre de son combat pour une réduction des factures énergétiques des Français, l’association locale appelle donc les audomarois et montreuillois à s’unir pour que la logique du « soyons plus pour payer moins » aboutisse aussi pour les granulés de bois.  Rendez-vous sur choisirsonpellet.fr !

12 juin 2019

Casques audio Que valent les modèles à réduction de bruit

Casques audio

 

Que valent les modèles à réduction de bruit

Réservée à quelques modèles encore récemment, la technologie de réduction de bruit est désormais disponible sur de nombreux casques audio. Explications et zoom sur les casques audio réducteurs de bruit les plus intéressants.

 

 

casque audio reduction bruit

AKG, Beat, Bose, Bower & Wilkins, Denon, JBL, Marshall, Sony… Les principales marques de casques audio proposent désormais des modèles intégrant la réduction de bruit. Objectif : créer un cocon acoustique en isolant au maximum l’utilisateur de son environnement sonore. Sur le papier, le fonctionnement de cette technologie est assez simple. Un micro capte les bruits ambiants, un processeur les analyse, puis les annule en envoyant exactement les signaux opposés. Mais en pratique, tous les casques à réduction de bruit n’offrent pas le même confort audio.

UN PEU DE TECHNIQUE

La musique, et plus généralement le son, est constituée de vibrations de différentes fréquences. Les fréquences basses représentent les graves, les fréquences hautes les aigus. Le système de réduction de bruit agit sur les basses fréquences et sur le bas médium de la fourchette, mais pas du tout sur le haut du spectre. Lors de nos tests en laboratoire, nous évaluons la technologie sur chaque casque à l’aide d’une oreille artificielle. La courbe ci-dessous illustre très bien l’effet de la technologie de réduction du bruit. Une source génère un signal sur tout le spectre de fréquence, et on mesure le niveau sonore sans le casque (courbe bleue), puis avec (courbe verte), puis avec le casque avec la fonction de réduction de bruit activée (courbe rouge).

graph-casque-sony
Exemple avec le casque Sony WH-1000XM3. La fonction réduction de bruit (courbe rouge) agit dans les basses fréquences, dans la partie gauche du graphique : entre 50 et 500 Hz, le niveau sonore est bien plus élevé lorsque la fonction est désactivée (courbe verte).

QUELQUES CONSEILS POUR BIEN CHOISIR UN CASQUE RÉDUCTEUR DE BRUIT

Nos tests permettent de tirer quelques enseignements quant aux caractéristiques d’un bon casque réducteur de bruit. D’abord, il devra être fermé, c’est-à-dire que les écouteurs ne laisseront ni entrer, ni sortir le son (contrairement aux casques ouverts). Ensuite, évitez les casques de type supra-aural (dont le coussin repose sur l’oreille sans l’englober). Les quelques modèles supra-auraux avec réduction de bruit obtiennent de mauvais résultats. Mieux vaut opter pour un casque circum-aural (dont les écouteurs reposent sur le crane, englobant l’oreille), ou alors pour des écouteurs intra-auriculaires dont l’écouteur offre une bonne étanchéité au niveau du conduit auditif. Pour les intra-auriculaires, veillez d’ailleurs à ce que la boîte contienne au moins trois tailles d’adaptateurs silicone pour s’adapter à toutes les morphologies. Consultez notre guide d’achat dédié aux casques audiopour de plus amples conseils.

casque audio reduction bruit 2
Les casques à réduction de bruit peuvent être circum-aural, intra-aural ou supra-aural.

GARE À LA BATTERIE

Bien qu’elle soit de plus en plus fréquente, la fonction de réduction de bruit élève encore le niveau de prix du casque. Les tarifs vont de 150 à 400 €. Elle exige aussi sa propre alimentation électrique (pile ou batterie rechargeable). Si celle-ci est à plat, vous pourrez continuer à utiliser le casque de manière classique, sans réduction de bruit (il est d’ailleurs possible de désactiver la fonction à tout moment). Ceci dit, de nombreux casques à réduction de bruit active sont aussi des casques sans fil, connectés en Bluetooth à la source audio (smartphone, tablette). Et le plus souvent, la même batterie alimente le casque et la fonction réduction de bruit. Si elle est vide, il faudra donc passer en mode filaire en connectant le câble (généralement fourni avec les casques Bluetooth).

decryptage casque reduction bruit visu batterie
Sur ce casque, la batterie se recharge via un câble USB.

BOSE, TOUJOURS UNE RÉFÉRENCE

Bose a été le précurseur de la réduction de bruit et il est encore aujourd’hui le fabricant qui maîtrise le mieux la technologie. Ses modèles QuietComfort 25 et QuietComfort 35 II, deux casques circum-auraux, sont des références. Bose propose aussi un modèle intra-auriculaire, le QuietComfort 20, et commercialisera à partir de juillet 2019 le Noise Cancelling Headphones 700 vendu 400 €. Sony propose pour sa part plusieurs modèles circum-auraux performants (MDR-XB950 N1 et WH-1000XM3, notamment). Plantronics, Sennheiser, JBL ou AKG proposent également des casques réducteurs de bruit et plus récemment, de nouveaux fabricants se sont lancés sur ce segment, parmi lesquels Beat, Jabra ou encore Marshall. Vous retrouverez le détail des résultats, modèle par modèle, en consultant notre test.

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Les casques Bose QuietComfort 25, QuietComfort 35 II, QuietComfort 20 et Noise Cancelling Headphones 700.

Choisir un casque exige de prendre en compte d’autres critères, comme la qualité du son, le confort ou encore le temps de latence. Ce dernier est essentiel si vous regardez fréquemment des vidéos : il permettra de vérifier que votre casque n’introduit pas de décalage entre l’image et le son.

Camille Gruhier

11 juin 2019

Service Indemnit’Air,

Le service Indemnit’Air, lancé par l’UFC-Que Choisir, consiste à aider les passagers aériens victimes de surbooking, de vol retardé ou d’avion annulé à obtenir simplement l’indemnisation qui leur est due conformément aux textes législatifs et à la jurisprudence européenne.
L’inscription très rapide (cinq minutes suffisent) est totalement gratuite et permet de vérifier très rapidement si votre dossier est recevable ou non.
S’il est recevable, vous percevez votre indemnité, commission pour frais d’organisation déduite (voir les modalités tarifaires), au plus tard dans les 30 jours suivant l’encaissement des fonds de la compagnie aérienne.
Plus d’infos : https://urlz.fr/9Y3k

11 juin 2019

Contrôle technique Contrôle des fumées renforcé

Contrôle technique

 

Contrôle des fumées renforcé

À partir du 1er juillet, le contrôle des fumées à l’échappement sera durci lors du passage au contrôle technique. Mais les voitures les plus anciennes ne sont pas concernées et les contre-visites risquent de se multiplier. Explications.

 

Après le durcissement du contrôle technique intervenu l’année dernière, c’est au tour de l’introduction du contrôle renforcé des fumées d’entrer en vigueur. Initialement prévue au 1er janvier 2019, cette nouvelle épreuve sera finalement appliquée à partir du 1er juillet. Les véhicules diesel devront alors respecter la nouvelle norme NF R 10025/2016 relative à l’opacité des fumées en sortie d’échappement. Deux points seront particulièrement vérifiés : l’opacité des fumées et le taux d’émission des gaz polluants (CO2, NOx). Plus de 8 millions de véhicules seront impactés par ces nouvelles mesures.

LES VIEUX MOTEURS EXEMPTÉS

Jusqu’à présent, le contrôle des fumées se faisait selon des valeurs réglementées dépendantes de la typologie du moteur (atmosphérique ou turbocompressé et répondant à la norme Euro 6 ou non). C’est désormais la valeur d’homologation selon la norme NF R 10025/2016 qui fait foi. D’où la grande contradiction de cette nouvelle réglementation : les moteurs les plus anciens, répondant aux normes Euro 1 à Euro 3, donc les moins aboutis techniquement et les moins dépollués, ne seront pas concernés ! En effet, à l’époque il n’y avait pas de mesures d’opacité des fumées pour homologuer les véhicules et certains polluants n’étaient pas pris en compte. En l’absence de référentiel, ces moteurs seront donc contrôlés selon l’ancienne procédure. Seuls les moteurs homologués à partir de la norme Euro 4 (entrée en vigueur en janvier 2005 pour les nouveaux modèles et en janvier 2006 pour tous les véhicules homologués) devront passer la nouvelle épreuve. Selon l’OTC (Organisme technique central qui régente le contrôle technique), cette mesure pourrait entraîner de nombreux échecs lors du contrôle technique, augmentant ainsi le nombre de contre-visites.

NOS CONSEILS

Anticipez le passage au contrôle technique

Si l’échéance de votre contrôle technique est proche, n’hésitez pas à anticiper le passage à l’examen quitte à perdre quelques semaines. Attention, il existe un risque d’engorgement et la prise de rendez-vous pourrait être compliquée.

 

Décrassez votre moteur

Selon les trajets réalisés au quotidien, surtout s’ils sont courts, le filtre à particules n’a pas le temps de se régénérer comme il faut et s’encrasse, notamment sur les moteurs Diesel (ce qui peut se traduire par des réparations coûteuses). Il peut alors être judicieux de rouler une vingtaine de minutes à un régime soutenu (au-dessus de 3 500 tr/min). Une voie rapide ou une autoroute seront idéales pour cet exercice, quitte à rouler sur un rapport inférieur pour faire grimper le moteur dans les tours. Pour un moteur sans filtre à particules (FAP), l’ajout d’un produit nettoyant dans le réservoir peut s’avérer utile.

 

Faites réaliser un nettoyage du moteur

Pour les diesel qui n’ont fait que de la ville, le risque d’être recalé au contrôle des fumées est important. Le nettoyage interne de votre moteur peut lui redonner sa vigueur d’antan. Notre enquête de 2017 montre les bénéfices apportés par cette solution.

 

Pensez au précontrôle

De nombreuses enseignes (centres auto, réparateurs indépendants ou concessionnaires) proposent des précontrôles techniques gratuits. C’est un excellent moyen pour déceler les problèmes et éviter de se faire recaler.

 

Entretenez votre voiture

Une mécanique en bon état et entretenue régulièrement est gage d’un fonctionnement optimal et d’un meilleur contrôle des émissions de fumées.

Yves Martin

11 juin 2019

Vous et la protection de votre habitation (infographie) La satisfaction au rendez-vous

Vous et la protection de votre habitation (infographie)

 

La satisfaction au rendez-vous

Portés par un nombre élevé de cambriolages dans tout le pays, fabricants de systèmes d’alarme, distributeurs de dispositifs de protection et sociétés de télésurveillance ont plus que jamais le vent en poupe. Face à cette frénésie, nous avons voulu savoir quelles raisons poussaient nos lecteurs à sécuriser leur logement, vers quelles solutions ils se tournaient en priorité et quel budget ils étaient prêts à y consacrer.

 

LES RAISONS DE S’ÉQUIPER

On s’en doutait, mais notre enquête (1) le confirme : la grande majorité des Français s’équipent d’une alarme après avoir eux-mêmes subi un cambriolage ou eu vent d’intrusions près de chez eux. Ils sont moins nombreux à acheter une alarme en raison de fréquentes absences ou d’un trop grand isolement. Plus étonnant en revanche, ils font plus confiance à leur banque ou à leur assureur (29 %) qu’à leur proches (23 %) pour choisir leur matériel et seuls 14 % se sont équipés après avoir été démarchés par téléphone ou à leur domicile.

L’ÉQUIPEMENT

Outre la centrale, qui est en quelque sorte le cœur du système, une alarme a besoin, pour fonctionner, d’un certain nombre d’accessoires. En premier lieu, des détecteurs chargés de repérer les tentatives d’intrusion. Les répondants semblent privilégier les détecteurs de mouvement aux contacteurs à installer sur les portes et les fenêtres. 88 % disposent des premiers et 76 % des seconds. Ces deux systèmes étant complémentaires, ceux qui ont les deux ont tout compris. La moitié disent avoir aussi installé une caméra, très pratique pour s’assurer de la réalité de l’intrusion, et 89 % une sirène d’intérieur ou d’extérieur, parfois les deux, utiles pour faire fuir les cambrioleurs. Les services annexes proposés par les alarmes de dernière génération restent quant à eux assez peu utilisés. 38 % des répondants disent passer par leur système de protection pour détecter d’éventuels incidents dans leur logement (incendie, intoxication au monoxyde de carbone, inondation, etc.) et seulement 7 % s’en servent pour gérer leurs équipements connectés (volets, éclairages, etc.).

LES SOCIÉTÉS DE TÉLÉSURVEILLANCE

Plus de la moitié (58 %) ont confié la protection de leur logement à une société de télésurveillance. Celles-ci s’occupent non seulement de fournir et d’installer le matériel, mais en plus elles assurent la gestion des alertes dès que l’occupant des lieux active l’alarme. Toutefois, toutes ne proposent pas les mêmes services. Selon 68 % des répondants, leur contrat prévoit l’envoi systématique d’un agent en cas d’intrusion. Ils sont moins nombreux (respectivement 63 % et 47 %) à évoquer des vérifications visuelles et sonores. Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution car en pratique, ces vérifications sont réalisées à chaque fois dès lors que le logement est équipé de caméras ou de micros, mais les clients n’en sont pas forcément informés. Trois sociétés (Vérisure, EPS et IMA Protect) se partagent la plus grosse part du gâteau, mais d’autres entreprises plus petites existent aussi.

LE COÛT MOYEN

Le budget nécessaire pour protéger son habitation des intrusions varie considérablement en fonction du type d’équipement choisi, de la configuration du logement et des services associés. Pour ce qui est de l’achat et de l’installation du matériel, les sociétés de télésurveillance sont les plus attractives : 582 € en moyenne contre 1 450 € lorsque l’on achète le matériel en direct. 21 % disent même n’avoir rien payé du tout (dans ce cas, le matériel reste la propriété de la société de télésurveillance). Mais attention car l’installation du matériel implique la souscription d’un abonnement dont le montant peut varier fortement : 17 %, par exemple, assurent payer moins de 30 € par mois alors que 21 % disent débourser plus de 50 € par mois. Le prix moyen s’établit à 41 €/mois, soit 492 € par an, ce qui n’est pas négligeable. Selon notre enquête, une maison coûte environ deux fois plus cher à sécuriser qu’un appartement.

LA SATISFACTION

Avec une note de 8/10 en moyenne, les systèmes de protection donnent plutôt satisfaction à leurs utilisateurs. Bon nombre se plaignent néanmoins de devoir faire changer régulièrement les piles des accessoires et déplorent des soucis de fonctionnement, au premier rang desquels des déclenchements intempestifs de l’alarme. La note moyenne obtenue par les sociétés de télésurveillance (8,3/10) est un peu plus élevée que celles des alarmes achetées en magasin ou sur Internet (7,5/10).

 

(1) Réalisée en avril 2019 auprès de 3 138 inscrits à la newsletter hebdomadaire de Que Choisiréquipés d’un système d’alarme.

Cyril Brosset

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

10 juin 2019

Smartphone La carte SIM virtuelle arrive

Smartphone

 

La carte SIM virtuelle arrive

La carte SIM telle qu’on la connaît aujourd’hui est amenée à disparaître. Au cours des prochaines années, elle sera progressivement remplacée par l’eSIM, ou carte SIM virtuelle, directement intégrée aux composants électroniques des smartphones. Orange vient de donner le coup d’envoi du déploiement à grande échelle de cette innovation, qui va bouleverser le marché des offres mobiles.

 

ESIM : FINI LA CARTE PLASTIQUE !

L’arrivée de l’eSIM annonce la fin, à terme, de la carte SIM coulée dans un cadre plastique telle qu’on la connaît aujourd’hui en différentes tailles (nano-SIM, micro-SIM, etc.). L’eSIM est embarquée (« embedded » en anglais, d’où le « e » de « eSIM ») directement dans le smartphone, parmi ses composants électroniques. L’eSIM est aussi parfaitement adaptée aux autres objets communicants, notamment les montres connectées.

 

QUELQUES SMARTPHONES DÉJÀ COMMERCIALISÉS

Apple a intégré une eSIM à sa dernière génération d’iPhone, les iPhone XRiPhone XS et iPhone XS Max. Google en a également équipé ses smartphones Pixel dès 2017 (les Google Pixel 2 et Google Pixel 2 XL, non commercialisés en France), puis sur les Google Pixel 3 et Google Pixel 3 XL. Il est peu risqué de parier que les prochains smartphones de Samsung passeront aussi à l’eSIM. En attendant que les offres adéquates se développent chez les opérateurs, ces fabricants intègrent une eSIM en plus du traditionnel emplacement pour carte SIM. Les consommateurs peuvent ainsi choisir leur forfait mobile chez n’importe quel opérateur.

Apple décline aussi sa montre connectée dans des versions intégrant une eSIM depuis 2017. L’Apple Watch Series 3 Cellular et l’Apple Watch Series 4 Cellular en sont ainsi équipées. C’est aussi le cas de la montre Samsung Galaxy Watch.

 

ORANGE, LE DÉCLENCHEUR À GRANDE ÉCHELLE

Orange, qui propose déjà une option à 5 € par mois pour profiter de son forfait mobile sur les Apple Watch (voir notre vidéo de prise en main) et les Galaxy Watch compatibles, a lancé l’eSIM pour smartphones il y a quelques jours. Pour l’instant seuls les actuels clients Orange et Sosh (la filiale low cost d’Orange) utilisant un iPhone XS, XS Max ou XR peuvent en profiter. Les nouveaux clients pourront profiter de l’eSIM avant la fin de l’année. L’opération de bascule de la ligne sur l’eSIM est facturée 10 €. À ce jour, le principal avantage consiste à libérer l’emplacement physique de la carte SIM pour en accueillir une nouvelle et profiter, si nécessaire, de deux lignes sur son smartphone. À terme, lorsque les autres opérateurs mobiles proposeront l’eSIM, le consommateur pourra faire jouer la concurrence et changer d’offre très facilement et instantanément, depuis son téléphone (voir encadré). Orange ouvrira l’eSIM aux smartphones compatibles à mesure qu’ils arriveront sur le marché. Quant au lancement de l’eSIM chez les autres opérateurs, Bouygues Telecom et Free ne semblent pas prêts pour l’instant. Mais SFR va se lancer très prochainement. Son option pour Apple Watch et Galaxy Watch sera lancée le 26 juin.

 

ESIM, DES AVANTAGES… ET DES INCONVÉNIENTS

L’eSIM présente plusieurs avantages par rapport à la carte SIM classique. D’abord, il n’est plus nécessaire de commander une carte auprès de son opérateur, il suffit de saisir un code d’activation. C’est instantané. De plus, l’eSIM écarte les éventuels problèmes de format de carte SIM (nano, mini, etc.). Enfin, en cas de perte de votre smartphone, l’opérateur pourra désactiver instantanément la ligne. Notez aussi qu’à terme, quand l’eSIM sera proposée par tous les opérateurs, les fabricants pourront se passer du tiroir pour carte SIM sur leurs smartphones, induisant des designs plus fins.

Revers de la médaille, l’eSIM, parce qu’elle est dématérialisée, ne permet plus de glisser sa carte dans un autre téléphone en cas de panne. Le téléphone de secours qui dort probablement dans votre tiroir ne sera plus d’aucune utilité (ce qui, toutefois, encouragera peut-être le recyclage et le reconditionnement de votre vieux smartphone). De même, lorsque vous changerez de smartphone, il faudra réactiver votre ligne sur le nouvel appareil.

ACTIVATION DE L’ESIM, MODE D’EMPLOI

Pour activer l’eSIM de son iPhone chez Orange et Sosh, il suffit de se rendre dans son espace client (depuis le site Internet ou l’application Orange et Moi) :

  • « Gérer et dépanner » (Orange) ou « Mes équipements » (Sosh)
  • « Changer de SIM »
  • « Activer mon eSIM »

L’opération coûte 10 €.

Une fois l’activation de l’eSIM validée, vous recevrez un QR code à scanner.

  • Accédez aux réglages de votre iPhone
  • Cliquez sur « Données cellulaires »
  • « Ajouter un forfait cellulaire »
  • Scannez alors le QR code fourni par Orange.

Votre eSIM est activée, votre ancienne carte SIM désactivée, et votre forfait reste exactement le même (volume de data, appels à l’étranger, etc.).

activation esim
Quelques clics et 10 € permettent d’activer l’eSIM sur l’application Sosh.

ORANGE : PETIT BUG AU DÉMARRAGE

Certains clients d’Orange ont connu un petit bug en migrant leur ligne mobile sur l’eSIM de leur iPhone. Ceux qui avaient déjà souscrit à l’option à 5 €/mois qui permet de profiter de son forfait mobile sur Apple Watch (sans connexion au smartphone) ont vu cette option désactivée. « Le profil eSIM de la montre a été vu comme appairé à une carte SIM désactivée », explique l’opérateur, qui recommande aux clients concernés de redémarrer leur iPhone et leur montre (renouveler l’opération après 24 h si le problème n’est pas résolu). Dans tous les cas, ne supprimez surtout pas l’eSIM sur le smartphone.

Camille Gruhier

10 juin 2019

Piratage de sa market place La Fnac n’a pas fait ce qu’il fallait

Piratage de sa market place

 

La Fnac n’a pas fait ce qu’il fallait

Le spécialiste des produits culturels doit indemniser un particulier qui avait été victime du piratage de sa market place sur Fnac.com. La justice vient de reconnaître que le marchand n’avait pas pris les mesures suffisantes pour assurer la protection de ses clients.

 

Au cours du second semestre 2017, la market place (place de marché) de la Fnac faisait l’objet d’une grande vague de piratage. Des escrocs avaient réussi, en prenant le contrôle des comptes de plusieurs marchands, à détourner des commandes et à encaisser les paiements. Résultat : des dizaines, peut-être même des centaines de clients n’avaient jamais reçu l’article qu’ils avaient commandé et payé. S’estimant victime elle aussi et assurant avoir pris toutes les mesures nécessaires pour endiguer le phénomène, la Fnac avait refusé de procéder au moindre remboursement, se contentant de distribuer quelques bons d’achat au cas par cas. Deux ans plus tard, cette défense est mise à mal par la justice. Dans un jugement du 1er avril dernier, le tribunal d’instance d’Oloron-Sainte-Marie (64) vient en effet de condamner la Fnac à rembourser un client victime de cette vague de piratage.

Le 6 juin 2017, Nicolas avait acheté sur la market place de la Fnac une plancha à gaz à 500 € qu’il n’a jamais reçue. Comprenant qu’il avait été victime d’une escroquerie, il s’était tourné vers le service client de la Fnac. En l’absence de réponse satisfaisante, Nicolas avait fini par porter l’affaire devant la justice, qui vient de lui donner raison et obliger la Fnac à lui rembourser les 500 € liés à l’achat de la plancha ainsi qu’à lui verser 500 € supplémentaires au titre des frais de procédure.

Au-delà de la seule condamnation, le jugement souligne plusieurs points importants. Tout d’abord, il reconnaît que le piratage a été « habilement mené » et donc que les victimes n’ont pas fait preuve d’une extrême naïveté, contrairement à ce que laissait parfois entendre la Fnac. Mais surtout, la juge note que le marchand n’a pas pris toutes les mesures nécessaires pour limiter le nombre de victimesconfirmant les doutes que Que Choisir avait émis à l’époque. En effet, selon des documents présentés à l’audience, la Fnac daterait au 30 mai 2017 le début des actes de piratage. Au moment où Nicolas passait sa commande, le 6 juin, le marchand était donc au courant que sa market place était le théâtre d’actes de piratage. Pour autant, l’enseigne n’a « pris aucune mesure pour avertir les clients attirés par les propositions promotionnelles », note la juge avant de suggérer une explication à ce manque de réactivité : « Il est clair que la société a eu l’intention de privilégier ses intérêts commerciaux au détriment de ses clients qui ont été soumis à un risque évident de piratage. » Ce jugement, qui n’a fait l’objet d’aucun pourvoi en cassation, pourrait faire jurisprudence.

Cyril Brosset

10 juin 2019

Lessive liquide ou lessive en poudre Le débat fait rage

Lessive liquide ou lessive en poudre

 

Le débat fait rage

Notre article sur le succès injustifié des lessives liquides a suscité de nombreuses réactions. Certains lecteurs applaudissent, confortés dans leur choix de la lessive en poudre. D’autres admettent que les liquides sont relativement peu performantes, mais justifient leur emploi. Les réponses de Que Choisir.

 

Globalement, l’argument qui revient le plus souvent dans vos réactions à notre article « Le succès injustifié des lessives liquides » concerne l’encrassement du lave-linge. Il y a ceux qui préfèrent la poudre car la liquide « encrassait et laissait de mauvaises odeurs » et les autres, un peu plus nombreux, qui accusent la poudre de « former des bouchons collants et malodorants ». Il y a même un plombier qui recommande la liquide car « les résidus de poudre s’agglomèrent en paquets quand la pente d’écoulement des eaux de lavage est faible ». Alors qui dit vrai ?

 

LAVE-LINGE ENCRASSÉ, LA FAUTE À QUI ?

Le surdosage

Pour les experts de Que Choisir ça ne fait aucun doute, le premier facteur d’encrassement du lave-linge, et de loin, que la lessive soit en poudre ou liquide, c’est le surdosage de produit. Comme les lave-linge ne cessent de réduire leur consommation d’eau, ils deviennent de moins en moins tolérants à ce surdosage.

La température de lavage

L’autre facteur est lié aux températures de lavage. Les appareils tournent de plus en plus à 40 °C, voire à 30 °C ou 20 °C. Ces basses températures peuvent favoriser les dépôts qui encrassent la machine et provoquent de mauvaises odeurs. C’est le cas tout autant avec une liquide qu’une poudre.

 

ÉVITER L’ENCRASSEMENT DU LAVE-LINGE

Heureusement, les solutions anti-encrassement sont faciles à adopter.

Réduire les quantités de lessive

D’une part en réduisant les quantités de lessive. Que Choisir recommande de sous-doser par rapport aux recommandations qui figurent sur l’emballage, au lieu d’en mettre un peu plus.

Faire tourner le lave-linge à 60 °C

D’autre part en faisant tourner le lave-linge une fois par mois à 60 °C minimum. Les températures élevées facilitent la dissolution de la lessive et éliminent les bactéries, elles évitent au lave-linge de s’encrasser. Peu importe d’ailleurs que ce soit avec une charge de linge ou à vide, c’est-à-dire sans textiles et sans lessive, l’important est de le faire tourner sur un programme coton à haute température. Voilà une bonne habitude à prendre, qu’on utilise de la poudre, des capsules ou de la lessive liquide.

 

ET LE RINÇAGE ?

« Il me semble que la lessive en poudre se rince plus mal que la lessive liquide », nous signale-t-on aussi.

Effectivement, on retrouve plus facilement une trace de lessive en poudre que de lessive liquide sur un vêtement. C’est la preuve d’un surdosage ou d’un lave-linge qui rince mal, point faible régulièrement constaté dans nos tests de machines à laver, mais au moins, le textile qui est taché repart dans la panière à linge au lieu d’être porté.

À l’inverse, ne pas remarquer de trace de lessive liquide n’est pas la preuve d’une absence de résidus. Ils peuvent imprégner le textile sans être visibles. Il n’est pas sûr que ce soit préférable, car les liquides sont la catégorie de lessives la plus chargée en substances allergisantes.

Élisabeth Chesnais

10 juin 2019

Condamnation SFR Cette fois c’est pour le non-remboursement du dépôt de garantie

Condamnation SFR

 

Cette fois c’est pour le non-remboursement du dépôt de garantie

Le fournisseur d’accès à Internet vient d’écoper d’une amende administrative de 348 000 € pour avoir mis trop de temps à rendre leurs dépôts de garantie à des clients qui se désabonnaient. Il y a quelques années, les témoignages en ce sens pleuvaient sur notre forum.

 

L’information aurait presque pu passer inaperçue si SFR n’avait pas été contraint de la publier sur son site Internet. En haut de la page d’accueil, le fournisseur d’accès à Internet informe depuis quelques jours ses visiteurs qu’au terme d’une procédure initiée par la Direction départementale de la protection des populations de Paris, il vient d’être sanctionné par une amende de 348 000 € pour ne pas avoir respecté les délais imposés par la loi en matière de remboursement des dépôts de garantie.

Comme tous les opérateurs, SFR prévoit dans ses contrats le versement par les nouveaux abonnés à ses offres Internet fixe d’une certaine somme en échange du prêt d’équipements, notamment de la box et du décodeur. Lorsque le client résilie, l’opérateur dispose de 10 jours à compter de la réception du matériel pour restituer les sommes versées (article L. 224-35 du code de la consommation). Dans de nombreux cas, SFR n’a pas respecté ce délai.

Avec cette sanction, SFR replonge quelques années en arrière, à une époque où il devait faire face à une vague de désabonnements sans précédent. De nombreux abonnés mécontents se plaignaient  non seulement de problèmes techniques et de manquements du service clients, mais aussi du parcours du combattant qu’ils devaient affronter pour récupérer leur dépôt de garantie. En parallèle, la satisfaction des abonnés SFR avait chuté. L’opérateur avait bien tenté d’endiguer le phénomène en interdisant à ses vendeurs d’indiquer la procédure de résiliation aux abonnés mécontents, sans grand succès.

Ce n’est pas la première fois que SFR est sanctionné de la sorte par la Répression des fraudes. En 2017, l’opérateur avait déjà écopé d’une amende de 100 000 € pour ne pas avoir respecté les règles en matière de démarchage par téléphone. Si ces amendes administratives n’empêchent pas les mauvaises pratiques et n’ouvrent pas droit à l’indemnisation des clients concernés, elles ont au moins le mérite de rappeler aux opérateurs qu’ils ne peuvent pas tout se permettre.

Cyril Brosset

10 juin 2019

Douleurs chroniques Ce qui marche vraiment

Douleurs chroniques

 

Ce qui marche vraiment

Avoir mal, c’est le quotidien de nombre d’entre vous. Un quotidien qui s’éternise : notre enquête auprès des personnes qui souffrent montre que 52 % ont mal depuis plus de cinq ans. Les témoignages que vous nous avez envoyés à propos de vos douleurs chroniques de dos, de muscles et des articulations attestent de l’intensité de ces maux et de leurs répercussions sur votre vie de tous les jours et sur votre moral. En cela, les douleurs chroniques sont une vraie maladie. Pour moins en souffrir, il est essentiel de multiplier les approches, du médicament aux techniques psychocorporelles. Comprendre comment s’installent pernicieusement ces douleurs constitue la première étape.

 

« En 2019, on sait aller sur la Lune, mais on ne sait toujours pas soigner l’arthrose sévère. » Les témoignages que nous avons reçus à propos des douleurs chroniques oscillent entre colère et résignation pour ceux qui ne sont pas soulagés. Mais un bon nombre d’entre eux racontent aussi comment la vie a repris le dessus. Cette palette illustre à la fois la complexité des douleurs chroniques de l’appareil locomoteur (dos, muscles, articulations, etc.) et la difficulté de leur prise en charge. Notre dossier est centré sur les douleurs musculo-squelettiques. Il ne traite pas les douleurs particulières telles la migraine, les douleurs neuropathiques, celles liées à un cancer, etc. dont les prises en charge sont spécialisées.

 

UNE VRAIE MALADIE

On appelle « douleur chronique » un mal qui dure depuis plus de trois mois ou qui persiste au-delà du délai habituel de guérison. Les douleurs peuvent être associées à des pathologies chroniques, comme l’arthrose ou les rhumatismes inflammatoires. En plus de leur durée, ces douleurs sont caractérisées par leurs effets invalidants sur la vie au quotidien, ce que les médecins appellent les capacités fonctionnelles et relationnelles. À cause de la douleur, travailler, se déplacer, entretenir des amitiés ou s’amuser devient pénible, voire impossible. Un quart des personnes qui ont répondu à notre enquête jugent que leurs douleurs ont un impact « très important » sur leur qualité de vie.

L’engrenage douloureux

Une erreur courante est de considérer la douleur chronique comme une douleur aiguë (« je me suis tordu la cheville » ou « j’ai une appendicite »)… qui dure. Avec le temps, elle se transforme et revêt de nouvelles dimensions. Au cœur, il y a la perception : « aïe, j’ai mal comme quand je me fais un torticolis. » Autour de cette sensation physique, des émotions, des peurs, des pensées et des comportements d’éviction viennent se greffer, qui diminuent les capacités du corps à se défendre de la douleur et, au final, l’entretiennent. « L’exemple classique est celui d’une personne qui a mal au dos et qui marche de moins en moins parce qu’elle a peur d’avoir mal si elle marche. Or, à force de ne plus marcher, les muscles s’affaiblissent, la personne se “ déconditionne ” et a plus facilement mal lorsqu’elle marche », détaille le DChristian Guy-Coichard, du centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. En conséquence, la personne se crispe à l’idée d’avoir mal. Et vivre crispé, ça fait mal. Fatigue, troubles du sommeil et anxiété s’installent alors, des troubles qui nous rendent plus sensibles à la douleur (voir encadré). Non seulement les raisons de souffrir se multiplient, mais la sensibilité au mal est elle-même accrue.

Le cafouillage des circuits nerveux

De surcroît, le cerveau s’en mêle. La douleur s’installe dans la mémoire et finit, comme un air de musique qui trotte dans la tête, par exister par elle-même. De plus, à force d’être stimulés, les circuits nerveux de la douleur se mettent à cafouiller. « En temps normal, il existe des “ centres de contrôle ” dans le cerveau qui filtrent les messages douloureux et jouent en quelque sorte le rôle d’amortisseurs, explique le Dr Noémie Delage, de l’institut Analgesia à Clermont-Ferrand. Eh bien, en cas de douleurs chroniques, ce contrôle se dérègle et c’est comme si les vannes étaient grandes ouvertes pour la douleur. » Tout concourt donc à créer une maladie à part entière : la « maladie douloureuse ». Reconnaître l’existence de cette maladie et l’enchevêtrement de toutes ses dimensions est important. Pas seulement pour la théorie. C’est la première étape du traitement.

 

UN TRAITEMENT À PLUSIEURS CORDES

La compréhension de cet enchevêtrement est une des clés pour le détricoter. Bien sûr, il est indispensable de pratiquer tous les examens nécessaires et si une cause (rhumatisme inflammatoire, par exemple) est trouvée, il faut la traiter. Mais, sinon, s’entêter à faire des examens devient contre-productif. Le principe de la prise en charge s’appuie plutôt sur une approche pluriprofessionnelle, c’est-à-dire faire appel à plusieurs thérapies qui jouent sur les différentes composantes des douleurs chroniques.

Les médicaments : Utiles mais insuffisants

Les médicaments antidouleurs sont souvent la première réponse médicale. Ils peuvent aider, c’est indéniable, mais ils n’éradiquent pas les douleurs à long terme. De même, « les injections d’acide hyaluronique ont été présentées comme un traitement curatif de l’arthrose, se remémore le DGuy-Coichard. Ce n’est pas vrai. »

En pratique. Utilisés à bon escient et sans en attendre de miracle, les antidouleurs ont leur place dans une démarche multidisci­plinaire. Certains kinésithérapeutes demandent, par exemple, à leurs patients de prendre du paracétamol avant les séances de façon à rendre le travail plus indolore.

L’activité physique adaptée : Une clé de voûte

L’activité physique est l’approche qui recueille le meilleur taux de satisfaction chez nos lecteurs (voir encadré). Les commentaires font l’éloge des étirements ! Une distinction méritée. L’activité physique est en effet une composante indispensable pour sortir du cercle vicieux des douleurs chroniques. Les dernières recommandations américaines contre le mal de dos ont hissé les exercices en traitement numéro un, avant les médicaments. Ils ont un double effet : physique (souplesse, musculation) et mental (détente). Certaines activités sont clairement à la croisée des deux comme le yoga ou les gymnastiques chinoises (taï-chi et qi gong). Le recours aux thérapies manuelles telles que la kinésithérapie ou l’ostéopathie favorise aussi cette remise en mouvement.

En pratique. « L’important, c’est de se fixer de petits objectifs au début, souligne le DDelage. L’ancien marathonien doit accepter de recommencer en trottinant quelques minutes. »

Les thérapies comportementales et cognitives : Retrouver des gestes adaptés

À force de vivre en ayant mal, nous sommes assaillis de pensées négatives (« je ne peux plus rien faire ») et nous adoptons des comportements qui ne font qu’empirer les choses. Les thérapies comportementales et cognitives ou TCC ont pour but de changer cet état de fait. Par exemple, les personnes qui ont mal au dos n’osent plus se baisser pour ramasser un objet à terre. Le propos de ces thérapies est de leur montrer qu’elles peuvent le faire et comment le faire sans avoir mal. Souvent pratiquées en groupe, elles sont à la base des « écoles du dos » et désormais des « écoles du cou ». Elles sont très bien évaluées, et leurs bénéfices sont démontrés jusqu’à deux ans après la fin du traitement.

En pratique. Les dernières générations de ces thérapies sont appelées les ACT : thérapies d’acceptation et d’engagement. Elles intègrent la méditation de pleine conscience (mindfulness) et invitent à apprendre à vivre avec la douleur au lieu de lutter contre. Il y a des annuaires non exhaustifs des professionnels formés sur les sites Internet suivants : www.aftcc.org (Association française de thérapie comportementale et cognitive), www.act-afscc.org (Association francophone pour une science comportementale contextuelle), www.association-mindfulness.org.

Les approches corps-esprit : Les nouvelles venues

Les techniques psychocorporelles telles que la relaxation, les pratiques méditatives, le yoga ou l’hypnose (associée à l’autohypnose) ont désormais une place à part entière – et de mieux en mieux établie – dans le traitement des douleurs chroniques. Ces techniques permettent de s’approprier la douleur. En hypnose par exemple, on peut demander aux personnes de se passer mentalement un gant qui soulage sur les zones douloureuses. Et cela produit réellement un soulagement. « Il y a un vrai rationnel scientifique, confirme le Dr Guy-Coichard. Mais, comme pour les autres traitements, ces techniques ne suffisent pas à elles seules. »

En pratique. Le choix de ce genre de thérapies est délicat et certaines personnes peuvent être rétives à cette approche très intérieure. Elles doivent donc être entamées avec l’accord du patient. Parfois, des pratiques plus physiques (taï-chi, qi gong) sont préférées.

 

UN TRAVAIL PERSONNEL

Les centres antidouleurs (officiellement centres d’évaluation et de traitement de la douleur) proposent ce genre de traitement avec plusieurs approches. Mais le nombre de places y est limité. Pour ceux qui relèvent de ces centres spécialisés, il faut en général être adressé par un médecin. Pour ceux qui voudraient bénéficier d’une approche multimodale en ville, c’est malheureusement beaucoup plus difficile mais faisable.

Se faire un carnet d’adresses

Chose surprenante, il n’y a pas vraiment d’algologue ou spécialiste de la douleur en cabinet de ville. En revanche, un certain nombre de généralistes ont une formation supplémentaire, une « capacité » en évaluation et traitement de la douleur. Ils peuvent vous aider à coordonner votre prise en charge. Dans certaines régions, comme en Île-de-France, il existe un réseau ville-hôpital pour le traitement de la douleur. Les spécialistes de « médecine physique et de réadaptation », qui exercent notamment dans les centres de réadaptation, sont aussi des professionnels qualifiés. Du côté des kinésithérapeutes, il y a des formations à la prise en charge des douleurs (« et c’est indispensable qu’ils soient formés », nous indique un de nos consultants).

Pour l’activité physique, il est bien sûr possible de pratiquer seul. Ceux qui cherchent un encadrement trouveront de nombreuses associations proposant des activités physiques adaptées (APA). En ce qui concerne les techniques de relaxation, le choix est plus difficile. Certains préfèrent faire appel à un professionnel formé en santé ou en psychologie. Pour trouver un professionnel de confiance, Antoine Bioy, psychologue clinicien et hypnothérapeute, conseille : « N’hésitez pas à demander à l’hypnothérapeute quelle est sa formation et la durée de celle-ci. Pour prendre en charge la douleur, au moins 180 heures en hypnose sont le standard. » La Confédération francophone d’hypnose et thérapies brèves propose un annuaire des centres de formation (www.cfhtb.org/membres).

Faire preuve de réalisme

Ne plus penser à la douleur ? Cette injonction oblige, paradoxa­lement, à y penser ! Essayez de ne pas penser à un éléphant bleu… Immédiatement, une image d’éléphant bleu se forme dans votre tête. De nombreuses stratégies essaient de contourner ce problème. De plus en plus, les médecins invitent à « mieux » vivre avec sa douleur plutôt que chercher à avoir « moins » mal. « On met en avant l’amélioration de la qualité de vie, car c’est une promesse que l’on peut tenir », dit le Dr Chantal Wood, membre de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD). Ensuite, quand les personnes retrouvent une vie plus agréable, elles supportent mieux la douleur. Le soulagement devient alors un effet secondaire, et bénéfique ! Cela implique pour les patients d’abandonner la quête d’une solution unique et radicale et d’accepter de vivre avec de la douleur. C’est difficile, mais c’est un gain d’énergie pour faire autre chose. « Passer beaucoup de temps à essayer de se débarrasser de ses douleurs, cela les entretient », dit Franck Henry, psychologue hospitalier. Au lieu de cela, il est préconisé de se donner des objectifs concrets et réalistes : refaire des (petites) promenades en forêt, s’occuper (un après-midi) de ses petits-enfants. « Si vous voulez continuer à avoir mal, vous avez deux options : en faire le moins possible pour éviter la douleur ou en faire le plus possible sans tenir compte de la douleur », résume avec humour le Dr Guy-Coichard.

Thérapie choisie, thérapie réussie

Cette acceptation est donc tout le contraire de la résignation. Vous prenez les choses en main. C’est l’intérêt de l’hypnose, par exemple, qui doit nécessairement vous apprendre à y recourir seul. Vous pouvez essayer diverses thérapies : l’acupuncture est ainsi très appréciée et l’usage, prudent, de certaines huiles essentielles soulage certains de nos témoins. D’autres allègent leurs souffrances avec des applications de chaud ou de froid ou encore en modifiant leur régime alimentaire. Une étude récente a d’ailleurs montré que plus les patients sont convaincus de l’efficacité d’une méthode, meilleurs sont ses résultats. Mais n’attendez d’aucune la disparition pure et simple de vos douleurs.

En raison précisément de leur caractère émotionnel et de leur chronicité, les douleurs suscitent nombre d’offres malhonnêtes : appareils à « champs magnétiques pulsés » à plusieurs milliers d’euros, complément alimentaire qui « régénère rapidement les articulations », séance d’hypnose à 700 euros, etc. Soyez donc vigilant, toute promesse d’une guérison totale et immédiate devrait éveiller votre méfiance.

Un travail de longue haleine

Traiter les douleurs chroniques, cela demande du temps. Les seuls programmes d’apprentissage de la méditation durent au moins douze semaines. « Au final, ça ne se compte ni en semaines ni même en mois », avertit le Dr Guy-Coichard. « Il faut souvent deux ans », confirme le DDelage. Parfois, la douleur a une « utilité » : elle sert de protection. Par exemple, elle évite d’aller travailler lorsqu’on est en souffrance au travail. Dans ce cas, il peut être encore plus long de s’en affranchir. « Ce n’est pas un chemin linéaire, il y a des hauts et des bas », ajoute le Dr Guy-Coichard. Mais sur ce chemin, de nombreuses personnes se découvrent des ressources.

LA DOULEUR DES PERSONNES ÂGÉES N’EST PAS UNE FATALITÉ

« Passé 60 ans, quand on se réveille sans avoir mal quelque part, c’est qu’on est mort. » Cette maxime ironique illustre une réalité bien cruelle : en général, ça ne s’arrange pas. « Avec l’âge, les douleurs se diversifient et s’étendent, explique une lectrice. J’avais mal au cou puis, plus tard, au dos et maintenant aux mains, et tout cela s’accumule. » L’arthrose, par exemple, est l’encombrante compagne du quotidien de bien des retraités.

Pourquoi souffrir ?

La douleur devient la norme, devant laquelle certains patients et même certains médecins se résignent. Mais d’autres s’en offusquent : « Comment entendre de votre médecin : “ c’est normal à votre âge” ! » À raison ! Avoir mal ne devrait pas être considéré comme une fatalité. Les douleurs arthrosiques sont des douleurs chroniques comme les autres et doivent être prises en charge comme telles. À ce titre, une approche à multiples facettes est recommandée, alliant médicaments ponctuels (par exemple, la prise d’un antalgique avant une petite randonnée), maintien d’une activité physique et technique de détente. Dans certains cas, la pose d’une prothèse apporte un soulagement durable.

Une plainte pas toujours exprimée

Chez les personnes très âgées ou atteintes de maladies qui altèrent la ­communication, la plainte est moins explicite, donc plus difficile à repérer et à prendre en charge. La douleur peut se manifester de façon indirecte par la perte du goût de manger ou de la conversation par exemple. Des troubles de l’attention, des tensions du visage, des attitudes crispées du corps peuvent aussi être révélateurs de douleurs.

IL N’Y A PAS DE DOULEURS IMAGINAIRES

La douleur est par nature subjective. Elle ne se visualise pas avec un « douleur-o-graphe » ; elle ne se mesure pas avec un « douleur-o-mètre ». Seule la personne qui la ressent est capable de la détecter et d’en indiquer l’intensité. Les définitions officielles reconnaissent cet état de fait. L’Association internationale d’étude de la douleur la définit comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable […] ». La Haute Autorité de santé la décrit comme un « syndrome multidimen­sionnel exprimé par la personne qui en est atteinte ».

Dans la tête mais bien réelle

La conséquence est qu’il n’y a pas de douleur imaginaire. Quand quelqu’un ressent une douleur, c’est qu’elle existe, même si elle n’est apparemment pas reliée à une lésion physique. D’ailleurs, pour quantifier la douleur, on utilise des échelles visuelles : le patient positionne un curseur par exemple sur une réglette graduée allant de « l’absence de douleur » à « la douleur maximale imaginable ». La mesure la plus fiable de la douleur, c’est l’estimation qui en est faite par celui qui souffre.

Pas égaux devant la douleur

Le ressenti de la douleur est variable, selon les personnes ou le contexte. Un contact d’une même intensité peut avoir des effets très différents. Par exemple, une caresse sur un coup de soleil fait hurler. Inversement, une piqûre dans l’eau froide fait moins mal. Une atténuation de la douleur qui, d’ailleurs, fonctionne moins bien chez les personnes atteintes de fibromyalgie. Autre exemple : si l’on vous annonce que « ça va faire mal » et que l’on vous inflige quelque chose de douloureux, vous avez en général plus mal que si l’on n’avait rien dit – sauf, instructive exception, chez les pratiquants émérites de yoga pour qui l’annonce est suivie… d’une moindre douleur !

La double peine de devoir se justifier

Certains lecteurs nous racontent que leur médecin, au vu de leurs divers examens, conclut : « Eh bien, vous ne devriez pas avoir mal. » Ce genre de phrase aussi, ça fait (du) mal ! L’entourage, familial ou professionnel, exprime également parfois des doutes sur la réalité des souffrances. Or c’est une double peine – et peine perdue – de devoir démontrer qu’on a mal ! Pour éviter cette frustration, les programmes de prise en charge des douleurs chroniques apprennent aux personnes à ne pas s’obstiner à prouver qu’elles souffrent.

Perrine Vennetier

6 juin 2019

Vélo électrique Bien choisir son vélo électrique

Vélo électrique

 

Bien choisir son vélo électrique

Un vélo vient de vous dépasser en trombe alors que vous êtes le roi de la pédale ? Au feu suivant, le mystère est levé : c’est un vélo à assistance électrique (VAE) qui vous a laissé sur place ! Avec ces machines de plus en plus populaires, fini les montées poussives, les arrivées au bureau en sueur ou les efforts face au vent. Il existe aujourd’hui une foule de modèles, y compris des VTT et des vélos de course, à des prix allant de 800 à plusieurs milliers d’euros. L’autonomie des batteries est largement suffisante pour les déplacements urbains. Voici quelques repères pour vous y retrouver au moment de choisir un vélo électrique.

 

→ Test Que Choisir : Comparatif Vélos électriques

EN RÉSUMÉ

  • Un vélo électrique vaut logiquement plus cher qu’un vélo classique, le prix moyen se situant entre 1 500 et 2 000 €.
  • Des aides financières locales permettent de faire diminuer le tarif.
  • Un vélo électrique permet de faire de longues distances sans se fatiguer, il permet également de maintenir une activité physique.
  • Il faut absolument essayer le vélo électrique avant de l’acheter.
  • L’autonomie est un des critères essentiels à prendre en compte.
  • Les VAE sont très prisés des voleurs, il faut retirer la batterie quand il est garé à l’extérieur.

POURQUOI ACHETER UN VÉLO ÉLECTRIQUE ?

Un vélo à assistance électrique (VAE) – ou « vélo électrique » – reste un vélo : il faut pédaler pour bénéficier de l’aide du moteur, alimenté par la batterie. L’assistance se coupe à l’arrêt du pédalage, ainsi qu’à 25 km/h. Mais les possibilités sont nettement supérieures à celles d’un vélo classique. Voici une liste – non exhaustive – des avantages du vélo à assistance électrique.

On peut faire de plus longues distances sans se fatiguer. Les trajets sont moins éprouvants, et il est possible d’arriver au travail sans avoir transpiré. Les côtes se franchissent sans effort, le vent n’est plus un problème. Transporter un enfant à l’arrière du vélo, voire plusieurs enfants dans un vélo cargo, devient envisageable.

En pratique sportive (VTT comme vélo de route), les montées se franchissent aisément : c’est idéal pour les amateurs de vélo qui ont pris de l’âge ou qui souffrent des articulations, mais qui veulent continuer à suivre les plus jeunes lors des sorties.

Enfin, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, le vélo électrique est tout indiqué pour reprendre ou poursuivre une activité physique lorsque l’on a un problème de santé. Que l’on soit diabétique, cardiaque, atteint d’un cancer ou d’une maladie articulaire, le VAE permet une pratique douce sur les plans cardiorespiratoire et musculaire, sans contraintes articulaires. Quand on connaît l’importance thérapeutique de l’activité, c’est un avantage certain.

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Y A-T-IL DES POINTS NÉGATIFS ?

Batterie

Une fois la batterie déchargée, le vélo devient très pénible à piloter.

Vol

Un vélo électrique attire aussi l’attention. La meilleure façon d’éviter les vols est de le garer à l’abri des convoitises. Si ce n’est pas possible et qu’il doit rester dehors, mieux vaut ôter la batterie : le rachat d’une batterie coûte plusieurs centaines d’euros et les revendeurs demandent souvent la facture d’origine, c’est assez dissuasif pour les voleurs. Un antivol est évidemment incontournable.

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Poids

Un vélo électrique pèse lourd, au bas mot 24 kg. Franchir quelques marches vélo à la main peut être pénible.

 

COMBIEN COÛTE UN VÉLO ÉLECTRIQUE ?

Un prix moyen entre 1 500 et 2 000 €

À partir de 500 €
Les premiers prix en magasins (Décathlon, Go Sport, etc.) commencent aux alentours de 500 €. Pour ce prix, les équipements sont basiques.

Entre 800 et 1 400 €
L
e choix est nettement plus large. On trouve de bons vélos urbains, ou des vélos tout-chemin adaptés à la ville comme à la randonnée sur voie aménagée. Mieux vaut cependant ne pas être regardant sur la qualité des finitions. Ces modèles utilisent en général une technologie d’assistance plus ancienne, appelée « tout ou rien ». À charge identique, elle procure moins d’autonomie, mais elle a ses adeptes.

Entre 1 400 et 3 000 €
L
es vélos urbains bénéficient de bons équipements (freins à disque, moteur dans le pédalier, console sophistiquée, éclairage performant et piloté du guidon, porte-bagages, allure étudiée, etc.). Les fabricants proposent également à partir de ces prix des vélos tout-terrain (VTT) électriques performants.

Au-delà de 3 000 €
C
’est le haut de gamme. Les « speed-bikes » font partie de cette catégorie de prix. Capables de rouler à 45 km/h, ce ne sont plus des vélos au sens de la réglementation : casque, immatriculation et assurance sont obligatoires.

Les aides à l’achat

L’achat d’un véhicule électrique, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un scooter ou d’un VAE, est encouragé par des aides financières. Mais depuis février 2018, la subvention nationale pour les vélos électriques, appelée « bonus », est devenue quasiment impossible à obtenir. Elle n’est accordée qu’en complément d’une aide locale, et seulement si le total des deux aides ne dépasse pas 200 €. Or les aides locales sont en général d’un montant d’emblée supérieur. La première chose à faire est donc de se renseigner auprès de sa ville ou des autres collectivités (communauté d’agglomérations, conseil régional, etc.) pour connaître les dispositifs existants.

Et les vélos électriques d’occasion ?

Si acheter un vélo électrique d’occasion peut sembler une bonne idée tant les prix en magasin sont élevés, mieux vaut être très prudent. Principale raison de cette résistance : l’état de la batterie. Si le vélo électrique a déjà beaucoup servi, les performances de la batterie seront forcément diminuées. Et le coût d’une batterie neuve s’élève à plusieurs centaines d’euros.

 

LES DIFFÉRENTES GAMMES DE VÉLOS ÉLECTRIQUES

Comme pour les vélos dits « musculaires », il existe au sein des vélos électriques différentes catégories :

  • des vélos de ville ;
  • des VTC ;
  • des VTT ;
  • des vélos de course ;
  • compacts ;
  • pliants (comme celui de la célèbre marque Brompton vendu 3 000 €) ;
  • etc.

Ces appareils sont à équiper en fonction des besoins de l’utilisateur : sacoches, gourde, panier, siège enfant, etc. Les vélos dépourvus de barre centrale sont dits « de femme », car ils sont plus faciles à enfourcher, mais ils sont en réalité conseillés, qu’on soit un homme ou une femme, si on s’arrête souvent (notamment en ville, aux feux ou pour faire des achats), ou si on transporte un enfant à l’arrière.

 

PRINCIPALES MARQUES

Il existe une ou plusieurs gammes de vélos électriques chez les fabricants suivants : Winora, Kalkhoff, Gazelle, Lapierre, Orbea, Scott, Trek, Moustache, Gitane, Cannondale, Matra, B’Twin (Décathlon), Nakamura (Intersport), Scrapper (Go Sport), Eveo, O2Feel, Giant, Peugeot, Cyclo2, etc.

Marque
Winora
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Kalkhoff
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Gazelle
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Lapierre
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Orbea
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Scott
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Trek
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Moustache
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Gitane
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Cannondale
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Matra
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B’Twin (Décathlon)
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Nakamura (Intersport)
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Scrapper (Go Sport)
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Eveo
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O2Feel
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Giant
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Peugeot
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OÙ ACHETER UN VÉLO ÉLECTRIQUE ?

Une fois n’est pas coutume, l’achat sur Internet est déconseillé, car essayer le vélo avant de faire son choix est indispensable. Adressez-vous de préférence à une grande surface de sport, une chaîne spécialisée dans la vente de cycles ou un magasin indépendant. L’idéal est que l’enseigne soit proche de chez vous, ou en tout cas du lieu où vous utiliserez le plus votre vélo, afin de faciliter les visites de révision ainsi que le dépannage le cas échéant. Il arrive que les grandes enseignes de la distribution proposent elles aussi des modèles de vélos à assistance électrique, à des prix défiant toute concurrence. Prudence, car il s’agit de promotions sans suivi. L’entretien et le dépannage risquent de ne pas être à la hauteur.

boutique-velo-electrique

BIEN ESSAYER UN VÉLO ÉLECTRIQUE

Les bonnes enseignes de vélos autorisent un essai gratuit de vélo électrique dans les environs du magasin, à condition de laisser une caution ou une pièce d’identité à l’accueil. Il ne faut pas négliger cette étape, qui permet de se faire une idée de la position qu’on a sur le vélo (plutôt penchée ou droite) et des sensations fournies par le moteur. N’hésitez pas à tester tous les niveaux d’assistance, à rouler sans l’assistance, à passer les vitesses, à écouter le bruit du moteur, à manipuler le vélo pour vérifier qu’il n’est pas trop encombrant par rapport à votre gabarit. Démarrez en virage serré ou faites des demi-tours : le déclenchement de l’assistance ne doit pas vous déstabiliser.
Pour juger de l’efficacité du vélo, le mieux est de trouver une côte, si possible assez raide. En la grimpant, vous verrez si l’assistance tient la route, en la descendant, si les freins sont suffisants. À l’arrêt, sortez la batterie de son emplacement et replacez-la pour vous assurer qu’elle est facile à manipuler.

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LES CRITÈRES POUR BIEN CHOISIR SON VÉLO ÉLECTRIQUE

Quelle batterie ?

Le plomb et le nickel hydrure métallique (NiMH) ont laissé la place au lithium-ion. Son recyclage n’est pas sans poser de sérieux problèmes écologiques, mais ce matériau s’est imposé dans le monde des batteries rechargeables, y compris pour les vélos électriques.

Les batteries des vélos électriques se caractérisent par leur capacité, exprimée en wattheures (Wh). Les valeurs sont en général comprises entre 300 et 600 Wh. Plus la capacité est grande, plus l’autonomie a de chances d’être élevée, même si cette règle n’est pas infaillible.

Vous trouverez peut-être aussi, en plus de ce chiffre global, une valeur en ampères-heures (Ah) accompagnée d’une autre en volts (V). En les multipliant, on obtient la capacité en wattheures. C’est celle en ampères-heures qui donne une idée de l’autonomie : une batterie de 8 Ah tiendra moins longtemps qu’une autre qui affiche 11 ou 14 Ah. Le second chiffre en volts correspond au « tonus » de l’assistance, mais la plupart des batteries sont aujourd’hui des 36 V.

Attention cependant, concernant l’autonomie, le nombre de wattheures ou d’ampères-heures n’est pas à prendre au pied de la lettre : notre test montre qu’un VAE peut revendiquer une batterie de 576 Wh (et 16 Ah) et ne pas aller au-delà de 45 km d’autonomie.

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Choisissez bien la capacité de votre batterie, car si vous changez d’avis quelques mois après l’achat, en acheter une neuve d’une capacité supérieure vous coûtera cher, au bas mot 400 €. La question du remplacement de la batterie d’origine se posera après quelques années d’utilisation (et des centaines de cycles de charge et décharge), selon l’intensité de l’usage, car le vieillissement entraîne fatalement une perte d’autonomie. Le reconditionnement de la batterie coûte moins cher que le rachat d’un équipement neuf, mais cela reste un investissement conséquent.

Bon à savoir. La batterie peut se situer à l’avant ou à l’arrière du tube de selle, sous le porte-bagages ou dans le cadre. Vérifiez simplement que l’enlever et la replacer est un geste simple et rapide, car vous allez le répéter souvent ! Pour certaines de leurs gammes, des marques ont fait le choix de batteries non amovibles (comme les modèles de la marque VanMoof) : si vous optez pour ce système, assurez-vous de pouvoir effectuer la recharge dans de bonnes conditions.

Le moteur

Les VAE sont équipés de moteurs d’une puissance de 250 W. Le moteur se situe soit dans le pédalier, soit dans la roue arrière. Les modèles avec moteur dans la roue avant ont quasiment disparu des circuits de vente.

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Les modèles avec moteur dans le pédalier sont aujourd’hui les plus courants. Ce système procure, sauf exception, une assistance dite « proportionnelle » (voir ci-dessous) grâce à un capteur de force : l’assistance s’adapte à l’effort fourni. Plus on appuie sur les pédales, plus on est aidé par l’assistance. Le moteur dans le pédalier présente aussi l’avantage d’équilibrer le vélo en abaissant le centre de gravité. Le pilotage est facilité. Enfin, l’autonomie du vélo est plus grande : depuis que nous testons des VAE, nous avons constaté que pour des batteries de même capacité, les vélos avec moteur dans le pédalier et capteur de force avaient systématiquement une plus grande autonomie que les vélos avec moteur dans la roue arrière. C’est logique : ces derniers fournissent une assistance qui n’est pas dosée, mais donnée d’emblée à son maximum, ce qui sollicite beaucoup la batterie. Le moteur dans le pédalier serait cependant plus sujet aux pannes, car les cyclistes font peu jouer les vitesses de leur vélo électrique dans leurs trajets quotidiens. Or les redémarrages aux feux avec un développement important demandent des efforts considérables au moteur, à la chaîne et aux pignons, et peuvent entraîner leur usure prématurée.

Les modèles avec moteur dans la roue arrière fournissent en général une assistance « tout ou rien » (voir ci-dessous), c’est-à-dire donnée d’emblée à son maximum. La sensation est très agréable, mais l’autonomie s’en ressent. Autre bémol, l’assistance se met en route avec un léger décalage, et peut surprendre si on tourne après un arrêt au feu, ou en reprise dans un virage. Ce type de moteur peut aussi gêner la réparation en cas de crevaison.

Quel mode d’assistance ?

Deux conceptions se côtoient.

L’assistance « tout ou rien », en général couplée à un moteur dans la roue, fonctionne grâce à un pédalier avec simple capteur de pédalage. Elle donne un véritable coup de fouet dès le démarrage, que beaucoup de personnes apprécient. Si elle est mal conçue, elle peut donner l’impression de ne pas être adaptée au relief et la conduite peut occasionner des à-coups.

L’assistance progressive fournie par le moteur dans le pédalier nécessite un capteur de force. Elle est fournie en fonction de l’effort consenti. L’assistance est dosée, ce qui rend le pilotage aisé et confortable. Ce type d’assistance donne une sensation de conduite plus proche de la pratique du vélo classique que l’assistance « tout ou rien ».

L’autonomie

Les fabricants avancent des fourchettes très larges. Et pour cause : beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte :

  • le poids du cycliste ;
  • le relief ;
  • le vent ;
  • le gonflage des pneus ;
  • le transport d’un enfant, etc.

S’il est possible de louer le modèle avant de l’acheter, c’est une bonne idée, car cela peut aider à se faire une idée du kilométrage réel. D’après nos résultats de test, les VAE « tout ou rien » offrent une autonomie plus restreinte que ceux avec assistance progressive.

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Avec le temps, l’autonomie de la batterie s’émousse fatalement, mais vous pouvez compter sur plusieurs centaines de cycles de charge et décharge avec une batterie de marque (Bosch, Yamaha, etc.). Le coût de la charge sur secteur est de l’ordre de quelques centimes.

Les freins

Les vélos électriques roulant jusqu’à 25 km/h et affichant rarement un poids inférieur à 25 kg, un bon système de freinage est indispensable. Quatre types de freins équipent aujourd’hui les VAE :

  • mécaniques à patins (V-Brake) ;
  • mécaniques à disques ;
  • hydrauliques à patins ;
  • hydrauliques à disques.

Nos tests réalisés au fil des ans sur près de 40 modèles de VAE montrent qu’aucun système ne se distingue des autres. Les modèles équipés de V-Brake sont parfois plus efficaces en freinage que ceux dotés de freins hydrauliques. Ces derniers, nettement plus coûteux, assurent toutefois un confort d’utilisation à prendre en compte. Une simple pression des doigts suffit à actionner le freinage, quand pour le même résultat il faut appliquer une force importante avec un système mécanique à câbles. Attention toutefois, les freins hydrauliques impliquent un entretien plus délicat : il faut chaque année purger le circuit pour en chasser les bulles d’air. Si vous optez pour des freins hydrauliques à disques, attendez-vous à devoir remplacer les garnitures une à deux fois par an, surtout si vous roulez en milieu urbain où les freins sont très sollicités. Les freins hydrauliques à patins tiendront plus longtemps.

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Le dérailleur

Comparés aux dérailleurs à cassette, les systèmes à vitesses dans le moyeu (typiquement, le Nexus de Shimano) ont l’avantage de demander peu d’entretien, de ne pas salir les bas de pantalon et surtout, la chaîne ne saute jamais ! Ils autorisent en plus le changement de vitesses à l’arrêt. Idéal pour un usage en milieu urbain, un dérailleur dans le moyeu est donc tout indiqué sur un VAE. Attention cependant, chaque changement de vitesse suspend très brièvement l’assistance. En montée, cela peut surprendre, et surtout, donner l’impression que l’élan est coupé. Mais c’est plus une habitude à prendre qu’un réel inconvénient. Des fabricants ont résolu le problème en équipant leurs vélos d’un variateur de vitesses (exemple : le Nuvinci N-360), qui permet le passage de vitesses en continu.

Cadre et position sur le vélo

Un vélo à assistance électrique étant aussi et avant tout un vélo, les critères de choix habituels s’imposent. Le cadre doit être adapté à la taille du cycliste, selon le tableau ci-dessous.

Taille du cycliste Taille du cadre
1,50-1,60 m 42-47 cm
1,60-1,70 m 47-50 cm
1,70-1,75 m 50-53 cm
1,75-1,80 m 53-55 cm
1,80-1,85 m 55-58 cm
1,85-1,90 m 58-60 cm
1,90-1,95 m 60-63 cm
Au-delà de 1,95 m Plus de 63 cm

Si le vélo est utilisé en ville, une position droite sur le modèle des vélos hollandais est préférable pour favoriser la vigilance. Un cadre ouvert facilitera les arrêts et le transport d’un enfant à l’arrière. Quelques vitesses suffiront pour gérer les arrêts fréquents aux feux. Des pneus pas trop larges sont conseillés pour ne pas « coller » à la route, et s’ils sont anticrevaison, c’est encore mieux ! Enfin, un porte-bagages sera toujours utile pour suspendre des sacoches ou fixer un siège enfant.

Pour fréquenter les chemins roulants, un VTC sera tout indiqué. Son profil sera différent d’un vélo de ville. Il faudra une barre au milieu ou transversale pour une meilleure stabilité, la position sera penchée, les pneus, crantés. Pour passer facilement des dénivelés pas trop prononcés, un éventail de vitesses plus large sera utile.

Le poids

Il n’a pas autant d’importance qu’on pourrait le croire, puisqu’en roulant, l’assistance le fait oublier. Cependant, si pour le garer vous devez franchir quelques marches vélo à la main, il peut être intéressant de prendre ce critère en compte. Tous les VAE classiques pesant minimum au 24 kg, il sera peut-être pertinent de se tourner vers un vélo électrique compact ou pliant.

L’afficheur (ou console)

En général clipsé au guidon, il affiche diverses informations comme le niveau d’assistance, le niveau de charge de la batterie et la vitesse, voire le nombre de kilomètres parcourus. Il comprend souvent les commandes du niveau d’assistance, et parfois même l’allumage des lumières. La plupart des fabricants ont fait le choix d’afficheurs non amovibles, ce qui les expose aux dégradations si le vélo est garé dans la rue.

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Avec un enfant

Si le vélo est destiné à être équipé d’un siège enfant à l’arrière, il faudra choisir un cadre ouvert ou col de cygne pour faciliter le passage de la jambe. Les vélos avec barre au milieu comportent trop de risques de chute ou de blessure pour l’enfant. N’oubliez pas que pour les enfants de moins de 12 ans, le casque est obligatoire.

 

LA RÉGLEMENTATION

Un vélo électrique homologué (dont l’assistance se coupe à 25 km/h) reste un vélo. Selon le code de la route, les usagers peuvent donc emprunter les pistes cyclables et n’ont pas l’obligation de porter un casque vélo, même s’il est plus prudent de s’en équiper.
Plus d’information sur les règles de circulation pour les cyclistes.

Nul besoin non plus d’une assurance spécifique, ni d’une immatriculation. Les « speed bikes », qui roulent à plus de 25 km/h, doivent en revanche respecter les règles s’appliquant aux deux-roues motorisés, comme les draisiennes électriques, qui ne sont rien de plus que des scooters un peu poussifs.

→ Test Que Choisir : Comparatif Vélos électriques

Anne-Sophie Stamane

6 juin 2019

MESURES D’EXPOSITION AUX ONDES

MESURES D’EXPOSITION AUX ONDES

Des mesures ont été réalisées pour connaître l’exposition de votre logement aux ondes électromagnétiques. Vous souhaitez connaître les résultats.

Le décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 définit les valeurs limites des champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de communication électroniques ou par certaines installations lorsque le public y est exposé. Le respect de ces valeurs peut être vérifié sur place par des organismes répondant à certaines exigences de qualité. Le résultat des mesures est transmis à l’Agence nationale des fréquences (ANFR), qui en assure la mise à disposition auprès du public.

Lorsqu’une mesure est réalisée dans des immeubles d’habitation, les résultats sont transmis aux propriétaires et aux occupants. Ces résultats mentionnent le nom de l’organisme ayant réalisé la mesure. Tout occupant d’un logement peut avoir accès, auprès de l’Agence nationale des fréquences, à l’ensemble des mesures réalisées dans le logement. Ces règles sont définies par l’article L. 34-9-1 du code des postes et des communications électroniques.

Lettre simple à l’ANFR  (78, avenue du Général de Gaulle – 94704 MAISONS-ALFORT)

Madame, Monsieur,

Le (date), un organisme est venu mesurer l’exposition de mon logement aux ondes électromagnétiques environnantes.

Celui-ci est situé à (adresse).

Je vous remercie de me communiquer les résultats de cette mesure.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

(Signature)

6 juin 2019

Fromage au lait cru Mise en garde officielle

Fromage au lait cru

 

Mise en garde officielle

« Le saviez-vous ? Le lait cru présente un risque important pour les jeunes enfants » : depuis le 30 avril, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a mis en ligne cet avertissement sur son site. Au grand dam de la Confédération paysanne qui dénonce une communication « anxiogène et inadaptée ».

 

« Les jeunes enfants, et particulièrement ceux de moins de 5 ans, ne doivent pas consommer de fromage au lait cru, ni de lait cru. Au-delà, le risque existe toujours mais il est décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés au-delà de 5 ans », précise la chef de la mission des urgences sanitaires au ministère de l’Agriculture, Marie-Pierre Donguy. Les autorités sanitaires recommandent donc aux populations fragiles – enfants en bas âge, femmes enceintes, personnes âgées ou immunodéprimées, c’est-à-dire déjà malades ou très fatiguées − de préférer les fromages au lait pasteurisé ou thermisé et d’éviter tous les fromages au lait cru, à l’exception des pâtes pressées cuites de type emmental, comté, abondance, beaufort, gruyère, etc.

« Mis sur le marché sans traitement thermique préalable, le lait cru et les produits fabriqués à base de lait cru sont très sensibles à la contamination éventuelle par des bactéries pathogènes. En effet, malgré les précautions prises par les [éleveurs], l’infection des mamelles ou un incident lors de la traite peuvent conduire à une contamination du lait par des bactéries pathogènes, naturellement présentes dans le tube digestif des ruminantes (Salmonella, Listeria, Escherichia coli…). Si ces contaminations peuvent n’avoir qu’un faible impact sur des adultes en bonne santé, elles peuvent, en revanche, provoquer des troubles sérieux, voire conduire au décès, pour des personnes sensibles », est-il expliqué sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (1).

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La mise en garde sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Si les produits à base de lait cru sont, une fois de plus, dans le collimateur des autorités sanitaires, c’est qu’ils sont à l’origine d’une série d’infections graves de jeunes enfants par la bactérie E. coli de type O26 durant ces derniers mois. Ainsi, le 27 avril dernier, le ministère de l’Agriculture a ordonné le rappel de fromages Saint-Marcellin et Saint-Félicien au lait cru fabriqués par la société drômoise Fromagerie Alpine et commercialisés notamment sous plusieurs marques de distributeurs. Ces fromages étaient suspectés d’être à l’origine de contamination sévère chez 14 enfants âgés de 6 mois à 4 ans, tous atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU), une maladie grave qui est la principale cause d’insuffisance rénale chez les jeunes enfants. Selon un bulletin de Santé publique France daté du 29 mai, les résultats des investigations menées par cette agence et la Direction générale de l’alimentation  (DGAL) ont confirmé un « lien possible » entre la consommation de ces fromages et la survenue de la maladie. L’an dernier, des alertes similaires ont été lancées par le ministère. Fin décembre 2018, la société fromagère d’Eteaux (Haute-Savoie) a rappelé deux lots de fromages au lait cru après une intoxication sévère, de deux jeunes enfants qui avaient consommé du reblochon. Même scénario quelques mois plus tôt à la fromagerie familiale Chabert de Cruseilles (Haute-Savoie) qui avait dû procéder à des retraits massifs de reblochons après l’intoxication par cette même E. coli O26 de 12 enfants, dont l’un est décédé.

Une centaine de cas de SHU pédiatriques sont signalés chaque année en France depuis la mise en place d’un plan de surveillance en 1996. Mais le lait cru n’est pas le seul vecteur potentiel de la maladie. D’autres aliments, en particulier la viande de bœuf, surtout hachée, sont souvent en cause, de même que de façon plus exceptionnelle, la consommation de légumes crus contaminés par les eaux d’arrosage ou la transmission interhumaine. Pourtant, en cas d’alerte sanitaire, le lait cru figure toujours en première position sur la liste des suspects.

Pour la Confédération paysanne, le rappel de précautions à prendre vis-à-vis des jeunes enfants du ministère de l’Agriculture est la goutte de lait qui fait déborder le pot. « Les préfectures reprennent à la lettre cette recommandation de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), dont les fondements ne sont pas explicités, et multiplient les courriers à destination des mairies, des restaurants scolaires et des personnels de la petite enfance », s’insurge le syndicat dans un communiqué, redoutant la « pression d’une politique sanitaire inadaptée », aux « messages anxiogènes », qui pourrait conduire « à éliminer les fromages fermiers au profit du monopole industriel ».

« Maintenant, nous constatons que même certains collèges ne servent plus de fromages au lait cru dans les cantines », déplore le secrétaire général de la Confédération paysanne Damien Houdebine. C’est sans doute pousser le principe de précaution un peu trop loin. Selon le récent article publié par Santé publique France dans la revue médicale européenne Eurosurveillance, le pic de survenue du SHU chez les enfants se situe entre 6 mois et 3 ans. Après 3 ans, l’incidence est extrêmement faible. « Nous n’affirmons pas que le risque est nul. Cependant, la proportion des produits au lait cru dans les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) reste mesurée et très faible, comme l’indiquent les données de veille sanitaire (INVS) », constate le syndicat qui a annoncé son intention de rencontrer la DGAL afin de demander une justification scientifique de la note ministérielle.

(1) https://agriculture.gouv.fr/consommation-de-fromages-base-de-lait-cru-rappel-des-precautions-prendre

5 juin 2019

Déserts médicaux Les parlementaires proposent le bon remède, au Gouvernement de l’adopter !

Déserts médicaux

 

Les parlementaires proposent le bon remède, au Gouvernement de l’adopter !

Alors que l’examen au Sénat du projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé a débuté ce lundi 3 juin, plusieurs sénateurs proposent par voie d’amendement l’instauration d’un conventionnement sélectif des médecins, visant à limiter leur installation dans les zones sur-dotées. Il est réjouissant que la nécessité d’une action résolue pour remédier à la fracture sanitaire soit enfin admise par le Parlement.

 

Ce n’est pas la première fois que l’UFC-Que Choisir pointe du doigt l’immobilisme des Gouvernements face à un accès géographique – et financier – aux soins se dégradant au fil des réformes. Pourtant, notre proposition de mettre en place un conventionnement sélectif des médecins, dans les zones les plus dotées a gagné en popularité : elle a été reprise par la Cour des comptes, et certains parlementaires s’y convertissent. Preuve que ces derniers, directement au contact de leurs populations, semblent engagés à prendre des mesures ambitieuses et efficaces.

Plusieurs députés de la majorité ont déjà proposé un amendement allant dans ce sens lors de l’examen du texte à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, c’est au Sénat que seront étudiés plusieurs amendements issus de différents groupes proposant la même solution. Alors que la mobilisation vient de la majorité, et semble être transpartisane, j’ose espérer qu’à force d’abnégation, les représentants de nos concitoyens parviendront à convaincre le Gouvernement de la qualité du remède proposé, lui qui s’y est jusqu’à présent toujours opposé.

Car à ce jour, face à un virus implanté dans le cœur des territoires et progressant de manière inéluctable, aucune des mesures dites « incitatives » prodiguées jusqu’alors n’a permis d’endiguer le phénomène de désertification médicale de nos territoires. Dans une tribune parue il y a quelques semaines, 118 parlementaires rappelaient qu’en matière de soins « le compte n’y [était] pas ». Si leurs solutions semblaient plutôt s’orienter vers l’accélération du développement de la télémédecine, qui n’est pas à exclure mais dont l’efficacité et l’ambition doivent être relativisées, j’espère que les sénateurs adopteront le conventionnement sélectif. Quant au Gouvernement, je l’appelle à – enfin – écouter les voix des associations et des populations qui sont unanimes sur le constat comme sur le remède.

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

4 juin 2019

Santé Les exercices contre le ronflement

Santé

 

Les exercices contre le ronflement

Pour diminuer la fréquence des ronflements et leur volume sonore, il existe des exercices. Conçus pour retendre les muscles des voies aériennes, ils sont enseignés par des kinésithérapeutes spécialisés en rééducation maxillo-faciale et peuvent être pratiqués par chacun, à la maison.

 

Ces exercices sont à pratiquer 2 fois par jour pendant les 3 à 6 premiers mois, en commençant par des séries de 5, portées à 10 le deuxième mois. Ensuite, ils peuvent être réalisés 1 fois par jour, puis 1 fois par semaine au bout de quelques mois.

Le glissement

Exercices contre le ronflement

Pousser la pointe de la langue contre le palais, juste derrière les dents du haut, et la faire coulisser d’avant en arrière en maintenant la pression.

 

La flèche

Exercices contre le ronflement

Tirer fort la langue vers l’avant, en lui donnant une forme pointue et fine sur toute sa longueur.
Maintenir la position 3 secondes.

 

Le « A »

Exercices contre le ronflement

Pousser la pointe de langue sur les incisives inférieures, baisser le plat de langue et dire « AAAAAA » pendant 3 secondes.

 

Le piston

Exercices contre le ronflement

Pousser le palais avec la pointe de langue positionnée loin au fond de la bouche, vers le voile du palais.
Poser un doigt juste à la base du cou pour sentir le larynx se durcir.
Maintenir la position 3 secondes.

 

Le gainage des joues

Exercices contre le ronflement

Mettre l’index à l’intérieur de la joue et pousser avec le muscle de la joue contre le doigt.
Maintenir la position 3 secondes de chaque côté.

ÇA MARCHE ?

Oui, ça marche !

En s’entraînant chaque jour avec des exercices similaires pendant trois mois, les participants d’une étude sud-américaine, menée en 2015 et parue dans la revue Chest, ont réussi à réduire de 36 % la fréquence de leurs ronflements et de 59 % leur puissance.

Comment ça marche ?

Les ronflements sont causés par une réduction du calibre des voies aériennes supérieures, notamment due au relâchement des muscles de la langue, du voile du palais et du pharynx. Le passage de l’air fait alors vibrer les tissus relâchés. La re-musculation permet de limiter le phénomène.

Pour qui ça marche ?

Cette rééducation peut suffire à apaiser le sommeil des petits ronfleurs – et de leur conjoint ! – et bénéficier à ceux qui souffrent d’un syndrome d’apnée du sommeil léger ou modéré. Pour ceux qui souffrent d’un syndrome d’apnée du sommeil sévère, ces exercices pourront venir en appui d’autres traitements.

Oriane Dioux

4 juin 2019

Réunions Information Energie, Ensemble moins chère

Dans le cadre de l’Opération « Energie, Ensemble moins chère,

l’UFC Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer

organise des réunions d’information à destination des abonnés

au gaz naturel et à l’électricité de notre région.

 

le vendredi 21 juin 2019 de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

et le samedi 22 juin 2019 de 9h00 à 12h00

 

Ces réunions d’information sont ouvertes à tous les particuliers, gratuite et sans engagement

et se dérouleront dans nos locaux 1 Place du Général de Gaulle à Longuenesse

Munissez vous de vos factures annuelles d’électricité et de gaz !!!

Afin d’obtenir les meilleures offres énergie : plus les inscrits seront nombreux, plus les tarifs obtenus pourront être bas.

Soyons plus pour payer moins 

Énergie moins chère ensemble [Gaz-Électricité]

4 juin 2019

Colorations pour cheveux La touche d’essai n’est pas la panacée

Colorations pour cheveux

 

La touche d’essai n’est pas la panacée

Souvent très chargées en substances sensibilisantes, les teintures pour cheveux sont à l’origine de réactions allergiques fréquentes. La touche d’essai préconisée pour les éviter n’est pas fiable et serait même contre-productive, rappelle un comité d’experts européens.

 

En décembre dernier, le cas d’une jeune fille victime d’une réaction allergique impressionnante à une coloration capillaire avait fait grand bruit. Pourtant, la présence de substances extrêmement allergisantes dans ce type de produits n’est pas un scoop. Depuis des années, nous alertons nos lectrices et lecteurs sur ce point et lors de notre dernier test de teintures pour cheveux, nous avions renoncé à distinguer un meilleur choix pour cette raison. Le colorant le plus fréquemment utilisé, la p-Phenylenediamine, ainsi que plus d’une vingtaine d’autres sont pris en compte dans notre appli QuelCosmetic. Pour éviter les réactions à leurs produits, les fabricants conseillent de faire une touche d’essai sur la peau avant utilisation. Mais la procédure n’est pas encadrée et les conseils varient selon les marques (temps de pose et localisation de la touche d’essai, délai d’attente avant la lecture du résultat, etc.). L’organisme professionnel Cosmetics Europe a donc proposé une méthode standardisée, sur laquelle le SCCS (Scientific Committee on Consumer Safety, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs) vient de se prononcer.

Les experts européens pointent plusieurs limites à ce test. D’abord, le risque de faux négatif n’est pas écarté : on peut faire une touche d’essai sans qu’aucune réaction se produise et déclencher une allergie lors de la coloration elle-même. En conséquence, précise l’avis, « le comité ne peut, à ce stade, approuver son utilisation comme alerte pour les allergies de contact aux colorants capillaires chez les consommateurs ». Plus grave, l’habitude pourrait être contre-productive puisque le risque de déclencher une allergie est corrélé avec le nombre de mises en contact avec l’allergène. « Le test comporte le même risque fondamental de sensibilisation que l’utilisation d’un colorant capillaire par un consommateur. S’il est utilisé régulièrement avant la teinture des cheveux, il augmentera inévitablement le nombre d’expositions, ce qui peut augmenter le risque de sensibilisation », ajoute le comité. Enfin, les experts soulignent que les colorations capillaires ne sont pas supposées, selon la réglementation encadrant les cosmétiques, être utilisées sur la peau. Ils invitent donc les professionnels à imaginer d’autres moyens d’éviter les réactions allergiques chez les consommateurs. Ces réserves ne sont pas nouvelles et ont été exprimées à plusieurs reprises par les instances sanitaires françaises ou européennes, sans qu’un quelconque changement en résulte de la part des professionnels. Quant aux consommateurs et consommatrices, ils devraient à tout prix éviter de se teindre les cheveux s’ils ont un terrain allergique. Rappelons aussi que les colorations ne sont pas supposées être utilisées avant l’âge de 16 ans.

Fabienne Maleysson

4 juin 2019

Nutri-Score Les données de votre important soutien !

Nutri-Score

 

Les données de votre important soutien !

Suite au lancement par l’UFC-Que Choisir, avec 6 autres associations de consommateurs européennes, pour la première fois, d’une initiative citoyenne européenne, www.pronutriscore.org, en vue de presser la Commission européenne de rendre obligatoire les Nutri-Score sur les produits alimentaires au sein de l’Union, beaucoup s’interrogent sur les données demandées et notamment le numéro de carte d’identité ou de passeport… C’est malheureusement la législation européenne qui l’exige. En effet, conformément au texte européen sur l’initiative citoyenne européenne, chaque État membre détermine les données impératives pour pouvoir valider la signature. Si la Belgique n’exige pas le numéro de pièce d’identité, la France, elle, l’impose. Si je ne peux que comprendre la gêne occasionnée par cette quête de données, je tiens néanmoins à souligner que celles-ci sont collectées par un site officiel de la Commission européenne, sécurisé, et que les données sont hébergées par l’institution en Europe et ne font l’objet d’aucun échange ou transfert… La seule finalité de cette collecte par les autorités est de garantir l’identité du signataire « votant » comme pour une élection. Alors, rassurez-vous et continuez de vous mobiliser pour que cette pétition aboutisse. Il faut un million de signatures pour que la Commission se positionne ! Ensemble,  imposons le Nutriscore en Europe : #pronutriscore !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

3 juin 2019

Légumes bio La culture de tomates bio sous serre échauffe les producteurs

Légumes bio

 

La culture de tomates bio sous serre échauffe les producteurs

La température monte entre les syndicats agricoles bio et conventionnels au sujet des tomates bio cultivées sous serres chauffées. Alors que le Comité national de l’agriculture biologique (Cnab) devrait se prononcer début juillet sur l’interdiction de la production des fruits et légumes bio à contre-saison, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) s’insurge contre cette pratique non écologique qu’elle juge incompatible avec la certification bio. De son côté, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) la soutient au nom de la lutte contre les importations de tomates du sud de l’Europe.

 

Le principe de l’agriculture biologique repose avant tout sur l’interdiction totale des pesticides et engrais chimiques de synthèse. Ce qui est déjà considérable. Mais est-ce suffisant et surtout compatible avec des pratiques peu respectueuses de l’environnement ? Peut-on s’asseoir sur le bilan carbone de certaines exploitations agricoles pour offrir du bio français, à prix compétitif, aux consommateurs de plus en plus nombreux à vouloir manger bio ? C’est la question qui sous-tend l’actuel débat opposant les grands syndicats agricoles autour de la question des fruits et légumes bio chauffés sous serres.

Plus d’un consommateur sera étonné d’apprendre que les légumes et fruits bio peuvent être cultivés dans des serres chauffées au fioul, pratique certes sans incidence sur les résidus de pesticides de nos aliments, mais loin d’être neutre pour la planète avec un bilan carbone conséquent. C’est pourtant possible puisqu’un article du cahier des charges de l’agriculture biologique établi en 2007 par l’Europe l’autorise (avec pour objectif premier d’éviter le gel de la serre). Cette pratique est encore marginale en France, où une cinquantaine d’hectares de serres chauffées – essentiellement de tomates – sont pour l’heure certifiés bio, soit 0,2 % des surfaces cultivées en bio, selon le journal Libération. Mais elle inquiète une partie des acteurs du bio en France, en premier lieu la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et le Syndicat des transformateurs et distributeurs bio (Synabio) qui, épaulés par trois associations environnementales, ont lancé une pétition contre les serres chauffées le 29 mai (1) avec 60 cuisiniers comme premiers signataires. Ils redoutent en effet que cette pratique ne se généralise face à la demande croissante des consommateurs pour le bio et l’appétit des gros producteurs de tomates (Savéol, Cerafel) et des géants de la distribution pour la manne financière que représente le bio. Selon la Fnab, le chauffage est contraire à deux principes généraux de l’agriculture biologique : le respect de la saisonnalité et la préservation des ressources naturelles. Généraux mais pas nécessairement inscrits dans son cahier des charges ! Selon les chiffres de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le bilan carbone d’une tomate bio cultivée dans une serre chauffée au fioul en Bretagne est 4 fois supérieur à celui d’une tomate importée par camion d’Espagne.

En revanche, du côté de Légumes de France, fédération de producteurs affiliée à la FNSEA,  on défend le principe de la serre chauffée comme un rempart aux importations du bio étranger, arguant de l’incohérence à importer des fruits et légumes bio plutôt que de les produire en France. Des producteurs affiliés au syndicat ont ainsi manifesté le 28 mai à Wissous (91), sur la plateforme logistique de Sedifrais, un importateur de fruits et légumes qui distribue notamment Leader Price, afin de dénoncer les importations de tomates qui, selon le syndicat, représentent à la période actuelle jusqu’à 80 % des tomates présentes sur les étals de certains magasins. Selon le syndicat, le secteur de la tomate française, non concurrentiel face aux pays importateurs, traverse une crise très profonde avec « des cours catastrophiques depuis un mois », conclut Légumes de France.

Le Cnab, comité technique de la filière bio, est donc pris entre deux feux. Mais ayant déjà reporté par deux fois son vote, il ne peut plus reculer face à cette question sensible et devra rendre un avis le 11 juillet.

LA TOMATE ET LE CONCOMBRE EN QUELQUES CHIFFRES

  • La tomate est le premier légume cultivé dans le monde et en Europe.
  • La France en produit environ 573 000 tonnes par an ce qui en fait le 5e pays producteur d’Europe, loin derrière l’Espagne, les Pays-Bas et l’Italie (source : Interfel). La part du bio représente à peine 5 % de cette production.
  • Environ 30 347 tonnes de tomates bio ont été commercialisées en France en 2018 (source : Agence Bio).
  • Le taux d’import de tomates bio en circuit long (qui représente une minorité du marché par rapport au circuit court) était de 78 % en 2017 et 61 % en 2018 (chiffre non définitif), selon l’Agence bio.
  • Les principales zones de production française sont la région Bretagne (35 %), la région Sud (21 %) et les Pays de la Loire (16 %) (source : Interfel).
  • La grande majorité des tomates et concombres cultivés en France le sont en conventionnel, sous serre et hors-sol, c’est-à-dire hors la terre sur des supports composés de roches ou des fibres organiques. La culture hors-sol ne permet en effet pas la certification en bio (hors dérogations qui ne concernent que les pays du Nord de l’Europe).
  • L’AOPN (Association d’organisations de producteurs nationale) « tomates et concombres de France », qui regroupe les principaux producteurs français, produit 1 000 hectares de tomates et concombres chaque année… Dont 90 % sous serre !

(1) Pétition Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffées !

Marie-Noëlle Delaby

3 juin 2019

Robot cuiseur Monsieur Cuisine Connect de Lidl (vidéo) Premières impressions

Robot cuiseur Monsieur Cuisine Connect de Lidl (vidéo)

 

Premières impressions

Avec Monsieur Cuisine Connect, Lidl lance sous sa marque Silvercrest son premier robot cuiseur connecté. Il arrive sur un marché très compétitif quelques semaines après le lancement par l’un des leaders du secteur, Vorwerk, du Thermomix TM6. À travers son design et ses options, le robot de Lidl aspire clairement à boxer dans la même catégorie que ses concurrents, le kCook de Kenwood, le Cook Expert de Magimix, le i-Companion de Moulinex. Comme eux, il permet de mijoter, saisir, cuire à la vapeur, pétrir, mixer, hacher, ou encore piler la glace… Le tout pour deux à trois fois moins cher ! Soit 359 € contre 1 299 € pour le Thermomix TM6, par exemple. Nous avons pris en main le robot cuiseur low cost de Lidl avant notre test en laboratoire.

 

Tout sur les robots cuiseurs

Marie-Noëlle Delaby

3 juin 2019

Nausées et vomissements Des médicaments à éviter

Nausées et vomissements

 

Des médicaments à éviter

Trois médicaments indiqués contre la nausée ou les vomissements sont à présent déconseillés (dompéridone, métoclopramide, métopimazine). Cela vaut particulièrement pour les enfants et les personnes âgées. En cause, les effets secondaires graves que peuvent occasionner ces traitements.

 

Contre les nausées et les vomissements, mieux vaut faire l’impasse sur les traitements médicamenteux. Les antiémétiques disponibles sont rarement recommandés, confirme un nouvel avis (1) de la Haute Autorité de santé (HAS). Elle y fait le point sur trois molécules souvent délivrées mais décriées en raison d’effets indésirables graves : la dompéridone (Motilium, Peridys, Oroperidys), le métoclopramide (Anausin, Primperan, Prokinyl) et la métopimazine (Vogalène, Vogalib). En 2016, elles étaient encore prescrites à des millions de personnes.

Ces médicaments sont à éviter en cas de gastro-entérite, sauf si les vomissements peuvent avoir, à court terme, des complications graves ou très gênantes, conclut l’agence sanitaire. Par ailleurs, ils ne sont pas destinés à traiter les symptômes provoqués par une anesthésie ou un traitement anticancéreux, pour lesquels d’autres traitements existent. Cette recommandation vaut particulièrement pour deux publics : les enfants et les personnes âgées.

La dompéridone (Motilium) et le métoclopramide (Primperan) ne doivent jamais être donnés à un enfant, tranche la HAS. La métopimazine (Vogalène) doit être évitée autant que possible. Chez la personne âgée, les choses sont plus simples. En raison des risques cardiaques et neurologiques, mieux vaut éviter ces trois médicaments, surtout en cas de maladie associée.

UNE EFFICACITÉ TRÈS RELATIVE

De fait, ces neuroleptiques aux effets antinauséeux et antiémétiques sont également responsables d’effets secondaires graves. Ils augmentent le risque d’arythmies ventriculaires graves (torsades de pointes), de mort subite cardiaque et de troubles neurologiques sévères appelés symptômes extrapyramidaux. Ils se manifestent notamment par une contraction involontaire et répétitive de certains muscles, des tremblements, des spasmes… Des dyskinésies peuvent également survenir à cause du traitement.

Ces complications sont démesurées au regard des symptômes que ces médicaments sont censés traiter. Car outre le fait d’être dangereux, ils n’ont pas prouvé leur intérêt. Dans son avis, la HAS note que l’efficacité de la dompéridone n’est pas établie chez l’enfant et l’est mal chez l’adulte à la dose recommandée. Si le métoclopramide a prouvé son efficacité, on ignore dans quelle mesure. Quant à la métopimazine, elle reste le produit pour lequel on a le moins de preuves d’effets secondaires graves… mais aussi d’efficacité.

Par le passé, Que Choisir a déjà alerté contre ces médicaments. Il faut dire que deux de ces trois médicaments figurent sur la liste noire de Prescrire. Et malgré les alertes répétées, une version de métopimazine reste disponible en automédication… Une situation inexplicable au vu des risques encourus par les patients. Alors quelles solutions en cas de vomissements ? Deux mesures sont essentielles : bien s’hydrater – avec de l’eau et non du coca – et essayer de manger afin de limiter la déshydratation et la perte de poids.

(1) Médicaments antiémétiques dans le traitement symptomatique des nausées et vomissements, HAS, 27/05/2019

Audrey Vaugrente

3 juin 2019

Santé (infographie) Vous et vos douleurs chroniques

Santé (infographie)

 

Vous et vos douleurs chroniques

Pour mieux comprendre les douleurs, nous avons demandé aux personnes qui souffrent de façon chronique de nous décrire leurs maux. Les questions portaient sur les douleurs chroniques, actuelles ou passées, de l’appareil locomoteur : dos, muscles, articulations, etc. Vous avez été plus de 5 000 à répondre à notre questionnaire.

 

Les répondants à notre questionnaire souffrent en majorité du dos… Mais pas seulement : 8 répondants sur 10 souffrent à deux endroits ou plus du corps. Certaines pathologies, comme les rhumatismes inflammatoires, peuvent en effet toucher plusieurs parties du corps. Mais il existe aussi un phénomène de « sensibilisation » : quand on a mal longtemps quelque part, on finit par avoir plus facilement… mal ailleurs.

Les douleurs qui taraudent nos répondants sont souvent anciennes. Plus de la moitié d’entre eux sont impactés par des douleurs chroniques depuis plus de 5 ans. La douleur chronique est une maladie complexe, avec un phénomène d’auto-entretien. Cela explique que dans certains cas, les douleurs puissent persister alors qu’il n’y a pas ou plus de cause identifiée.

La douleur est jugée « intense » pour 39 % et « modérée » pour 54 %. Heureusement, seuls 3 % souffrent de façon « extrêmement intense ». Mais l’impact sur la qualité de vie est jugé important (assez et très important) par 82 % des personnes ayant répondu.

À notre question sur les adjectifs caractérisant le mieux leurs douleurs, 49 % des répondants ont choisi le terme « handicapantes », 22 % « épuisantes » et 9 % « déprimantes ». Cela illustre bien les deux dimensions des douleurs chroniques : à la fois physique et psychique.

La diversité des traitements testés ou utilisés pour soulager est impressionnante. Des thérapies manuelles (comme la kinésithérapie, l’ostéopathie, les massages) en passant par les médicaments jusqu’aux techniques psychocorporelles (méditation, relaxation, etc.), l’éventail est très large. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, au contraire, les recommandations de prise en charge des douleurs recommandent de combiner plusieurs approches pour s’affranchir de ses douleurs. À l’exception de la chirurgie dans certains cas, le recours à un seul type de soins est rarement efficace et durable. Attention donc aux « traitements miracles », compléments alimentaires ou thérapeutes autoproclamés, qui promettent une guérison rapide, totale et définitive : ce sont des arnaques.

Les médicaments par exemple ne permettent pas de s’affranchir totalement ni définitivement des douleurs chroniques. D’ailleurs, les taux de satisfaction exprimés par les répondants pour ces produits sont plutôt mauvais (moins de 50 % dans un questionnaire satisfaction, c’est signe d’insuffisance). Cela ne signifie pas que les médicaments soient inutiles. Ils ont une place dans une prise en charge qui combine justement plusieurs approches et types de soins. Ils offrent par exemple un soulagement ponctuel pour faire des soins de kiné ou pour aller marcher !

Perrine Vennetier

Isabelle Bourcier

Observatoire de la consommation

3 juin 2019

Arnaque à la clé USB Une variante de l’escroquerie à la pièce jointe

Arnaque à la clé USB

 

Une variante de l’escroquerie à la pièce jointe

Une clé USB déposée dans votre boîte aux lettres pour attiser votre curiosité. Une fois celle-ci branchée, votre ordinateur se retrouve infecté. Cette arnaque, fortement relayée dernièrement dans les médias, n’est pas attestée. Mais elle est l’occasion de rappeler quelques principes de précaution.

 

Le groupement de gendarmerie du Nord a récemment alerté via les réseaux sociaux concernant l’arnaque dite « à la clé USB ». Les médias se sont emparés du sujet. Plutôt que de jouer sur la peur comme cela est le cas par exemple avec le chantage à la webcam, cette potentielle arnaque mise sur la curiosité de ses victimes. Ces dernières découvrent dans leur boîte aux lettres, ou bien dans un endroit public, une clé USB. Les malfaiteurs comptent sur le fait que ces personnes la brancheront à leur ordinateur pour en connaître le contenu. La clé, qui renferme un virus, infecte l’ordinateur. Une fois cela fait, plus moyen de revenir en arrière, le mal est fait. Via ce virus, les escrocs peuvent prendre possession de l’appareil à distance et voler les données de l’utilisateur.

arnaque-cle-usb
Le message du groupement de gendarmerie du Nord sur les réseaux sociaux.

AUCUNE PLAINTE RECENSÉE, MAIS PRUDENCE

Si cette arnaque apparaît crédible, elle ne fait pourtant l’objet d’aucune plainte, ni dans le Nord ni dans le Pas-de-Calais, comme le souligne Jean-Philippe Teneur, officier de communication des deux départements : « On est dans le domaine prudentiel. Il n’existe pas de réalité du phénomène, mais il y a une viralité. » L’UFC-Que Choisir n’a pas non plus reçu de témoignage qui atteste d’une telle arnaque. Cette actualité qui fait le buzz permet cependant de rappeler quelques règles de sécurité. Comme le souligne Jérôme Notin, directeur général de la plateforme Cybermalveillance, « les infections par pièces jointes ou liens malveillants font partie des principales menaces informatiques. » Un ordinateur, un smartphone ou une tablette peut se retrouver infecté rien qu’en ouvrant une pièce jointe à un courriel ou en téléchargeant un logiciel recelant un virus.

Outre un ralentissement de l’ordinateur ou du support mobile, les risques ne sont pas négligeables. La plateforme Cybermalveillance expose sur son site les dangers que comportent de tels virus : « Certains vont exploiter vos données [notamment bancaires, ndlr], d’autres comme lesrançongiciels vont les rendre inaccessibles dans le but de vous faire payer une rançon. Il existe également des virus qui peuvent permettre à un cybercriminel de prendre le contrôle de votre ordinateur, de votre tablette ou de votre téléphone mobile pour vous voler vos données. »

NOS CONSEILS

Le premier bon réflexe consiste à ne pas brancher une clé USB inconnue. Quelques secondes de curiosité peuvent coûter cher. Idem pour une pièce jointe présente dans un mail provenant d’une adresse inconnue : ne l’ouvrez surtout pas, elle risque d’être infectée.

Jérôme Notin dispense ses conseils : « Il faut avoir un antivirus régulièrement mis à jour, au même titre que le système d’exploitation de l’appareil, pour que d’éventuelles vulnérabilités soient corrigées. Il est également important de sauvegarder ses données sur un périphérique extérieur, afin de ne pas les perdre. » Notre dernier test pourra vous aider à choisir votre antivirus.

Marie Bourdellès

3 juin 2019