UFC-Que Choisir Pays de St Omer, Montreuil sur Mer et de la Côte d'Opale

Seinsafe.com Le soutien-gorge anticancer était une arnaque

Seinsafe.com

 

Le soutien-gorge anti-cancer était une arnaque

Ces dernières semaines, des centaines de femmes ont succombé à une publicité diffusée sur Facebook vantant les bienfaits d’un soutien-gorge censé protéger contre le cancer du sein. Depuis, le site Seinsafe.com qui les vendait a fermé ses portes, laissant de nombreuses victimes sur le carreau.

 

Un soutien-gorge « sans danger pour la santé » et « qui ne vous blesse pas lorsque vous le portez ». Surtout, un soutien-gorge « qui protège du cancer » grâce à l’absence d’armatures. Des arguments qui ont fait mouche, puisqu’en plein cœur de l’été, de nombreuses femmes ont commandé ce soutien-gorge censé leur « changer complètement la vie ». La plupart ont même profité d’une des nombreuses offres promotionnelles (29,90 € contre 59,90 €, par exemple !) et de la livraison gratuite. « N’attendez pas une seule seconde […]. Notre petite usine a du mal à retenir la quantité de commandes puisque certaines n’hésitent pas à commander Seinsafe® par paquets de 10 », prévenait même le site marchand sur sa page d’accueil.

Si le compte bancaire était bien débité, la majorité des clientes n’ont pas reçu leur commande dans les temps, voire pas du tout. Elles ont eu beau multiplier les demandes de remboursement, rien n’y a fait. Au mieux, certaines ont reçu un message leur indiquant qu’aucun remboursement ne pouvait être effectué dans la mesure où elles avaient bénéficié d’une offre promotionnelle au moment de l’achat. Or, un tel argument n’a aucun fondement juridique. Des clientes ont bien fini par recevoir le fameux soutien-gorge, mais toutes sont unanimes pour en dénoncer la qualité très médiocre.

Seinsafe.com faisait ce qu’on appelle du dropshipping, c’est-à-dire que les articles qu’il proposait étaient en réalité vendus et expédiés par un autre marchand, lui-même basé en Chine. Cette technique, qui n’est pas illégale en soi, a pourtant un gros défaut : elle ne permet pas aux sites de respecter la législation européenne, notamment en matière de rétractation ou de remboursement. Qui plus est, pour attirer les acheteuses, le gérant de Seinsafe.com n’a pas hésité à avancer des arguments santé fantaisistes (lire encadré) et à promettre des délais de livraison intenables.

Depuis, le site Seinsafe.com a baissé le rideau. Il n’est plus possible ni de commander, ni d’effectuer la moindre réclamation. Dans ces conditions, autant le dire, les chances de récupérer son argent sont quasiment nulles. Pour autant, les victimes ne doivent pas hésiter à signaler leur litige à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Rhône (ddpp@rhone.gouv.fr) qui centralise les plaintes et à se rapprocher de leur banque ou de leur assureur afin de voir si un remboursement ou une prise en charge est possible.

Quant aux soutiens-gorge Seinsafe.com, ils n’ont pas totalement disparu. D’autres sites Internet continuent de les vendre. Si rien ne dit qu’ils ne livrent pas, mieux vaut se méfier. D’autant qu’hier, ces soutiens-gorge étaient également en vente sur plusieurs market places, dont celle d’Amazon, sur laquelle ils étaient proposés à moins de 5 € pièce, sans allusion à un quelconque effet contre le cancer du sein. Autant de sites avec lesquels il vaut mieux aller « à têton ».

seinsafe
Une réduction de 50 % sur le prix initial, un décompte du temps restant pour profiter de la promotion et des avis positifs, tout était fait pour inciter les clientes à commander sans attendre.

SOUTIEN-GORGE ET CANCER

Rien de prouvé

« L’industrie du soutien-gorge enfin démasquée. » C’est en ces termes que Seinsafe s’est invité sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo, la société affirme que les soutiens-gorge avec armatures causeraient le cancer du sein, s’appuyant pour cela sur une étude menée par les Dr Denise Freedman et Abigail Wentworth publiée en 2009. Voilà qui donne envie d’en savoir plus. Pourtant, on a eu beau chercher, nulle trace de ces fameuses chercheuses, ni de leurs travaux. Tout est inventé, contrairement à l’inquiétude que cette communication génère.

Le Web regorge d’articles alarmistes sur les liens entre soutien-gorge et cancer du sein, dont la plupart s’appuient sur un livre écrit par deux anthropologues médicaux en 1995. Mais peu d’études sérieuses sont disponibles et aucune ne confirme ce risque. Celle qui fait référence, parue en 2014, porte sur 1 000 femmes atteintes de cancer du sein et 450 en bonne santé. Elles ont été interrogées sur leurs habitudes de port du soutien-gorge (bonnet, durée de port par jour, par semaine, etc.). Qu’il soit avec ou sans armature, porté depuis longtemps ou non, le vêtement n’est pas lié à un surrisque.

Audrey Vaugrente

Cyril Brosset

 

31 août 2019

Galaxy Note 10 et Note 10+ Les 5 nouveautés du smartphone géant de Samsung

Galaxy Note 10 et Note 10+

 

Les 5 nouveautés du smartphone géant de Samsung

Modèle après modèle, le Samsung Galaxy Note s’est taillé une solide réputation grâce à son écran géant et son stylet, et aussi à ses excellentes performances. Cette année, Samsung propose deux versions de son grand smartphone, le Galaxy Note 10 et le Galaxy Note 10+. En attendant les résultats de nos tests en laboratoire, en voici les 5 principales nouveautés.

 

1. NOTE 10 ET NOTE 10+ : DEUX TAILLES D’ÉCRAN

Pour la première fois depuis le lancement de la famille Note en 2011, Samsung propose son smartphone en deux versions : le Galaxy Note 10 et le Galaxy Note 10+. La principale différence tient à la taille de leur écran, dont la diagonale atteint respectivement 6,3 et 6,8 pouces (soit 16 et 17,2 cm). La différence est notable, tant en termes de confort que d’encombrement. Dans les deux cas, ce très bel écran occupe la quasi-totalité de la surface : seule la camera frontale (pour les appels vidéo et les selfies) perce encore la face avant du smartphone.

Les autres différences entre le Note 10 et le Note 10+ sont moins visibles. Elles concernent la batterie (3 500 mAh vs 4 300 mAh), la charge rapide (25 W vs 45 W), la mémoire vive (8 Go vs 12 Go) et la carte mémoire (présence d’un port de carte SD sur le Note 10+, pas sur le Note 10).

ecran note10
Avec son écran de 6,8 pouces, le Galaxy Note 10+, à gauche, offre un confort d’affichage incontestable. Comme sur le Note 10, l’écran occupe la quasi-totalité de la face avant.

2. TRIPLE CAPTEUR PHOTO À L’ARRIÈRE

Samsung a repris sur les Note 10 et Note 10+ l’excellent bloc photo inauguré sur le Galaxy S10. L’appareil principal est ainsi composé d’un triple capteur. Le capteur principal de 12 Mpx (f/1,5-2,4) est accompagné d’un capteur ultra grand angle de 16 Mpx (f/2,2) et d’un téléobjectif 12 Mpx (f/2,1) avec zoom optique x2.

Samsung y apporte quelques nouveautés, notamment en vidéo avec un mode portrait qui permet de flouter l’arrière-plan d’une séquence centrée sur une personne et un « zoom audio » qui permet d’isoler le son d’un élément précis.

objectifs note10
Trois objectifs, trois cadrages, du grand angle au téléobjectif.

3. PARTAGE D’ÉNERGIE

Les Galaxy Note 10 et Note 10+ reprennent aussi la fonction de partage d’énergie du Galaxy S10 (qui devrait, selon toute vraisemblance, arriver chez Apple sur ses prochains iPhone). Une fois activée, le smartphone devient un chargeur pour les appareils compatibles avec la charge sans fil. Vous pourrez ainsi dépanner quelqu’un à court de batterie ou bien recharger vos écouteurs sans fil Galaxy Earbuds ou autres écouteurs Bluetooth, et ce quelle qu’en soit la marque (aucun problème pour recharger des Airpods signés Apple par exemple).

partage energie note10
Il suffit de poser ses écouteurs ou un autre smartphone sur le dos du Note 10 ou du Note 10+ pour en charger la batterie. Pratique !

4. UN NOUVEAU STYLET S-PEN

Connecté au téléphone en Bluetooth, le stylet S-Pen permet de piloter l’appareil photo, certaines applications ou, dans un cadre plus professionnel, d’avancer les diapositives d’une présentation, mais aussi de dessiner ou de prendre des notes. Mais désormais, il intègre aussi un accéléromètre et un gyroscope, deux capteurs qui « comprennent » les mouvements du S-Pen. Ainsi, faire tourner le S-Pen dans un sens ou dans l’autre permet de zoomer/dézoomer dans l’appareil photo, un geste vers la droite ou vers la gauche permet de naviguer dans les photos de la galerie et avec un mouvement vers le haut ou vers le bas, on ajuste le volume. Étonnant, oui. Mais utile au quotidien ? À voir ! D’autant que ça ne fonctionne pas à tous les coups…

stylet note10
Le stylet permet d’interagir avec le smartphone sans le toucher, un mouvement vers le bas permet par exemple de baisser le volume.

5. DEUX BÊTES DE COURSE… AU PRIX EXPLOSIF

Les Galaxy Note 10/10+ succèdent au précédent Galaxy Note 9. Esthétiquement, ils sont très réussis. Outre leur écran qui occupe la quasi-totalité de la face avant, ces smartphones sont les plus fins de la gamme Note (7,9 mm d’épaisseur). Ils fonctionnent avec la dernière version du système Android (Pie 9) et intègrent 256 Go de stockage (le Note 10+ est aussi proposé avec 512 Go) ainsi qu’un double emplacement pour carte SIM. Processeur 2,7 GHz (Exynos 9825), connecteur USB Type-C, Wi-Fi 6 (1), capteur d’empreintes digitales « ultrasonique », reconnaissance faciale… Ces Galaxy Note embarquent ce qui se fait de mieux en termes de technologies. Nos tests en laboratoire permettront d’évaluer les performances et de vérifier que le lecteur d’empreintes digitales est efficace et que la reconnaissance faciale ne soit pas facile à duper (ce qui est loin d’être toujours le cas). Samsung affirme par ailleurs que le Note 10+ est le Galaxy le plus endurant à ce jour ; nous mesurerons l’autonomie des deux smartphones. Mieux vaudrait qu’elle soit au rendez-vous car le prix, lui, l’est bel et bien. Le Galaxy Note 10 (256 Go) coûte 959 €. Quant au Galaxy Note 10+, son prix est de 1 109 € (256 Go) ou 1 209 € (512 Go).

 

(1) La nouvelle norme Wi-Fi 6 promet d’accroître nettement les débits, d’améliorer la couverture et de préserver l’autonomie des appareils.

Camille Gruhier

31 août 2019

Rendez-Vous CONSO LES Donnees Personnelles

Rendez-Vous CONSO

Les Données Personnelles

Mieux connaître la collecte des données sur Internet et découvrir les moyens de nous protéger.

Réunion Information Mardi 10 septembre 2019 à 17h30 sur réservation au 03.21.39.81.81

( du lundi au vendredi de 14h à 17h)

Maximum 30 personnes

 

29 août 2019

SFR Box 8 Que cache la nouvelle box de SFR ?

SFR Box 8

 

Que cache la nouvelle box de SFR ?

Depuis le 20 août, SFR propose une toute nouvelle box. Moyennant 5 € de plus par mois, ceux qui le souhaitent peuvent profiter de la SFR Box 8 et de son enceinte connectée, de son assistant vocal et de son Wi-Fi hyper-rapide. Mieux vaut toutefois se poser les bonnes questions avant de passer commande.

 

Noire, compacte, sobre d’aspect, la nouvelle box de SFR s’avère plutôt élégante. Tant mieux, car si la partie « modem » peut être cachée dans un placard, la partie « décodeur », elle, a vocation à rester à portée de vue. Et pour cause, à l’instar de la Freebox Delta, elle intègre une enceinte connectée qui permet de diffuser de la musique ou le son de la télé. Comme sa concurrente, la SFR Box 8 est munie d’un assistant vocal maison qui permet, à voix haute, de changer de chaîne, de mettre un programme sur pause, de baisser le son ou encore d’effectuer une recherche parmi les replays. Il suffit, avant chaque commande, de dire « OK SFR ». Pas indispensable, mais pratique. Ce service devrait même s’enrichir à partir d’octobre avec l’intégration de l’assistant vocal Alexa d’Amazon qui, lui, permettra d’effectuer des recherches, de commander des objets connectés voire de réaliser des achats par la voix.

La SFR Box 8 intègre également des technologies récentes, comme la 4K HDR qui permet de bénéficier d’une superbe qualité d’image et le Dolby Atmos censé offrir une qualité de son proche de celle du cinéma. Elle est surtout la toute première box à intégrer la dernière norme Wi-Fi 6 (ou ax), qui promet d’accroître nettement les débits, d’améliorer la couverture et de préserver l’autonomie des appareils. SFR promet ainsi un Wi-Fi « 3 fois plus performant » !

Mais attention : pour bénéficier pleinement de ces standards, il est indispensable de disposer d’équipements compatibles, à savoir un téléviseur 4K HDR et un système son Dolby Atmos. Or, si ces appareils se démocratisent, ils restent encore assez chers. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter nos guides d’achat téléviseurs et barres de son. Qui plus est, si les chaînes de télé diffusant des programmes en 4K se multiplient, les programmes encodés en Dolby Atmos sont encore très rares. Quant à profiter du débit du Wi-Fi 6, ce n’est possible qu’à condition que l’ordinateur ou le smartphone intègre lui aussi cette norme très récente. Pour le moment, c’est rarement le cas.

FINI LE DISQUE DUR

Avec la SFR Box 8, vous bénéficierez en outre d’une nouvelle interface TV plutôt séduisante et d’une connexion Bluetooth (pour connecter votre barre de son sans fil, par exemple). Vous pourrez aussi enregistrer 2 chaînes simultanément et stocker jusqu’à 100 heures de programmes que vous pourrez ensuite visionner depuis n’importe quel smartphone, PC ou tablette. En l’absence de disque dur, les programmes sont enregistrés systématiquement dans le cloud. Au passage, cette absence permet à la box d’être plus compacte et plus silencieuse puisqu’un ventilateur bruyant n’est pas nécessaire. Enfin, côté connectique, il faudra vous contenter d’une prise RJ45 pour le téléphone fixe, deux ports USB-C 3.1 (un sur chaque boîtier) et seulement deux ports Ethernet, ce qui peut s’avérer nettement insuffisant pour certains utilisateurs.

5 € PAR MOIS POUR EN PROFITER

La box SFR vous intéresse ? Il vous en coûtera 5 € par mois. Cette option de location sans engagement est un vrai atout par rapport à la Freebox Delta, dont le player intégrant l’enceinte Devialet doit être acheté. Et pas besoin de changer d’offre, anciens comme nouveaux clients peuvent demander à l’avoir. Enfin, pas tous : la box SFR 8 ne sera disponible dans un premier temps que pour les clients SFR connectés en ADSL ou en fibre. Les clients connectés en FTTB (fiber to the building) devront attendre octobre pour en profiter. Quant à la 4K HDR et au son Dolby Atmos, SFR indique qu’il faut avoir opté pour une offre triple play (Internet, téléphonie et TV) et être éligible à un débit minimum de 25 Mbits/s pour en bénéficier.

NOTRE AVIS

Même si elle n’a rien de révolutionnaire, la SFR Box 8 peut séduire certains clients attirés par ses performances. Mais avant de dépenser 5 € de plus par mois, mieux vaut y réfléchir à deux fois et notamment s’assurer que son équipement permettra de bénéficier d’un réel gain de confort.

Cyril Brosset

27 août 2019

Sur-marges sur les fruits et légumes bio La grande distribution matraque toujours les consommateurs !

Sur-marges sur les fruits et légumes bio 

 

La grande distribution matraque toujours les consommateurs !

Deux ans après la publication d’une étude économique pointant les sur-marges de la grande distribution sur les fruits et légumes bio1, l’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui la persistance de cette déplorable politique, dommageable pour le pouvoir d’achat des consommateurs et l’environnement. Afin de faire (enfin !) toute la lumière sur l’ampleur de la pratique, l’Association presse l’Observatoire de la Formation des prix et des marges de publier les niveaux de marges par enseigne et par rayon. Au niveau individuel, sur la base d’une enquête de terrain publiée dans le numéro 583 de Que Choisir, actuellement en kiosque, l’association conseille aux consommateurs de faire jouer la concurrence car la grande distribution n’est pas systématiquement meilleur marché que les magasins spécialisés bio.

Face aux alertes sur les risques sanitaires et environnementaux des pesticides, les consommateurs français se tournent de plus en plus vers les produits biologiques (+ 36 % sur les deux dernières années2). La grande distribution ayant encore renforcé sa part de marché sur le bio3 sur cette même période, l’UFC-Que Choisir a souhaité réactualiser son étude sur les « marges du bio ». Et le moins que l’on puisse dire c’est que les marges des fruits et légumes bio restent toujours en travers de la gorge.

+ 83 %, + 109 %, + 149 %, les sur-marges se concentrent sur les produits les plus consommés

Sur la base des cotations officielles publiées pour 24 fruits et légumes4, l’UFC-Que Choisir dénonce le niveau exorbitant des marges brutes sur le bio : en moyenne, 75 % plus élevées qu’en conventionnel. Pire, cette moyenne masque de très fortes disparités selon les produits, et ce sont sur les plus consommés que la grande distribution se gave le plus. Si le niveau de marge en bio est équivalent au conventionnel pour l’oignon, l’ail ou la carotte, sur les 3 fruits et légumes les plus consommés (la pomme de terre, la tomate et la pomme) les marges brutes sont respectivement 83 %, 109 % et 149 % supérieures au conventionnel. La palme des sur-marges revient au poireau, où la grande distribution marge 2,5 fois plus sur le bio que sur le conventionnel (+ 165 %).

 

Sur-marges de la grande distribution : l’exemple de la pomme bio

Exemple de la pomme bio

Il faut arrêter de croire que la cherté du bio provient exclusivement du surcoût agricole… Ainsi, dans le cas de la pomme par exemple, alors que le prix agricole en bio est supérieur de 70 % au conventionnel, la marge brute de la distribution est deux fois et demie plus importante. Conséquence : un prix en rayon double pour le bio par rapport au conventionnel.

La grande distribution capte 41 % du surcoût du bio

Lorsqu’on cumule les prix des 24 fruits et légumes étudiés, le budget annuel pour un ménage français s’élève à 657 € pour le bio, contre 379 € pour l’équivalent conventionnel. Alors qu’une partie seulement de cet important écart tarifaire s’explique par les moindres rendements de l’agriculture biologique, pas moins de 41 % de l’écart est dû à la différence dans les marges appliquées par la grande distribution : 287 € en bio contre 173 € en conventionnel. Cette situation est d’autant moins acceptable qu’à ce jour, la grande distribution n’a produit aucun élément chiffré permettant de justifier une différence dans les frais de distribution entre le bio et le conventionnel (manutention, stockage, mise et pertes en rayon, etc.).

 

Marges de la grande distribution sur le budget annuel de fruits et légumes :  287 € en bio contre 173 € en conventionnel !

Par rapport à l’étude de 2017, la marge brute globale pratiquée par la grande distribution sur la consommation de bio n’a que très légèrement diminué (de seulement 6 %), démontrant l’absence de véritable inflexion dans les politiques de sur-marges. Car si le taux de margeest désormais légèrement inférieur pour le bio, il ne faut pas s’y tromper : pour les consommateurs, ce qui compte n’est pas le taux de marge, mais bien le montant de marge dont ils doivent s’acquitter. Comme le prix de revient agricole est bien plus élevé en bio, lui appliquer un taux de marge proche de celui appliqué aux produits conventionnels se traduit immanquablement par une marge en euros bien supérieure sur le bio !

Cette évolution permet en revanche de contredire l’argument des distributeurs selon lequel leurs marges seraient définies de manière fixe en fonction des seules contraintes techniques de mise en rayon, et montre qu’au contraire elles sont ajustées selon des logiques purement mercantiles. Or cette pratique est particulièrement coûteuse pour le budget des consommateurs : si la grande distribution appliquait au bio la même marge qu’en conventionnel, le budget annuel d’une consommation de fruits et légumes bio diminuerait de 18 %, soit 121 € d’économie par ménage6 !

Fruits et légumes bio : les magasins spécialisés moins chers que les grandes surfaces

La cherté du bio en grandes surfaces n’est pas une fatalité. Un récent relevé de prix réalisé par l’UFC-Que Choisiravec l’aide de ses bénévoles montre ainsi que les magasins spécialisés peuvent constituer un recours pour les consommateurs. En effet, bien qu’ils soient globalement plus chers que les grandes surfaces lorsque l’on prend en compte l’ensemble des produits bio, la situation est bien différente pour les seuls fruits et légumes, dont les prix s’avèrent 19 % moins élevés dans les magasins spécialisés8. Dès lors, et notamment compte tenu de la progression marquée du nombre de magasins spécialisés en France (416 points de vente supplémentaires au cours des deux dernières années, soit une progression de 18 %), la mise en concurrence par les consommateurs des différents modes de distribution pourrait pousser les grandes surfaces à adopter des politiques de marges plus raisonnables et donc favorables à la démocratisation du bio.

Sur la base de son étude, l’UFC-Que Choisir, souhaitant encourager la consommation du bio au vu de ses bénéfices sanitaires et environnementaux :

  • Exhorte l’Observatoire de la formation des prix et marges à une transparence totale et salutaire en publiant les niveaux de marges par enseigne et par rayon (« naming and shaming »), dans le cadre de ses prochains travaux9 sur les produits de l’agriculture biologique ;
  • Recommande aux consommateurs de faire jouer la concurrence entre les modes de distribution, afin de trouver les prix du bio les plus compétitifs.
Retrouvez la totalité de l’enquête dans le n° 583 de « Que Choisir » en kiosques actuellement ou sur notre site.

NOTES

2 Progression en valeur des achats de produits biologiques entre 2016 et 2018 –Les chiffres 2018 du secteur bio – Agence Bio – juin 2019.
3 Entre 2016 et 2018, la part de marché de la grande distribution sur les produits biologiques est passée de 45 % à 49 % – Les chiffres 2018 du secteur bio – Agence Bio – juin 2019.
4 Etude réalisée sur la base des cotations des produits biologiques et conventionnels, publiées sur la période allant de mai 2018 à mai 2019 par le Réseau des Nouvelles des Marchés, pour 24 fruits et légumes représentant 86 % de la consommation des ménages.
5 Le taux de marge est un coefficient égal à la marge appliquée par le distributeur sur un produit, divisée par le prix auquel le distributeur a acheté ce produit
6Si la grande distribution appliquait aux fruits et légumes bio la même marge brute qu’en conventionnel, le budget de la consommation annuelle serait de 536 € (Prix agricole 335 € + marge distribution 173 € + TVA 28 €), soit une économie de 18 %.
7 Relevés de prix réalisés entre janvier et février 2019 sur les sites Internet drive de 3350 magasins de la grande distribution et par les enquêteurs de l’UFC-Que Choisir dans 712 magasins spécialisés.
8 Les détails de notre enquête prix sont disponibles dans le numéro 583 de septembre 2019 du magazine Que Choisir.
9 L’Observatoire de la formation des prix et marges a annoncé le 3 juin 2019 la mise en place d’un groupe de travail sur les produits certifiés issus de l’agriculture biologique pour travailler sur la répartition de valeur pour ces produits.
22 août 2019

SFAM La clôture des réclamations approche

SFAM

 

La clôture des réclamations approche

Il ne reste plus que quelques jours aux victimes de la société d’assurance multimédia SFAM pour déposer leur demande d’indemnisation. Après le 31 août, il sera trop tard.

 

Vous estimez avoir été victime de la SFAM ? Dépêchez-vous. À partir du 1er septembre, il ne sera plus possible de déposer la moindre demande de remboursement dans le cadre de la procédure d’indemnisation mise en place par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Alors mieux vaut ne pas perdre de temps et envoyer dès maintenant, si ce n’est pas encore fait, son dossier d’indemnisation à la SFAM. Pour cela, le plus simple est de remplir et d’envoyer le formulaire disponible sur le site de la SFAM, en fournissant les éléments demandés :

  • coordonnées ;
  • référence client ;
  • montant total de l’indemnisation demandée (c’est-à-dire le total des prélèvements injustifiés) ainsi que la date du premier prélèvement.

Il vous faudra aussi indiquer le motif de la réclamation et exposer les faits qui vous poussent à demander cette indemnisation. N’hésitez pas à insister sur les raisons pour lesquelles vous estimez être victime : absence de contrat, informations trompeuses du vendeur, résiliation non prise en compte, etc.

En cas de souci, il est aussi possible d’envoyer sa demande par mail à l’adresse suivante : demande.remboursement@sfam.eu. Cela peut être nécessaire dans le cas où un élément imposé dans le formulaire manquerait (certaines victimes, par exemple, assurent n’avoir jamais reçu de contrat et n’ont donc pas de référence client). Pour vous aider, nous mettons à votre disposition une lettre type. Dans tous les cas, mieux vaut aussi faire parvenir à la DDPP de la Drôme (ddpp@drome.gouv.fr) une copie de votre demande.

Depuis quelques semaines, la SFAM s’est engagée auprès de la DGCCRF d’une part à accuser rapidement réception de chaque réclamation, et d’autre part à répondre à chaque demande sous 15 jours, que la demande soit acceptée, refusée ou que des éléments supplémentaires soient nécessaires pour le traitement du dossier. En cas d’acceptation de la demande d’indemnisation, la SFAM s’engage à procéder au remboursement dans un délai de 30 jours.

Cyril Brosset

22 août 2019

Produits bio Trop souvent ultratransformés !

Produits bio

 

Trop souvent ultratransformés !

Le mot bio ne fait pas tout ! De plus en plus de produits bio s’avèrent ultratransformés et dotés d’un mauvais profil nutritionnel. Au risque de perdre leur intérêt pour la santé. Explications.

 

Une alimentation bio qui se démocratise, enfin à la portée du plus grand nombre… Ce souhait légitime mais pas simple à exaucer est aujourd’hui repris à l’état de slogan par les acteurs de la grande distribution et l’industrie agro-alimentaire. Mais gare à ne pas en dévoyer le sens quand l’éventail de choix en produits bio ne cesse de s’élargir, pas forcément au profit de produits plus sains ! Tandis que fleurissent dans nos rayons les barres chocolatées, fromages en portion et autres purées en flocons estampillés AB, nous sommes en droit de nous demander si la promesse d’« un bio accessible à tous » n’est pas en train de s’éventer au profit d’un bio accessible à tout et n’importe quoi… Et en premier lieu aux produits ultratransformés, un terme qui qualifie les aliments impliquant des procédés industriels sans équivalent domestique, intégrant souvent 5 ingrédients ou plus, dont des ingrédients raffinés ainsi que des additifs ou arômes, non indispensables ou d’usage cosmétique.

 

LA CONSOMMATION D’ALIMENTS ULTRATRANSFORMÉS GRIMPE EN FLÈCHE

Au cours de ces dernières décennies, au gré de l’évolution des habitudes alimentaires, leur consommation a sensiblement augmenté pour contribuer aujourd’hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Et ce phénomène n’épargne pas le bio, le logo AB étant de plus en plus présent sur des produits industriels aux recettes loin d’être simples ou irréprochables d’un point de vue nutritionnel, ce que concède Pierrick de Ronne, président de Biocoop, réseau de magasins bio présent depuis plus de 30 ans en France : « Foncièrement, le bio ne protège pas du fait de mal manger. La pâte à tartiner même bio n’est pas le meilleur des produits, mais le client en demande. Avant, Biocoop faisait le choix pour le consommateur [en ne proposant pas d’aliments ultratransformés]. Aujourd’hui, nous devons proposer de tout. Mais nous proposons plus de produits transformés qu’ultratransformés. Ces produits ne seront pas notre fonds de commerce, mais on en propose un peu : il faut que les gens s’y retrouvent. »

Et sur ce plan, les forts consommateurs de bio ne semblent pas se distinguer des autres, selon l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren) de Bobigny (93), qui explore les liens entre nos habitudes alimentaires et notre santé. « Lors de nos travaux sur la cohorte BioNutriNet, un groupe de patients volontaires qui réunit 69 000 adultes selon leur fréquence de consommation de bio, nous avons constaté que les plus forts consommateurs de bio avaient dans leur régime un taux de produits ultratransformés équivalent aux autres groupes », explique Mathilde Touvier, responsable de l’Eren.

 

TROP DE PRODUITS BIO MAL NOTÉS PAR LES LOGOS NUTRITIONNELS

Certes, le cahier des charges bio restreint le nombre d’additifs utilisables dans les produits alimentaires à une petite cinquantaine contre plus de 300 en conventionnel. Mais un rapide tour en grande surface permet de constater que bio et ultratransformé font tout de même la paire pour nombre de produits : des yaourts aux fruits agrémentés d’amidon de maïs et de pectine pour en améliorer la texture et d’arôme naturel pour renforcer la flaveur, de la mayonnaise épaissie et acidifiée à l’aide d’additifs mais également aromatisée, des soupes à la tomate lyophilisées ou encore des gaufres au miel qui contiennent des additifs, du sirop de sucre inverti et du sirop de blé (des sucres à l’index glycémique plus élevé que le saccharose et donc plus vite assimilés, car ils contiennent du glucose libre).

Outre un profil nutritionnel médiocre (un Nutri-Score C ou D), tous ces produits bio sont également ultratransformés et par conséquent classés 4 sur l’échelle Nova (lire encadré). Des études épidémiologiques récentes évoquent un lien possible entre la consommation d’aliments ultratransformés et un risque accru de dyslipidémie, de surpoids, d’hypertension artérielle, de cancer ou encore de symptômes dépressifs. Fin mai 2019, une étude publiée dans le British Medical Journal et menée par des chercheurs de l’Eren (2) sur plus de 100 000 sujets du groupe d’étude NutriNet a montré qu’une augmentation de 10 % de la part d’aliments ultratransformés dans le régime alimentaire (par exemple, en comparant deux individus consommant respectivement 15 % et 25 % de leurs aliments sous forme ultratransformée) était associée à une augmentation de 12 % du risque global de développer des maladies cardiovasculaires (soit, dans le détail, 13 % pour les maladies coronariennes et 11 % pour les maladies cérébro-vasculaires).

 

CÔTÉ SANTÉ, LE MÉLANGE DES GENRES EST PROBLÉMATIQUE

D’un côté, un régime riche en aliments bio semble avoir un effet bénéfique pour la santé, notamment vis-à-vis de certains types de cancer, mais de l’autre, des études montrent un lien tangible entre aliments ultratransformés et de nombreuses pathologies. Dès lors, comment faire la part des choses quand bio rime avec ultratransformé ?

Le sujet est complexe car ces études ne sont pas directement comparables entre elles. De plus, les travaux établissant un lien positif entre un régime riche en aliments bio et la santé n’ont pas, pour l’heure, investigué ce lien « aliment par aliment » mais pour un régime global qui contient donc des produits sains (fruits et légumes, légumineuses…) et d’autres suspectés de ne pas l’être, comme les aliments ultratransformés, notamment trop gras, salés ou sucrés.

De même, alors que la famille des aliments ultratransformés est vaste, les études épidémiologiques sur leur impact sanitaire ne détaillent pas la responsabilité relative des différents facteurs possibles (procédés industriels, emplois d’additifs, présence de composés indésirables néoformés ou provenant des emballages et autres matériaux de contact, mauvais profil nutritionnel…).

Pour l’heure, les chercheurs vont donc devoir affiner dans un cas comme dans l’autre leur champ d’étude. Ce qui n’empêche pas l’État d’émettre des recommandations. Santé publique France invite ainsi à consommer au moins 20 % de produits bio, tandis que le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) souhaite réduire de 20 % la consommation d’aliments ultratransformés en France d’ici 2022. Mieux vaut donc privilégier les aliments bio et bruts, ou le moins transformés possible !

 

QU’EST-CE QUE LA CLASSIFICATION NOVA ?

Outil créé par des chercheurs de l’université de Sao Paulo au Brésil en 2009, la classification Nova permet de catégoriser les aliments selon 4 groupes, en fonction de leur degré de transformation :

  • Groupe 1 : aliments peu ou pas transformés
  • Groupe 2 : ingrédients culinaires
  • Groupe 3 : aliments transformés
  • Groupe 4 : aliments ultratransformés

Le groupe des aliments ultratransformés comprend les aliments qui ont subi un haut degré de transformation par des procédés industriels (hydrogénation, hydrolyse, extrusion, prétraitement par friture) ou auxquels sont ajoutées des substances qui ne sont pas à disposition des consommateurs dans les commerces alimentaires, comme des huiles hydrogénées, des amidons modifiés, des additifs (colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants…). Ainsi les viandes rouges ou blanches, uniquement salées, sont considérées comme des aliments transformés (Nova 3) tandis que d’autres préparations comme les viandes fumées ou certaines charcuteries (saucisses ou jambon avec des nitrites) sont classées comme ultratransformées (Nova 4). De même, les soupes liquides préparées uniquement avec des légumes, des herbes et des épices sont généralement considérées comme des aliments transformés alors que les soupes déshydratées sont classées comme aliments ultratransformés.

Produits bio ultratransformés
Quelques produits bio ultratransformés selon la classification Nova.

Nos analyses de produits bio

 

(1) https://bionutrinet.etude-nutrinet-sante.fr/
(2) https://www.bmj.com/content/365/bmj.l145

22 août 2019

COMMUNIQUE DE PRESSE DEPART DE M. DECOSTER

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

L’Union Fédérale des Consommateurs- Que Choisir des Pays de Saint-Omer et de Montreuil sur Mer, par la voix de deux de ses responsables, réagit au départ du président de la CAPSO en soulignant l’ intérêt de certaines actions menées sous son mandat en direction des consommateurs et usagers. La fondation du guichet unique pour l’habitat, la création d’un service d’inspection des locations considérées comme indécentes par leurs occupants, l’organisation de réunions d’information et de débat (le logement, la mobilité, l’économie locale, l’aménagement du territoire, le mouvement social,..), la reconnaissance des problèmes de vie quotidienne dans l’accès à l’emploi, le maintien d’une gestion en régie de la distribution de l’eau dans les communes nouvellement associées, l’aménagement d’horaires administratifs et de service, le maintien d’une gratuité du stationnement court sont autant d’actes à effets positifs.

 

Son attachement au contact direct, à l’écoute active des diverses expressions des citoyens et sa disponibilité sont souvent  cités.

Cette relative  reconnaissance des besoins et des avis exprimés par les associations et des organisations représentatives n’avait plus cours depuis l’époque du District avec les présidents Sénellart et Delecourt. Le progrès reste fragile si cette pratique n’est pas partagée.

Il reste donc à amplifier la réponse aux aspirations citoyennes, à poursuivre la concertation pour déterminer les conditions nécessaires à la qualité de vie de la population, à gommer les zones d’ombre comme par exemple l’utilisation de la taxe GEMAPI, la politique de gestion des déchets, l’aménagement commercial du territoire, les conditions de la pratique participative citoyenne.

 

L’UFC espère la désignation d’une équipe humble, dévouée, novatrice, attachée à la démocratie et à l’implication des habitants avant les décisions, consciente de la nécessité de rétablir une proximité avec les services publics locaux et nationaux dans les communes éloignées du coeur d’agglomération.

 

L’ambition, lorsqu’elle n’a que pour seul objet la promotion et la réalisation du  bien-être de tous – est une qualité trop rare pour être dénoncée mal à propos.

 

Jean-Michel BILLAUT, Président

Jean-Luc GATTI, Président d’honneur

19 août 2019

Microplastiques en mer L’urgence sur terre !

Microplastiques en mer

 

L’urgence sur terre !

Alors que beaucoup profitent de l’été pour nager en rivière, mers, océans, comment ne pas revenir sur le désastre écologique de ces eaux, fruit des excès de notre société de consommation : les microplastiques ?!

 

Plusieurs menaces pèsent sur la faune marine. Quand ce n’est pas la surpêche, ce sont bien les plastiques. Selon la Commission, ils représentent plus de 80 % des déchets marins et 70% d’entre eux sont le fruit d’une utilisation excessive de plastiques sur terre, plus particulièrement ceux à usage unique (sacs, emballages alimentaires, bouteilles, etc.). Nos mauvaises pratiques sur le plancher des vaches sont le poison de nos poissons, mais aussi le nôtre ! En effet, les microplastiques sont ingurgités par les animaux marins, les mêmes que l’on peut retrouver dans nos assiettes comme l’a souligné l’une de nos récentes enquêtes…

La France et l’Union européenne se sont décidées à déclarer la guerre aux plastiques à usage unique. La loi Alimentation a ainsi prévu une interdiction progressive de ceux-ci – un décret d’application vient d’être adressé à Bruxelles en ce sens –  et l’Europe a emboîté le pas… Adieu Cotons-Tiges, couverts, assiettes, pailles, bâtonnets mélangeurs pour boissons, tiges pour ballons en plastique, produits en plastique oxodégradable, emballages alimentaires ou encore récipients pour boissons élaborés à partir de polystyrène expansé… Le Parlement européen a également fixé un objectif de collecte de 90 % pour les bouteilles en plastique d’ici 2029. Ces dernières devront contenir 25 % de produit recyclé dans leur fabrication d’ici 2025 puis 30 % d’ici 2030.

Le texte européen prévoit également une application renforcée du principe « pollueur-payeur » qui s’appliquera aux pêcheurs afin qu’ils supportent le coût de collecte des filets perdus en mer. Ne reste plus qu’à respecter et faire appliquer cette nouvelle réglementation… C’est en tout cas une première mesure dans l’océan de ce qu’il reste à faire pour préserver notre planète… D’ores et déjà, nous pouvons contribuer à limiter l’usage de bouteilles en plastique : boire l’eau du robinet est une alternative écologique et économique. Il y a bien d’autres conseils pour lutter contre les microplastiques. En attendant, profitez bien de vos vacances… mais ne faites pas partir en congés votre consommation responsable !

 

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

12 août 2019

Tarifs postaux Les particuliers une fois encore assommés !

Tarifs postaux

 

Les particuliers une fois encore assommés !

Comment s’étonner du nouveau coup de bambou qui frappera les consommateurs à compter du 1er janvier 2020 pour leurs tarifs d’envois de courriers (+ 10,3 %) ? Le prix du timbre rouge atteindra alors 1,16 € !

La Poste profite en effet de la large latitude que lui laisse l’Arcep (le régulateur du secteur postal) dans la fixation des tarifs, puisque la seule chose qu’elle doit respecter, c’est une hausse maximale de 5 % par an de l’ensemble des prestations du service universel (courrier des particuliers, courrier des professionnels, publicité adressée, colis…). Et comme l’UFC-Que Choisir l’a déjà mis en évidence dans une étude publiée il y a quelques années, La Poste ne se fait pas prier pour s’arranger avec cette moyenne, en faisant trinquer les consommateurs sur une activité où elle est en monopole de fait, tout en modérant les tarifs aux entreprises, pour lesquels elle est en concurrence.

A ce petit jeu, elle fait aujourd’hui plus fort que jamais, puisque la hausse du courrier pour les particuliers sera le 1er janvier prochain 78 % plus élevée que celle frappant les professionnels ! Quant à la publicité adressée, sa hausse (1,1 %) se calquera, quasiment comme toujours, sur l’inflation.

La situation à laquelle les consommateurs sont confrontés est d’autant moins acceptable qu’en augmentant les tarifs, on les détourne du courrier (ce qu’admet enfin l’Arcep, après avoir prétendu contre l’évidence, au cours de diverses réunions avec l’UFC-Que Choisir, que la hausse des prix n’avait pas d’impact sur les volumes !). Les volumes d’envois réalisés par les particuliers poursuivent donc leur chute, ce qui fournit l’argument idoine à La Poste pour demander des hausses de tarifs, censés couvrir les coûts.

A terme, à mon sens, l’objectif de ces hausses continues et massives du prix des timbres est d’étouffer à petit feu le service postal universel, pour obtenir la suppression du timbre rouge (livraison à J+1), ou la réduction de 6 à 5 jours par semaine de la collecte et de la distribution du courrier.

Alors, que faire pour ralentir ce déclin qui semble inéluctable, et garantir le prix juste aux consommateurs ? Nous demandons que l’Arcep sorte de l’hypocrisie bien commode qui consiste à fixer une inflation moyenne, en se désintéressant de la manière dont La Poste répercute ensuite ces hausses aux consommateurs. A l’Autorité de prendre ses responsabilités, et d’indiquer quel plafond il est acceptable de fixer pour l’évolution des tarifs des particuliers ; nous sommes bien évidemment prêts à participer aux discussions…

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

6 août 2019

Automobile Coup de rabot sur la prime à la conversion

Automobile

 

Coup de rabot sur la prime à la conversion

Victime de son succès, la prime à la conversion voit ses conditions d’attribution durcies. Désormais elle ne peut être allouée que pour l’achat d’une voiture neuve et avec un seuil d’émission de CO2 abaissé.

 

Elle aurait coûté à l’État plus de 900 millions d’euros contre les 596 millions prévus. Le gouvernement a donc décidé de durcir les conditions d’attribution de la prime à la conversion à partir de ce 1er août. Voici tous les changements par rapport à notre article sur les aides pour alléger la facture lors de l’achat d’une voiture.

  • Le critère « non imposable » n’existe plus et le montant de la prime dépend désormais du revenu fiscal de référence, avec un seuil fixé à 13 489 € par part.
    Pour l’achat d’un véhicule thermique peu polluant (essence, diesel, non électrique ou hybride rechargeable), l’aide s’élève à 1 500 € au lieu de 2 000 € et est limitée à 80 % du prix d’acquisition du véhicule.
    Pour l’achat d’un véhicule électrique (neuf ou d’occasion) émettant moins de 20 g de CO2/km ou pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable ayant 40 km ou 50 km d’autonomie en mode électrique (selon la norme retenue), la prime est de 2 500 €.
    Pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable, ayant une autonomie inférieure en mode électrique et dont les émissions de CO2 sont comprises entre 21 et 50 g/km, la prime est de 1 500 €.

 

  • Le doublement de la prime concerne les ménages dont le revenu fiscal de référence est inférieur ou égal à 6 300 €/part ou 13 489 €/part pour les gros rouleurs (distance entre le domicile et le lieu de travail supérieure à 30 km ou si l’acheteur parcourt plus de 12 000 km/an dans le cadre de son activité professionnelle avec son véhicule personnel).

 

  • Le niveau des émissions de CO2 a été abaissé. Pour être éligible à la prime à la conversion, le véhicule acquis doit émettre moins de 117 g de CO2/km (contre 122 avant le 1er août).

 

  • Les ménages dans les cinq derniers déciles (donc disposant d’un revenu supérieur à 32 470 € par an selon les chiffres de l’Insee de 2015) et les personnes morales ne sont plus éligibles à la prime à la conversion pour les véhicules classés en Critair 1. De même, les ménages dans les cinq premiers déciles (c’est-à-dire disposant d’un revenu annuel inférieur à 32 470 €) ne sont plus éligibles à la prime à la conversion pour les véhicules en Critair 2 et immatriculés avant le 1er septembre 2019.

 

  • Les véhicules dont le prix d’acquisition est supérieur à 60 000 € TTC (incluant le cas échéant le coût d’acquisition ou de location des batteries) ne sont plus éligibles à la prime à la conversion.

Yves Martin

2 août 2019

Assurance emprunteur (infographie) Des économies importantes mais ignorées

Assurance emprunteur (infographie)

 

Des économies importantes mais ignorées

Que savons-nous de l’assurance emprunteur, cette assurance imposée par les banques lors de la souscription d’un prêt immobilier ? Apparemment pas suffisamment de choses, comme le montrent les réponses à notre questionnaire. Ces dernières révèlent notamment que la majorité des particuliers ignore qu’il est possible de réaliser d’importantes économies simplement en faisant jouer la concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur !

 

PROFIL DES RÉPONDANTS

180 000 €, c’est le montant moyen de l’emprunt immobilier des consommateurs qui ont répondu à notre questionnaire. En moyenne la durée de leur crédit s’étale sur 19 ans, un chiffre un peu plus élevé que la moyenne nationale.

 

NÉGOCIATION DU PRÊT : PRIORITÉ AU TAUX D’INTÉRÊT

La majorité (46 %) des emprunteurs reste focalisée sur le taux de l’emprunt. Certes, il s’agit d’un point essentiel. Mais il ne doit pas occulter d’autres éléments de négociation importants : les frais de dossiers (22 % des répondants se disent concernés par ce point) et le taux de l’assurance emprunteur (18 % seulement disent s’en être préoccupés).

 

L’ASSURANCE EMPRUNTEUR, DE 25 À 50 % DU COÛT D’UN CRÉDIT

Pourtant, l’assurance emprunteur représente un coût non négligeable. Selon les compagnies d’assurance, ce poste vient renchérir de 25 à 50 % le coût du crédit. Le coût du crédit est constitué de l’ensemble des intérêts du prêt que l’emprunteur doit verser à la banque. Par exemple pour un crédit immobilier de 180 000 € sur 15 ans, à un taux de 1,18 %, l’ensemble des intérêts s’élèvera à 16 488 €. L’assurance emprunteur pèsera entre 5 000 et 9 000 €.

→ Calculateur d’assurance emprunteur : estimez vos économies sur votre assurance de prêt

 

DES CONNAISSANCES LACUNAIRES SUR L’ASSURANCE EMPRUNTEUR

Pour la plupart des emprunteurs qui ont répondu à notre questionnaire, le conseiller bancaire représente la première source d’information sur l’assurance emprunteur. Or pendant très longtemps, les banques ont quasi-monopolisé le marché de l’assurance emprunteur via des partenariats lucratifs. Guère étonnant que la grande majorité des consommateurs ignore le montant des économies possibles en souscrivant un contrat d’assurance emprunteur auprès d’une compagnie alternative. Plus de 70 % d’entre eux ne savent ainsi pas chiffrer l’économie envisageable.

 

PEU DE SIMULATIONS POUR CHANGER D’ASSURANCE EMPRUNTEUR

La loi a ouvert la possibilité de résilier son contrat d’assurance emprunteur, à la date d’échéance annuelle, durant toute la durée de remboursement du prêt pour, notamment, pouvoir souscrire un contrat moins cher. Une possibilité encore insuffisamment exploitée aujourd’hui, puisque seulement un tiers des emprunteurs ont changé de contrat et moins de la moitié ont effectué une simulation.

 

UNE SOUS-ESTIMATION DES ÉCONOMIES ATTENDUES

Lorsqu’ils possèdent une idée de l’économie possible en changeant d’assurance emprunteur (ce qui est loin d’être la majorité des cas), les emprunteurs sont encore largement en dessous de la réalité. Ils minorent fortement la possibilité de gains. En moyenne, les consommateurs fixent à près de 3 000 € l’économie attendue, alors qu’elle dépasse plutôt les 5 000 €.

 

DES EMPRUNTEURS DÉCOURAGÉS

Au final, le manque d’informations et le découragement expliquent en grande partie l’immobilisme des emprunteurs. 36 % d’entre eux admettent ignorer l’intérêt financier de la démarche tandis qu’ils sont 23 % à reconnaître se décourager devant sa complexité.

Élisa Oudin

Sandrine Girollet

Observatoire de la consommation

2 août 2019