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Frais de transferts d’argent Le gouvernement va-t-il s’intéresser aux laissés-pour-compte ?

Frais de transferts d’argent

 

Le gouvernement va-t-il s’intéresser aux laissés-pour-compte ?

Le Conseil européen vient de publier la révision du règlement portant sur les tarifs des paiements (cartes bancaires, transferts d’argent) réalisés au sein de l’Union. Si ce texte constitue une réelle avancée, je ne peux m’empêcher de saisir cette occasion pour rappeler qu’il est indispensable qu’un tel encadrement s’applique à tous les consommateurs qui résident en France.

 

Par la révision du règlement européen sur les paiements transfrontaliers de 2009, le Conseil européen impose un strict encadrement des tarifs de ces opérations pour l’ensemble des pays membres de l’Union, qu’ils disposent ou non la monnaie unique. A partir du 15 décembre 2019, très concrètement, émettre un virement de France vers la Pologne coûtera, hors frais de change, le même prix qu’un virement de Paris vers Strasbourg. Quand on sait que cette prestation est le plus souvent gratuite aujourd’hui et que les sommes en jeu ont représenté 2,2 milliards d’euros en 2017, les consommateurs peuvent espérer économiser, sans hausse des frais de change, jusqu’à 110 millions d’euros.

Si je ne peux que me réjouir de ce nouvel encadrement favorable aux consommateurs, il est indispensable que ce dispositif concerne également les Français d’outre-mer qui n’utilisent pas la monnaie unique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Wallis et Futuna). Alors que nos concitoyens ultra-marins ont envoyé près de 700 millions d’euros vers la Métropole en 2017, l’application de ce règlement serait source d’un gain de pouvoir d’achat de près de 35 millions d’euros par an, soit environ 62 euros par consommateur.

Enfin, la révision de ce règlement me permet également de rappeler que les transferts d’argent hors de l’Union européenne resteront orphelins de tout encadrement. Sans davantage de concurrence et alors que nous avons alerté les consommateurs sur le scandale des frais de change cachés, les tarifs de ces opérations pourraient même augmenter pour compenser la baisse des prix des opérations réalisées au sein de l’Union européenne. Pour éviter ce risque inflationniste, il est impératif que les pouvoirs publics créent les conditions d’une concurrence salutaire sur ce marché. Cette dernière nécessite en priorité que l’on améliore l’information donnée aux consommateurs pour qu’elle renseigne sur le coût réel du transfert, en incluant les frais de change appliqués. Et cette prochaine étape pour assainir les pratiques ne dépend, quant à elle, que du Gouvernement français. Alors aucune excuse pour ne pas l’enclencher !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

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