Vente forcée chez Engie Le mastodonte de l’énergie plaide l’erreur !
Vente forcée chez Engie
Le mastodonte de l’énergie plaide l’erreur !
Entre le tarif réglementé et ses offres à prix libre, Engie domine largement le marché du gaz, avec 70 % des usagers comme clients. Mais à l’en croire, il serait incapable de rédiger un contrat dans les règles…
Si Engie n’avait pas répondu à nos demandes d’explications avant la parution de notre article intitulé « Vente forcée chez Engie », le groupe n’a pas tardé à réagir ensuite. Ne pouvant évidemment pas nier ce qui est inscrit sur les contrats proposés aux consommateurs, il se défend en invoquant « une erreur tout à fait regrettable et non intentionnelle ». Et précise qu’elle figure sur tous les mails commerciaux envoyés fin décembre et fin janvier pour ses offres gaz.
De la part d’un artisan ou d’une petite entreprise, on aurait pu comprendre, mais de celle d’un énergéticien de tout premier plan qui emploie 160 000 personnes à travers le monde et réalise 19 milliards de chiffre d’affaires, il y a de quoi rester dubitatif. À quoi servent donc ses équipes de juristes si elles sont incapables de rectifier un contrat illégal avant qu’il soit imprimé et envoyé en masse ?
Si Que Choisir doute de « l’erreur non intentionnelle », c’est qu’il y a un précédent. Quand elle a été lancée, l’offre Happ-e d’Engie était illégale puisque le client devait s’engager au moins 6 mois pour bénéficier de la réduction annoncée. Or en matière d’énergie, seuls les fournisseurs sont liés par un engagement, le client, lui, peut partir à tout moment sans aucune pénalité. Dans cette affaire déjà, c’est un article de Que Choisir dénonçant cette pratique qui avait amené le fournisseur à renoncer à la durée d’engagement pour le client.
Élisabeth Chesnais