Aliments destinés aux enfants Contre la malbouffe, le Nutri-Score s’impose !
Aliments destinés aux enfants
Contre la malbouffe, le Nutri-Score s’impose !
Alors que deux ans après son introduction officielle, le Nutri-Score n’est présent que sur 5 % des produits1, l’UFC-Que Choisir a passé au crible2 des aliments industriels destinés aux enfants et démontre que si le Nutri-Score était affiché les parents écarteraient beaucoup de ces produits. Avec près d’un enfant sur cinq touché par l’obésité ou le surpoids3, il est plus que jamais indispensable de faire toute la transparence sur la composition nutritionnelle des aliments. C’est pourquoi l’Association appelle l’opinion publique à se mobiliser en signant la pétition d’initiative citoyenne européenne www.pronutriscore.org.
Afin de faire la lumière sur les caractéristiques nutritionnelles des aliments industriels couramment donnés aux enfants et alors que 82 % des consommateurs n’arrivent pas à lire le complexe tableau d’analyse nutritionnelle obligatoire4, l’UFC-Que Choisir a calculé le Nutri-Score pour une trentaine d’aliments et boissons de grandes marques parmi les plus vendus qui – à l’exception d’un seul produit5 – ne l’affichent pas sur leur emballage. Les résultats de cet examen sont déplorables.
Céréales pour enfants : le faux-ami du petit déjeuner
Pour le petit déjeuner, à l’exception notable des céréales « Nesquik au blé complet » de Nestlé (notée Nutri-Score « B » vert clair), les produits phares que propose l’industrie alimentaire pour le goûter se révèlent trop caloriques. Les céréales « Chocapic » et « Lion » de Nestlé et « Coco Pops » de Kellogg’s sont ainsi notées « C ». La majorité des produits du petit déjeuner (biscuits pour petit déjeuner Prince de LU-Mondelez, céréales Frosties et Trésor de Kellogg’s) écope d’un « D », soit le même score qu’un croissant au beurre. Mais ce sont les « BN p’tit dèj » qui reçoivent la plus mauvaise note avec un Nutri-Score « E » équivalent à celui des gaufres fourrées au sucre !
Nutri-Score pour 9 produits du petit déjeuner destinés aux enfants
Un goûter équilibré, c’est mission quasi impossible !
Proposer un quatre heures équilibré aux enfants semble être inatteignable avec des aliments industriels. Certes les compotes « St Mamet » et « Pom’potes » sont classées Nutri-Score « A » et sont à ce titre les produits ayant la meilleure qualité nutritionnelle de notre échantillon. Mais si l’on cherche des aliments plus consistants pour « caler » les enfants, aucun produit de notre échantillon n’est à recommander pour une consommation quotidienne. Le score « D » est ainsi attribué au gâteau « Lulu l’ourson au chocolat », aux biscuits « Prince » de Lu-Mondelez, au gâteau « Savane au chocolat » de Brossard, ainsi qu’aux barres céréalières « Chocapic » et « Nesquik » de Nestlé. Les « bonnets d’âne » sont décernés aux crêpes fourrées au chocolat « Whaou », aux barres « Prince », aux « Dinosaurus » de Lotus, aux « Pépitos pockitos » au chocolat de Lu-Mondelez qui reçoivent un « E ». Les Pépitos se révèlent particulièrement caloriques car le sucre et les matières grasses représentent deux tiers de leur poids !
Nutri-Score pour 11 goûters destinés aux enfants
Boissons pour enfants : le Nutri-Score démystifie le « fruit-washing »
Dans notre échantillon, seules les bouteilles de Vittel (Nestlé) à destination des enfants récoltent un Nutri-Score « A ». En revanche, toutes les autres boissons de notre échantillon se révèlent mal classées sur le plan nutritionnel du fait de leurs teneurs élevées en sucre. « Fruit shoot tropical », « Fruit shoot fruits rouges » de Teisseire et « Heroic Kids framboise cassis » sont ainsi classés « D ». S’agissant plus particulièrement « d’Oasis » et « Capri-Sun », on doit dénoncer l’instrumentalisation de l’image des fruits sur les emballages. Alors que le véritable jus d’orange est étiqueté « C », ces boissons sucrées n’incorporent que 12 % de jus d’orange ou d’agrumes et écopent du Nutri-Score « E » en raison de l’ajout de sucre.
Les laits aromatisés quant à eux constituent un cas particulier : ils sont souvent donnés par les parents pour désaltérer les enfants, mais les nutritionnistes considèrent qu’il s’agit plutôt d’aliments et non pas de boisson. A ce titre, les donner en plus d’autres aliments, c’est un peu « double ration ».
Nutri-Score pour 10 boissons destinées aux enfants
Si notre étude démontre qu’à rebours des recommandations officielles, trop d’industriels continuent à saturer leurs produits de sucres et de matières grasses, elle souligne aussi que le Nutri-Score permet de faire comprendre en un clin d’œil leur mauvaise qualité nutritionnelle. Cet étiquetage n’étant qu’optionnel en raison d’une législation européenne, l’UFC-Que Choisir a lancé en mai une initiative citoyenne européenne pour obliger les instances européennes à rendre l’affichage du Nutri-Score obligatoire dans toute l’Union. Cette initiative lancée par l’UFC-Que Choisir au côté de 6 associations de consommateurs de six pays européens, a reçu le soutien de nombreux nutritionnistes, de sociétés savantes et de 15 ONG. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit à la fois de permettre un choix éclairé aux parents et d’inciter les industriels à améliorer leurs recettes. l’UFC-Que Choisir invite donc les consommateurs à rejoindre les 80 000 citoyens engagés qui ont déjà « voté » pour le Nutri-Score, en signant la pétition www.pronutriscore.org6.
NOTES