Tesla Model 3 Premières impressions
Tesla Model 3
Premières impressions
La Tesla Model 3 est presque compétitive en termes de tarifs et affiche un très bon niveau de performance. Dommage que la routière électrique de Tesla pèche par quelques détails de finition.
Avec sa Model 3, Tesla propose une routière performante et, surtout, d’un niveau technologique, notamment en matière de connectivité, inégalé. À tel point que le premier contact peut dérouter. Mais ceux qui prendront le temps de se l’approprier ne devraient pas être déçus.
QUALITÉ DE VIE À BORD
À l’intérieur de la Tesla Model 3, on est immédiatement surpris par l’absence totale de boutons et de cadrans et par la présence d’un immense écran central : une vraie tablette placée en position horizontale. On aurait presque envie de la décrocher pour la prendre dans les mains ! Exit donc le combiné d’instruments placé devant le conducteur. Tout se passe via ce gigantesque écran central : affichage de la vitesse, modification des réglages, allumage des feux, des essuie-glaces, etc. Un moyen, peut-être, pour le constructeur de limiter les sources de consommation de courant (éclairage, compteurs digitaux, etc.) afin d’augmenter l’autonomie de la voiture. Une approche malgré tout un peu déroutante lorsqu’on s’installe à bord pour la première fois. Même si les informations sont simples et claires, les habitudes ont la vie dure et nous avons été gênés au moment de vouloir mettre les essuie-glaces en route en doublant un camion qui nous envoyait d’inquiétantes gerbes d’eau. En fait, nous aurions pu, si nous l’avions su, utiliser le bouton placé sur l’extrémité de la manette de gauche qui permet d’actionner les balais à la demande. Il est vrai qu’une journée de conduite n’est pas suffisante pour intégrer toutes les subtilités et que celui qui utilise sa voiture tous les jours aura vite fait de s’approprier toutes les commandes.
L’autre caractéristique de la « petite » Tesla est sa connectivité. Comme sur les autres modèles de la marque (le SUV Tesla X et la sportive Tesla S), le véhicule est amené à évoluer au fil des ans grâce aux mises à jour régulières qui seront diligentées par le constructeur. Par exemple, elle devrait prochainement recevoir la reconnaissance des feux de signalisation et des panneaux stop (avec arrêt automatique en mode Autopilot) ou la conduite automatisée en ville. De même, le smartphone est devenu l’outil indispensable aux propriétaires de Tesla et il permet non seulement d’ouvrir et fermer la voiture mais aussi de programmer la mise en température de l’habitacle, d’ouvrir et de fermer les coffres… Allergiques aux nouvelles technologies s’abstenir.
La simplification à l’extrême et la concentration des fonctions sur un seul support permet également d’obtenir un intérieur très épuré et donne une belle impression d’espace. La qualité de fabrication est au rendez-vous et les matériaux utilisés sont de bonne qualité. L’habitacle affiche également une excellente habitabilité et 5 passagers pourront voyager dans d’excellentes conditions. La place aux jambes à l’arrière est même certainement la meilleure des routières du marché. Les espaces de rangement sont un peu justes mais s’avèrent pratiques. À noter que la voiture possède deux coffres, dont un gigantesque à l’arrière. On regrette que leur ouverture et fermeture ne soit pas aussi agréable que sur d’autres modèles. Il suffit de fermer le coffre arrière un peu trop fort pour qu’un bruit de ferraille désagréable agresse les oreilles.
AU VOLANT
La conduite de la Model 3, comme pour tous les véhicules électriques, est assez agréable. Le silence de fonctionnement et l’absence de vibrations procurent en effet une conduite apaisée et tranquille et l’américaine ne déroge pas à la règle. En ville, nous avons apprécié la très bonne visibilité apportée par la grande surface vitrée, ce qui facilite grandement les manœuvres. Sur route, la Model 3 s’est également avérée agréable à l’usage. Seul grief à son encontre, des suspensions rigides et inconfortables lorsque le revêtement est dégradé. Tous les défauts sont alors intégralement subis par les occupants. Sur les petites routes de campagne, souvent bosselées, on est même ballottés de part et d’autre ce qui n’est pas franchement agréable. Le conducteur devra alors faire preuve d’une grande maîtrise pour éviter de malmener les passagers. Heureusement, dès que les conditions de roulage s’améliorent, le confort est au rendez-vous. Ainsi sur autoroute, les occupants voyageront dans de très bonnes conditions.
En ce qui concerne l’autonomie, la Model 3 Grande Autonomie (le milieu de gamme) affiche une distance de 560 km selon le nouveau protocole WLTP. Mais ça, c’est sur le papier. Dans la réalité, nous avons parcouru 160 km avec 60 % de la capacité. Ce qui amène à une distance totale de 267 km. Cela peut sembler faible, mais notre parcours a été effectué sous la pluie, avec les feux allumés, sans se soucier de préserver l’autonomie et en effectuant plusieurs accélérations franches. L’autre parcours de 160 km, sur des routes urbaines et nationales en adoptant une conduite plus écolo, n’aura demandé que 42 % de la capacité des batteries. Soit une autonomie totale de 380 km. Là encore, en faisant un peu plus attention, nous aurions facilement pu gagner quelques dizaines de kilomètres. Il est donc judicieux de tabler sur une autonomie de 400 km si on roule sur nationale et de 300 à 350 km sur autoroute selon les conditions de circulation. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas d’inquiétude à avoir car le système de navigation optimise le trajet en fonction des éventuels besoins de charge. Il calcule alors l’itinéraire en tenant compte de la disposition géographique, de la disponibilité des superchargeurs du constructeur et du temps d’arrêt nécessaire pour retrouver une certaine autonomie. Soulignons que le système ne conseille pas toujours de longs arrêts et peut préconiser une charge d’une quinzaine de minutes seulement qui permet alors de retrouver l’autonomie suffisante pour arriver à bon port.
SÉCURITÉ
La Model 3 équipée du système Autopilot est l’une des plus performantes en termes d’aides à la conduite. Si certains dispositifs d’aide à la conduite restent encore mal maîtrisés par les conducteurs aujourd’hui, ceux de la Tesla sont très intuitifs et faciles à mettre en œuvre. Côté sécurité passive, le constructeur précise que la structure de la voiture, alliant acier et aluminium, offre une résistance maximale dans toutes les zones. Son toit, entièrement en verre, a même été soumis à rude épreuve et a été capable de supporter quatre fois le propre poids de la voiture.
Résultats crash test EuroNCAP
- Protection des occupants adultes : 96 %
- Protection des enfants : 86 %
- Protection des usagers vulnérables de la route : 74 %
- Aide à la sécurité : 94 %
LA TESLA MODEL 3 EN RÉSUMÉ
Avec Tesla, pas de mauvaise surprise en termes de tarif car les options sont quasiment inexistantes et la Model 3 n’est disponible qu’en trois versions :
- Autonomie Standard Plus (43 600 €) ;
- Grande Autonomie (53 000 €, la version prise en main) ;
- Performance (58 890 €).
Seuls le crochet d’attelage (1 070 €) et le système de conduite Autopilot (6 300 €) peuvent être ajoutés. Bonus écologique de 6 000 € déduit, la facture finale de notre Model 3 s’élève donc à 53 300 €. Mais, malin, le constructeur avance un pion non négligeable pour comparer ses tarifs à ceux de la concurrence : les économies de carburant réalisées. À ce jeu très relatif, notre routière ne coûterait plus que 48 800 €. Ce qui reste toutefois un peu plus élevé qu’une Peugeot 508 2.0 BlueHDi 160 ch EAT8 GT Line (41 600 €) ou qu’une Renault Talisman 1.6 dCi 160 ch EDC6 Initiale Paris (42 800 €). Une Mercedes Classe C 300e Avantgarde Line coûte, elle, plus cher et se positionne à 55 099 €.
Les +
- Ligne
- Habitabilité
- Performances
- Agrément de conduite
- Luminosité
Les –
- Finition inférieure à la concurrence
- Suspensions fermes sur mauvais revêtement
Yves Martin