DS3 Crossback (2019) Premières impressions
DS3 Crossback (2019)
Premières impressions
Pour se faire un nom dans le monde de l’automobile, DS Automobiles joue la carte du luxe et du design. Le DS3 Crossback répond parfaitement à ce cahier des charges avec des finitions de très belle facture. L’intérieur du SUV est aussi très original, parfois trop, au risque de s’avérer difficile à appréhender.
Voilà presque 4 ans que DS Automobiles est devenue une marque à part entière du groupe PSA. Cette nouvelle marque se veut premium et ses voitures résolument différentes. La preuve en est avec le nouveau SUV compact DS3 Crossback qui se démarque aussi bien par son style particulier que par son intérieur original. Mais, à vouloir trop en faire, DS Automobiles risque de surprendre.
QUALITÉ DE VIE À BORD
Si au premier coup d’œil, on peut ne pas remarquer que le DS3 Crossback n’est pas un SUV comme les autres, avec par exemple ses poignées de portes rétractables proposées sur certaines finitions, il suffira de s’installer à bord pour en être convaincu. L’intérieur affiche en effet un design pour le moins original et un agencement très particulier.
Nous avons apprécié les commandes sensitives très agréables, qu’il suffit d’effleurer. Même les liseuses arrière en sont pourvues. Les seuls boutons classiques qui subsistent sont ceux qui gèrent les ouvrants situés sur la console centrale. Mais l’ergonomie se complique rapidement. Nous avons ainsi été un peu agacés par la difficulté de saisir les poignées de porte pour les fermer une fois assis : si on tend le bras sans trop faire attention, on attrape… le bac de portière ! La faute à une poignée qui ne tombe pas instinctivement sous la main. On regrette également que les commandes du régulateur de vitesse, placées derrière le volant, soient globalement invisibles. Il faudra se familiariser avec leur programmation. De même, comme sur bon nombre de modèles du groupe (Peugeot 308, Citroën C5 Aircross…), les commandes de chauffage ne sont accessibles que depuis l’écran tactile. Dès lors, si vous êtes en mode navigation, il faudra quitter la carte pour afficher les réglages. Pénible.
Heureusement, le Crossback marque des points dans de nombreux domaines. Déjà, la finition est d’un excellent niveau, malgré les plastiques situés en bas de la planche de bord. Le SUV innove par ailleurs en adoptant un affichage entièrement digital. Le conducteur peut ainsi choisir les informations à afficher sur le combiné d’instruments devant lui. Idem pour l’affichage tête haute. L’écran tactile central de 10 pouces (sur les versions haut de gamme, sinon c’est du 7 pouces) est aussi agréable à utiliser. Dommage que l’image n’occupe pas toute la surface disponible, on se retrouve avec une carte de dimension réduite avec des contours alors inutiles. Surtout que l’affichage de la navigation n’est pas très moderne et qu’il manque de précision. À deux reprises, dans des situations complexes, nous avons dû faire demi-tour.
Côté rangement, DS propose une boîte à gants gigantesque mais des vide-poches peu pratiques dans les portières. Le coffre est d’un bon volume et d’une forme très pratique pour un chargement facile. On aurait apprécié que la banquette rabattue forme un plancher plat.
L’habitabilité quant à elle est très bonne à l’avant et les sièges, très confortables, assurent un excellent maintien en toutes circonstances. À l’arrière, l’habitabilité est suffisante pour deux occupants mais devient un peu juste pour trois adultes. L’espace aux jambes est suffisant même pour un passager de plus de 1,80 m. En revanche, à cause de la faible surface vitrée, la sensation d’espace n’est pas vraiment au rendez-vous.
AU VOLANT
Le DS3 Crossback peut recevoir 3 motorisations à essence (110, 130 et 155 ch) et 2 diesel (100 et 130 ch). Nous avons conduit les deux essence les plus puissantes, associées à la boîte de vitesses automatique EAT8.
À noter que la version de 155 ch est totalement nouvelle. Pour l’occasion, le bloc à trois cylindres a été renforcé et adopte désormais un turbo plus puissant. À l’usage, ce moteur s’est montré très agréable, performant mais un peu gourmand avec une consommation établie à presque 9 l/100 km. On peut toutefois relativiser cette valeur car la majorité de notre temps de trajet s’est déroulée sur des routes montagneuses exigeantes. L’occasion d’apprécier le mode sport, avec lequel les régimes des passages des rapports sont plus hauts et la pédale d’accélérateur plus réactive. C’est ainsi que nous avons découvert le bruit assez désagréable qu’émet le moteur à haut régime. Le constructeur nous apprendra même qu’il diffuse une « coloration » sonore dans les haut-parleurs pour donner un son encore plus sportif au moteur, ajout virtuel qui ne nous semble pas indispensable.
La version 130 ch s’est également montrée très sympathique à conduire malgré ses 25 ch de moins. On y gagne en niveau sonore et en consommation avec une moyenne affichée par l’ordinateur de bord à 8 l/100 km. Ce moteur s’impose donc comme le meilleur compromis performance/coût à l’usage.
Le comportement routier du SUV est sans reproche. Nous avons particulièrement noté le bon niveau d’insonorisation du véhicule et, en dehors de quelques légers bruits d’air (provenant certainement des rétroviseurs) et parfois de roulement (dû aux jantes de 18 pouces), l’ambiance intérieure est des plus appréciables. Le style affirmé du SUV engendre quelques désagréments lors de la conduite et la visibilité vers l’avant est moyenne à cause du capot très haut placé.
SÉCURITÉ
Dès le premier niveau de finition, le DS3 Crossback dispose de nombreux éléments de sécurité : huit airbags, l’alerte de franchissement involontaire de ligne, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le freinage d’urgence automatique (jusqu’à 85 km/h ou jusqu’à 140 km/h pour les finitions haut de gamme), le régulateur-limiteur de vitesse, le frein de stationnement électrique… S’ajoute à cela la surveillance d’angle mort et l’affichage tête haute ou encore les feux avant entièrement à LED avec le système DS Matrix LED Vision, qui permet d’adapter automatiquement le faisceau lumineux à la situation (véhicule en face, virage…).
LE DS3 CROSSBACK EN RÉSUMÉ
En arrivant sur le marché des SUV compacts haut de gamme, le DS3 Crossback va se frotter à l’Audi Q2 ou, dans une moindre mesure, au Mini Countryman. Si les tarifs du français débutent à 23 500 €, il faut compter plutôt 30 % de plus pour s’offrir une version plus convaincante. Ainsi, un modèle PureTech 130 Automatique Grand Chic est affiché à 35 800 €. En comparaison, le modèle allemand équivalent vaudra quasiment 2 000 € de plus. Toutefois, pour ces montants, il est aussi possible de se payer une bonne version du Peugeot 3008. Si le DS3 Crossback convainc par son agrément de conduite, sa finition et son niveau d’équipement, il lui reste à séduire la clientèle par son style original et par son tarif, lui aussi, premium.
Les +
- Confort
- Agrément de conduite
- Insonorisation
- Qualité de réalisation
Les –
- Ergonomie qui demande un temps d’adaptation
- Écran GPS
- Poignée de porte
- Visibilité
BIENTÔT UNE VERSION ÉLECTRIQUE, LE DS3 CROSSBACK E-TENSE
Le DS3 Crossback E-Tense, version 100 % électrique disponible fin 2019 mais que nous avons pu essayer en avant-première, est doté d’un moteur de 100 kW (136 ch). Selon le constructeur, il affiche une autonomie de 320 km selon la dernière norme d’homologation WLTP (soit 430 km selon l’ancien cycle NEDC). Le conducteur peut néanmoins optimiser son rayon d’action grâce à différents modes.
Déjà, il peut sélectionner plusieurs modes de conduite :
- le mode éco, qui favorise l’autonomie (la puissance du moteur et le système de chauffage/climatisation sont bridés) ;
- le mode normal, qui offre le meilleur compromis entre autonomie et performances ;
- le mode sport, qui permet de disposer de la pleine puissance (le couple maximal – 260 Nm – délivré dès le démarrage permet de passer de 0 à 100 km/h en seulement 8,7 s).
Ensuite, le mode de récupération d’énergie au freinage permet également d’optimiser l’autonomie :
- le mode normal offre une conduite proche de celle d’un véhicule thermique ;
- le mode B (Brake, sélectionnable depuis le levier de vitesses) offre une récupération maximale qui augmente par la même occasion le frein moteur. La conduite urbaine se prête particulièrement à l’usage de ce mode et permet, après une certaine habitude, de rouler sans quasiment jamais actionner la pédale de frein.
Enfin, DS Automobiles utilise, et c’est une première, une pompe à chaleur, moins énergivore, pour gérer la température dans l’habitacle.
Côté recharge, le SUV embarque un chargeur de haute capacité qui permet de recharger sur une simple prise (câble Mode 2) en 8 h. Le branchement sur une Wallbox de 11 kW réduira le temps de charge à seulement 5 h (câble Mode 3). Sur une borne publique de recharge rapide (100 kW), seulement 30 minutes sont nécessaires pour regonfler la batterie à 80 %.
Sur route, le DS3 Crossback E-Tense se comporte comme un modèle thermique mais se différencie par son silence de fonctionnement, très appréciable, et ses fortes accélérations à bas régime. Les 300 kg supplémentaires ne sont pas perceptibles et ne dégradent ni le confort ni le comportement routier. Il faudra tout de même débourser 39 100 € au minimum (hors bonus) pour se l’offrir. À noter que, d’ici 2025, tous les modèles commercialisés par DS Automobiles porteront le label E-Tense car ils seront tous électrifiés : soit avec une technologie hybride rechargeable (comme sur la future DS7 Crossback E-Tense 4×4), soit 100 % électrique.
Yves Martin