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Commerce, Santé

Ingrédients dans les cosmétiques Le résorcinol épinglé, l’aluminium blanchi

Ingrédients dans les cosmétiques

 

Le résorcinol épinglé, l’aluminium blanchi

Deux ingrédients largement utilisés dans les cosmétiques, le résorcinol et l’aluminium, viennent de faire l’objet d’avis d’experts qui confortent les choix que nous avons faits dans le cadre de notre application QuelCosmetic.

 

Il est à la fois colorant, antioxydant, antiseptique : le résorcinol a plus d’une corde à son arc, raison pour laquelle il est largement utilisé. L’industrie des pneus, celles des colles ou des résines en emploient, mais il est aussi présent dans des produits auxquels nous sommes exposés plus directement : les colorations pour cheveux en contiennent très souvent, les crèmes antitaches et les crevettes quelquefois, le médicament Synthol en renferme également. Or, il est connu depuis des années comme un puissant allergène. Moins bien établi jusqu’ici, son potentiel de perturbation endocrinienne vient d’être confirmé par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). C’est plus précisément sur la fonction thyroïdienne que le résorcinol produit ses effets délétères. Des observations chez des patients montrent qu’une exposition médicamenteuse importante à ce composé peut mener à des hypothyroïdies sévères avec leur cortège de conséquences (goitre, œdème généralisé, etc.). Les tests expérimentaux confirment ce lien. L’Anses attire en particulier l’attention sur le cas des femmes enceintes chez qui une hypothyroïdie, même faible, « peut provoquer des désordres irréversibles du neurodéveloppement chez l’enfant à naître. De plus, il est difficile d’établir une dose d’exposition sans risques, en particulier dans les populations sensibles comme celles présentant une hypothyroïdie latente ou lors des périodes critiques du développement du fœtus, par exemple. » L’agence propose donc aux instances européennes de considérer le résorcinol comme « perturbateur endocrinien avéré » et « substance extrêmement préoccupante ». Ce classement conduirait à un encadrement de son utilisation voire, peut-on espérer, à son interdiction dans les produits auxquels les consommateurs sont directement exposés comme les cosmétiques, aliments et médicaments.

À l’inverse, le comité d’experts de la Commission européenne a blanchi l’aluminium, utilisé dans les antitranspirants, dentifrices et rouges à lèvres. Il avait sursis à statuer en attendant d’obtenir des données sur la pénétration cutanée de ce composé. Celles-ci sont rassurantes, de même que les calculs visant à évaluer les risques d’ingestion lors de l’utilisation de dentifrices ou de rouges à lèvres. Au terme d’un examen approfondi, les experts concluent à l’innocuité de cet ingrédient aux doses utilisées dans les cosmétiques. C’est en particulier dans les antitranspirants que l’utilisation de ce composé est généralisée. La proximité entre l’aisselle et le sein avait un temps conduit à soupçonner l’aluminium de jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers du sein. Finalement, ce lien n’est pas établi.

Ces deux publications confortent nos choix dans le cadre de notre application QuelCosmetic : considérer l’aluminium comme sans risque et le résorcinol, au contraire, comme présentant un risque significatif.

Fabienne Maleysson

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