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Alimentation, Commerce

Fruits et légumes Des hausses de prix importantes

Fruits et légumes

 

Des hausses de prix importantes

Les fruits et légumes frais vendus en vrac ont fortement augmenté sur la période de confinement. Entre la semaine du 2 au 7 mars (soit 2 semaines avant le confinement) et celle du 6 au 11 avril (4e semaine de confinement), la hausse globale du rayon est de 9 %, avec une différence nette entre les produits conventionnels à +6 % et les produits bio à +12 % !

 

infographie variation prix fruits et legumes

FRUITS

Les 6 types de fruits étudiés par l’UFC-Que Choisir affichent tous des tarifs en hausse, en moyenne de 8 % entre les semaines du 2 au 7 mars et du 6 au 11 avril. En revanche, l’offre en rayons évolue de façon très différente d’un fruit à l’autre, mais aussi pour un même fruit, selon qu’il est conventionnel ou bio. Certaines catégories affichent des prix en hausse, alors que les volumes sont également en hausse. C’est le cas pour les pommes golden conventionnelles comme bio, les bananes Cavendish bio ou encore les citrons.

D’autres catégories suivent des évolutions plus compréhensibles : un recul plus ou moins fort de l’offre se traduit par des hausses plus ou moins marquées des prix. C’est le cas des poires Conférence, des pamplemousses et des bananes conventionnels, mais aussi des citrons verts bio. Les hausses restent néanmoins modérées pour les pommes et poires, dont l’approvisionnement actuel est majoritairement d’origine France et les volumes importants.

 

LÉGUMES

Les légumes observés (laitue, navet et tomate) augmentent plus fortement, à +10 % en moyenne. Les offres en navet (pourtant encore en pleine saison) et en tomate grappe bio (importée à cette période) reculent nettement, associées à des flambées des prix de respectivement 23 et 25 %, les plus élevées de notre panel. L’explication est probablement due à un fort déficit de l’offre par rapport à la demande. La laitue bio, dont les volumes reculent de 11 %, voit ses tarifs augmenter plus raisonnablement (+4 %). Pour les laitues et les tomates grappe, des volumes en hausse modérée sont pourtant associés à des hausses de prix. Enfin, la tomate cerise, avec une offre qui s’étoffe, voit logiquement son prix reculer.

UNE DEMANDE FORTE ET DES COÛTS DE PRODUCTION PLUS ÉLEVÉS

Pourquoi ces envolées de prix ? Le commerce des fruits et légumes a été fortement perturbé par le confinement, à plusieurs niveaux, alors que la demande des consommateurs reste soutenue, tirant l’ensemble des prix à la hausse.

Les coûts de production

Ils ont augmenté du fait des hausses des tarifs du transport (les camions font les retours à vide, ce qui renchérit le prix), des coûts de main-d’œuvre (qui augmentent dans certains cas de 10 à 20 %, faute de travailleurs saisonniers), et des frais liés aux emballages. Les consommateurs craignant la contamination via les aliments (pourtant peu probable), ils se tournent massivement vers les fruits et légumes emballés. Conséquence, un net renchérissement de ce poste. « Cette demande de produits emballés explique en grande partie la hausse pour les produits bio », souligne un professionnel de la filière.

Des difficultés persistantes pour les importations

Les importations sont compliquées par les difficultés dans les transports internationaux, mais aussi par les conséquences de l’épidémie de Codiv-19 dans les autres pays. Ainsi, l’Espagne, l’un de nos principaux fournisseurs, est durement touchée par la maladie. Or, plus de 50 % de notre consommation de fruits et légumes est importée !

Une production française plus chère

Au début du confinement, les enseignes ont annoncé se tourner vers l’origine française afin de soutenir les producteurs hexagonaux – ils ont tenu parole, a confirmé Daniel Sauvaitre, secrétaire général adjoint de l’interprofession des fruits et légumes, Interfel. De plus, en temps normal, c’est aussi à cette période que les productions françaises arrivent sur le marché. Or, les coûts de production sont plus élevés en France, renchérissant les produits.

En particulier, les variétés françaises sont souvent plus qualitatives, donc plus chères, que les produits importés. On retrouve l’effet de montée en gamme observé pour d’autres types de produits de première nécessité.

Une demande des consommateurs forte

Privés de restaurants, fast-foods et autres achats dans les commerces par le confinement, les Français cuisinent chez eux et utilisent davantage de produits frais pour leurs repas. Or les prix des produits frais sont sensibles à l’équilibre offre-demande au jour le jour. Et les volumes de production sont très dépendants du climat – imprévisible par nature. « Les variations de prix les plus erratiques concernent les produits à faible conservation, comme les tomates et les fraises », souligne Daniel Sauvaitre.

Elsa Casalegno

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

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