Coronavirus Pas d’anti-inflammatoires en cas d’infection
Coronavirus
Pas d’anti-inflammatoires en cas d’infection
Les anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène (AINS) ne sont pas indiqués en cas d’infection par le coronavirus. Plusieurs patients qui n’étaient pas à risque et se sont traités avec ces médicaments ont vu leur état s’aggraver, signalent les autorités sanitaires.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne font pas bon ménage avec les infections, même virales. La Covid-19 qui circule en ce moment en France et partout dans le monde ne fait pas exception. La prise d’ibuprofène et autres médicaments de cette famille « pourrait être un facteur d’aggravation », a averti le ministre de la Santé Olivier Véran sur son compte Twitter. La Direction générale de la santé signale également des « événements indésirables graves liés à l’utilisation des AINS » chez des patients ne présentant pas de facteur de risque particulier.
En cas de symptômes, le traitement de choix reste le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, etc.). Dans ce cas, la dose à ne pas dépasser est de 60 mg par kilo par jour ou 3 grammes par jour. Il ne faut en aucun cas prendre d’AINS (Advil, Nurofen, Spedifen, etc.). En revanche, les personnes suivant déjà un traitement anti-inflammatoire, corticoïde par exemple, ne doivent pas l’interrompre sans avis de leur médecin.
UN RISQUE DÉJÀ CONNU
Ce lien entre AINS et complications infectieuses n’est pas nouveau. En avril 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) l’a mis en évidence dans un rapport sur l’ibuprofène et le kétoprofène (Bi-Profénid), tous deux très utilisés. Ce risque peut concerner des situations banales, comme des angines ou des piqûres d’insectes. Depuis 2000, 337 cas de complications infectieuses ont été liés à la prise d’ibuprofène et 49 à la prise de kétoprofène, chiffre l’Agence.
Dans l’espoir de limiter les mauvais usages, l’accès aux anti-inflammatoires (ibuprofène, aspirine) dans les pharmacies a été limité le 15 janvier. Ils ne sont plus en libre-service mais restent disponibles sans ordonnance. Il faut désormais les demander au pharmacien, qui devrait remplir son rôle de conseil à cette occasion.
Afin de proposer une information à jour, le département de pharmacologie de l’université de Bordeaux, en lien avec les centres de pharmacovigilance, propose un site dédié au lien entre Covid-19 et médicaments. Il est possible d’y vérifier si un traitement suivi présente un risque d’aggravation des symptômes en cas d’infection. Il est disponible à l’adresse suivante : https://www.covid19-medicaments.com/
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens à éviter en cas d’infection (virale ou bactérienne)*
Dénomination commune internationale (DCI) | Nom de marque |
---|---|
Acide tiaprofénique | Surgam, Flanid |
Acide méfénamique | Ponstyl |
Acide niflumique | Nifluril |
Alminoprofène | Minalfène |
Diclofénac | Flector, Voltarène |
Fénoprofène | Nalgesic |
Flurbiprofène | Antadys, Cebutid, Strefen |
Ibuprofène | Advil, Antarène, Nurofen, Spedifen, Upfen |
Kétoprofène | Bi-Profenid, Profenid, Ketum, Toprec |
Naproxène | Apranax, Naprosyne |
* D’autres formes non listées ici existent (suppositoire, collyre, gel, etc.). Elles ne sont pas concernées par cette alerte de l’ANSM.
Les bons réflexes
En cas de symptômes suspects (fièvre, toux, difficultés respiratoires/essoufflement), il est recommandé de rester à domicile et d’éviter tout contact avec des personnes saines. Les mesures barrières s’imposent alors plus que jamais, y compris à domicile :
- hygiène régulière des mains ;
- tousser dans son coude ;
- recours à des mouchoirs à usage unique ;
- éviter les embrassades.
Si la téléconsultation est accessible, n’hésitez pas à la privilégier. Cela participera à limiter la transmission du virus. Pour la même raison, ne vous rendez pas chez votre médecin avant de l’avoir appelé et averti de vos symptômes. Si les symptômes s’aggravent (difficultés respiratoires accrues, signes d’étouffement), contactez le 15.
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Audrey Vaugrente