Marchés alimentaires Vers une réouverture progressive
Marchés alimentaires
Vers une réouverture progressive
La mesure soudaine d’interdiction des marchés alimentaires due au coronavirus a sidéré les professionnels et privé les consommateurs d’une source d’approvisionnement appréciée. Le respect de normes sanitaires spécifiques édictées dans la foulée devrait permettre une réouverture… là où les préfets en décideront.
L’interdiction des marchés, y compris alimentaires, en raison de l’épidémie de Covid-19 fait partie des mesures de durcissement du confinement annoncées par Édouard Philippe lundi 23 mars. Elle a suscité l’incompréhension de nombreux consommateurs et professionnels. Un tiers des Français fréquentent en effet régulièrement les marchés alimentaires, ils y trouvent un choix étendu, des prix compétitifs sur certains étals et la possibilité d’acheter en direct aux producteurs. D’un point de vue sanitaire, cette nouvelle mesure peut sembler paradoxale : fermer ces 8 000 points de vente, c’est mathématiquement engendrer une concentration accrue dans les autres, grandes surfaces ou épiceries. Par ailleurs, les clients des marchés arrivent avec leur propre caddie ou sac, ce qui limite les risques de transmission du virus.
Mais les images de certains marchés où la clientèle se massait sans aucun respect des règles de distanciation ont emporté la décision du gouvernement. Décision d’application immédiate, si bien que les maraîchers avaient déjà acheté ou récolté leur marchandise avant d’apprendre qu’ils ne pourraient pas la revendre. « Cette façon de faire nous a sidérés, s’exclame Monique Rubin, présidente de la Fédération nationale des marchés de France. Car nous avions travaillé d’arrache-pied la semaine dernière, avec les maires, pour mettre en place des mesures barrières et, dans la grande majorité des cas, cela s’est passé au mieux. Maintenir l’autorisation, à charge pour les autorités d’interdire les marchés où les conditions idéales n’étaient pas garanties, eût été plus judicieux qu’une interdiction générale avec possibilité de dérogations. À l’heure actuelle, plusieurs préfets les refusent systématiquement, nous sommes soumis à leur bon vouloir. » Les professionnels s’estiment victimes de discrimination et la fédération a saisi le Conseil d’État en référé pour faire annuler la mesure.
GUIDE DE BONNES PRATIQUES SUR LES MARCHÉS
Le gouvernement a cependant compris que la situation était sensible et a demandé aux professionnels d’établir un guide de bonnes pratiques visant à concilier l’accès de la population à des produits frais et la protection sanitaire des clients et commerçants. Il a été validé par les ministères concernés et rendu public vendredi 27 mars.
Les maires qui s’engagent à respecter ce guide peuvent demander au préfet une dérogation leur permettant d’autoriser l’ouverture d’un ou plusieurs marchés. Concrètement le document impose, entre autres mesures, un sens de circulation unique, une matérialisation des distances à respecter entre les personnes mais aussi entre les commerces, une limitation de la fréquentation simultanée par les clients (nombre total adapté à la surface du marché et un seul membre par foyer), le port de masques et gants – ou la désinfection des mains régulière – par les commerçants, etc. Si l’intérêt de ces mesures n’est pas contestable, on s’interroge, pour d’autres, sur l’inégalité de traitement avec les autres canaux de distribution. Par exemple, le libre-service est interdit, les commerçants doivent utiliser des ustensiles tels que des pinces pour servir, les clients doivent se désinfecter les mains au gel hydroalcoolique à l’entrée et à la sortie du marché, etc. Ni les grandes surfaces ni les commerçants de quartier ne se voient soumis à de telles contraintes.
« SITUATION DE BLOCAGE TOTAL » POUR LES PRODUCTEURS
Président d’Interfel, l’Interprofession des fruits et légumes frais, Laurent Grandin veut croire qu’après la mesure d’interdiction « erronée et exagérée prise au débotté » viendra le temps du discernement. « Certains maires courageux comme celui de Toulouse avaient obtenu une dérogation en donnant toutes les assurances en matière sanitaire. Désormais, le guide encadre clairement les choses et nous espérons que les dérogations seront plus nombreuses. » La situation est en effet catastrophique pour les maraîchers-revendeurs obligés de fermer boutique mais aussi pour les agriculteurs qui vendent tout ou partie de leur production en direct. À l’heure où les circuits courts et la relocalisation de l’alimentation sont supposés être une priorité, mettre en péril leurs exploitations paraît contradictoire. « N’oublions pas que les marchés sont le principal débouché des produits régionaux. En cette période où l’on cherche à limiter les déplacements et les transports, ils constituent un débouché naturel pour les producteurs locaux. » Certains sont particulièrement menacés, c’est le cas notamment des cultivateurs de fraises et d’asperges. « Ce sont des produits plutôt haut de gamme, qui demandent à être traités avec soin, leurs débouchés naturels sont essentiellement les restaurants et les circuits spécialisés dont les marchés. On comprend que les premiers aient dû fermer ; si les seconds ne rouvrent pas, ces cultivateurs seront dans une situation de blocage total. »
Les préfets seront-ils sensibles à ces arguments ? Ceux qui ne le sont pas, les « monsieur niet », selon les termes de Laurent Grandin, auront beau jeu de souligner que les dérogations sont supposées répondre à un « besoin avéré et signalé d’approvisionnement de la population », selon les termes de l’instruction du Premier ministre introduisant le guide de bonnes pratiques. Les consommateurs qui s’estimeraient privés d’un point de vente essentiel pour leur approvisionnement auront tout intérêt à le signaler à leur maire, via le site internet de la mairie ou les réseaux sociaux par exemple, voire à leur préfecture.
FAIRE SES COURSES, POINT FINAL
Largement médiatisés, les comportements irresponsables constatés sur certains marchés ne sont pas leur apanage, comme ont pu le constater des employés de la grande distribution. Si bien que le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, Jacques Creyssel, a dû « lancer un appel au civisme et à la responsabilité » jeudi 26 mars sur RTL. Les courses ne doivent « pas être l’occasion d’une balade », a-t-il rappelé, précisant que, selon les témoignages de salariés, certaines personnes se promenaient en famille dans les rayons, voire y donnaient rendez-vous à des amis. Un comportement qu’il a qualifié d’« écœurant et irresponsable. Les magasins sont ouverts, c’est une chance qu’on a, il ne faut pas la remettre en cause par des comportements de ce type-là ».
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Fabienne Maleysson
Coronavirus Les compagnies aériennes bafouent le droit à remboursement
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Les compagnies aériennes bafouent le droit à remboursement
Décidément, avec la crise du Covid-19, les compagnies aériennes entendent malmener les consommateurs. Non contentes de ne pas avoir répondu, pour certaines, à l’appel à modération tarifaire lancé au début de la crise et d’avoir fait flamber les prix des billets dans le cadre du rapatriement des Français bloqués à l’étranger, bon nombre cherchent aujourd’hui à revenir purement et simplement sur le droit au remboursement des vols annulés, pourtant explicitement prévu par les textes et la jurisprudence européenne…
L’ordonnance prévoyant un cadre dérogatoire pour les voyages à forfait ne pouvait traiter des billets d’avion car c’est un règlement européen spécifique auquel seules les institutions européennes peuvent déroger… Et pourtant, la plupart des compagnies, comme Air France, font comme si une dérogation avait d’ores et déjà été obtenue, ne proposant plus de remboursement, mais des avoirs… allant même jusqu’à effacer de leur site toute indication sur ce possible remboursement monétaire ! Et c’est la cacophonie : certaines compagnies proposent un avoir sur 12 mois, d’autres 6 mois…
L’IATA, association internationale du transport aérien qui rassemble 293 compagnies aériennes, et certains Etats membres mettent la pression sur la Commission européenne pour suspendre l’obligation réglementaire de remboursement, une demande qui, jusqu’ici, a toujours été refusée… L’UFC-Que Choisir, avec le Bureau européen des Unions de Consommateurs, suit de près le sujet et se mobilise… Une lettre à la Commission rappelant l’impérieuse nécessité de laisser le choix aux consommateurs entre remboursement et avoirs a été adressée …
En attendant que l’Europe se positionne, consommateurs, n’hésitez pas à faire valoir vos droits auprès des compagnies !
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Coronavirus Est-il possible de déménager pendant la période de confinement ?
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Est-il possible de déménager pendant la période de confinement ?
Certaines personnes ont prévu de quitter leur logement fin mars ou courant avril. Si le gouvernement incite les consommateurs à reporter l’événement jusqu’à la fin de la crise sanitaire, déménager reste autorisé sous certaines conditions. Les professionnels, eux, demandent l’interdiction.
« Puis-je déménager pendant le confinement ? », « Mon déménagement est prévu pendant le confinement, que faire ? »… Sur les réseaux sociaux, les questions fusent. Le gouvernement a apporté des éclairages. Les déménagements sont autorisés, « mais doivent être limités aux besoins stricts comme par exemple une fin de bail ». La préconisation reste cependant de reporter dans la mesure du possible l’événement une fois la crise du coronavirus passée. Pour ce faire, des mesures ont été mises en place. D’une part, la trêve hivernale a été prolongée, interdisant ainsi les expulsions de locataires jusqu’au 31 mai 2020. D’autre part, « pour les locataires qui avaient posé leur congé et qui n’ont pas l’obligation de partir, ils peuvent demeurer dans le logement après la date initialement fixée et jusqu’à la fin du confinement », précise le gouvernement. Cette autorisation doit être formalisée par une convention d’occupation précaire, signée du propriétaire et de l’occupant, par voie électronique si nécessaire, qui stipule notamment la date de sortie de ce dernier. Ce document n’exempte pas du paiement du loyer, qui est dû jusqu’à la fin de l’occupation du logement.
Locataires et propriétaires peuvent donc déménager en cas de nécessité impérieuse ou d’impossibilité de faire autrement. Le jour J, ils doivent rédiger une déclaration sur l’honneur mentionnant le caractère indispensable de l’événement ainsi que les adresses d’arrivée et de départ. Ce document doit rester en leur possession toute la durée du déménagement.
DÉMÉNAGER, MISSION IMPOSSIBLE ?
Mais quelles sont les possibilités pour mener à bien la mission, quand nombre de professionnels sont à l’arrêt ? Il est encore possible de louer un véhicule utilitaire, les entreprises de location de véhicules n’étant pas sous le coup d’une interdiction d’exercer. Idem du côté des sociétés spécialisées, qui ont encore le droit de travailler. Mais « 95 % des entreprises de déménagement se sont mises au chômage technique », précise Yann Viguié, secrétaire général Île-de-France et référent du conseil de métier du déménagement de l’Organisation des transporteurs routiers européens (Otre). Et pour cause. Le ministère de la Transition écologique et solidaire (en charge des Transports) indique que « c’est l’entreprise de déménagement qui estime si elle est en capacité de mener des déménagements. C’est à elle d’organiser la sécurité de ses salariés et de respecter les consignes sanitaires ». Or, pour Yann Viguié, il s’agit d’une « situation totalement ubuesque pour le secteur du déménagement », compte tenu de la difficulté de respecter les barrières sanitaires due au métier lui-même. « Ce n’est pas à la profession seule de porter la responsabilité de transmission du virus, elle doit contribuer à son éradication, et c’est à l’État d’assumer ses responsabilités, en délivrant une autorisation spéciale aux personnes qui doivent impérativement déménager, et non une simple attestation sur l’honneur », souligne-t-il. De plus, réaliser un déménagement s’avère d’autant plus difficile que les notaires ne signent plus d’actes et que les agences immobilières ne réalisent plus d’état des lieux.
LA PROFESSION DEMANDE L’INTERDICTION TOTALE
L’Otre et la Chambre syndicale du déménagement (CSD) ont envoyé un courrier joint au secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, soulignant la « proximité obligatoire du personnel lors des opérations de manutention, lors des opérations de transport où nos équipes se retrouvent confinées dans les cabines des véhicules et du contact direct avec les clients ». Ils réclament ainsi que soient « interdites les opérations de déménagement mettant en relation directement des professionnels avec leurs clients, et ce pendant toute la durée du confinement lié à la crise sanitaire ». Cette demande n’a pour le moment pas été entendue.
Thierry Gros, président de la CSD, indique que certaines personnes profitent de la situation et met en garde contre des « pseudo-déménageurs » qui proposent leur aide sur internet, de façon illégale.
Méfiance, donc, la meilleure décision s’avère de reporter votre mission. Les entreprises du secteur sont joignables et pourront vous conseiller.
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Marie Bourdellès
Coronavirus Les meilleures applis pour les appels vidéo
Coronavirus
Les meilleures applis pour les appels vidéo
En temps de confinement, de nombreuses applis et solutions permettent de passer des appels vidéo à plusieurs pour les réunions professionnelles, les apéros virtuels avec les amis ou pour prendre des nouvelles de la famille. Notre sélection.
POUR RESTER EN CONTACT AVEC VOS PROCHES
Facebook Messenger
C’était initialement la messagerie instantanée des utilisateurs du réseau social Facebook. Aujourd’hui, elle est ouverte à tous (il suffit de renseigner son numéro de téléphone pour s’inscrire) et permet de passer des appels audio, mais aussi des appels vidéo (jusqu’à 50 participants).
À travers le monde, 410 millions de personnes utilisent les appels vidéo chaque mois (1).
- Disponible sous iOS, Android et depuis un navigateur web (www.messenger.com).
- Compatible avec Facebook Portal.
WhatsApp permet d’envoyer des messages écrits ou vocaux, mais aussi de passer des appels vocaux et vidéo partout dans le monde. L’application (rachetée par Facebook en 2014) permet de créer des groupes de discussion, et de passer des appels vidéo comptant jusqu’à 4 participants. Il est aussi possible d’envoyer directement des documents (jusqu’à 100 Mo) à ses contacts.
- Disponible sous iOS, Android, Mac et PC.
- Compatible avec Facebook Portal.
Google Duo
C’est l’application d’appels vidéo que Google destine au cercle privé (8 participants maximum). Il est possible de passer aussi des appels audio. Le service est gratuit, un numéro de téléphone suffit pour l’utiliser. Un compte Google est toutefois nécessaire pour utiliser Duo sur plusieurs appareils (smartphone, tablette) ou plusieurs plateformes (appareil mobile, navigateur web).
- Disponible sous iOS, Android et depuis un navigateur web (https://duo.google.com/intl/fr/about/).
- Compatible avec Google Nest Hub.
Skype
L’un des pionniers des appels vocaux gratuits sur internet entre utilisateurs Skype. Les appels vidéo peuvent réunir jusqu’à 24 personnes. Le service permet aussi de partager des photos et des vidéos. Il est gratuit entre utilisateurs disposant d’un compte Skype, et payant pour les appels vers des numéros fixes et mobiles (système de crédits facturés entre 5,49 € et 27,99 € selon la quantité et les destinations). Skype a été racheté par Microsoft en 2011.
- Disponible pour iOS, Android, Mac, PC, Linux, Kindle Fire HD et Alexa.
Facetime
Facetime permet aux utilisateurs d’iPhone, d’iPad et de Mac de passer gratuitement des appels vidéo entre eux. Simple et efficace, le service peut accueillir 32 personnes lors des appels vidéo. Mais tout le monde doit être client Apple : Facetime leur est réservé (pas de version Android).
- Disponible sous iOS, iPadOS, MacOS.
Houseparty
Houseparty se décrit comme un réseau social en face à face. Hyper populaire depuis le début du confinement, notamment chez les jeunes, l’application envoie une notification lorsqu’un membre de son réseau est disponible pour discuter en vidéo. L’utilisateur peut rejoindre une conversation déjà en cours, même s’il n’y connaît pas tout le monde. L’appli est gratuite mais propose des options payantes (achats intégrés).
- Disponible sous iOS, Android, MacOS et ChromeOS.
PLUTÔT POUR TRAVAILLER
Zoom
Zoom propose des fonctions de conférences vidéo et audio sur smartphone, tablette, ordinateurs et pour les systèmes de salles de réunion. La version gratuite permet d’accueillir jusqu’à 100 participants (seul l’organisateur doit disposer d’un compte, les invités rejoignent la réunion via un lien internet) et limite les réunions de groupe à 40 minutes. Chacun peut partager son écran pour que les participants voient le même document. Les PME et les grandes entreprises trouveront davantage de fonctionnalités dans les versions payantes (13,99 € ou 18,99 €).
- Disponible sous iOS, Android, et depuis un navigateur web (zoom.us ou extension pour Firefox et Chrome).
Hangouts Meet
C’est l’outil de Google dédié aux appels vidéo dans un cadre professionnel. Cette fonction est intégrée à la suite payante de travail collaboratif G Suite (5 €, 10 € ou 23 €/mois et par utilisateur selon les options), qui comprend aussi les applis Google Drive, Docs, Sheets, Slide, Agenda, etc. (les données étant stockées sur les serveurs sécurisés de Google). Hangouts Meet peut gérer 100, 150 ou 250 participants par appel selon les formules.
- Disponible sous iOS, Android et depuis un navigateur web (https://meet.google.com/).
À noter. Pour répondre aux besoins des entreprises en période de confinement, Google ouvre les options maximales de Hangouts Meet à tous les abonnés G Suite (250 participants par appel, possibilité de diffuser le flux vidéo à 100 000 spectateurs, enregistrement des réunions sur Google Drive) jusqu’au 01/07/2020.
Microsoft Teams
Microsoft Teams a vocation à remplacer progressivement Skype (la version Skype Entreprise doit fermer le 31/07/2021). Cette plateforme intègre la visioconférence (jusqu’à 250 participants), le stockage, le transfert de fichiers et une messagerie instantanée. Elle fait partie de la suite Office 365 (4 €, 10 € ou 19 €/mois et par utilisateur) mais peut aussi être utilisée seule en version gratuite. Certaines fonctionnalités sont alors absentes, comme la planification ou l’enregistrement des réunions.
- Disponible sous iOS, Android, Windows, MacOS.
POUR ÉVITER GOOGLE, FACEBOOK ET MICROSOFT
Framatalk
Framatalk est la solution d’appels audio et vidéo issue du monde du logiciel libre (réseau Framasoft). Comme les autres services (Framagenda, Framadate pour planifier des réunions, Framapad pour le partage de documents, etc.), il est minimal et gratuit, mais garantit la protection de votre vie privée (pas besoin de compte utilisateur).
- Disponible depuis un navigateur web (framatalk.org).
À noter. Framatalk est malheureusement en surcharge d’utilisation en ces temps de confinement et demande aux personnes relevant de l’Éducation nationale, très friandes du service, de cesser de l’utiliser pour qu’il reste disponible aux personnes « qui n’ont pas les moyens informatiques d’une institution nationale (associations, petites entreprises, collectifs, familles, etc.). »
(1) Social Media Today, mai 2019.
Camille Gruhier
Coronavirus Est-il efficace de désinfecter les rues ?
Coronavirus
Est-il efficace de désinfecter les rues ?
Dans la lutte contre le coronavirus, on n’avait pas imaginé que les images de camions pulvérisant à tout-va du désinfectant dans les rues de Chine et de Corée du Sud feraient un jour partie de notre quotidien. Pourtant, des communes s’y mettent. Efficace ou pas ?
À Cannes, des agents municipaux suréquipés désinfectent les rues à coups de lances qui projettent de l’eau additionnée d’eau de Javel. Nice lui a emboîté le pas, tout comme Menton, Monaco et quelques autres communes, jusqu’en région parisienne.
Une véritable frénésie semble s’emparer subitement des maires et de leurs équipes, alors même que les rues de leurs communes sont quasi désertes, confinement oblige. C’est assez paradoxal !
À Que Choisir, nous avons donc cherché l’étude scientifique qui alerterait sur les risques de contamination via les surfaces urbaines, chaussées et trottoirs. En vain…
Nous avons également contacté des organismes en pointe dans la lutte contre le coronavirus. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) nous a répondu ne pas avoir d’éléments sur ce sujet, l’Institut Pasteur non plus, pas plus que les Agences régionales de santé.
La seule question qui vaille est : au vu des connaissances sur la transmission du coronavirus, quel pourrait être le risque des revêtements urbains ?
On sait que le coronavirus se transmet par projection de gouttelettes dues aux éternuements, à la toux, aux postillons, à la sueur… et par contact rapproché avec une personne porteuse du virus. On sait aussi que le virus peut subsister sur différents supports, plastique, carton, verre, avec un risque de contamination qui décroît au fil des heures, et encore faut-il les toucher sans se laver les mains ensuite pour courir un risque. Alors les rues et les trottoirs, on a beau chercher, à moins de se rouler par terre, difficile de courir un risque, sauf celui de rencontrer un porteur de virus. Les élus locaux invoquent « le principe de précaution », Que Choisir penche plutôt pour le besoin de masquer son impuissance par l’action.
S’il y a de la désinfection à faire à l’extérieur, c’est surtout celle des moyens de transports collectifs. Heureusement, il s’agit depuis peu d’une obligation réglementaire pour les opérateurs, au minimum une fois par jour. Et leur circulation vient d’être drastiquement limitée.
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Élisabeth Chesnais
Coronavirus et LOA de voiture Les échéances sont repoussées
Coronavirus et LOA de voiture
Les échéances sont repoussées
En raison de l’épidémie de Covid-19, les contrats de location de voiture avec option d’achat des clients de la Diac, la société financière de Renault, sont repoussés de 90 jours sans modification des conditions.
Le confinement imposé par le gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus empêche les automobilistes de se déplacer. Ils ne peuvent plus, par exemple, respecter leurs échéances d’entretien ou de contrôle technique, obligeant l’administration à accorder une tolérance de 3 mois.
Mais cette situation peut également empêcher la restitution de son véhicule en location avec option d’achat (LOA) et aussi de prendre livraison du nouveau lorsque cela était prévu. C’est pourquoi la Diac, la filiale française de RCI Banque, la société financière de Renault, prolonge la durée des contrats de location de 90 jours (renouvelable une fois si nécessaire) ainsi que des services associés. Cela concerne les contrats de location qui arrivent à échéance entre le 15 mars et le 30 juin 2020. Sophie Moulin, directrice client France de Diac, précise que les loyers resteront inchangés sur cette durée complémentaire et que l’offre d’achat finale du véhicule sera réévaluée en conséquence.
Pour ceux qui ne souhaitent pas renouveler leur contrat et procéder immédiatement au rachat de leur véhicule, il faut confirmer par mail (diac.service-client@rcibanque.com) son accord pour le prélèvement de l’option d’achat finale. Sophie Moulin signale que le service client reste joignable pour ceux qui le souhaitent. Les autres constructeurs, qui ne se sont pas prononcés pour l’instant, devraient prendre des mesures analogues.
Yves Martin
Épargne retraite Generali Vie à l’amende pour avoir lésé des clients
Épargne retraite
Generali Vie à l’amende pour avoir lésé des clients
Une sanction pécuniaire de 10 millions d’euros a été prononcée par l’Autorité de contrôle des banques et compagnies d’assurance (ACPR) contre Generali Vie, l’une des filiales françaises de la compagnie italienne Generali. En cause : des frais de gestion indus et des mauvaises revalorisations sur des milliers de contrats d’épargne retraite.
Ce n’est pas encore l’amende record imposée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) à Natixis dans le scandale des marges cachées. Mais la récente condamnation de Generali Vie à une amende de 10 millions d’euros par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) confirme cependant, si cela était encore nécessaire, que les abus en matière d’épargne sont très largement partagés dans le milieu financier. Et qu’il devient impératif de rendre plus transparents les véritables frais et rendements des fonds placés par les assurés.
FRAIS DE GESTION INDUS ET MAUVAISE REVALORISATION
Cette fois, la compagnie financière a été épinglée pour la gestion de quelque 18 000 contrats retraite (PER, Perco). Le gendarme des banques et compagnies d’assurance a notamment constaté que Generali Vie a prélevé pour les contrats Vie Entreprise Système Autométrique (VESA) des frais de sortie anticipée non prévus. L’autorité de tutelle a par exemple relevé, dans le cas d’une personne prenant sa retraite après une année de cotisation et non 10 ans plus tard comme cela avait été initialement prévu, des frais d’acquisition indus et que, « selon la mission de contrôle, ce manquement pourrait concerner environ 1 500 contrats pour un encours de 87 millions d’euros, avec un préjudice total de 2 millions d’euros ». Pour les contrats FipAvenir 83, Horizon 2000 et VE, la compagnie n’a pas respecté les clauses de revalorisation financière. Ce dernier manquement a par exemple entraîné une diminution de la rente de base d’environ 14 % pour certains contrats. Il en résulte un préjudice compris entre 3,1 et 3,6 millions d’euros pour les assurés.
ANCIENS CONTRATS : CONDITIONS MOINS FAVORABLES
Pour un certain nombre de vieux contrats, notamment Fonds collectifs (encours de 1,4 million d’euros), Fonds de pension (encours de 0,9 million d’euros) et Horizon Multiples Entreprises (encours de 5 millions d’euros), l’autorité de tutelle a constaté qu’il était impossible à Generali Vie de reconstituer les modalités de calcul et de revalorisation des prestations versées aux assurés conformément aux engagements pris (ces contrats avaient été ouverts par des compagnies d’assurance rachetées depuis par Generali). Dans ces cas-là, Generali Vie a appliqué en général les conditions de revalorisation les moins favorables aux assurés. L’assureur reconnaît sa responsabilité pour une partie des griefs seulement, en raison d’erreurs matérielles. Elle assure par ailleurs avoir indemnisé les assurés concernés (pour un montant global de plus de 5 millions d’euros). La sanction de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution est susceptible d’appel.
Élisa Oudin
Coronavirus et maladies chroniques Les ordonnances valides jusqu’au 31 mai
Coronavirus et maladies chroniques
Les ordonnances valides jusqu’au 31 mai
Pour éviter de surcharger les médecins, les prescriptions périmées de médicaments sont acceptées et remboursées jusqu’au 31 mai pour les malades chroniques et les femmes sous contraception orale.
Diabète, VIH, asthme, maladies cardiaques, etc. : de nombreuses personnes ont besoin d’un traitement ou de médicaments au long cours pour une maladie chronique. En ces temps de confinement dû à l’épidémie de Covid-19, de surcharge des cabinets médicaux et de risque de contamination, inutile pour elles de solliciter leur médecin traitant ou leur spécialiste pour le renouvellement de leur ordonnance : un arrêté a heureusement été pris pour que les pharmacies délivrent les médicaments nécessaires à la poursuite des traitements, même si l’ordonnance est arrivée à expiration.
En temps normal, seul le dépannage d’une boîte est autorisé. Grâce aux dispositions prises en lien avec l’état d’urgence sanitaire, la quantité donnée à chaque fois correspondra à un mois de traitement, renouvelable. La prolongation de validité court jusqu’au 15 avril prochain, ce qui assure, théoriquement du moins, la continuité de la prise en charge jusqu’au 15 mai. Le médecin prescripteur devra être informé par écrit par le pharmacien qui a exécuté la prescription. Quel que soit le traitement, le remboursement par l’assurance maladie et les complémentaires santé ne change pas : les médicaments remboursables sont couverts, les autres ne le sont pas.
CONTRACEPTION, SOMNIFÈRES ET TRANQUILLISANTS
Les femmes sous contraception orale bénéficient également de la mesure de prolongation, afin qu’elles ne se retrouvent pas à court de pilule ou de contraception d’urgence pendant la période de confinement, sans possibilité de consulter.
Des précisions ont également été apportées pour les personnes sous somnifères et tranquillisants : elles auront droit elles aussi à l’exécution d’une ordonnance périmée, à condition que le traitement soit suivi depuis au moins trois mois. Même raisonnement pour les substituts aux opiacés (méthadone, buprénorphine) ou les stupéfiants (morphine).
Dans tous les cas, des créneaux de téléconsultation ont en général été dégagés par les médecins pour répondre, à distance, et sans nécessité de se déplacer, aux interrogations de leurs patients.
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Anne-Sophie Stamane
Coronavirus Netflix, nouvel appât d’une tentative de phishing
Coronavirus
Netflix, nouvel appât d’une tentative de phishing
La période de confinement liée à la crise du Covid-19, démarrée le 17 mars, s’accompagne de nombreuses arnaques. La plateforme de streaming Netflix est cette fois victime d’un faux site, qui se sert de son offre, censée être gratuite, pour appâter les victimes.
L’ampleur des arnaques liées au coronavirus est proportionnelle à la crise sanitaire que le monde entier est en train de traverser. Les escrocs, qui scrutent l’actualité pour inventer de nouveaux appâts ont de quoi s’inspirer. Nouvelle escroquerie parmi tant d’autres : la promesse d’un accès gratuit à Netflix durant toute la période de confinement, qui cache une tentative de phishing (ou hameçonnage). En effet, confiné à la maison, regarder films et séries via ce service de streaming vidéo constitue une occupation agréable.
Le site usurpateur https://netflix-usa.net annonce ainsi sur sa page d’accueil « Netflix gratuit pendant la quarantaine ! », le tout agrémenté des commentaires de faux profils Facebook, sur lesquels on ne peut cliquer, tous plus enjoués les uns que les autres. Vous êtes alors invité à répondre à un court questionnaire, avec parfois des questions rédigées dans un français approximatif et dont les réponses n’ont pas de sens.
Ensuite, le site vous indique que vous avez « gagné » et que vous devez transmettre cette offre à dix de vos contacts Whatsapp avant de poursuivre. Une fois cela fait, vous serez baladé de page internet en page internet, toutes dotées d’URL différentes. Le gain passera de la gratuité de la plateforme à l’obtention d’un smartphone, avant l’atterrissage sur une page où vos coordonnées bancaires sont requises.
Il s’agit d’une énième arnaque à l’abonnement. Vos données seront utilisées pour payer un service appelé ici Dainesnow, censé délivrer films, jeux et e-livres. Mais vous n’en verrez jamais la couleur, n’aurez jamais accès à Netflix gratuitement ni n’obtiendrez de téléphone portable. En revanche, vous serez débité tous les mois d’une somme correspondant à ce pseudo-abonnement.
NOS CONSEILS
Afin d’éviter de vous faire piéger par une tentative de phishing, méfiez-vous de toute offre alléchante, désintéressée ou rémunératrice. Vérifiez l’orthographe et la cohérence des informations délivrées sur le site. Enfin, regardez les mentions légales. Si elles sont absentes, fuyez. En cas de doute, faites une recherche en ligne pour savoir si la proposition est fiable.
Comme Netflix l’indique, elle « ne demandera jamais d’informations personnelles par e-mail, telles qu’un numéro de carte bancaire, des coordonnées bancaires ou un mot de passe Netflix. De même, Netflix ne demandera jamais de réaliser un paiement par l’intermédiaire d’un fournisseur ou site tiers ». N’hésitez pas à lui signaler toute tentative d’hameçonnage par e-mail, à l’adresse phishing@netflix.com.
Si vous vous êtes fait piéger, prévenez votre banquier afin de bloquer les prélèvements à venir et faire opposition sur votre carte bancaire. Portez plainte également. Plus la police recevra de plaintes, plus elle sera encline à rechercher les escrocs.
Marie Bourdellès
Coronavirus Confiné avec un malade, comment faire ?
Coronavirus
Confiné avec un malade, comment faire ?
Un membre de votre famille a été diagnostiqué porteur du coronavirus et est confiné à domicile ? Quelques précautions supplémentaires sont à respecter.
Prendre ses distances avec autrui, c’est une des principales recommandations à respecter pour freiner la propagation du coronavirus. Mais le confinement impose au contraire de côtoyer étroitement ses proches. Compliqué à gérer si l’un d’entre eux est atteint de la maladie Covid-19. Quelques précautions permettent sinon d’éviter à coup sûr la transmission intrafamiliale, du moins de mettre toutes les chances de son côté.
Isoler le malade
« La priorité va être de protéger les membres de la famille éventuellement à risque : si certains sont très âgés ou souffrent de maladies chroniques, notamment de pathologies pulmonaires, cardiaques ou de diabète, l’idéal serait de les envoyer vivre ailleurs », conseille le Dr Pierre Parneix, médecin de santé publique et d’hygiène hospitalière au Centre hospitalier universitaire de Bordeaux. D’une manière générale, « la première chose à faire si le logement le permet, c’est de réserver des pièces spécifiques au malade : chambre, toilettes, salle de bains », précise-t-on à la Direction générale de la santé (DGS). La chambre réservée à la personne infectée pourra aussi lui servir de salle à manger : on lui apportera un plateau pour éviter les occasions de contamination difficilement évitables en cas de repas pris en commun. Et on évitera les allers-retours trop fréquents vers cette pièce. Si le logement ne permet pas une telle séparation, il faut redoubler de vigilance sur l’application des gestes barrières et la désinfection des espaces communs. Par ailleurs, lorsqu’il fréquente ces derniers, le malade doit porter un masque chirurgical voire un masque fait maison.
Aérer le logement
Encore plus qu’en temps normal, l’aération est un geste santé à adopter au quotidien. En l’occurrence, elle doit durer au moins un quart d’heure trois fois par jour. Plus si le temps le permet.
Laver et désinfecter l’environnement
« L’enjeu majeur est la contamination indirecte, aussi faut-il gérer intelligemment l’environnement et tout ce qui est partagé, explique le Dr Pierre Parneix. Par exemple, le malade infecté doit être celui qui prend sa douche en dernier et ensuite il convient de désinfecter la salle de bains. » La serviette de toilette du malade sera tenue à l’écart. « De même chaque fois qu’il passe aux toilettes ou qu’il touche une poignée de porte, on lavera, puis désinfectera ce qu’il a touché. S’il est obligé de manger dans la même pièce que les autres, lavage et désinfection soigneux des surfaces comme la table ou le plan de travail s’imposent après chaque repas. »
Avec quel produit ? L’eau de Javel a fait ses preuves contre les virus. Une dilution à 0,1 % est efficace et permet de limiter la corrosion des surfaces mais il faut laisser le produit agir 1 minute avant de rincer. Le produit est donc à diluer selon le pourcentage d’hypochlorite de sodium indiqué sur le flacon. Sur les surfaces ne supportant pas l’eau de Javel, on peut utiliser de l’alcool à 70°. Le vinaigre blanc a-t-il prouvé son efficacité ? Non, répond la Direction générale de la santé. Chez Briochin, fabricant de produits ménagers traditionnels, on abonde : « Nous n’avons pas fait de tests virucides donc on ne sait pas. Ce serait survendeur de notre part de le prétendre. » Et l’Association française des industries de la détergence de préciser que si le pouvoir de désinfection n’est pas clairement annoncé sur l’étiquette d’un produit – cette allégation prouvant qu’il a été testé selon les normes internationales – il ne peut prétendre à cette action.
Laver linge et vaisselle à 60 °C
Une température de 60 °C détruit le virus. Concernant le linge, il faut laver souvent les draps. Attention à leur manipulation : selon le Haut conseil de santé publique (HCSP), « le déshabillage du lit ou la manipulation du linge est une intervention à risque d’aérosolisation [de dispersion des particules dans l’air, ndlr] bien connue pour de nombreux microorganismes ». Il faut donc agir avec délicatesse en évitant de secouer les draps et les mettre sans plus attendre au lave-linge, sans les plaquer contre soi. Les vêtements du malade feront aussi l’objet de lessives séparées. Ceux qui ne supporteraient pas un lavage à 60 °C peuvent être laissés dans un sac fermé en lieu sûr (balcon, cagibi). Comme on ne sait pas encore tout de la persistance du virus, cette mise à l’écart du linge devra durer « de nombreux jours » d’après la DGS.
Pour la vaisselle également, choisir un cycle à 60 °C. Si l’on n’a pas de lave-vaisselle, laver à l’eau très chaude, désinfecter à la Javel diluée et rincer abondamment.
Préférer le lavage humide à l’aspirateur
Pour le nettoyage des sols, selon le HCSP, « l’usage d’un aspirateur mobilise des particules sur lesquelles des microorganismes se sont déposés et les aérosolise ». Préférez donc une serpillère pour le lavage puis la désinfection et enfin le rinçage. Concernant la chambre, le HCSP recommande un temps de latence d’au moins 3 heures entre la manipulation des draps et le lavage du sol pour que les particules dispersées dans l’air aient le temps de retomber sur le sol.
Respecter scrupuleusement les gestes barrières
Bien entendu, le malade et les autres membres de la famille doivent respecter encore plus scrupuleusement les gestes barrières. Le lavage des mains en particulier avec du savon ou du gel hydroalcoolique doit être fréquent et soigneux. On peut les essuyer soit avec une serviette à usage unique (ou essuie-tout) soit avec une serviette éponge mais dans ce cas, en réserver une à chaque membre de la famille et les laver fréquemment. Cette précaution vaut d’ailleurs qu’il y ait ou non un malade dans le logement.
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Fabienne Maleysson
Coronavirus Courses, domicile : comment vous comportez-vous durant le confinement ?
Coronavirus
Courses, domicile : comment vous comportez-vous durant le confinement ?
Via notre lettre hebdomadaire, celles de nos associations locales et les réseaux sociaux de Que Choisir, nous vous avons interrogé sur votre comportement face à l’épidémie de Covid-19. Santé, déplacements en magasins et occupations à la maison : vous avez été 16 209 à nous répondre. Aujourd’hui, nous publions les résultats pour les parties courses et occupations à domicile.
Avec l’épidémie de coronavirus, c’est une période inédite que nous sommes tous en train de vivre. Forcément, nos réactions le sont aussi. Alors que nous sommes confinés à notre domicile, que les déplacements sont limités, quels comportements adoptons-nous ? Le questionnaire retourné par 16 209 inscrits à la lettre d’information hebdomadaire et aux réseaux sociaux de Que Choisir apporte un éclairage intéressant (enquête réalisée du 18 au 22 mars). Nous détaillons ci-dessous les résultats pour les volets courses et occupations à domicile. La partie santé suivra dans un prochain article.
LES COURSES : SURTOUT LES BOULANGERIES !
Fréquentation
En France, le pain frais fait partie de notre culture. Et difficile, visiblement, de s’en passer ! Certes, avec cette épidémie, les Français vont beaucoup moins que d’habitude à la boulangerie. Au moment de l’enquête, alors que le confinement était déjà en place, notre analyse montre qu’ils s’y rendraient en moyenne 1,7 fois dans les 7 prochains jours. Pour ceux qui iront ! Car tout de même 35 % des répondants ont affirmé qu’ils s’abstiendront de franchir les portes de ce commerce de proximité par excellence.
Pour les hypermarchés, supermarchés et magasins alimentaires, la fréquence des visites hebdomadaires annoncée est moindre : une fois seulement, dans la majorité des cas. Et depuis, au regard de l’évolution de la situation (augmentation des cas de coronavirus, mesures de confinement plus strictes…), nul doute que les intentions quant à leur fréquentation ont dû baisser.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pharmacies ne sont pas prises d’assaut avec même pas une visite dans la semaine : 0,5 en moyenne, sachant que 60 % des participants à notre étude n’ont pas l’intention d’y aller. À noter, le score des commerces presse et tabac avec, pour notre échantillon, un taux moyen de 0,4 passage pour les 7 jours suivant la date de notre enquête.
Pénurie
De nombreux reportages ont montré des rayons de grandes surfaces pris d’assaut ou vides ! Selon notre enquête, 47 % des participants disent avoir été confrontés à une pénurie d’au moins un produit. C’est beaucoup. Mais ce n’est pas aussi catastrophique que ce que certaines images pouvaient le laisser penser. Dans le détail, et sans surprise, ce sont les gels hydroalcooliques (34 %), les pâtes alimentaires et le riz (26 %) et les masques de protection (22 %) qui ont le plus manqué. La ruée sur le papier toilette est en revanche à nuancer : seuls 18 % des participants à notre enquête n’en ont pas trouvé dans le magasin qu’ils fréquentaient.
À DOMICILE : TÉLÉ, INTERNET ET RADIO, LE TIERCÉ GAGNANT
Dans plus d’une situation sur deux (51 %), les répondants sont confinés à deux. Mais une proportion non négligeable subit cette épreuve tout seul (28 %). En outre, les participants à notre enquête envisageaient-ils de sortir dans les 7 jours suivants ? 20 % ont répondu qu’ils le feraient tous les jours, 35 % de 2 à 5 fois. Et 9 % seulement ont assuré qu’ils ne sortiraient pas de chez eux, respectant ainsi le slogan maintes fois répété : « Restez chez vous ».
Lorsque l’on est cloîtré chez soi, le temps est forcément long. S’occuper devient alors une obsession. Le résultat de notre enquête est conforme à ce que l’on pouvait attendre. C’est la télévision qui arrive en tête des passe-temps. En moyenne, les participants à notre enquête la regardent 141 minutes. Ils surfent pas mal sur Internet (100 minutes) ou écoutent la radio (91 minutes). Bien sûr, on peut faire plusieurs choses en même temps ! Par ailleurs, en ces périodes où de nombreux salariés sont obligés de travailler depuis chez eux, nous avons voulu savoir le temps qu’ils y consacraient quotidiennement. Une indication est fournie en ciblant la tranche des 18-39 ans : c’est 186 minutes !
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Grégory Caret
Observatoire de la consommation
Coronavirus La suspension des abonnements au cas par cas
Coronavirus
La suspension des abonnements au cas par cas
Transports en commun, salles de sport, cartes de cinéma illimité… certains services payables par abonnement ne sont plus utilisables pendant le temps du confinement. Il est possible, sous certaines conditions, d’en suspendre les prélèvements.
Si, en période de confinement dû à l’épidémie de Covid-19, les abonnements à la télévision payante, à la musique en ligne ou à des sites de e-commerce deviennent plus indispensables que jamais, d’autres, au contraire, perdent de leur intérêt. C’est le cas des cartes de transports (transport urbain, SNCF, Vélib, télépéage…) ou encore des abonnements dans les cinémas, les piscines, les salles de sport, etc. Suspendre ces abonnements le temps que la situation redevienne normale n’est toutefois pas toujours simple. Les possibilités varient en fonction des cas.
Le professionnel a annoncé la suspension des prélèvements pendant la période de confinement
C’est le cas le plus simple. Il suffit alors de suivre la procédure indiquée. Parfois même, l’abonné n’a rien à faire. C’est le cas par exemple pour les détenteurs de cartes d’accès illimité aux salles de cinéma UGC et Pathé-Gaumont. Les deux réseaux ont indiqué avoir suspendu d’office les abonnements et stoppé les prélèvements jusqu’à ce que la situation redevienne normale.
Le professionnel n’a pas annoncé la possibilité de suspendre les prélèvements pendant la période de confinement
L’abonné n’a alors d’autre choix que de se référer à ce que prévoient les conditions générales d’utilisation ou de vente du service. Deux cas peuvent se présenter :
- La possibilité pour le consommateur de suspendre l’abonnement sans motif est prévue.
Dans ce cas aussi, c’est simple : il suffit de suivre la procédure indiquée. Attention, il arrive que certaines étapes soient compliquées à mettre en œuvre en temps de confinement, comme valider la suspension de son forfait Navigo à un guichet, comme le demande la RATP. Demandez des précisions au professionnel.
- Les CGV prévoient la possibilité de suspendre l’abonnement uniquement sous certaines conditions (baisse de revenus temporaire, arrêt de travail, blessure, etc.).
Rien ne vous empêche de réclamer la suspension des prélèvements auprès du service client, même si la réussite est plus aléatoire. Appuyez-vous pour cela d’une part sur le fait qu’un professionnel ne peut pas imposer d’office les cas précis pour lesquels la suspension n’est pas possible, et d’autre part sur l’article 1218 du code civil. Celui-ci précise en effet que si, en cas de force majeure, le professionnel n’a pas l’obligation d’exécuter le contrat souscrit, le client, de son côté, n’est pas non plus tenu de payer pour le service dont il ne bénéficie pas. En pratique, vous aurez moins de mal à obtenir la suspension des prélèvements lorsque le service n’est plus accessible. C’est le cas notamment pour les salles de sport ou les piscines, qui sont fermées. Cela risque d’être plus compliqué pour les services de transport qui continuent de fonctionner, au moins partiellement. Dans tous les cas, vous n’aurez droit à aucun dédommagement supplémentaire.
À noter. Certains professionnels ont d’ores et déjà annoncé, plutôt que de suspendre les prélèvements, qu’ils indemniseraient leurs clients en leur proposant un avoir ou en prolongeant leur contrat de la durée du confinement (c’est le cas par exemple de la plupart des salles de sport). Si cette proposition ne vous convient pas, vous restez en droit de demander la suspension des prélèvements ou tout au moins le remboursement de la période pendant laquelle le service n’était pas assuré.
Faute de réponse positive de la part du service client, vous pourrez demander à votre banque de révoquer le prélèvement. Attention toutefois : d’une part des frais peuvent être appliqués, et d’autre part cette procédure ne réglera pas le contentieux qui vous oppose au professionnel. Vous pouvez aussi, en parallèle, contacter le médiateur de la société concernée.
En cas de refus définitif du professionnel, il ne vous reste plus qu’à résilier votre abonnement. Cela peut être une option, notamment si le contrat ne prévoit ni frais de résiliation ni préavis. Dans ce cas, veillez, le cas échéant, à bien retourner le matériel mis à disposition (le badge télépéage par exemple).
Cyril Brosset
Coronavirus Hydroxychloroquine : faut-il croire au traitement miracle ?
Coronavirus
Hydroxychloroquine : faut-il croire au traitement miracle ?
Le président américain Donald Trump a déclaré y voir potentiellement « une des plus grosses révolutions dans l’histoire de la médecine ». Et un essai clinique a été lancé dimanche 22 mars, notamment en France, pour la tester sur des centaines de personnes infectées par le coronavirus. Son nom barbare est aujourd’hui sur toutes les lèvres : hydroxychloroquine. Décryptage.
Cette molécule, habituellement prescrite sous le nom commercial de Plaquenil pour traiter certaines maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde et lupus érythémateux) et pour prévenir des formes d’allergies au soleil, doit sa renommée actuelle au professeur Didier Raoult. Ce dernier, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, à Marseille, en est convaincu : la molécule peut, selon lui, traiter certaines infections au Covid-19.
Une conviction basée initialement sur les résultats d’essais cliniques menés en Chine avec une molécule proche, la chloroquine (un antipaludique), ainsi que sur deux tests in vitro (en tubes à essai, et non pas sur des animaux ou des patients), cette fois avec l’hydroxychloroquine. L’équipe du Pr Didier Raoult a elle-même, par la suite, mené un premier essai de traitement par hydroxychloroquine sur 24 patients, dont les résultats ont été révélés dans une vidéo diffusée le 16 mars dernier sur le site de l’IHU Méditerranée Infection : « Au bout de six jours, il y a toujours 90 % de patients qui sont porteurs [du coronavirus, ndlr], tandis que quand vous mettez du Plaquénil, au bout de six jours il n’y en a plus que 25 % », décrit le médecin, qui ajoute peu après que « si vous n’avez plus de microbe, vous êtes sauvé ».
La communauté médicale se montre cependant très prudente dans l’interprétation des résultats de cette étude, qui inclut un faible nombre de patients, et souffre d’une méthodologie peu rigoureuse : « Les patients du groupe témoin [sans hydroxychloroquine, ndlr] semblent avoir été recrutés de façon très différente de ceux du groupe hydroxychloroquine, ce qui rend la comparaison peu pertinente », écrit par exemple la revue médicale Prescrire. Dans sa vidéo, le Pr Didier Raoult explique en effet que les patients traités par Paquénil avaient été pris en charge par ses équipes, à Marseille, alors que les patients non traités auxquels ils ont été comparés avaient été admis dans les hôpitaux de Nice et Avignon. Au final, « jamais aucun pays au monde n’a accordé une autorisation de traitement sur la base d’une étude comme celle-ci », rappelait le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’une conférence de presse.
DE NOUVEAUX ESSAIS LANCÉS
Pour savoir si l’utilisation de l’hydroxychloroquine est non seulement sans danger, mais peut véritablement sauver des vies dans la crise sanitaire actuelle, il faudra donc attendre les résultats d’essais cliniques plus rigoureux et de plus grande ampleur, qui viennent d’être lancés. Un essai européen, baptisé Discovery, qui vise à tester l’efficacité de cette molécule mais aussi de trois autres traitements médicamenteux (lire encadré), sur 3 200 patients (dont 800 en France) ; et un essai international, lancé par l’OMS et baptisé Solidarity, qui testera les mêmes molécules, ainsi que la chloroquine. « Nous aurons des études solides qui nous diront si, oui ou non, c’est un bon traitement d’ici à 15 jours », a déclaré Olivier Véran, samedi 21 mars.
En attendant ces résultats, le Haut Conseil de la santé publique recommande de ne pas utiliser ce traitement, « à l’exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte ». Une précaution qui s’explique probablement par le fait que, comme le rappelle le Dr Cyril Vidal, médecin et président du collectif FakeMed, qui promeut une médecine basée sur des preuves scientifiques, « utiliser un traitement inutile fait courir le risque d’exposer l’ensemble de la population à des effets indésirables, et de mettre en péril les recommandations d’hygiène pour prévenir la diffusion de l’épidémie […], ce qui est plus grave si le traitement s’avère inefficace ».
QUID DES AUTRES MOLÉCULES ?
Une combinaison de deux traitements du VIH, avec ou sans ajout d’un immunomodulateur, et un traitement expérimental initialement développé contre Ebola : voilà les trois traitements médicamenteux qui vont être testés sur des centaines, voire des milliers de patients à travers le monde, dans les prochaines semaines, en parallèle de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine. Tous ont d’ores et déjà montré une efficacité lors de tests in vitro, et fait l’objet de premiers essais cliniques de taille plus modeste. Plusieurs essais de vaccins préventifs ont également été lancés dans le monde, mais les premiers résultats n’arriveront pas avant plusieurs mois.
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Elsa Abdoun
Annulations liées au Covid-19 L’UFC-Que Choisir accompagne les consommateurs
Annulations liées au Covid-19
L’UFC-Que Choisir accompagne les consommateurs
Après avoir œuvré pour préserver le droit au remboursement des consommateurs face aux annulations massives liées à la crise du Cov 19, tout en proposant des alternatives crédibles pour minorer l’impact économique sur les secteurs concernés, l’UFC-Que Choisir se félicite de l’adoption d’une ordonnance équilibrée s’agissant des droits des consommateurs relatifs aux locations de voiture, hôtels, événements, et voyages annulés. Face aux assertions fallacieuses de certains professionnels sur les droits de leurs clients, l’association publie une foire aux questions et un outil gratuit permettant à chacun de connaître pleinement ses droits avec le nouveau régime dérogatoire et de les faire valoir.
Le droit au remboursement n’est pas supprimé… mais éventuellement différé :
Alors que de nombreux témoignages de consommateurs font état de ce que des professionnels après annulation ne proposent qu’un simple report, ou un avoir dans des délais restreints, affirmant que le remboursement n’est plus possible, l’ordonnance vient clairement apporter un démenti à cette dissimulation des droits des consommateurs.
Pour les annulations intervenues entre le 1er mars et le 15 septembre 2020, les professionnels peuvent, en lieu et place du remboursement, proposer (dans les 3 mois suivant l’annulation) un report pour une prestation identique ou équivalente, et en cas de refus du consommateur, celui-ci bénéficie alors d’un avoir, fractionnable pour une plusieurs prestations chez le même professionnel, valable 18 mois… A l’issue de cette période, en cas de non utilisation totale ou partielle de l’avoir, le professionnel DOIT rembourser les consommateurs.
Soucieuse de garantir une information loyale et exhaustive des consommateurs sur leurs droits, l’association met à leur disposition :
- Une foire aux questions sur le régime dérogatoire lié à l’ordonnance annoncée ce jour
- Un outil gratuit pour connaître les droits au vu de chaque situation
- Un formulaire pour être alerté de la fin de validité de l’avoir et s’assurer de son remboursement
- Un forum leur permettant de partager leur expérience et nous faire remonter les difficultés constatées
L’UFC-Que Choisir sera très attentive à la bonne exécution de l’ordonnance par l’ensemble des professionnels concernés. L’association appelle également les pouvoirs publics à communiquer sur l’intégralité du dispositif afin d’assurer aux consommateurs une information complète et loyale sur leurs droits, et la DGCCRF à diligenter des contrôles pour s’assurer du total respect des droits des consommateurs.
Détergents pour lave-vaisselle L’environnement et le fait maison au menu de notre dernier test
Détergents pour lave-vaisselle
L’environnement et le fait maison au menu de notre dernier test
L’environnement préoccupe de plus en plus et le fait maison a la cote, alors Que Choisir s’adapte. En plus des tests essentiels d’efficacité et de brillance, notre nouveau test de tablettes et de gels pour lave-vaisselle inclut une recette maison et évalue l’impact environnemental des ingrédients des 20 produits.
On n’y pense pas quand on fait tourner son lave-vaisselle, mais le détergent ne disparaît pas par magie. Entraîné dans les eaux de rejet du lavage puis du rinçage, il rejoint le réseau d’eaux usées jusqu’à la station d’épuration. Comme elle n’élimine pas tout, on le retrouve en partie dans la ressource en eau. Au coup par coup c’est minime, mais multiplié par la quantité de lavages effectués chaque année et par le nombre de lave-vaisselle qui fonctionnent, l’impact sur l’environnement aquatique peut être important.
Lors de notre nouveau test de détergents lave-vaisselle nous avons donc examiné les ingrédients de toutes les tablettes et gels testés et pénalisé ceux qui contiennent des substances non biodégradables, bioaccumulables ou toxiques pour les organismes aquatiques. Si aucun détergent n’est sans impact sur l’environnement, les pastilles qui s’en sortent le mieux sont celles qui portent l’écolabel européen.
Autre nouveauté, nous avons testé une recette maison disponible sur Internet et qui avait des chances de marcher, selon notre laboratoire. Son atout majeur, c’est qu’elle a peu d’impact sur l’environnement. En revanche, il faut prendre des précautions quand on la prépare, car des ingrédients comme le percarbonate de soude ou les cristaux de soude sont irritants pour la peau et les yeux. Mieux vaut porter des gants, voire des lunettes, quand on la fabrique. Ce détergent maison a été testé avec du vinaigre blanc, qui remplace le liquide de rinçage, et dans des conditions plutôt favorables, avec une eau très douce (5 °f), mais ça n’a pas suffi. Rendre toute la vaisselle impeccable et les verres brillants, il ne sait pas faire.
Élisabeth Chesnais
Mélanie Marchais
Rédactrice technique
COMPARATIF
Sous forme de tablettes ou de gels, l’offre de détergents tout-en-un pour lave-vaisselle continue de se diversifier.…
GUIDE D’ACHAT
La vaisselle est souvent perçue comme une corvée. Ce n’est donc pas sans raison que plus de la moitié des ménages sont é…
DÉCRYPTAGE
Les recettes de détergents faits maison sont nombreuses sur Internet, nous en avons choisi une qui avait des chances d’ê…
COMMENTAIRES SUR LE COMPARATIF
Nous avons testé l’efficacité de 19 détergents et d’une recette maison pour lave-vaisselle. Pour la première fois,…
Coronavirus Tolérance de 3 mois pour le contrôle technique
Coronavirus
Tolérance de 3 mois pour le contrôle technique
Le gouvernement accorde un prolongement de 3 mois au-delà de la date limite de la validité du contrôle technique. Objectif : laisser un peu plus de temps aux automobilistes pour passer le contrôle technique ou une contre-visite.
La demande initiale des réseaux de contrôle technique était de 40 jours mais le gouvernement a été plus loin en accordant une tolérance de 3 mois aux automobilistes pour réaliser leur visite ou leur contre-visite en période de confinement lié au coronavirus. À noter que ce délai est de 15 jours pour les poids lourds, bus et cars. Cette annonce a été assez bien reçue par la profession car, bien qu’autorisés à ouvrir, tous les centres de contrôle technique ne le sont pas, ce qui pouvait causer des soucis pour les automobilistes devant passer le contrôle technique de leur voiture.
La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, et le secrétaire d’État chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, indiquaient ce lundi que « malgré les restrictions de circulation en raison de la lutte contre le Covid-19, de nombreux véhicules doivent encore circuler dans les prochaines semaines, notamment pour l’approvisionnement des denrées alimentaires, la livraison de gaz médicaux indispensables au fonctionnement des respirateurs artificiels, la livraison de carburants, le transport en commun de personnes ou pour les particuliers qui doivent travailler ».
LES PROFESSIONNELS DE L’AUTO EN SOUFFRANCE
Mais les centres de contrôles techniques ne sont pas les seuls professionnels de l’auto à souffrir. Faute d’un approvisionnement en pièces détachées, ou pour assurer la sécurité de leurs employés, de nombreux garages (eux aussi autorisés à ouvrir leurs portes dans le respect des mesures sanitaires nécessaires) sont fermés à ce jour. Si vous devez réaliser une révision ou une réparation sur votre voiture, il est donc judicieux de passer un coup de fil avant de vous déplacer (avec votre attestation de déplacement dérogatoire).
Vous pouvez également consulter l’annuaire du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile) qui indique les réparateurs ouverts pendant cette période (il suffit de sélectionner « oui » dans l’onglet « ouvert Covid-19 »). Attention toutefois, cet annuaire n’est pas exhaustif puisqu’il ne prend en compte que les réparateurs agréés, mais cela donne une bonne visibilité et peut permettre de trouver un garage à côté de chez soi.
Yves Martin
Maladiecoronavirus.fr Un site pour évaluer vos symptômes
Maladiecoronavirus.fr
Un site pour évaluer vos symptômes
Difficile, dans le contexte actuel, de faire la part des choses entre les symptômes réellement préoccupants et les autres. Le site Maladiecoronavirus.fr propose un questionnaire et oriente, selon les réponses, vers la conduite à tenir.
De la fièvre, une grande fatigue, une toux persistante : difficile de ne pas penser au Covid-19 lorsque ces symptômes apparaissent. Là où, voilà trois mois, ils se seraient mis au lit avec un comprimé de paracétamol et une tisane, beaucoup seront tentés d’appeler le 15, contribuant à engorger les services d’urgence (1). Pour éviter ce phénomène et informer précisément sur les signes qui méritent attention, un site vient d’être mis en ligne : Maladiecoronavirus.fr. Il est référencé sur le site du ministère de la Santé qui conseille de l’utiliser.
Il propose un questionnaire complet sur les symptômes mais aussi l’âge, la taille et le poids, les maladies chroniques ou traitements en cours, tenant compte de tous les facteurs susceptibles d’influer sur la gravité de la maladie afin d’apporter une réponse personnalisée. L’utilisateur le remplit très simplement et de manière anonyme, et reçoit un des quatre conseils suivants :
- appeler le 15 ;
- demander un avis à son médecin généraliste ou en téléconsultation ;
- ne rien faire de spécial ;
- ou encore rester attentif à tout nouveau symptôme et, le cas échéant, remplir à nouveau le questionnaire. Une aggravation de la maladie 7 jours après les premiers signes a en effet été repérée chez certains patients.
L’algorithme a été développé par un groupe d’experts issus de l’Institut Pasteur, de l’AP-HP (Assistance publique hôpitaux de Paris) et de différents centres hospitaliers régionaux. Le médecin expert en e-santé, le Dr Fabrice Denis, à l’initiative de l’opération et coordonnateur de ce groupe, se réjouit des effets mesurés dans le département test, la Sarthe : « Nous avons comptabilisé une diminution de 30 % d’appels au 15 en deux jours et surtout, la pertinence de ces appels augmente nettement. Que ce soit pour les patients qui relèvent des urgences ou pour les autres, le parcours de prise en charge est amélioré. » D’autant que le groupe d’experts, en lien avec les médecins régulateurs du Samu, est à l’affût de toute évolution des connaissances sur les différents facteurs de gravité et adapte le questionnaire en conséquence.
Pour l’utilisateur, certaines surprises sont au rendez-vous. Ainsi, la question sur la toux ne précise pas sa nature, alors qu’il a beaucoup été dit que seule une toux sèche pouvait évoquer un Covid-19. En réalité un tiers des patients développent une toux grasse. La question sur la perte du goût et de l’odorat oriente aussi utilement le diagnostic : si seuls 20 % des malades du Covid-19 souffrent de ce symptôme, il est très spécifique de cette maladie alors que d’autres (fièvre, toux) sont communs à de nombreuses pathologies.
VÉRIFIEZ ÉGALEMENT LES MÉDICAMENTS
Est également proposé un lien vers le site www.covid19-medicaments.com qui permet de savoir si les médicaments que prend le patient, notamment dans le cadre d’une maladie chronique, sont susceptibles d’aggraver les symptômes et s’il doit se rapprocher de son médecin.
Enfin, Maladiecoronavirus.fr présente un intérêt pour les autorités de santé : l’internaute étant invité (la réponse est facultative) à préciser son département de résidence, les réponses permettent de compléter la surveillance en temps réel de l’évolution de l’épidémie sur le territoire.
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(1) À la décharge des patients, cet appel au 15 était encore la recommandation officielle il y a peu, ce n’est que récemment qu’elle a évolué pour réserver cet appel aux cas où les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement.
Fabienne Maleysson
Coronavirus La transmission via fruits et légumes peu probable
Coronavirus
La transmission via fruits et légumes peu probable
Peut-on contracter le coronavirus parce qu’on a consommé des aliments contaminés ? C’est peu probable. En tout cas, l’hypothèse, évaluée par les autorités sanitaires, n’est pas préoccupante en l’état actuel des connaissances.
EN RÉSUMÉ
- Bien laver ses fruits et légumes à l’eau claire
- Ne pas ajouter de détergent (eau de Javel, liquide vaisselle…)
- Bien sécher ses fruits et légumes à l’aide d’un essuie-tout
- La cuisson inactive le coronavirus
Les grandes surfaces sont aujourd’hui un des rares endroits où nous croisons nos semblables. Nous y faisons entre autres nos courses alimentaires, achetant parfois des aliments non préemballés. Au rayon fruits et légumes notamment, chacun se sert et, parfois, manipule les produits avant de les reposer dans le rayon. Si une personne agit ainsi alors qu’elle est porteuse du virus, le client qui achète finalement les denrées en question risque-t-il de tomber malade ? A priori non, du moins l’avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rendu le 9 mars dernier se veut-il rassurant sur ce point. « À ce jour, aucun élément ne laisse penser que la consommation d’aliment contaminé puisse conduire à une infection par voie digestive », concluent les experts.
Reprenons le scénario du client infecté au Covid-19. Pour qu’il puisse contaminer celui qui le suit dans le rayon, il faut d’abord que ses mains portent le virus. S’il a respecté les gestes barrières (lavage fréquent et soigneux des mains, toux ou éternuement dans le coude), ce ne devrait pas être le cas. En admettant qu’il en ait une petite quantité, une simple saisie d’un produit pendant quelques secondes ne va pas déposer une quantité importante de virus sur celui-ci. Ensuite, la personne qui achète le produit ne le consomme pas tel quel. D’abord, elle peut le stocker quelque temps et la charge virale va diminuer au fil des heures. En admettant qu’elle le mette au menu sitôt rentrée chez elle, certains réflexes limitent le risque. « Même hors période de pandémie, il convient de bien nettoyer les fruits et légumes, rappelle Gilles Salvat, directeur de la recherche à l’Anses. Cela permet d’enlever les saletés et contaminants éventuels, chimiques comme biologiques. Ensuite, les essuyer soigneusement contribue aussi à les débarrasser de ces éléments indésirables. Cela vaut pour le coronavirus. Pendant la période actuelle, il est conseillé d’utiliser un essuie-tout jetable plutôt qu’un torchon que l’on réutiliserait. En revanche, ajouter à l’eau un détergent ou de l’eau de Javel n’est pas une idée pertinente car il risquerait d’en subsister de petites quantités sur l’aliment, nocives pour le consommateur. » S’il s’agit d’une denrée consommée cuite, l’Anses, en compilant les connaissances sur les autres coronavirus, a pu conclure qu’une cuisson à 63 °C pendant 4 minutes était efficace pour inactiver le virus. Reste le cas de celles consommées crues. Enlever les feuilles extérieures (salade, chou, etc.) ou peler (fruits) constitue une précaution supplémentaire. Cela va sans dire, le lavage scrupuleux des mains avant et après manipulation des aliments est indispensable.
PAS DE RISQUE LORS DE L’INGESTION
Autre élément rassurant, l’ingestion ne semble pas du tout être une voie privilégiée d’infection. « Le SARS-CoV-2 appartient à la famille des virus enveloppés, qui sont beaucoup plus fragiles que les autres, explique Gilles Salvat. Il est probablement sensible à l’acidité gastrique. Mais surtout, pour qu’un virus puisse pénétrer dans les cellules de l’organisme et rendre une personne malade, il doit se lier à des récepteurs spécifiques. Or ceux correspondant au SARS-CoV-2 sont abondamment présents dans le système respiratoire, mais pas dans le système digestif. » Reste l’hypothèse d’une pénétration par les voies respiratoires lors de la mastication de l’aliment qui, selon l’avis de l’Anses, « ne peut être exclue ». Ce n’est cependant pas une voie majeure de contamination et en prenant les précautions décrites ci-dessus (hygiène, cuisson), on limite encore le risque.
« Nous suivons de près l’évolution des connaissances, assure Gilles Salvat, mais pour l’instant, au vu des centaines d’articles déjà publiés depuis le début de cette crise, la contamination via l’alimentation n’est pas un sujet de préoccupation majeur. »
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Covid-19
Halte à la désinformation virale des voyagistes !
Si j’appelais la semaine dernière à des solutions alternatives et crédibles au seul remboursement des consommateurs dont les voyages ont été annulés en série pour soulager le secteur du tourisme particulièrement impacté par la crise, je dois avouer que certaines informations adressées ces derniers jours aux voyageurs me font voir rouge !
En effet, dans le cadre de l’appel à témoignages que nous avons lancé pour recenser les problèmes rencontrés par les consommateurs face à cette crise, bon nombre de signalements font état d’assertion de certains voyagistes quant à un accord gouvernemental pour un simple report ou avoir, sans aucun remboursement possible ! Dans une lettre très directive, le groupe Kuoni parle ainsi de « mesures obligatoires et impératives. Aussi, vous bénéficierez d’un à valoir correspondant à la somme déposée auprès de nos services. Cet à valoir non remboursable sera valable un an… ». Plusieurs autres agences parlent d’un simple report sans possible remboursement, et avec une période de validité limitée au 31 décembre.
Mais quelle mouche a piqué les acteurs du voyage ? Faut-il leur rappeler que la Commission européenne a fermement rappelé que le droit à remboursement des consommateurs pouvait être aménagé mais non éteint, et que si le gouvernement prévoit une ordonnance dérogatoire, qui doit être adoptée demain en Conseil des Ministres, celle-ci n’est pas encore en vigueur ! Quant à sa teneur, le Premier Ministre en a donné les grandes lignes hier soir… Il ne s’agit pas de l’extinction du droit à remboursement ( l’UFC-Que Choisir s’est fortement battue pour cela et a plaidé ces derniers jours pour des alternatives réellement crédibles) mais de son décalage dans le temps. Au vu du texte sur lequel nous avons échangé avec les autorités tout ce week-end, le remboursement des consommateurs est bel et bien prévu mais si ces derniers ne donnent pas suite à la proposition de report de l’agence (à faire dans un délai de 3 mois), ou n’utilisent pas l’avoir fractionnable correspondant aux montants déjà versés et utilisable durant 18 mois… Alors, plus encore que le régime dérogatoire lui-même, l’enjeu est bel et bien aujourd’hui l’information loyale des consommateurs sur leurs droits pour qu’ils prennent leur décision en toute connaissance de cause.
J’en appelle à la DGCCRF pour communiquer sur l’ensemble du dispositif et surveiller sa bonne application… Que les agences de voyage soient également certaines que l’UFC-Que Choisir entend suivre de près le sujet, et ne manquera pas d’agir contre toute pratique commerciale trompeuse.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Hépatite Suspension de l’ulipristal
Hépatite
Suspension de l’ulipristal
Les patientes sous traitement doivent l’arrêter en raison d’un risque grave d’atteinte du foie, et contacter leur médecin pour un bilan hépatique.
Les femmes sous ulipristal (Esmya) pour des fibromes utérins doivent stopper leur traitement au plus vite, sous le contrôle du médecin qui l’a prescrit. La recommandation vient de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM), et fait suite à la suspension européenne de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la molécule. Les patientes courent un risque sérieux d’atteinte du foie, c’est pourquoi, même en l’absence de symptômes, elles devront subir un bilan hépatique dans les deux à quatre semaines après l’arrêt. En cas de signes inquiétants, comme une fatigue intense, le jaunissement de la peau et du blanc des yeux, des urines foncées, des démangeaisons, une douleur à droite de l’abdomen, des nausées, ou encore des vomissements, l’examen est à réaliser en urgence.
Ce n’est pas la première fois que l’ulipristal est sur la sellette. Une première alerte en 2017, venue des centres de pharmacovigilance français, avait conduit à sa suspension en février 2018. Des hépatites fulminantes avaient été relevées sous ulipristal, nécessitant dans quelques cas une transplantation. La molécule était revenue sur le marché en août de la même année, sous conditions de prescription : le médicament devait être donné pour un maximum de trois mois en préopératoire, le traitement au long cours étant réservé aux femmes ne pouvant être opérées. Malgré ces mesures, un nouveau cas d’hépatite fulminante et plusieurs cas d’hépatotoxicité ont été signalés, imposant l’actuelle suspension.
L’arrêt de l’ulipristal n’entraîne pas de risque majeur pour la santé des femmes concernées. Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes, qui impactent surtout le confort de vie en raison de saignements abondants lors des règles ou des douleurs qu’ils peuvent provoquer. S’ils sont trop gênants, la chirurgie est un recours envisageable. D’autres médicaments agissant sur la production hormonale existent, mais avec des effets indésirables parfois importants. La survenue de la ménopause signe en général la fin des ennuis provoqués par les fibromes !
Anne-Sophie Stamane
Allergies Les pollens sont de sortie !
Allergies
Les pollens sont de sortie !
La vigilance contre le coronavirus ne doit pas faire oublier la prise en charge des allergies respiratoires, dont la saison est bien entamée.
Avec le redoux, les allergies respiratoires sont reparties de plus belle. Les pollens de cyprès font carton plein sur les bords de la Méditerranée, ceux de frêne ont pris leurs quartiers, avec de l’avance, partout ailleurs en France et le bouleau fait déjà des ravages. L’Atmo, fédération des associations de surveillance de la qualité de l’air, rappelle à point nommé qu’il existe des moyens de s’informer en temps réel sur cette pollution naturelle à l’origine de rhinites, asthme ou encore conjonctivite, et de troubles du sommeil. En France, une personne sur quatre souffre d’allergies respiratoires. La moitié des allergies sont provoquées par les pollens.
Ambroisies, cyprès, aulne, noisetier, graminées : quels que soient les allergènes en cause, s’abonner aux alertes polliniques du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA, www.pollens.fr) est une bonne façon de savoir à quoi s’attendre selon l’endroit où on vit. Autre solution, consulter les cartes publiées pour chaque région par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) : les indices polliniques donnent un niveau de risque régulièrement actualisé, en général, il est décliné allergène par allergène (liste sur www.atmo-france.org). Les données sont basées sur l’analyse des échantillons d’air « respirés » par 84 capteurs de pollens (dont dix dédiés à l’ambroisie) placés partout sur le territoire. Les habitants de l’ouest de la France ont la chance de bénéficier carrément d’une « alerte pollens » en direct (www.alertepollens.org). Elle émane des « pollinariums sentinelles », espaces où sont cultivées les espèces végétales sauvages les plus allergisantes de la région. Dès qu’une plante commence à polliniser, l’alerte est envoyée. Le traitement et les mesures de prévention peuvent être démarrés !
Car la période de pollinisation n’est pas constante, elle varie d’une année sur l’autre, comme le montrent les données publiées par l’Atmo dans son rapport 2019, tout juste publié. L’an dernier, la grande douceur hivernale dans le sud de la France a intensifié la pollinisation des cyprès, entraînant des niveaux de concentration record et des réactions allergiques fortes chez les personnes sensibles. À l’inverse, un début de printemps maussade et frais sur tout le territoire a ralenti celle des bouleaux, qui n’ont finalement que peu gêné les allergiques. La saison des graminées (herbes de prairie, céréales) a commencé tôt, et s’est prolongée à cause des épisodes de canicule. Les ambroisies, véritable fléau, ont occupé le terrain dès le début du mois d’août, pour ne disparaître que fin septembre.
Le réchauffement climatique a un impact sur la pollinisation, et donc sur les allergies : la saison des pollens est globalement plus longue, avec des exceptions notables suivant les espèces. Pour les arbres à chatons (bouleau, aulne, noisetier, frêne, etc.) et les plantes vivaces, la quantité de pollens produite et larguée dans l’air ambiant augmente quand le climat s’adoucit. La tendance inverse est observée pour les graminées (herbes des prairies, céréales, etc.). Attention, la pollution atmosphérique a tendance à aggraver les effets des pollens car elle irrite les voies aériennes supérieures et facilite la fixation de l’allergène.
LES BONNES HABITUDES EN PÉRIODE DE POLLINISATION
Des médicaments antiallergiques existent, mais leur portée est limitée, et ils ont des effets secondaires. S’il est bien entendu impossible d’échapper à l’air ambiant, des mesures peuvent réduire l’exposition aux pollens.
À la maison
- Ne pas ouvrir les fenêtres toute la journée. Aérer avant le lever du soleil, ou à la nuit tombée.
- Se rincer les cheveux avant d’aller se coucher, pour éviter de répandre des pollens sur l’oreiller.
Dehors
- Ne pas faire sécher le linge en plein air.
- Les activités d’extérieur (trajet à vélo, sport, jardinage) doivent se faire avec un masque et des lunettes, de préférence le soir.
- En voiture, éviter de rouler fenêtres ouvertes.
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Anne-Sophie Stamane
Cagnottes coronavirus Comment éviter les arnaques
Cagnottes coronavirus
Comment éviter les arnaques
De nombreuses cagnottes ont été créées pour aider le personnel soignant et les hôpitaux pendant l’épidémie de Covid-19 provoquée par le coronavirus. Nos conseils pour donner en toute sécurité.
Les cagnottes qui permettent aux internautes de faire des dons ou d’envoyer de l’argent font désormais partie du paysage. En temps normal, pour faire un cadeau à un proche ou organiser un événement. En temps de crise, pour faire preuve de solidarité.
Comme après l’incendie de Notre-Dame de Paris, en avril dernier, l’épidémie de Covid-19 s’est traduite par une flambée du nombre d’appels aux dons. Pour un hôpital, une équipe de soignants, une famille touchée par le virus… Ces appels aux dons circulent largement sur les réseaux sociaux et sont propices aux arnaques. Comment être sûr en effet que l’argent récolté ira bien au bénéficiaire désigné ?
« Toutes les cagnottes sont bien entendu vérifiées », nous a affirmé le site Le Pot solidaire (lié au Pot commun). Même confirmation auprès de Leetchi, qui nous a détaillé ses méthodes de contrôle (lire l’interview). Dans tous les cas, des règles de prudence s’imposent. Tout d’abord, privilégiez les sites reconnus (Leetchi, Le Pot commun, Helloasso, Gofundme…) qui disposent d’équipes de lutte antifraude. Certains sont immatriculés auprès de l’Orias (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance), organisme placé sous la tutelle de la direction générale du Trésor.
Avant de donner, vérifiez si le bénéficiaire et le créateur de la cagnotte sont bien identifiés, et si le descriptif de la cagnotte inspire confiance. Comme c’est le cas avec les courriers indésirables, des messages truffés de fautes d’orthographe ou de syntaxe doivent vous alerter. Enfin, vérifiez lors du paiement que la transaction est bien sécurisée : l’adresse du site, au moment de la transaction, doit débuter par « https ». Un petit cadenas s’affiche dans ce cas devant l’adresse. Enfin, contrôlez les frais prélevés par les plateformes de dons. Si Leetchi nous a confirmé la gratuité des transactions pour les cagnottes certifiées, ce n’est pas le cas de tous les sites.
Au-delà des sites de financement participatif, certains organismes ont lancé leur propre campagne de dons. C’est le cas de la Fondation de France, premier réseau de philanthropie en France, qui accepte les dons par internet (www.fondationdefrance.org) et par courrier pour répondre aux besoins des soignants, des chercheurs et des personnes fragiles. L’institut Pasteur, de son côté, a lancé un appel aux dons (www.pasteur.fr) pour développer un vaccin contre le coronavirus. Pour rappel, les dons à ces fondations permettent de bénéficier d’une déduction fiscale de 66 %, ce qui n’est pas le cas des dons à des plateformes participatives.
Plateformes de cagnotte | Tarifs pratiqués en temps normal, hors exception éventuelle (coronavirus, incendie de Notre-Dame de Paris…) |
---|---|
Le Pot commun/Lakooz | 4 % jusqu’à 2 000 € 2,9 % au-delà |
Leetchi | 4 % jusqu’à 2 000 € 2,9 % jusqu’à 200 000 € 1,9 % au-delà |
Colleo/Erigo | 3,5 % de chaque participation |
Helloasso | Pourboires libres. Contribution au moment du paiement. Difficulté d’en connaître le montant. |
Gofundme | Pas de frais de plateforme mais de transaction : 2,9 % + 0,25 €/don |
Cotizup | Frais de 1,9 % + 0,30 cts par transaction |
Lyfpay | Pas de frais |
Cagnotte.me | 1,9 % de commission |
Onparticipe.fr | 3,9 % par participation Commission minimum par transaction : 0,70 € |
Trois questions à Alix Poulet, présidente du site Leetchi.com
QC : Avez-vous constaté un afflux de cagnottes liées à l’épidémie de Covid-19 ?
Alix Poulet : Nous avons comptabilisé 4 200 cagnottes en lien avec Covid-19 (à la date du 20 mars, ndlr), et aucun cas de fraude. La grande majorité des cagnottes a pour but de venir en aide au personnel soignant, mais il y en a aussi qui sont créées pour soutenir des artisans ou commerçants dont l’activité est en péril, d’autres pour aider des personnes ou familles atteintes du Covid-19.
Comme après l’incendie de Notre-Dame de Paris, on remarque qu’il s’agit souvent de cagnottes de particuliers qui veulent apporter leur pierre à l’édifice. La différence est que pour Notre-Dame, beaucoup avaient lancé une cagnotte sans savoir forcément à qui reverser les fonds : notre travail avait été, en plus de les contrôler, de les mettre en relation avec les organismes certifiés par le gouvernement. Cette fois, on remarque une plus grande variété d’initiatives, à l’échelle locale – il s’agit de cagnottes pour les soignants de tel ou tel hôpital – et nationale.
QC : Comment vérifiez-vous la bonne destination des fonds ?
Alix Poulet : Il s’agit du même processus qu’après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Toutes les cagnottes en lien avec Covid-19 sont identifiées puis contrôlées. Nous avons trois grands axes de contrôle. D’abord, des contrôles automatiques grâce à des outils sémantiques qui identifient les cagnottes concernées et analysent leur degré de risque. Sans divulguer nos secrets, il s’agit d’outils de scoring qui analysent plusieurs dizaines de critères : termes utilisés, descriptif, créateur de la cagnotte… Si la cagnotte est jugée suspecte, notre équipe de lutte contre la fraude – notre deuxième axe de contrôle – prend contact avec le créateur pour lui demander des pièces justificatives. Pièce d’identité, RIB de l’hôpital ou de l’association concernée, etc. Si le doute persiste, la cagnotte est fermée et les participants sont remboursés. Le troisième axe de contrôle est la communauté : un bouton de signalement est présent sur chaque cagnotte. S’il est utilisé, notre équipe de lutte contre la fraude intervient. Nous sommes immatriculés auprès du registre de l’Orias (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) en tant qu’intermédiaire en financement participatif (IFP), cette activité de contrôle est donc l’une de nos obligations réglementaires.
QC : Facturez-vous des frais sur ces cagnottes ?
Alix Poulet : Nous nous engageons à ne pas prélever de frais pour les cagnottes certifiées destinées aux hôpitaux et aux personnels soignants. La liste de ces cagnottes sera publiée la semaine prochaine sur notre blog, et elles seront également signalées par un macaron vert.
Notre politique est, pour tous les cas exceptionnels, comme l’incendie de Notre-Dame ou cette épidémie, de ne pas prélever de commission.
Morgan Bourven
Raphaël Bartlomé
Pratiques anticoncurrentielles Apple écope d’une amende de 1,1 milliard d’euros
Pratiques anticoncurrentielles
Apple écope d’une amende de 1,1 milliard d’euros
Jamais l’Autorité de la concurrence n’avait infligé une telle sanction à une entreprise. Apple vient d’écoper d’une amende de 1,1 milliard d’euros pour des pratiques anticoncurrentielles envers certains distributeurs. Ses deux grossistes Tech Data et Ingram Micro, également impliqués, sont aussi punis à hauteur de 76,1 et 62,9 millions d’euros respectivement. Apple va faire appel de cette décision, qu’elle juge « profondément regrettable ».
L’affaire remonte à 2012 et à une plainte du distributeur eBizcuss qui avait encore, alors, une activité en France. Depuis, l’entreprise s’est recentrée sur la Belgique avec les boutiques Mac Line. Mais à l’époque, elle était le premier revendeur Apple dans le pays via ses boutiques ICLG, aux premières loges pour observer les pratiques d’Apple concernant la distribution de ses produits. eBizcuss avait ainsi saisi l’Autorité de la concurrence pour dénoncer le caractère anticoncurrentiel de plusieurs d’entre elles. Huit ans plus tard, le régulateur rend ses conclusions et sanctionne le fabricant d’une amende record de 1,1 milliard d’euros. « L’Autorité a décrypté, à l’occasion de cette affaire, les pratiques très particulières qui avaient été mises en œuvre par Apple pour la distribution de ses produits en France (hors iPhone), tels que l’iPad », explique Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence.
ENTENTE ENTRE GROSSISTES, PRIX IMPOSÉS ET ABUS DE DÉPENDANCE ÉCONOMIQUE
Cette amende sanctionne d’abord l’entente passée entre Apple et ses deux seuls grossistes, Tech Data France et Ingram Micro, pour ne pas se faire concurrence. Entre 2005 et 2013, Apple a en effet réparti les produits et les clients (les boutiques) entre les deux grossistes, en précisant à chacun les quantités exactes de chaque produit qui devaient être livrées à chaque revendeur. Tech Data France et Ingram Micro ont d’ailleurs été sanctionnés pour avoir marché dans la combine, à hauteur de 76,1 et 62,9 millions d’euros respectivement.
Ensuite, Apple a « fortement incité » certains revendeurs, les APR (Apple Premium Reseller, lire encadré), à pratiquer strictement les mêmes prix que dans les boutiques Apple Store. Le revendeur Youcast (qui a déposé le bilan depuis) expliquait que « si nous appliquions des remises trop systématiques et si le commercial de notre secteur le savait, nos concurrents pouvaient être privilégiés dans leurs livraisons ».
Enfin, souligne l’Autorité, « un enchevêtrement complexe de multiples clauses contractuelles et de pratiques » a placé les revendeurs dans une situation de dépendance économique par rapport à Apple. Un exemple parmi d’autres, la distorsion de concurrence entre le site Internet d’Apple, constamment fourni, et les boutiques lorsque celles-ci subissent intentionnellement un retard de livraison en produits Apple.
APPLE VA FAIRE APPEL
Sans surprise, Apple, qui a déjà versé 25 millions d’euros à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) il y a moins de 2 mois dans une affaire de pratique commerciale trompeuse, a annoncé qu’elle allait faire appel. « La décision de l’Autorité de la concurrence est extrêmement regrettable. Elle concerne des pratiques qui remontent à plus de dix ans et ignore trente ans de principes de droit solidement établis sur lesquels l’ensemble des entreprises en France s’appuie », conteste l’entreprise.
FOCUS : LA DISTRIBUTION DES PRODUITS APPLE
Apple vend ses produits elle-même, via son site Internet et ses boutiques Apple Store. L’entreprise s’appuie aussi sur un réseau français de 2 000 revendeurs à qui elle fournit des produits par l’intermédiaire de ses deux grossistes agréés (Tech Data France et Ingram Micro).
On trouve ainsi les produits Apple chez les grands distributeurs généralistes (Auchan, Carrefour, E. Leclerc, etc.) ou spécialisés (Fnac, Darty ou encore Boulanger), ainsi que chez des vendeurs plus spécialisés et plus modestes. Ces derniers sont soit de « simples » revendeurs, qui vendent les iPad, les Apple Watch, les Mac et autres accessoires parmi d’autres produits d’électronique, soit des « Apple Premium Reseller » (APR), c’est-à-dire des boutiques qui ont des accords plus étroits avec Apple. Ces APR ne vendent que des produits Apple et décorent leurs boutiques comme Apple leur demande. eBizcuss était de ceux-là, et d’autres chaînes réparties partout en France existent, comme ActiMac (Caen, Le Havre, Rouen) ou IConcept (Pau, Bordeaux, Limoge, Pessac, Toulouse, Bayonne).
Camille Gruhier
Travaux de rénovation énergétique Les sociétés les plus signalées dans les litiges traités
Travaux de rénovation énergétique
Les sociétés les plus signalées dans les litiges traités
Pour aider les consommateurs à éviter les entreprises adeptes des pratiques commerciales trompeuses en matière de rénovation énergétique, l’UFC-Que Choisir n’hésite pas à pratiquer le « name and shame » (nommer et dénoncer). Elle met à leur disposition la liste des sociétés qui provoquent le plus de plaintes dans ses associations locales. Cette liste est à jour à la mi-mars 2020.
En 2019, les associations locales de l’UFC-Que Choisir ont traité plus de 4 000 litiges, rien que dans le domaine de la rénovation énergétique. Si les consommateurs se sont plaints des pratiques de 1 045 entreprises au total, le nom de certaines revient beaucoup plus souvent que d’autres.
Le palmarès des sociétés qui causent le plus de litiges (voir encadré) compte celles qui suscitent au moins 10 fois plus de plaintes que la moyenne, qui s’établit à 3,5 par entreprise.
Ainsi Technitoit, numéro un de notre triste palmarès, suscite 28 fois plus de plaintes que ses pairs, c’est d’ailleurs une habituée de notre classement. Elle était numéro 2 en 2018 mais persiste dans ses mauvaises pratiques. Les associations locales de l’UFC-Que Choisir ont d’ailleurs plus de 600 dossiers à son sujet, ce n’est pas rien ! BT Concept eco, à nouveau dans la liste des « moutons noirs » de la rénovation énergétique même si elle ne tient plus le haut de l’affiche, totalise de son côté 464 dossiers, et Avenir Energie 320.
Group Solar et Objectif Economie ont chacune 17 fois plus de litiges que la moyenne, et leurs pratiques se dégradent par rapport à 2018, les plaintes les concernant ont fortement augmenté. Objectif Economie se dit pourtant détentrice des labels Qualisol, QualiPv et QualiPac qui mettent en confiance. Les organismes de certification seraient bien inspirés de faire du ménage.
À noter, l’entrée dans cette liste de deux sociétés dont le nom fleure bon les services officiels, qu’il s’agisse des instances européennes ou françaises. Elles se nomment en effet Conseil Europe Environnement et Agence française pour la transition énergétique. Avec de telles dénominations, il est facile d’obtenir un rendez-vous pour un audit ou un bilan énergétique gratuit au nom de l’Ademe, du ministère de l’Écologie, de l’Union européenne.
Mais toutes ces entreprises utilisent à peu près les mêmes méthodes commerciales, qui s’apparentent souvent à des pratiques trompeuses et déloyales. Tout commence en général par le démarchage téléphonique, où le télévendeur insiste jusqu’à décrocher un rendez-vous chez le client prospecté. Le commercial déploie alors tous ses talents, entre calculs de rentabilité qui font rêver, promesses de rendement impressionnantes, assurance de toucher des aides ou des revenus élevés. Évidemment c’est irréaliste, mais sur le coup le ménage est conquis, il signe.
Une fois qu’il a retrouvé ses esprits, annuler la commande n’est pas si simple. Les bons de rétractation peuvent être absents, ou les contrats antidatés. Et c’est souvent le moment où il découvre qu’il a souscrit un emprunt, ce que le démarcheur s’était bien gardé de lui préciser.
La DGCCRF a commencé à s’attaquer aux fraudes et aux pratiques commerciales trompeuses en matière de rénovation énergétique, mais les nombreuses plaintes que traitent les associations locales de l’UFC-Que Choisir prouvent que les entreprises qui démarchent ne sont pas pour autant découragées.
Le palmarès des sociétés qui causent le plus de litiges en matière de rénovation énergétique
1. TECHNITOIT
2. GROUP SOLAR
3. OBJECTIF ECONOMIE
4. AVENIR ENERGIE (MEDIA SYSTEME)
5. SIBEL ENERGIE (NJCE)
6. ENVIR (HD ENERGIE PRODUCTION)
7. FRANCE PAC ENVIRONNEMENT
8. BT CONCEPT-ECO
9. AGENCE FRANCAISE POUR LA TRANSITION ENERGETIQUE (AFTE)
10. SOLUTION ECO ENERGIE (SOLECO)
11. SVH ENERGIE
12. SWEETCOM
13. CAP SOLEIL ENERGIE
14. CONSEIL EUROPE ENVIRONNEMENT
15. ECO GROUPAGE
Élisabeth Chesnais
Matthieu Robin
Coronavirus N’arrêtez pas vos traitements médicamenteux !
Coronavirus
N’arrêtez pas vos traitements médicamenteux !
En cas de doute sur le risque à poursuivre un traitement en cette période de pandémie, interrogez votre médecin ou le Centre régional de pharmacovigilance de votre région.
La semaine dernière, l’annonce par le ministre de la Santé que la cortisone était déconseillée, au même titre que les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, en cette période de Covid-19, a donné des sueurs froides à des centaines d’asthmatiques. Sous corticoïdes inhalés au long cours, beaucoup ont envisagé de stopper immédiatement le traitement.
L’information a finalement été rectifiée. Les hypertendus sous IEC ou sartans se sont également interrogés quand la rumeur a circulé que ces molécules pouvaient aggraver l’infection par le coronavirus.
En réalité, l’arrêt d’un traitement pour une maladie chronique fait surtout courir le risque d’une rechute, potentiellement encore plus préjudiciable en cas d’infection par le coronavirus. Avant de prendre une décision sous l’influence d’une information mal établie, ou d’une rumeur relayée sur les réseaux sociaux, l’idéal est de contacter, de préférence par téléphone, le médecin qui a fait la prescription initiale, et d’en discuter. C’est particulièrement vrai en cas de traitement immunosuppresseur (dans le cadre d’une maladie auto-immune par exemple) : la crainte de n’avoir pas les défenses immunitaires suffisantes pour faire face au virus peut pousser à l’arrêter, or ce n’est pas nécessairement la meilleure solution.
Il est également possible de consulter le document conçu sous forme de foire aux questions par la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), disponible sur son site (1). Les Centres régionaux de pharmacovigilance ont signalé pour leur part qu’ils étaient à la disposition des patients pour répondre à leurs questions (2). Enfin, en cas de symptômes de la Covid-19, le site Covid19-medicaments.com permet d’entrer le nom d’un médicament et de vérifier s’il est connu pour aggraver la maladie.
Lire aussi
(1) https://sfpt-fr.org/covid19
(2) https://www.rfcrpv.fr/
Anne-Sophie Stamane
Covid-19 La cause consumériste « ne doit pas rentrer chez elle »
Covid-19
La cause consumériste « ne doit pas rentrer chez elle »
Face à la situation de guerre contre le Coronavirus, le Président de la République a annoncé la discussion d’une loi d’habilitation pour que le gouvernement puisse prendre par ordonnances les mesures d’urgence. Si le caractère exceptionnel de la situation peut justifier un tel procédé, encore faut-il que, face au lobby de certains professionnels, certaines des mesures prises ne soient pas une épidémie de reculades pour les droits des consommateurs.
On peut penser, en premier lieu à ceux confrontés aux annulations en série de leurs voyages… Alors que la Loi prévoit un droit au remboursement des victimes de telles annulations, des voix s’expriment pour exiger, comme en Italie, une suppression de ce droit au profit d’une possibilité d’un report… Pourtant ce dernier n’est pas toujours possible en raison d’un nombre de congés limité ou encore de la saisonnalité de certaines destinations ou tout simplement de voyages particuliers qui, décalés dans le temps, perdent leur raison d’être…
Dans un esprit constructif, et de responsabilité, pour éviter que le secteur du Tourisme ne soit trop fragilisé, l’UFC-Que Choisir serait prête à accepter que soient promues des alternatives au seul remboursement, si tant est qu’elles soient praticables et crédibles. Elles pourraient, par exemple, prendre la forme d’un avoir du même montant que le prix du voyage, valable sur une longue période (18 mois minimum) ou d’un report sur cette même période, avec un remboursement de 10% du prix. Aux professionnels de trouver les moyens d’inciter les consommateurs à privilégier ces options remplaçant le remboursement. Mais en toute hypothèse, le choix de ce dernier doit toujours être possible pour le consommateur. Cette solution médiane, qui fait aussi appel au sens de la responsabilité des consommateurs qui auront à cœur de ne pas compromettre l’existence d’un paysage diversifié de voyagistes, doit prévaloir à toute remise en cause de droits légitimes.
Le Président de la République a également annoncé une série de mesures d’urgence pour soulager financièrement les entreprises, avec la « suspension des factures d’eau, de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers« , mais quid des consommateurs dont les revenus vont être imputés par la crise ? Pour atténuer ce choc budgétaire, il est indispensable que les ménages concernés puissent reporter ou moduler leurs échéances de crédit immobilier et que les frais d’incidents de paiement soient suspendus….
Bref, si le mot d’ordre actuel est « restez chez vous », la cause consumériste, elle, ne saurait « rentrer chez elle ».
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Coronavirus Comment nettoyer son smartphone
Coronavirus
Comment nettoyer son smartphone
Informations, messages, réseaux sociaux… Nous consultons notre smartphone des dizaines de fois chaque jour, et le confinement promet d’accélérer la tendance. Une étude américaine publiée le 16 mars avance des hypothèses sur le temps de survie du coronavirus selon les surfaces, qui dépend aussi d’autres facteurs comme la température ou le taux d’humidité. Le virus pourrait ainsi tenir jusqu’à 3 jours sur les plastiques et l’acier inoxydable. En l’absence de certitudes, mieux vaut jouer la prudence en nettoyant régulièrement son smartphone. Nos conseils.
Vous pouvez vous laver les mains autant de fois que vous le voulez, saisir votre smartphone la seconde d’après ruinera vos efforts si le coronavirus s’y trouve. Mieux vaut donc le nettoyer très régulièrement, d’autant que les scientifiques n’ont encore aucune certitude sur l’activité du virus sur les objets. Une étude publiée le 16 mars par les Instituts américains de la santé (1) avance bien quelques chiffres, il tiendrait :
- 4 heures sur les surfaces en cuivre ;
- 24 heures sur le carton ;
- jusqu’à 3 jours sur les plastiques et l’acier inoxydable.
Mais ces durées de vie dépendraient aussi d’autres facteurs comme la température ou le taux d’humidité. Ces hypothèses sont donc à prendre avec précaution.
POUR BIEN NETTOYER VOTRE SMARTPHONE
Éteignez-le et sortez-le de sa coque de protection (qu’il faudra aussi nettoyer !).
Munissez-vous d’un chiffon propre. N’importe quel tissu fera l’affaire : nos tests de solidité le prouvent, la plupart des smartphones ne craignent pas les rayures que pourrait provoquer un chiffon, même un peu rêche. Si vous préférez, utilisez un chiffon en microfibre (comme ceux destinés aux verres de lunettes).
Utilisez une solution sans alcool ou à base d’alcool isopropylique à 70 %. Apple conseille ces solutions pour ses iPhone. N’utilisez pas d’eau de Javel et n’immergez pas votre smartphone dans une quelconque solution de nettoyage, même s’il est étanche.
Vous pouvez utiliser une solution désinfectante destinée aux appareils électroniques, mais n’utilisez pas d’aérosol à air comprimé, qui pourrait endommager votre appareil. Évitez aussi les détergents ménagers, qui pourraient endommager les couches de protection contre les traces de doigts. Vous pouvez éventuellement utiliser du produit lave-vitre si votre smartphone est constitué de verre trempé (ce qui est par exemple le cas de l’iPhone 11, du Xiaomi Mi Note 10, du Sony Xperia 5 ou du Samsung Galaxy Note 10).
Imbibez sobrement votre chiffon de produit ou d’eau très légèrement savonneuse et nettoyez l’appareil en évitant les infiltrations d’humidité dans les ouvertures de l’appareil (port jack pour le casque, port de connexion du chargeur, micro et haut-parleurs), même s’il est étanche. Puis répétez l’opération avec un chiffon humidifié à l’eau claire.
Attendez que le smartphone soit parfaitement sec avant de le rallumer. Et répétez l’opération fréquemment !
Pensez aussi à nettoyer votre coque de protection selon la même méthode. Le silicone, le plastique et même le cuir résisteront très bien à de l’eau légèrement savonneuse suivie d’un rinçage. Pour le cuir, vous pouvez utiliser de la crème nourrissante pour cuir afin de lui redonner de la souplesse.
DES BACTÉRIES AUSSI DANS VOTRE VOITURE
Si vous devez prendre votre voiture, ou pire une voiture de location, il est très important de nettoyer le volant ainsi que le levier de vitesses à l’aide de lingettes désinfectantes. On estime entre 700 et 800 le nombre de bactéries présentes sur chaque centimètre carré d’un volant de voiture. En cause, un environnement assez propice à leur développement : chaleur et humidité. Il est donc important de nettoyer régulièrement son volant. Il ne faut pas non plus oublier les poignées de portes extérieures. Et, si vous devez faire le plein de carburant, lavez-vous les mains après avoir touché le pistolet.
Yves Martin
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(1) Aerosol and surface stability of HCoV-19 (SARS-CoV-2) compared to SARS-CoV-1, National Institutes of Health (NIH), https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.09.20033217v1.full.pdf
Camille Gruhier
Coronavirus Pas d’anti-inflammatoires en cas d’infection
Coronavirus
Pas d’anti-inflammatoires en cas d’infection
Les anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène (AINS) ne sont pas indiqués en cas d’infection par le coronavirus. Plusieurs patients qui n’étaient pas à risque et se sont traités avec ces médicaments ont vu leur état s’aggraver, signalent les autorités sanitaires.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne font pas bon ménage avec les infections, même virales. La Covid-19 qui circule en ce moment en France et partout dans le monde ne fait pas exception. La prise d’ibuprofène et autres médicaments de cette famille « pourrait être un facteur d’aggravation », a averti le ministre de la Santé Olivier Véran sur son compte Twitter. La Direction générale de la santé signale également des « événements indésirables graves liés à l’utilisation des AINS » chez des patients ne présentant pas de facteur de risque particulier.
En cas de symptômes, le traitement de choix reste le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, etc.). Dans ce cas, la dose à ne pas dépasser est de 60 mg par kilo par jour ou 3 grammes par jour. Il ne faut en aucun cas prendre d’AINS (Advil, Nurofen, Spedifen, etc.). En revanche, les personnes suivant déjà un traitement anti-inflammatoire, corticoïde par exemple, ne doivent pas l’interrompre sans avis de leur médecin.
UN RISQUE DÉJÀ CONNU
Ce lien entre AINS et complications infectieuses n’est pas nouveau. En avril 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) l’a mis en évidence dans un rapport sur l’ibuprofène et le kétoprofène (Bi-Profénid), tous deux très utilisés. Ce risque peut concerner des situations banales, comme des angines ou des piqûres d’insectes. Depuis 2000, 337 cas de complications infectieuses ont été liés à la prise d’ibuprofène et 49 à la prise de kétoprofène, chiffre l’Agence.
Dans l’espoir de limiter les mauvais usages, l’accès aux anti-inflammatoires (ibuprofène, aspirine) dans les pharmacies a été limité le 15 janvier. Ils ne sont plus en libre-service mais restent disponibles sans ordonnance. Il faut désormais les demander au pharmacien, qui devrait remplir son rôle de conseil à cette occasion.
Afin de proposer une information à jour, le département de pharmacologie de l’université de Bordeaux, en lien avec les centres de pharmacovigilance, propose un site dédié au lien entre Covid-19 et médicaments. Il est possible d’y vérifier si un traitement suivi présente un risque d’aggravation des symptômes en cas d’infection. Il est disponible à l’adresse suivante : https://www.covid19-medicaments.com/
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens à éviter en cas d’infection (virale ou bactérienne)*
Dénomination commune internationale (DCI) | Nom de marque |
---|---|
Acide tiaprofénique | Surgam, Flanid |
Acide méfénamique | Ponstyl |
Acide niflumique | Nifluril |
Alminoprofène | Minalfène |
Diclofénac | Flector, Voltarène |
Fénoprofène | Nalgesic |
Flurbiprofène | Antadys, Cebutid, Strefen |
Ibuprofène | Advil, Antarène, Nurofen, Spedifen, Upfen |
Kétoprofène | Bi-Profenid, Profenid, Ketum, Toprec |
Naproxène | Apranax, Naprosyne |
* D’autres formes non listées ici existent (suppositoire, collyre, gel, etc.). Elles ne sont pas concernées par cette alerte de l’ANSM.
Les bons réflexes
En cas de symptômes suspects (fièvre, toux, difficultés respiratoires/essoufflement), il est recommandé de rester à domicile et d’éviter tout contact avec des personnes saines. Les mesures barrières s’imposent alors plus que jamais, y compris à domicile :
- hygiène régulière des mains ;
- tousser dans son coude ;
- recours à des mouchoirs à usage unique ;
- éviter les embrassades.
Si la téléconsultation est accessible, n’hésitez pas à la privilégier. Cela participera à limiter la transmission du virus. Pour la même raison, ne vous rendez pas chez votre médecin avant de l’avoir appelé et averti de vos symptômes. Si les symptômes s’aggravent (difficultés respiratoires accrues, signes d’étouffement), contactez le 15.
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Audrey Vaugrente
Agriculture conventionnelle et agriculture biologique Trop de biais dans les comparaisons
Agriculture conventionnelle et agriculture biologique
Trop de biais dans les comparaisons
Si le coronavirus n’accaparait pas toute notre attention, l’étude de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pourrait faire du bruit. Elle dénonce en effet les biais des analyses de cycle de vie pour comparer les modèles agricoles.
La collaboration est européenne. Des chercheurs danois, suédois et, pour la France, de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) publient une étude qui pourrait faire date.
Ils y démontrent que la méthode la plus courante pour évaluer les impacts sur l’environnement de l’agriculture et de l’alimentation, à savoir l’analyse de cycle de vie (ACV), est « trop simpliste et passe à côté d’avantages majeurs de l’agriculture biologique ». Cette méthode peut notamment amener à conclure que l’agriculture biologique a plus d’impact que la conventionnelle en raison de ses rendements plus faibles qui mobilisent plus de terres.
Mais les ACV oublient des points essentiels pour évaluer l’impact sur l’environnement, assurent les chercheurs. Et de citer la biodiversité, d’une importance cruciale. « L’agriculture conventionnelle s’est avérée être une des principales causes du déclin des insectes et des oiseaux. » Autre élément majeur négligé par la plupart des ACV analysées, « les résidus de pesticides dans le sol, dans l’eau et dans les aliments, qui peuvent être nocifs pour la santé humaine, les écosystèmes terrestres et aquatiques ».
Quant à la dégradation des terres et des sols, les avantages des pratiques agricoles biologiques, que ce soit via les rotations de cultures ou l’utilisation d’engrais organiques, « sont paradoxalement souvent négligés dans les études d’ACV », constatent les chercheurs, sans même parler du bien-être animal.
Par ailleurs, l’ACV évalue l’impact environnemental par kilogramme produit, ce qui favorise l’agriculture intensive conventionnelle. Les auteurs demandent qu’on y intègre la biodiversité, la qualité de la ressource en eau, celle du sol, ainsi que le bien-être animal. Autant d’enjeux de plus en plus déterminants pour les consommateurs.
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Élisabeth Chesnais
Condamnation Google mauvais perdant ?
Condamnation
Google mauvais perdant ?
Depuis 2014, l’UFC-Que Choisir est engagée dans un combat judiciaire face à Google. Car nous estimons ses conditions d’utilisation et ses règles de confidentialité illicites. Notre poids plume a pesé lourd sur le géant du web puisqu’en 2019, le tribunal de grande instance de Paris nous a donné quasi intégralement raison. Entre autres sanctions, Google devait dédier une bannière exclusive informant les utilisateurs sur sa page d’accueil. Son interprétation du jugement vaut le coup d’œil…
Le spécialiste du web, c’est lui. Pourtant c’est sur l’UFC-Que Choisir, modeste association de consommateurs, que Google semble compter pour lui rappeler ce qu’en langage Internet on appelle… une bannière. Une bannière, c’est une image, souvent animée, située en haut, en bas ou sur le côté d’une page web, qui vise à promouvoir un produit ou un service (il s’agit à l’origine d’un outil publicitaire). Les formats standards sont variés, mais le plus souvent, elles sont très visibles, voire trop visibles, au point de gêner l’internaute dans sa navigation. Dans l’affaire qui nous occupe, Google a réussi à faire d’une bannière un élément invisible, ou presque.
Rappel des faits. En mars 2014, ulcérée par le caractère illicite de ses conditions générales d’utilisation et ses règles de confidentialité, l’UFC-Que Choisir assignait Google devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Cinq ans plus tard, en février 2019, après une procédure compliquée par 12 modifications des règles de confidentialité entre 2013 et 2016 et 2 versions des conditions générales d’utilisation de Google (en 2013 et 2014), nous accueillions avec plaisir son jugement : 39 clauses ont été déclarées illicites et/ou abusives. Après avoir fait appel du jugement en novembre 2019, Google s’est finalement résolu à en accepter les sanctions en janvier 2020, rendant définitif le jugement du TGI.
Le TGI a notamment ordonné à Google de permettre à ses utilisateurs, pendant 3 mois, de lire l’intégralité du jugement « par le moyen d’un lien hypertexte dans une bannière exclusivement dédiée devant figurer sur la page d’accueil de son site Internet ». Cette décision, Google affirme l’appliquer. Or cet espace n’est clairement pas « exclusivement dédié » à la décision du tribunal, et ne donne pas accès direct depuis la page d’accueil au jugement (voir capture d’écran ci-dessous). Forte d’avoir obtenu gain de cause sur le fond du dossier, l’UFC-Que Choisir entend bien convaincre les juges qu’il y a là un défaut sur la forme. Nous avons lancé la procédure en ce sens, pour laquelle une date d’audience est à ce jour fixée à… juin 2020. D’ici là, Google risque une pénalité de 5 000 € par jour de retard.
Camille Gruhier
Coronavirus Pas de pénurie alimentaire à craindre
Coronavirus
Pas de pénurie alimentaire à craindre
Malgré des ruptures de stocks pour certaines denrées de base, la famine ne menace pas les Français en ces temps d’épidémie de Covid-19. Les filières agroalimentaires assurent pouvoir continuer à produire, moyennant des ajustements.
Des rayonnages de magasins vidés de pâtes, riz et sardines à l’huile, des clients de grandes surfaces avec des caddies remplis de yaourts, de bouteilles d’huile ou de boîtes de conserve… Des photos de ce genre circulent abondamment sur les réseaux sociaux. Sur Internet, les escrocs s’en donnent à cœur joie. Ainsi, une boutique répondant au nom de « Franc shopping » propose sur Amazon des lots de quatre paquets de coquillettes de 500 grammes pour… 28 € ! Les achats de pâtes et de couscous ont doublé, ceux de riz ont été multipliés par 2,5. D’autres produits sont également plus demandés, quoique dans des proportions moindres, à l’instar des charcuteries et des plats cuisinés, en hausse de 20 à 30 % chez Fleury Michon.
Pourtant, le gouvernement et les distributeurs répètent à l’envi que les aliments ne manqueront pas dans les prochaines semaines. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire l’a assuré dimanche 5 mars : « La sécurité d’approvisionnement en produits alimentaires et de première nécessité est garantie dans les jours et les semaines à venir […]. 90 à 95 % des références sont disponibles. » Même si des ruptures de stocks sont constatées quotidiennement dans de nombreux commerces, les magasins sont réapprovisionnés tous les jours. Que Choisir a interrogé les géants de l’agroalimentaire, aucune pénurie ne semble se profiler.
LES USINES AGROALIMENTAIRES TOURNENT PLEIN POT
« Les usines Panzani fonctionnent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour répondre au doublement de la demande », explique le directeur général du groupe, Xavier Riescher, à Que Choisir. Il n’y a pas d’usines de pâtes à l’arrêt, ni en France, ni d’ailleurs en Italie. » Chez Fleury Michon, la fabrication est passée de 5 à 6 jours par semaine. Pour « garantir la chaîne d’approvisionnement », des assouplissements aux réglementations du travail (sur les heures supplémentaires, le travail de nuit…) sont prévus, a d’ailleurs promis Bruno Le Maire. Et les salariés bénéficient des dérogations sur les restrictions de circulation. Peu manquent à l’appel actuellement, soulignent tous les industriels interrogés, qui ont parfois fait revenir leurs jeunes retraités. Et si besoin, « une foule d’étudiants désœuvrés sont prêts à mettre la main à la pâte », selon une agence d’intérim. Cette situation est donc gérable sur quelques semaines, et tant qu’il n’y pas trop de personnel malade… Un acteur de la filière fruits et légumes explique : « On est sur le pont, mais sereins. Il n’y aura pas de problème globalement, même si nous ne produirons plus certaines références anecdotiques, comme les mélanges de salades. »
Les transformateurs ont aussi dû s’adapter à la fermeture de plusieurs débouchés (cantines scolaires, restauration commerciale, fast-food…) et à l’explosion de la demande en grande surface. Car entre les deux, les produits ne sont pas toujours identiques : « La façon de couper la salade, par exemple, ou le conditionnement (taille des sachets) ne sont pas les mêmes, explique le responsable d’une usine de fruits et légumes. Mais nos usines sont adaptables – nous recevons des légumes très différents selon la saison. » Concernant les produits laitiers, les achats par les filières de restauration collective ont chuté de 60 %, mais « tous les circuits ont été réorientés vers la grande distribution en un temps record », se félicite l’interprofession laitière (Cniel). Chez Panzani, les process ont été simplifiés, et seuls 40 des 120 modèles de pâtes, les plus rapides à élaborer, sont encore fabriqués. Fini, les farfalles, qui demandent un temps de moulage, pressage et modelage deux fois plus long que les simples coquillettes !
LA FRANCE, UNE PUISSANCE AGRICOLE
Côté approvisionnement, pas d’inquiétude à avoir non plus : n’oublions pas que la France est une puissance agricole ! Bonduelle explique ainsi que tous ses producteurs sont situés à moins de 200 km de ses usines, et que de toute façon, il y a encore des stocks suffisants de la dernière récolte en attendant la prochaine. Côté lait, la collecte se poursuit normalement pour le moment. Les transports de denrées alimentaires bénéficiant de dérogations pour circuler, nos légumes ou nos jambons importés d’Espagne entrent encore sur le territoire. Quant aux Grands moulins de Paris, ils « ont des stocks et continuent à fonctionner à peu près normalement » sur la récolte de céréales de 2019. Chez Panzani, Xavier Riescher nuance : « Nous n’avions pas prévu de doublement de la demande. À ce rythme, nous ne tiendrons pas jusqu’à la prochaine récolte sur nos stocks. » Mais s’il le faut, les coopératives agricoles puiseront dans leurs réserves pour alimenter les fabricants, en attendant les moissons 2020. Pour autant, le patron de Panzani ne s’alarme pas outre mesure : il prévoit que les achats vont vite redescendre à un niveau plus normal. « Les gens ne mangeront pas deux fois plus ! Les stocks sont faits, ils seront consommés et renouvelés peu à peu. En Italie aussi, il y a eu un pic d’achats au début de la crise, puis cela s’est régulé. Ce phénomène est compliqué à gérer pour les fabricants et la distribution. Les gens peuvent avoir l’impression qu’il y a pénurie, alors que les stocks sont en réalité chez eux ! »
DES MESURES D’HYGIÈNE EN MAGASINS
Dans les magasins, les distributeurs devraient mettre en place un certain nombre de mesures, recensées dans un « guide des bonnes pratiques » :
- les caisses seront équipées de vitres en plexiglas ;
- des vigiles seront recrutés pour organiser les files d’attente selon les consignes de biosécurité (intervalle d’au moins un mètre entre les personnes) ;
- du gel hydroalcoolique sera mis à disposition…
SUCCÈS POUR LE CIRCUIT COURT
Les magasins de producteurs et la vente directe à la ferme voient leur fréquentation exploser depuis le début de la crise. Une bonne chose, alors que les cantines scolaires, qui sont un débouché en pleine croissance pour des agriculteurs travaillant en circuit court, ont fermé.
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Elsa Casalegno
Remboursement des voyages Flexibilité oui, mais pas à n’importe quel prix !
Remboursement des voyages
Flexibilité oui, mais pas à n’importe quel prix !
Alors que la crise du coronavirus occasionne des annulations en série de voyages, le secteur du Tourisme plaide très fortement auprès des pouvoirs publics nationaux et européens pour revoir le cadre actuel, protecteur des consommateurs, afin de diminuer le plus possible l’impact économique de la crise et dès lors limiter au maximum le droit au remboursement prévu par la Loi.
Dans un esprit de responsabilité, qui concerne aussi les compagnies d’assurances, l’UFC-Que Choisir et la CLCV sont ouvertes à des alternatives au remboursement mais à deux conditions impératives :
- Le consommateur doit toujours avoir la possibilité d’exiger le remboursement de son voyage.
- Les contre-propositions offertes aux consommateurs doivent être crédibles et sérieuses et ne sauraient se limiter au seul report, parfois impraticable (limitation des congés, destination non propice selon la saison)
Dans un esprit constructif et soucieuse de défendre les intérêts des consommateurs sans nuire à l’économie, l’UFC-Que Choisir et la CLCV proposent que soit systématiquement proposé une alternative crédible en cas de voyage annulé, à savoir un avoir, sur 18 mois minimum, permettant d’organiser, dans une temporalité raisonnable, un nouveau voyage vers la destination de son choix, ou un report avec un remboursement d’au moins 10 % du prix du voyage, le consommateur restant libre d’exiger le remboursement.
Sous la seule réserve de ces avancées par rapport au cadre actuel permettant aux consommateurs d’envisager sérieusement une autre solution que le remboursement, nos associations ne manqueront pas de les inviter à privilégier ces options économiquement moins impactantes.
Coronavirus et confinement Les pros de l’auto autorisés à ouvrir
Coronavirus et confinement
Les pros de l’auto autorisés à ouvrir
Malgré le passage au stade 3 de l’épidémie de Covid-19, certains professionnels de l’automobile sont autorisés à ouvrir leur atelier. Il est donc possible de passer son contrôle technique, de faire réaliser la révision de sa voiture ou de prendre livraison de sa voiture neuve. Même si toutes les mesures de distanciation sociale sont absolument à respecter.
L’arrêté n° 0065 paru au Journal officiel ce lundi décrit les mesures générales de prévention pour lutter contre la propagation du coronavirus. Y est précisée l’obligation de fermeture de différents services qui ne peuvent plus accueillir de public jusqu’au 15 avril 2020 (restaurants, bibliothèques…) mais aussi, à l’inverse, la possibilité pour certains commerces d’ouvrir leurs portes. Ainsi, les activités d’entretien et de réparation de véhicules automobiles, de véhicules, engins et matériels agricoles, de commerce d’équipements automobiles, de commerce et réparation de motocycles et cycles, les commerces de détail de carburants en magasin spécialisé (stations-service) et les parcs de stationnement peuvent perdurer pendant cette période. Il sera donc possible de passer le contrôle technique comme prévu ou de faire réaliser la révision de sa voiture.
Dans un communiqué, le CNPA (Conseil national des professions de l’automobile) précise toutefois que « la location de véhicules automobiles ne figure pas expressément au titre des activités autorisées. Cependant, l’arrêté autorise la réception du public dans les établissements de location d’équipements et de biens, sans autre précision ».
À noter que le réseau de contrôle technique Autovision a décidé de suspendre les activités de ses centres jusqu’au 31 mars 2020.
LES USINES FERMENT
L’arrêté précise enfin que les activités de vente de véhicules (sauf motocycles et cycles) sont fermées au public sauf pour les activités de livraison et de retraits de commandes. Toutefois, comme nous l’annoncions fin février, des retards de livraison de voitures neuves sont à prévoir. En effet, les fermetures d’usines s’enchaînent. Volkswagen a suspendu la production, dans son usine de Bratislava (Slovaquie), des Audi Q7 et Q8, du Porsche Cayenne, du Volkswagen Touareg et du trio de mini-citadines Volkswagen Up, Seat Mii et Skoda Citigo. Les usines espagnoles des constructeurs sont également à l’arrêt : deux usines de Nissan à Barcelone ont dû arrêter leur production par manque de pièces, tout comme celles de Renault à Palencia (Megane, Megane Estate, Kadjar…) et Valladolid (Captur, Twizy). Fiat Chrysler a annoncé la fermeture de la plupart de ses usines en Europe jusqu’au 27 mars, Ford ferme pour au moins une semaine son usine d’Almussafes en Espagne (production des Kuga, Mondeo, S-Max ou encore des Galaxy). La production cessera également pour une durée indéterminée à l’usine Seat de Martorell (Espagne), la plus importante du constructeur. Michelin ferme ses usines pour plusieurs jours en France, en Espagne et en Italie, et PSA arrête aussi toute sa production en France.
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Yves Martin
Internet, téléphonie et coronavirus « Nous adapterons les réseaux aux priorités du pays »
Internet, téléphonie et coronavirus
« Nous adapterons les réseaux aux priorités du pays »
Le confinement constitue un enjeu pour les opérateurs télécoms, confrontés, eux aussi, à une situation inédite. En travaillant depuis chez eux, en suivant un enseignement à distance, puis en se distrayant grâce aux loisirs numériques, les Français sollicitent inhabituellement les réseaux des zones résidentielles. Faut-il craindre une saturation ? Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms, répond à nos questions.
Les Français confinés chez eux risquent-ils d’être ralentis dans leur travail ou dans leurs études à cause d’une saturation des réseaux ?
Nous assistons depuis ce week-end à une augmentation du trafic de données et des appels, et cette hausse va se poursuivre dans les prochains jours. La mise en place du télétravail, les réunions téléphoniques, le recours aux courriels avec des collègues avec qui on parle habituellement de vive voix, les visioconférences ont un impact sur le volume global de communications. Or les réseaux des zones résidentielles ne sont pas dimensionnés comme ceux des quartiers d’affaires. Il s’agit, pour les opérateurs aussi, d’une situation inédite. Lundi soir, ils ont ajusté les interconnexions entre leurs réseaux pour absorber la hausse du volume des appels. Pour la data, nous n’avons encore aucune alerte mais nous supervisons le trafic heure par heure. Pas d’inquiétude pour l’instant, donc.
Vous appelez au civisme des consommateurs concernant leur consommation numérique. Concrètement, quels sont les bons gestes ?
Depuis le domicile, il faut se connecter à Internet et passer ses appels en wi-fi. Ceci soulage les réseaux mobiles en basculant le trafic sur le réseau fixe, déjà dimensionné pour absorber des pics de consommation en fin de journée en temps normal. Ensuite, privilégier les usages liés au télétravail et à l’enseignement à distance en journée, et réserver les vidéos en streaming pour le soir.
Faut-il craindre que les opérateurs brident les réseaux s’ils s’avèrent insuffisants pour faire face à la situation ?
Nous adapterons les réseaux aux priorités du pays et agirons de manière pragmatique. Mais nous disposons de plusieurs leviers qui permettraient de diminuer la pression sur les réseaux sans impact sur l’utilisateur. Nous pouvons par exemple inviter les grandes plateformes américaines à cesser d’envoyer des mails à leurs abonnés pour les inciter à profiter du confinement pour regarder telle ou telle série. Nous pouvons aussi décider que la 4K, cette ultra haute définition extrêmement gourmande en bande passante, n’est pas indispensable. La HD suffit amplement pour regarder des films et des séries… L’évolution de la situation dans les prochains jours sera déterminante.
Camille Gruhier
Report de l’Assemblée Générale 2020
Mesdames, Messieurs
En raison de l’épidémie de Coronavirus et pour respecter les consignes de sécurité communiquées par les autorités, nous avons le regret de reporter notre Assemblée Générale du 04 avril 2020 à une date ultérieure.
Avec nos excuses
Le Président de l’Association
J-Michel BILLAUT
Rénovation énergétique Une passion absurde pour le chauffage électrique
Rénovation énergétique
Une passion absurde pour le chauffage électrique
Décidément, le gouvernement ne jure plus que par l’électricité pour le chauffage, au point de faire passer les économies d’énergie et la réduction de la facture des ménages au second plan. Aberrant !
Après le tour de passe-passe qui va imposer l’électricité comme mode de chauffage dans tous les logements neufs à compter de 2021, le gouvernement récidive sur la rénovation du parc existant. En l’état actuel du projet, sa stratégie nationale de rénovation énergétique des bâtiments modifie la réglementation en vigueur, qu’il s’agisse du niveau de la rénovation basse consommation ou des classes du diagnostic de performance énergétique (DPE). L’objectif est clair, il s’agit de favoriser l’électricité pour que le chauffage électrique devienne la norme en rénovation.
À l’opposé de tous les beaux discours sur l’indispensable transition énergétique, ce projet confirme que la France du tout-électrique et du tout-nucléaire est de retour, même si personne n’ose le crier sur les toits en haut lieu. Il y aurait de quoi sourire de cette hypocrisie, si ce n’est que les conséquences sur le budget des ménages vont être lourdes.
D’abord avec la refonte complète du niveau BBC rénovation. Chez Effinergie, l’association qui a élaboré et créé ce label, on n’en revient pas. « C’est a minima cavalier de la part du gouvernement de ne pas nous avoir associés à la réflexion, tonne Yann Dervyn, son directeur. Actuellement, BBC rénovation repose sur une forte isolation qui minimise les besoins de chauffage. Avec cette réforme, il y en aura beaucoup moins à faire pour les logements chauffés à l’électricité. Ils passeront en BBC tout en conservant une facture énergétique élevée pour les occupants, c’est un non-sens. »
« Faire entrer massivement les convecteurs électriques dans les logements »
Et puis il y a le fameux diagnostic de performance énergétique (DPE), obligatoire en cas de vente ou de location. Il est actuellement exprimé en énergie primaire (1), conformément à la directive européenne. « Le gouvernement veut le passer en énergie finale pour faire entrer massivement les convecteurs électriques dans les logements et surclasser tous les logements chauffés à l’électricité au lieu de les rénover », dénonce Olivier Sidler, porte-parole de l’association Négawatt, qui prône une rénovation énergétique très performante débouchant sur des économies d’énergie spectaculaires.
Ainsi, les logements chauffés à l’électricité qui sont aujourd’hui étiquetés en C vont passer par magie en B, sans qu’on ait amélioré le moins du monde l’isolation de leur bâti. Les résidents continueront à payer aussi cher pour leur chauffage, mais officiellement, leur domicile sera devenu performant ! Ceux qui sont en E vont passer en D s’ils sont chauffés à l’électricité, etc. On n’aura même plus besoin d’en rénover, les passoires thermiques chauffées à l’électricité n’existeront plus, même si elles restent tout aussi inconfortables et ruineuses pour les ménages qui ont la malchance de les occuper.
« La classe énergétique est actuellement révélatrice des coûts, on sait qu’en A et B on ne consomme pas beaucoup, ce ne sera plus le cas. C’est une vraie tromperie pour les locataires et les propriétaires, s’insurge Négawatt. Le gouvernement a décidé de tout passer à l’électricité pour décarboner en oubliant les économies d’énergie, ça va coûter cher aux consommateurs. »
(1) Énergie primaire et énergie finale : l’énergie primaire est celle qu’il faut consommer pour apporter 1 kWh d’énergie finale au compteur de l’usager. Pour la plupart des énergies c’est à peu près équivalent, elles existent dans la nature. Sauf l’électricité, qui est produite à partir du nucléaire, du charbon, du gaz. Il faut donc en moyenne 2,58 kWh d’énergie primaire pour en obtenir 1 en électricité. Logiquement, on multiplie la consommation affichée par 2,58 pour l’avoir en énergie primaire. Compter en énergie finale, celle qui est inscrite au compteur, est un artifice destiné à favoriser l’électricité.
Élisabeth Chesnais
Coronavirus L’épidémie propice aux arnaques
Coronavirus
L’épidémie propice aux arnaques
À la Une de l’actualité depuis plusieurs semaines, le coronavirus fait l’objet d’arnaques, sur Internet mais aussi à domicile. Les pouvoirs publics se sont emparés du sujet et essaient d’endiguer ces phénomènes, multiples.
La situation liée à la propagation du coronavirus évolue très rapidement, les mesures de confinement annoncées par le président de la République en attestent. Les escrocs, qui suivent l’actualité comme le lait sur le feu, s’adaptent au jour le jour.
VENTES FRAUDULEUSES SUR INTERNET
Si la vente en ligne de masques périmés, à des prix abusifs ou inefficaces s’est résorbée ces derniers jours, elle continue de sévir sur certains sites. Save-protect.fr vous invite par exemple à vous protéger contre le coronavirus, grâce à un masque doté d’une « technologie militaire » et d’un « filtre PM 2,5 composé de 5 couches ». Un jargon technique mais obscur qui n’augure rien de fiable. Idem pour Relaxsoin.fr, qui vend des « masques de prévention anti-poussières/pollution » dans sa « collection soin », une « offre exclusive ». Fuyez. Madame R., qui a commandé le 26 février sur ce site, attend toujours son colis, et ne parvient pas à les joindre. Madame P., croyant acheter 98 exemplaires chirurgicaux sur Lamaisonducalot.com, a reçu un seul masque, décoré, et inefficace ! Nombre de ces sites frauduleux ont été créés au mois de février. Dans le pire des cas, vous ne recevez rien ; dans le meilleur, vous réceptionnez un produit qui ne correspond en rien à sa présentation en ligne. Et dans tous les cas, vous serez débité… et non remboursé ! Méfiez-vous aussi des annonces entre particuliers et gardez en tête que tous les masques ont été réquisitionnés par l’État. En effet, la vente de modèles FFP2 (avec valve) ou anti-projections (chirurgicaux), en France, est interdite, leur diffusion doit faire l’objet d’une ordonnance. Cette décision fait suite au décret du 3 mars 2020, qui exige la réquisition de tous ces types de masques auprès des fabricants et distributeurs, et ce jusqu’au 31 mai 2020. Les exemplaires que vous trouverez sur Internet, si toutefois vous les recevez, risquent de ne pas être efficaces. Même les pharmaciens ont été victimes d’escrocs qui ont usurpé l’identité d’une officine pour proposer masques et solutions hydroalcooliques, selon l’Ordre national des pharmaciens.
Autre source d’arnaque éventuelle : les gels hydroalcooliques, dont les prix ont été encadrés par le décret du 5 mars 2020 à la suite d’abus constatés (tarifs fixés de 15 à 40 € par litre, en fonction de la contenance du flacon). Méfiance tout de même, des produits à des prix bien au-dessus de la réglementation circulent encore sur Internet.
AUCUN REMÈDE MIRACLE CONTRE LE CORONAVIRUS
Des tentatives de phishing sont également à l’œuvre, via les boîtes mail. Notamment, un message, censé provenir du docteur Tal Zaks, indique qu’un vaccin a été découvert, mais que seules quelques personnes méritantes peuvent en bénéficier, le gouvernement ne souhaitant pas le rendre public. L’objectif : vous faire payer pour obtenir cet antidote, que vous ne recevrez jamais. Il s’agit seulement de vous soutirer de l’argent. Plus largement, méfiez-vous des sites vantant de prétendus remèdes ou produits miracle : lampes UV, faux médicaments…
Cédric O, le secrétaire d’État chargé du Numérique, met en garde la population contre de tels agissements. Il a réuni les acteurs du e-commerce pour lutter contre les fraudes en ligne afin de bloquer les contenus illicites. Il conseille sur Twitter d’« évite[r] certains sites, comme l’application Wish, particulièrement risqués et négligents sur le contrôle des produits vendus ». De telles ventes ne visent encore une fois qu’à vous extorquer de l’argent, et dans le cas où vous recevez des médicaments, ils pourraient s’avérer dangereux pour la santé. Pour l’heure, les recherches pour d’éventuels vaccins ou traitement continuent, et aucun traitement n’est en circulation.
ARNAQUES À DOMICILE
Certaines personnes malveillantes ont aussi profité de la crise sanitaire pour mettre en place des escroqueries à domicile. Sur les réseaux sociaux, les alertes s’accumulent. L’Agence régionale de santé des Pays de la Loire met la population en garde contre « des entreprises privées propos[a]nt des tests rapides d’orientation diagnostic Covid-19, notamment aux Ehpad ». Elle rappelle que de tels tests ne peuvent être exécutés que par les CHU de Nantes et d’Angers. La gendarmerie du Gers lance de son côté une alerte contre « des démarcheurs, prétendus employés communaux, proposant de désinfecter votre habitation suite à l’épidémie de coronavirus ». Il s’agit de cambrioleurs, qu’il ne faut surtout pas laisser entrer chez soi. L’alerte a été relayée par les gendarmeries de l’Ardèche et de la Gironde.
LA DGCCRF EN LUTTE CONTRE LES ESCROQUERIES
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a lancé un plan de lutte contre ces agissements. Elle procède à des contrôles de prix sur les gels hydroalcooliques et enquête sur les sites frauduleux pour « traquer les remèdes miracle ou produits dangereux ». « Plusieurs milliers de produits ont été déréférencés à la suite de nos mises en garde, avec une réactivité variable selon les plateformes », précise-t-elle sur Twitter.
Elle invite tous les consommateurs ayant repéré une fraude à la signaler sur Signal Conso. Un formulaire de déclaration dédié au Covid-19 a été mis en place, afin de dénoncer des prix trop élevés, une vente de masques FFP2 ou chirurgicaux non autorisée ou une arnaque et publicité mensongère. Attention, comme le précise le service en ligne, « un signalement ne constitue pas une saisine formelle de la DGCCRF au sens de l’article L. 112-8 du code des relations entre le public et l’administration. Notre plateforme ne propose pas de suivi personnalisé de votre dossier ».
NOS CONSEILS
Si vous êtes victime d’agissements frauduleux, portez plainte. Également, en cas de phishing, contactez votre banquier afin qu’il surveille tout mouvement suspect sur votre compte bancaire.
Afin de prévenir toute arnaque, restez vigilant lorsque vous recevez des informations liées au coronavirus. Les produits miracle n’existent pas, pas plus qu’un vaccin. Fiez-vous aux informations officielles : sites du gouvernement, de votre Agence régionale de santé, de la DGCCRF. En cas de doute, un numéro vert a été mis en place pour répondre aux questions (0800 130 000).
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Marie Bourdellès
Gels hydroalcooliques Leur intérêt et leurs limites
Gels hydroalcooliques
Leur intérêt et leurs limites
Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, la ruée sur les gels hydroalcooliques a provoqué des ruptures de stocks et une flambée des prix. Méritent-ils cet engouement ? Quand et comment les utiliser ?
- 1. Le gel hydroalcoolique est-il plus efficace que le lavage des mains à l’eau et au savon ?
- 2. Le gel hydroalcoolique présente-t-il des inconvénients ?
- 3. Quand utiliser du gel hydroalcoolique ?
- 4. Comment utiliser un gel hydroalcoolique ?
- 5. Que penser des recettes maison ?
- 6. Comment se laver les mains ?
LE GEL HYDROALCOOLIQUE EST-IL PLUS EFFICACE QUE LE LAVAGE DES MAINS À L’EAU ET AU SAVON ?
La réponse est non. « Il n’y a aucun intérêt à utiliser du gel si l’on dispose d’un accès à un point d’eau et à du savon, précise Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur. Se laver les mains soigneusement est aussi efficace et moins cher. De plus, le gel ne lave pas. » De ce fait, des saletés diverses, même microscopiques, peuvent rester à la surface des mains après utilisation et si l’on est en contact par la suite avec des virus, ils y trouveront un terrain propice à leur survie.
« L’efficacité des gels sur Covid-19 en particulier n’a pas été testée mais il n’y a pas de raison d’en douter car elle a été confirmée sur d’autres coronavirus », poursuit Olivier Schwartz. Cela dit, les bonnes vieilles méthodes peuvent s’avérer tout aussi probantes sur l’élimination des virus et bactéries. Ainsi, du temps où sévissait la grippe A (H1N1), une étude avait montré que le lavage à l’eau et au savon était plus efficace que l’utilisation de trois gels hydroalcooliques (à base d’alcool seul ou d’alcool + chlorhexidine). Même chose avec la redoutable bactérie Clostridium difficile dont le lavage, même à l’eau froide, a pu venir plus facilement à bout que l’application de produit antibactérien.
LE GEL HYDROALCOOLIQUE PRÉSENTE-T-IL DES INCONVÉNIENTS ?
Dans la mesure où ils restent sur la peau, les gels hydroalcooliques sont potentiellement plus nocifs que le savon. S’ils ont pu, par le passé, contenir des ingrédients à risque comme le triclosan, un perturbateur endocrinien, ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’inconvénient essentiel est celui de la présence d’alcool qui peut devenir irritant, surtout si on multiplie les applications. Sont concernées en particulier les peaux réactives, comme celles des personnes souffrant d’eczéma. Par ailleurs, les versions parfumées peuvent contenir des allergènes, elles sont à éviter surtout en cas de terrain allergique.
À noter que ces produits ne peuvent pas, a priori, induire de résistances bactériennes.
QUAND UTILISER DU GEL HYDROALCOOLIQUE ?
Quand on n’a pas accès à un point d’eau, on peut utiliser un gel affichant une concentration d’alcool d’au moins 60 %. On le fera dans toutes les circonstances où l’on a pu toucher une surface potentiellement contaminée et où les mains seront ensuite en contact avec les portes d’entrées que sont la bouche, le nez et même les yeux (éviter de se toucher le visage fait ainsi partie des mesures de prévention). « Le virus survit probablement plusieurs heures sur des surfaces inertes, surtout si elles sont lisses ; les tissus, par exemple, sont moins favorables à leur survie car ils sont poreux. Mais pour qu’il puisse infecter quelqu’un, il y a aussi une question de quantité, nuance Jean-Claude Manuguerra, responsable de la Cellule d’intervention biologique d’urgence à l’Institut Pasteur. Concrètement, pour prendre un exemple actuel, les bulletins de vote, que l’électeur précédent aura seulement effleurés, ne constituent pas une menace. Pour le stylo d’émargement, avec lequel le contact est plus prolongé, la question se pose davantage. » Donc, se désinfecter les mains au square avant de donner à goûter aux enfants ou dans les transports après s’être accroché longuement à une barre d’appui, bien sûr. Mais inutile de le faire à tout bout de champ.
Si des précautions supplémentaires sont à prendre en période d’épidémie, une hygiène obsessionnelle peut nuire à notre microbiote cutané qui nous protège des bactéries pathogènes via divers mécanismes et ne doit pas être récuré en permanence.
COMMENT UTILISER UN GEL HYDROALCOOLIQUE ?
La question paraît absurde et pourtant… Avant leur mise sur le marché, l’efficacité des gels est établie dans des conditions bien précises de quantité et de durée. Ce sont elles qui sont indiquées sur les flacons dans les conseils d’utilisation. Il n’est pas rare que la quantité prescrite soit de 3 voire 4 ml, et la durée de frottage préconisée d’une minute. C’est beaucoup et c’est très long ! Il faut néanmoins respecter ces prescriptions, faute de quoi l’efficacité n’est pas assurée. « Clairement, en utiliser peu et rapidement ne sert à rien », met en garde Jean-Claude Manuguerra. Conclusion, ceux qui utilisent du gel hydroalcoolique pour gagner du temps alors qu’ils ont un lavabo à disposition ont tout faux.
QUE PENSER DES RECETTES MAISON ?
Celles données par des internautes, à base d’huiles essentielles notamment, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé a publié sur son site une recette validée, mais il est bien précisé qu’elle est destinée aux professionnels de la pharmacie. Par ailleurs, l’accès aux ingrédients n’est pas aisé, la manipulation peut être risquée et les conditions d’asepsie d’une cuisine ne sont pas les mêmes que celles d’un laboratoire. Dans la mesure où les circonstances dans lesquelles l’utilisation de gel hydroalcoolique est indispensable sont limitées et où les prix sont désormais encadrés, l’intérêt de la fabrication maison paraît plus que douteux.
Prix de vente maximum des gels hydroalcooliques (décret du 6 mars 2020)
- 2 € les flacons de 50 ml (40 € TTC le litre)
- 3 € les 100 ml (30 € TTC le litre)
- 5 € les 300 ml (16,70 € TTC le litre)
- 15 € le litre
COMMENT SE LAVER LES MAINS ?
La température de l’eau importe peu mais le temps de frottage avec le savon joue sur l’élimination des virus et autres micro-organismes :
- 20 secondes, c’est le minimum ;
- 30 secondes c’est plus sûr.
De toute façon, il faut bien ça pour nettoyer soigneusement tous les recoins (voir schéma) sans oublier l’intérieur des doigts, les ongles et les poignets. Pour atteindre les 30 secondes, il suffit de chanter « Joyeux anniversaire » deux fois ! Actionnez le robinet avec le coude, rincez soigneusement et séchez de même, avec un rouleau de tissu propre, une serviette à usage unique ou un séchoir électrique.
TROP TRIVIAL POUR LES AUTORITÉS DE SANTÉ ?
Dans le cadre de la préparation de cet article, nous avons contacté Santé publique France qui nous a renvoyés vers l’Agence nationale de sécurité du médicament qui nous a renvoyés vers la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (dont ce n’est pas la compétence), qui nous a renvoyés vers la Direction générale de la Santé qui nous a conseillé d’appeler un hôpital quelconque. Comme si les questions concrètes étaient trop triviales pour intéresser les services de l’État. Ce sont pourtant ces questions que les citoyens se posent et lors d’une crise de l’ampleur de celle que nous vivons actuellement, on attend aussi du gouvernement qu’il conseille utilement les citoyens sur les meilleurs moyens d’agir à leur niveau.
À propos du coronavirus
Fabienne Maleysson
Médicaments Les médecins désinformés sur les opioïdes
Médicaments
Les médecins désinformés sur les opioïdes
Les médicaments dérivés de l’opium, dits opioïdes, sont largement prescrits en France. Ces médicaments ne sont pas sans risque. Pourtant, une promotion active en leur faveur est réalisée par les laboratoires pharmaceutiques auprès des médecins.
Pour promouvoir leurs médicaments, les laboratoires pharmaceutiques peuvent employer des visiteurs médicaux. Ces commerciaux se déplacent directement au cabinet du médecin. En France, la nature de cette visite est encadrée par la Haute Autorité de santé. Mais que s’y dit-il vraiment ? Pour répondre à cette question, une équipe canadienne a comparé le contenu des visites faisant la promotion de médicaments opioïdes (fentanyl, codéine, tramadol, etc.) aux États-Unis, au Canada et en France (1).
Une cinquantaine de médecins ont été interrogés sur leurs échanges avec des visiteurs médicaux. Ces derniers insistent souvent sur les effets bénéfiques de ces antidouleurs tandis que la moitié des rendez-vous s’achève sans que leurs effets secondaires, sévères ou légers, aient été mentionnés. Si notre pays s’est mieux protégé des abus, il ne fait pas figure de bon élève pour autant. Selon l’étude, en France, le fentanyl (Actiq, Durogesic) est décrit comme « sans danger », ce qui est faux, et « adapté à la douleur à plusieurs égards ». La codéine, elle, serait « infiniment mieux tolérée que le tramadol ». L’affirmation est là aussi fantaisiste. Certains visiteurs n’hésitent pas à la dépeindre comme un bon substitut au dextropropoxyphène (Di-Antalvic), retiré du marché en 2011.
L’information délivrée au cours de cette visite médicale met trop souvent de côté le risque de dépendance associé à ces produits. Il est pourtant à l’origine de milliers de décès aux États-Unis et au Canada. Ce discours biaisé et commercial fait pourtant illusion. 59 % des médecins interrogés le jugent de qualité. 45 % affirment même qu’après la visite, ils ont plus de chances de prescrire le médicament qu’avant. C’est pourquoi certains organismes incitent les médecins à refuser ces visites et à se former par des voies indépendantes de l’industrie pharmaceutique.
Lire aussi
(1) “The “Nuts and Bolts” of Opioid Marketing: Promotional Messages to Family Doctors in Sacramento, Vancouver, Montreal, and Toulouse”, Journal of General Internal Medicine, 10/02/2020.
Audrey Vaugrente
Procès du Mediator Les stratégies d’influence de Servier
Procès du Mediator
Les stratégies d’influence de Servier
Au procès Mediator, les anciens hauts cadres de l’Agence du médicament ont été sommés de s’expliquer sur leurs liens avec les laboratoires Servier. Compte-rendu.
Le dernier volet de l’affaire Mediator (benfluorex), celui de la prise illégale d’intérêt, est ouvert depuis fin février devant le tribunal judiciaire de Paris. Ont été entendus d’anciens hauts responsables de l’Agence du médicament (Afssaps à l’époque, ANSM aujourd’hui), en poste pendant la période des années 1990 et 2000 où le Mediator est sur la sellette. Leurs relations avec les laboratoires Servier étaient si étroites qu’aussitôt l’Agence quittée, ils ont été embauchés et rémunérés comme consultants par Cris, une société œuvrant pour la firme.
Jean-Michel Alexandre, brillant et influent pharmacologue, longtemps directeur de l’évaluation à l’Afssaps, en fait partie. Dès qu’il quitte ses fonctions, le 31 décembre 2000, il s’empresse de signer un contrat avec Cris, mandatée par Servier, afin d’analyser des dossiers de médicaments. Il touche, entre 2001 et 2009, la somme de 1,2 millions d’euros. Son rôle, il l’assure, se limite à « donner des avis scientifiques, pas des conseils pour passer entre les gouttes. Cela ne portait aucunement ombrage aux activités et aux performances de l’Agence ». N’empêche, il assiste activement les laboratoires Servier dont, jusque-là, dans ses fonctions à l’Afssaps, il contrôlait les produits. Pour ce type de prestations, la loi impose normalement, à l’époque, un délai de 5 ans. Jean-Michel Alexandre affirme qu’il avait obtenu le feu vert de la Commission de déontologie de la fonction publique pour sa reconversion professionnelle. Or celle-ci s’était déclarée incompétente.
Jean-Michel Alexandre est aussi celui qui, en 2003, embauche à l’Afssaps Éric Abadie, qui travaille alors pour… le syndicat de l’industrie pharmaceutique. L’homme, aujourd’hui décédé, conserve des liens avec son ancien milieu. Non seulement il fait partie des « cibles » des laboratoires Servier, mais son épouse, Marie-Ève Abadie, est embauchée comme avocate de la firme, pile au moment où il exerce à l’Agence. Prévenue pour recel de prise illégale d’intérêts, elle affirme que son mari ignorait tout de ses clients. Lui-même a dit lors de l’instruction ne pas s’intéresser aux activités professionnelles de sa femme. Difficile à croire, quand Servier rapporte près de 2 000 € par mois entre 2004 et 2008 au cabinet de Marie-Ève Abadie !
Charles Caulin est un autre exemple de transfert vers l’industrie. Président de la Commission d’autorisation de mise sur le marché (CAMM) entre 1993 et 2003, il passe, lui aussi, rapidement de l’autre côté. Quelques mois après son départ de l’agence, il devient consultant pour les laboratoires Servier. En échange de son aide pour obtenir les autorisations de mise sur le marché, il touche de leur part 50 000 € par an, par l’intermédiaire de FC Consulting, une société dirigée par son épouse.
DES EXPERTS PAYÉS PAR SERVIER
Les experts externes de l’Afssaps constituaient une autre cible privilégiée des laboratoires Servier. Médecins des hôpitaux, éminents spécialistes, ils siègent dans les instances et prennent part aux décisions, en contrepartie d’une rémunération parfaitement symbolique. Beaucoup d’entre eux sont également payés par l’industrie, ce qui n’était et n’est toujours pas proscrit. Mais il faut en faire état, via une déclaration d’intérêt, que l’Afssaps a peiné à imposer. Lionel Bénaiche, le magistrat en charge de la déontologie à l’Agence, est venu en témoigner : les experts étaient très réticents, et il n’y avait ni contrôle des déclarations, ni sanctions. « On travaillait pour les gens les plus honnêtes, ceux qui omettaient des liens ne venaient pas nous voir », a-t-il expliqué, fataliste.
Lors des réunions, les experts externes sont également tenus de sortir quand vient le moment de statuer sur le produit d’une firme avec laquelle ils ont des liens. Une contrainte loin d’être appliquée, comme l’a montré l’enregistrement diffusé à l’audience d’une commission d’autorisation de mise sur le marché de 2007 où le Mediator est évoqué. La séance débute par un rappel : « Les personnes qui auraient des liens qui s’apparenteraient à des conflits d’intérêt avec la firme Servier pour le Mediator ne sont pas censées participer aux débats. » L’oratrice ne demande pas explicitement de quitter la salle, et pendant le silence qui suit, aucun bruit de chaise ou de porte ne signale une quelconque sortie.
Michel Detilleux, professeur en médecine interne, membre de la CAMM de 2003 à 2012 tout en étant consultant pour Servier, confirme qu’il se contentait de se « déporter » : il ne prenait pas part aux débats, ni ne votait quand une spécialité de Servier était au programme. Il s’autorisait toutefois à communiquer la teneur des discussions aux laboratoires Servier, alors qu’il était tenu au secret : une note retrouvée chez l’industriel conserve la trace d’une remise en question de l’utilité du Mediator par l’Agence, Michel Detilleux enchaînant sur « l’association metformine/benfluorex », seule à même de « sauver le produit ».
Bernard Rouveix, infectiologue siégeant à la CAMM entre 2004 et 2010, partageait également largement ses informations avec Servier. En 2007, au moment où ça tangue fort pour le Mediator, il rédige une note pour le maintien de l’indication du diabète en s’aidant des informations diffusées lors de la CAMM : « Je pensais bien faire. Pour nous, médecins, la science ne doit jamais être secrète », a-t-il déclaré devant les juges. « Je n’ai pas divulgué d’éléments compromettant la santé publique, je n’en ai pas tiré profit. »
Les contours du conflit d’intérêt sont manifestement très flous pour lui qui, également expert judiciaire, n’a pas vu d’objection à se prononcer sur le cas d’une patiente sous Dépakine (valproate de sodium) alors qu’il était rémunéré par Sanofi.
Le compte-rendu des audiences du procès
- Procès du Mediator – L’indignation d’un docteur trompé par Servier
- Procès du Mediator – La mémoire défaillante d’une lobbyiste
- Procès du Mediator – Les cas de deux femmes mortes expertisés
- Mediator – L’ancien directeur de l’Agence du médicament s’explique
- Procès du Mediator – L’impuissance des autorités
- Mediator – Prescrire, ou l’importance d’une information indépendante
- Mediator – 7 mois de procès en vue
Anne-Sophie Stamane
Coronavirus Comment bien prendre sa température
Coronavirus
Comment bien prendre sa température
Dans le cadre de la surveillance de l’épidémie de Covid-19, la prise de température est un geste primordial. Mais attention d’user de la bonne méthode. Les thermomètres frontaux, pourtant très prisés, ne sont pas les plus recommandés.
Prendre correctement sa température est un geste primordial pour la santé en général et particulièrement dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, la maladie due au coronavirus, qui se présente comme une « affection respiratoire fébrile » (c’est-à-dire avec de la fièvre).
Les signes d’alerte
- Fièvre (température supérieure à 38 °C)
- Toux
- Difficultés à respirer
La fièvre est donc un des signes d’alerte et toute personne ayant séjourné dans une zone où circule activement le virus doit « surveiller sa température deux fois par jour » dans les 14 jours qui suivent, indiquent les autorités de santé.
La fièvre est généralement définie comme une température supérieure à 38 °C. Mais prendre correctement sa température à la maison est un peu plus compliqué qu’il n’y paraît. En effet, les différentes méthodes ne se valent pas. Toutes les mesures de la température à domicile se font en périphérie du corps (sur la peau, dans la bouche, etc.). Or la « vraie » température est la température à l’intérieur du corps, précisément celle de l’artère pulmonaire. Une bonne mesure externe de la température sera donc celle qui correspond le plus à la température interne. C’est plus ou moins le cas, en fonction du type de thermomètre utilisé et de l’endroit où est prise la température. Les meilleures façons de faire sont de prendre la température par voie rectale ou buccale avec un thermomètre électronique ou dans l’oreille avec un thermomètre infrarouge.
LES THERMOMÈTRES ÉLECTRONIQUES : UN ÉQUIPEMENT INCONTOURNABLE
Depuis la disparition des thermomètres à mercure, les thermomètres électroniques, appelés aussi thermomètres digitaux, se sont imposés comme des outils fiables et peu onéreux (moins de 10 €). Leur emploi est simple : une sonde à un bout, un bouton de l’autre, un écran au milieu. La mesure est relativement rapide (moins d’une minute en général, la fin étant indiquée par un signal sonore) et la lecture plus simple avec l’affichage digital qu’elle ne l’était sur un thermomètre gradué.
Bon à savoir. Il est possible que ces appareils « dérivent » dans le temps, c’est-à-dire perdent en exactitude au fil des années. Il est difficile de les recalibrer, aussi en cas de doute sur un modèle datant de plusieurs années, il n’est ni déraisonnable ni trop cher d’en racheter un neuf.
Sous l’aisselle (voie axillaire)
La température mesurée sous l’aisselle reflète mal la vraie température. En effet, l’aisselle n’est pas un endroit « fermé » mais influencé par la température extérieure qu’il s’agisse de la fraîcheur d’un courant d’air ou de la chaleur d’une couette. Pour minimiser les erreurs, il faut placer le bout de la sonde au centre de l’aisselle et bien replier le bras contre le torse. Mais même ainsi, ce n’est pas une méthode de premier choix.
Dans la bouche (voie buccale)
La prise de température dans la bouche est relativement proche de la vraie température. Cette localisation est pratique (pas besoin de se déshabiller) et facile d’accès. Mais elle nécessite de garder la bouche bien fermée. Et en réalité, ce n’est pas simplement dans la bouche mais précisément sous la langue qu’il faut placer et garder le bout du thermomètre.
Pour cette raison, la prise de température dans la bouche n’est pas recommandée chez les enfants de moins de 5 ans.
En pratique, la température sous la langue est influencée par les prises alimentaires, notamment les boissons, chaudes ou froides, qui peuvent provoquer d’importantes variations. Aussi mieux vaut éviter de prendre sa température dans la bouche dans la demi-heure suivant une ingestion. Respirer par la bouche a aussi une influence.
On considère qu’il y a de la fièvre si la température sublinguale est supérieure à 37,5 °C.
Dans l’anus (voie ano-rectale)
C’est l’endroit où la température est la plus proche de la vraie température (écart de +/- 0,5 °C). Ignorée des recommandations anglo-saxonnes, cette localisation demande une certaine délicatesse mais elle offre la meilleure garantie d’exactitude.
C’est la méthode recommandée chez les enfants de la naissance à l’âge de 5 ans. Un apprentissage est recommandé car la prise de température par voie anale peut provoquer des blessures. Il faut coucher l’enfant sur le dos et plier ses jambes. Recouvrir le bout de la sonde (partie argentée) d’un produit lubrifiant (type vaseline) facilite l’introduction dans le rectum, qui se fera doucement, sur deux centimètres environ.
C’est aussi la technique recommandée pour les enfants plus âgés et les adultes lorsque l’on a besoin d’une mesure la plus exacte possible de la température. Si ce n’est pas faisable, la prise dans la bouche ou l’usage d’un thermomètre auriculaire sont les meilleures alternatives.
Attention. Un thermomètre utilisé par voie anale doit évidemment être réservé à cet effet. Comme pour les autres usages, il sera lavé au savon, rincé et séché, à la fois avant et après utilisation. Dans ce cas précis, noter sur le thermomètre sa destination peut être judicieux. Avoir un thermomètre pour chaque membre de la famille est aussi une solution.
LES THERMOMÈTRES AURICULAIRES : FIABLES, SI BIEN UTILISÉS
Les thermomètres d’oreilles utilisent un rayonnement infrarouge pour évaluer la température. Cela leur permet de faire des mesures rapides et sans contact. Ils sont dits « auriculaires » bien qu’en réalité c’est la température du tympan (la membrane au fond du conduit auditif) qui est recherchée. La précision est importante car on sait que la température du tympan reflète bien la température de l’intérieur du corps mais qu’il n’est pas toujours facile de le viser.
Chez les tout-petits, la conformation de l’oreille est telle qu’il est très difficile de l’atteindre. Aussi l’usage des thermomètres auriculaires est déconseillé chez les moins de 2 ans.
La présence d’obstacle dans le conduit auditif – bouchon de cérumen ou même une forte pilosité ! – rend la mesure inexacte.
Pour bien utiliser un thermomètre auriculaire, plusieurs précautions sont à prendre. Il faut tout d’abord recouvrir la sonde d’un embout jetable. Il est conseillé de tirer sur le pavillon de l’oreille (c’est la partie repliée en bordure extérieure) à la fois vers le haut et l’arrière de manière à dégager l’accès au tympan. Introduisez doucement l’embout jusqu’à ce qu’il remplisse le conduit de l’oreille. Lancez alors la mesure. Et évidemment, pour une personne couchée sur le côté, il ne faut pas prendre la température dans l’oreille qui était contre l’oreiller !
LES THERMOMÈTRES FRONTAUX : POPULAIRES MAIS PAS INDISPENSABLES
Comme les modèles auriculaires, les thermomètres dits frontaux mesurent aussi la température grâce à un rayonnement infrarouge. Ils sont appréciés pour l’absence de contact, la rapidité et la facilité de lecture. Mais les thermomètres à infrarouge frontaux ne sont pas recommandés en premier lieu pour s’équiper chez soi. Le problème avec ces appareils n’est pas tant la qualité de leur mesure que l’endroit où ils la mesurent : la température sur le front ne reflète pas toujours bien la vraie température à l’intérieur du corps. Le front est en effet une zone soumise à diverses variations. Par exemple, la température externe joue beaucoup sur la température frontale. Chez certaines personnes très malades qui souffrent de vasoconstriction, la température monte à l’intérieur mais ne se transmet pas sur le front.
Des évaluations de ce genre de thermomètre, menées par exemple dans l’optique d’une détection de masse dans les aéroports, montre une précision insuffisante. Les thermomètres à infrarouge frontaux loupent de nombreux cas : ils ne détectent pas entre 1 et 20 % des personnes pourtant fiévreuses en réalité. Ils se trompent aussi dans l’autre sens, indiquant une fièvre chez 1 à 25 % des personnes qui en réalité n’en ont pas.
À noter. Prendre la température sur la tempe (où passe l’artère temporale) semble donner une meilleure indication. Mais cette mesure est souvent réalisée avec des appareils professionnels et il est donc difficile de la transposer à la maison.
LES THERMOMÈTRES À CRISTAUX LIQUIDES : NE PAS UTILISER
« Simple d’emploi et incassable » sont deux termes souvent mis en avant pour décrire ce genre de thermomètre. Peu importe, le problème c’est que ces thermomètres ne sont pas fiables du tout. Ces bandelettes à cristaux liquides se posent sur le front et donnent la température sous forme d’une échelle de couleur. Le résultat est imprécis et inexact. Il ne faut pas les utiliser.
Lire aussi
Merci au professeur Olivier Saint-Lary, médecin généraliste, vice-président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE).
Perrine Vennetier
Intelligence artificielle Les consommateurs européens doivent être protégés !
Intelligence artificielle
Les consommateurs européens doivent être protégés !
L’intelligence artificielle (IA) et les données vont-elles régir notre consommation de demain ? C’est le début d’une longue discussion, puisque la Commission européenne vient de dévoiler sa stratégie, à laquelle les consommateurs doivent absolument être associés.
La révolution numérique impacte (déjà) tous les aspects de nos vies et pourrait franchir prochainement un nouveau palier grâce à l’intelligence artificielle et l’économie des données. Effectivement, Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur, envisage que les entreprises européennes et les PME « aient accès à ces données et créent de la valeur pour les Européens, notamment en développant des applications d’intelligence artificielle ».
Selon moi, l’Europe du numérique, porteuse certes de belles opportunités, ne peut pas se construire sans de solides garanties apportées aux consommateurs. Il faut donc penser et instaurer dès à présent les garde-fous garantissant les droits des Européens pour les prochaines années !
Il est vrai que certains aspects peuvent apparaître séduisants et feraient presque oublier l’importance de se prémunir face aux dérives potentielles (violation/non-respect de la vie privée, manipulation, discrimination des consommateurs, concurrence déloyale, etc.). L’UFC-Que Choisir plaide donc avec le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) pour que ces nouvelles règles soient véritablement contraignantes afin que les Européens soient vraiment protégés. J’invite l’Union européenne à associer le mouvement consumériste pour les édicter !
J’appelle aussi les autorités européennes à imposer aux professionnels la plus totale transparence sur l’exploitation des données et surtout sur la manière dont sera utilisée l’intelligence artificielle. Sans information claire et précise sur cela, j’imagine aisément la réticence des consommateurs, de plus en plus attentifs à leurs données personnelles, à s’approprier ces produits et services. L’UE doit garantir aux consommateurs qu’ils garderont le contrôle sur leur vie privée afin de leur éviter une nouvelle GAAF (1) !
(1) Google, Apple, Amazon, Facebook
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Coronavirus La téléconsultation facilitée
Coronavirus
La téléconsultation facilitée
À partir d’aujourd’hui, en raison de l’épidémie de Covid-19, les téléconsultations sont remboursées, même celles réalisées en dehors du parcours de soins.
Jusqu’ici, pour être remboursé d’une téléconsultation, il fallait consulter son médecin traitant, ou un médecin vu dans les douze mois. Bref, respecter le parcours de soins. L’actuelle épidémie de Covid-19, provoquée par le coronavirus venu de Chine, vient d’obliger les autorités sanitaires à bousculer les règles. Dès aujourd’hui, après signature d’un décret en ce sens hier, les contraintes sont levées pour la prise en charge d’une téléconsultation, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran. On pourra désormais se connecter à n’importe quelle plateforme de téléconsultation, se créer un compte, et solliciter un rendez-vous avec n’importe quel médecin disponible : le coût de 25 € sera couvert par l’assurance maladie. L’usage d’autres moyens de communication doit également être facilité, sans qu’on sache précisément si le décloisonnement ouvrira la possibilité de recourir à des outils quotidiens comme FaceTime ou Skype, le décret n’ayant pas été publié à l’heure où nous écrivons.
L’objectif, logique, est d’éviter que des personnes malades et potentiellement porteuses du coronavirus n’aillent s’entasser dans les salles d’attente des cabinets médicaux et contaminer d’autres patients.
LES PLATEFORMES DE TÉLÉCONSULTATION, BÉQUILLE DU GOUVERNEMENT
Les plateformes de téléconsultation ont flairé la bonne occasion, et proposent pour la plupart aux médecins de s’abonner gratuitement à leurs services. Dans le contexte pandémique, le geste est tout à leur honneur, bien que l’opportunité de fidéliser une clientèle future soit évidente.
De son côté, le syndicat de médecins MG-France a mis en garde contre les dérives de la téléconsultation à tout-va. Il rappelle d’abord une évidence : la téléconsultation ne créera pas de temps médical supplémentaire. Mais surtout, la téléconsultation ne permettra pas d’apprécier la gravité de l’infection. Pour un coup de fièvre chez une personne jeune en bonne santé, l’outil peut être utile. Mais pour une personne âgée inconnue du téléconsultant, dont il ne maîtrise pas les antécédents et les traitements en cours, la téléconsultation « augmente le risque dans la prise de décision », souligne MG-France.
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Anne-Sophie Stamane
Prêts en francs suisses Helvet Immo BNP Paribas gagne du temps pour éviter de payer
Prêts en francs suisses Helvet Immo
BNP Paribas gagne du temps pour éviter de payer
BNP Personal Finance, filiale de la BNP, a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris la condamnant dans l’affaire des prêts en francs suisses vendus aux particuliers. Elle demande aussi la suspension de l’exécution immédiate du jugement.
Si la situation n’était si grave pour certains emprunteurs étranglés par les mensualités de remboursement de leur prêt immobilier Helvet Immo, on pourrait en sourire. BNP Personal Finance (BNP-PF) justifie sa décision de contester l’exécution provisoire (décidée par le tribunal correctionnel de Paris) d’indemniser les victimes… par souci de leur intérêt financier ! « Notre démarche est justifiée par le fait que si le jugement en appel inverse celui de première instance, les parties civiles seraient tenues de restituer les sommes versées à titre provisoire, ce qui pourrait entraîner des difficultés considérables », avance-t-elle.
JOUER LA MONTRE
BNP-PF vient en effet de faire appel du jugement du tribunal correctionnel de Paris du 26 février 2020 la condamnant à verser près de 150 millions d’euros de dommages et intérêts aux victimes des prêts en francs suisses et aux associations de consommateurs dont l’UFC-Que Choisir. Surtout elle demande la suspension de l’exécution provisoire pour ne pas avoir à rembourser les consommateurs et les associations concernées. La loi (article 515-1 du code de procédure pénale) prévoit, en effet, lors d’une procédure d’appel, la possibilité de saisir en référé le premier président de la cour d’appel pour demander en accéléré la suspension de l’exécution provisoire. Mais cela n’ôte en rien le caractère indécent de la demande faite par BNP Paribas qui, comme de nombreux autres établissements financiers dans de telles circonstances, joue la montre pour décourager les victimes.
En l’espèce, BNP Personal Finance refuse toujours de reconnaître la moindre responsabilité dans cette affaire, malgré l’accumulation des preuves évidentes et malgré le fait que certains de ses clients sont dans des situations financières dramatiques, avec intervention d’huissiers et menaces de saisie pour certains. Pour le service juridique de l’UFC-Que Choisir, cette demande de suspension semble principalement motivée par des intérêts purement financiers au détriment des parties civiles : « Si l’argent reste chez BNP Paribas, cette dernière pourra continuer à le faire fructifier (via des prêts et investissements). En outre, l’argent devant être versé aux consommateurs doit leur permettre de rembourser leurs prêts Helvet Immo et de réduire leurs échéances. Tout en réclamant la suspension de l’exécution, la banque peut continuer à demander l’exécution de contrats de prêts ruineux pour les emprunteurs. Y aurait-il deux poids, deux mesures ? »
Élisa Oudin
Nouveau virus de la tomate Comment identifier les plantes touchées
Nouveau virus de la tomate
Comment identifier les plantes touchées
Un nouveau virus touchant les tomates a été détecté en Bretagne pour la première fois. Redoutable pour cette plante, il touche aussi bien les exploitations agricoles professionnelles que les potagers des amateurs. Aucun traitement n’existe à ce jour. Il est donc important d’identifier les symptômes le plus vite possible afin d’éradiquer ce pathogène.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait tiré la sonnette d’alarme début février : un virus « particulièrement dangereux » pour les tomates, piments et poivrons, le Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV), pourrait bien faire des ravages en France. Depuis, il a été détecté dans le Finistère, sous une serre de tomates d’une exploitation agricole.
Ce virus « peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés, ainsi que par simple contact, survivre longtemps sans perdre son pouvoir infectieux, et aucun traitement ou aucune variété résistante n’existe aujourd’hui », prévient l’Agence. D’où la nécessité de le repérer rapidement. Il faudra donc avoir l’œil non seulement sur les serres, mais aussi sur les potagers des jardiniers amateurs. En effet, la production des particuliers n’est pas loin d’égaler en France celle des professionnels.
Les dégâts observés sur les tomates (l’intensité des symptômes variant selon les variétés) sous serre sont :
- des chloroses (décoloration, jaunissement), mosaïques et marbrures sur les feuilles ;
- des taches nécrotiques sur les pédoncules, calices et pédoncules floraux ;
- des décolorations sur les fruits, résultant d’une maturation irrégulière, avec des taches jaunes ou brunes, des déformations et parfois des rugosités de la peau caractéristiques.
Si vous constatez des symptômes potentiellement attribuables au ToBRFV, prévenez d’urgence l’Anses. Et dites adieu à vos tomates : le virus peut infecter jusqu’à 100 % des plants sous serre, et la seule possibilité d’éradiquer le pathogène passe par l’arrachage et la destruction des plantes, un vide sanitaire et la stérilisation du sol et des outils. Il n’existe à ce jour aucune molécule chimique efficace contre ce pathogène.
PLANTS ET SEMENCES IMPORTÉS : SOURCES DE CONTAMINATION
Le contrôle du virus passera aussi par « la limitation des échanges internationaux », alerte le syndicat agricole Confédération paysanne, qui souligne que les plants qui ont contaminé la serre bretonne, dans le Finistère, proviennent des Pays-Bas via le Royaume-Uni… Concernant les particuliers, l’Agence pointe le risque d’introduction du ToBRFV via les jardineries qui s’approvisionnent à l’étranger, et via le marché des semences achetées sur Internet, souvent originaires d’autres pays. Vérifiez donc bien leur origine avant tout achat.
En effet, 80 % des semences importées proviennent d’Asie (Inde, Vietnam, Chine, Thaïlande, Inde), et des importations faibles mais régulières ont aussi lieu depuis Israël et la Turquie. Tous ces pays ont été contaminés par le ToBRFV.
Les achats de plants à l’étranger, modestes, proviennent plutôt de pays européens (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Italie, Espagne) touchés depuis 2018 ou 2019. Enfin, l’introduction par des fruits contaminés est également possible, quoique de faible risque, estime l’Anses. L’origine la plus fréquente est le Maroc (55 % des volumes), mais l’Espagne (25 %), la Belgique (9 %), les Pays-Bas (6 %) et l’Italie (1 %), tous contaminés, figurent aussi parmi nos fournisseurs…
Elsa Casalegno
Démarchage gaz et électricité Les confidences d’un commercial
Démarchage gaz et électricité
Les confidences d’un commercial
La mauvaise conscience a fini par l’emporter, un démarcheur à domicile qui travaille pour un sous-traitant d’Iberdrola et d’Engie nous a parlé de ses méthodes de vente. Édifiant !
Appelons-le Sylvain, il travaille chez un sous-traitant qui démarche pour le compte d’Iberdrola et d’Engie. Tout a commencé par deux jours de formation intensifs consacrés à la souscription d’un contrat. Après quelques explications, les nouvelles recrues passent aux travaux pratiques. On joue au commercial et à son client sous l’œil aguerri du responsable, on échange les rôles et c’est à qui se montrera le plus convaincant.
Puis on se lance pour de bon. Chaque équipe couvre une zone géographique. Tous les matins, elle consulte Google Maps (application de cartographie) et choisit un secteur dense desservi par le gaz afin de pouvoir placer deux contrats d’un coup, celui de gaz et d’électricité, ça rapporte plus. Après avoir vérifié qu’il y a bien des vannes de gaz dans le quartier, la razzia commence, les démarcheurs se partagent le porte-à-porte.
« ON INVENTE LA DATE ET LE LIEU DE NAISSANCE »
L’objectif est de faire le plus de contrats possibles, et l’employeur n’est pas regardant sur les méthodes. « L’idéal est de rencontrer les clients potentiels et de les convaincre, mais pour remplir un contrat, on peut aussi s’en passer, explique Sylvain. Il nous suffit d’avoir le point de livraison pour l’électricité, le point de comptage pour le gaz. C’est impossible avec les compteurs classiques, mais avec Linky, c’est très facile, on ouvre les placards ou les coffres, on relève le numéro. On prend le nom sur la boîte aux lettres, on invente la date et le lieu de naissance. Pour connaître le nom du fournisseur actuel, on appelle Enedis en se faisant passer pour la personne et en inventant un problème insoluble. Une fois qu’on l’a, on n’a plus qu’à signer, c’est un nouveau contrat. »
Pour le gaz, les commerciaux font la chasse aux petits cartons laissés par les agents GRDF, et quand ils ne les trouvent pas, la technique est bien rôdée. Ils sonnent et assurent qu’ils passent pour le relevé de compteur. Évidemment ils détectent une anomalie, ils demandent les factures pour vérifier que le client n’est pas lésé, y piochent toutes les informations nécessaires et font signer un « avis de passage », qui n’est autre que la dernière page du contrat.
4 000 € À 5 000 € PAR MOIS
« Les premiers jours on s’interroge, c’est pas clean, on a des doutes, se souvient Sylvain, et puis on gagne tellement bien sa vie qu’on oublie vite. » La rémunération est de fait incitative. C’est 50 € par contrat, et compte tenu des pratiques, il est facile d’en engranger plusieurs par jour. Quand le démarcheur rencontre le client, c’est 25 € de plus s’il lui place une assurance dépannage plomberie avec prélèvement mensuel, et encore 10 € s’il lui vend un abonnement à des livrets de mots croisés ou de jeux, facturé ensuite 8 € par mois. À ce régime-là, Sylvain et ses collègues empochent 4 000 € à 5 000 € par mois sans forcer.
Ce n’est pas avec de telles rémunérations que les mauvaises pratiques de démarchage vont cesser. La seule solution pour protéger les consommateurs, c’est d’interdire purement et simplement le démarchage, qu’il se fasse à domicile comme le réclame le Médiateur national de l’énergie, ou par téléphone comme le demande la pétition de l’UFC-Que Choisir et quelques autres associations.
Comparez les offres
Une offre de gaz ou d’électricité se choisit à tête reposée, après l’avoir comparée aux autres offres disponibles. Il y en a plus de 70 en électricité, une quarantaine en gaz. Notre comparateur énergie les recense en donnant, pour chacune d’elles, l’économie réalisée ou son surcoût par rapport au tarif réglementé.
Élisabeth Chesnais
Coronavirus Le prix des gels hydroalcooliques a bel et bien flambé
Coronavirus
Le prix des gels hydroalcooliques a bel et bien flambé
L’épidémie de Covid-19 a fait exploser la demande en gels hydroalcooliques. Pour avoir une idée précise de l’augmentation des tarifs, nous avons relevé les prix des flacons de 75 ml et 250 ml entre le 25 novembre 2019 et le 5 mars 2020 dans 8 enseignes. Bilan.
L’augmentation des tarifs des flacons de gels hydroalcooliques tant redoutée a incité le gouvernement à publier un décret pour encadrer les prix de vente le 6 mars (voir encadré). Et au vu des tarifs constatés lors de notre relevé de prix, la décision s’imposait réellement.
Entre le 25 novembre 2019 et le 5 mars 2020, les 18 références de marques nationales et de marques de distributeurs (MDD) vendues dans 8 enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Chronodrive, Cora, E. Leclerc, Intermarché et Système U) ont augmenté de façon tout à fait anormale :
- flacons de gels hydroalcooliques de 75 ml : +30 %
- flacons de gels hydroalcooliques de 250 ml : +32 %
À noter, nous avons également pu constater que depuis le 27 janvier un nombre plus important de gels hydroalcooliques a été mis dans les rayons des grandes surfaces.
Prix de vente maximum des gels hydroalcooliques selon le décret du 6 mars 2020
- 2 € les flacons de 50 ml (40 € TTC le litre)
- 3 € les 100 ml (30 € TTC le litre)
- 5 € les 300 ml (16,70 € TTC le litre)
- 15 € le litre
À propos du coronavirus
Franck Attia
Marine Perier-Dulhoste
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Pour la première fois nous avons testé des audio-prothèses dans différents environnements, plus ou moins bruyants, sur les critères de l’intelligibilité et de la qualité de la parole. À titre d’exemple, nous avons restitué le rendu sonore de quelques modèles. Les différences sont notables.
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Anne-Sophie Stamane
Chaussettes bébé In Extenso Auchan
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Risque pour le bébé d’accéder au rembourrage de la peluche.
Produit
Chaussettes bébé avec peluches de marque In Extenso vendues en magasins Auchan.
Codes-barres :
- 3505624990142
- 3505624990159
- 3505624990180
- 3505624990166
- 3505624990173
- 3505624990197
- 3505624990203
- 3505624990210
Réf. : S20_BAB_SOC0029
Où s’adresser
En magasin pour remboursement. Informations au 03 59 30 59 30.
Fixations de snowboard Décathlon
Fixations de snowboard Décathlon
Casse des fixations pouvant entraîner une chute.
Produit
Fixations de snowboard Décathlon vendues entre le 1er septembre et le 6 janvier inclus.
Où s’adresser
En magasin pour échange ou remboursement. Informations au 0800 710 770.