Bouteilles en plastique Marche arrière sur la consigne ou enfumage ?
Bouteilles en plastique
Marche arrière sur la consigne ou enfumage ?
La bonne nouvelle est tombée lors du tout récent congrès des maires. Le président de la République tout comme le premier ministre ont assuré que la consigne sur les bouteilles plastiques ne se ferait pas sans l’accord des associations d’élus, ce qui revient a priori à l’enterrer.
Le bon sens a fini par l’emporter sur le lobbying acharné des industriels de la boisson, abondamment relayé par Brune Poirson, secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique et solidaire. Bon sens, en effet, car à l’inverse des bouteilles en verre qui sont lavées puis réutilisées quand on les consigne, les bouteilles en plastique ne peuvent pas être réemployées. Or leur collecte pour recyclage se fait déjà via les bacs de tri sélectif. Leur PET transparent est même le matériau qui rapporte le plus aux centres de tri des collectivités locales, tant il est prisé des recycleurs.
Les associations d’élus, tout comme le Sénat et l’UFC-Que Choisir, s’opposaient vivement à ce projet qui ne profitait qu’à Danone, Coca-Cola, Nestlé et consorts, inquiets de voir l’image de leur plastique à usage unique se dégrader à grande vitesse. Avec la consigne, ils espéraient redorer son blason. Du greenwashing à l’état pur.
Le 25 novembre dernier, le gouvernent a confirmé son renoncement bienvenu en donnant la priorité au tri pour tous les emballages plastiques, y compris pour toutes les bouteilles consommées dans les gares, les fast-foods, les distributeurs automatiques, les stades, les festivals, les stands de vente à emporter, qui n’ont aucune obligation de tri à l’heure actuelle. Comme le gisement de bouteilles plastiques non triées se situe principalement là, imposer la collecte sélective à tous ces professionnels devrait permettre de recycler la quasi-totalité des bouteilles.
Tout semble donc sur les bons rails, si ce n’est que le ministère de la Transition écologique et solidaire s’obstine à vouloir imposer la consigne, faisant fi des engagements pris, et prévoit même une généralisation en 2023. Qui dit vrai au gouvernement ? La question reste ouverte.
Quant à la promotion de l’eau du robinet, solution dont l’intérêt économique et environnemental n’est plus à prouver, le gouvernement est resté muet sur ce point.
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Élisabeth Chesnais
Observatoire des Pannes Un outil contre l’obsolescence programmée des appareils
Observatoire des Pannes
Un outil contre l’obsolescence programmée des appareils
Promotrice d’une consommation responsable, attachée à la durabilité des produits, l’UFC-Que Choisir lance à la veille du Black Friday, symbole de l’hyperconsommation, notamment de produits high tech, son observatoire des pannes. Cet observatoire, qui s’inscrit dans le cadre d’un projet européen – le projet PROMPT -, permet grâce au signalement des consommateurs de leurs appareils trop vite usés, de détecter et d’agir contre les cas d’obsolescence programmée.
Plusieurs procédés contestables existent de la part des fabricants pour réduire artificiellement la durée de vie appareils obligeant à les remplacer plutôt qu’à les réparer (composants fragiles, pièces détachées indisponibles, pièces essentielles inaccessibles, obsolescence logicielle, etc.)… Du lave-linge au fer à repasser, en passant par le nettoyeur vapeur, le smartphone ou le téléviseur, l’ensemble des produits du quotidien peut être concerné. Ces pratiques sont aussi préjudiciables à l’environnement qu’au pouvoir d’achat. Dès lors, l’UFC-Que Choisir entend faire, avec l’aide des consommateurs, toute la lumière sur la réalité des abus afin de lancer les actions nécessaires : pression sur les fabricants, lobby auprès des pouvoirs publics, combats judiciaires.
L’observatoire des pannes combine tout à la fois service individuel et action collective. En effet, tous les consommateurs peuvent signaler très simplement (quelques minutes suffisent) via un formulaire les pannes rencontrées trop rapidement avec leurs appareils et obtenir, le cas échéant, des lettres-types et/ou conseils pour faire valoir leurs droits. Parallèlement, le recensement et l’analyse de tous les signalements par l’association doit lui permettre de déceler les cas problématiques, mener l’enquête via les tests comparatifs notamment, et d’actionner tous les leviers (lobby, actions judiciaires) pour lutter contre les cas d’obsolescence programmée. Alors que, dans le cadre du projet PROMPT, cet outil a été mis en place par plusieurs associations de consommateurs européennes, la mise en commun des signalements devrait permettre de démultiplier l’impact de cet outil.
L’UFC-Que Choisir appelle donc tous les consommateurs à se mobiliser et à signaler tous leurs appareils devenus trop vite inutilisables pour, ensemble, imposer une conception écoresponsable des produits.
Black Friday 2019 Ce ne sera pas mieux qu’en 2018
Black Friday 2019
Ce ne sera pas mieux qu’en 2018
En seulement 5 ans, les commerçants français ont réussi à imposer le Black Friday comme l’un des principaux événements promotionnels de l’année. Mais cette opération commerciale poussée à grands renforts de publicité est-elle vraiment synonyme de bonnes affaires ? Notre étude exclusive des prix pratiqués lors de l’édition 2018 révèle que si des rabais sont au rendez-vous, ils sont loin d’être aussi importants et aussi nombreux que les marchands veulent bien le faire croire.
Ce vendredi 29 novembre 2019 a lieu la 6e édition du Black Friday à la française. Et comme l’année dernière, les commerçants espèrent bien profiter de ce jour spécial pour faire chauffer les cartes bleues des Français. Que ce soit grâce à de la publicité, par le biais de mailings ou à coup de SMS, les principales enseignes n’ont pas lésiné sur les moyens pour transformer ce jour banal en un événement synonyme de bonne affaire assurée. Doit-on les croire ? Faut-il vraiment acheter le jour du Black Friday pour être certain de bénéficier du meilleur prix possible ? Pour le savoir, l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir s’est penché sur les prix de 20 types de produits avant et pendant le Black Friday 2018. Pour chacune de ces catégories, nous avons calculé la part d’articles ayant fait l’objet d’un rabais ainsi que l’ampleur réelle des remises. Nous nous sommes pour cela appuyés sur le prix le plus bas appliqué par le marchand dans les 28 jours précédant l’événement et sur celui affiché le jour du Black Friday, le 23 novembre 2018.
Au final, deux constats s’imposent. Tout d’abord, la part de produits faisant l’objet d’une vraie promotion à l’occasion du Black Friday est faible : seulement 8,3 % des 31 603 produits suivis ont vu leur prix réellement baisser. Ensuite, l’ampleur des ristournes est plus que limitée : tous rabais confondus, les prix n’ont baissé que de 7,5 % en moyenne, soit très loin des 50, 60 voire 70 % de réduction mis en avant par les marchands. Certains types de produits sont néanmoins un peu mieux lotis que d’autres.
HIGH-TECH : LA PART BELLE AUX PRODUITS LES MOINS EN VUE
De tous les produits numériques, c’est du côté des tablettes tactiles que l’on avait le plus de chances de faire des affaires lors du Black Friday 2018. 35 % des 1 067 modèles vendus faisaient l’objet d’une promotion. Avec 12 % des références en promotion, les appareils photo arrivaient en deuxième position. À croire que les commerçants cherchaient à booster les ventes de ces produits dont l’attrait tend à se réduire depuis quelques années. Mais les remises réelles pratiquées sur ces deux catégories étaient limitées : 10 % en moyenne pour les tablettes et 5 % pour les appareils photo. Sur les produits plus en vue, tels que les téléviseurs, les smartphones ou les ordinateurs, les rabais étaient plus rares et souvent moins importants. Nous avons néanmoins déniché quelques belles promotions, comme une enceinte nomade à -53 %, un casque audio à moitié prix et une tablette avec 47 % de réduction. Encore fallait-il avoir la chance de tomber dessus.
GROS ÉLECTROMÉNAGER : UNE PÊCHE AUX BONNES AFFAIRES COMPLIQUÉE
Les résultats de nos relevés sur les réfrigérateurs ont jeté un froid ! Et pour cause, sur les 7 % de références qui ont vu leur prix baisser à l’occasion du Black Friday 2018, la remise moyenne n’était que de 4 %. Quant à la promotion la plus importante que nous avons repérée, elle plafonnait glorieusement à 30 % ! Sur ce dernier aspect, seuls les sèche-linge faisaient pire : 15 % pour le plus gros rabais. Inutile non plus de s’attendre à des miracles sur les fours. Seuls 5 % faisaient l’objet d’une promotion.
PETIT ÉLECTROMÉNAGER : PETITE TAILLE, PETITE PROMO
Sur le petit électroménager non plus les marchands ne sont pas très généreux. Entre 5 et 7 % seulement de ces produits ont vu leurs prix vraiment baisser lors du Black Friday 2018. Mis à part une centrale vapeur à quasiment moitié prix (-46 %), les remises n’ont jamais dépassé les 30 % (entre 26 % et 28 % selon les catégories). Et encore, il ne s’agissait là que de rabais maximums. La majorité des ristournes étaient bien plus faibles, à tel point qu’aucune des catégories regardées n’a dépassé les 9 % de rabais en moyenne.
CONCLUSION
L’étude de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir montre que le Black Friday 2018 est loin d’avoir apporté la vague de promotions et d’affaires « exceptionnelles » que nous promettaient les marchands et que, pour attirer les clients, les enseignes comptent plus sur la communication et le marketing que sur les vrais rabais. Elles auraient tort de se priver : la législation sur les prix de référence est tellement souple qu’elles ont la possibilité de jouer quasiment comme bon leur semble sur les prix de référence pour afficher des rabais les plus élevés possibles. Et il n’y a aucune raison pour que l’édition 2019 échappe à cette règle. La situation pourrait néanmoins évoluer à plus long terme. Une directive européenne visant à mieux encadrer les prix de référence vient en effet d’être adoptée. Poussée par les associations de consommateurs dont l’UFC-Que Choisir, elle devrait entrer en vigueur d’ici deux ans.
Eau de source de Montagne Auchan
Eau de source de Montagne Auchan
Altération de certaines bouteilles.
Produit
Eau de source de Montagne Pyrénéa de marque Auchan.
- Bouteille de 5 litres
- Code-barres : 3596710349593
- DLUO : 02/2021
Où s’adresser
Remboursement en magasin Auchan. Informations au 0800 227 227.
Chargeur micro USB AC Power supply Motorola
Chargeur micro USB AC Power supply Motorola
Risque de choc électrique.
Produit
Chargeur micro USB AC Power supply de marque Motorola :
- Modèle : DCH-050 EU-0303
- Référence : SPN 5342 A
Où s’adresser
Remboursement en magasin d’achat.
Porte-vélos Feu vert
Porte-vélos Feu vert
Risque de chute du porte-vélos.
Produit
Porte-vélos de marque Feu vert.
- Porte-vélos Feu Vert Road 2 et Road 3
- Porte-vélos Feu Vert Premium Trek 2 et Trek 3 achetés entre le 1er avril et le 8 juin 2019
- Porte-vélos Feu Vert Road 4 (4 vélos) achetés entre le 1er avril et le 14 septembre 2019
Où s’adresser
Remboursement en magasin Feu Vert. Informations au 09 69 32 04 74.
Bagues lumineuses B&G International
Bagues lumineuses B&G International
Les piles bouton sont facilement accessibles pour les enfants.
Produit
Bagues lumineuses de marque B&G International.
- Référence : n° 15650
- Lot : CF 160054
Où s’adresser
Remboursement en magasin d’achat.
Crème hydratante protectrice Mixa Bébé
Crème hydratante protectrice Mixa Bébé
Présence de bactéries.
Produit
Crème hydratante protectrice vitamine E + huile d’amande douce de marque Mixa Bébé commercialisée depuis août 2019 :
- Tube de 100 ml
- Code-barres : 3058325050054
- Lot : 22S803
Où s’adresser
Remboursement en magasin. Informations au 0 800 74 65 70.
Paniers fromage de chèvre surgelés E. Leclerc
Paniers fromage de chèvre surgelés E. Leclerc
Risque de présence de saumon non mentionnée sur l’étiquetage.
Produit
4 Paniers fromage de chèvre surgelés, 400 g, de marque Côté Table (marque Repère E. Leclerc).
- Code-barres : 3564700217566
- Lot : 2019239
- DLUO/DLC : 27/02/2021
- Estampille sanitaire : FR 29.160.500 CE
Où s’adresser
Remboursement en magasin E. Leclerc. Informations au 0800 86 52 86.
Brochettes de fromage frais et saumon fumé Mmm Auchan
Brochettes de fromage frais et saumon fumé Mmm Auchan
Présence de Listeria monocytogenes.
Produit
9 brochettes de fromage frais et saumon fumé, 80 g, de marque Mmm Auchan.
- Code-barres : 3596710443833
- DLC : 04/01/2020
- Numéro de lot : 73175849
- Estampille sanitaire : PL 30271602 WE
Où s’adresser
Remboursement en magasin Auchan. Informations auprès de la société Fromageries de l’Étoile (fabricant) au 04 76 64 40 64.
Étagère résine 5 tablettes Leroy Merlin
Étagère résine 5 tablettes Leroy Merlin
Les arêtes métalliques peuvent être coupantes.
Produit
Étagère résine 5 tablettes métal, 185 x 119 x 45, commercialisée par Leroy Merlin.
- Référence : 17312015
- Code-barres : 8005646027642
Où s’adresser
Remboursement en magasin Leroy Merlin. Informations au 0800 100 261.
Thermomètre de bain poisson Zodio
Thermomètre de bain poisson Zodio
L’affichage de la température du thermomètre ne correspond pas à la température réelle de l’eau d’où des risques de brûlure.
Produit
Thermomètre de bain poisson de marque Zodio. Code-barres : 6921806502021.
Où s’adresser
Remboursement en magasin Zodio.
Bloc 4 prises Trefilaction
Bloc 4 prises Trefilaction
Risque de choc électrique.
Produit
Bloc 4 prises 16 A avec interrupteur + USB BLC de marque Trefilaction.
- Référence : 200558
- Lot : AA180167 02/2019
Où s’adresser
Ne plus utiliser, ramener en magasin d’achat.
Miroir Convexe Conforama
Miroir Convexe Conforama
Défaillance du système de maintien du miroir sur son support d’où un risque de bris de verre lors de sa chute.
Produit
Miroir Convexe vendu par Conforama entre le 25 septembre et le 8 novembre 2019. Code produit : 700675.
Où s’adresser
Remboursement en magasin Conforama.
Adaptateurs électriques Duracell
Adaptateurs électriques Duracell
Risque de choc électrique.
Produit
Adaptateurs électriques de marque Duracell fabriqués avant septembre 2017.
Références :
- DRACUSBW-EU
- DRACUSB-EU
- DRACUSB3W-EU
- DRACUSB3-EU
- DRACUSB3P-EU
- DRACUSB3B-EU
Lots :
- P162D
- P163D
- P164D
- P165D
- P166D
- P167D
- P168D
- P169D
- P171D
- P172D
- P173D
- P174D
- P175D
- P176D
- P177D
- P178D
- P179D
- P1610D
- P1611D
- P1612D
Où s’adresser
Demande de remplacement en remplissant le formulaire https://www.recalledproducts.net/duracell-branded-usb-charger.html
Informations par mail sur charger-recall@psaparts.co.uk
Poufs en velours avec bord doré Action
Poufs en velours avec bord doré Action
La finition de la base en métal doré peut être trop tranchante et causer des blessures aux mains ou aux pieds.
Produit
Poufs en velours avec bord doré commercialisés par Action entre le 5 août et le 25 octobre 2019.
- Diamètre : 28 cm x 36 cm
- Numéro d’article : 2575747
- Codes-barres : 8718964064182 (doré/noir) et 8718964064199 (doré/gris)
Où s’adresser
Remboursement en magasin Action. Informations au +33 155 56 41 52 ou par mail info@action.nl.
Dégraissant cuisine Axton Leroy Merlin
Dégraissant cuisine Axton Leroy Merlin
Contamination bactérienne.
Produit
Dégraissant cuisine de marque Axton commercialisé par Leroy Merlin.
- Référence : 82001711
- Code-barres : 3276000579304
- Lots : article 81059, lots 19094, 19035, 18337, 19170, 19108
Où s’adresser
Remboursement en magasin Leroy Merlin. Informations au 0800 100 261.
Mediator L’ancien directeur de l’Agence du médicament s’explique
Mediator
L’ancien directeur de l’Agence du médicament s’explique
Le tribunal correctionnel de Paris a entendu, lundi 25 novembre, Jean Marimbert, le directeur de l’Agence du médicament qui, sous la pression d’Irène Frachon, a fini par retirer le Mediator (benfluorex) du marché. Récit de l’audience.
« N’oubliez pas que vous avez devant vous la personne qui a retiré le Mediator du marché. » Voilà quelques heures que Jean Marimbert, directeur général de l’Agence du médicament (Afssaps devenue ANSM) entre 2004 et 2011, est asticoté sur la lenteur de l’administration à prendre conscience des dégâts du benfluorex, anorexigène puissant vendu comme antidiabétique. Charles-Joseph Oudin, avocat de parties civiles, vient de lui faire remarquer que ces atermoiements ont largement bénéficié à la firme Servier, quand les patients continuaient de s’empoisonner dans la plus grande indifférence des autorités sanitaires. Comprend-il leur émotion ? Oui, il comprend. Mais il tient à rappeler que l’agence n’est pas restée les bras croisés.
Il est exact que la décision de retrait du Mediator, fin 2009, est prise sous sa direction. Il aura toutefois fallu la ténacité d’Irène Frachon, la pneumologue par qui le scandale a éclaté, pour que cette décision soit prise, avec au moins dix ans de retard.
PLUSIEURS OCCASIONS MANQUÉES
L’audience de ce lundi débute d’ailleurs sur la première occasion d’agir que Jean Marimbert a manquée. En septembre 2005, raconte-t-il, paraît dans Prescrire, revue médicale indépendante, un éditorial peu amène sur l’agence, pointant sa timidité face à l’industrie. Un paragraphe est consacré au Mediator, que son fabricant vient de retirer du marché espagnol. « Je me suis tourné vers la direction de l’évaluation de l’agence pour répondre à Prescrire, se souvient Jean Marimbert. J’ai eu une note précisant que le produit était sous surveillance. » Il adresse un droit de réponse à Prescrire sur cette base et, malgré la réplique de la revue qui détaille une nouvelle fois la toxicité du benfluorex, l’épisode en reste là.
En 2007, le cas Mediator revient à l’ordre du jour de l’agence à la faveur d’une réévaluation de son autorisation de mise sur le marché (AMM). Les « vigilants », à savoir les membres de la commission nationale de pharmacovigilance (CNPV), émettent des réserves sur le médicament. Leur avis n’est pas pris en compte, les « évaluateurs » de la commission d’AMM souhaitant son maintien sur le marché en attendant les résultats de nouvelles études. À la mi-2007, c’est le statu quo. L’agence s’en tient à une surveillance molle du Mediator.
La présidente du tribunal relève l’intervention surprenante, à l’occasion de cette dissension interne, des laboratoires Servier. Une de leurs lobbyistes, Madeleine Dubois, s’inquiète directement auprès de Jean Marimbert de ce que le compte-rendu de la CNPV pointant les risques du Mediator puisse être diffusé indépendamment de l’avis favorable sur son « efficacité ». La demande de Servier est satisfaite, le compte-rendu est finalement publié avec une modification. « C’est fréquent, qu’un laboratoire intervienne ? – Non, les comptes-rendus n’ont pas à être changés selon la volonté des laboratoires », reconnaît Jean Marimbert, qui dira plus tard qu’il ne voyait pas là, non plus, un « péché mortel ». Interrogé sur l’incapacité de l’agence à rassembler les pièces du puzzle Mediator au fil des années, il parle à plusieurs reprises de « perte de mémoire collective », notant au passage la défaillance du système de signalement spontané. Jean-Christophe Coubris, avocat de parties civiles, s’étonne qu’à son entrée en fonction, les quelques cas de médicaments sous surveillance ne lui aient pas été présentés. Au final, personne n’a pu faire converger les éléments d’alerte qui étaient là, depuis le début même de la commercialisation du produit. « Je ne suis pas dans le déni, il y a eu des dysfonctionnements », reconnaît Jean Marimbert.
Le compte-rendu des audiences
Anne-Sophie Stamane
Black Friday Le mouvement de boycott prend de l’ampleur
Black Friday
Le mouvement de boycott prend de l’ampleur
Plusieurs centaines d’entreprises ont annoncé leur refus de participer au Black Friday, déplorant le coût social et environnemental de cette opération. Des annonces qui relèvent selon les cas d’un engagement sincère ou d’une habile stratégie marketing.
Affiches à tous les coins de rue, spots publicitaires incessants, sollicitations directes des clients… Impossible de l’ignorer : vendredi c’est Black Friday. La grande majorité des fabricants et distributeurs promettent pour ce jour-là des réductions exceptionnelles. Face à cette déferlante de promotions à la réalité parfois douteuse, certaines entreprises ont décidé de faire entendre une autre voix, annonçant qu’elles ne se joindraient pas à ce mouvement venu des États-Unis et qui, à leurs yeux, symbolise toutes les dérives du commerce actuel.
Ces centaines de structures, pour la plupart de taille modeste, agissent en ordre dispersé. Imaginé en 2017 par le réseau d’entreprises d’insertion Envie, le mouvement Green Friday regroupe aujourd’hui 400 structures. Pour en faire partie, trois conditions :
- s’abstenir de toute promotion vendredi ;
- reverser 10 % de son chiffre d’affaires du jour à une association parmi les quatre proposées (1) ;
- promouvoir la consommation responsable.
Les candidats doivent faire preuve d’un engagement réel en faveur d’un commerce plus durable (faible empreinte environnementale, made in France, commerce équitable, etc.). Pour éviter le greenwashing, l’adhésion de chacun est soumise au vote des membres fondateurs : outre Envie, il s’agit d’Altermundi et Dream Act, qui se présentent comme promouvant un commerce responsable, Éthiquable, acteur majeur du commerce équitable alimentaire, Emmaüs France et enfin Réseau francilien réemploi, qui réunit des ressourceries et recycleries. « Le Black Friday oriente le consommateur vers de fausses pistes en mettant l’éclairage non pas sur le produit, sa qualité, les besoins auxquels il répond, la façon dont il est fabriqué, les valeurs dont il est porteur mais uniquement sur son prix, souligne Jean-Paul Raillard, président de l’association Green Friday et d’Envie. Le coût environnemental et social de cette opération est considérable. »
LA CRAINTE DU GREENWASHING
Moins engageante est l’adhésion au collectif Make Friday green again, qui revendique 600 marques. Il suffit de ne pas faire de promotions vendredi. « À la place, nous expliquerons pourquoi nous renonçons à en faire, nous en profiterons pour faire de la pédagogie sur le prix juste des produits et pour inciter à réparer, donner, revendre, recycler », explique Romain Teissedre, responsable de la communication de Faguo, marque de chaussures et vêtements affichant une production éthique et une compensation intégrale de ses émissions de CO2. À l’origine du mouvement, la petite entreprise semble un peu dépassée par le succès de son appel et Romain Teissedre admet qu’il ne peut « pas garantir que certaines marques ne feront pas du greenwashing ». La tentation peut en effet être grande pour certains de s’engager dans le collectif pour se refaire une vertu sociale et environnementale à peu de frais. Si certains membres sont sûrement sincères, à l’instar de Faguo, d’autres pourraient y adhérer pour des raisons moins avouables. D’abord, tout simplement, se faire connaître : depuis quelques jours, les communiqués de presse se succèdent qui annoncent le renoncement au Black Friday et émanent d’entreprises parfaitement inconnues. Pour celles dont la notoriété est moins confidentielle, afficher ce jour-là de bonnes intentions en faveur du développement durable, c’est aussi une manière de séduire les clients plus attirés par ce type de valeurs que par des prix sacrifiés. Et comme au passage on évite la baisse de marge due aux promotions et les contraintes logistiques qu’implique la livraison rapide d’une pléthore de commandes, on gagne sur tous les tableaux. On s’interroge aussi sur les ambiguïtés d’un des membres du collectif, Nature et Découvertes : annoncer pour vendredi toute une opération sur le thème des oiseaux dont… des promotions sur des produits « aidant à protéger les oiseaux » (des jumelles, entre autres…), c’est aussi inciter ses clients à visiter le site de la marque ou fréquenter ses magasins ce jour-là.
UN BLACK FRIDAY BON NI POUR LA PLANÈTE, NI POUR LE PORTE-MONNAIE
Une tentation de l’achat pas forcément utile à laquelle ne seront pas soumis les clients de la Camif. Pour la troisième année consécutive, le vépéciste désormais spécialisé dans l’équipement de la maison fermera purement et simplement son site vendredi. « Ce jour-là, tout le monde se ligue pour déconnecter le cerveau des gens et leur dire qu’il faut qu’ils achètent quoi qu’il arrive, déplore Emery Jacquillat, PDG de la société. Dans quelles conditions c’est fabriqué et transporté, d’où ça vient, on ne se pose plus ces questions parce que tout le monde vous dit qu’il y a urgence à acheter. » Un discours logique venant de cette entreprise qui, depuis sa reprise, affiche des engagements forts en termes de responsabilité sociale et environnementale : 73 % du chiffre d’affaires est réalisé avec des références made in France, de nombreux produits sont écoconçus, réparables 10 ans, etc. Peu de clients risquent de se détourner du fait de ce « Black-out Friday » : « L’an dernier, nous leur avons demandé leur avis sur cette fermeture, ils ont été 70 % à nous approuver. Ce sont des gens qui n’ont pas plus de moyens que les autres, mais qui font des arbitrages et dont la consommation est raisonnée. Ils savent bien que le Black Friday n’est bon ni pour l’emploi en France, ni pour la planète, ni pour leur porte-monnaie », poursuit Emery Jacquillat. Qui tient à faire la différence entre les soldes ou certaines promotions destinées à écouler les stocks et à faire tourner les collections au fil des saisons et cette journée choisie arbitrairement et sans qu’aucune réalité économique ne la justifie.
Ce n’est pas Élisabeth Borne qui le contredira. Interrogée lundi par BFM-Business, la ministre de la Transition écologique et solidaire a cité le chiffre édifiant de 1 million de colis livrés dans Paris au lendemain du Black Friday 2018. « On ne peut pas vouloir baisser les émissions de gaz à effet de serre et appeler à cette frénésie de consommation », a-t-elle conclu.
(1) Zero Waste France, Halte à l’obsolescence programmée, Éthique sur l’étiquette et Les amis de la terre.
Fabienne Maleysson
Aliments destinés aux enfants Contre la malbouffe, le Nutri-Score s’impose !
Aliments destinés aux enfants
Contre la malbouffe, le Nutri-Score s’impose !
Alors que deux ans après son introduction officielle, le Nutri-Score n’est présent que sur 5 % des produits1, l’UFC-Que Choisir a passé au crible2 des aliments industriels destinés aux enfants et démontre que si le Nutri-Score était affiché les parents écarteraient beaucoup de ces produits. Avec près d’un enfant sur cinq touché par l’obésité ou le surpoids3, il est plus que jamais indispensable de faire toute la transparence sur la composition nutritionnelle des aliments. C’est pourquoi l’Association appelle l’opinion publique à se mobiliser en signant la pétition d’initiative citoyenne européenne www.pronutriscore.org.
Afin de faire la lumière sur les caractéristiques nutritionnelles des aliments industriels couramment donnés aux enfants et alors que 82 % des consommateurs n’arrivent pas à lire le complexe tableau d’analyse nutritionnelle obligatoire4, l’UFC-Que Choisir a calculé le Nutri-Score pour une trentaine d’aliments et boissons de grandes marques parmi les plus vendus qui – à l’exception d’un seul produit5 – ne l’affichent pas sur leur emballage. Les résultats de cet examen sont déplorables.
Céréales pour enfants : le faux-ami du petit déjeuner
Pour le petit déjeuner, à l’exception notable des céréales « Nesquik au blé complet » de Nestlé (notée Nutri-Score « B » vert clair), les produits phares que propose l’industrie alimentaire pour le goûter se révèlent trop caloriques. Les céréales « Chocapic » et « Lion » de Nestlé et « Coco Pops » de Kellogg’s sont ainsi notées « C ». La majorité des produits du petit déjeuner (biscuits pour petit déjeuner Prince de LU-Mondelez, céréales Frosties et Trésor de Kellogg’s) écope d’un « D », soit le même score qu’un croissant au beurre. Mais ce sont les « BN p’tit dèj » qui reçoivent la plus mauvaise note avec un Nutri-Score « E » équivalent à celui des gaufres fourrées au sucre !
Nutri-Score pour 9 produits du petit déjeuner destinés aux enfants
Un goûter équilibré, c’est mission quasi impossible !
Proposer un quatre heures équilibré aux enfants semble être inatteignable avec des aliments industriels. Certes les compotes « St Mamet » et « Pom’potes » sont classées Nutri-Score « A » et sont à ce titre les produits ayant la meilleure qualité nutritionnelle de notre échantillon. Mais si l’on cherche des aliments plus consistants pour « caler » les enfants, aucun produit de notre échantillon n’est à recommander pour une consommation quotidienne. Le score « D » est ainsi attribué au gâteau « Lulu l’ourson au chocolat », aux biscuits « Prince » de Lu-Mondelez, au gâteau « Savane au chocolat » de Brossard, ainsi qu’aux barres céréalières « Chocapic » et « Nesquik » de Nestlé. Les « bonnets d’âne » sont décernés aux crêpes fourrées au chocolat « Whaou », aux barres « Prince », aux « Dinosaurus » de Lotus, aux « Pépitos pockitos » au chocolat de Lu-Mondelez qui reçoivent un « E ». Les Pépitos se révèlent particulièrement caloriques car le sucre et les matières grasses représentent deux tiers de leur poids !
Nutri-Score pour 11 goûters destinés aux enfants
Boissons pour enfants : le Nutri-Score démystifie le « fruit-washing »
Dans notre échantillon, seules les bouteilles de Vittel (Nestlé) à destination des enfants récoltent un Nutri-Score « A ». En revanche, toutes les autres boissons de notre échantillon se révèlent mal classées sur le plan nutritionnel du fait de leurs teneurs élevées en sucre. « Fruit shoot tropical », « Fruit shoot fruits rouges » de Teisseire et « Heroic Kids framboise cassis » sont ainsi classés « D ». S’agissant plus particulièrement « d’Oasis » et « Capri-Sun », on doit dénoncer l’instrumentalisation de l’image des fruits sur les emballages. Alors que le véritable jus d’orange est étiqueté « C », ces boissons sucrées n’incorporent que 12 % de jus d’orange ou d’agrumes et écopent du Nutri-Score « E » en raison de l’ajout de sucre.
Les laits aromatisés quant à eux constituent un cas particulier : ils sont souvent donnés par les parents pour désaltérer les enfants, mais les nutritionnistes considèrent qu’il s’agit plutôt d’aliments et non pas de boisson. A ce titre, les donner en plus d’autres aliments, c’est un peu « double ration ».
Nutri-Score pour 10 boissons destinées aux enfants
Si notre étude démontre qu’à rebours des recommandations officielles, trop d’industriels continuent à saturer leurs produits de sucres et de matières grasses, elle souligne aussi que le Nutri-Score permet de faire comprendre en un clin d’œil leur mauvaise qualité nutritionnelle. Cet étiquetage n’étant qu’optionnel en raison d’une législation européenne, l’UFC-Que Choisir a lancé en mai une initiative citoyenne européenne pour obliger les instances européennes à rendre l’affichage du Nutri-Score obligatoire dans toute l’Union. Cette initiative lancée par l’UFC-Que Choisir au côté de 6 associations de consommateurs de six pays européens, a reçu le soutien de nombreux nutritionnistes, de sociétés savantes et de 15 ONG. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit à la fois de permettre un choix éclairé aux parents et d’inciter les industriels à améliorer leurs recettes. l’UFC-Que Choisir invite donc les consommateurs à rejoindre les 80 000 citoyens engagés qui ont déjà « voté » pour le Nutri-Score, en signant la pétition www.pronutriscore.org6.
NOTES
Tchat données personnelles Vos questions, nos réponses
Tchat données personnelles
Vos questions, nos réponses
Animé par nos expertes à l’UFC-Que Choisir Justine Massera, juriste NTIC (nouvelles technologies), Karine De Crescenzo, responsable relations institutionnelles et Camille Gruhier, journaliste, l’objectif de notre tchat du 6 avril 2017 était de vous aider, en tant que particulier, à mieux comprendre et appréhender les données personnelles.
- 1. Quels enjeux pour nos données personnelles ?
- 2. Loi Informatique et libertés
- 3. Règlement européen
- 4. Précautions et bonnes pratiques pour protéger ses données personnelles
- 5. Les géants du Web et nos données personnelles
- 6. Les services alternatifs à Google
- 7. Obtenir la suppression de ses données personnelles
- 8. Courrier indésirable par e-mail
- 9. Supprimer un compte de messagerie
- 10. Mort numérique
- 11. Boutiques physiques, e-commerces, services en ligne et données personnelles
- 12. Données personnelles et pétitions
- 13. Payer sur Internet en toute sécurité
- 14. Paiement sans contact
- 15. Banques et données personnelles
- 16. Démarchage téléphonique et Bloctel
- 17. Le cloud et les coffres-forts électroniques
- 18. Objets connectés, compteur Linky et données personnelles
- 19. Données personnelles et employeur
- 20. QueChoisir.org et les données personnelles
- 21. Privacy Shield
- 22. Label de bonnes pratiques
QUELS ENJEUX POUR NOS DONNÉES PERSONNELLES ?
Quel danger représentent les données personnelles, étant donné que l’on vit dans un État démocratique ?
Avec l’utilisation croissante d’Internet, des réseaux sociaux, des smartphones, du développement du e-commerce, nous partageons chaque jour nos données personnelles avec notre entourage, mais également avec les entreprises, sans nécessairement en avoir conscience et sans savoir que ces dernières peuvent les utiliser, les modifier ou les transmettre, ni comment…
Produites continuellement, nos données personnelles sont aujourd’hui souvent qualifiées d’or noir du XXIe siècle, et pour cause. Ces informations en disent long sur notre vie privée puisqu’elles permettent de déterminer, par exemple, notre style de vie, nos habitudes d’achat, de cibler au mieux nos goûts… autant de données très prisées par les entreprises tentées par le sur-mesure et la revente de fichiers personnalisés. De plus, n’oublions pas que nous vivons dans un monde de plus en plus connecté (applications, domotique, Internet des objets, intelligence artificielle) dont les potentiels effets sur notre vie privée ne sont à l’heure actuelle pas encore mesurables.
Mais en effet, un cadre légal s’applique. Internet n’est pas un espace de non-droit pour vos données puisque le responsable d’un fichier ou d’un traitement de données personnelles d’un site Web, d’un forum, etc., doit se conformer à un certain nombre d’obligations légales et permettre aux internautes concernés d’exercer pleinement leurs droits. Encore faut-il que ce cadre soit appliqué et respecté et que les consommateurs aient les moyens d’exercer facilement leurs droits, et donc de reprendre la maîtrise de leurs données personnelles. La circulation de nos données ne connaît pas vraiment de frontières, ce qui accroît cette sensation de perte de contrôle. Le principal danger réside donc dans le fait que le consommateur soit dépossédé de son droit fondamental à la vie privée.
Les forums et réseaux sociaux sont-ils pourvoyeurs de mes données personnelles ? Qui est surtout demandeur de mes données personnelles ? Dans quel but ? Que faut-il absolument protéger et comment ?
Ces questions sont symptomatiques de la préoccupation croissante des consommateurs sur l’utilisation faite de leurs données et comment s’en protéger. L’importance de la question des données personnelles dans notre vie quotidienne a d’ailleurs largement été mise en avant dans la grande consultation nationale menée fin 2015 par l’UFC-Que Choisir, qui révèle que 69 % des consommateurs interrogés font de cette problématique une priorité.
Si nous sommes encore loin de pouvoir apporter des réponses exhaustives à l’ensemble de ces interrogations, ce tchat doit être l’occasion de fournir les clés de base concernant les droits des consommateurs en matière de protection des données et comment protéger, sécuriser ces dernières pour en garder le contrôle.
Comment se fait-il que l’article 12 de la convention des droits de l’homme ne soit plus respecté concernant la vie privée et par là toutes nos données personnelles, que les politiques votent des lois à l’encontre des droits de l’homme sans que personne ne leur rappelle nos droits, à nous le peuple ?
En effet, le droit au respect à la vie privée est un droit fondamental, affirmé dès 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (art. 12) puis à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Pour lutter contre les dangers que le développement de l’informatique, le développement technologique peut faire peser sur les libertés et le respect de ce droit à la vie privée, la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978 impose un cadre légal. Mais encore faut-il que ce dernier soit respecté, comme vous le soulignez. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) s’assure de ce contrôle et peut sanctionner les entreprises qui ne se conforment pas au droit.
LOI INFORMATIQUE ET LIBERTÉS
À quoi sert la loi Informatique et libertés ? À nous protéger ou à aider la diffusion de données personnelles à des fins non maîtrisées ? Quelles sont les données considérées comme personnelles par la loi ?
Le concept de données personnelles reste parfois flou, alors qu’il est pourtant bien défini dans la loi. Constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement. Concrètement, un nom, prénom, âge, sexe, code postal, numéro de téléphone ou numéro de sécurité sociale sont autant de données personnelles. Si, prises isolément, elles ne permettent pas nécessairement l’identification de la personne, le croisement ou la combinaison de plusieurs de ces données entre elles y suffisent (par exemple, le croisement d’une adresse IP avec votre nom).
La loi Informatique et libertés pose le cadre juridique qui permet aux entreprises de collecter et traiter des données personnelles pour fournir un certain nombre de services aux consommateurs (achats en ligne, utilisation d’un service type réseau social, souscription à une offre…), tout en assurant la protection et la maîtrise par ces derniers de leurs données.
La loi définit donc les principes à respecter lors de la collecte, du traitement et de la conservation de données personnelles (finalité précise, pertinence des données collectées, durée de conservation limitée, sécurisation…). Elle garantit également un certain nombre de droits pour les consommateurs (consentement à la collecte, droit d’accès, d’opposition, de rectification…). À noter que la loi numérique adoptée récemment érige d’ailleurs pour la première fois le droit au contrôle de ses données par le consommateur en principe législatif : « Toute personne dispose du droit de décider et de contrôler les usages qui sont faits des données à caractère personnel la concernant ».
Nous sommes cernés de toute part : sur Internet, sur les routes, dans les magasins, dans les entreprises et dans nos villes, puis bientôt dans nos propres foyers. Comment ne pas envisager une action de masse de défense des citoyens consommateurs libres et tranquilles non pas pour s’opposer aux actions mais pour attaquer sur leurs conséquences qui sont punissables ?
Merci pour cette question très en lien avec l’actualité puisque, justement, la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle ouvre l’action de groupe au domaine de la protection des données personnelles.
Les consommateurs pourront obtenir en justice la cessation du manquement à la loi Informatique et libertés par le professionnel tel que l’arrêt d’un traitement illicite.
Mais si cette première étape (cessation de la pratique illicite) est bienvenue, contrairement à l’action de groupe dans les autres domaines celle ouverte dans le domaine des données personnelles ne donne pas droit à indemnisation pour les consommateurs faisant partie du groupe. C’est la grosse limite de ce nouveau droit.
RÈGLEMENT EUROPÉEN
Y a-t-il des lois en projet pour le développement de la sécurité de nos données personnelles ? Comment savoir si les entreprises sont bien équipées pour protéger nos données ? Vont-elles devoir être transparentes sur ce sujet ?
Le responsable de traitement est responsable lorsque la divulgation d’une donnée personnelle qu’il a collectée cause un dommage à la personne concernée (tel est le cas souvent en cas de fuite de données bancaires ou encore de données de santé), que cette divulgation soit volontaire ou résulte d’une négligence ou d’une imprudence, ce qui sera le cas de figure le plus habituel.
Dans les relations dématérialisées, la sécurité des données bancaires est concernée au premier chef. Si de telles données sont hackées, avec un degré de précision suffisant pour permettre au pirate d’effectuer des paiements frauduleux, la responsabilité du site dépositaire à l’origine de la fuite de données se trouvera engagée. En cas de vol de leurs données entraînant un paiement non autorisé, l’établissement bancaire doit rembourser immédiatement au payeur le montant de l’opération non autorisée.
La divulgation, par exemple, des nom, prénom, adresse et e-mail, ne suffit pas, en soi, à constituer un préjudice pour les personnes en question. Mais ces données sont des données personnelles et l’article 34 de la loi Informatique et libertés impose clairement à la charge du responsable du traitement une obligation de sécurité. Le non-respect de cet article est assorti d’une sanction pénale de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende, jamais appliquée à ce jour.
Le règlement européen applicable à compter du 25 mai 2018 met à la charge du responsable du traitement et du sous-traitant l’obligation de mettre en œuvre les mesures techniques et organisationnelles appropriées afin de garantir un niveau de sécurité adapté au risque (exemple : pseudonymisation, chiffrement, garanties de confidentialité, d’intégrité et de disponibilité des données). L’efficacité des procédures mises en place devra être testée régulièrement. Par ailleurs, le responsable de traitement devra notifier les failles de sécurité à la Cnil voire aux personnes concernées en cas de risque élevé.
Les responsables de traitements devront ainsi mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires au respect de la protection des données personnelles, y compris pour garantir les droits d’information, d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation, de portabilité des données et d’opposition. Ils devront être en mesure de démontrer aux personnes concernées ainsi qu’aux autorités de contrôle cette conformité à tout moment. C’est le principe dit d’accountability mis en place par le règlement.
PRÉCAUTIONS ET BONNES PRATIQUES POUR PROTÉGER SES DONNÉES PERSONNELLES
Est-on vraiment obligé de s’équiper d’outils numériques payants pour pouvoir protéger ses données personnelles ?
Non, quelques paramétrages gratuits permettent de limiter la casse : suppression des cookies dans le navigateur Internet, suppression des mots de passe qui y sont enregistrés, élaborer des mots de passe complexes et uniques pour ses différents comptes, etc.
Sur les navigateurs, quelle est la confidentialité réelle de la « navigation privée » ?
La navigation privée donne en effet l’impression de naviguer « en privé », mais en fait… pas vraiment. Quand le mode navigation privée est activé (tous les navigateurs Internet en proposent un), vos informations de navigation (mots de passe, cookies, historique, mémoire cache, etc.) sont consignées dans un dossier unique qui est automatiquement effacé quand vous fermez la fenêtre. Il offre donc une certaine confidentialité vis-à-vis des personnes qui partagent le même ordinateur que vous. Mais aucune vis-à-vis de l’extérieur. Pour éviter le tracking publicitaire, par exemple, il faut aussi activer l’option Do Not Track de votre navigateur.
Bonne ou mauvaise, l’influence des cookies ? Il faut avoir conscience de leur danger éventuel.
Lorsque vous naviguez sur Internet, les sites que vous visitez déposent des « cookies » sur votre ordinateur. Ces cookies sont parfois utiles : ils permettent par exemple de conserver les articles mis dans un panier lors de vos achats en ligne. Mais ils donnent aussi de nombreux renseignements sur votre navigation, renseignements qui serviront à cibler la publicité qui s’affichera par la suite sur votre écran.
Comment éviter les publicités intempestives et soi-disant ciblées, notamment celles qui gênent la consultation normale d’un site de presse, par exemple ?
L’affichage d’une publicité comportementale sur une page Web est déterminé en fonction de votre profil, en fonction des pages Internet que vous consultez. Ces publicités utilisent des traceurs, appelés cookies, qui permettent l’enregistrement de votre navigation permettant ensuite de vous envoyer des publicités en rapport avec vos centres d’intérêt. Vous pouvez refuser l’installation de cookies lors de votre navigation dans le bandeau cookies en haut ou en bas de page. Si vous n’avez pas refusé les cookies, vous pouvez retirer ce consentement à tout moment, simplement et gratuitement.
Vous pouvez aussi utiliser un logiciel de bloqueur de publicité intempestive pour éviter que votre écran ne soit envahi de fenêtres publicitaires pop-up lors de votre navigation.
Cependant, soulignons qu’il est parfois pratique de se voir proposer du contenu personnalisé pour trouver plus rapidement des produits ou services qui nous conviennent, comme des chansons en lien avec nos goûts musicaux sur les sites de streaming musical, par exemple.
Pour en savoir plus, consultez notre enquête sur les publicités ciblées.
De nombreux sites demandent la désactivation des bloqueurs de publicité type Adblock ou uBlock pour accéder au contenu. Que puis-je faire pour contourner cette demande ?
Rien ! Chaque site Internet est libre de vous faire cette requête. Les bloqueurs de publicités sont très pratiques pour les internautes, mais ils sont source d’inquiétude pour de nombreux sites, qui ne parviennent plus à vendre de publicité, ce qui remet en cause leur modèle économique. Si les annonceurs avaient été moins agressifs, avec des pop-ups intempestifs et des pubs qui occupent toute la page, sans doute n’en serions-nous pas là…
Est-il vrai que les compagnies aériennes, parce qu’elles vous ont repéré à la recherche d’un billet, augmentent leur prix lorsque vous demandez à nouveau le tarif quelques jours plus tard ? On dit qu’il faut changer d’ordinateur pour acheter son billet et ainsi brouiller les pistes, est-ce utile ?
En effet, de nombreuses compagnies de réservation pratiquent le « yield management », une méthode d’ajustement des prix. Une fois que la compagnie a repéré que vous êtes intéressé par tel ou tel vol grâce à votre adresse IP et les cookies déposés sur votre ordinateur, elle fait en sorte de vous stresser en augmentant le prix pour vous pousser à acheter le billet. Changer d’ordinateur est effectivement un bon réflexe.
Cela suffit-il d’effacer son historique pour ne pas laisser de traces ? Est-il conseillé d’effacer, à chaque fois que l’on quitte un navigateur, l’historique de navigation, cookies, cache, historique des formulaires et des recherches, connexions actives ?
Effectivement, supprimer uniquement l’historique ne suffit pas. Il est conseillé de supprimer également les cookies de son navigateur et de se déconnecter régulièrement des différentes sessions ouvertes, sur son webmail ou sur les réseaux sociaux.
Les antivirus gratuits sont-ils moins fiables que les payants ?
Il existe de bons antivirus gratuits, et de mauvais antivirus payants. Nous vous invitons à consulter notre test Antivirus.
Faut-il utiliser un VPN afin de garantir son anonymat sur Internet ?
Schématiquement, pour le grand public, l’intérêt d’un VPN (Virtual Private Network) consiste à sécuriser les connexions Internet non sécurisées. Dans la pratique, son intérêt est limité si vous surfez depuis chez vous. Mais passer par un VPN permet de sécuriser la connexion depuis un point d’accès public (dans les gares, les cafés, etc.). Ainsi, il sera plus difficile de vous identifier si vous vous connectez à des sites qui n’utilisent pas le chiffrement SSL.
Pourquoi la grande majorité des applications de nos smartphones ne peuvent s’installer si on ne les autorise pas à accéder à nos données ?
En effet, trop souvent, pour installer des applications et les utiliser, ces dernières demandent un consentement généralisé aux données personnelles (carnet d’adresse, nom, prénom, géolocalisation….) sans en préciser la finalité et surtout sans être pertinentes pour la fourniture du service. Il est plus que jamais nécessaire que le consommateur puisse garder la main sur ces données.
Plusieurs actions ont notamment été menées par les Cnil européennes pour limiter ces pratiques non conformes à la loi. L’entrée en vigueur du nouveau règlement européen va obliger les entreprises à protéger les données personnelles dès la conception et par défaut, et à renforcer les droits des personnes notamment sur le consentement.
À noter que depuis Android 6, Google a quelque peu amélioré les choses puisqu’on peut paramétrer, application par application, les autorisations qu’on lui concède. Ce n’était pas le cas dans les précédentes versions du système d’exploitation.
Comment protéger nos données personnelles ?
Sur votre ordinateur, mettez régulièrement à jour vos logiciels (navigateur, antivirus, pare-feu, etc.). C’est l’assurance de profiter de la meilleure protection.
Ne saisissez pas vos coordonnées personnelles sur des forums. Ces espaces de discussions sont trop exposés.
Ne relayez pas de messages type chaîne de lettres (« Envoie ce message à 10 contacts et tu deviendras riche ») ni par e-mail, ni sur les réseaux sociaux.
Pour vos achats sur Internet, assurez-vous du sérieux du site marchand : la connexion est-elle bien sécurisée (vérifiable avec la mention « https »), y a-t-il un numéro de téléphone, une adresse de siège social, etc.).
Effacez vos cookies sur ordinateur et smartphone.
Pour en savoir plus :
Refusez les cookies dans les paramètres (« Vie privée » ou « Confidentialité ») de votre navigateur Internet.
Activez aussi l’option « Do not track » (« Ne pas me pister »).
N’usez pas du même pseudonyme pour tous les services.
Diversifiez vos mots de passe et choisissez-les complexes. Changez-les régulièrement. Évitez de vous connecter à des sites avec vos identifiants Facebook.
Pour en savoir plus :
N’enregistrez pas les mots de passe dans votre navigateur.
Dans les paramètres de votre smartphone, limitez l’accès des applications à votre localisation, vos contacts (répertoire), etc.
Désinscription des newsletters : à la main ou avec des outils comme Unroll.me. Mais certains sites ne jouent pas le jeu et se désinscrire confirme juste que le mail est actif, les incitant à continuer d’envoyer du courrier indésirable.
Sur votre smartphone, supprimez les applications que vous n’utilisez pas et restreignez autant que possible les autorisations d’accès.
Désactivez le suivi publicitaire.
Limitez la géolocalisation.
Activez, quand elle est proposée, la validation en deux étapes.
Sur les réseaux sociaux, paramétrez la confidentialité de vos comptes Facebook, Twitter et autres.
Pour en savoir plus :
- Facebook (vidéo) – Sécurisez votre profil
- Twitter (vidéo) – Sécurisez votre compte
- Google+ (vidéo) – Bien paramétrer son compte
Contrôlez ce que vous postez en ligne et protégez votre identité (ne donnez pas de renseignements permettant de vous identifier, par exemple).
Voir aussi :
LES GÉANTS DU WEB ET NOS DONNÉES PERSONNELLES
Où en sont Google et Facebook dans l’exploitation de nos données, respectent-ils les lois ?
Google et Facebook vivent grâce à nos données personnelles qu’ils exploitent allègrement. Ils sont parfois dans l’illégalité. En 2015, l’UFC-Que Choisir a engagé une action devant le tribunal pour nettoyer les conditions générales des réseaux sociaux. L’action est toujours en cours.
Que peut-on faire lorsqu’on découvre, comme cela a été le cas avec Yahoo, que des accès à des comptes e-mails ont été piratés ? L’hébergeur ne nous dit pas si notre compte a été concerné. De plus, le délai d’information (plus d’un an dans le cas de Yahoo) ne permet pas de bien mesurer les impacts.
En cas de failles de sécurité et de violation des données personnelles, la loi prévoit actuellement que l’entreprise prévienne sans délai la Cnil. Avec l’entrée en vigueur de la réglementation européenne, ce délai sera fixe et porté à 72 h. Les personnes concernées ne sont notifiées qu’en cas de failles importantes (risque élevé).
Un petit mot quand même sur ce qu’on pourrait qualifier de « bizarrerie »… Suite à cette fuite, de nombreux utilisateurs ont constaté que le bouton qui permettait de rapatrier en un clic tous ses contacts était devenu inactif. De là à penser que Yahoo a eu un peu peur que ses clients changent de crémerie…
LES SERVICES ALTERNATIFS À GOOGLE
Existe-t-il des navigateurs Internet et des sites de recherche qui ne nous suivent pas à la trace et préservent notre vie privée ?
Il existe de nombreux services alternatifs à ceux de Google. Citons par exemple Qwant ou DuckDuckGo pour les moteurs de recherche.
Je viens de choisir Qwant comme moteur de recherche pour protéger mes données, ai-je fait le bon choix ?
Qwant affirme qu’il n’exploite pas nos données personnelles pour donner ses résultats de recherche. Attention, il reste partenaire de Bing (Microsoft) dont il est client de la régie publicitaire.
Je voudrais quitter Google Mail pour OpenMailbox, mais les commentaires ne sont pas engageants (pannes plus ou moins fréquentes, confidentialité des données incertaine…). Existe-t-il une boîte mail vraiment fiable ?
Choisir une boîte e-mail autre que celle de Google est déjà un bon réflexe en soi si l’on veut protéger au maximum sa vie privée. Difficile de conseiller un prestataire plutôt qu’un autre sans les avoir testés, mais la démarche d’OpenMailbox ou de ProtonMail est louable.
Je souhaite supprimer le pistage effectué par Google. Comment faire ?
Vaste chantier ! Google vous suit à la trace dans tout ce que vous faites dès lors que vous avez un compte : les mêmes identifiants servent pour tous les services, de Gmail à Google Maps, de Youtube à Google Drive. Ceci dit, en paramétrant scrupuleusement votre compte, vous pouvez fermer certaines vannes, comme par exemple le suivi de vos déplacements physiques en temps réel. Voici le lien pour gérer vos paramètres de confidentialité et désactiver l’historique des positions : https://privacy.google.com/#
Je cherche à me libérer de l’emprise de Google. Mais je n’ai pas trouvé de solution alternative pour les alertes et Google Maps. Existe-t-il des alternatives aussi performantes et peu chères ?
Excellente initiative, optez pour des services alternatifs à ceux de Google ! Il en existe des dizaines, dans tous les domaines. Framasoft en propose de nombreux. Pour les alertes, essayez Framanews. Et pour remplacer Google Maps, regardez du côté d’OpenStreetMaps.
OBTENIR LA SUPPRESSION DE SES DONNÉES PERSONNELLES
Peut-on exiger l’effacement de nos données personnelles sur un site français, et si oui comment peut-on vérifier cet effacement ?
Toute personne physique justifiant d’un motif légitime peut demander la suppression de ses données par le biais de son droit d’opposition.
La Cnil a mis en ligne un formulaire dédié permettant de créer un courrier officiel en seulement quelques minutes. Une fois votre lettre créée, vous devez la transmettre par voie postale au site à qui vous demandez de supprimer vos données personnelles. L’adresse d’un site Internet se situe généralement dans les mentions légales, en bas de la page d’accueil. Le site devra justifier, sans frais pour le demandeur, qu’il a procédé à la suppression.
Si votre demande reste lettre morte pendant plus de deux mois après réception de la lettre, ou si le site refuse votre demande, vous pouvez alors déposer une plainte en ligne auprès de la Cnil.
La loi numérique de 2016 a instauré un vrai droit à l’oubli pour les mineurs et pour les morts. Le règlement européen étend ce droit à l’oubli pour tous : vous pourrez, dès mai 2018, demander à une entreprise d’effacer vos données sous certaines conditions (par exemple, si vous aviez donné votre consentement pour que cette entreprise collecte vos données et que vous souhaitez retirer ce consentement).
L’entreprise devra également demander à toute autre partie qui duplique les données d’effacer vos données du traitement, de supprimer tout lien vers ces données ou toute copie ou reproduction de celles-ci.
Impossible de supprimer mes coordonnées (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone fixe) du site Gepatroj.com, annuaire téléphonique par nom propre.
Gepatroj s’engage pourtant à supprimer sans délais vos coordonnées si vous ne désirez plus qu’elles soient affichées sur le Web, en cliquant sur l’icône en bas de votre adresse : c’est faux, ça ne se supprime pas. J’ai envoyé 3 messages restés sans réponse. Comment puis-je procéder pour obtenir la suppression effective de mes coordonnées ?
Vous avez fait jouer votre droit d’opposition auquel le site ne veut pas faire droit.
Si cela fait plus de deux mois que votre demande de désinscription a été faite, sans retour de la part du site, votre recours est maintenant de déposer une plainte en ligne auprès de la Cnil. Cette plainte sera traitée par la Cnil dans un délai de deux à trois semaines.
Depuis des années, un forum associatif et un article paru dans un journal apparaissent lorsque je tape les nom et prénom de mon époux dans Google, comment faire pour qu’ils disparaissent ?
Le droit d’opposition ne peut pas être exercé lorsque le traitement de données est nécessaire pour exercer le droit à la liberté d’expression et d’information. La jurisprudence considère d’ailleurs que les organes de presse peuvent refuser de donner satisfaction à une demande d’opposition dès lors que le retrait des données personnelles litigieuses priverait un article de tout son intérêt.
J’aimerais savoir s’il est possible d’effacer certaines traces qu’on laisse sur Internet, par exemple, celles que l’on obtient en tapant son nom ou en faisant des recherches sur Google (photos, adresses, voire commentaires…). Si oui, comment procéder ?
La Cour de justice de l’Union européenne a consacré en 2014 un droit au déréférencement qui vous permet de demander à un moteur de recherche de supprimer les liens de résultats de recherche qui apparaissent à la saisie de vos nom et prénom dans le moteur de recherche. Le droit au déréférencement ne signifie pas l’effacement de l’information sur le site Internet source : le contenu original reste consultable en allant directement sur le site à l’origine de la diffusion. Et si le moteur de recherche estime qu’une demande est manifestement abusive, il peut refuser d’y donner suite. Les principaux moteurs de recherche mettent à disposition un formulaire de demande de suppression de résultats de recherche.
Mes noms, adresse, date de naissance et tous mes numéros de téléphone s’affichent sur Google sans que je sache comment c’est possible. De plus, je ne suis pas abonnée sur les réseaux sociaux. Que puis-faire pour supprimer ces données ?
Il faut trouver la source de cette fuite : sur quel site Google a-t-il trouvé vos coordonnées ? Si ce n’est pas les réseaux sociaux, cela peut être un listing d’une association dont vous êtes membre, qui protège mal ses fichiers, par exemple. Une fois que vous avez identifié la source, faites supprimer vos données et Google finira par les désindexer au bout de quelques jours.
COURRIER INDÉSIRABLE PAR E-MAIL
Que pensez-vous de la confidentialité de Google+ ? Malgré un paramétrage strict, je reçois des notifications venant d’adresses e-mails étrangères à ma correspondance habituelle.
Un paramétrage de la confidentialité de Google n’empêche pas les spams, malheureusement.
Comment faire pour arriver à ne plus recevoir de pub ? L’option se désinscrire d’un mail (quand elle existe) ne marche qu’un moment, puis les pubs des mêmes entreprises reviennent. Comment faire pour s’opposer à l’utilisation de mes données ?
Les informations que vous communiquez à une entreprise peuvent être réutilisées pour vous envoyer ultérieurement des prospections commerciales par mail. Les échanges, locations ou cessions de fichiers clients sont monnaie courante dans les pratiques des entreprises. Des sociétés sont aujourd’hui spécialisées dans la
« compilation » de données concernant les internautes pour établir des « profils » de consommateurs qui seront ensuite revendus aux annonceurs, publicitaires et sociétés commerciales.
Mais des règles existent pour protéger les internautes : avant tout envoi d’une sollicitation par mail, l’entreprise doit recueillir le consentement du consommateur à recevoir de tels messages, sauf à ce que la sollicitation commerciale concerne des produits ou services analogues ou similaires à ceux que le consommateur a déjà acquis auprès de la même entreprise. Dans le second cas, vous devez au moins être informé que votre adresse électronique sera utilisée à des fins de prospection ultérieure et l’entreprise doit vous permettre de vous opposer à l’utilisation de vos coordonnées à tout moment, de manière simple et gratuite.
Avant de céder ou d’échanger vos coordonnées avec une autre entreprise, l’entreprise à laquelle vous avez donné vos données personnelles doit obtenir votre consentement par un moyen simple et spécifique (par le biais d’une case à cocher). Idem, vous devez pouvoir vous opposer à ce partage de données à tout moment de façon simple et gratuite. Pour des informations plus détaillées, consultez le guide de la Cnil.
Afin de déceler si une entreprise revend votre adresse, vous pouvez vous amuser à faire une faute d’orthographe dans votre nom ou prénom, ce qui permettra en cas de réception d’un mail comportant la même faute de savoir quel site a revendu votre adresse mail.
Je reçois régulièrement des mails publicitaires de diverses sociétés, et je tente désespérément de me désinscrire, comme proposé, mais les mails publicitaires indésirables reviennent sans cesse. Que peut-on faire ?
Il est fréquent que le bouton de désinscription ne fonctionne effectivement pas et que vous receviez par la suite de nouveaux mails de prospection de la part de l’entreprise émettrice. Dans ce cas, vous pouvez dénoncer cette entreprise comme spammeur à l’association « Signal Spam » (www.signal-spam.fr), plateforme nationale de lutte contre le spam, ou au service 33700 (www.33700-spam-sms.fr) et paramétrer votre navigateur de messagerie pour que les mails provenant de cette entreprise arrivent directement dans votre dossier courriers indésirables.
SUPPRIMER UN COMPTE DE MESSAGERIE
Est-il possible de supprimer définitivement un compte de messagerie et toutes les données qu’elles contiennent ?
La loi Informatique et libertés garantit à toute personne le droit de s’opposer, pour des motifs légitimes, à ce que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement. En d’autres termes, l’accord donné pour le traitement de données relatives aux messageries électroniques peut être retiré si ce retrait est justifié par un motif légitime. La cessation de l’utilisation des services de messagerie devrait en tout état de cause constituer un motif légitime.
Dans ces conditions, vous pouvez donc exiger d’un fournisseur de services de communication au public en ligne qu’il supprime définitivement votre compte de messagerie, cesse ainsi de traiter l’ensemble de vos données de messagerie et exiger la confirmation qu’il ne traite plus ces données. Vous pouvez toujours porter plainte si vos demandes justifiées sont restées sans réponses.
Le règlement européen applicable à compter du 25 mai 2018, consacre par ailleurs le droit à l’effacement dit « droit à l’oubli ».
MORT NUMÉRIQUE
Lorsque quelqu’un décède, que deviennent ses e-mails et toutes ses données ?
La gestion, après leur mort, des diverses données mises en ligne par les consommateurs pose problème. D’abord, les héritiers n’en ont pas toujours connaissance. Ensuite, ils se heurtent, concernant les données personnelles, au refus des plateformes qui, même dans le cadre d’une succession, n’ont pas le droit de les transmettre. Depuis la loi numérique, chacun peut exprimer de son vivant ses volontés sur la conservation et la communication de ses données après son décès. Une personne pourra être désignée pour exécuter ces directives.
Lorsque la personne décédée n’a pas laissé d’instructions à un tiers de confiance, certains sites comme les réseaux sociaux et messageries offrent la possibilité de supprimer le compte d’un défunt de votre famille, via des formulaires de demande de suppression d’un compte d’un défunt.
Google accepte de collaborer avec la famille immédiate et les représentants légaux de l’utilisateur décédé afin de clôturer son compte. Dans certaines circonstances, Google offre la possibilité de restituer des contenus issus du compte du défunt.
Sur Facebook, l’utilisateur a la possibilité de demander la transformation d’un compte en compte de commémoration (sans pouvoir supprimer du contenu). De votre vivant, vous pouvez désigner un contact légataire qui gérera votre compte ou choisir tout de suite de le supprimer à votre mort.
Sur Twitter, vous pouvez demander la désactivation d’un compte sur le site, avec copie de votre carte d’identité et copie du certificat de décès.
· Réseaux sociaux (vidéo) • Comment gérer un décès
Microsoft propose d’envoyer un DVD contenant toutes les données du compte de la personne décédée (mails, pièces jointes, contacts) et de le clôturer. Certificat de décès, preuve du lien avec le défunt et copie de la pièce d’identité sont obligatoires.
Apple ne propose aucune démarche en ligne. L’examen des demandes se fait sur appel au service client.
BOUTIQUES PHYSIQUES, E-COMMERCES, SERVICES EN LIGNE ET DONNÉES PERSONNELLES
J’ai récemment utilisé plusieurs comparateurs d’assurance qui me demandent des renseignements très précis sur ma vie privée et ma situation professionnelle, mon respect du code de la route, mon numéro de téléphone et j’en passe. Quel usage est fait de ces données ?
La loi prévoit explicitement que toute collecte de vos données personnelles se fasse dans un but déterminé et que seules les données pertinentes pour atteindre ce but soient collectées. Par exemple, il apparaît logique dans le cas d’un comparateur (assurance habitation, mutuelle, énergie…), que l’internaute soit invité à renseigner le profil de consommateur le plus approchant de sa situation personnelle afin que les résultats proposés soient personnalisés et correspondent effectivement à sa situation.
Il n’en reste pas moins que le site doit vous informer de l’utilisation faite de vos données personnelles et le but de leur collecte. Les données renseignées doivent ainsi être celles qui sont utiles, nécessaires à l’entreprise pour vous fournir le service.
Si vous ne voulez pas répondre à toutes les questions, vous n’obtenez aucun prix, aucun devis. Ces données sont naturellement destinées à de futurs envois publicitaires. Pourquoi est-ce légal ? Pourquoi la loi n’oblige-t-elle pas ces sites à fournir leurs informations même si nous ne souhaitons pas répondre à leurs questionnaires indiscrets ?
Un certain de nombre de sites notamment « non payants » demandent en effet un enregistrement préalable via un formulaire pour accéder au service. L’adage selon lequel « si c’est gratuit, c’est que c’est vous le produit » est ressenti par bon nombre de consommateurs. Ces données servent bien souvent à alimenter des fichiers en vue de prospection commerciale et peuvent également faire l’objet d’échange, location, cession à des partenaires commerciaux.
Il n’en reste pas moins que la réception de publicités est facultative : aucun achat ne peut être conditionné à l’acceptation de recevoir une newsletter ou des sollicitations commerciales. Vous pouvez ainsi vous opposer à tout futur envoi publicitaire de la part de ce site par voie électronique, ce type de publicité nécessitant le recueil de votre consentement préalable, qui se matérialise par exemple par une case (ou des cases) à cocher pour accepter ces sollicitations.
Peut-on donner de fausses informations concernant notre identité (date de naissance, par exemple), sur des sites qui nous les demandent obligatoirement pour qu’on puisse s’inscrire, alors que ces informations ne sont pas indispensables pour la suite ?
Si certaines informations sont obligatoires à la création d’un compte client (comme les coordonnées pour les livraisons), d’autres sont facultatives (c’est souvent le cas de la date de naissance). Dans les cas où ces renseignements demandés ne sont pas nécessaires à la fourniture du service, par exemple la finalisation d’une commande en ligne, ils ne devraient pas être rendus obligatoires pour accéder à ce service. La fourniture d’une fausse information n’est pas problématique en soi à partir du moment où cette information n’est pas nécessaire à la fourniture du service ou non requise lors d’une déclaration officielle (impôts, sécurité sociale, vérification d’identité…).
Attention toutefois aux cas où cette donnée obligatoire vous ouvre un droit particulier, par exemple, une promotion ou un tarif préférentiel pour les moins de 25 ans ou encore la fourniture d’informations nécessaires à la finalisation d’une commande avec livraison (numéro de téléphone, adresse postale). Dans ces cas, la donnée est nécessaire à la transaction et un renseignement erroné pourrait potentiellement entraîner votre responsabilité contractuelle (fraude) ou tout simplement vous empêcher de recevoir le produit.
Qu’advient-il de nos données quand on nous demande notre nom, date de naissance ou ville dans un magasin, entre autres pour obtenir des avantages ou une carte fidélité ?
En effet, la proposition d’une carte de fidélité est bien souvent la norme lors du passage en caisse. Ces cartes vous invitent notamment à cumuler des points en fonction de vos achats qui vous permettront d’obtenir des bons d’achat ou des cadeaux. Pour y souscrire, des données personnelles vous sont demandées. Elles permettent aux enseignes de constituer des fichiers, bases de données qui dressent le portrait de vos habitudes de consommation, sur la base desquelles les entreprises pourront vous proposer des offres ciblées et des réductions sur des produits que vous êtes susceptibles d’acheter.
Mais là encore, le droit s’applique: l’entreprise doit vous informer de l’utilisation qui sera faite de vos données et vous permettre de vous opposer à toute sollicitation ultérieure par elle ou ses partenaires commerciaux. Faites donc bien attention, lors de la souscription à ces cartes, au consentement que vous donnez à l’entreprise pour l’utilisation de vos données. La loi vous permet également de pouvoir consulter les informations vous concernant détenues par le professionnel.
Pendant combien de temps les sites d’e-commerce, qui présentent de nombreux avantages par rapport aux magasins physiques, vont-ils pouvoir nous imposer le racket de nos données, même pour un seul achat ? Nous devrions avoir le droit de dire non sans être mis au ban.
De nombreux acteurs, dont l’UFC-Que Choisir, luttent au quotidien pour protéger au mieux les données personnelles des consommateurs, des internautes, des citoyens que nous sommes tous. Et croyez-nous, le combat est rude. Le commerce en ligne apporte en effet de nombreux avantages. Mais gardons en tête que la collecte de données personnelles se joue aussi dans les magasins physiques : cartes de fidélité, code postal demandé en caisse, etc.
La loi prévoit que la durée de conservation des données ne doit pas excéder la finalité, c’est-à-dire les raisons pour lesquelles elles ont été communiquées au professionnel. Par exemple, si vous avez obtenu un prêt bancaire, la banque pourra légitimement conserver les documents transmis pour l’obtention de ce prêt pendant toute la durée du prêt et jusqu’à la date de la dernière échéance du crédit.
DONNÉES PERSONNELLES ET PÉTITIONS
Je signe de nombreuses pétitions sur Internet. Quels inconvénients peut-il y avoir pour moi ? Je constate que je reçois de plus en plus de demandes de pétitions, y compris par des particuliers.
La signature de pétitions en ligne est, soumise à votre consentement. Il n’en reste pas moins que cette signature est conditionnée à votre enregistrement préalable sur le site qui héberge cette pétition, et donc à la collecte de certaines de vos données personnelles (notamment adresse e-mail). Ces données sont utilisées par le site pour lui permettre de vous envoyer par la suite des pétitions en rapport, a priori, avec les causes que vous avez soutenues.
Comme pour tout autre site, ces opérateurs sont tenus de respecter la législation sur les données personnelles et vos droits sont les mêmes que pour une commande en ligne, par exemple : votre consentement doit être recueilli pour le partage de vos données avec les partenaires du site et vous pouvez à tout moment vous opposer à recevoir de nouvelles sollicitations et vous désinscrire de la liste. Je vous invite à consulter notre dernière enquête sur le sujet.
PAYER SUR INTERNET EN TOUTE SÉCURITÉ
Je fais des achats sur Internet. Est-ce que je dois plutôt les faire sur mon smartphone, ma tablette ou mon PC ? Existe-t-il une différence pour la sécurité ?
Non, les cybermarchands offrent un niveau de sécurité identique quel que soit l’appareil avec lequel vous réalisez vos achats.
Comment payer en toute sécurité sur Internet ?
Ne communiquez jamais vos données bancaires sur un site non sécurisé.
Avant d’acheter, renseignez-vous systématiquement sur la réputation du site et privilégiez les achats sur les sites reconnus. Vérifiez, avant de payer en ligne, que le formulaire comprend une sécurisation HTTPS (un petit cadenas est visible dans la barre d’adresse de votre navigateur).
N’acceptez pas de communiquer une copie de votre carte de paiement sur demande d’un commerçant en ligne : il n’en a pas le droit.
Ne jamais conserver/enregistrer vos données relatives à la carte de paiement sur l’application ou dans votre navigateur, dans la mesure où ces terminaux ne sont pas nécessairement conçus pour garantir une sécurité optimale des données bancaires.
Mettez en place une double sécurité de paiement proposée par votre banque.
Faites attention aux faux sites (de la banque, de l’administration, d’un service auquel vous avez souscrit), qui vous demandent par quelque moyen que ce soit (e-mail, téléphone, écrit…) de fournir vos codes personnels et/ou identifiants et/ou coordonnées bancaires.
Pensez à bien sécuriser vos outils de paiement et vos terminaux : installez un antivirus fiable et mettez régulièrement à jour système d’exploitation, logiciels et applications.
J’hésite à communiquer mon numéro de carte bancaire mais sur certains sites, de transports notamment, on ne peut pas faire autrement pour acheter des billets. Quelle sécurité ? Y a-t-il des risques de piratage ?
Les sites sérieux de commerce en ligne utilisent les protocoles de cryptage les plus évolués (SSL). Mais le risque zéro n’existe pas, malheureusement.
Que faire face aux sites de vente en ligne qui conservent les données de carte bancaire par défaut sans prévenir l’acheteur ? Est-il possible d’obliger ces sites à supprimer ces données et à prouver cette suppression ?
En principe, les données bancaires doivent être supprimées un fois la transaction effectuée. Toutefois, les sites marchands peuvent conserver ces données à condition d’avoir recueilli l’accord des personnes concernées et de les avoir informées de l’objectif poursuivi. Quant au cryptogramme visuel, ce dernier peut être demandé à l’occasion de la transaction mais ne doit en aucun cas être conservé.
Aux termes de la loi Informatique et libertés, toute personne physique justifiant de son identité a le droit d’interroger le responsable d’un traitement de données à caractère personnel, notamment en vue d’obtenir la confirmation que les données la concernant font ou ne font pas l’objet de ce traitement.
La loi Informatique et libertés garantit également à toute personne le droit de s’opposer, pour des motifs légitimes, à ce que des données à caractère personnel la concernant fasse l’objet d’un traitement.
En d’autres termes, l’accord donné pour la conservation des données bancaires peut être retiré si ce retrait est justifié par un motif légitime. La cessation de l’utilisation des services d’un site marchand ou encore l’absence de consentement au traitement des données bancaires devraient en tout état de cause constituer un motif légitime.
Dans ces conditions, vous pouvez donc exiger d’un site marchand qu’il cesse de conserver vos données bancaires et exiger la confirmation qu’il ne traite plus ces données. Vous pouvez toujours l’assortir d’une plainte si vos demandes justifiées sont restées sans réponses.
Certains sites marchands gardent les numéros de cartes bancaires en mémoire, et sans notre consentement : ces données sont-elles réellement en sécurité ?
En matière de sécurité et de confidentialité des données bancaires, la Cnil exige que les données bancaires soient cryptées par l’intermédiaire d’un algorithme de chiffrement dit « fort ». Les accès et les liaisons au site marchand doivent être également sécurisés.
La Cnil contrôle régulièrement des sites marchands en ligne pour s’assurer du respect de la loi Informatique et libertés. Elle s’assure ainsi notamment que les obligations en matière de sécurité, de droit d’accès et de suppression sont bien respectées.
Par ailleurs, le règlement européen applicable à compter du 25 mai 2018, consacre le droit à l’effacement, dit droit à l’oubli. Et renforce pour les entreprises les obligations de respect des droits des personnes avec des sanctions dissuasives.
Est-on en sécurité en réglant ses achats sur Internet par l’intermédiaire de Paypal ?
Bien que le risque zéro n’existe pas, les sites sérieux de commerce en ligne utilisent les protocoles de cryptage les plus évolués (SSL).
PAIEMENT SANS CONTACT
La carte bancaire qui permet de payer sans contact est-elle facilement piratable ? Peut-on refuser une telle carte à sa banque ?
À nouveau, le risque zéro n’existe pas. Mais pour communiquer, le terminal de paiement et la carte de paiement sans contact doivent être très proches. Pour pirater la transaction, il faudrait positionner un smartphone à quelques centimètres de la carte pour envoyer les données à un second téléphone, positionné, lui, près du terminal de paiement. Nous n’avons eu vent d’aucune attaque de ce type à ce jour. Quant à savoir si on peut la refuser, en théorie oui, mais dans la pratique, peu de banques laissent le choix. Seule La Banque postale nous a assuré qu’elle demandait le consentement exprès de son client.
BANQUES ET DONNÉES PERSONNELLES
Le plus important étant de protéger nos données lorsque nous interrogeons notre banque, comment faire pour une protection maximum ?
Les banques utilisent les protocoles de cryptages les plus sécurisés. Ils évitent aussi le piratage des comptes clients en utilisant un clavier virtuel pour les mots de passe. Cela permet de déjouer les attaques par enregistrement des données saisies sur clavier.
DÉMARCHAGE TÉLÉPHONIQUE ET BLOCTEL
Comment se défendre contre les appels téléphoniques publicitaires répétés ? Existe-t-il un service où s’adresser pour s’en plaindre et les interdire ?
La prospection téléphonique est aujourd’hui le seul système de démarchage où le consentement par défaut du consommateur (opt-out) est admis (contrairement aux e-mails et les SMS où le consommateur doit expressément accepter de recevoir des sollicitations). Et les secteurs ayant le plus recours au démarchage téléphonique sont souvent également les plus présents dans les litiges de consommation (travaux de la maison, énergie renouvelable, fournisseurs d’énergie), comme souligné dans la dernière enquête de l’UFC-Que Choisir sur le sujet. Il est donc en effet urgent de se prémunir contre ce démarchage.
Depuis le 1er juin 2016, les consommateurs peuvent s’inscrire sur une nouvelle liste d’opposition au démarchage téléphonique : le dispositif Bloctel. Il vous suffit de vous inscrire directement sur le site www.bloctel.gouv.fr.
Le service Bloctel étant, de toute évidence, un échec, que pouvons-nous faire pour stopper les appels commerciaux en tout genre ?
La mise en place du service Bloctel est récente (moins d’un an). Pour rappel, en 2011, le dispositif existant, Pacitel, était facultatif : rien n’obligeait une entreprise à adhérer au dispositif, lacune maintes fois dénoncée par l’UFC-Que Choisir. Le fait que les entreprises pratiquant le démarchage aient désormais l’obligation d’adhérer au dispositif Bloctel (loi du 17 mars 2014) devrait rendre le dispositif plus efficace que ses prédécesseurs.
Cependant, mis en place il y a moins d’un an, le bilan reste aujourd’hui mitigé du côté de l’efficacité. Notre enquête de janvier révèle ainsi que l’immense majorité des consommateurs s’y étant inscrits constatent que le nombre d’appels reçus dans le cadre d’un démarchage n’a pas ou que trop peu baissé. Sachez que si vous continuez à être démarché alors que vous êtes inscrit sur cette liste d’opposition, vous pouvez directement porter réclamation sur le service Bloctel. Je vous invite à consulter nos questions-réponses sur le sujet.
Je reçois encore des appels téléphoniques sur les économies d’énergie alors que je suis inscrit sur Bloctel, pourquoi ?
L’utilisation des coordonnées téléphoniques d’une personne inscrite sur une liste d’opposition constitue une infraction pénale. Mais pour que les entreprises soient sanctionnées, encore faut-il que l’application de la loi soit contrôlée.
Ainsi, lors de notre enquête en décembre 2016, 330 000 réclamations portées à la connaissance de Bloctel n’avaient abouti qu’à 2 sanctions administratives contre des professionnels. Cette déconnexion manifeste entre les réclamations et les sanctions souligne les efforts à conduire pour que les enquêtes menées par la DGCCRF se multiplient, et aboutissent rapidement à des sanctions.
Par ailleurs, si depuis la loi consommation de 2014, les sociétés pratiquant le démarchage téléphonique n’ont plus le droit de passer des appels en numéro masqué, certaines entreprises arrivent à contourner le dispositif illégalement et ne sont pas clairement identifiables. L’UFC-Que Choisir plaide ainsi pour la mise en place d’un système d’identification par un indicatif spécifique des appels à des fins de prospections commerciales, clairement identifiable par les consommateurs. Je vous invite à consulter notre pétition lancée sur le sujet.
LE CLOUD ET LES COFFRES-FORTS ÉLECTRONIQUES
Nos données stockées sur le cloud ou dans un coffre-fort électronique sont-elles en sécurité ?
Les services de cloud, que ce soit des services spécialisés comme Dropbox ou le cloud des opérateurs, ne sont pas à l’abri d’une attaque informatique ou d’une fuite de données. Protéger son compte avec un mot de passe fort, composé de minuscules, de majuscules, de chiffres et de caractères spéciaux, est essentiel. Des hackers auront bien plus de mal à accéder à vos données.
OBJETS CONNECTÉS, COMPTEUR LINKY ET DONNÉES PERSONNELLES
Les efforts fantastiques des fabricants pour nous faire acheter des « objets connectés » dont nous avons en fait très peu besoin vont à l’encontre de la nécessité pour la planète de stabiliser (à défaut de réduire) la consommation effrénée des ressources. De plus, ces objets ne sont-ils pas eux-mêmes appelés à collecter encore plus de ces données pour le plus grand bénéfice des fabricants ?
La mode des objets connectés part un peu dans tous les sens, c’est vrai. Ils sont bel et bien susceptibles de collecter des données. Les bracelets de bien-être, par exemple, en savent beaucoup sur votre activité quotidienne. Ces données pourraient intéresser des assureurs, par exemple. C’est inquiétant, mais l’UFC-Que Choisir veille au grain.
Que pensez-vous des données personnelles qui seront bientôt collectées par les futurs compteurs dit « intelligents », Linky, Gaspar… et de leur utilisation éventuelle à des fins commerciales ou de surveillance de notre vie privée ?
Le compteur communicant Linky ouvre à la fois des opportunités (meilleure connaissance de sa consommation d’énergie) mais génère aussi de nouveaux risques, notamment d’intrusion dans la vie privée (utilisation des données personnelles, piratage, etc.). La Cnil a largement participé au cadrage technique de la gestion des données.
Par délibération du 15 novembre 2012, la Cnil avait recommandé que la courbe de charge pour la gestion du réseau de distribution puisse être collectée sans le consentement des personnes. En revanche, les données destinées à la mise en place de tarifs adaptés à la consommation ne peuvent être collectées qu’avec le consentement exprès des personnes concernées. Elle avait par ailleurs recommandé que les abonnés puissent bénéficier d’une information spécifique lors de l’installation des compteurs communicants par la remise d’une plaquette d’information explicative.
La Cnil a par ailleurs considéré que l’enregistrement des données de consommation précises de l’abonné était légal si et seulement si cet enregistrement respectait les conditions suivantes :
- les compteurs Linky seraient paramétrés pour enregistrer en local la courbe de charge, au pas horaire, pour une durée maximale d’un an ;
- le consentement de l’abonné serait demandé pour la remontée de la courbe de charge dans le système d’information d’ERDF ainsi que pour la transmission de la courbe de charge aux tiers ;
- l’usager serait en position de s’opposer au déclenchement de ce stockage en local, par le biais d’une case à cocher, sans avoir à motiver sa décision ;
- l’usager pourrait, à tout moment, désactiver ce stockage et purger ses données (notamment en cas de déménagement).
Le compteur Linky peut mesurer trois grands types de données :
Les index de consommation : le compteur communique vers le gestionnaire de réseau les index nécessaires à la facturation sans consentement des personnes concernées.
La courbe de charge : représentation graphique de l’évolution de la consommation d’énergie pendant une durée déterminée, elle ne peut être collectée qu’avec le consentement de la personne concernée. Exceptionnellement, uniquement en cas de problème ciblé, la courbe de charge pourra être collectée sans le consentement.
Les données de qualimétrie et sur la sécurité du compteur : ces données n’ont pas un caractère personnel. Elles permettent à Enedis de vérifier les coupures de courant ou encore de vérifier les ouvertures du capot du compteur afin d’éviter les actes frauduleux.
Si vous avez un doute, vous pouvez toujours faire une demande d’accès aux données vous concernant traitées par Enedis et collectées via Linky, voire formuler une plainte auprès de la Cnil en cas de refus ou de manquement à l’obligation d’information. Mais dans tous les cas, la Cnil va être amenée à contrôler le respect de ces règles par Enedis.
En cas de non-respect, la Cnil pourra, à partir de mai 2018, infliger un simple avertissement (qui pourra être rendu public) dans les cas les moins graves, une injonction d’arrêter le traitement et, dans les cas les plus graves, une sanction pécuniaire pouvant représenter 4 % du chiffre d’affaires mondial avec un plafond à 3 millions d’euros.
Consultez notre dossier Linky
DONNÉES PERSONNELLES ET EMPLOYEUR
Quelles sont les données personnelles sur ses salariés qu’un employeur a le droit d’enregistrer dans ses bases de données ? Peut-il enregistrer les compétences de ses salariés, ou scanner et archiver des documents personnels comme le permis de conduire, par exemple ? Avec la nouvelle loi sur la dénonciation des salariés par leurs employeurs, la collecte des permis de conduire est de plus en plus répandue.
Les entreprises informatisent souvent leur processus de recrutement. Elles en ont le droit mais doivent néanmoins veiller à utiliser les informations collectées à bon escient. Les données collectées ne doivent servir qu’à évaluer la capacité du candidat à occuper l’emploi proposé.
Ainsi, l’entreprise ne peut pas demander le numéro de sécurité sociale du candidat, pas plus que ses opinions politiques ou syndicales par exemple. Lors de votre recrutement, si le travail proposé exige la conduite d’un véhicule, votre futur employeur peut vous demander si vous possédez un permis de conduire en cours de validité.
Une fois passé le stade du recrutement, l’employeur peut demander des informations complémentaires lors de l’embauche relatives à la gestion administrative du personnel (type de permis de conduire, personne à prévenir en cas d’urgence…), seules les personnes chargées de la gestion du personnel et vos supérieurs hiérarchiques, dans l’exercice de leurs fonctions, peuvent consulter les informations vous concernant.
Peut-on demander à notre ancien employeur d’effacer nos données personnelles de l’entreprise ?
Si vous ne demandez pas la destruction de votre dossier, les données sont automatiquement détruites 2 ans après votre dernier contact avec le recruteur. Une conservation d’une plus longue durée n’est possible qu’avec votre accord.
S’agissant des salariés, les données sont bien sûr conservées pendant toute la durée de la relation de travail.
Une fois que vous quittez l’entreprise, ces informations ne devront pas être conservées indéfiniment par l’employeur, la durée de conservation précise doit être déterminée en fonction de la finalité de chaque fichier (par exemple : le temps de la présence du salarié s’agissant d’une application de gestion des carrières, cinq ans pour un fichier de paie, deux ans après le dernier contact avec le candidat à un emploi pour un fichier de recrutement, un mois pour les enregistrements de vidéosurveillance…).
QUECHOISIR.ORG ET LES DONNÉES PERSONNELLES
Le site de QueChoisir.org fait appel à des fonctionnalités de GoogleTagManager. En participant à ce tchat, nous avons donc aidé Google à nous profiler, ne serait-ce qu’en lui apprenant que nous nous sentions concernés par le respect de notre vie privée. Considérez-vous qu’en tant que site de protection des consommateurs, vous devriez préserver la vie privée de vos visiteurs ? En conséquence, allez-vous retirer les fonctionnalités des GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) de votre site Internet ?
Nous ne pouvons pas retirer les outils Google de notre site car nous ne sommes pas en mesure d’assurer nous-même le service qu’ils rendent (notamment l’analyse du trafic de notre site via Google Analytics). Nos pages n’envoient aucune donnée personnelle autre que l’adresse IP, inévitable pour l’analyse du trafic.
Les outils réseaux sociaux n’envoient des données à ces plateformes sur votre activité que si vous êtes connectés sur la plateforme en question et si vous naviguez sur d’autres sites en même temps. Nous vous invitons donc à vous déconnecter de vos sessions de réseaux sociaux ou de vos comptes e-mails pendant que vous naviguez sur Internet. Une solution consiste à paramétrer son navigateur pour supprimer ses cookies à chaque fermeture.
PRIVACY SHIELD
Pour entrer aux USA, il est question d’avoir à communiquer aux autorités américaines les mots de passe des smartphones, tablettes, ordinateurs… donnant ainsi accès à toutes les données personnelles ou professionnelles que contiennent ces équipements. Comment l’Union européenne peut-elle répliquer ? Comment peut-elle protéger ses citoyens ?
Pour l’instant, ce n’est pas une obligation qui est faite aux citoyens européens mais un renseignement facultatif. Ceci dit, la préoccupation est bien présente et l’incertitude sur les futures évolutions américaines l’amplifie.
Sachez que le droit européen s’applique dès lors que le responsable de traitement ou le sous-traitant est établi sur le territoire de l’Union européenne ou que le responsable de traitement ou le sous-traitant met en œuvre des traitements visant à fournir des biens et des services aux résidents européens ou à les cibler.
Entre l’Union européenne et les États-Unis, il existe le Privacy Shield, adopté en fin d’année dernière et qui prévoit que les États-Unis assurent un niveau de protection au moins égal à celui prévu pour les ressortissants européens en cas de transfert de données. Suite aux derniers développements américains, les Cnil européennes restent vigilantes sur leur conformité.
LABEL DE BONNES PRATIQUES
Pourquoi n’existe-t-il pas une charte de déontologie avec un logo clairement identifiable pour les sites respectant les données personnelles des utilisateurs (pas d’exploitation commerciale, droit de regard simplifié et droit à l’oubli à la demande, par exemple) ?
La Cnil peut délivrer un label aux procédures utilisées par les entreprises pour vérifier que les traitements mis en œuvre sont conformes à la loi Informatique et libertés. La Cnil peut également déterminer elle-même les procédures susceptibles de bénéficier d’un label, dès lors qu’elles assurent la protection des données à caractère personnel.
Toutefois, à ce jour, les labels Cnil ne s’appliquent pas directement à des traitements mis en œuvre par les entreprises mais seulement aux procédures utilisées pour vérifier que ces traitements sont bien conformes.
Par ailleurs, afin de favoriser la transparence et le respect du règlement européen applicable à compter du 25 mai 2018, ce dernier prévoit que les États membres et la Cnil en France devront encourager la mise en place de mécanismes de certification ainsi que de labels et de marques en matière de protection des données.
Cette obligation a pour objectif de démontrer que les opérations de traitement effectuées par les responsables du traitement et les sous-traitants respectent la nouvelle réglementation.
À la différence des labels Cnil actuellement mis en place, ces mécanismes de certification ont vocation à s’appliquer non seulement aux procédures de contrôle, mais également directement aux opérations de traitement.
Camille Gruhier
Karine De Crescenzo
Justine Massera
Vie privée Demande de suppression de données personnelles
Vie privée
Demande de suppression de données personnelles
Que Choisir vous propose des dizaines de lettres types
Que Choisir vous propose des dizaines de lettres types
Que Choisir vous propose des dizaines de lettres types sur toutes les thématiques de la consommation : vente en ligne, FAI-téléphonie, banque-assurance, immobilier, tourisme…
Nos lettres types vous aideront à résilier un contrat, contester une facture, obtenir une indemnisation, réclamer un remboursement ou simplement porter plainte. Nos modèles de lettres types sont rédigés en toute indépendance par le Service d’information juridique de l’UFC-Que Choisir, composé de juristes expérimentés. Consultez nos lettres types.
Téléviseurs Bien choisir son téléviseur
Téléviseurs
Bien choisir son téléviseur
Quelques grandes marques, comme LG, Samsung ou Sony, dominent le marché des téléviseurs. D’autres, comme Panasonic ou Hisense, ont des arguments à défendre. Mais au-delà de la marque et de son prestige, le choix d’un téléviseur doit reposer sur des critères un peu plus techniques. Car des modèles à tous les prix sont disponibles. Quelles différences entre un téléviseur à 200 € et un autre à 2 800 € ? La taille de l’écran, de plus en plus grande, la résolution (UHD 4K) et la technologie d’affichage comptent pour beaucoup. Parallèlement, les fabricants font beaucoup de bruit autour de technologies loin d’être indispensables ; la Smart TV, le HDR ou l’écran incurvé en font partie. Voici les informations essentielles pour y voir plus clair.
- 1. Taille de l’écran : de 32 à plus de 60 pouces
- 2. Des téléviseurs entre 200 et 3 000 €
- 3. LCD, OLED : quelle technologie d’écran choisir ?
- 4. Full HD, UHD, 4K, 8K… quelle résolution choisir ?
- 5. HDR : une technologie au service du pixel
- 6. UHD Premium, S-UHD, Super UHD : à chaque fabricant son petit nom !
- 7. Les marques de téléviseurs à éviter
- 8. Quel est le meilleur moment pour acheter un téléviseur ?
- 9. Fonctions utiles (time shift) et faux arguments (écran incurvé, taux de contraste…)
- 10. Connectique (HDMI, USB, réseau…)
- 11. Qu’est-ce qu’une Android TV ?
- 12. Qu’est-ce qu’une Smart TV ?
- 13. Quelle est la consommation électrique d’un téléviseur ?
- 14. Comment améliorer la qualité audio d’un téléviseur ?
→ Test Que Choisir : Comparatif Téléviseurs
EN RÉSUMÉ
- Choisir une taille d’écran adaptée à la pièce qui accueillera le téléviseur est essentiel. Gardez en tête que la perception de l’espace est différente chez soi et en magasin.
- Si votre budget est serré, préférez à un grand écran d’entrée de gamme un modèle un peu plus petit de milieu de gamme.
- Les écrans LCD dominent le marché. Le rétroéclairage par LED, généralisé, est plus performant en Full LED qu’en Edge LED. Les techniques d’amélioration de l’image, comme le « local dimming » et les « quantum dot », font encore grimper le prix.
- L’OLED offre une qualité d’image remarquable, mais cette technologie d’affichage est encore réservée aux grands modèles haut de gamme (2 500 €).
- Opter pour un téléviseur UHD (4K) est aujourd’hui conseillé.
- Jetez un coup d’œil à la connectique avant de finaliser votre choix.
TAILLE DE L’ÉCRAN : DE 32 À PLUS DE 60 POUCES
La taille des téléviseurs est exprimée en pouces, bien que le centimètre soit une unité de longueur plus parlante. Le tableau ci-dessous donne les équivalences entre les deux unités. Lorsqu’on parle d’un téléviseur 32, 50 ou 65 pouces, le chiffre fait référence à la diagonale de l’écran (pas à sa hauteur, ni à sa largeur).
Correspondance des diagonales d’écran en pouces et centimètres
Pouces | Centimètres |
---|---|
24″ | 61 cm |
26″ | 66 cm |
32″ | 81 cm |
40″ | 102 cm |
42″ | 107 cm |
43″ | 109 cm |
46″ | 117 cm |
48″ | 122 cm |
50″ | 127 cm |
55″ | 140 cm |
60″ | 152 cm |
65″ | 165 cm |
75″ | 191 cm |
80″ | 203 cm |
82″ | 208 cm |
85″ | 216 cm |
Choisissez un téléviseur aux dimensions adaptées à la taille de votre salon ou de votre chambre. Attention, en magasin, la perception de l’espace est biaisée par la surface de vente et le nombre de téléviseurs présentés. Un écran paraîtra souvent plus grand chez soi qu’en boutique.
De nombreux modèles sont disponibles dans toutes les tailles d’écran : plus de 50 pouces, 55 pouces, 65 pouces, etc. Un téléviseur présentant une diagonale de 32 pouces ou moins est parfois suffisant comme écran d’appoint dans une chambre, par exemple.
Prévoyez en outre une distance suffisante pour regarder le téléviseur confortablement. Nous avons fait appel à un panel d’utilisateurs afin de déterminer la distance idéale qui doit séparer le téléspectateur de l’écran en fonction de sa taille.
Bon à savoir. Il est possible de repérer la diagonale d’écran dans la référence du téléviseur :
- LG OLED 55B7V : 55 pouces
- Samsung QE65Q7F : 65 pouces
DES TÉLÉVISEURS ENTRE 200 ET 3 000 €
Inutile de se ruiner pour acheter un bon téléviseur. Plusieurs facteurs influent sur le prix, notamment la qualité de la dalle ou la taille de l’écran. Mais pour une taille d’écran donnée, les prix varient aussi, et même beaucoup (du simple au quintuple pour un écran de 55 pouces, par exemple !). Dès lors, pas facile de choisir. Nos tests en laboratoire sont là pour vous y aider. Outre la qualité de l’image (appréciée par des mesures et un jury de vision), nous évaluons la qualité du son ou encore la facilité d’emploi.
En France, les consommateurs semblent particulièrement intéressés par les téléviseurs présentant une diagonale autour de 40 pouces, mais l’appétence pour les écrans de 55 pouces augmente. Souvent, la taille de l’écran varie aussi en fonction de la pièce à laquelle il est destiné (cuisine, séjour, chambre). D’après l’institut GfK, les Français dépensent 470 € en moyenne pour un téléviseur. Un budget qui permet justement, comme vous l’indique notre tableau d’estimations ci-dessous, de s’offrir un écran de bonne qualité.
Prix minimum pour un téléviseur de qualité selon la taille de l’écran
Pouces | Prix |
---|---|
40” | 400 € |
43” | 500 € |
49” | 800 € |
55” | 1 300 € |
65” | 1 500 € |
Un conseil : si votre budget est serré, préférez à un grand écran d’entrée de gamme un modèle un peu plus petit de milieu de gamme. Les grands téléviseurs d’entrée de gamme obtiennent rarement de bons résultats lors de nos tests, même parmi les marques les plus connues.
En outre, un petit réglage de votre téléviseur tout neuf est nécessaire pour optimiser la qualité d’affichage. Notre vidéo sur le réglage de l’image vous guidera dans cette étape simple et indispensable.
LCD, OLED : QUELLE TECHNOLOGIE D’ÉCRAN CHOISIR ?
La multitude de sigles et d’acronymes complique ce qui peut s’expliquer très simplement : il n’existe que deux technologies d’écran, le LCD et l’OLED.
Les TV LCD (Liquid Crystal Display, ou affichage à cristaux liquides)
Le LCD est la technologie la plus ancienne et la plus répandue. Elle est largement maîtrisée par les fabricants, d’où la qualité globale des téléviseurs aujourd’hui disponibles sur le marché. Il existe deux types de dalles LCD : les dalles IPS (In Plane Switching) et les dalles VA (Vertical Alignment). Sans entrer dans la technique, les dalles IPS, principalement exploitées par LG, Panasonic et Sony, sont censées réduire la directivité de l’image et offrir un bon rendu des couleurs mais souffrent d’un manque de profondeur des noirs. Les dalles VA, surtout présentes chez Samsung, offrent des noirs plus profonds au prix d’un angle de vision limité.
Principe de fonctionnement
La technologie d’affichage à cristaux liquides a permis de remplacer les tubes cathodiques par des téléviseurs plats. Les écrans LCD fonctionnent grâce au rétroéclairage de la dalle. Initialement, le système de rétroéclairage était composé de tubes fluorescents (CCFL). Ces tubes sont désormais remplacés par des diodes électroluminescentes (LED). Celles-ci permettent d’offrir des écrans plus fins, plus légers, moins énergivores. Il existe deux techniques de rétroéclairage par LED : Edge LED et Full LED. Nous vous présenterons également le « local dimming » et les LED « quantum dot », deux technologies qui permettent de corriger certains défauts du rétroéclairage LED.
Quelle est la différence entre le LCD et le LED ?
Ces deux termes désignent en fait un écran LCD. Sans plus de précision, LCD fait référence à un écran LCD rétroéclairé par des tubes. Un écran LED désigne un écran LCD rétroéclairé par des LED.
Edge LED
Les diodes sont réparties sur le pourtour de l’écran et dirigées vers son centre. C’est la solution la plus économique, c’est donc celle utilisée dans les écrans d’entrée et de milieu de gamme. Principal défaut, un éclairage qui manque parfois d’homogénéité et des noirs peu denses.
Full LED
Les diodes sont cette fois réparties sur toute la surface arrière de l’écran. Plus chère, elle offre aussi un rétroéclairage homogène. Les noirs manquent parfois de densité, et les taux de contraste sont plus faibles que sur un écran OLED.
Local dimming
Que le rétroéclairage soit assuré en Edge LED ou en Full LED, l’image souffre souvent d’un manque de profondeur des noirs et de contraste. La technique du local dimming permet d’améliorer le résultat en diminuant le rétroéclairage dans les zones sombres de l’image. Nos tests montrent que cette technique est efficace, notamment sur les écrans Full LED.
Quantum dot
Cette technologie est censée améliorer le rendu des couleurs des écrans LED. Les fabricants ont rebaptisé le quantum dot :
- Triluminos chez Sony (nous avions pris en main l’un des premiers téléviseurs de Sony intégrant cette technologie) ;
- Quantum Display chez LG ;
- Nano Cristaux chez Samsung.
Nos tests montrent que cette technologie est parfois efficace, mais ne suffit pas à garantir la qualité de la restitution des couleurs d’un écran. Certains modèles quantum dot testés ces derniers mois présentent des résultats très moyens malgré des prix supérieurs à 1 500 €.
Les TV OLED (Organic Light-Emitting Diode, ou diode électroluminescente organique)
L’OLED est une technologie réservée pour l’instant aux très grands téléviseurs haut de gamme (55 pouces de diagonale, budget de 1 500 à 2 000 €) compte tenu de ses coûts de production encore très élevés. Les premiers modèles, commercialisés en 2013, étaient déjà convaincants, comme le montrait notre vidéo de prise en main du LG 55EA920V. L’année 2018 a vu cette technologie se démocratiser grâce à une amorce de baisse des prix et une offre plus vaste. Samsung, Philips et Panasonic ont en effet rejoint le pionnier LG parmi les modèles proposés.
Principe de fonctionnement
Contrairement au LCD, l’OLED ne fonctionne pas sur le principe du rétroéclairage de la dalle. Chaque pixel génère en effet sa propre lumière lorsqu’il est traversé par un courant électrique. Ainsi, quand un pixel est éteint, il devient un vrai point noir, d’où la profondeur des noirs et les bons taux de contraste offerts par ces écrans.
Écrans OLED, les plus et les moins
Les plus | Les moins |
---|---|
|
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FULL HD, UHD, 4K, 8K… QUELLE RÉSOLUTION CHOISIR ?
Full HD, UHD
Les écrans UHD sont très largement répandus pour les téléviseurs de 40 pouces et plus. Ils sont plus fréquents que les écrans Full HD, désormais cantonnés aux modèles un peu anciens ou d’entrée de gamme. Les écrans HD Ready se limitent aujourd’hui aux téléviseurs de 32 pouces et moins.
Téléviseurs : les résolutions d’écran
HD Ready | Full HD | UHD (ou 4K) | 8K | |
---|---|---|---|---|
Résolution horizontale | 1366 | 1920 | 3840 | 7680 |
Résolution verticale | 768 | 1080 | 2160 | 4320 |
Nombre de pixels | 1 million | 2 millions | 8,3 millions | 33 millions |
4K
Concrètement, vous avez de fortes chances aujourd’hui d’acheter, de fait, un écran UHD. On désigne indifféremment les téléviseurs 4K et les téléviseurs UHD, mais il s’agit d’un abus de langage (la résolution horizontale de la « vraie » 4K atteint 4096 pixels, c’est un format réservé au cinéma).
En théorie, un écran UHD ne sert à rien si les contenus regardés n’offrent pas la même résolution. Un film ou un programme en SD (définition standard) ne peut être magnifié par un écran UHD ! Ceci dit, nos tests montrent que les modèles UHD, même avec des contenus de résolution HD (1920 × 1080), offrent désormais de meilleurs résultats qu’un téléviseur présentant une résolution Full HD. Les fabricants de téléviseurs ont en effet mis au point des technologies d’interpolation (ou « upscaling ») efficaces qui permettent d’améliorer l’image. Et les processeurs des écrans sont assez puissants pour les encaisser.
8K
Les écrans 8K commencent à arriver sur le marché, mais il s’agit encore de produits destinés à alimenter le combat de coqs que se livrent les fabricants. À ce jour, aucun programme, aucun film, aucune série n’est disponible en 8K. Aucun maillon de la chaîne de création n’est même encore prêt (une caméra 8K coûte environ 75 000 € sans batterie ni objectif et 40 minutes de film exigent la bagatelle de 4 To de stockage…).
Bon à savoir. Les contenus UHD coûtent très cher à produire et sont encore assez peu fréquents. Aujourd’hui, parmi les programmes télé, ils se limitent à peu près aux grands événements sportifs (jeux Olympiques, Coupe du monde de foot). Netflix et Amazon Prime sont de plus gros fournisseurs, puisqu’ils proposent de nombreux films et séries UHD en streaming. Mais une bonne connexion Internet est indispensable ! Les écrans 4K sont aussi appréciés des joueurs sur console (Xbox One X, PS4 Pro).
HDR : UNE TECHNOLOGIE AU SERVICE DU PIXEL
Le HDR (High Dynamic Range) est une technologie qui permet d’améliorer la qualité des pixels composant une image en accentuant leur luminosité et leurs couleurs. Techniquement, les informations de luminance et de colorimétrie sont quantifiées sur un nombre de bits plus élevé, aboutissant ainsi à une image beaucoup plus nuancée, notamment dans les zones de faible et de forte luminosité. Un téléviseur HDR seul ne sert à rien : pour profiter d’un contenu HDR, l’ensemble de la chaîne, de la captation à la production en passant par la diffusion, doit être compatible HDR. On commence à trouver des contenus HDR soit sur Blu-Ray 4K HDR, soit en streaming, par exemple via Netflix. Mais une connexion Internet par fibre optique est indispensable (notre comparateur de FAI vous permet de trouver la meilleure offre). De nombreux téléviseurs sont compatibles HDR, mais cette composante ne doit pas être un critère de choix.
UHD PREMIUM, S-UHD, SUPER UHD : À CHAQUE FABRICANT SON PETIT NOM !
Les fabricants, regroupés au sein de l’UHD Alliance (avec d’autres promoteurs influents de l’UHD, comme Netflix) ont créé une certification d’image appelée « Ultra HD Premium » (lire aussi notre décryptage). Leur objectif : distinguer leurs téléviseurs haut de gamme autrement que par la désignation UHD, désormais applicable à de nombreux modèles, y compris de moyenne gamme. Cette certification UHD Premium garantit une définition d’image minimale UHD (3840 × 2160) et un rétroéclairage quantum dot ainsi que l’intégration du HDR.
Bizarrement, le logo Ultra UHD Premium est très peu visible en boutique. Les fabricants ont préféré se distinguer les uns des autres. Ainsi l’UHD Premium est-il devenu :
- S-UHD chez Samsung ;
- Super-UHD chez LG ;
- 4K-HDR Triluminos chez Sony.
LES MARQUES DE TÉLÉVISEURS À ÉVITER
Certaines marques apparaissent clairement plus bas que d’autres dans notre classement de téléviseurs. Sans être mauvais, leurs téléviseurs sont nettement moins bons. On pense à TCL ou Hisense. C’est logique, ces fabricants chinois ont pénétré le marché français en proposant volontairement des modèles d’entrée de gamme. Notez toutefois que certains téléviseurs LG, Samsung ou Philips font encore moins bien qu’eux. Notre grande enquête sur la fiabilité des téléviseurs peut aussi vous aider à finaliser votre choix.
QUEL EST LE MEILLEUR MOMENT POUR ACHETER UN TÉLÉVISEUR ?
Printemps
Les principaux fabricants comme Samsung, LG, Sony ou encore Panasonic changent tous les ans leurs gammes de téléviseurs. Les bonnes affaires se font souvent au printemps, les prix des appareils de l’année précédente étant souvent bradés pour les écouler et faire place à la nouvelle collection.
Prix barrés
Ceci dit, pendant les périodes de promotions (soldes, Black Friday, etc.), il faut toujours se méfier des prix barrés. Dans les catalogues promotionnels comme sur les sites marchands, les promos sont souvent factices. En plus des résultats de nos tests en laboratoire, nous mettons à disposition de nos abonnés un outil de suivi des prix dans le temps, et ce pour chacun des téléviseurs testés. Cet outil est très utile pour vérifier qu’un prix est vraiment promotionnel.
Offre de remboursement
Les fabricants ont très souvent recours aux offres de remboursement (ODR) lors du lancement d’un nouveau téléviseur. Cette offre promet de vous rembourser une partie du produit après l’achat. Elle est basée sur les preuves de votre achat, qu’il faut envoyer par courrier ou sur Internet selon des modalités très précises. Veillez à remplir votre dossier très scrupuleusement, car au moindre prétexte, le remboursement sera refusé.
FONCTIONS UTILES (TIME SHIFT) ET FAUX ARGUMENTS (ÉCRAN INCURVÉ, TAUX DE CONTRASTE…)
Quelques fonctions très simples peuvent s’avérer très pratiques à l’usage. D’autres sont clairement de fausses bonnes idées.
Les fonctions utiles
PVR (Personal Video Recorder)
Cette fonction permet d’enregistrer les programmes issus des décodeurs TNT et TNT HD sur un disque dur externe connecté au téléviseur par un port USB. On s’affranchit de l’ergonomie souvent approximative des enregistreurs DVD grâce, notamment, à l’EPG (Electronic Program Guide). Celui-ci affiche les programmes de chaque chaîne de la TNT, il suffit en général de cliquer sur celui qui nous intéresse pour programmer l’enregistrement. Attention, le disque dur ne peut pas être utilisé pour autre chose, et les programmes enregistrés ne pourront être lus que sur le téléviseur.
Time shift
Cette fonction permet de mettre le programme en pause, qu’il s’agisse d’une émission, d’un film, d’un documentaire ou autre. Le programme est en fait stocké dans une mémoire tampon qui se vide une fois que vous reprenez la lecture.
Appli iOS et Android
Les fabricants proposent de plus en plus souvent une application à télécharger sur Google Play Store (smartphones Android) ou sur l’App Store d’Apple (iPhone) à utiliser avec leurs TV connectées (lire aussi paragraphe « Qu’est-ce qu’une Smart TV ? »). Ces applis offrent une interface beaucoup plus conviviale que la télécommande entre l’utilisateur et son téléviseur. Elles permettent de naviguer à travers les fichiers stockés dans le smartphone pour les lire sur le téléviseur, ou encore de saisir du texte plus facilement qu’avec la télécommande lorsqu’on navigue sur Internet depuis le téléviseur.
Faux arguments
Écran incurvé
Vous trouverez sur les sites ou dans les catalogues des fabricants de nombreux arguments en faveur de l’écran incurvé (vous serez plongé au cœur de l’action… si, si !). Mais les tests que nous réalisons depuis plusieurs années montrent que l’écran incurvé n’améliore en rien la qualité d’image, déjà excellente sur les écrans UHD qui sont arrivés sur le marché en même temps. L’écran incurvé peut même s’avérer gênant à cause des réflexions qu’il génère. À moins que vous ne soyez vraiment séduit par son esthétique, passez votre chemin.
Taux de contraste
Les vendeurs vantent souvent la qualité d’un téléviseur en évoquant son taux de contraste. Le critère n’est pas sans intérêt, mais il faut se méfier des valeurs annoncées : nos mesures en labo sont souvent très éloignées des allégations des fabricants. Et de toute façon, elles ne signifient pas grand-chose puisqu’on peut influer dessus dans les réglages. Avec une luminance de 300 cd/m2 et un niveau de noir de 0,6 cd/m2, on obtient un taux de contraste de 500. Si le niveau de noir descend à 0,3 cd/m2, le taux de contraste est multiplié par 2 et passe à 1 000. En outre, si les appareils sont capables d’offrir un niveau de noir aussi bas, c’est souvent au détriment des nuances de gris : impossible de regarder l’image dans une telle configuration.
Téléviseur 3D
Apparus en 2010, les téléviseurs 3D étaient majoritaires sur le marché en 2012-2013 et ont commencé à disparaître juste après. Face au désintérêt des consommateurs, les fabricants ont peu à peu abandonné cette option, même sur les appareils les plus chers. Pour ceux qui restent adeptes de cette technologie, toutes les marques proposent quelques modèles dans toutes les gammes de prix. Mais il faudra aussi investir dans un lecteur Blu-ray 3D et un câble de connexion HDMI. Il faudra enfin constituer une vidéothèque de films et accepter de les regarder avec des lunettes spécifiques.
Temps de réponse et rémanence
Les dalles LCD ne souffrent plus de rémanence depuis longtemps. De toute façon, les valeurs données par les fabricants ne sont pas fiables. Conclusion : le temps de réponse n’est pas un argument.
100 Hz, 200 Hz, TruMotion, Motion Flow, Motion Plus…
Ces différents termes (chaque marque a le sien !) recouvrent une technique censée fluidifier l’image. C’est souvent vrai, mais pas systématiquement : il est donc impossible de s’y fier. Et de toute façon, en contrepartie, ces technologies génèrent des artefacts qui peuvent dégrader l’image.
CONNECTIQUE (HDMI, USB, RÉSEAU…)
La vérification de la connectique disponible intervient en fin de sélection du nouveau téléviseur. Mais cette étape est importante pour vérifier que vous pourrez connecter votre casque TV ou vos autres équipements (ampli, lecteur DVD, enceintes, etc.).
Prises HDMI
Les téléviseurs en proposent généralement entre 2 et 4. Plus il y en a, mieux c’est ! Toutes les prises HDMI de votre téléviseur fonctionnent uniquement en entrée (elles ne peuvent que recevoir un signal audio ou vidéo). Seule la prise HDMI ARC peut adresser le signal audio vers l’extérieur. C’est donc elle qui servira pour utiliser une barre de son ou une enceinte. D’ailleurs, cette prise HDMI ARC est de surcroît « CEC » (Consumer Electronics Control) : ceci permet d’allumer la barre de son en même temps que le téléviseur quand on appuie sur la télécommande.
Ports USB
Ils sont utiles pour connecter un appareil photo ou un disque dur. Les téléviseurs en proposent généralement entre 1 et 3. Veillez à ce que le vôtre en intègre 2 minimum, dont un port USB 3.0 (qui permet des transferts rapides à 5 Gbit/s).
Sortie optique
Tous les téléviseurs sont équipés d’une sortie optique, qui peut être utile pour transmettre un signal audio vers un dispositif audio (amplificateur) qui ne disposerait pas d’une entrée HDMI.
Sorties analogiques
Elles se font de plus en plus rares et les téléviseurs n’offrent plus qu’une seule prise péritélévision permettant de brancher vos anciens lecteurs. Une entrée vidéo composite (cinch jaune) et composante (trois cinch rouge, vert et bleu) sont généralement encore disponibles. Elles pourront être utiles si vous possédez un appareil un peu ancien. Les sorties audio analogiques ont quasiment disparu.
Prise casque
La prise jack n’est plus systématique, surtout sur les téléviseurs qui intègrent une connexion sans fil Bluetooth. Utiliser un casque Bluetooth quand on souhaite s’isoler pour regarder la télévision n’est pourtant pas forcément la bonne solution : vous subirez probablement un décalage entre l’image et le son. Heureusement, il existe des solutions pour contourner ce problème, notamment des casques dédiés à la télévision. Si vous optez pour un téléviseur avec prise jack, vérifiez qu’il bénéficie bien d’un réglage indépendant de celui des haut-parleurs du téléviseur (sinon vous ne pourrez ni vous isoler, ni choisir un volume différent de votre voisin, ce qui est pratique lorsque l’on souffre de problèmes d’audition).
De nombreux fabricants proposent d’utiliser la sortie casque comme sortie analogique pour, par exemple, relier le téléviseur à un amplificateur. Il suffit en général d’aller dans les réglages et d’adapter l’impédance au type d’utilisation. Inconvénient du système : afin d’utiliser un casque, il faudra débrancher le câble de liaison vers l’amplificateur pour le rebrancher ensuite.
Wi-Fi
À quoi sert le Wi-Fi sur un téléviseur, qui est le plus souvent connecté à Internet par la box de votre FAI ? Tout simplement à se passer de fil, justement, entre les deux. C’est un câble de moins derrière l’écran. En fonction des protocoles Wi-Fi disponibles sur le téléviseur, d’autres fonctionnalités sont accessibles. Ainsi, avec le Wi-Fi Direct, l’écran peut se connecter directement à un autre appareil (votre PC, votre smartphone, etc.) pour afficher des photos ou regarder des vidéos qui y sont stockées. Et avec le « WiDi » (pour Wireless Display), vous pourrez dupliquer l’écran d’un autre appareil sur votre téléviseur. Cette fonction porte différents noms selon les fabricants ou les systèmes d’exploitation des téléviseurs. Il s’agit par exemple de la fonction Google Cast intégrée aux téléviseurs Android TV (lire aussi ci-dessous) ; elle s’appelle encore parfois Miracast (appellation de la Wi-Fi Alliance), Smart Share chez LG ou bien AllShare chez Samsung.
DLNA (Digital Living Network Alliance)
Ce standard largement adopté dans l’industrie permet la lecture, le partage et le contrôle d’appareils multimédias quelle que soit leur marque. En clair, un téléviseur certifié DLNA permet de lire des contenus multimédias localisés sur un ordinateur, par exemple, à condition que celui-ci soit également certifié DLNA (c’est souvent le cas). Sur votre téléviseur, vous aurez accès à un espace partagé de votre ordinateur sur lequel vous pourrez stocker tous vos fichiers multimédias. Cette fonctionnalité, ouverte aux appareils connectés avec ou sans fil, est particulièrement intéressante en Wi-Fi.
QU’EST-CE QU’UNE ANDROID TV ?
Google a développé des systèmes d’exploitation pour smartphones (Android), pour montres connectées et autres objets connectés (Android Wear), pour voitures (Android Car), et pour… téléviseurs (Android TV). De nombreux constructeurs, comme Sony, Philips ou TCL, ont adopté le système Android TV, qui reprend le contenu de Google Play (des applications, des films, des jeux). Le système intègre également la fonction Google Cast, qui permet d’adresser des contenus vidéo depuis des applications compatibles (YouTube, Netflix) sur votre téléviseur. Il suffit de sélectionner la petite icône sur votre smartphone pour adresser l’image ou la vidéo qui s’affiche sur votre smartphone vers le téléviseur. L’avantage provient de l’ergonomie du smartphone, bien meilleure que celle d’un téléviseur (naviguer dans des menus avec une télécommande est souvent fastidieux !). Notez que Google vend des clés Google Chromecast (40 € environ) à connecter à l’un des ports HDMI de votre TV, si cette option n’est pas intégrée.
QU’EST-CE QU’UNE SMART TV ?
Une Smart TV est un téléviseur connecté à Internet, soit via le traditionnel câble Ethernet, soit via une connexion Wi-Fi. Ces Smart TV sont désormais courantes, libre à chacun d’utiliser cette dimension connectée en reliant directement le téléviseur à Internet. Les fabricants ont développé un portail de services qui donne accès à divers contenus.
Du streaming vidéo
Vous accéderez directement à Netflix, Amazon Prime Video, myCanal et autres sites de streaming vidéo. Il faut être abonné à ces divers services pour profiter des films et séries.
Des applications
Sur le même modèle que l’App Store d’Apple ou le Google Play Store, les fabricants proposent des applications à télécharger sur le téléviseur : jeux, activités sportives, apprentissage du yoga, recettes de cuisine… les styles sont variés !
Reconnaissance vocale
Disponible sur un nombre croissant de modèles à partir du micro situé dans la télécommande, ce dispositif facilite les requêtes sur Internet. Vous recherchez un film, une information, un bulletin météo… Plus besoin de saisir du texte depuis la télécommande, il suffit de parler au téléviseur pour que le résultat s’affiche.
QUELLE EST LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE D’UN TÉLÉVISEUR ?
Les tailles d’écran de plus en plus grandes et le temps moyen passé devant le téléviseur (3 h 42 par jour en moyenne ! Source : Médiamétrie, 2018) invitent légitimement à tenir compte de la consommation électrique lors de l’achat d’un téléviseur. Malheureusement, les informations fournies par les fabricants ne sont pas fiables. Notre tableau ci-dessous, reprenant nos mesures réalisées en laboratoire, montre toutefois que la consommation électrique des téléviseurs a beaucoup baissé au cours des dernières années. À diagonale d’écran équivalente, un téléviseur UHD consomme en moyenne deux fois plus qu’un écran Full HD.
Consommation annuelle moyenne des téléviseurs 32″ et 42″
2011 | 2013 | 2015 | 2016 | 2018 | |
---|---|---|---|---|---|
32″ (81 cm) | 94 kWh | 66 kWh | 61 kWh | 53 kWh | 52 kWh |
40″ à 42″ (102 à 207 cm) | 162 kWh | 109 kWh | 92 kWh | 85 kWh | 82 kWh |
COMMENT AMÉLIORER LA QUALITÉ AUDIO D’UN TÉLÉVISEUR ?
Au cours des 10 dernières années, l’image des téléviseurs s’est nettement améliorée. Mais on ne peut pas en dire autant de la qualité sonore. Il faut dire que les écrans, de plus en plus fins, laissent peu de place à de bons haut-parleurs. Certains fabricants parviennent à des résultats corrects sur certains modèles (le plus souvent très haut de gamme), mais le rendu sonore est le plus souvent médiocre.
Barre de son
C’est une solution assez convaincante. Nous testons régulièrement les barres de son disponibles sur le marché et notre verdict est sans appel : même un modèle d’entrée de gamme améliorera le son de votre télé, en particulier pour la restitution des voix qui se situent dans le médium. Les barres de son sont maintenant assez discrètes et le plus souvent équipées du Wi-Fi et du Bluetooth. Elles séduisent de plus en plus d’utilisateurs car elles peuvent être utilisées comme enceintes sans fil pour écouter de la musique en streaming via votre smartphone.
Casque audio
Si vous souhaitez utiliser un casque audio pour regarder la télévision en même temps que d’autres membres de votre famille, veillez à ce que le téléviseur permette d’écouter au casque tout en disposant d’un réglage du volume indépendant de celui des haut-parleurs. Cette information est parfois difficile à trouver, nous la mentionnons systématiquement dans les caractéristiques des téléviseurs que nous testons. Il est aussi possible d’opter pour un casque TV sans fil, ils sont spécialement étudiés pour cet usage.
Camille Gruhier
François Palemon
Rédacteur technique
Télévision Cette télécommande préfigure l’avenir
Télévision
Cette télécommande préfigure l’avenir
La télécommande désormais livrée avec les téléviseurs Samsung (1) est le parfait témoin d’une mutation profonde dans l’univers de la télévision. Les touches d’accès direct aux chaînes de la TNT ont disparu, signe que la télévision « linéaire » prend l’eau face aux services de VOD (vidéo à la demande). Netflix, Prime Video et Rakuten TV gagnent, eux, une touche d’accès direct. Décryptage.
On peut lire dans cette télécommande comme dans le marc de café. Et c’est l’avenir de la télévision qui s’y dessine. Sur le modèle présenté ici en photo, livré par Samsung sur la plupart de ses téléviseurs, exit les touches du pavé alphanumérique qui permettaient d’accéder aux chaînes de la TNT. Une courroie directionnelle occupe le centre de la télécommande, cerclée de touches qui tantôt activent un assistant vocal, tantôt donnent accès à des services de SVOD (vidéo à la demande par abonnement). Faut-il y voir une extinction programmée des traditionnelles chaînes de télévision au profit de services comme Netflix, Apple TV+, Amazon Prime Video, Rakuten TV et les autres ?
1. Une seule touche pour toute la TNT
TF1, France 2, M6, Arte, Direct8 et les 22 autres chaînes de la TNT gratuite sont cachées derrière cette seule touche. La télévision linéaire n’est bien sûr pas menacée à court terme, mais l’arrivée de nouveaux acteurs et l’appétence des consommateurs pour la vidéo à la demande les invite à s’interroger sur l’avenir. Elles ont d’ailleurs déjà élargi leur offre au-delà des contours du petit écran. Toutes proposent leurs programmes en replay via les box des FAI ou sur leurs portails de contenus (6Play, myTF1, Arte.tv, etc.). Toutes ont aussi lancé une application mobile pour accéder à ces contenus depuis un smartphone ou une tablette tactile. Et TF1, France Télévisions et M6 prévoient de lancer en 2020 un service commun, Salto, qui devrait proposer du replay et de la VOD par abonnement. Bref, les chaînes classiques savent que la diffusion linéaire de programmes n’est plus la voie d’avenir. Les jeunes s’intéressent davantage aux séries accessibles à la demande sur leur smartphone qu’aux jeux télévisés diffusés à heure fixe sur le poste du salon !
2. Un assistant vocal dans la télécommande
Autre grande tendance, l’intégration de la reconnaissance vocale. Chez Samsung, l’assistant s’appelle Bixby, mais il en existe chez d’autres fabricants de téléviseurs (ThinQ chez LG, par exemple). La télécommande intègre un micro qui permet de piloter le téléviseur par la voix pour changer de chaîne, lancer un service de SVOD, monter le volume ou encore lancer un enregistrement. Cette fonction est aussi très en vogue au sein des box de FAI : Free a inauguré son assistant vocal sur sa Freebox Delta en décembre 2018, SFR l’a suivi sur sa SFR Box 8, Orange a activé le sien en novembre 2019 sur la télécommande vocale qui accompagne le décodeur TV UHD de sa Livebox. Notez que ces box, comme la plupart des téléviseurs, sont aussi désormais compatibles avec un assistant vocal, qu’il s’agisse de Google Assistant ou d’Alexa. L’utilisateur peut alors piloter son téléviseur en passant, cette fois, par son enceinte connectée (Amazon Echo, Google Home ou autre).
3. La SVOD en première ligne
Depuis l’arrivée en France de Netflix fin 2014, la SVOD a pris une nouvelle dimension. Plus de 17 millions de Français ont regardé au moins un contenu sur une plateforme de SVOD au cours des 12 derniers mois (2). Et s’ils sont plutôt jeunes (48 % de 15-34 ans et 25 % de 35-49 ans), un cinquième d’entre eux a plus de 50 ans.
Aujourd’hui, plusieurs services se livrent une concurrence féroce. Avec 6 millions d’abonnés en France, Netflix reste le plus populaire devant Amazon Prime Video, OCS ou encore Canal+ Séries. Apple a lancé son service début novembre et d’autres, comme Disney+ ou HBO Max, sont attendus en 2020. Ceci dit, les utilisateurs sont souvent abonnés à plusieurs d’entre eux. Un abonné à Canal+ (19,99 €/mois) avec le pack Ciné Séries (15 €/mois) a, par exemple, accès à Netflix et à OCS en plus de Canal+ Cinéma.
De nombreux fabricants intègrent une touche d’accès direct à Netflix, voire à d’autres services (Google Play chez Sony, par exemple) sur leurs télécommandes (sans toutefois sacrifier les touches alphanumériques). Sur la sienne, Samsung a choisi de dédier une touche à Netflix, une touche à Prime Video et une autre à Rakuten TV. « Rien n’est figé, si les services les plus populaires changent, nous changerons aussi », explique Alexis Rolin, responsable du marketing pour les TV.
Réforme de l’audiovisuel : les géants prêts à financer la création
L’irruption dans le paysage audiovisuel de géants du numérique comme Netflix, Amazon Prime, Apple TV+ et bientôt Disney+ accélère la réforme du secteur. Engagé il y a plusieurs mois, le projet de loi qui doit moderniser sa réglementation (régie par la loi relative à la liberté de communication de 1986) sera discuté au Parlement début 2020. Il intègrera en outre la transposition en droit français de la nouvelle directive SMA (services de médias audiovisuels), adoptée par l’Union européenne début 2019. Le texte prévoit de contraindre les plateformes numériques à consacrer 30 % de leur catalogue à des contenus européens et 16 % de leur chiffre d’affaires au financement d’œuvres françaises. « Nous sommes parfaitement en phase avec ces intentions, explique Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, directrice de la communication de Netflix France. Nous n’avons pas vocation à débiter des contenus en masse, mais bien à proposer aux publics français et européen des séries, des documentaires, des émissions qui les intéressent. »
(1) Samsung livre avec une télécommande sans pavé alphanumérique et avec un accès direct aux services de SVOD ses téléviseurs Q950R, Q90R, Q85R, Q6xR (télécommande TM1990C), Q60R, Q70R, Q80R (TM1950C), RU7475 (TM1990A), RU8000, RU7410, RU7400 (TM1950A). Seules les gammes RU7100 et RU7300 conservent une télécommande plus classique (TM1240A), avec néanmoins un accès direct à Netflix et Prime Video notamment.
(2) Source : Médiamétrie, Global SVOD, octobre 2019.
Camille Gruhier
Jouets lumineux à LED Un risque pour la vue des enfants ?
Jouets lumineux à LED
Un risque pour la vue des enfants ?
Les jouets lumineux présentent-ils un risque pour les yeux des enfants ? Après l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur la toxicité de la lumière bleue des LED qui a semé le doute en mai dernier, Que Choisir a envoyé des jouets en laboratoire.
En mai dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) confirmait la toxicité de la lumière bleue des LED sur la rétine, soulignant que les enfants et les adolescents constituent une population particulièrement sensible, leurs yeux ne la filtrant pas suffisamment. Leur cristallin, qui protège la rétine, se développe en effet jusqu’à l’âge de 20 ans.
Pour ce nouvel avis qui complétait celui de 2010, les experts ont balayé tous les usages des LED, et pas seulement l’éclairage. On en trouve en effet désormais un peu partout, et notamment dans les jouets à effets lumineux.
Or la réglementation européenne sur les jouets ne prend pas correctement ce risque de la lumière bleue en compte, souligne l’Agence. Elle se base sur la norme de sécurité laser, inadaptée aux LED.
Face à ce risque potentiel, Que Choisir a aussitôt décidé d’en tester. Nous avons acheté 9 jouets à LED et, soulagement, nos résultats sont plutôt rassurants. Sept jouets ne présentent aucun risque, même s’ils sont détériorés. Les deux autres exposent à un risque faible, nous recommandons de les utiliser avec modération.
Élisabeth Chesnais
Mélanie Marchais
Rédactrice technique
Marché des pièces de carrosserie La fin d’un monopole
Marché des pièces de carrosserie
La fin d’un monopole
La libération du marché des pièces de carrosserie automobile, souhaitée depuis presque 10 ans par l’UFC-Que Choisir et ses partenaires (1), deviendra, en partie, une réalité à partir de 2020 après le vote de l’Assemblée nationale. Ce qui devrait redonner quelque 415 millions d’euros de pouvoir d’achat aux conducteurs.
Définitivement adoptée le 20 novembre par l’Assemblée nationale, la loi d’orientation des mobilités (Lom) intègre l’ouverture à la concurrence des pièces détachées de carrosserie. C’est l’apogée d’un long parcours parlementaire qui met fin au monopole des constructeurs automobiles sur les pièces détachées dites « visibles » (pièces de carrosserie, rétroviseurs, pièces de vitrage et d’optique).
Dans un premier temps, dès le 1er janvier 2020, la libéralisation des pièces de vitrage, d’optique et des rétroviseurs concernera l’ensemble des équipementiers. La libéralisation des autres pièces, celles de carrosserie, concernera seulement les équipementiers de 1re monte, qui fabriquent la pièce d’origine, et entrera en vigueur le 1er janvier 2021.
Pour les équipementiers autres, la protection au titre des dessins et modèles restera opposable, mais pendant une durée qui sera écourtée de 25 à 10 ans. Passé ce délai, les dessins et modèles des pièces de carrosserie ne seront donc plus la propriété des constructeurs et tomberont dans le domaine public, permettant ainsi à tous les fabricants de proposer ces pièces à la vente.
DIX ANS DE COMBAT
Même si cette libération du marché des pièces de carrosserie arrive en deux temps, c’est l’aboutissement d’un long combat de l’UFC-Que Choisir. « Libère mon auto », c’est en ces termes qu’en 2011 l’association et ses partenaires décident d’interpeller les pouvoirs publics sur le monopole des constructeurs automobiles sur la vente et la production de pièces de carrosserie. Car l’enjeu est essentiel pour le pouvoir d’achat des automobilistes qui peuvent escompter une économie importante sur les frais de réparation. En effet, selon notre étude de l’époque, l’automobiliste pourrait économiser jusqu’à 34 % sur le prix des pièces de carrosserie. Et il pourrait même espérer une baisse de sa prime d’assurance. Dommage que cette ouverture à la concurrence reste partielle, d’autant que la France est le seul grand État européen à ne pas libéraliser entièrement le marché des pièces de carrosserie.
(1) 40 millions d’automobilistes, l’Anea (Alliance nationale des experts en automobile), la Feda (Fédération des syndicats de la distribution automobile), la FNAA (Fédération nationale de l’artisanat automobile) et la FFC (Fédération française de carrosserie industries et services).
Yves Martin
Crédits, livrets, paiements, assurances : liste noire des sites ou entités douteux
Crédits, livrets, paiements, assurances : liste noire des sites ou entités douteux
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Enquête auprès des médecins généralistes Près d’un médecin traitant sur deux refuse de nouveaux patients
Enquête auprès des médecins généralistes
Près d’un médecin traitant sur deux refuse de nouveaux patients
Alors que les députés s’apprêtent à examiner une nouvelle proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux, l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui les résultats alarmants d’une enquête menée auprès de 2770 médecins généralistes. Ce travail inédit jette un nouvel éclairage sur la problématique de la fracture sanitaire : il montre la grande difficulté pour de nombreux Français à trouver un médecin traitant, qui témoigne, si besoin était, de l’urgence d’une réforme de la répartition des praticiens sur le territoire. C’est pourquoi l’association appelle les parlementaires à instaurer un conventionnement territorial des médecins, et demande à la Ministre de la Santé des mesures d’urgence pour garantir à chaque Français l’accès à un médecin traitant.
44 % des médecins généralistes enquêtés refusent les nouveaux patients
L’enquête inédite menée par les bénévoles de l’UFC-Que Choisir en juin dernier a permis de contacter anonymement 2770 médecins généralistes, répartis sur tout le territoire, pour savoir s’ils acceptaient de nouveaux patients en tant que médecin traitant1. 44 % des médecins interrogés ont refusé notre demande, et 9 % supplémentaires ont déclaré qu’ils souhaitaient d’abord voir le patient avant de se décider. Nos enquêteurs ont constaté de grands écarts entre départements : si moins de 20 % des généralistes refusaient de nouveaux patients dans le Bas-Rhin, la Meurthe-et-Moselle et les Pyrénées-Atlantiques, le taux de refus grimpe à 70 % dans l’Allier, 78 % en Charente et même 86 % en Seine-et-Marne ! Quant aux motifs évoqués par les professionnels de santé enquêtés, 71 % déclarent avoir déjà trop de patients, quand 14 % arguent de leur départ prochain à la retraite. Comment s’étonner dès lors que près d’un Français sur dix n’ait pas de médecin traitant déclaré ?2
La France périphérique, nouveau visage des inégalités d’accès aux soins
Etonnamment, notre enquête montre que les difficultés les plus grandes ne se rencontrent pas dans les déserts médicaux les plus importants, mais davantage dans la France périphérique des communes moyennes. Ainsi, si le taux de refus est de 33 % dans les communes de moins de 3000 habitants, et de 34 % dans les communes de plus de 100 000 personnes, il grimpe à 52 % dans les villes de 10 000 à 100 000 habitants ! Un constat qui se confirme si l’on analyse les résultats en fonction de la densité locale de médecins : les refus sont moins nombreux quand l’offre de généralistes est nettement insuffisante (39 % de refus en moyenne) que dans les territoires où la densité est dans la moyenne (46 %)3. Ainsi, tout se passe comme si les médecins présents dans les zones rurales, sachant que les usagers sont privés d’alternative, avaient davantage de réticence à refuser des patients, pour ne pas les laisser démunis. A l’inverse, dans les déserts médicaux des villes moyennes, la présence de confrères, bien qu’en nombre insuffisant pour répondre aux besoins de la population, semble déculpabiliser les praticiens, qui refusent plus largement de nouveaux patients.
La pénurie de médecins traitants menace l’accès de tous aux soins de qualité
Cette situation est d’autant plus préoccupante que notre système de santé est organisé depuis quinze ans autour de la figure du médecin traitant, appelé à gérer l’orientation des usagers dans le parcours de soin. En conséquence, ne pas avoir de médecin traitant expose les usagers à une forte pénalisation de leurs remboursements de soins ; encore faudrait-il qu’ils soient en mesure d’en choisir un ! Cette carence est en outre le symptôme d’un problème plus large de mauvaise répartition des médecins sur le territoire du fait d’une liberté totale d’installation, dénoncée de longue date par l’UFC-Que Choisir, et par un nombre croissant d’acteurs (Cour des Comptes, Direction du Trésor, etc.).
Décidée à garantir un égal accès aux soins sur tout le territoire, l’UFC-Que Choisir presse les pouvoirs publics à agir enfin pour résorber les déserts médicaux qui s’étendent maintenant aux villes moyennes. L’association appelle ainsi les députés à adopter, la semaine prochaine, la proposition de loi contre la désertification médicale et pour la prévention, qui, par l’instauration d’un conventionnement territorial des médecins, amènerait les professionnels de santé à exercer là où sont les besoins de la population. Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir demande à la Ministre de la Santé de mettre fin à la pénalisation financière des usagers sans médecin traitant, devenue inique dans les nombreux territoires en pénurie de médecins, et à organiser d’urgence un système de désignation d’un médecin traitant à chaque usager qui en fera la demande.
NOTES
Tesla Model 3 Premières impressions
Tesla Model 3
Premières impressions
La Tesla Model 3 est presque compétitive en termes de tarifs et affiche un très bon niveau de performance. Dommage que la routière électrique de Tesla pèche par quelques détails de finition.
Avec sa Model 3, Tesla propose une routière performante et, surtout, d’un niveau technologique, notamment en matière de connectivité, inégalé. À tel point que le premier contact peut dérouter. Mais ceux qui prendront le temps de se l’approprier ne devraient pas être déçus.
QUALITÉ DE VIE À BORD
À l’intérieur de la Tesla Model 3, on est immédiatement surpris par l’absence totale de boutons et de cadrans et par la présence d’un immense écran central : une vraie tablette placée en position horizontale. On aurait presque envie de la décrocher pour la prendre dans les mains ! Exit donc le combiné d’instruments placé devant le conducteur. Tout se passe via ce gigantesque écran central : affichage de la vitesse, modification des réglages, allumage des feux, des essuie-glaces, etc. Un moyen, peut-être, pour le constructeur de limiter les sources de consommation de courant (éclairage, compteurs digitaux, etc.) afin d’augmenter l’autonomie de la voiture. Une approche malgré tout un peu déroutante lorsqu’on s’installe à bord pour la première fois. Même si les informations sont simples et claires, les habitudes ont la vie dure et nous avons été gênés au moment de vouloir mettre les essuie-glaces en route en doublant un camion qui nous envoyait d’inquiétantes gerbes d’eau. En fait, nous aurions pu, si nous l’avions su, utiliser le bouton placé sur l’extrémité de la manette de gauche qui permet d’actionner les balais à la demande. Il est vrai qu’une journée de conduite n’est pas suffisante pour intégrer toutes les subtilités et que celui qui utilise sa voiture tous les jours aura vite fait de s’approprier toutes les commandes.
L’autre caractéristique de la « petite » Tesla est sa connectivité. Comme sur les autres modèles de la marque (le SUV Tesla X et la sportive Tesla S), le véhicule est amené à évoluer au fil des ans grâce aux mises à jour régulières qui seront diligentées par le constructeur. Par exemple, elle devrait prochainement recevoir la reconnaissance des feux de signalisation et des panneaux stop (avec arrêt automatique en mode Autopilot) ou la conduite automatisée en ville. De même, le smartphone est devenu l’outil indispensable aux propriétaires de Tesla et il permet non seulement d’ouvrir et fermer la voiture mais aussi de programmer la mise en température de l’habitacle, d’ouvrir et de fermer les coffres… Allergiques aux nouvelles technologies s’abstenir.
La simplification à l’extrême et la concentration des fonctions sur un seul support permet également d’obtenir un intérieur très épuré et donne une belle impression d’espace. La qualité de fabrication est au rendez-vous et les matériaux utilisés sont de bonne qualité. L’habitacle affiche également une excellente habitabilité et 5 passagers pourront voyager dans d’excellentes conditions. La place aux jambes à l’arrière est même certainement la meilleure des routières du marché. Les espaces de rangement sont un peu justes mais s’avèrent pratiques. À noter que la voiture possède deux coffres, dont un gigantesque à l’arrière. On regrette que leur ouverture et fermeture ne soit pas aussi agréable que sur d’autres modèles. Il suffit de fermer le coffre arrière un peu trop fort pour qu’un bruit de ferraille désagréable agresse les oreilles.
AU VOLANT
La conduite de la Model 3, comme pour tous les véhicules électriques, est assez agréable. Le silence de fonctionnement et l’absence de vibrations procurent en effet une conduite apaisée et tranquille et l’américaine ne déroge pas à la règle. En ville, nous avons apprécié la très bonne visibilité apportée par la grande surface vitrée, ce qui facilite grandement les manœuvres. Sur route, la Model 3 s’est également avérée agréable à l’usage. Seul grief à son encontre, des suspensions rigides et inconfortables lorsque le revêtement est dégradé. Tous les défauts sont alors intégralement subis par les occupants. Sur les petites routes de campagne, souvent bosselées, on est même ballottés de part et d’autre ce qui n’est pas franchement agréable. Le conducteur devra alors faire preuve d’une grande maîtrise pour éviter de malmener les passagers. Heureusement, dès que les conditions de roulage s’améliorent, le confort est au rendez-vous. Ainsi sur autoroute, les occupants voyageront dans de très bonnes conditions.
En ce qui concerne l’autonomie, la Model 3 Grande Autonomie (le milieu de gamme) affiche une distance de 560 km selon le nouveau protocole WLTP. Mais ça, c’est sur le papier. Dans la réalité, nous avons parcouru 160 km avec 60 % de la capacité. Ce qui amène à une distance totale de 267 km. Cela peut sembler faible, mais notre parcours a été effectué sous la pluie, avec les feux allumés, sans se soucier de préserver l’autonomie et en effectuant plusieurs accélérations franches. L’autre parcours de 160 km, sur des routes urbaines et nationales en adoptant une conduite plus écolo, n’aura demandé que 42 % de la capacité des batteries. Soit une autonomie totale de 380 km. Là encore, en faisant un peu plus attention, nous aurions facilement pu gagner quelques dizaines de kilomètres. Il est donc judicieux de tabler sur une autonomie de 400 km si on roule sur nationale et de 300 à 350 km sur autoroute selon les conditions de circulation. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas d’inquiétude à avoir car le système de navigation optimise le trajet en fonction des éventuels besoins de charge. Il calcule alors l’itinéraire en tenant compte de la disposition géographique, de la disponibilité des superchargeurs du constructeur et du temps d’arrêt nécessaire pour retrouver une certaine autonomie. Soulignons que le système ne conseille pas toujours de longs arrêts et peut préconiser une charge d’une quinzaine de minutes seulement qui permet alors de retrouver l’autonomie suffisante pour arriver à bon port.
SÉCURITÉ
La Model 3 équipée du système Autopilot est l’une des plus performantes en termes d’aides à la conduite. Si certains dispositifs d’aide à la conduite restent encore mal maîtrisés par les conducteurs aujourd’hui, ceux de la Tesla sont très intuitifs et faciles à mettre en œuvre. Côté sécurité passive, le constructeur précise que la structure de la voiture, alliant acier et aluminium, offre une résistance maximale dans toutes les zones. Son toit, entièrement en verre, a même été soumis à rude épreuve et a été capable de supporter quatre fois le propre poids de la voiture.
Résultats crash test EuroNCAP
- Protection des occupants adultes : 96 %
- Protection des enfants : 86 %
- Protection des usagers vulnérables de la route : 74 %
- Aide à la sécurité : 94 %
LA TESLA MODEL 3 EN RÉSUMÉ
Avec Tesla, pas de mauvaise surprise en termes de tarif car les options sont quasiment inexistantes et la Model 3 n’est disponible qu’en trois versions :
- Autonomie Standard Plus (43 600 €) ;
- Grande Autonomie (53 000 €, la version prise en main) ;
- Performance (58 890 €).
Seuls le crochet d’attelage (1 070 €) et le système de conduite Autopilot (6 300 €) peuvent être ajoutés. Bonus écologique de 6 000 € déduit, la facture finale de notre Model 3 s’élève donc à 53 300 €. Mais, malin, le constructeur avance un pion non négligeable pour comparer ses tarifs à ceux de la concurrence : les économies de carburant réalisées. À ce jeu très relatif, notre routière ne coûterait plus que 48 800 €. Ce qui reste toutefois un peu plus élevé qu’une Peugeot 508 2.0 BlueHDi 160 ch EAT8 GT Line (41 600 €) ou qu’une Renault Talisman 1.6 dCi 160 ch EDC6 Initiale Paris (42 800 €). Une Mercedes Classe C 300e Avantgarde Line coûte, elle, plus cher et se positionne à 55 099 €.
Les +
- Ligne
- Habitabilité
- Performances
- Agrément de conduite
- Luminosité
Les –
- Finition inférieure à la concurrence
- Suspensions fermes sur mauvais revêtement
Yves Martin
Test du Google Pixel 4 Un smartphone trop fragile
Test du Google Pixel 4
Un smartphone trop fragile
Le Google Pixel 4 sort de notre laboratoire avec des résultats en demi-teinte. D’un côté, le nouveau smartphone de Google, vendu 769 €, affiche de bonnes performances et des photos d’excellente qualité. Mais de l’autre, il s’avère trop fragile : l’appareil est sorti brisé de notre test de résistance aux chutes, alors que la grande majorité des smartphones s’en sort avec quelques égratignures.
Depuis son premier Pixel, lancé en 2016, Google a su montrer qu’il sait proposer des smartphones aux performances intéressantes. Mais le géant du Web n’est décidément pas le champion de la solidité. Les Google Pixel 3 et Pixel 3 XL, sortis l’an dernier, n’avaient déjà pas bien supporté notre test de résistance aux chutes. Le premier avait vu sa face arrière cassée, comme le second, dont l’écran n’avait pas résisté non plus. La face arrière de ces deux smartphones était par ailleurs sensible aux rayures. Problème réglé sur les nouveaux smartphones Google Pixel 4 et Pixel 4 XL : ni leur écran, ni leur face arrière ne sont sensibles aux rayures. En revanche, si le Pixel 4 XL est sorti de notre test de chutes avec des égratignures sur les bords, sans conséquence sur son fonctionnement, le Pixel 4 a davantage souffert.
Pour évaluer la solidité d’un smartphone, notre laboratoire simule, grâce à un tambour rotatif, 50 chutes de 80 cm de haut. Il examine l’appareil après ce premier cycle et, s’il est en bon état, le replace dans le tambour pour 50 nouvelles chutes. S’il est déjà trop endommagé, le laboratoire renouvelle le test avec un nouvel exemplaire du téléphone. Dans tous les cas, nous renouvelons l’opération avec deux exemplaires minimum, afin d’éliminer toute fragilité « exceptionnelle ».
Nous avons procédé au test sur trois exemplaires du Google Pixel 4. Le premier cycle de 50 chutes n’a fait qu’égratigner les appareils. Mais après 100 chutes, le constat est sévère : l’un des appareils, très abîmé sur les bords, fonctionne ; le deuxième voit son écran brisé ; le troisième ne fonctionne plus du tout.
La majorité des smartphones testés (377 au total !) passe sans problème les 100 chutes. Mais nous relevons régulièrement des défauts de solidité, notamment sur des smartphones haut de gamme. Ainsi, ni les Samsung Galaxy S8 et S8+, ni les Apple iPhone XS et XS Max (pour ne citer que ceux-là de notre flop 10 des smartphones les plus fragiles) n’avaient résisté.
Lire aussi
- Notre prise en main des Google Pixel 4 et Pixel 4 XL
- Guide d’achat – Comment choisir un smartphone
Camille Gruhier
Vincent Erpelding
Rédacteur technique
Aliments transformés Un peu moins d’additifs dans nos plats
Aliments transformés
Un peu moins d’additifs dans nos plats
Bonne nouvelle pour notre santé : les aliments transformés contiennent moins d’additifs, constate l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Ceux qui en sont dépourvus pèsent désormais 22 % du total. Mais il reste encore des marges de progrès conséquentes : près de la moitié des produits contient au moins trois substances différentes. Parmi les plus mauvais élèves figurent les viennoiseries et desserts surgelés, les produits traiteurs frais, et les glaces et sorbets, qui sont trop souvent saupoudrés de plus de 10 additifs.
Les industriels de l’agroalimentaire ont entendu le souhait des consommateurs : manger des produits moins truffés de molécules aux noms abscons. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié le 19 novembre un état des lieux de l’utilisation des additifs dans les aliments transformés (1). Les pratiques des fabricants semblent plutôt aller dans le bon sens, avec « une baisse de l’emploi des additifs les plus utilisés » entre 2008 et 2018. Un petit dérapage à la hausse est constaté pour 4 des 46 additifs les plus fréquents, mais il est peu inquiétant car tous sont classés verts (acceptables) dans notre évaluation des additifs alimentaires. Il s’agit des :
- caroténoïdes (E160a, colorants) avec +2 points ;
- carbonates de sodium (E500, poudre à lever) avec +1 point ;
- pectines (E440, gélifiants) avec +0,4 point ;
- anthocyanes (E163, colorants) avec +0,3 point.
De plus, les caroténoïdes et les anthocyanes sont des colorants d’origine naturelle, qui viennent probablement en substitution de colorants de synthèse. Quant à la pectine, c’est un agent de texture également d’origine naturelle. Cette évolution confirme la tendance à davantage de naturalité des produits.
LE « TOP 8 » ENCORE TRÈS PRÉSENT
Sur plus de 300 additifs autorisés (2), tous ne sont pas utilisés, loin de là. Seuls 42 % sont retrouvés dans au moins 2 % des aliments, et seuls 8 d’entre eux le sont fréquemment (dans plus de 10 % des aliments). Mais ils peuvent être quasi omniprésents dans certaines catégories alors qu’ils ne sont pas tous inoffensifs.
Ce « top 8 » regroupe :
Additif alimentaire | Fonction principale | Utilisation | Classement dans notre évaluation |
---|---|---|---|
Acide citrique (E330) | Régulateur de l’acidité | 23 % des produits (par exemple 2 % des charcuteries mais 75 % des conserves de fruits) | Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) |
Amidons modifiés (regroupant plus de 10 additifs différents) | Épaississants | 22 % des produits (sauces chaudes, par exemple) | Vert (acceptable) Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) Orange (peu recommandable) |
Lécithines (E322) | Émulsifiants | 17 % des produits dont 94 % des chocolats et produits chocolatés ou encore 88 % des laits infantiles et 84 % des barres céréalières | Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) |
Mono et diglycérides d’acides gras (E471) | Émulsifiants ou gélifiants | 15 % des produits mais jusqu’à 77 % des glaces et sorbets, 54 % dans les produits de panification et 25 % dans les céréales du petit déjeuner | Orange (peu recommandable) |
Acide ascorbique (E300) | Antioxydant | 13 % des produits | Vert (acceptable) |
Gomme xanthane (E415) | Épaississant | 13 % des produits | Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) |
Gomme de guar (E412) | Épaississant | 12 % des produits | Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) |
Carraghénanes (E407) | Gélifiant | 10 % des produits | Jaune (tolérable, vigilance pour certaines populations) |
Il s’agit principalement de texturants, qui ne sont pas employés pour un usage sanitaire mais plutôt pour leur rôle cosmétique, ou de praticité pour les opérateurs industriels. Et ils continuent à être largement utilisés dans les aliments infantiles de diversification, dont 28 % des produits contiennent par exemple des amidons modifiés.
Nous avons également vérifié, pour quelques additifs que nous classons rouges (à éviter), dans quelle proportion ils étaient encore présents. Au hasard, le quelque peu controversé nitrite de sodium : il s’affiche encore dans 71 % des charcuteries, mais aussi 40 % des produits de snacking surgelés ou encore 27 % des produits traiteurs frais ! Soulignons néanmoins l’effort de la filière charcutière pour cet additif jouant un rôle d’ordre sanitaire (lutte contre la toxine botulique) : ce taux de 71 % est inférieur de 4 points à celui de 2008. Le nitrate de potassium se retrouve quant à lui dans 31 % des charcuteries, le colorant caramel dans 12 % des boissons rafraîchissantes (non alcoolisées) ou encore la tartrazine dans 9 % des sirops…
AU MOINS UN ADDITIF DANS 78 % DES PRODUITS
Cette amélioration mise en avant par l’Anses n’est donc pas tout à fait une révolution. D’autant que la majorité des produits (78 %) contiennent encore au moins un additif, et presque la moitié (47 %) au moins trois. La palme revient aux secteurs des viennoiseries et desserts surgelés, des produits traiteurs frais et des glaces et sorbets, dont respectivement 16 %, 15 % et 12 % des produits utilisent plus de 10 additifs (3).
Néanmoins, la tendance est positive : la part d’aliments sans additifs a augmenté de 5 points, le plus souvent au détriment de produits présentant 4 additifs et davantage. Les catégories ayant fait les plus gros efforts sont les produits traiteurs frais – qui partaient tout de même de loin – avec +13 points ! Les pizzas surgelées et les préparations pour desserts ont progressé de 9 points, suivis par les apéritifs, les charcuteries et les plats surgelés.
DES ALTERNATIVES À ÉVALUER
Il sera intéressant d’évaluer aussi les alternatives que les industriels utilisent pour remplacer ces additifs, comme « les nouveaux traitements technologiques, la diminution de la durée de conservation du produit, ou la substitution par d’autres substances » énumérées par l’Anses. Mais attention que le « clean labelling » ne dérive pas en « clean washing » : d’autres ingrédients sont désormais proposés pour se substituer aux additifs « Exxx », avec les mêmes propriétés, mais sans être soumis à la même réglementation, donc aux mêmes contrôles…
QUELLE CATÉGORIE DE DISTRIBUTEUR S’EN SORT LE MIEUX ?
Ce sont les marques nationales qui présentent le plus de produits sans additif (27 % de leurs offres). Les autres secteurs suivent dans un mouchoir de poche : 21 % des marques de distributeurs, 20 % des premiers prix et 19 % des hard discounters.
(1) D’après les données de l’Observatoire de l’alimentation (Oqali, géré par l’Anses et l’Institut national de la recherche agronomique) sur plus de 30 000 produits alimentaires couvrant 73 % des volumes.
(2) L’utilisation des additifs est encadrée par la réglementation européenne (CE no 1333/2008).
(3) Les confiseries, qui sont pour la plupart truffées de ces petites molécules, notamment des colorants, ne sont pas prises en compte dans ce rapport car ces produits étaient en cours d’analyse lors de sa rédaction.
Elsa Casalegno
Démarchage téléphonique en assurance Les associations de consommateurs ont été entendues
Démarchage téléphonique en assurance
Les associations de consommateurs ont été entendues
Après trois mois d’intenses négociations, le Comité consultatif du secteur financier a adopté aujourd’hui un avis pour que cessent les pratiques toxiques du démarchage téléphonique en assurance. A compter du 1er juillet 2020 au plus tard, les professionnels s’engagent à mettre un terme au harcèlement téléphonique, à avancer vers un consentement moins équivoque des consommateurs sollicités et à faciliter la résiliation des contrats ainsi souscrits. Les associations AFOC, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et UNAF se félicitent de ce premier pas en direction d’un arrêt rapide et pérenne des pratiques frauduleuses dont elles s’assureront de l’effectivité.
Harcèlement téléphonique : la ligne devra être coupée !
Le démarchage téléphonique est une technique de vente aussi exaspérante que dangereuse. Prenant au dépourvu les consommateurs, la relation commerciale qui en découle est irrémédiablement viciée. Au regard de la complexité des contrats d’assurance, cette pratique est à l’origine d’un nombre considérable de plaintes au sein de nos structures, provenant notamment des personnes âgées et/ou isolées.
Grâce à notre mobilisation, les assureurs et les courtiers se sont engagés à remettre à plat leur processus de vente. A l’issue de la présentation de l’information précontractuelle aux prospects (annonce du caractère commercial de l’appel, description du produit, etc.), les démarcheurs auront l’obligation de s’assurer que les consommateurs souhaitent bien poursuivre la conversation. En l’absence de réponse positive, ils ne pourront insister, auront l’obligation de mettre immédiatement fin à l’appel et surtout devront s’interdire de rappeler.
Un appel, un contrat : une pratique aux oubliettes
L’avis adopté ouvre également la voie vers un consentement moins équivoque des consommateurs qui souhaiteraient souscrire une assurance après un démarchage téléphonique. En effet, la pratique « un appel, un contrat » sera strictement interdite : aucun contrat ne pourra être conclu dès le premier appel. Afin de respecter le délai minimal indispensable pour prendre connaissance de la documentation contractuelle et ainsi réaliser un choix libre et éclairé, les démarcheurs ne pourront rappeler uniquement à l’issue d’un temps de réflexion de 24 heures après sa réception.
Source de nombreux détournements, la souscription à l’oral d’un contrat (lecture d’un code SMS, répétition d’une phrase) est destinée à disparaître. De même, le seul paiement de la prime d’assurance ne pourra plus constituer une preuve de l’accord du consommateur. Ainsi, le consentement écrit, par nature plus sûr, s’affirmera comme l’unique standard.
Enfin, les assureurs et les courtiers ne devront pas proposer un contrat pour un risque déjà couvert lorsque le consommateur ne peut résilier son précédent engagement. Si cette disposition est la stricte application de leur devoir de conseil, elle est indispensable compte tenu de la quantité des manquements rencontrés.
Résilier son contrat par courriel : simple, rapide et efficace
L’accord conclu permettra enfin aux consommateurs de résilier plus aisément les produits d’assurance souscrits après un démarchage téléphonique. Alors que les victimes de pratiques frauduleuses s’aperçoivent plusieurs semaines après l’appel qu’ils sont titulaires d’un contrat, les distributeurs devront leur adresser une « lettre de bienvenue ». Cette dernière alertera les clients de leur souscription, de l’existence du droit de rétractation et de ses modalités.
Alors que les professionnels imposent généralement l’envoi d’une lettre recommandée pour renoncer au contrat, les consommateurs pourront désormais se dédire par simple courrier électronique. Cette solution simple, rapide et efficace doit permettre d’assainir au plus vite le secteur.
Dans l’attente d’une interdiction du démarchage téléphonique et alors que les demandes des associations représentant les consommateurs et les familles, ont été entendues dans l’avis du Comité consultatif du secteur financier, nous restons mobilisées et entendons veiller à l’effectivité des engagements des professionnels.
Alimentation Le bio progresse dans la restauration collective
Alimentation
Le bio progresse dans la restauration collective
L’Agence bio publiait lundi 18 novembre 2019 un rapport sur la consommation de produits bio en restauration hors domicile. Bilan, la part faite aux aliments bio progresse significativement dans les cantines mais demeure faible dans la restauration commerciale.
Il y a un an, l’article 24 de la loi Égalim stipulait qu’à compter du 1er janvier 2022, la restauration collective devrait proposer au moins 20 % d’aliments issus de l’agriculture biologique ou de production en conversion vers le bio (depuis au moins un an).
Où en est-on à presque deux ans de cette date butoir ? Selon le nouveau rapport de l’Agence Bio (organisme public en charge du développement et de la promotion de l’agriculture biologique), les cantines privées comme publiques semblent avancer dans la bonne direction, le marché du bio ayant connu dans ce secteur une croissance de 28 % en un an, plus forte que celle au sein des foyers. Mais la route reste longue car le bio ne représente toujours, en part de marché, que 4,5 % de la restauration collective.
LA RESTAURATION SCOLAIRE MONTRE L’EXEMPLE
De nombreux secteurs d’activité sont concernés par la réforme et tous ne montrent pas le même élan face au changement. Selon l’enquête menée par l’Agence Bio auprès de 1 040 établissements privés et publics de tous les secteurs, la restauration scolaire fait office de bon élève. 86 % des cantines scolaires interrogées ont en effet commencé à introduire des aliments bio contre seulement 38 % des établissements de santé et à vocation sociale. Tous secteurs confondus, les établissements publics font mieux que le privé (78 % contre 65 %).
Parmi les cantines qui jouent d’ores et déjà le jeu, 64 % proposent des plats totalement bio mais seuls 34 % sont en capacité de composer des menus entiers, labélisés de l’entrée au dessert. Car à y regarder de plus près, l’offre concerne en premier lieu les fruits et légumes et, dans une moindre mesure, les produits laitiers. Les produits carnés et le pain arrivent nettement en retrait. À titre d’exemple, pour la filière de la viande bio (hors volaille) les supermarchés représentent 55 % des débouchés quand à peine 6 % de la production est destinée à la restauration hors domicile (collective et commerciale).
Enfin, 81 % des établissements interrogés précisent que le bio a engendré un surcoût dans l’achat des matières premières, estimé à environ 20 %. Ce frein économique est le premier évoqué par les établissements réfractaires à introduire du bio dans leurs menus. Pourtant, des solutions existent pour limiter le problème, estime Philippe Henry, président de l’Agence Bio : « Beaucoup d’établissements ont mis en place des stratégies telles que limiter le gaspillage, acheter davantage de produits bruts ou encore repenser les menus en introduisant des plats végétariens ou revoir les portions au sein des menus en augmentant le végétal par rapport aux produits carnés, plus chers ». Précisons que près de la moitié des établissements déclarant un surcoût le lissent sur l’ensemble des repas, bio ou non, sans répercussion sur le prix des repas pour les convives.
LA RESTAURATION COMMERCIALE TOUJOURS À LA TRAÎNE
En revanche, du côté de la restauration commerciale, pas concernée par la loi Égalim, le bio peine toujours à se faire une place avec une part de marché d’à peine 2,6 % et une croissance deux fois moindre que dans la restauration collective. Afin de changer quelque peu la donne, un nouveau cahier des charges de la restauration commerciale bio a été validé par l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) fin 2018 (voir encadré) et sera mis en place en janvier 2020. Mais, si selon le rapport de l’Agence Bio, 45 % des restaurateurs estiment que leur achats en bio vont augmenter l’an prochain, pour l’heure il ne s’agit que de vœux pieux.
BIENTÔT DES RESTAURANTS ESTAMPILLÉS AB
Si la réglementation de l’agriculture biologique est globalement régie à l’échelle européenne, la restauration commerciale fait exception. Elle est en effet soumise à un cahier des charges bio français (comme la culture des escargots, lapins, autruches et aliments pour animaux de compagnie). Alors que la certification ne concernait jusqu’à présent que des plats ou menus bio, il sera désormais possible de certifier un établissement. Avec trois niveaux de labélisation allant de 1 pour les restaurants ayant de 50 % à 75 % d’ingrédients biologiques en valeur d’achat à 3 pour ceux en ayant plus de 95 %. Une fois certifié, l’établissement pourra apposer sur sa devanture le logo français AB suivi du pourcentage de la catégorie auquel il appartient.
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Marie-Noëlle Delaby
Procès du Mediator L’impuissance des autorités
Procès du Mediator
L’impuissance des autorités
Le tribunal correctionnel de Paris cherche à comprendre, depuis le 12 novembre, pourquoi l’Agence du médicament a, malgré les signaux d’alerte, laissé le Mediator (benfluorex) sur le marché pendant 33 ans.
Au procès dit du Mediator, devant le tribunal correctionnel de Paris, le temps des héros est terminé. Après avoir entendu Irène Frachon, pneumologue, décisive dans le retrait du médicament en 2009, et d’autres qui ont dit, à leur niveau, leurs suspicions sur la toxicité du produit, le tribunal questionne celles et ceux qui, malgré leur position à l’Agence du médicament (l’Afssaps devenue l’ANSM depuis), n’ont pas vu les signaux d’alerte. Leur incapacité à agir a laissé le champ libre aux laboratoires Servier pour vendre le Mediator pendant 33 ans. Résultat, plusieurs centaines de décès et des milliers de personnes opérées du cœur.
Au tribunal, les débats sont laborieux : les souvenirs des témoins sont imprécis, car les faits remontent à 20 ans, parfois plus. La culpabilité, quand ce n’est pas le chagrin, d’avoir contribué à la passivité des autorités de régulation et au bilan désastreux du Mediator n’arrange rien.
Christian Riché, professeur de pharmacologie, fond en larmes dans les bras d’Irène Frachon à l’issue de son audition. Grâce à son appui, la pneumologue de Brest a pu, en 2008, forcer les portes de l’Agence du médicament et exposer les données qui ont abouti au retrait du Mediator. Mais il est aussi devant le tribunal pour une période moins glorieuse de son parcours : il a été le président impuissant de la commission nationale de pharmacovigilance entre 1998 et 2001. C’est un moment crucial dans le dossier. Après la suspension en 1997 des coupe-faim Isoméride (dexfenfluramine) et Pondéral (fenfluramine), le Mediator est sous surveillance officielle. Malgré les signaux qui vont se succéder, l’agence ne prendra jamais la mesure de l’enjeu. À la barre, Christian Riché tente d’expliquer les ratés : « À la fin des années 90, les questions de sécurité du médicament passent à l’Europe. » L’enquête sur le Mediator, en effet menée par des experts italiens, pose l’hypothèse d’une toxicité similaire à celle de l’Isoméride. Sans suite.
QUATRE ANS POUR OBTENIR DE NOUVELLES ÉTUDES DES LABORATOIRES SERVIER
Pour autant, au niveau français, le cas Mediator n’est pas méconnu. Aussi bien Catherine Rey-Quinio, qui a dirigé les services de l’évaluation à l’Agence qu’Anne Castot, son homologue à la pharmacovigilance, reconnaissent devant le tribunal avoir su dès le milieu des années 90 la parenté du Mediator avec les anorexigènes bannis du marché. Anne Castot, manifestement très éprouvée par son passage devant les juges, semble même mobilisée. Elle s’interroge en 1999 sur le comportement du benfluorex dans l’organisme, demande des précisions à Servier, qui traîne à répondre. Des échanges ont lieu avec le centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Besançon. Quelques cas confirment les craintes. Pas assez, apparemment. Pour Anne Castot, qui n’a pas lu les études parues dans les journaux médicaux précisant le lien entre le benfluorex et les anorexigènes, le signal est trop faible pour asseoir le profil de risque. L’Agence attend 2005 pour presser Servier de produire une nouvelle étude. Ses résultats n’arriveront qu’en 2009. Entretemps, heureusement, Irène Frachon a brisé la spirale de l’inertie avec ses propres éléments. « C’est tout de même surréaliste qu’une revue comme Prescrire ait eu plus de moyens pour suivre la documentation médicale qu’une agence d’État », lâche la présidente du tribunal. Pendant que la France n’en finissait pas de tergiverser, l’Espagne et l’Italie ont exprimé suffisamment de doutes pour inciter les laboratoires Servier à retirer le benfluorex de leur marché en 2003 et 2004.
JEAN-MICHEL ALEXANDRE, L’HOMME BRILLANT À LA SOLDE DE SERVIER
Poursuivi dans le volet tromperie et conflits d’intérêt du procès, Jean-Michel Alexandre, pharmacologue, est aujourd’hui un homme diminué par l’âge et la maladie de Parkinson. Une expertise médicale a limité sa présence devant le tribunal à une heure, renouvelable une fois. Le 14 novembre, il était entendu une première fois pour la période antérieure à 2001, comme témoin. De lui, tous ceux qui l’ont côtoyé ont spontanément dit quel homme brillant il avait été. Même Gilles Bardelay, cofondateur de la revue médicale indépendante Prescrire, a souligné son rôle moteur dans la « commission du dictionnaire », chargée, à la fin des années 70, de faire le tri dans les médicaments présents sur le marché. Mais après avoir quitté ses fonctions au sein de l’Agence du médicament, Jean-Michel Alexandre s’est laissé tenter par les sirènes de l’industrie. Il a été rémunéré à partir de 2001 comme consultant, notamment par Servier.
Assis à la barre, sa voix est claire, son raisonnement aussi. Il pose d’emblée qu’« avant 2001, l’Agence ne porte aucune responsabilité dans le drame du Mediator ». « Les causes du drame sont claires : il n’y avait pas de notifications significatives, il était impossible de conclure à la nocivité dans les conditions normales d’emploi. » Si la parenté du benfluorex avec les fenfluramines (Pondéral et Isoméride) est claire « depuis 1974 », il faut attendre 2000, selon lui, pour établir la relation causale entre le benfluorex et les atteintes valvulaires. « On pouvait émettre une hypothèse scientifique à partir de 2001 », conclut-il. « Pourquoi, face aux interrogations, ne demande-t-on pas d’étude de sécurité entre 1974 et 1999 ? », demande la présidente du tribunal. « On ne trouve que ce que l’on cherche », répond mystérieusement Jean-Michel Alexandre. Avant de pointer la responsabilité du laboratoire dans la dissimulation des effets anorexigènes de sa spécialité. Interpelé sur l’intelligence des autorités belges et néerlandaises, qui n’ont jamais autorisé le médicament sur leur marché, il brosse un tableau éloquent de la régulation du médicament dans les années 70 : « Les autorités belges ont statué en demandant des études contrôlées. En France, comment une administration dépourvue d’expertise pouvait-elle aller contre les grands mandarins ? »
Anne-Sophie Stamane
Bronchiolite du nourrisson La kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée
Bronchiolite du nourrisson
La kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée
Chaque hiver, 480 000 enfants de moins de 2 ans contractent une bronchiolite aiguë. Afin d’améliorer la respiration de ces nourrissons, des séances de kinésithérapie respiratoire sont très souvent prescrites. Longtemps recommandée, cette méthode a été réévaluée par les autorités de santé. Désormais, elle ne bénéficie plus d’un soutien officiel.
Des quintes de toux qui ponctuent une respiration sifflante et rapide. La bronchiolite du nourrisson a beau être courante, ses symptômes restent impressionnants. Dans l’espoir de les tempérer, les ordonnances de kinésithérapie respiratoire fleurissent à chaque épidémie. Mais cette technique n’est plus recommandée officiellement. Elle n’a pas prouvé son efficacité, estime la Haute autorité de santé (HAS), qui a actualisé ses recommandations sur le traitement de cette infection.
Une bronchiolite dure une dizaine de jours en moyenne. La kiné respiratoire n’a pas d’impact sur cette durée, ni même sur la fréquence respiratoire des bébés traités, accélérée du fait de la maladie. C’est pourtant l’effet recherché : les différents gestes ont pour objectif de favoriser l’expectoration et d’améliorer la respiration du nourrisson.
Les nouvelles recommandations distinguent deux approches. Les techniques dites conventionnelles, comme le drainage postural par vibration ou percussion, sont tout simplement contre-indiquées chez l’enfant de moins de 2 ans. Le risque d’effets secondaires est largement supérieur au bénéfice obtenu. Elles sont, d’ailleurs, très peu pratiquées. L’autre technique, appelée augmentation du flux expiratoire, ne fait pas mieux. Plus douce, elle provoque moins d’effets secondaires. Mais elle non plus n’est pas jugée efficace, et n’est donc plus recommandée de manière systématique.
LE LAVAGE DU NEZ SUFFIT
L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes s’est défendu dans un communiqué. « La prise en charge par le kinésithérapeute va bien plus loin que le simple drainage bronchique, avance-t-il. Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin. Il rassure et accompagne les parents. C’est un acteur-clé de l’éducation à la santé. »
Enseigner aux parents les signes justifiant une consultation en urgence figure, en effet, parmi les recommandations. Mais la prise en charge d’un bébé souffrant de bronchiolite s’est considérablement simplifiée : les médicaments et les inhalations ne sont pas utiles. Un lavage nasal, plusieurs fois par jour, suffit le plus souvent. En effet, les nourrissons respirent majoritairement par le nez. Le déboucher aide donc à faciliter la respiration. Enfin, une surveillance renforcée est conseillée dans les 48 premières heures, qui constituent la période la plus à risque.
La kiné respiratoire est mal évaluée, concluent les experts de la HAS et du Conseil national professionnel de pédiatrie. La quasi-totalité des études ont été menées à l’hôpital, alors que seuls 3 % des nourrissons souffrant de bronchiolite sont hospitalisés. Des données de meilleure qualité, portant sur la kiné en ville, sont donc nécessaires. Elles permettraient de savoir si la kiné respiratoire réduit le risque d’hospitalisation, par exemple. Une proposition que soutient l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
Audrey Vaugrente
Location de smartphone Free mobile condamné pour des frais injustifiés
Location de smartphone
Free mobile condamné pour des frais injustifiés
L’opérateur a dû verser 400 € à un client qu’il accusait d’avoir rendu en mauvais état un iPhone de location. Ce jugement inédit vient conforter l’action de groupe que l’UFC-Que Choisir a lancée contre l’opérateur.
Pendant deux ans, Jean-Loup a utilisé un iPhone 6 qui ne lui appartenait pas. Et pour cause, il le louait auprès de son opérateur de téléphonie mobile Free. Au terme du contrat, Jean-Loup a choisi de rendre l’appareil. Conformément aux conditions générales, il l’a retourné dans son emballage d’origine, avec tous les accessoires et, selon lui, en parfait état de marche. Sauf que quelques jours plus tard, Free mobile prélevait sur son compte la somme de 200 € avec pour seule explication : « terminal en mauvais état ». Jean-Loup a bien tenté de contester cette facturation, sans succès. Ses trois lettres recommandées n’ont été suivies d’aucun effet. Faute de réponse, il a porté l’affaire devant le tribunal d’instance de Reims. Bien lui en a pris. La veille de l’audience, après 18 mois de procédure amiable, Jean-Loup recevait la photocopie d’un avis affirmant que l’écran de l’appareil avait été modifié et la photo d’un iPhone ouvert censée prouver le mauvais état. Ces documents, fournis in extremis par la société XPO Logistics, en charge de la gestion du service de location de Free, n’ont ému ni Jean-Loup ni le tribunal qui a estimé que Free mobile ne pouvait pas, pour justifier son prélèvement, s’appuyer uniquement sur des documents émanant d’une société dont l’impartialité peut être mise en cause, Free étant le principal client de XPO Logistics.
Le tribunal a estimé que, faute de pouvoir apporter la preuve du mauvais état du téléphone, Free mobile n’aurait jamais dû prélever d’argent sur le compte bancaire de Jean-Loup. Il a condamné l’opérateur à rembourser les 200 € pris abusivement et à verser à la victime 200 € supplémentaires au titre des frais de justice engagés. Ce jugement étant définitif, il pourrait faire jurisprudence et servir aux très nombreux abonnés Free mobile ayant eu recours au service de location de mobile de l’opérateur et qui se plaignent d’avoir subi le même sort que Jean-Loup. C’est d’ailleurs sur la base de ce constat que l’UFC-Que Choisir a lancé en mars dernier une action de groupe contre Free mobile. La procédure est en cours devant le tribunal et aboutira au mieux dans quelques mois. Son objectif est clair : que toutes les victimes soient remboursées. Ce jugement souligne que nous sommes sur la bonne voie !
Cyril Brosset
Péages d’autoroutes Nouvelle hausse des tarifs en perspective
Péages d’autoroutes
Nouvelle hausse des tarifs en perspective
Après quelques années sans augmentation, les tarifs des péages autoroutiers vont à nouveau augmenter en février 2020.
De 1 à 1,5 % d’augmentation, c’est ce que devront supporter les automobilistes qui empruntent les autoroutes à partir de février 2020. Annoncée par le secrétaire d’État en charge des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, cette inflation était prévisible puisque les contrats signés avec les sociétés d’autoroutes la prévoient. Le montant définitif n’est toutefois pas encore connu puisqu’il est, en grande partie, lié à l’inflation du mois d’octobre. Or, celle-ci n’est pas encore communiquée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Qui plus est, d’autres critères interviennent dans le calcul, comme les compensations à la suite de travaux, l’augmentation des redevances domaniales, etc. À noter que, depuis le gel des tarifs en 2015 imposé par la ministre de l’Écologie d’alors Ségolène Royal, les tarifs des péages augmentent tous les ans à la même époque.
DES AUGMENTATIONS NÉFASTES À LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE ?
Ces hausses pourraient avoir un effet contre-productif sur la sécurité routière, certains automobilistes pouvant être dissuadés d’emprunter les autoroutes alors qu’elles constituent le réseau routier le plus sûr. L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) indique en effet dans son bilan de l’année 2018 que, sur les 3 488 tués sur les routes, seuls 8 % le sont sur autoroute. Avec 279 décès, ce chiffre est même en baisse (-4,6 %) par rapport à 2017 et est quasiment au niveau de celui enregistré en 2016 (270 décès).
Yves Martin
Réparabilité Que vaut Darty Max, la garantie sur abonnement de Darty ?
Réparabilité
Que vaut Darty Max, la garantie sur abonnement de Darty ?
En plus de sa classique extension de garantie de 5 ans, Darty ajoute une nouvelle pierre à son contrat de confiance. Facturé 9,99 € par mois, le service Darty Max est censé couvrir la réparation de tout le gros électroménager du foyer, acheté ou pas chez Darty, tant que les pièces détachées sont disponibles. Nous avons analysé ce nouveau contrat et nous vous en dévoilons les subtilités.
Prix, service, conseil et désormais, durabilité des appareils : voici les quatre piliers du contrat de confiance Darty version 2019. Le distributeur promet d’allonger « significativement » la durée de vie de nos appareils de gros électroménager avec sa nouvelle extension de garantie, Darty Max. Commercialisé depuis quelques semaines, ce contrat se présente sous la forme d’un abonnement mensuel à 9,99 €. Ici, l’abonnement ne concerne ni des films en streaming, ni de la musique en illimité, mais la réparation des appareils de gros électroménager. Il couvre tous les appareils du foyer, du lave-linge au four en passant par le lave-vaisselle, la table de cuisson, la cuisinière, la hotte, le réfrigérateur, le congélateur et la cave à vin, achetés plus de 150 €, chez Darty ou pas.
COMPLIQUÉ SI L’APPAREIL N’A PAS ÉTÉ ACHETÉ CHEZ DARTY
Concrètement, les appareils achetés chez Darty sont couverts tant que les pièces détachées sont disponibles (entre 7 et 15 ans). En cas de panne, un technicien se déplace pour procéder à la réparation. S’il n’y parvient pas, le client bénéficie d’un bon d’achat de la valeur neuve du produit pour s’en acheter un nouveau chez Darty.
Mais les choses se compliquent si l’appareil a été acheté chez un autre distributeur ou sur la marketplace de Darty (c’est-à-dire auprès d’un vendeur tiers dont Darty référence les offres sur son site Internet). D’abord, Darty précise dans ses conditions générales que la garantie ne fonctionne que pour les produits « dont la marque et la famille de produits est commercialisée par Darty ». Or le distributeur entretient un flou sur la date à prendre en compte : commercialisée quand par Darty ? Au moment de l’achat initial du produit ? De la souscription à Darty Max ? Lorsque survient la panne ? Ensuite, pour ces appareils qu’il n’a pas vendu lui-même, Darty limite à 7 ans la période de réparabilité. Enfin, il faudra payer 59 € pour la première réparation. Et si l’appareil est irréparable, l’histoire s’arrête là : vous devrez remplacer l’appareil à vos frais. Enfin, dans tous les cas, la garantie démarre 30 jours après la souscription.
DES CLAUSES CONTESTABLES
L’abonnement couvre tous les appareils du foyer, mais aussi ceux de la résidence secondaire. « Nous ne limitons volontairement pas le nombre, pour ne pas trahir le mot « confiance » de notre contrat », explique un porte-parole de l’enseigne. Mais n’imaginez pas couvrir l’électroménager des cousins et des amis : Darty sait très bien qu’en moyenne, un foyer compte entre 6 et 8 appareils. En cas d’abus, le distributeur se donne le droit de résilier le contrat. En l’état, la clause qui l’y autorise, décrite dans les conditions générales de Darty Max, serait toutefois difficile à appliquer. Pour être parfaitement légale, elle devrait accorder rigoureusement le même droit au consommateur (celui de résilier pour manquement aux conditions générales), ce qui n’est pas le cas.
Par ailleurs, la souscription minimale à Darty Max est de 12 mois et là-dessus, Darty n’est pas très flexible. Il est impossible de résilier avant la fin de cette période minimale même avec un motif légitime (mutation à l’étranger, décès, surendettement, etc.). Au-delà, Darty explique que le consommateur peut résilier à tout moment. Ce n’est pas tout à fait exact puisque tout mois commencé est dû.
RENTABILITÉ MAX POUR DARTY, MINI POUR LE CLIENT
Notez que Darty Max n’a pas d’intérêt pour les produits neufs, déjà couverts par la garantie légale de conformité de 2 ans. Pour y souscrire, il faut se rendre dans l’une des enseignes du distributeur. Les vendeurs sauront parfaitement bien vous renseigner : ils connaissent leur nouvelle couverture sur le bout des doigts. « C’est révolutionnaire comme garantie, madame ! », nous a lancé Patricia, vendeuse dans l’une des boutiques parisiennes, avec enthousiasme (à croire qu’elle aurait quelque chose à y gagner…). Difficile en tout cas d’en évaluer la rentabilité, puisqu’elle dépend du nombre d’appareils possédés, mais aussi de l’âge et du niveau de qualité de chacun d’entre eux. Les enquêtes de fiabilité des appareils de gros électroménager, menées chaque année par l’UFC-Que Choisir avec ses homologues européens, révèlent des disparités entre les marques. Mais en moyenne, nous gardons nos lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle et réfrigérateurs entre 9 et 16 ans. À 10 €/mois, soit 120 €/an, Darty Max représente un sacré budget, supérieur sans doute aux quelques pannes qui ponctueront leur durée de vie…
CONDITIONS GÉNÉRALES À REVOIR
Les conditions générales du service Darty Max comportent plusieurs clauses qui nuisent aux droits des consommateurs. L’UFC-Que Choisir a contacté l’enseigne pour lui suggérer de les modifier afin que l’équilibre soit rétabli.
Camille Gruhier
Privatisation de la Française des jeux Attention aux faux sites d’investissement
Privatisation de la Française des jeux
Attention aux faux sites d’investissement
L’offre d’achat d’actions de la Française des jeux (FDJ) a démarré et se termine le 20 novembre. L’Autorité des marchés financiers (AMF) met en garde les épargnants sur l’existence de sites frauduleux qui profitent de cette opération pour inciter des particuliers à souscrire. Il s’agit en fait d’arnaques.
La Française des jeux (FDJ) est en cours de privatisation, l’État cédant 52 % du capital. Le processus de son introduction en Bourse a démarré, avec le lancement d’une offre à prix ouvert, le 7 novembre. L’opération se termine le 20 novembre. Les particuliers peuvent ainsi acheter des actions de cette société qui ne connaît pas la crise (5 % de croissance par an en moyenne depuis 25 ans, selon la FDJ). L’événement suscite l’engouement des futurs actionnaires, mais aussi… des escrocs ! Toujours alertes sur les bonnes affaires, ils n’ont pas tardé à s’emparer d’un tel succès.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a mis en garde contre « l’apparition de plusieurs sites Internet frauduleux offrant à des épargnants la possibilité d’acquérir des actions de la Française des jeux sans y être autorisés ». Ces pages Web, qui reprennent à leur compte les informations délivrées sur le site officiel de la Française des jeux (www.fdj-devenir-actionnaire.com), incitent les visiteurs à souscrire. Pour obtenir davantage de renseignements, l’internaute doit entrer ses coordonnées (nom, e-mail et numéro de téléphone). Tous les liens présents sur l’unique page du site renvoient vers ce formulaire qui vise à récupérer les données personnelles des potentiels investisseurs. Les victimes qui enverraient de l’argent n’auront en réalité acheté aucune action et ne reverront plus leur argent.
L’AMF précise : « Régulièrement confronté à des situations dans lesquelles les sommes confiées par les particuliers à de faux intermédiaires disparaissent purement et simplement, sans possibilité de les recouvrer, le régulateur en appelle à la vigilance et au discernement des investisseurs à l’égard de ces plateformes. Il rappelle que le conseil en investissement et la souscription d’actions pour le compte de clients sont des activités réglementées. »
ACHAT D’ACTIONS DE LA FDJ
Les bonnes pratiques
Afin d’éviter de vous faire piéger par de faux banquiers ou courtiers, vérifiez tout d’abord si la société à laquelle vous avez affaire est inscrite au Registre des agents financiers (Regafi) ou à celui des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias). Ces renseignements sont disponibles en ligne.
Ne vous engagez dans aucune dépense avant d’avoir parlé à un conseiller. Appelez votre banquier ou courtier afin d’obtenir des informations orales et écrites sur l’achat d’actions. Dans le cas d’une transaction en ligne, vérifiez l’url, les mentions légales et les coordonnées indiquées sur le site de l’intermédiaire. Si ces deux dernières n’apparaissent pas, fuyez.
Reportez-vous aux informations délivrées sur le site officiel dédié à la privatisation de la FDJ (prix de l’action, qui ne sera fixé que le 20 novembre, risques, mode opératoire…).
S’il est trop tard et que vous êtes victime d’un site frauduleux, portez plainte. Alertez également votre banquier. S’il pourra être réticent à vous rembourser, il suivra d’éventuels mouvements suspects sur votre compte.
Marie Bourdellès
Granulés pour poêles Choisir les bons granulés de bois en vrac ou en sac
Granulés pour poêles
Choisir les bons granulés de bois en vrac ou en sac
L’achat des granulés de bois peut se faire en sac ou en vrac. Pour avoir un bon rendement et éviter de trop encrasser le poêle, il est essentiel de se fournir en granulés de qualité.
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêles à granulés
SAC OU VRAC
Le granulé en sac de 15 kg coûte plus cher que le granulé livré en vrac.
Le format du sac convient pourtant bien à l’utilisation d’un poêle, alors que le silo s’impose pour une chaudière à granulés. En outre, il est nettement plus facile d’éviter les granulés de mauvaise qualité lorsqu’on les achète en sac plutôt qu’en vrac, grâce aux labels de qualité indiqués dessus.
LES LABELS DE QUALITÉ
Il existe trois certifications auxquelles on peut se fier : NF, DINplus et ENplus. NF est un label français, DINplus allemand, ENplus européen.
Ces trois certifications offrent toutes des garanties sur la qualité des granulés. Alignées au minimum sur les exigences de la norme européenne, elles imposent notamment un taux d’humidité inférieur à 10 % et un pouvoir calorifique minimal de 4,6 kWh/kg ; elles peuvent par ailleurs être plus exigeantes sur certains critères, comme le taux de particules fines pour DINplus ou de chlore pour NF, par exemple.
Dernière arrivée sur le marché, ENplus est un peu plus environnementale que ses consœurs : son référentiel exige un pourcentage de matières premières issues de forêts gérées durablement.
Les différences entre ces trois certifications concernent aussi la périodicité des contrôles en site de fabrication. Elles assurent toutes un suivi régulier de la qualité des matières premières et de la production, mais les audits sur site ont lieu deux fois par an pour NF, seulement une fois pour DINplus et ENplus.
Entre ces trois labels, « Que Choisir » recommande surtout d’aller au moins cher.
VIGILANCE SUR LE GRANULÉ EN VRAC
Le choix est un peu plus délicat pour les granulés en vrac. Il faut avoir l’assurance qu’ils sont certifiés. Sinon, il n’y a aucune garantie sur le taux d’humidité, pas plus que sur la teneur en poussières, les deux ennemis jurés du poêle à granulés. Trop élevés, ils dégradent son rendement et l’encrassent à vive allure.
Une fois qu’on est sûr de se faire livrer un granulé labellisé NF, DINplus ou ENplus, il faut vérifier que la livraison se fait dans les règles de l’art, autrement dit que les granulés sont intacts et le silo pas trop empoussiéré.
DE PLUS EN PLUS DE PRODUCTEURS
Il existe désormais une cinquantaine de producteurs de granulés en France: trouver un granulé de proximité devient donc relativement facile. Si la région Rhône-Alpes reste la mieux lotie, les fournisseurs sont mieux répartis sur le territoire. De gros efforts ont également été faits sur la qualité des granulés : 95 % du marché est passé sous certification.
CONSEILS D’ACHAT
Acheter les sacs de granulés par palettes coûte moins cher qu’en petite quantité. Il faut impérativement les stocker à l’abri de l’humidité, bien au sec. Pensez aussi à comparer les prix à la tonne plutôt qu’à la palette, car les fournisseurs n’y mettent pas tous le même nombre de sacs !
Pour une réduction sur l’achat de granulés en vrac, il faut se faire livrer au minimum 3 tonnes.
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêles à granulés
Élisabeth Chesnais
Poêles à granulés Comment choisir un poêle à granulés
Poêles à granulés
Comment choisir un poêle à granulés
Le chauffage au fioul étant amené à disparaître, le marché des poêles à granulés est en pleine expansion et l’offre se démultiplie. Mais attention, tous les modèles ne se valent pas et ne proposent ni les mêmes options, ni la même puissance. Voici les critères à prendre en compte et les éléments importants qu’il faut avoir à l’esprit avant de sauter le pas.
SOMMAIRE
- 1. Comment fonctionne un poêle à granulés
- 2. Les différences entre poêles à granulés et poêles à bûches
- 3. Les différents types de poêles à granulés
- 4. Les différentes marques de poêles à granulés
- 5. Choisir la bonne puissance pour son logement
- 6. Les points à vérifier avant d’acheter
- 7. Quel est le prix d’un poêle à granulés
- 8. Comment obtenir le crédit d’impôt Cite
- 9. Où acheter son poêle à bois ou à granulés
- 10. Le coût d’utilisation d’un poêle à granulés
- 11. Comment choisir un poêle à granulés silencieux
- 12. Installer et régler son poêle à granulés
- 13. Entretenir son poêle à granulés
- 14. Le label Flamme verte
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêles à granulés
CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT D’ACHETER UN POÊLE À GRANULÉS
- Les poêles à granulés (ou à pellets) font partie des modes de chauffage les plus économiques : ils sont bien moins coûteux à l’utilisation que les chauffages au fioul, au gaz ou à l’électricité.
- Les poêles sont surtout conseillés comme chauffage d’appoint car ils chauffent une seule pièce (à moins d’installer un poêle canalisable) et sont tributaires d’une alimentation en électricité.
- Les rendements annoncés ont, pendant des années, été très exagérés. La technologie est désormais mûre et les poêles sont efficaces et sûrs.
- L’installation d’un poêle à granulés permet d’obtenir un crédit d’impôt, à condition de faire appel à un professionnel agréé.
COMMENT FONCTIONNE UN POÊLE À GRANULÉS
Les poêles à granulés sont conçus pour chauffer rapidement et efficacement à partir d’une énergie renouvelable, les granulés de bois (ou « pellets »). Il s’agit de petits bâtonnets cylindriques issus du compactage des résidus de scieries, comme les sciures et copeaux, sans colle ni additif.
Ce combustible, une fois chargé dans le poêle, est transporté vers la chambre de combustion grâce à un système de vis sans fin, qui en contrôle la vitesse et la quantité en fonction de la puissance de chauffage désirée. Le feu est allumé à l’aide d’une résistance électrique et un ventilateur apporte la bonne quantité d’oxygène nécessaire à la combustion. La chaleur est dégagée par convection naturelle ou grâce à un autre ventilateur.
1 Ventilateur
Il apporte la bonne quantité d’oxygène pour optimiser la combustion.
2 Évacuation des fumées
Les gaz de combustion sont envoyés vers le conduit d’évacuation, qui doit être tubé. La sortie ventouse nécessite une conception particulière, à éviter si l’appareil n’est pas prévu pour ; exigez un document du fabricant, car l’installateur préconise parfois la ventouse par facilité.
3 Capacité du réservoir
Un réservoir qui stocke beaucoup de granulés offre plus d’autonomie. C’est autant de chargements évités.
4 Vis sans fin
La vis sans fin amène les granulés du réservoir à la chambre de combustion. Elle tourne lentement pour fournir les granulés à petite dose s’il s’agit de maintenir la température dans le logement, plus rapidement pour apporter beaucoup de granulés au foyer quand il faut réchauffer la pièce.
5 Entrée d’air
Le poêle prélève de l’air neuf dans la pièce en fonction des réglages effectués et de la puissance choisie.
Bon à savoir. Quelle est la différence entre un poêle à granulés et un poêle à pellets ? Il n’y en a pas ! Les deux termes sont équivalents : « pellet » est simplement la traduction anglaise du mot « granulés de bois ». Le succès du terme anglais en France vient peut-être du fait qu’une grande partie des granulés consommés en Europe sont importés des États-Unis : le terme « pellet » peut donc apparaître sur les sacs.
LES DIFFÉRENCES ENTRE POÊLES À GRANULÉS ET POÊLES À BÛCHES
Le poêle à granulés l’emporte haut la main sur tous les critères : autonomie, facilité d’utilisation, programmation, confort et performances.
Le rendement d’un poêle à granulés peut ainsi désormais atteindre voire dépasser les 90 %, quand celui d’un poêle à bûches sera de 70 à 85 %. En plus, sur un poêle à bûches, le rendement est divisé par deux si le bois est humide. Jamais cet écart n’existera avec un poêle à granulés, d’autant que son système d’alimentation automatique assure des rendements beaucoup plus réguliers.
Côté pollution, le poêle à granulés est très peu émissif. Il est toujours compatible avec les plans de protection de l’atmosphère qui se mettent en place dans de nombreuses zones urbaines, alors que le chauffage aux bûches peut faire l’objet de restrictions.
Mais, contrairement au poêle à bûches, le poêle à granulés exige de l’électricité pour fonctionner. Se chauffer peut donc devenir très problématique dans une habitation fréquemment touchée par des coupures de courant intempestives.
Poêle à granulés | Poêle à bûches | |
---|---|---|
Avantages | – Prix du combustible faible (5,7 € pour 100 kWh PCI)
– Rendement élevé (90 %) – Recharge peu fréquente (1 sac par jour en moyenne) – Faibles émissions de polluants – Silence (pour les poêles à convection naturelle) |
– Prix du combustible très faible (3,5 € pour 100 kWh PCI) – Possibilité de faire son bois – Pas besoin d’électricité pour fonctionner – Silence (pas de ventilateur)- Flamme plus belle (large et lente) |
Inconvénients | – Bruit (pour les poêles avec ventilateur)
– Besoin d’électricité (gênant en cas de coupure) |
– Rendement plus faible que le poêle à granulés (70 à 85 %)
– Rechargement très fréquent – Pas de réglages précis |
LES DIFFÉRENTS TYPES DE POÊLES À GRANULÉS
Il existe différents types de poêles à granulés, en fonction de la façon dont la chaleur est diffusée.
Convection naturelle
En convection naturelle, la chaleur est diffusée dans la pièce par les sorties d’air du poêle, sans aucune aide. L’avantage de ces appareils est leur silence, car ils ne possèdent pas de ventilateur. Mais il convient alors de les implanter au centre du logement pour une diffusion correcte de la chaleur.
Convection forcée
En convection forcée, un ventilateur pulse l’air chaud dans la pièce. Plusieurs niveaux de puissance sont généralement disponibles, ce qui limite les nuisances sonores. Le ventilateur permet de diffuser la chaleur partout dans la pièce, même si l’appareil est dans un coin. En outre, la pièce se réchauffe plus vite qu’en convection naturelle.
Poêles à granulés canalisables
Les poêles à granulés canalisables permettent de chauffer plusieurs pièces dans la maison. Comme leur nom l’indique, ils sont reliés à des canalisations dans lesquelles l’air est pulsé jusqu’aux pièces les plus éloignées du poêle, et même à un autre étage.
Qu’est-ce qu’un poêle à granulés étanche ?
Les normes BBC (bâtiment basse consommation) et RT 2012 obligent à installer un poêle dit « étanche ». Il s’agit d’un poêle qui va puiser l’air nécessaire à la combustion à l’extérieur de la pièce (dehors ou dans un vide sanitaire, par exemple), plutôt que d’utiliser l’air de la pièce. Cette étanchéité du poêle a plusieurs avantages : elle évite tout risque d’émission de polluants ou de fumées dans la pièce (puisque la prise d’air est à l’extérieur) et améliore le rendement du poêle, en limitant la déperdition de chaleur. L’air puisé est chauffé par les fumées sortantes, pour une efficacité maximale.
LES DIFFÉRENTES MARQUES DE POÊLES À GRANULÉS
Le marché des poêles à granulés est très large. Le site du label Flamme verte répertorie 94 marques différentes ! La plupart viennent d’Italie, mais il existe aussi des marques fabriquant tout ou partie de leurs modèles en France. On peut citer, entre autres : Alpenwood, Brisach, Chazelles, cheminées Philippe, FF Concept (France Flamme), Godin, Hoben, Invicta, Orchel, Richard le Droff, Skia Design, Stove Industry et Supra. Le modèle « Forest » d’Orchel bénéficie même du label « Origine France Garantie ».
Les marques présentes dans notre test comparatif sont parmi les plus importantes sur le marché :
Edilkamin (Hongrie) | |
Freepoint (Italie) | |
Haas+Sohn (Hongrie) | |
Invicta (France) | |
La Nordica Extraflame (Italie) | |
MCZ (Italie) | |
Palazzetti (Italie) | |
Seguin-Piazzetta (Italie) | |
Ravelli (Italie) | |
Rika (Autriche) |
L’importante présence des marques italiennes en France s’explique par le fait que le marché italien s’est développé bien plus tôt que le marché français : cela a permis aux marques transalpines d’améliorer leur savoir-faire tout en baissant leurs coûts, en avance sur les entreprises françaises.
Installé depuis sa création en 1924 à Donchery (Ardennes), Invicta s’est porté acquéreur en 2014 de la marque italienne CMG, puis en 2016 de Deville, autre fabricant de poêles, d’inserts et de fourneaux à bois créé en 1846 à Charleville-Mézières.
CHOISIR LA BONNE PUISSANCE POUR SON LOGEMENT
La puissance maximale
C’est un critère incontournable. On peut être tenté de prendre un poêle plus puissant que nécessaire, en partant du principe que « qui peut le plus peut le moins »… C’est une grave erreur, car il ne va jamais tourner à plein régime. Or un poêle qui fonctionne exclusivement au ralenti s’encrasse plus (car la flamme est moins vive et laisse plus d’imbrûlés), consomme plus et demande plus d’entretien. Sans parler du prix d’achat plus élevé. Il ne faut jamais surdimensionner : la puissance doit correspondre au plus juste aux besoins. Si vous ne disposez pas du bilan thermique de votre logement, sachez que pour une maison RT 2005, on considère qu’il faut une puissance de 100 W pour 1 m², soit un poêle de 10 kW pour 100 m². Pour une maison très bien isolée, de type RT 2012, 60 W par m² suffisent, soit un appareil de 6 kW pour 100 m².
La puissance minimale
La puissance minimale est importante à prendre en compte. En effet, lorsque la pièce a atteint la température désirée, l’appareil se met en puissance minimale et se contente de maintenir la température désirée. Une puissance minimale trop élevée (au-delà de 3,5 kW) obligera l’appareil à fonctionner en sous-régime. La puissance minimale standard est de 2,5 kW.
Type d’habitation | Puissance nécessaire |
---|---|
Logement basse consommation (BBC) ou RT 2012 (construit depuis le 1er janvier 2013) | 0,024 kW par m3 ou 60 W par m², soit un poêle de 6 kW pour 100 m² |
Logement RT 2005 (construit entre le 1er septembre 2006 et le 31 décembre 2012) | 0,04 kW par m3 ou 100 W par m², soit un poêle de 10 kW pour 100 m² |
Logement ancien rénové et correctement isolé | 0,04 kW par m3 ou 100 W par m², soit un poêle de 10 kW pour 100 m² |
Logement ancien non isolé | Les besoins dépendront du bilan énergétique du logement. Demandez conseil à un professionnel. |
LES POINTS À VÉRIFIER AVANT D’ACHETER
La capacité du réservoir
C’est une lapalissade, le degré d’autonomie du poêle dépend de la capacité du réservoir. Entre 15 et 35 kg, le rythme de recharge en granulés n’est pas le même. Attention, la recharge d’un poêle est un peu physique, puisqu’il faut soulever le sac au-dessus du poêle pour remplir le réservoir (à moins d’utiliser une pelle, ce qui est plus fastidieux). Il existe néanmoins des dispositifs optionnels de remplissage automatique, à l’aide d’un capteur de niveau et d’une vis sans fin, qui évitent d’avoir à soulever les sacs.
La programmation
C’est un atout essentiel des poêles à granulés : la programmation optimise leur fonctionnement et réduit la consommation de combustible. Grâce à la programmation journalière et hebdomadaire, ils se déclenchent à la demande, un peu avant le réveil ou le retour au domicile. Les modèles équipés de sondes de température permettent une régulation très précise. Parmi les autres programmes qui peuvent s’avérer intéressants, citons le mode économique (qui met l’appareil en vitesse réduite au moment choisi) et le mode « absence », qui maintient le logement à une température minimale (généralement 15 °C) pour éviter le gel ou l’humidité.
Le déclenchement à distance
Pouvoir déclencher la mise en marche du poêle à granulés à distance, ou en régler la température via son téléphone ou sa tablette, peut grandement améliorer le confort d’une résidence secondaire, et même celui du logement principal. Cette fonction n’est cependant pas disponible sur tous les modèles.
Les autres options
Parmi les autres options : l’alerte en cas de réservoir presque vide, l’alerte si la porte ou la trémie est ouverte, l’autonettoyage de la vitre et/ou du creuset, la présence d’une télécommande…
QUEL EST LE PRIX D’UN POÊLE À GRANULÉS
Les prix des modèles présents dans notre test comparatif varient du simple au double : de 1 800 € à 3 600 €. Comme pour tout appareil, les prix varient en fonction du positionnement de la marque, mais aussi des options et programmes disponibles, ainsi que du design du produit. C’est ainsi que les appareils en fonte, avec un grand foyer mettant mieux en avant la flamme, sont plus chers que les poêles les plus simples. Le design est clairement l’un des facteurs influant le plus sur le prix !
Selon une étude de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER), en 2017, le prix moyen d’un poêle à granulés de 8 kW était de 3 115 € HT. Son relevé de prix, portant sur 2 520 installations, montre des fourchettes de prix allant de 1 600 à 6 060 € pour les appareils et de 300 à 1 800 € pour la pose. Ces impressionnantes différences soulignent l’importance de choisir un poêle adapté à ses besoins et à son budget, mais aussi de faire plusieurs devis pour comparer les prix.
COMMENT OBTENIR LE CRÉDIT D’IMPÔT CITE
Pour passer de 7 à 9,3 millions de logements équipés d’un système de chauffage au bois d’ici 2028, objectif affiché dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le gouvernement a décidé de reconduire jusqu’au 31 décembre 2019 le crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite) – il devrait ensuite être transformé en système de prime pour éviter aux consommateurs d’avancer la facture totale. Le Cite permet, lors de l’installation d’un poêle à granulés, de récupérer 30 % du montant de l’appareil dans la limite de 8 000 € pour une personne seule (16 000 € pour un couple) pour une période de 5 années consécutives.
Choisir un professionnel certifié Qualibois
Pour bénéficier de cette aide, il est obligatoire de recourir à un professionnel certifié Qualibois à la fois pour l’achat et la pose de l’appareil. Cette certification doit être régulièrement mise à jour. Pour être certain que le professionnel est bien qualifié, vérifiez sur le site certificateur. La présence du logo sur la devanture du vendeur n’est pas suffisante, car sa certification peut être périmée. Le site gouvernemental Faire.fr permet aussi d’identifier les entreprises disposant d’un signe de qualité par catégories de travaux, par date de validité et par secteur géographique.
Attention au moment de choisir un prestataire, car ce crédit d’impôt peut fausser la donne : si le devis est peu élevé, c’est peut-être que l’installateur n’est pas certifié Qualibois et ne donnera pas accès à cette aide. À l’inverse, si le devis semble surestimé, il est possible que le professionnel ait gonflé sa marge sachant que l’investissement serait en partie pris en charge. Faites donc le tour des revendeurs avant de vous décider.
Les critères de performance obligatoires
Autre obligation pour en profiter, l’appareil de chauffage au bois choisi (poêle à granulés, à bûches ou insert de cheminée) doit répondre à certains critères de performance :
- rendement énergétique supérieur à 70 % ;
- émissions de particules inférieures à 90 mg/Nm3 ;
- concentration moyenne de monoxyde de carbone (ou E) inférieure ou égale à 0,3 % ;
- indice de performance environnemental (I) supérieur ou égal à 1.
Les résultats de notre dernier test comparatif de poêles à granulés montrent que plusieurs modèles s’approchent, voire atteignent, la barre des 90 % de rendement. Cela montre que la combustion est parfaitement maîtrisée et la technologie est mature. Cette amélioration des rendements depuis dix ans signifie aussi que désormais, rares sont les poêles qui ne permettent pas de bénéficier d’un crédit d’impôt.
OÙ ACHETER SON POÊLE À BOIS OU À GRANULÉS
Pour bénéficier du crédit d’impôt (Cite), il est obligatoire de faire appel à un professionnel certifié Qualibois pour l’achat et la pose du poêle. L’achat sur Internet ou en grande surface spécialisée est donc à déconseiller, sauf si :
- vous ne souhaitez pas bénéficier du crédit d’impôt ;
- vous possédez les compétences nécessaires pour l’installer vous-même.
Les entreprises certifiées sont listées sur le site https://www.qualit-enr.org/annuaire
En 2017, les installateurs ont ainsi représenté deux tiers des ventes de poêles à granulés, loin devant les grossistes (21 %) et les grandes surfaces de bricolage (12 %).
LE COÛT D’UTILISATION D’UN POÊLE À GRANULÉS
Un poêle à granulés permet-il de réduire substantiellement sa facture ? Tout dépend de votre mode de chauffage initial. Selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, en septembre 2018, le coût de 100 kWh PCI (en résumé, le pouvoir calorifique d’un combustible) était de 5,7 € pour les granulés de bois vendus en vrac et 6,05 € pour ceux vendus en sac. Il en coûtait 7,51 € pour l’équivalent en gaz naturel, 9,55 € en fioul domestique, 14,22 € en propane en citerne et 21 € en électricité (prix incluant l’abonnement au tarif bleu option base). Le bois est donc l’énergie la moins chère : en passant du fioul vers les granulés, l’économie est de 37 %. Et de 71 % par rapport à l’électrique ! Le prix du bois est aussi plus stable : entre 2007 et 2018, celui des granulés a progressé de seulement 21,5 %, contre 31,5 % pour le propane, 40 % pour le fioul, 42 % pour le gaz naturel et 45 % pour l’électricité.
En pratique, la consommation des poêles à granulés varie de 0,5 à 2 kg par heure (en fonction des modèles, du logement à chauffer, de la température de consigne réglée et de la puissance utilisée, réduite ou nominale). À raison de 8 heures de chauffe quotidienne, la consommation est de presque un sac de 15 kg par jour pour une maison de 85 m², soit environ 2 tonnes de granulés pour 4 mois d’utilisation. Le prix des granulés varie, en fonction des distributeurs, de 0,27 €/kg à 0,4 €/kg. La consommation varie légèrement en fonction des appareils et de leur puissance, avec une facture de granulés allant de 500 à 700 € par an. S’y ajoute une légère consommation d’électricité, de 30 à 70 € par an pour les appareils équipés de ventilateurs et d’une dizaine d’euros pour ceux à convection naturelle.
Le rendement des différents types de chauffage
Type de chauffage | Rendement |
---|---|
Cheminée à foyer ouvert | 10 à 15 % |
Cheminée à foyer fermé | 50 à 70 % |
Poêle à bûches | 70 à 85 % |
Poêle à granulés | 80 à 90 % |
Chaudière traditionnelle au fioul | 75 à 90 % (selon son âge) |
Chaudière classique au gaz (naturel, butane, propane) | 80 à 90 % |
Chauffage électrique | 100 % |
Le prix des différents combustibles (septembre 2018)
Combustible | Prix pour 100 kWh PCI |
---|---|
Bois déchiqueté | 3,50 € |
Bûches | 4,3 € |
Granulés de bois | 5,7 € (en vrac) ou 6,05 € (en sac) |
Gaz naturel | 7,51 € |
Fioul domestique | 9,55 € |
Propane en citerne | 14,22 € |
Électricité | 21 € (abonnement inclus, tarif bleu) |
COMMENT CHOISIR UN POÊLE À GRANULÉS SILENCIEUX
À l’exception des appareils à convection naturelle (minoritaires sur le marché), les poêles à granulés sont bruyants, du fait de la présence d’un ventilateur. Heureusement, ce n’est qu’à puissance et vitesse de ventilateur maximales que le bruit généré peut devenir une nuisance, ce qui limite les risques. En effet, seules les périodes de grand froid nécessitent ce mode de fonctionnement en continu. Le niveau sonore diminue quand le ventilateur fonctionne à allure réduite. Néanmoins, si vous êtes sensibles au bruit, demandez à pouvoir écouter l’appareil en fonctionnement avant de l’acheter. Vérifiez aussi si l’appareil possède un mode silencieux ou une option de débrayage, qui permet de couper l’appareil pendant quelques heures.
Notre test comparatif montre que la plupart des appareils ont été jugés très silencieux par notre jury. En utilisation normale, le bruit d’un poêle à granulés se situe aux alentours de 40 décibels, ce qui correspond à un appartement calme. À titre de comparaison, un lave-vaisselle a généralement un bruit de fonctionnement de 45 dB. Mais la perception du bruit est subjective et deux appareils affichant le même niveau de décibels ne seront pas forcément perçus de la même façon : là encore, demandez à écouter le modèle qui vous intéresse avant d’acheter.
INSTALLER ET RÉGLER SON POÊLE À GRANULÉS
L’installation du poêle
Pour bénéficier du crédit d’impôt (Cite), l’installation du poêle doit être réalisée par un professionnel certifié (et ce, bien que l’aide ne porte que sur l’achat de l’appareil et non son installation).
Pour une meilleure diffusion de la chaleur, l’installation du poêle au centre de la pièce principale est conseillée. Si vous souhaitez chauffer un étage, l’installer près d’une cage d’escalier est pertinent. L’emplacement dépendra aussi de la présence ou non d’un conduit d’évacuation des fumées (dont la présence est obligatoire dans les logements construits depuis 2006).
Attention, si vous souhaitez installer un poêle dans un appartement, l’accord de la copropriété est nécessaire, car les conduits d’évacuation appartiennent aux parties communes.
Le réglage du poêle
Il est d’une extrême importance. Même s’il est de qualité, un poêle mal réglé affichera un mauvais rendement et s’encrassera. Il faut se préoccuper du réglage dès l’achat.
À l’achat, demandez s’il a été effectué en usine – ce serait la meilleure solution, mais c’est peu probable. Il faut donc s’informer sur les réglages préconisés par le fabricant. S’il n’y en a pas, pensez à questionner l’installateur avant de signer le devis, car les spécialistes de la pose de poêles à granulés sont peu nombreux. La plupart sont des cheministes plus à l’aise dans l’installation d’appareils à bûches que dans le réglage spécifique des poêles à granulés. Savoir qu’ils ont une notice de réglage à disposition ou qu’ils ont l’habitude de poser des poêles à granulés est un point rassurant. Faites toujours appel à un installateur connu localement.
ENTRETENIR SON POÊLE À GRANULÉS
Entretenir régulièrement son poêle est important, pour des raisons de sécurité ainsi que pour prolonger sa durée de vie.
L’opération la plus fréquente consiste à aspirer les cendres qui s’accumulent dans le creuset (ce qui peut nuire à la combustion) et dans le cendrier. Veillez à attendre que les cendres soient froides et à utiliser un aspirateur équipé d’un filtre HEPA, pour ne pas rejeter de cendres dans l’air de la pièce. Le nettoyage de la vitre (à froid pour éviter un choc thermique qui pourrait la fendre) et de la chambre de combustion est aussi à effectuer régulièrement.
Tous les ans ou toutes les 2 000 heures de fonctionnement, un entretien doit être réalisé par un professionnel. Il inclut au minimum un nettoyage approfondi de l’appareil et la vérification de la grille, de l’extracteur des fumées, du ventilateur et de l’état des joints. En plus, un ramonage est obligatoire deux fois par an. Un certificat de ramonage, qui peut vous être demandé par votre assurance en cas de sinistre, doit être remis par le professionnel après l’opération. Le prix de cette révision annuelle de l’appareil, avec ramonage, est généralement de 150 à 200 €.
LE LABEL FLAMME VERTE
Créé conjointement par les fabricants d’appareils de chauffage au bois et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le label Flamme verte porte sur le niveau de performance et sur les émissions de polluants. Plus un appareil est efficace, plus il a d’étoiles. Les exigences ont été renforcées au 1er janvier 2018 : les appareils répondant aux critères des 5 étoiles n’y ont plus droit. Le niveau 6 étoiles est donc le minimum requis. Il demande un rendement d’au moins 86 %, des émissions de monoxyde de carbone (CO) de 0,03 % maxi et de particules fines inférieures à 40 mg/m3. Le label 7 étoiles exige 90 % de rendement, des émissions de CO de 0,02 % et de 30 mg/m3 maxi pour les particules fines. Au 1er janvier 2020, seuls les produits 7 étoiles seront éligibles au label.
Nous avions été très critiques vis-à-vis de ce label en 2009 lors de notre premier test de poêles à granulés, puis de nouveau en 2015 : sur les 10 poêles qui portaient ce label dans notre test de l’époque, 9 ne le méritaient pas. Il y a eu du mieux : les produits labelisés de notre dernier test (mars 2019) sont conformes, ou très proches, des exigences plus contraignantes de la Flamme verte. Dommage qu’elle ne couvre pas plus de chapitres de la norme (notamment en matière de sécurité thermique).
À noter. Depuis 2018, l’étiquette énergétique (étiquette colorée de type A, B, C, etc.) est obligatoire pour les appareils de chauffage, mais elle décrit seulement le rendement de l’appareil. Elle sera remplacée le 1er janvier 2022 par une nouvelle norme européenne, Ecodesign 2022, qui prendra en compte les émissions de polluants.
ÉVACUER LES FUMÉES EN FAÇADE : UNE FAUSSE BONNE IDÉE
L’évacuation des fumées en façade par ventouse verticale peut tenter quand la maison ne possède pas de conduit de cheminée (c’est le cas de nombreuses maisons individuelles conçues pour le tout-électrique : jusqu’en 2006, la réglementation ne leur imposait pas de conduit de fumée). Mais même si certains poêles étanches sont adaptés à ce type d’installation, ce système dit « de ventouse verticale » pose problème pour au moins deux raisons :
- les fumées de bois noircissent inévitablement la façade. Qu’elles stagnent faute de vent ou, au contraire, qu’elles soient rabattues par le vent, le résultat est le même, le mur noircit ;
- en cas de vent sur la façade, le poêle se met en sécurité, c’est indispensable pour éviter le refoulement des fumées et l’intoxication. Mais pour peu que l’hiver soit venté (ça arrive souvent), se chauffer devient difficile. Et si jamais la ventouse se situe sur un mur exposé aux vents dominants, c’est la catastrophe : le poêle est plus souvent arrêté en mode sécurité qu’en fonctionnement.
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêles à granulés
Morgan Bourven
Action de groupe Google Et maintenant le Royaume-Uni !
Action de groupe Google
Et maintenant le Royaume-Uni !
Début octobre, une Cour d’appel britannique a autorisé une action de groupe contre Google. Après l’action lancée par l’UFC-Que Choisir en France, les procédures pour imposer le respect des données personnelles des utilisateurs se multiplient en Europe.
C’est le fruit d’un combat mené depuis plusieurs années et qui pourrait concerner 4 millions de Britanniques. L’association anglaise « Google You Owe Us » (Google tu nous dois quelque chose) est à l’initiative d’une procédure contre le géant américain. Il est reproché à ce dernier d’avoir collecté de manière illégale des données personnelles d’utilisateurs d’iPhone en contournant des options de sécurité entre 2011 et 2012. En clair, les données étaient récoltées via le navigateur Safari et Google pouvait s’en servir afin d’en déduire le profil des utilisateurs pour potentiellement vendre de la publicité ciblée.
Dans sa décision, la Cour d’appel a estimé qu’un plaignant a droit à des dédommagements pour la perte de contrôle sur ses données. Une indemnisation pourrait être accordée aux utilisateurs concernés Outre-Manche. Et le montant avancé par certains serait salé : environ 3,4 milliards d’euros !
Google se fait donc une nouvelle fois épingler par ses utilisateurs. Souvenez-vous, il y a quelques mois, l’UFC-Que Choisir a lancé, sur la base de 200 plaintes, une action de groupe pour violation du Règlement Général de Protection des Données (RGPD) contre le géant américain en réclamant 1000 euros pour réparation du préjudice moral. Je suis heureux de voir que les initiatives se multiplient afin que les consommateurs gardent la main sur leurs données personnelles, et que les victimes de violation de la Loi soient justement indemnisées.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Fraudes à la rénovation énergétique Un plan de lutte bien timide
Fraudes à la rénovation énergétique
Un plan de lutte bien timide
Ils s’y sont mis à trois, un ministre et deux secrétaires d’État, pour présenter le plan de lutte gouvernemental contre les fraudes à la rénovation énergétique, mais ça ne suffit pas à le rendre convaincant.
Évidemment, c’est mieux que rien. Le ministre du Logement Julien Denormandie s’engage à renforcer les contrôles et à s’attaquer aux démarchages téléphoniques abusifs qui « pourrissent la vie des Français ». Il veut aussi « améliorer l’information des consommateurs et rétablir la confiance en matière de rénovation énergétique ». On ne peut qu’applaudir, avant de rester perplexe face aux mesures présentées.
LE RENFORCEMENT DES CONTRÔLES
Actuellement, les entreprises RGE sont contrôlées une fois tous les 4 ans, et sur un chantier qu’elles choisissent elles-mêmes ! Dorénavant, la sélection des chantiers contrôlés sera effectuée de façon aléatoire par un organisme de qualification. La mesure a le mérite de sortir du ridicule de la situation actuelle et le nombre de contrôles est doublé pour l’isolation des combles et le changement de chaudière, il passe à deux tous les 4 ans. Ce qui reste bien minimaliste pour espérer assainir le marché des travaux de rénovation énergétique.
LES DÉMARCHAGES TÉLÉPHONIQUES ABUSIFS
Les dénoncer c’est bien, mais rien de concret n’entre en vigueur pour y mettre fin. Tout juste Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, a-t-elle évoqué l’hypothèse d’un renforcement de l’encadrement ou d’une interdiction pure et simple du démarchage téléphonique. Les nombreux consommateurs qui les subissent quotidiennement et tous ceux qui se font arnaquer apprécieront qu’on en soit encore « à envisager ».
DEUX MESURES POUR L’INFORMATION ET LA CONFIANCE DES CONSOMMATEURS
D’une part la généralisation du « name and shame » pour les fraudeurs identifiés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ce qui suppose une vraie révolution au sein des services de la Répression des fraudes, habitués à protéger avec ferveur l’anonymat des contrevenants depuis toujours.
D’autre part la mise à disposition de fiches pratiques pour les consommateurs, censées leur permettre de vérifier « les points visibles de la qualité des travaux effectués, lors de la réception ». Transformer tout un chacun en expert grâce à des checklists… on attend de les voir pour y croire.
Mais si le plan présenté semble aussi tiède face à l’ampleur des dérives et des arnaques, c’est sans doute parce que le ministère de la Transition écologique et solidaire juge que « 97 % de travaux sont réalisés de manière satisfaisante et conforme ». Un chiffre totalement irréaliste au vu des litiges traités par les associations locales de l’UFC-Que Choisir et du déferlement d’arnaques qu’ont provoquées les offres d’isolation à 1 €.
Élisabeth Chesnais
Épargne Natixis doublement condamné
Épargne
Natixis doublement condamné
La filiale de gestion d’actifs de Natixis (Groupe BCPE) a de nouveau été sanctionnée pour des graves manquements préjudiciables aux clients. Des pratiques que le site Mediapart et Que Choisir avaient déjà dénoncées en 2016 et 2017.
Les verdicts se suivent et se ressemblent pour Natixis ou, plus exactement, sa filiale, Natixis Asset Management (devenue Natixis Investment Managers International). Pour la deuxième fois, la société a été sanctionnée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour ses pratiques vis-à-vis de ses clients. En 2018, une action de groupe (lire encadré) avait été engagée par l’UFC-Que Choisir contre Natixis Asset Management (NAM), en raison de prélèvements de frais de gestion indus sur 133 fonds à formule. Certains des clients s’étaient retrouvés, une fois l’ensemble des frais et des marges prélevés, avec un capital de départ réduit. Une bonne partie des fonds incriminés avaient été commercialisés par le Groupe BCPE (Banques populaires-Caisses d’épargne), dont Natixis est une filiale. C’était le cas des fonds à formule Odeis, Fructi Sécurité ou Al Dente.
Le 25 septembre dernier, les techniques de gestion de NAM ont de nouveau été dénoncées par les membres de la commission des sanctions de l’AMF. Là encore, la filiale de Natixis a empoché une partie des gains qui devaient revenir aux fonds. Parmi les produits financiers concernés, on trouve aussi des placements d’organismes institutionnels : par exemple, le fonds CMD Agirc D, géré pour le compte de l’Agirc-Arrco (le régime de retraite complémentaire des salariés et des cadres du secteur privé), le fonds Concorde 96, qui finance la retraite des députés, ou encore Caducée Pharmaciens, administré pour le compte de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens.
QUE DES MIETTES POUR LES ÉPARGNANTS
À chaque fois, la défense de la direction de NAM est la même : la réglementation n’est pas claire et, par conséquent, aucune irrégularité n’a été commise. À deux reprises, la commission des sanctions de l’AMF a rejeté cet argumentaire. Dans sa décision de juillet 2017, l’autorité de tutelle a estimé que NAM avait « livré aux clients une information inexacte et trompeuse, violé son obligation d’agir dans le seul intérêt des porteurs de parts et imposé à ces derniers des charges indues et injustifiées ». L’AMF lui a alors infligé une amende de 35 millions d’euros, la plus forte sanction qu’elle a prononcée à ce jour. En septembre, l’AMF a condamné NAM à payer une nouvelle amende de 2 millions d’euros pour « ne pas avoir agi de manière honnête, loyale et professionnelle dans l’intérêt de ses clients », et pour ne pas les avoir informés de la rémunération qu’elle percevait. En cause : une partie des bénéfices générés par la gestion des fonds a été captée par NAM.
Pour bien comprendre les reproches adressés à Natixis Asset Management, il faut savoir que lorsque vous investissez dans un fonds de placement (proposé par une banque ou une société de gestion), vous acquérez une petite part de celui-ci en échange de la somme que vous apportez. Cet argent (et celui des autres épargnants) sert à acquérir des titres, notamment des actions cotées en Bourse. Or, les sociétés de gestion ont développé une nouvelle technique pour en obtenir le meilleur rendement possible : la cession temporaire de titres. Cette opération fonctionne un peu comme une location. Le fonds prête ses titres à des institutions financières (qui réalisent des opérations de spéculation avec ces valeurs). En échange, le fonds reçoit de l’argent. Normalement, le gain doit retourner in fine à l’épargnant. En réalité, une part très importante est allée dans les poches de NAM. Selon des documents consultés par Que Choisir, l’activité de cession de titres a rapporté 30 millions d’euros en 2011. Au total, 71 fonds gérés par NAM étaient concernés. Ceux-ci ont perçu – pour avoir, donc, prêté leurs titres destinés à des opérations de spéculation – 4,5 millions d’euros, soit environ 15 % du revenu. NAM s’est, pour sa part, bien servie en récupérant plus de 16 millions d’euros ! Sans jamais se justifier ni en informer ses clients.
DES FONDS À FORMULE OPAQUES
Si NAM a pu ponctionner autant d’argent, c’est bien parce que les techniques de gestion de ces portefeuilles de titres se complexifient ! Ces placements deviennent des sortes de boîtes noires, où il est de plus en plus difficile de comprendre d’où proviennent les revenus qui leur sont délivrés. C’est particulièrement vrai avec les fameux fonds à formule (ou fonds structurés), vendus comme étant la dernière invention de l’ingénierie financière en faveur des particuliers. Ces produits financiers promettent un rendement sans les risques. Certains annoncent ainsi une garantie à 100 % du capital (moins les frais de gestion), d’autres, une garantie partielle. En réalité, il s’agit surtout de grosses machines à générer des frais, grâce auxquelles les sociétés de gestion engrangent d’énormes bénéfices. NAM a été très friande de ce genre de placement. Témoignage après témoignage, on constate les mauvais résultats des fonds structurés commercialisés par l’entreprise, via les réseaux des Banques populaires et des Caisses d’épargne, depuis plus d’une dizaine d’années.
Mais au-delà de Natixis, la majorité des fonds à formule proposés par les établissements concurrents, notamment après 2005, affichent eux aussi des performances très faibles, voire négatives. Parmi les plus mauvais élèves, les fonds Bénéfic de La Banque postale ou Doubl’Ô des Caisses d’épargne, qui ont fini avec des résultats nets négatifs (au lieu de doubler ou de tripler le capital). Et on peut tout autant évoquer le fonds Écureuil Europe 2003, géré par les Caisses d’épargne, dont les rendements annuels ont été inférieurs à 0,8 % ! Natixis est la partie émergée de l’iceberg, mais nul doute que les clients gagneraient à ce que la gestion de l’épargne populaire revienne à plus de clarté.
SECRET DES AFFAIRES
La justice donne raison à l’UFC-Que Choisir
Dans le cadre de l’action de groupe engagée en 2018 par l’UFC-Que Choisir, une première bataille juridique a porté sur l’importante question du secret des affaires. Natixis entendait refuser à l’association l’accès aux pièces de l’instruction menée par l’AMF, en 2017, au nom du secret des affaires et du respect de la vie privée. Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris n’a pas retenu cet argument, de plus en plus avancé par des entreprises craignant de voir leur responsabilité engagée. Récemment, Merck, mis en cause dans l’affaire du Levothyrox, avait espéré, en invoquant ce droit, éviter la révélation de certaines informations sur ses pratiques. Concernant l’accès de l’UFC-Que Choisir aux pièces de l’instruction de l’AMF, le TGI de Paris a déclaré : « Il n’est pas démontré, à défaut de connaître à ce stade le contenu des procès-verbaux de l’enquête de l’AMF, que le droit au respect de la vie privée et familiale, le secret des affaires s’opposerait à la communication des informations requises. »
Élisa Oudin
Écouteurs True Wireless Les principaux écouteurs sans fil disponibles
Écouteurs True Wireless
Les principaux écouteurs sans fil disponibles
Avec ses premiers Airpods, Apple a lancé en 2016 le mouvement des écouteurs True Wireless (« vraiment sans fil »). Depuis, de nombreux fabricants ont sorti ou renouvelé leurs propres modèles. Voici quelques conseils pour bien choisir les vôtres et notre avis sur les principaux écouteurs True Wireless disponibles.
Alors que les casques audio Bluetooth ont conquis un large public, des écouteurs d’un nouveau type envahissent le marché. Eux aussi sont connectés au smartphone via une connexion sans fil Bluetooth, mais il s’agit cette fois d’écouteurs intra-auriculaires dont les deux oreillettes ne sont reliées par aucun fil. C’est pourquoi on les appelle des True Wireless (« vraiment sans fil »). La liberté de mouvement est totale. Mais une question se pose immédiatement : ces écouteurs tiennent-ils bien dans les oreilles ? Apple, qui a lancé la tendance avec ses Airpods fin 2016, a surpris sur ce point : oui, les Airpods tiennent dans les oreilles. Ce fut le cas lors de notre prise en main, et à en croire le nombre d’utilisateurs croisés dans la rue depuis quelques mois, c’est le cas pour différentes morphologies. Les autres écouteurs que nous avons essayés sont, eux aussi, plutôt rassurants. Et heureusement car mieux vaut ne pas les perdre : nouveauté oblige, les prix de ces écouteurs True Wireless sont assez élevés. Ils vont de 150 € à plus de 350 €.
Plusieurs critères les distinguent les uns des autres. Leur taille, déjà : certaines oreillettes sont grosses, voire inconfortables. Certaines sont par ailleurs conçues pour la pratique sportive, d’autres pas. Toutes sont compatibles avec les smartphones Android et les iPhone d’Apple, mais certaines sont clairement conçues pour fonctionner avec les uns ou les autres. Tous ces écouteurs sont livrés avec un boîtier intégrant une batterie, qui permet de ranger les oreillettes tout en les rechargeant. Ils permettent aussi de répondre à un appel et sont souvent compatibles avec les assistants vocaux Amazon Alexa, Google Assistant ou Apple Siri (pour, par exemple, dicter un message ou piloter la musique). Enfin, citons une dernière fonction qui peut s’avérer pratique : si vous n’arrivez plus à mettre la main sur vos écouteurs, vous pourrez les faire sonner depuis l’application, voire localiser sur une carte le dernier endroit où vous en avez été déconnectés.
BLUETOOTH OU NFMI
En l’absence de câble entre les deux oreillettes, celles-ci doivent communiquer entre elles sans fil. Selon les modèles, cette connexion s’effectue soit en Bluetooth, soit par un standard appelé NFMI (near field magnetic induction, ou induction magnétique de courte portée). Ce standard, jusqu’ici surtout utilisé pour les appareils auditifs, fait généralement grimper le prix des écouteurs. Il faut dire qu’il est réputé plus stable et moins énergivore que le Bluetooth. Mais il exige aussi que les deux oreillettes soient alignées et exclut donc de prêter une oreillette pour regarder une vidéo à deux (il est toutefois possible d’utiliser une seule oreillette). Les écouteurs de B&O (E8, E8 Motion) et ceux de Jabra (Elite 65t, Elite Active 65t) communiquent en NFMI. Les fabricants n’en font pas l’article, l’information est même généralement assez difficile à trouver.
Nous avons pris en main plusieurs écouteurs True Wireless qui sont aujourd’hui des références. Voici nos premières impressions.
APPLE AIRPODS ET AIRPODS 2 (179 € ET 229 €)
Apple, premier de cordée
Apple a lancé ses premiers Airpods en décembre 2016 et, avec eux, démocratisé un concept : des écouteurs sans aucun fil, livrés dans un boîtier de rangement lui-même doté d’une batterie. Les deux oreillettes se rechargent ainsi dès qu’elles sont rangées dans leur boîtier, capable de fournir plusieurs chargements complets lorsque sa propre batterie est pleine. Comme le montre notre test en laboratoire des Airpods, la qualité sonore est au rendez-vous. Apple a lancé en 2019 une deuxième version, promettant notamment une meilleure qualité sonore. Surtout, ces nouveaux Airpods sont capables de comprendre la commande vocale « Dis Siri » pour déclencher l’assistant (afin de lancer un appel, par exemple). Sur la précédente version, il fallait tapoter deux fois sur les écouteurs pour lancer l’assistant (moins pratique quand on a les mains occupées). Autre nouveauté, le boîtier de chargement est désormais proposé en version sans fil (chargement par induction). Sur son site Web, Apple ne vend plus que les Airpods 2, avec un boîtier de charge sans fil (229 €) ou avec un boîtier de charge classique (179 €).
L’appairage des Airpods avec un iPhone, un iPad ou un Mac est hyper simple : il suffit d’ouvrir le boîtier pour que l’appareil les détecte. Et une fois détectés, les Airpods sont automatiquement reconnus par les autres appareils Apple connectés au même identifiant Apple ID.
À l’usage, ces Airpods s’avèrent légers et très confortables. Dommage que les commandes ne soient pas très ergonomiques et qu’elles soient par ailleurs limitées. Vous ne pourrez configurer qu’une fonction par oreillette parmi 3 disponibles : l’assistant Siri, piste suivante/piste précédente ou lecture/pause. Pratique, lorsque l’utilisateur retire une oreillette, la musique passe automatiquement sur pause, pour reprendre lorsque l’écouteur est remis en place.
Étonnamment, les Airpods tiennent bien en place dans les oreilles. Ils n’ont même pas bougé pendant nos essais en course à pied, bien qu’ils ne soient pas conçus pour le sport (ils ne sont pas étanches, ni à l’eau ni à la sueur). Par ailleurs, ils offrent une isolation passive assez faible : alors qu’ils sont placés dans les conduits auditifs, vous percevrez toujours les bruits autour de vous. C’est très pratique pour tenir une conversation sans avoir à les retirer. C’est aussi une différence notable avec les autres écouteurs True Wireless pris en main qui, eux, sont constitués d’embouts en silicone bouchant hermétiquement le conduit auditif.
Enfin, les Airpods sont compatibles avec d’autres appareils que ceux d’Apple. Un bouton placé sur le boîtier permet de les appairer manuellement, en saisissant un code de jumelage.
APPLE AIRPODS PRO (279 €)
Un modèle à réduction de bruit intégrée
Apple décline ses Airpods dans une version « Pro », un qualificatif qu’il applique à ses appareils haut de gamme en 2019 (iPhone 11 Pro, iPhone 11 Pro Max). Ses écouteurs sans fil adoptent le format intra-auriculaire, ils sont livrés avec trois tailles d’embouts en silicone. Par ailleurs, ils sont désormais étanches, ce qui permet de les utiliser en extérieur s’il se met à pleuvoir, et de ne pas craindre la sueur pendant une séance de sport. Notez qu’ils tiennent bien en place en toute situation.
Le boîtier des Airpods Pro peut être rechargé sans fil. La première connexion avec le smartphone est très simple, surtout s’il s’agit d’un iPhone : il suffit d’ouvrir le boîtier à proximité du téléphone pour qu’ils se reconnaissent (si vous utilisez les Airpods Pro avec un smartphone Android, vous perdrez quelques fonctions natives ; nous détaillons ce point dans notre prise en main complète des Airpods Pro). Vous bénéficierez néanmoins de l’autre grande nouveauté de ces écouteurs, à savoir la réduction active de bruit. Apple introduit en effet la technologie qui permet d’analyser les bruits extérieurs grâce à un micro et de les annuler en envoyant le signal opposé. Lorsqu’elle est de bonne qualité, comme sur le Bose QuietComfort QC35II, le Bose QuietComfort QC20 ou le Denon AHGC20EM, cette fonction est simplement époustouflante. Nous étions très curieux du résultat sur les écouteurs d’Apple. Nos tests en laboratoire permettront de mesurer précisément l’atténuation (à 500 Hz et à 3 000 Hz, notamment). Mais déjà, on peut dire que l’isolation dans un cadre bruyant est réelle. Passer du mode réduction de bruit au mode « Transparence » (qui laisse au contraire passer tous les bruits pour, par exemple, converser avec quelqu’un), permet de s’en convaincre.
Nous ne manquerons pas de mesurer également, en laboratoire, l’autonomie des Airpods Pro. Apple annonce 5 heures d’autonomie une fois les écouteurs chargés à bloc, et 24 heures au total, en profitant de la batterie intégrée au boîtier (qui recharge les écouteurs dès qu’ils y sont rangés).
→ Notre prise en main complète des Airpods Pro
SAMSUNG GALAXY BUDS (149 €)
Parfait compagnon des smartphones Galaxy
Après ses premiers écouteurs True Wireless Samsung Gear IconX, lancés en juin 2016 dans l’indifférence générale, puis renouvelés en 2018, le coréen a fait plus de bruit en présentant les Samsung Galaxy Buds. Plus légers, plus compacts et moins chers, ils sont livrés avec trois tailles d’embouts en silicone pour s’adapter au mieux à la morphologie de l’utilisateur. Le boîtier est rechargeable sans fil (notamment grâce à la fonction « Partage d’énergie » du Samsung Galaxy S10) et assez compact pour tenir dans une poche. Connecter les Galaxy Buds à son smartphone est enfantin, particulièrement lorsqu’on l’associe à un smartphone Samsung. L’application qui permet de paramétrer les écouteurs n’est disponible que sous Android (Samsung Wear). Cette app permet d’accéder à un égaliseur pour amplifier les basses ou les aigus, et de configurer les actions déclenchées via le pavé tactile des écouteurs. Vous pouvez ainsi choisir de régler le volume en tapotant une fois l’écouteur droit ou gauche, de lancer une commande vocale (Bixby ou Google Assistant, ou bien Siri sur iOS) en tapotant deux fois et de passer en mode « son environnant » en prolongeant l’appui. Cette fonction permet de laisser passer les sons autour de l’utilisateur, et même de faire ressortir les voix. Car une fois les Buds en place dans les oreilles, les conduits auditifs de l’utilisateur sont non seulement bouchés, mais en plus les Buds « annulent » les bruits ambiants pour isoler encore plus l’utilisateur (on ne s’entend plus taper sur un clavier !). Les Buds peuvent aussi notifier oralement l’utilisateur de l’arrivée d’un message, d’un mail, un appel entrant ou vous prévenir d’une notification dans vos différentes applications (Facebook, Deezer, banque…). Dommage que la musique ne soit pas automatiquement coupée quand on retire un écouteur.
À l’usage, les Galaxy Buds tiennent bien en place, difficile de les imaginer tomber même en pressant le pas. Ils s’avèrent confortables, mais fatiguent après plusieurs heures d’écoute (ce qui n’est de toute façon pas conseillé).
Les Galaxy Buds sont conçus pour les smartphones de Samsung, mais ils sont aussi compatibles avec les iPhone d’Apple. En revanche, il sera impossible de personnaliser les actions via l’écran tactile, ni même d’accéder à l’égaliseur. Enfin, Samsung garantit une résistance à la sueur et aux éclaboussures (IPX2). Pas de problème, donc, pour faire du sport avec.
XIAOMI TRUE WIRELESS (79 €)
La réduction de bruit à prix cassé
Xiaomi inaugure sa gamme d’écouteurs True Wireless sans dissimuler sa volonté de ressembler à Apple et à ses Airpods. Le boîtier d’un blanc immaculé loge les deux écouteurs à la verticale, écouteurs composés d’une tige qui laisse peu de doute sur la source d’inspiration du fabricant. La comparaison s’arrête là. Les Xiaomi True Wireless ne sont pas étanches ni rechargeables sans fil, et leurs finitions, bien que correctes, restent en deçà de ce que propose Apple. Ils sont aussi vendus moins cher : 80 €, c’est moins que tous les modèles que nous avons pris en main ! De surcroît, ils intègrent une fonction de réduction de bruit, censée isoler l’utilisateur dans un cocon acoustique grâce à une technologie qui « annule » les bruits extérieurs. Cette fonction ne nous a malheureusement pas du tout convaincus, ni au restaurant, ni dans les transports, ni au bureau… La différence avec ou sans la fonction activée est difficilement perceptible. Les Xiaomi True Wireless n’en sont pas moins des écouteurs sans fil confortables qui permettent de s’équiper sans se ruiner.
→ Notre prise en main complète des Xiaomi True Wireless
SENNHEISER MOMENTUM TRUE WIRELESS (299 €)
La qualité, avec classe
Pour ses premiers écouteurs « vraiment sans fil », Sennheiser a misé sur le haut de gamme. Vendus 299 €, ils sont livrés dans un boîtier recouvert de tissu, rechargeable via un câble micro-USB. Les oreillettes sont esthétiquement soignées et tiennent bien en place une fois les bons embouts silicone choisis (parmi les 4 tailles livrées). Leur surface tactile métallisée est dédiée aux commandes musicales à gauche (pause, piste suivante ou précédente, volume) et, à droite, aux appels et au déclenchement de l’assistant vocal (Siri sur un iPhone, Google Assistant sur un smartphone Android). Comme le montre notre test en laboratoire, ces commandes sont ergonomiques et, une fois mémorisées, très simples à utiliser.
L’application Smart Control, disponible dans l’App Store d’Apple et dans le Google Playstore, donne accès à quelques paramétrages comme l’activation de la pause automatique quand on retire une oreillette ou la langue des menus (le français n’est d’ailleurs pas disponible à ce jour, vous devrez choisir entre anglais, allemand et mandarin).
Une fois en place, les écouteurs offrent une bonne qualité sonore et isolent presque totalement l’utilisateur des bruits qui l’entourent. Parfait pour se sentir dans un cocon, mais pas pour rester en contact avec son environnement. Une fonction baptisée « Transparent hearing » permet toutefois à l’utilisateur d’entendre ce qu’il se passe autour de lui (conversations, circulation, annonces dans les gares, etc.) sans retirer les écouteurs.
Les Sennheiser Momentum True Wireless ne sont pas prévus pour faire du sport, mais ils sont censés résister aux éclaboussures (IPX4).
JABRA ELITE 65T ET JABRA ELITE ACTIVE 65T (179 € ET 199 €)
Des écouteurs corrects à moins de 200 €
Jabra propose quatre modèles d’écouteurs True Wireless vendus entre 179 € et 350 €. Nous avons pris en main les Elite 65t (179 €) et les Elite Active 65t (199 €), les deux autres modèles étant plutôt destinés aux grands sportifs (Elite Sport, 229 €, bardé de capteurs et de fonctions spécifiques à l’entraînement) ou aux professionnels (Evolve 65t, 350 €, compatible avec Skype for business).
Les Jabra Elite 65t, également testés en laboratoire, et Elite Active 65t sont très similaires. Outre les coloris disponibles, les deux modèles ne se distinguent que par la présence d’un capteur de mouvement dans les Active 65t. Ce capteur ouvre la voie à des fonctions liées à la mesure de l’activité physique, qui sont toutefois assez limitées : les écouteurs sont capables de compter le nombre de pas pendant l’entraînement.
Les commandes destinées à changer de piste, à régler le volume ou à mettre en pause sont assez peu ergonomiques. Sur chacun des écouteurs, trois zones actives permettent d’accéder à ces réglages, mais elles ne sont pas faciles à identifier. De plus, il faut appuyer assez fortement pour déclencher l’action, ce qui enfonce désagréablement l’écouteur dans l’oreille.
Une application (Sound+, disponible sur iOS et Android) donne accès à différentes configurations d’utilisation (au bureau, dans les transports…) avec personnalisation, pour chacune, de différents paramètres : égaliseur, activation ou non de la mise en pause intelligente (quand on retire un écouteur d’une oreille), options lors des appels (entendre sa propre voix pendant les appels, par exemple), activation de la fonction « HearThrough » pour entendre ce qui se passe autour de soi (pratique au bureau ou pour ne pas rater l’embarquement à l’aéroport !). Par défaut, les Elite 65t et Elite Active 65t offrent une isolation passive assez impressionnante.
Comme tous les écouteurs True Wireless, les 65t sont livrés dans un boîtier de rangement intégrant une batterie qui offre plusieurs charges complètes. Ce boîtier se charge via un câble micro-USB (pas de recharge sans fil).
Les écouteurs Elite Active 65t respectent la norme IP56 (poussière et transpiration), ils supporteront donc largement la pratique sportive. Ce n’est pas le cas des Elite 65t, qui ne résistent pas à la sueur (ils sont garantis IP55, poussière et jets d’eau).
B&O E8 2.0 (350 €)
Avec ces E8 2.0, Bang & Olufsen remporte le prix des écouteurs True Wireless les plus chers de cette sélection. Vendus 350 €, ils sont présentés dans un boîtier revêtu de cuir rechargeable sans fil (ou via un câble USB-C). Les écouteurs eux-mêmes sont sobres et relativement discrets. Ils sont livrés avec 4 tailles d’embouts en silicone et des ailettes pour garantir la bonne tenue dans le pavillon de l’oreille.
Côté usage, les commandes sont faciles à exécuter. Il suffit de tapoter une ou deux fois sur l’une des deux oreillettes pour lancer la musique, la mettre en pause ou changer de morceau. Le volume s’ajuste en maintenant le doigt sur les oreillettes (à gauche pour baisser, à droite pour augmenter). En tapotant trois fois à droite, on appelle l’assistant vocal (Siri sur iOS, Google Assistant sur Android). Enfin, un appui bref à gauche active le mode « Transparence » qui, comme sur les autres modèles, laisse traverser les sons environnants via les micros. C’est sans doute sur ce modèle que ce mode est le moins convaincant. D’abord parce que l’isolation passive est assez faible (une fois les écouteurs en place, l’utilisateur reste au contact de son entourage et des bruits environnants). Ensuite parce que la fonction semble ne faire que baisser le volume de la musique.
Les B&O E8 2.0 se mettent automatiquement en pause quand on retire l’oreillette droite, la musique reprend quand on la remet en place. Mais il n’est pas possible de désactiver cette option depuis l’application (iOS et Android). Celle-ci est assez rudimentaire et n’offre la main que sur un égaliseur et quelques profils préréglés. L’un d’eux, baptisé Workout, suggère une possible utilisation sportive bien que l’esthétique des écouteurs ne s’y prête pas forcément (ils font plus « chics » que « sport »). Ils ne sont d’ailleurs pas étanches. Les sportifs préfèreront aux E8 2.0 les E8 Motion, déclinaison des écouteurs mieux adaptée à l’activité physique tant qu’elle n’est pas trop intense. Les E8 Motion sont résistants aux éclaboussures d’eau, mais pas à la sueur.
Camille Gruhier
ACTUALITÉ
Apple vient de commercialiser ses premiers écouteurs intégrant la réduction de bruit, une technologie qui permet…
ACTUALITÉ
Apple vend ses écouteurs à réduction de bruit, les Airpods Pro, 279 €. Ceux de Sony, les WF-1000XM3, coûtent 250 €. Déjà…
Qualité sanitaire des aliments La baisse des contrôles officiels menace la sécurité des consommateurs
Qualité sanitaire des aliments
La baisse des contrôles officiels menace la sécurité des consommateurs
A l’occasion de la publication du rapport1 du Bureau Européen des Unions de consommateurs (BEUC) sur l’insuffisance des contrôles alimentaires en Europe et alors que le projet de loi de finances est en cours de discussion, l’UFC-Que Choisir alerte à nouveau sur la réduction considérable des effectifs des services officiels observée ces dernières années et les risques qu’elle comporte pour les consommateurs. Refusant la poursuite de l’hémorragie au sein de la DGCCRF et de la DGAL2, l’Association presse les pouvoirs publics de renforcer sans délai les moyens humains et réglementaires des organismes de contrôle, afin de garantir la sécurité des aliments.
Alors que les scandales sanitaires se succèdent désormais à un rythme effréné (lasagnes à la viande de cheval en 2013, décès dus à la salmonelle dans des fromages au lait cru en 2015 et en 2016, œufs contaminés au fipronil en 2017, affaire Lactalis en 2017 et 2018, puis viande de bœuf avariée de Pologne en 2019), les consommateurs peuvent de moins en moins compter sur la vigilance des autorités. C’est le constat que dresse le BEUC, sur la base d’une étude réalisée dans 12 pays de l’Union, qui montre que la réduction drastique des effectifs des services de contrôle observée dans un grand nombre d’Etats membres, ainsi qu’une réglementation trop laxiste sur certains points, fragilisent le dispositif censé garantir la sécurité des aliments.
Une baisse de près d’un quart des contrôles sanitaires dans l’alimentation
Comme la majorité des Etats européens, la France a fortement diminué les effectifs des services de contrôle dans l’objectif de réduire la dépense publique. Ainsi, les politiques d’économies menées dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) en 2007 et de la Modernisation de l’action publique (MAP) en 2012, ont eu pour effet de faire baisser de 11 % le nombre de contrôleurs dépendant du Ministère de l’Agriculture3 et de 20 % ceux de la répression des fraudes entre 2005 et 2012. Ni les semonces répétées de la Cour des comptes4, ni la succession des scandales alimentaires n’ont inversé la tendance, et ces services subissent aujourd’hui un sous-effectif chronique, qui les empêche de mener à bien leurs missions. Le nombre de contrôles réalisés chez les professionnels de l’alimentaire a baissé de 24 % entre 2011 et 2016, à telle enseigne que les restaurants ne sont plus contrôlés que tous les quinze ans en moyenne. Alors que l’organisation sanitaire de la France constituait autrefois un modèle, celle-ci fait maintenant partie des lanternes rouges. Le dernier rapport de l’agence européenne de sécurité des aliments sur la présence de pesticides dans les aliments5 montre par exemple que sur les 30 pays analysés (UE + Norvège et Islande) la France arrive en 25e position sur le nombre de contrôles réalisés rapportés à la population.
Les règles d’hygiène de moins en moins respectées par les professionnels
On observe parallèlement, une dégradation de l’hygiène chez les professionnels dans tous les secteurs : entre 2013 et 2017 le taux d’anomalies relevé en France lors des contrôles est passé de 42 % à 49 %. Des entorses aux règles d’hygiène sont ainsi constatée dans 28 % des abattoirs et des ateliers de découpe, dans 38 % de cantines et même dans 57 % des petits commerces alimentaires (restaurants, pâtisseries, traiteurs…). Il est vrai que les suites données aux non-conformités sont peu fréquentes et insuffisamment dissuasives. Ainsi, en 2008, 5 ans avant le scandale de la viande de cheval, une inspection réalisée dans les établissements Spanghero qui faisait pourtant état de non-conformités majeures telles que l’absence de dates limites, n’avait alors entraîné qu’un simple avertissement !
La libre circulation bien mal contrôlée des aliments à travers l’Europe
Une conséquence trop peu connue du principe de libre circulation des marchandises en Europe est qu’il limite fortement la capacité des Etats-membres à contrôler les aliments provenant d’autres pays de l’Union lors de leur arrivée sur le territoire national. Pourtant, les quelques cas où les autorités sont autorisées à réaliser ces contrôles révèlent que les règles d’hygiène sont tout aussi mal respectées dans les autres pays de l’Union. Les services français ont ainsi relevé pour la période 2010-2011, 17 % d’infractions dans les lots de viandes fraîches, 21 % dans les produits laitiers et 25 % dans les produits transformés à base de viande.
Au vu des dangers que fait courir aux consommateurs l’affaiblissement délibéré des politiques sanitaires françaises et européennes, l’UFC-Que Choisir demande :
Au Gouvernement français :
- Un financement du renforcement des effectifs des services officiels dans le cadre du projet de loi de finances et un recentrage de leurs missions prioritaires pour que ceux-ci soient en mesure d’assurer pleinement leurs fonctions de contrôle ;
- La mise en place de sanctions réellement dissuasives pour les professionnels enfreignant les règles d’hygiène ;
- Un affichage obligatoire des résultats des contrôles sanitaires à l’entrée des commerces alimentaires ;
- Le changement de pratique des services de contrôle dans la rédaction de leurs rapports afin que les entreprises en infraction y soient clairement désignées ;
Aux autorités européennes :
- La réalisation d’évaluations régulières publiques des Etats-membres sur leurs obligations en matière sanitaire et l’application de sanctions en cas de manquements à ces obligations ;
- La création d’une police sanitaire européenne habilitée à réaliser des contrôles sur tout le territoire de l’Union.
NOTES
Nutri-Score Des eurodéputés en « opération étiquetage »
Nutri-Score
Des eurodéputés en « opération étiquetage »
Autocollants multicolores à la main, un groupe de députés européens a arpenté les allées d’une grande surface de Bruxelles, jeudi 7 novembre 2019. Ils ont apposé ces vignettes porteuses d’une note Nutri-Score sur différents produits alimentaires en vente. Objectif de cette action menée à l’initiative de l’eurodéputée Michèle Rivasi (Verts) : soutenir l’initiative citoyenne européenne Pronutriscore lancée par l’UFC-Que Choisir et six autres associations de consommateurs.
Une pétition européenne officielle (contraignante en cas de résultat positif) a été lancée en mai dernier dans les sept pays participants (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Allemagne, Pologne, Grèce et France). Elle demande à la Commission européenne « d’imposer l’étiquetage simplifié Nutri-Score sur les produits alimentaires » dans toute l’Union européenne. L’objectif est d’atteindre 1 million de signatures au total dans les sept pays participants d’ici le 8 mai 2020. À l’heure actuelle, un peu plus de 76 000 personnes seulement ont signé (1), il est donc essentiel de continuer à mobiliser les citoyens européens.
D’où la « flash-mob » des cinq eurodéputés Michèle Rivasi, Benoît Biteau (Verts, France), Philippe Lamberts (Verts, Belgique), Biljana Borzan (S&D, Croatie) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg) qui ont passé une partie du 7 novembre à coller des autocollants sur des pizzas, des céréales de petit déjeuner ou encore des biscuits, choisissant parmi les vignettes Nutri-Score la couleur correspondant au score nutritionnel des produits en question.
Dans un contexte de prévalence élevée du surpoids et de l’obésité en Europe, et de la progression alarmante des maladies chroniques liées à de mauvaises habitudes alimentaires (diabète, certains cancers, maladies cardiovasculaires…), il est essentiel d’aider les consommateurs à savoir si les produits qu’ils achètent sont équilibrés. Les tableaux nutritionnels actuels, apposés en face arrière des paquets, sont incompréhensibles pour la plupart des gens. D’où l’idée de l’équipe de l’EREN (associant l’Inserm, l’Inra, la Cnam et l’Université Paris 13), dirigée par le professeur Serge Hercberg, de mettre au point un logo compréhensible en un coup d’œil, basé sur l’affichage simultané d’une lettre (de A, la meilleure, à E, la moins bonne) et d’une couleur (du vert au rouge) : le Nutri-Score.
En France, différentes études de terrain montrent l’intérêt du dispositif pour infléchir la qualité des menus, et une forte adhésion des consommateurs à ce logo. « Si le Nutri-Score était apposé sur l’ensemble des produits, 7 500 décès par maladie chronique pourraient être évités en France », a souligné Serge Hercberg lors d’une conférence de presse qui a suivi l’opération « étiquetage » au Parlement européen.
Reste à convaincre l’ensemble des industriels de l’agroalimentaire. Si, en France, plus de 200 d’entre eux se sont déjà engagés dans la démarche, à l’instar de Fleury-Michon, Bonduelle, Danone et depuis peu Nestlé, quelques poids lourds du secteur résistent encore (Coca-Cola, PepsiCo, Mondelēz, Unilever, Kellogg’s, Mars ou encore Ferrero). Pas très étonnant, vu la qualité nutritionnelle médiocre d’une partie de leurs gammes !
(1) La France est à plus de 53 000 signatures, soit 97 % de son objectif national.
Elsa Casalegno
Apple Airpods Pro Prise en main des écouteurs à réduction de bruit d’Apple
Apple Airpods Pro
Prise en main des écouteurs à réduction de bruit d’Apple
Apple vient de commercialiser ses premiers écouteurs intégrant la réduction de bruit, une technologie qui permet d’isoler l’utilisateur des bruits environnants. Les Airpods Pro sont en vente au prix de 279 €. Bonne nouvelle : contrairement aux précédents Airpods, ceux-là sont étanches. Nous les avons achetés pour vous livrer nos premières impressions avant notre test en laboratoire.
Avec ses premiers Airpods lancés en 2016, Apple créait des écouteurs d’un nouveau genre, sans aucun fil, ni pour se connecter au smartphone, ni entre les deux oreillettes (« true wireless »). Rejoint puis dépassé par la concurrence, le fabricant rattrape son retard avec les Airpods Pro.
→ Lire aussi : Écouteurs « true wireless » • Les principaux écouteurs sans fil disponibles
UN PRIX COHÉRENT
Ne vous fiez ni à leur taille, ni à leur apparence : les écouteurs « true wireless » à réduction de bruit sont des équipements truffés de technologie, chez Apple comme chez les autres fabricants. Une puce Bluetooth permet de connecter les écouteurs au smartphone ; ceux-ci doivent aussi communiquer entre eux, soit en Bluetooth, soit via un standard baptisé NFMI (near field magnetic induction, ou induction magnétique de courte portée). Il faut encore plusieurs micros pour analyser les bruits environnants, un processeur pour analyser le son et envoyer un signal contraire (c’est principe de la technologie de réduction active du bruit). Bref, il est normal que ces équipements ne soient pas donnés. À 279 €, le prix des Airpods Pro peut sembler élevé (un sacré budget pour des écouteurs !), mais il est cohérent. Sony propose par exemple son casque WF-1000XM3 à 250 €.
AIRPODS, AIRPODS 2, AIRPODS PRO : QUELLES DIFFÉRENCES ?
Depuis le lancement de ses premiers Airpods, Apple avait peu amélioré ses écouteurs. Les Airpods 2, commercialisés en 2018, apportaient juste la recharge sans fil et la compréhension de la commande vocale « Dis Siri » pour piloter la musique et les appels par la voix (sur les premiers Airpods, il fallait tapoter deux fois l’écouteur pour déclencher l’assistant vocal). Avec ses Airpods Pro, Apple fait un réel pas en avant en intégrant la réduction de bruit. Ce sont aussi les premiers écouteurs d’Apple étanches, les premiers aussi au format « intra-auriculaire » : les embouts en silicone logent dans le conduit auditif. Précisons que mieux vaut ranger soigneusement ses écouteurs dans leur boîtier pour ne pas les perdre. Vendu seul, chacun coûte 99 €, et le boîtier vaut 109 € ! Sachez au passage que l’assurance AppleCare+, vendue 39 € pour une validité de 2 ans, ne couvre ni la perte, ni le vol (lire aussi encadré).
AIRPODS, AIRPODS 2, AIRPODS PRO : LES DIFFÉRENCES
Airpods 179 € |
Airpods 2 229 € |
Airpods Pro 279 € |
|
Recharge sans fil | Non | Oui | Oui |
« Dis Siri » (commande vocale) |
Non (double tape pour activer Siri) |
Oui | Oui |
Embout intra-auriculaire | Non | Non | Oui |
Réduction active de bruit | Non | Non | Oui |
En cas de perte écouteur/boîtier | 75 €/65 € | 75 €/85 € | 99 €/109 € |
N.B. Sur son site Internet, Apple ne vend plus que les Airpods 2 (rebaptisés Airpods) et propose le boîtier de recharge sans fil en option (179 € ou 229 €).
UNE MISE EN ROUTE SIMPLISSIME
Connexion
Pour connecter les écouteurs à l’iPhone, il suffit d’ouvrir le boîtier des Airpods Pro à proximité de l’appareil, qui les reconnaît immédiatement. La manipulation est un peu plus fastidieuse sur un smartphone Android, puisqu’il faut passer par les paramètres Bluetooth de l’appareil et appuyer sur le bouton à l’arrière du boîtier des Airpods Pro. Rien de très compliqué non plus ! Avec un smartphone Android, vous ne bénéficierez toutefois pas de toutes les fonctionnalités. Retirer un écouteur ne met pas la musique automatiquement en pause, par exemple (voir aussi encadré ci-dessous).
Choix des embouts
Comme tous les écouteurs intra-auriculaires, les Airpods Pro sont livrés avec trois tailles d’embouts en silicone. Apple vante une fonction de test d’ajustement des embouts (Réglages > Bluetooth > Airpods Pro) pour vérifier que la taille choisie est celle qui offre la meilleure isolation et optimise les performances acoustiques. Au cours de notre prise en main, les Airpods ont jugé l’ajustement bon… avec les trois tailles d’embouts. Une fonction à l’utilité toute relative, donc.
ERGONOMIE
En marchant, en courant, au bureau… Les écouteurs tiennent bien en place. La musique se met automatiquement en pause quand on retire un écouteur. Si vous recevez un texto pendant l’écoute, il sera lu dans la foulée, ce qui évite de sortir l’iPhone pour le consulter (pratique dans les transports ou pendant une séance de sport).
Par ailleurs, chaque écouteur est désormais équipé d’un bouton discret situé sur la tige. En pressant une fois, on passe en pause. En appuyant deux fois, on passe à la piste suivante ; trois fois, à la piste précédente. Sur les Airpods basiques, on tapotait sur l’écouteur pour réaliser ces actions, ce qui ne posait pas de difficulté. Ce bouton sert aussi à gérer la réduction de bruit (par un appui long). Notez que l’utilisateur peut également configurer chacun des deux boutons, pour déclencher l’assistant vocal Siri à gauche et piloter les différents modes à droite.
Dommage qu’il faille toujours passer par l’iPhone pour régler le volume. On peut aussi passer par l’assistant vocal Siri (« Dis Siri, monte le son »), mais l’ajustement manque de précision. Siri ne sert d’ailleurs efficacement qu’aux fonctions liées au téléphone (envoyer un message, déclencher un appel…). Il est certainement le moins efficace des assistants vocaux pour tout ce qui concerne les questions d’ordre général, loin derrière Google Assistant ou Amazon Alexa.
RÉDUCTION DE BRUIT
Nos tests en laboratoire mesureront avec précision l’atténuation des bruits extérieurs apportée par la fonction de réduction du bruit. Mais déjà, nous avons constaté à l’usage que cette fonction s’avère efficace dans une salle de restaurant bondée ou dans le métro parisien, où les conversations animées et les bruits des rails passent vraiment au second plan par rapport à la musique ou aux podcasts. Il suffit de désactiver la réduction de bruit pour s’en convaincre : le niveau sonore « réel » est presque agressif. Rien à voir par exemple avec la réduction de bruit des Xiaomi True Wireless (80 €), presque totalement inexistante. Rien à voir non plus avec un Bose QuietComfort 35II (300 €), ni avec son successeur le Bose Headphones 700, des références du genre dont la réduction de bruit est stupéfiante d’efficacité. Les Airpods Pro pourraient s’inscrire comme une alternative à ces gros casques pour profiter d’une réduction de bruit certes moins probante, mais aussi moins encombrante.
Sur les écouteurs d’Apple, deux modes sont disponibles une fois la réduction de bruit désactivée. Le mode « Transparence » laisse passer tous les bruits. Vous entendrez vos interlocuteurs et les bruits autour de vous comme si vous ne portiez pas d’écouteurs du tout. Le mode neutre, quant à lui, revient à porter des écouteurs intra-auriculaires sans aucun traitement du signal. Vous serez donc isolé « passivement » par les embouts en silicone positionnés dans vos oreilles.
SOUS LA PLUIE SANS CRAINTE
Les Airpods classiques craignaient la pluie et la transpiration. Les Airpods Pro sont, eux, étanches (IPX4). Ils résistent sans problème aux fortes pluies, mais ne doivent pas être immergés. Après une séance de sport intense ou en cas d’éclaboussures, Apple conseille d’essuyer les écouteurs avant de les replacer dans le boîtier de recharge (qui, lui, n’est pas étanche !). Il prévient par ailleurs que les Airpods Pro ne sont pas conçus pour la natation et ne doivent pas être utilisés sous la douche, ni dans un sauna. Notez que ces Airpods Pro plairont particulièrement aux sportifs qui, en plus de suer en toute sérénité, apprécieront la parfaite tenue des écouteurs dans les oreilles, encore meilleure qu’avec les Airpods classiques, quand ils courent ou sautent.
AUTONOMIE
Apple annonce pour ses Airpods Pro une autonomie comparable à celle des Airpods (4,5 heures sur une seule charge au lieu de 5 heures, 24 heures d’écoute au total avec la batterie du boîtier). Nos tests en laboratoire permettront aussi de vérifier ce point. Sans tirer de conclusions, nous pouvons déjà noter que nos tests des premiers Airpods étaient en phase avec la promesse d’Apple (4 h 52 mesurées). Sachez par ailleurs que la technologie de réduction de bruit consomme de l’énergie, elle devrait donc grignoter l’autonomie globale. Enfin, lors de notre prise en main, sans mesures précises mais en utilisant les écouteurs dans les transports, lors de plusieurs séances de sport et au bureau, nous n’avons jamais été à court de batterie. Pas plus d’ailleurs qu’avec les précédents Airpods. Il faut dire que les écouteurs se rechargent dès qu’ils sont placés dans leur boîtier, et qu’on peut recharger ce boîtier à tout moment.
PAS FORCÉMENT MIEUX QUE LES AIRPODS
Les embouts intra-auriculaires des Airpods Pro ne plairont pas forcément à tout le monde. Ils bouchent les conduits auditifs et isolent mécaniquement l’utilisateur des bruits extérieurs (isolation « passive » par opposition à la réduction de bruit « active »). Moins chers, les Airpods « tout court » gardent donc tout leur intérêt. Une fois que l’on a goûté au confort d’écouteurs sans fil (Bluetooth) et même sans aucun fil (entre les deux oreillettes), difficile de revenir en arrière.
Airpods Pro sur un smartphone Android
FONCTIONS NON PRISES EN CHARGE
Les Airpods Pro sont compatibles avec les smartphones Android, mais toutes les fonctions ne sont pas prises en charge :
– pas de mise en pause automatique quand on retire un écouteur ;
– pas d’assistant vocal pour piloter les écouteurs ;
– pas de mode « neutre » (ni mode Transparence, ni mode Réduction de bruit activé) ;
– pas d’affichage de la batterie restante ;
– impossible de configurer le bouton de chaque écouteur ;
– pas de lecture des messages reçus pendant l’utilisation des écouteurs.
Certaines applications disponibles dans le Play Store peuvent permettre de récupérer certaines de ces fonctions, mais leur ergonomie laisse à désirer et les versions gratuites affichent des publicités. Elles demandent aussi un accès au contenu de votre téléphone (à des fins de pistage, sans doute). Bref, elles sont un peu trop curieuses pour être conseillées.
FAUT-IL SOUSCRIRE À L’ASSURANCE APPLECARE+ ?
En complément de ses Airpods Pro, Apple propose de souscrire à son assurance AppleCare+ pour 39 €. Valable 2 ans, elle comprend deux réparations relevant de « dégâts accidentels », chacun d’eux étant soumis à une franchise de 29 €. Autrement dit, si vous marchez sur l’un de vos écouteurs ou que vous le laissez tomber dans votre soupe, Apple le remplacera. L’opération vous aura coûté 68 € au total (39 € + 29 €). Sans AppleCare+, vous auriez dû racheter un écouteur, facturé 99 € à l’unité. Si c’est au boîtier qu’il arrive malheur, le remplacer coûtera toujours 68 € avec l’assurance, contre 109 € sans. Sachez quand même qu’AppleCare+ ne couvre ni la perte, ni le vol, ce qui réduit son intérêt à rien, ou presque. À vous d’estimer la probabilité qu’il arrive un « dégât accidentel » à vos Airpods Pro. Dans tous les cas, prenez le temps de réfléchir : vous pouvez souscrire à AppleCare+ pendant 60 jours après votre achat.
Camille Gruhier
Hypertension artérielle Le traitement est plus efficace le soir
Hypertension artérielle
Le traitement est plus efficace le soir
Prendre ses médicaments contre l’hypertension artérielle le soir est associé à un moindre risque de complications cardiovasculaires à long terme. Il est presque divisé par deux.
Mesurer la pression sanguine à l’aide d’un tensiomètre, voilà un geste couramment exécuté chez le médecin. Les deux chiffres qui la résument sont fort utiles : ils permettent de repérer une éventuelle hypertension artérielle. Elle se traite à l’aide de médicaments qui la limitent par plusieurs mécanismes, tout en réduisant le risque cardiovasculaire, augmenté pour les 10 millions de personnes atteintes de ce trouble.
En fonction des molécules utilisées, il peut être conseillé de prendre l’antihypertenseur avant ou pendant les repas, toujours au même moment de la journée, mais jamais le soir spécifiquement. Ce serait pourtant un changement bénéfique, à en croire un large essai clinique espagnol (1), mené sur 19 000 personnes hypertendues et traitées. La moitié a suivi son traitement avec ordre de le prendre intégralement le matin. Les autres ont pris au moins un comprimé le soir.
L’objectif de cet essai était de découvrir si ces changements amélioraient la stabilité de la pression artérielle à long terme, voire l’abaissaient. Selon les résultats, une prise du traitement au dîner s’avère plutôt bénéfique. Par rapport à un rythme matinal, ce geste est associé à une réduction de 45 % du risque d’incident cardiovasculaire (infarctus, insuffisance cardiaque, AVC) ou même de décès.
AGIR SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE NOCTURNE
Les volontaires du soir avaient une pression artérielle plus basse la nuit, alors que les deux groupes fournissaient des mesures équivalentes en journée. Ce constat pourrait avoir son importance dans la réduction du risque cardiovasculaire. Chez une personne en bonne santé, la tension baisse de manière notable la nuit. Ce n’est pas le cas chez certains patients hypertendus, bien plus exposés à des complications. Deux classes d’antihypertenseurs (2) agissent justement sur un système dont le pic se produit pendant notre sommeil. Administrer ces médicaments tardivement pourrait donc aider les patients à retrouver un cycle plus proche de la norme pendant la nuit.
L’expérience est d’autant plus intéressante qu’elle n’a pas augmenté la survenue d’effets indésirables. Mais elle risque de se révéler moins attractive avec les diurétiques : ces médicaments stimulent la production d’urines, ce qui risque de multiplier les réveils nocturnes. Si cela ne menace pas le contrôle de la pression artérielle, cela dégrade considérablement la qualité de vie… Un échange préalable avec son médecin est donc conseillé avant de changer l’horaire de ses prises.
1. « Bedtime hypertension treatment improves cardiovascular risk reduction : the Hygia Chronotherapy Trial », European Heart Journal, 22/10/19.
2. Il s’agit des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) (comme le captopril, l’énalapril ou encore le ramipril) et des antagonistes de l’angiotensine II, souvent surnommés « sartans » (comme le valsartan, l’irbésartan ou le losartan).
Audrey Vaugrente