Pompes funèbres Des abus loin d’être enterrés !
Pompes funèbres
Des abus loin d’être enterrés !
A l’approche du week-end de la Toussaint, l’UFC-Que Choisir rend publics les résultats d’une enquête de terrain menée par les bénévoles de 104 associations locales de l’association1 soulignant la déplorable persistance par les professionnels des pompes funèbres de pratiques commerciales nuisant à la comparabilité des offres, ainsi que le renchérissement spectaculaire des prestations. En conséquence, l’association met en demeure 470 sociétés de pompes funèbres de se conformer à la réglementation, et enjoint les pouvoirs publics à améliorer le devis-type permettant une véritable comparaison des offres, ainsi que la mise en place de sanctions dissuasives pour les professionnels ne jouant pas le jeu de la transparence.
Inhumation : des économies au fond du trou
Les données tarifaires recueillies montrent qu’au niveau national le prix total des obsèques pour une inhumation – hors caveau et concession – s’établit en moyenne à 3815 €, contre 3350 € en 2014, soit une augmentation de 14 %, plus de 3,5 fois supérieure à l’inflation sur la période. Mais d’un établissement à un autre, pour une même demande exprimée, c’est le grand écart qui est constaté : la proposition la plus économe se monte à 1269 €, quand la plus élevée atteint 7515 €. Ce yoyo tarifaire est d’autant moins admissible que le prix de certaines prestations standardisées peut varier du simple à parfois plus du décuple. C’est ainsi que la mise en bière s’échelonne de 30 € à 450 €, quand l’ouverture et la fermeture du caveau peut être facturée de 95 € à 880 €. C’est toutefois pour le cercueil que l’on constate les plus grandes différences : pour une même demande d’un cercueil en chêne simple, les prix proposés vont de 490 € à 1576 €.
Crémation : la flambée tarifaire !
Alors que la part des crémations pour les funérailles tend à rejoindre celle de l’inhumation, l’UFC-Que Choisir souligne une nouvelle fois que la crémation est loin de constituer une solution plus économique. En effet, notre enquête met en évidence un tarif moyen de 3986 €, en forte augmentation par rapport à 2014 (alors 3609 €), avec un éventail allant de 1362 € à 7918 €. Cette hausse du coût global s’explique notamment par celle du second poste de dépense de la crémation derrière le cercueil, à savoir le crématorium qui est en moyenne facturé à 693 €, soit + 16 % en 5 ans. Si cette forte inflation pourrait être en partie en lien avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle norme en 2018 concernant le traitement des fumées pour les crématoriums, l’hétérogénéité des situations sur le territoire (un coût allant de 297 € à 1185 €), est bien moins explicable, et surtout peu acceptable pour un service public en situation de monopole (régie ou délégation de service public) !
Comparabilité des offres : les obstacles dressés par les professionnels
Alors qu’il s’agit d’un secteur où les consommateurs ne sont pas toujours dans des dispositions psychologiques propres à comparer les prix, il est particulièrement regrettable que le comportement des professionnels ne favorise en rien les comparaisons. En effet, alors que ces derniers ont l’obligation2 de remettre gratuitement un devis écrit, détaillé et chiffré, dans 22 % des cas cette demande exprimée par nos enquêteurs est restée lettre morte. Et quand un devis est remis, dans 65 % des cas il n’est en rien conforme au devis-type obligatoire, près de 10 ans après son instauration3 !
Il serait cependant illusoire d’imaginer qu’un respect intégral de la réglementation actuelle offrirait la capacité pleine et entière aux consommateurs de mettre en concurrence les pompes funèbres. En effet, le devis-type, en mettant l’accent sur la distinction entre les prestations courantes et les prestations optionnelles, entretient une fumeuse confusion – dont peuvent jouer les pompes funèbres – sur les prestations qui doivent être ou non obligatoires. Qui plus est, la diversité des gammes que peuvent mobiliser les professionnels pour répondre à une simple demande générique limite la possibilité de comparer pour les consommateurs.
Soucieuse de garantir aux consommateurs un fonctionnement transparent et concurrentiel du marché du funéraire, l’UFC-Que Choisir met en demeure 470 sociétés de pompes funèbres enquêtées de se mettre en conformité avec la réglementation actuelle, et demande :
- Une refonte du modèle de devis-type afin de le simplifier, et de rendre les devis aisément comparables en harmonisant les prestations et les gammes ;
- Que le non-respect de la réglementation par les pompes funèbres entraîne des sanctions pécuniaires réellement dissuasives, et constitue un critère central lorsqu’il s’agit, pour les préfectures, d’examiner le renouvellement de leur habilitation.
NOTES
Assurance emprunteur Bientôt l’épilogue ?
Assurance emprunteur
Bientôt l’épilogue ?
Alors qu’une nouvelle proposition de loi sur l’assurance emprunteur vient d’être adoptée à l’unanimité au Sénat, je souscris pleinement au souhait des parlementaires de rendre enfin effective la concurrence. J’appelle donc la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale à mettre au plus vite ce texte à l’agenda du Palais Bourbon.
Neuf ans après la Loi Lagarde qui a instauré le principe du libre choix de l’assurance emprunteur, la proposition du sénateur Bourquin est la cinquième initiative parlementaire visant à faire sauter le verrou bancaire. Ajoutez à cela rien de moins que six avis du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) et neuf communiqués de presse circonstanciés de l’UFC-Que Choisir ! Malgré tous ces efforts, rien n’y fait. Comme l’a mis en évidence l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), 87,5 % des contrats sont encore jalousement détenus par les assureurs acoquinés aux banques, au grand dam des consommateurs qui pourraient pour certains, en théorie, économiser plusieurs milliers d’euros.
En théorie, car en pratique, c’est là où le bât blesse puisque rien n’effraie les banques lorsqu’il est question de décourager les consommateurs comme le relève l’ACPR. Aux pratiques strictement interdites (augmentation du taux d’intérêt du crédit immobilier, refus de renégociation externe) s’ajoutent les habituelles techniques pernicieuses (absence de réponse, demandes redondantes) qui ont pour unique objectif d’entraver la concurrence.
De tels procédés sont rendus possibles par l’absence de sanctions dissuasives des banques qui contreviennent au droit des consommateurs, notamment en cas de non réponse à la réception du contrat d’assurance alternatif. C’est pourquoi, en complément de la proposition des sénateurs, une solution salutaire s’impose : l’acceptation tacite du nouveau contrat à l’expiration du délai réglementaire de refus. Proposée en séance publique au Sénat, elle n’a pas été retenue. La solution est pourtant sur la table, aux députés de s’en saisir !
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Maladie d’Alzheimer Un nouveau traitement, vraiment ?
Maladie d’Alzheimer
Un nouveau traitement, vraiment ?
Un temps abandonné, l’aducanumab revit. Le laboratoire Biogen veut faire autoriser ce médicament contre la maladie d’Alzheimer aux États-Unis. La manœuvre a surpris : il avait échoué en phase expérimentale. Cette résurrection est en fait le fruit d’une manipulation statistique.
Enfin un médicament serait actif, et efficace, contre la maladie d’Alzheimer. L’espoir renaît chez les patients et les associations qui les représentent depuis l’annonce du laboratoire américain Biogen, ce 22 octobre. Le fabricant tente une pirouette inédite : sortir de la tombe l’aducanumab, enterré en phase d’essais cliniques. Selon un communiqué, de nouvelles analyses ont permis d’obtenir un résultat plus concluant. Suffisant, semble-t-il, pour déposer un dossier auprès des autorités américaines (FDA), en vue d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Faut-il vraiment s’enthousiasmer ? Mieux vaut envisager cette annonce, avant tout commerciale, avec la plus grande des prudences.
De quoi s’agit-il ?
L’aducanumab est un anticorps monoclonal qui cible l’un des marqueurs de la maladie d’Alzheimer : les amas de protéine bêta-amyloïde. On ne connaît pas encore le rôle exact que jouent ces protéines dans l’apparition des symptômes. L’aducanumab a été développé dans l’espoir de ralentir l’évolution de la maladie. Mais au cours d’essais cliniques, une évaluation a livré des conclusions peu amènes à son encontre : l’anticorps avait peu de chances de remplir ses objectifs, selon un comité indépendant. L’étude a donc été interrompue en mars dernier. Le laboratoire Biogen a tout de même continué d’exploiter les résultats.
Il vient de présenter les données complètes de ses deux essais (EMERGE et ENGAGE). Elles portent sur 3 285 personnes souffrant de formes très précoces de la maladie. Parmi elles, 2 066 ont complété les 18 mois de traitement. Soit 300 de plus que celles suivies par le comité indépendant. Le laboratoire souligne surtout qu’au cours de l’essai, il a modifié sa méthode pour permettre à certains volontaires de recevoir des doses plus élevées que prévu… ce qui aurait permis de changer la donne.
Une annonce surtout commerciale
Il y a tout lieu de relativiser l’intérêt des résultats annoncés par le laboratoire Biogen… à destination surtout des investisseurs. Il s’agit d’une manipulation à la fois statistique et boursière, nous confirme le Formindep (Association pour une formation et une information médicale indépendante). Tout d’abord, 18 mois de suivi, c’est un peu court pour se vanter d’un effet pharmacologique sur une forme très précoce d’Alzheimer, quand il s’agit d’une maladie chronique.
Par ailleurs, selon cette nouvelle analyse, seul un essai sur les deux atteint son objectif principal. L’aducanumab réduit de 23 % le déclin cognitif par rapport au placebo. Difficile de savoir comment cela se traduit en termes de symptômes : ce critère a été évalué à l’aide d’un score sur 5 points, peu utilisé par les spécialistes, qui détermine la sévérité de la démence. Dans l’autre essai, l’anticorps fait pire que le placebo. Les données rendues publiques témoignent d’une grande hétérogénéité des résultats sur les trois autres scores utilisés pour déterminer d’autres critères.
Certes, Biogen se rattrape aux branches en s’intéressant à un sous-groupe de sa seconde étude, qui cette fois livre des bons résultats. Réanalyser les données scientifiques à la lumière d’un échec est courant, surtout au vu des enjeux financiers. En réalité, sélectionner soigneusement le groupe le plus séduisant est une manipulation statistique décriée. Et pour cause : elle ne change rien au résultat négatif réel, qui lui se répercutera sur les patients.
Enfin, ce sont des données partielles qui sont communiquées directement par le laboratoire, à l’occasion d’une conférence de presse. Elles n’ont donc pas été revues par des experts avant publication dans la littérature scientifique. Une conclusion s’impose : mieux vaudrait lancer un troisième essai, dans de meilleures conditions et peaufiné à la lumière de ces résultats, afin d’obtenir une réponse plus probante.
UNE LONGUE SÉRIE D’ÉCHECS
Avant l’aducanumab, un autre anticorps a échoué à prouver son efficacité chez l’humain : le solanezumab. Depuis une dizaine d’années, les échecs s’accumulent dans la recherche de traitements contre la maladie d’Alzheimer. Il faut dire qu’à ce jour, pas un seul médicament n’a permis de modifier son évolution, ni même d’en contrôler les symptômes. Quelques médicaments (donépézil, rivastigmine, galantamine et mémantine) étaient bien autorisés – et remboursés – en France. Mais ces molécules ont été déremboursées en août 2018 en raison de leur inefficacité.
Audrey Vaugrente
Vélo électrique Moustache Dimanche 29 Le gravel version électrique
Vélo électrique Moustache Dimanche 29
Le gravel version électrique
Moustache, marque emblématique du vélo à assistance électrique, étoffe sa gamme avec deux modèles gravel, dénommés Dimanche 29.5 et 29.3. Prise en main de ces vélos qui permettent d’emprunter aussi bien des routes bitumées que des sentiers.
Le gravel (« gravier », en anglais) est la nouvelle tendance du cyclisme sportif. Cadre et selle apparentent la machine à un vélo de route, mais les roues larges dotées de crampons lui donnent tout le potentiel d’un VTT sur les sentiers, y compris accidentés. Le guidon évasé (flare) permet de composer avec tous les terrains.
La marque française Moustache sort sa version électrique, le Dimanche 29 (chez Moustache, les modèles prennent les noms des jours de la semaine), déclinée en deux versions : le coloris bordeaux, baptisé 29.5, est le plus sophistiqué, avec sa selle télescopique réglable directement du guidon, ses 11 vitesses et son écran connecté. Il est aussi le plus cher : 4 499 €. Le modèle vert amande, le 29.3, est équipé d’une console plus simple et n’a que 10 vitesses. Son prix est de 3 799 €. Quoi qu’il en soit, c’est un investissement.
Les Dimanche 29.5 et 29.3 sont tous deux dotés d’un des tout nouveaux moteurs Bosch, discrètement logé dans le pédalier. La batterie (500 Wh) se cache, elle, dans le tube inférieur du cadre. Protégée par un capot, elle s’ôte par le bas, mais peut aussi être rechargée en place. Rien à redire sur l’esthétique, d’autant que les finitions sont parfaitement soignées. L’autonomie n’est pas précisée, au motif qu’elle varie fortement selon le niveau d’assistance sollicité (au nombre de 5), le profil du ou de la cycliste et le relief du parcours emprunté. Lors de notre prise en main, après 42 km en forêt de Rambouillet, il restait sur le 29.3 un peu moins de la moitié de la charge.
Sur la route, la conduite est dynamique, malgré des sections de pneu de 5 cm. Les vitesses se changent aisément par simple pression latérale au niveau des manettes de frein. Une fois les 25 km/h réglementaires atteints, l’assistance se coupe sans brutalité et sans sensation de lourdeur soudaine. En descente, il est possible d’approcher les 35-40 km/h ! Pour ces vélos, le fabricant annonce un poids de 18,5 kg.
Dans les montées, sur les chemins, à condition de trouver dans l’élan l’équilibre entre l’assistance et les vitesses, le vélo est précis et puissant. Les freins à disque assurent une excellente sécurité en toutes circonstances. Le gravel de Moustache est une machine apparemment fiable et confortable (nous ne lui avons pas fait subir le protocole de notre test de vélos électriques), bien pensée pour le loisir. L’utilisation quotidienne en ville est, sur le papier, tout à fait envisageable, mais mieux vaut disposer d’un emplacement protégé pour le garer, le risque de vol étant trop élevé à l’extérieur.
Anne-Sophie Stamane
Photovoltaïque Le mirage de l’annulation de crédit
Photovoltaïque
Le mirage de l’annulation de crédit
Une association nommée SOS Entre aide démarche des consommateurs équipés en panneaux photovoltaïques. L’association prétend qu’elle peut faire annuler le crédit souscrit pour financer l’installation. Vraiment sérieux ?
« Mais comment ont-ils pu savoir ? » Cet après-midi de juillet, Gérard D., un habitant de Meurthe-et-Moselle, reçoit l’appel d’une jeune femme qui dit travailler pour l’association SOS Entre aide. Et elle paraît bien informée. « D’emblée, enchaîne le particulier démarché, elle m’a parlé des panneaux photovoltaïques installés chez moi et financés par un crédit. Elle m’affirme qu’il était possible d’obtenir son annulation, et donc d’être remboursé, dans la mesure où le contrat signé comportait sûrement des erreurs dans le calcul du TEG, dans l’offre de prêt ou sur le bon de livraison. » Gérard accepte un rendez-vous avec un « consultant régional de l’association ». C’est un retraité, Roland S., qui se présente chez lui. « Je lui ai fourni tous les documents qu’il réclamait, raconte notre consommateur. Il m’a assuré qu’il pourrait récupérer les 24 000 € empruntés plus 5 000 € de dommages-intérêts. L’association travaille en deux temps : d’abord la recherche d’un accord amiable avec l’organisme de crédit puis, en cas d’échec, une phase contentieuse avec envoi du dossier chez un avocat spécialisé. Mon visiteur m’a réclamé un chèque de 2 000 € et m’a prévenu que l’association touchera 24 % du montant des sommes récupérées. » Le représentant de SOS Entre aide s’engage toutefois à ne pas encaisser le chèque avant l’expiration du délai de rétractation de 14 jours. « Après son départ, j’ai quand même eu des doutes sur le sérieux de cette association, reconnaît Gérard. L’antenne locale de l’UFC-Que Choisir sollicitée les a confirmés. Du coup, j’ai rappelé Roland S. Il m’a répondu que si je n’étais pas convaincu, le mieux était de résilier. » C’est ce qu’a fait Gérard qui a depuis récupéré son chèque.
UN AVOCAT QUI TOMBE DES NUES
Pénétrer les coulisses de cette association, dont le siège social est situé dans un centre d’affaires de Marseille (13), c’est tomber sur quelques zones d’ombre. Dans les conditions générales du contrat remis à Gérard, il est écrit que son affaire pourrait être confiée à un avocat qui exerce dans le Nord, Me B. « Ah vous me l’apprenez, confie-t-il à Que Choisir. Je suis surpris car un client garde le libre choix de son défenseur. Effectivement, je collabore avec SOS Entre aide. J’ai reçu quelques coups de fil de personnes envoyées par eux. Mais encore aucun dossier. » Toujours est-il que cet avocat s’est associé dans une structure avec quelques confrères établis dans le Sud. Et qui, eux aussi, ont des contacts avec SOS Entre aide. Une technique pour rabattre des clients vers ces cabinets ?
Le site de l’association étonne en outre par le peu d’information que l’on y trouve. Le numéro de téléphone donné aboutit le plus souvent sur une boîte vocale qui ne prend pas de messages. Que Choisir a cependant fini par joindre Alain F., « ancien fonctionnaire du ministère des Finances », qui semble être « le » responsable de SOS Entre aide. « Pour démarcher les propriétaires de panneaux photovoltaïques, explique Alain F., nous pourrions acheter une liste qui les recense, mais on le fait pas. Nous travaillons avec Google earth, qui nous permet de repérer les maisons équipées, et avec une douzaine de délégués régionaux. Lorsqu’un client nous confie son dossier, nous le soumettons à un expert que nous payons 1 200 € environ. Si on n’arrive à rien, on rembourse les 2 000 € versés. On s’engage dans une voie plus contentieuse seulement si l’adhérent dispose d’une protection juridique. » Et Alain F. d’ajouter : « Nous ne prenons que les dossiers pour lesquels nous avons une chance de gagner. Nous en avons 250 d’actifs : pour une quarantaine d’entre eux, des assignations en justice ont été envoyées et pour une douzaine d’autres nous négocions une transaction. »
LES JUGES N’ANNULENT PAS AUTOMATIQUEMENT
Tout en précisant qu’avec « le photovoltaïque on est face à des escrocs de haut vol », Alain F. est catégorique : « Les tribunaux nous donnent raison. » Il se garde bien, néanmoins, de nous adresser quelques témoignages ou jugements appuyant ses dires… SOS Entre aide n’est pas la seule structure « à vendre » cet espoir de voir son crédit annulé. Et attention aux mirages. Aux tracas que le photovoltaïque a causé chez de nombreux particuliers, il ne faudrait pas en ajouter d’autres. Comme le notait une enquête publiée par Que Choisir en 2016, les tribunaux sont loin d’annuler « automatiquement » les prêts viciés par des irrégularités. « Et puis, dans le cas de Gérard D., on voit mal un juge prendre une telle décision. Cela fait tout de même 4-5 ans qu’il utilise ses panneaux », note l’UFC-Que Choisir de Nancy qui a examiné son dossier.
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Arnaud de Blauwe
Maquillage pour enfant Consultez la liste des ingrédients !
Maquillage pour enfant
Consultez la liste des ingrédients !
Fée, sorcière, pirate ou papillon… Les enfants adorent grimer leur petits minois le temps d’une fête. Carnaval, Halloween, kermesse, Mardi gras, goûter d’anniversaire, toutes les occasions sont bonnes pour laisser libre cours à son imagination. Mais les kits de maquillage carnaval, tout comme les coffrets destinés aux petites filles, comportent souvent des substances indésirables. Pour éviter tout risque d’allergie, il faut utiliser des produits à la composition sûre. Apprenez à les repérer dans les listes d’ingrédients figurant sur les emballages.
→ Test Que Choisir : Comparatif Maquillages pour enfants
Même si vous utilisez des produits de bonne qualité, le maquillage des enfants ne doit pas devenir une habitude. Il faut le réserver aux fêtes et autres occasions exceptionnelles.„
Évitez ou limitez au strict minimum le maquillage des enfants de moins de 3 ans. Pour les tout-petits, il est préférable de s’en tenir aux déguisements.„
Ne vous fiez pas à la mention « hypoallergénique » apposée sur certaines étiquettes. Elle signifie juste que la formulation du produit a été conçue de façon à minimiser les risques d’allergie ou que les tests d’autocontrôle affichent un potentiel sensibilisant très faible. Cette mention n’est pas réglementée, les fabricants qui la revendiquent n’ont qu’une obligation de moyens, pas de résultats.„
Appliquez le maquillage sur une peau propre et sèche. Avant toute chose, vérifiez, bien entendu, que la peau de l’enfant ne présente pas déjà de petits boutons ou des rougeurs. Afin de tester sa tolérance au produit, il est recommandé d’effectuer un essai sur la main ou au creux du coude 24 heures avant. Dans tous les cas, évitez le contour des yeux, où la peau est très fragile et sensible.„
Mieux vaut des fards à l’eau plutôt que des produits gras. Présentés en palette ou crayons de plusieurs couleurs, en pots ou en tubes individuels, ils ont l’avantage de sécher rapidement et de ne pas tacher. Faciles à éliminer, ils s’étalent sur la peau au pinceau mais aussi à l’éponge et au doigt.„
À la fin de la journée, retirez soigneusement le maquillage avec de l’eau et du savon, et enlevez les traces restantes avec du coton imbibé de lait démaquillant. On peut aussi finir l’opération en appliquant une crème hydratante.„
Après utilisation, nettoyez votre matériel de maquillage. Les pinceaux et les éponges doivent être lavés avec soin à l’eau chaude et au savon, puis rincés et séchés avant d’être rangés. Les fards, les palettes et les crayons doivent eux aussi être nettoyés à l’éponge après usage.„
Notez les dates d’ouverture sur les emballages et respectez la durée maximale d’utilisation après ouverture (PAO) indiquée. En l’absence de cette mention, ne conservez pas le produit plus de quelques mois. Veillez également à toujours ranger le maquillage dans un endroit frais et sec, avec un couvercle hermétiquement fermé. Jetez les produits qui sentent le rance ou le moisi.
LES INGRÉDIENTS À SURVEILLER
Parabènes à longues chaînes. Il s’agit des propyl, butyl, isopropyl et isobutylparaben. Reconnus comme perturbateurs endocriniens, ils agissent sur le système hormonal et sont susceptibles de provoquer, même à très faibles doses, une grande variété d’effets nocifs. À noter qu’isopropyl et isobutylparaben sont déjà interdits et ne devraient plus être retrouvés dans les produits à partir du 30 octobre 2014.
Allergènes. Certaines substances parfumantes allergisantes doivent être obligatoirement mentionnées comme telles sur les étiquettes, dès lors que leur concentration est supérieure à 10 mg/kg. Même si ces substances ne provoquent pas forcément de réaction cutanée, mieux vaut éviter les formulations qui en comportent. Au contact régulier d’allergènes, on sensibilise sa peau pour l’avenir.
Phénoxyéthanol. Fréquemment employé dans les cosmétiques, ce conservateur a été réévalué en mai 2012 par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui a confirmé sa toxicité, notamment pour le foie. Sa concentration dans les cosmétiques est limitée à 1 % (soit 10 g/kg), mais pour les produits non rincés destinés aux enfants de moins de 3 ans, l’Agence recommande une teneur inférieure à 0,4 %. Les concentrations n’étant pas indiquées sur les étiquettes, par mesure de précaution, préférez les produits qui s’en passent totalement.
Méthylisothiazolinone (MIT). Le nom de ce conservateur n’est pas facile à retenir, mais cela vaut vraiment la peine de faire un petit effort. Largement utilisée, durant ces dernières années, en remplacement des parabènes, la MIT serait responsable d’une hausse spectaculaire de réactions allergiques, notamment d’eczémas. Pour cette raison, elle devrait voir prochainement son emploi limité, voire interdit, au moins dans les cosmétiques. En attendant, la molécule se retrouve toujours dans les formulations de certains produits pour enfants. Elle figure, par exemple, dans la liste INCI de la poudre scintillante pour le corps du coffret Barbie Markwins. D’autant plus risqué qu’il s’agit d’un produit non rincé ! À noter que le mélange méthylisothiazolinone/méthylchloroisothiazolinone sera interdit dans les produits sans rinçage mis sur le marché à partir de mi-juillet 2015. Si vous le voyez dans une liste d’ingrédients, passez votre chemin.
ET LES MÉTAUX LOURDS ?
Aucune chance, bien sûr, de les voir figurer dans les listes d’ingrédients : ces substances toxiques sont interdites d’utilisation dans les cosmétiques. Des métaux lourds peuvent toutefois s’y retrouver à l’état de traces, si les matières premières sont de mauvaise qualité ou par contamination lors de la fabrication.
Selon l’origine des ingrédients le risque de contamination par des métaux lourds est plus ou moins grand. Les pigments minéraux qui servent à donner la couleur au maquillage sont ainsi plus à risque (les métaux lourds étant naturellement présents dans l’environnement). Ainsi leur présence est tolérée à l’état de traces sous forme d’impuretés « techniquement inévitables » selon les termes du règlement cosmétique qui a établi des exigences de pureté pour un certain nombre de ces métaux lourds. Lorsqu’il est techniquement possible de le faire, ces impuretés doivent être éliminées.
Décelé dans 5 échantillons de notre test, le plomb est le plus dangereux, par son action sur le système nerveux, même si les teneurs mesurées sont bien en deçà du seuil d’alerte retenu par la réglementation (20 ppm ou mg/kg). Également préoccupante, la présence de nickel, d’ailleurs interdit dans les bijoux fantaisie car il peut provoquer des réactions allergiques. Il est donc inadmissible d’en retrouver dans des cosmétiques pour enfants, surtout à des concentrations largement supérieures aux normes admises, comme c’est le cas pour certains échantillons analysés. Enfin, à une exception près, le chrome, le cobalt et le cadmium ont été détectés dans de nombreux produits, mais à l’état de traces.
→ Test Que Choisir : Comparatif Maquillages pour enfants
Florence Humbert
Secours d’urgence Des délais d’intervention parfois préoccupants
Secours d’urgence
Des délais d’intervention parfois préoccupants
Les pompiers sont sous tension. Ils alertent notamment les pouvoirs publics sur l’augmentation du nombre d’interventions, alors que les effectifs ne suivent pas. Dans certains départements, les délais de prise en charge s’allongent.
Que Choisir a passé en revue les statistiques 2017 relatives aux délais d’intervention des pompiers (de la prise d’appel jusqu’à l’arrivée sur les lieux) que la direction de la Sécurité civile a collectées auprès des départements. Un indicateur de qualité essentiel. En cas d’urgence vitale, toute minute perdue amoindrit les chances de survie ou augmente le risque de séquelles. Côté incendie, un fameux dicton le dit : la première minute, un feu s’éteint avec un verre d’eau, la deuxième avec un seau, et la troisième avec une citerne !
Par rapport à notre précédente enquête sur le sujet, publiée en mai 2017 et basée sur les données de 2015, le délai moyen1 pour répondre à un incendie reste à 20 minutes. Il augmente pour les secours aux personnes et les accidents de la route : 14 minutes au lieu de 13.
A L’HEURE DE LA DÉGRADATION
Une analyse plus fine montre que la situation se détériore dans certaines zones géographiques. Sur les 71 départements étudiés (les autres ont fourni des données incomplètes ou ne les ont pas transmises), comparés à notre précédente étude, les délais pour répondre à un feu augmentent dans 37 d’entre eux. Pour les secours aux personnes et accidents, les temps d’arrivée sont en hausse dans 31 départements. Certains départements voient néanmoins leurs délais d’intervention baisser (21 départements pour les feux et 15 pour les secours aux personnes et accidents) ou rester stables (13 départements pour les feux et 25 pour les secours aux personnes et accidents).
Quoi qu’il en soit, la situation est très différente selon les lieux où l’on se trouve (voir tableaux ci-dessous). Pour se présenter sur un incendie, les pompiers arrivent en 32 minutes en Ariège, en 28 minutes dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 26 minutes dans l’Aude. Mais ils seront sur place en 12 minutes dans le Puy-de-Dôme, les Yvelines ou le Val-d’Oise. Pour les secours aux personnes et les accidents, les écarts sont plus serrés : 21 minutes dans l’Aude, 20 minutes dans les Alpes-de-Haute-Provence mais 11 minutes dans l’Aisne ou le Rhône.
Bien sûr, la configuration géographique et la densité d’habitants peuvent justifier des délais importants, mais cela n’est pas systématique. Un département très rural et/ou montagneux ne signifie pas forcément que les temps d’intervention seront les plus longs.
DES CAUSES MULTIPLES
Les causes de l’allongement des délais constatés s’expliquent par le fait que les interventions ne cessent de progresser année après année (en France, une toutes les 7 secondes), que les effectifs sont en baisse (la clé de voûte du système repose sur les pompiers volontaires, moins disponibles et plus difficiles à recruter) et que le système peine à se réorganiser (le secours aux personnes est partagé entre pompiers et Samu). Autant de points qui nécessitent… une intervention urgente des pouvoirs publics.
Délai d’intervention incendie (moyenne France : 20 minutes (1)) | |
Puy-de-Dôme, Yvelines, Val-d’Oise | 12′ |
Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Territoire de Belfort | 13′ |
Haute-Savoie | 21′ |
Dordogne | 22′ |
Hautes-Alpes et Cantal | 23′ |
Ardèche | 25′ |
Aude | 26′ |
Haute-Corse | 27′ |
Alpes-de-Haute-Provence | 28′ |
Ariège | 32′ |
Délai d’intervention secours à personne/accidents (moyenne France : 14 minutes (1)) | |
Yvelines et Territoire de Belfort | 10′ |
Aisne, Puy-de-Dôme, Haut-Rhin, Rhône | 11′ |
Charente-Maritime | 17′ |
Ardèche | 18′ |
Ariège | 19′ |
Alpes-de-Haute-Provence et Haute-Corse | 20′ |
Aude | 21′ |
(1) Hors Paris (+ départements 92, 93, 94) et Marseille, où les pompiers appartiennent à une unité militaire. En 2017, pour les incendies et le secours aux personnes, les délais – toutes interventions confondues – étaient respectivement de 8 et 9 minutes (hors prise d’appel). Le délai s’entend par le temps écoulé entre la prise de l’appel par les pompiers et l’arrivée du premier engin sur les lieux.
Arnaud de Blauwe
DS3 Crossback E-Tense (2019) Premières impressions
DS3 Crossback E-Tense (2019)
Premières impressions
Premier SUV urbain haut de gamme électrique, le DS3 Crossback E-Tense dispose d’un comportement identique aux versions thermiques. Seule son autonomie rappelle qu’il carbure à l’électricité.
Il y a quelques mois, lors de la prise en main de la nouvelle DS3 Crossback, nous avions eu l’occasion de faire quelques tours de roues avec un prototype de la version électrique E-Tense. Aujourd’hui, c’est plus de 300 km que nous avons réalisé avec ce modèle désormais abouti. Mais attention si vous êtes intéressé, vous pouvez certes passer commande, ou voir un véhicule dans certaines concessions, mais il faudra vous armer de patience car le SUV urbain de DS ne sera livré qu’à partir de février 2020.
UNE AUTONOMIE ACCEPTABLE
Le DS3 Crossback E-Tense, doté d’une batterie de 50 kWh, est annoncé avec une autonomie de 320 km selon le protocole d’homologation WLTP, ce qui est plutôt flatteur. Enfin ça, c’est sur le papier. Car, dans la réalité, nous n’avons pas atteint cet objectif. Avec les 17,4 kW/h aux 100 km consommés sur notre trajet, nous n’aurions pu parcourir que 255 km. Ce trajet comportait certes des voies rapides (à 130 et 110 km/h), mais nous avons conduit de façon assez raisonnable en réalisant toutefois quelques fortes accélérations pour tester un peu les reprises.
Lors de notre second trajet, nous nous sommes donc fixé comme objectif de réduire notre consommation au maximum. Pour cela, il faut savoir que le SUV électrique dispose de trois modes de fonctionnement : « éco », « normal » et « sport ». Avec le premier, la puissance est limitée à 60 kW (82 ch) puis elle atteint respectivement 80 kW (109 ch) et 100 kW (136 ch). Nous avons donc opté pour le mode éco en enclenchant la récupération maximum d’énergie. Le DS3 Crossback E-Tense dispose de deux modes de récupération d’énergie au freinage : normal et fort (position B, pour brake, actionnée via le levier de vitesses). Ce dernier est censé apporter un ralentissement plus important de la voiture et procurer une recharge importante des batteries à la décélération. Or, contrairement à ce que l’on retrouve sur d’autres modèles électriques comme les Mercedes EQC ou sur son concurrent direct le Hyundai Kona Electric, ce mode ne procure pas un très fort ralentissement sur le DS3 Crossback E-Tense. Dès lors, l’usage des freins sera toujours nécessaire. En fait, DS Automobiles (groupe PSA) s’est contenté de fixer le niveau de ralentissement à la limite de la réglementation imposée pour l’allumage des feux stop (soit une décélération de 1,3 m/s2), ce qui n’apporte pas un ralentissement très élevé. En outre, le niveau de récupération d’énergie ne semble pas non plus très important et les batteries ne sont que faiblement rechargées pendant cette phase. Dommage car le constructeur aurait certainement pu gagner quelques dizaines de kilomètres d’autonomie.
En mode normal, la conso électrique s’est alors établie à 15,5 kW/h aux 100 km, ce qui correspond à une autonomie globale d’environ 280 km. Sur route, il semble donc très difficile, voire impossible, d’atteindre les 320 km annoncés et c’est un peu juste au regard de celle offerte par le Kona Electric : plus de 400 km réels. C’est toutefois largement suffisant pour la majorité des trajets quotidiens. Et, à condition de pouvoir recharger facilement chez soi ou au bureau, l’autonomie ne devrait pas représenter un problème. En cas de besoin pour parcourir une longue distance, DS Automobiles propose à ses clients de louer des voitures thermiques à des tarifs préférentiels.
À noter que le DS3 Crossback E-Tense dispose de services spécifiques comme l’application « Trip Planner » qui programme l’itinéraire en tenant compte de la charge de la batterie et indique l’heure d’arrivée en fonction des éventuelles charges à réaliser. Il est aussi possible de créer son futur parcours sur son smartphone et de le transférer ensuite dans le système de navigation de la voiture. Gratuit la première année, ce service est ensuite facturé 4,99 € par mois. Si elle a le mérite d’exister, nous sommes toutefois dubitatif quant à l’intérêt de cette application car il est tout aussi simple de programmer sa destination depuis l’écran de la voiture. À moins de vouloir se créer des parcours spécifiques pour partir en week-end avec des points de passage particuliers, elle semble donc réservée aux acheteurs les plus geeks.
À l’inverse, le constructeur a intégré dans son application MyDS des fonctions très intéressantes comme la possibilité de récupérer les informations essentielles (niveau de charge de la batterie, autonomie ou temps de charge restant…). Elle permet aussi d’activer le préconditionnement thermique pour entrer dans un habitacle déjà climatisé ou de gérer le lancement d’une charge à domicile différée, afin de profiter de réductions de tarif en heures creuses.
Sur route, le SUV s’est avéré très agréable à conduire avec un comportement routier identique à celui des versions thermiques. Soulignons que la version électrique dispose d’un essieu arrière spécifique permettant de loger les batteries sous le plancher tout en conservant le même volume de coffre que les autres versions. D’ailleurs, les 300 kilos de batteries ne se ressentent pas du tout et la voiture conserve un très bon dynamisme. Notons également que l’insonorisation a été légèrement retravaillée afin que le bruiteur imposé aux voitures électriques pour se faire entendre des piétons en ville ne soit pas audible depuis l’habitacle. Nous avons effectivement apprécié la quiétude à l’intérieur et la conduite sereine que procure le DS3 Crossback E-Tense.
LA DS3 CROSSBACK E-TENSE EN RÉSUMÉ
Premier SUV électrique de la marque DS Automobiles, le DS3 Crossback E-Tense est également le premier SUV urbain électrique premium. Il affiche malheureusement des tarifs en conséquence : de 39 100 € à 46 200 €. C’est, au minimum, 2 000 € de plus qu’un Hyundai Kona Electric. Mais ce dernier, qui dispose d’une meilleure autonomie, est un cran en dessous en termes de finition, de qualité de fabrication et d’ambiance intérieure.
Les +
- Agrément de conduite
- Confort
- Tenue de route
- Qualité de fabrication
Les –
- Détails d’ergonomie
- Matériaux décevants sur les côtés de la console centrale
- Tarifs
L’ÉLECTRIQUE, UNE RÉPONSE AUX CONTRAINTES ÉCOLOGIQUES
Encore relativement marginale, l’électrification des voitures progresse toutefois régulièrement. Aujourd’hui, plus de 200 000 véhicules légers électriques circulent en France, dont 50 000 unités mises à la route au cours des 12 derniers mois (1). 36 545 immatriculations ont ainsi été enregistrées depuis le début de l’année 2019, soit une hausse de 37 % par rapport à la même période de 2018. Désormais, les voitures 100 % électriques représentent 1,8 % du marché alors que les modèles hybrides atteignent les 5,3 % (2). Mais, il y a fort à parier que cette progression va s’accentuer. En effet, les constructeurs doivent faire face aux nouvelles réglementations. En 2021, chaque groupe automobile devra afficher une moyenne d’environ 95 grammes d’émissions de CO2 par kilomètre pour 95 % de leurs immatriculations en Europe. Des « super-crédits » seront alloués pour chaque véhicule 100 % électrique à batterie ou PHEV (hybride rechargeable) vendu et pour les éco-innovations destinées à réduire les émissions de CO2 en conditions réelles d’utilisation. Si les objectifs ne sont pas atteints, une amende de 95 € par g/km pour chaque véhicule sera à régler. Des lois équivalentes entrent également en vigueur en Amérique Latine, en Chine et dans d’autres pays d’Asie.
(1) Source : Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).
(2) Source : Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
Yves Martin
Loi Alimentation Facture salée pour les consommateurs, disette pour les agriculteurs !
Loi Alimentation
Facture salée pour les consommateurs, disette pour les agriculteurs !
La loi issue des États généraux de l’alimentation aura coûté cher aux ménages français : la facture s’élèvera à 1,6 milliard d’euros au terme des deux années d’expérimentation, selon les calculs de l’UFC-Que Choisir.
La loi Alimentation, votée il y a tout juste un an, le 30 octobre 2018, affichait deux objectifs louables : rétablir l’équilibre des relations commerciales dans les filières alimentaires afin d’améliorer le revenu des agriculteurs, et rendre accessible une alimentation saine et durable. Pour le premier volet, les consommateurs ont bien été ponctionnés, mais le « ruissellement » vers les producteurs s’est transformé en goutte-à-goutte… Pour améliorer la répartition de la valeur, et renflouer les comptes des agriculteurs, deux mesures phares sont appliquées depuis le début de l’année 2019 : le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) (1), et l’encadrement des promotions (2) (lire l’encadré). Lors de la discussion de la loi en 2018, l’UFC-Que Choisir avait alerté sur les risques d’inflation pour les consommateurs. Un an après, les avis divergent sur son impact, faute d’indicateurs de suivi. L’UFC-Que Choisir a donc fait plancher l’institut de sondages Nielsen.
UNE INFLATION POUR LE CONSOMMATEUR…
Résultat, le SRP a bel et bien eu un effet inflationniste dès le premier mois d’application : entre janvier et février (le relèvement du SRP ayant été imposé au 1er février), les prix des produits alimentaires en hypermarchés et supermarchés ont soudain grimpé de 0,83 % (voir notre étude). Les prix des marques nationales s’envolent de 1,14 % et les produits d’appel comme Coca-Cola ou Nutella, mais aussi l’emmental, le thon en boîte ou le pastis, traditionnellement vendus avec une marge très faible, bondissent, eux, de 5 à 7 %. Pour atténuer cette flambée, les enseignes ont reporté leurs efforts sur leurs marques de distributeurs (non concernées par la loi), qui ont reculé de 0,2 %. Au total, ce sont 1,6 milliard d’euros de dépenses supplémentaires pour les consommateurs sur 2 années. Un chiffre que contestent industriels, distributeurs et gouvernement. L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) fait état d’une hausse des prix limitée à environ 400 000 € depuis février, des données qui convergent avec celles du gouvernement. Et la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) confirme une nette hausse des grandes marques alimentaires « mais sans effet significatif sur l’augmentation générale des prix ».
… MAIS UNE DÉFLATION PERSISTANTE POUR LES INDUSTRIELS…
Bref, il y a eu une hausse pour le consommateur – après plusieurs années de baisse. Mais qui en a bénéficié ? Est-ce que, au moins, ces dépenses imposées aux ménages ont « ruisselé » le long de la chaîne jusque dans les poches du maillon « agriculteurs » ? De cette promesse aussi, il est permis de douter. Car le maillon des transformateurs a continué à voir ses prix de vente aux distributeurs baisser. Selon le ministère de l’Agriculture, les négociations commerciales annuelles, clôturées en février 2019, ont abouti à un recul global de 0,4 % des tarifs des marques nationales. Et si les tractations se sont révélées moins rudes que les années précédentes, les industriels se sont plaints des exigences quasi-systématiques de déflation, et les petits fabricants n’ont pas été plus choyés que les grands groupes, contrairement à ce que visait la loi. « Mes clients ont commencé les négos en demandant -2 % ! », s’indigne une fabricante de charcuteries artisanales. Plus insidieux, les pressions ne portent pas uniquement sur les tarifs, mais aussi sur les services annexes, comme les mises en valeur des produits ou les volumes soldés. « Alors que 20 % de mes confitures étaient vendues sous promo, ce taux est tout à coup passé à 34 % : les distributeurs se sont alignés sur la limite haute permise par la loi ! », regrette un fabricant.
… ET PAS GRAND-CHOSE POUR LES AGRICULTEURS !
Difficile, dans ce cas, de transmettre des hausses aux agriculteurs ! Il y a bien eu une petite augmentation du lait (+5,2 % au premier semestre 2019 par rapport à 2018, selon Eurostat), mais inférieure de moitié aux attentes. Et pour la viande bovine ou la volaille, aucune amélioration n’a été constatée – c’est même un recul pour le bœuf. Quant à la construction d’un prix plus équitable, inscrite dans la loi, elle n’est pas encore appliquée. Pourtant, il y a urgence : la Confédération paysanne rappelle que les cours du bœuf et du lait sont encore près de 15 % en dessous de leurs coûts de production. Or, la faiblesse des revenus alimente le ras-le-bol des agriculteurs, qui ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines. Les prochaines négociations annuelles entre les enseignes et leurs fournisseurs démarrent en novembre.
LES EFFETS PERVERS DES PROMOTIONS
La limitation des promotions en volumes, si elle met un terme à une « braderie permanente des aliments », selon l’Ania, a aussi des effets pervers, dont pâtissent particulièrement certaines filières. Des produits festifs comme le champagne ou le foie gras sont depuis longtemps écoulés à prix réduit lors des fêtes de fin d’année – jusqu’à 70 % des volumes pour le foie gras – pour « accrocher » les clients occasionnels. Mais cette année, le public désargenté ne trouvera pas autant d’offres à coût réduit qu’avant, et réduira ses achats. Le même problème se pose pour le lapin (vendu sous promotion pour 70 à 80 % des volumes), le porc frais (pour 50 % en volume et 75 % en valeur), les labels rouges… Quant aux petites marques alimentaires, elles ne pourront plus autant utiliser la promotion pour se distinguer des grandes marques, lors d’opérations ponctuelles. Heureusement, les distributeurs ont plus d’un tour dans leur caddie pour contourner les réglementations gênantes. Ainsi, vous pouvez trouver un deuxième produit gratuit pour un acheté… dans une autre catégorie !
(1) SRP : prix en dessous duquel un distributeur a interdiction de revendre un produit. Depuis février, il doit être au moins égal au prix d’achat majoré de 10 % (vendu 110 s’il a été acheté 100).
(2) Encadrement des promotions : en valeur à hauteur de 34 % (le taux de remise moyen ne peut excéder 34 %, soit pas plus d’un produit gratuit pour deux achetés), depuis janvier ; en volume à hauteur de 25 % maximum des volumes achetés, depuis mars.
Elsa Casalegno
Droit de retrait de la SNCF Comment se faire indemniser
Droit de retrait de la SNCF
Comment se faire indemniser
Le trafic des trains SNCF a été fortement perturbé du 18 au 21 octobre par un arrêt de travail inopiné des cheminots. La SNCF a prévu un fonds d’indemnisation pour les passagers affectés. Les abonnés au Transilien et au TER ne sont pas concernés. Mode d’emploi.
Au premier jour des vacances de la Toussaint, l’arrêt de travail sans préavis décidé par certains cheminots après un accident de TER le 16 octobre a affecté de très nombreux voyageurs, le week-end du 18 au 21 octobre. Des centaines de trains ont été annulés dans toute la France, obligeant les voyageurs à différer leur départ ou à trouver un moyen de transport de substitution.
Le patron de la SNCF, Guillaume Pépy, a rapidement dénoncé une « grève surprise qui ne respecte pas la loi » et a annoncé qu’en plus du remboursement de tous les trains affectés par cet arrêt de travail, un fonds d’indemnisation d’un million d’euros serait créé d’ici ce vendredi pour compenser les frais annexes des voyageurs ayant subi un préjudice.
Voici les règles concernant les trains annulés du 18 au 21 octobre inclus. Pour ceux ayant simplement subi un retard, les règles habituelles d’indemnisation s’appliquent.
BILLETS TGV ET INTERCITÉS
Pour les billets électroniques, le remboursement peut se faire en ligne sur sncf.com ou oui.sncf, en gare ou par téléphone au 3635, à l’aide de son numéro de dossier. Le remboursement des frais directs engendrés par la situation (transport, hôtel, repas…) se fait aussi sur sncf.com, rubrique « Réclamation » puis « Trains supprimés », sur présentation d’un justificatif (facture) et d’un RIB.
Tous les billets, sans exception, sont intégralement remboursables à 100 %, même s’ils sont estampillés « non échangeable, non remboursable ».
BILLETS OUIGO
Il n’y a pas de démarche à faire, le billet a été automatiquement remboursé le 22 octobre sur la carte bancaire ayant servi au paiement. Les voyageurs concernés ont normalement reçu un e-mail de confirmation de leur remboursement. Le remboursement des frais annexes peut être demandé sur www.ouigo.com/contact ou sur l’appli Ouigo sur présentation d’un justificatif et d’un RIB. Si vous aviez réservé un aller-retour, et que vous souhaitez un remboursement du retour, même s’il n’a pas été annulé, vous devez en faire la demande sur le formulaire de contact du site de Ouigo.
BILLETS TER
Pour les billets TER, le remboursement se fait sur le site de la région concernée. Certains indiquent dès leur page d’accueil les canaux de remboursements, à l’image du site du TER Bretagne ou de celui du TER Pays de la Loire. Pour les autres, il faut se rendre dans la rubrique « Aide et contact ».
Les billets papier peuvent être échangés ou remboursés sans frais en gare ; les billets numériques sur les sites concernés. Les billets achetés en agence de voyage doivent être remboursés par l’agence.
Le remboursement des billets TER est possible jusqu’à 61 jours à partir de la date de validité.
ABONNEMENTS TRANSILIEN, RER ET TER
Les abonnés aux TER ainsi qu’aux transports franciliens ne sont pas concernés par le remboursement, ce qui a provoqué la colère de plusieurs présidents de région. Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes a ainsi demandé à Guillaume Pépy « un geste commercial, de l’ordre d’une baisse de 20 % à 30 % du montant de l’abonnement », pour les abonnés TER. Valérie Pécresse, présidente (LR) d’Île-de-France Mobilités a aussi demandé « que le fonds d’indemnisation […] concerne également les Franciliens et l’ensemble des voyageurs du quotidien ». Jean Rottner, le président (LR) de la région Grand Est a aussi réclamé « un geste également envers les abonnés, pour tous les usagers au quotidien de la SNCF ».
Morgan Bourven
Piratage (infographie) Vous et la fraude bancaire
Piratage (infographie)
Vous et la fraude bancaire
Le nombre de fraudes contre les comptes et cartes bancaires a explosé ces dernières années. 15 % des acheteurs en ligne en sont victimes chaque année. L’étude que nous avons réalisée révèle que dans la grande majorité des cas, ce sont les cartes bancaires qui font l’objet des attaques. Le législateur a prévu une protection juridique forte du consommateur contre ce type de piratage. L’article L. 133-18 du code monétaire et financier oblige en effet les banques à recréditer immédiatement les opérations de paiement non autorisées dès lors que celles-ci ont été signalées. Pourtant, on constate que les banques rechignent encore trop souvent à rembourser rapidement les clients de bonne foi.
MONTANT MOYEN DÉTOURNÉ
1 050 €, c’est en moyenne la somme ponctionnée sur les comptes et cartes bancaires piratés. Le plus souvent, le pirate réalise deux transactions avec le moyen de paiement détourné. De nombreux clients ont été victimes de plusieurs vagues de piratage au cours des douze derniers mois.
MODE DE PAIEMENT PIRATÉ
Les cartes bancaires sont la cible privilégiée des pirates. Dans 86 % des cas, c’est en effet ce moyen de paiement qui a été utilisé pour une transaction frauduleuse. La fraude au chèque bancaire est, elle, devenue aujourd’hui quasi inexistante.
OBTENTION DES DONNÉES PAR LES FRAUDEURS
Dans une large majorité des cas (plus de 60 %), la victime ignore comment ses données bancaires ont pu être récupérées et détournées. Mais lorsqu’il parvient à l’identifier, c’est le phishing qui arrive largement en tête. Le client reçoit un mail portant l’entête d’un organisme officiel lui demandant ses coordonnées bancaires. Pensant répondre à sa banque, aux impôts, à son fournisseur Internet, etc., la victime fournit en réalité ses données aux escrocs.
PRISE DE CONSCIENCE DE LA FRAUDE
Aujourd’hui, c’est le client lui-même qui découvre le plus souvent l’existence des transactions frauduleuses. Cette découverte se fait via la lecture de son relevé de comptes dans la plupart des cas. Parfois la victime réalise qu’elle a répondu à un mail de phishing ou a renvoyé à un pirate un code de validation pour un achat en ligne. La banque n’est à l’origine de l’alerte que dans 27 % des situations. Mais ce chiffre pourrait évoluer. La nouvelle réglementation européenne oblige en effet les banques à mettre en place des dispositifs d’alerte renforcés.
PRISE EN CHARGE DE LA FRAUDE PAR LA BANQUE
Notre étude montre qu’il reste encore des progrès pour que les banques remboursent mieux et plus rapidement. En effet, alors que 98 % des personnes interrogées affirment avoir effectué une déclaration auprès de la banque, celle-ci n’a remboursé intégralement son client que dans 67 % des cas… Et seulement après un délai de 21 jours en moyenne alors que la loi impose un remboursement immédiat. En pratique, on sait que certaines banques, par exemple le Crédit mutuel, rechignent plus que d’autres à indemniser leurs clients.
NE PAS OUBLIER LE SIGNALEMENT
Il est important de le savoir : il n’est pas obligatoire de déposer une plainte auprès du commissariat pour obtenir le remboursement intégral de sa banque. Il suffit de déclarer à cette dernière le montant des transactions frauduleuses. En revanche, il est important de signaler le délit auprès de la plateforme Perceval (1) de la gendarmerie nationale. Cette dernière centralise l’ensemble des déclarations de fraudes réalisées en France, ce qui simplifie l’action des enquêteurs. En outre, après signalement, la plateforme délivre immédiatement une attestation que l’on peut transmettre à sa banque pour simplifier ses démarches.
Lire aussi
(1) https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R46526
Élisa Oudin
Sandrine Girollet
Observatoire de la consommation
Achats sur Internet Vos recours en cas de litige
Achats sur Internet
Vos recours en cas de litige
Le colis commandé n’est pas arrivé, l’article que vous avez reçu ne fonctionne pas, le marchand refuse de vous rembourser ? Pas de panique. Suivez nos conseils.
- 1. La commande a été passée mais finalement, l’article n’est pas disponible
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- 10. Utilisez nos lettres types !
LA COMMANDE A ÉTÉ PASSÉE MAIS FINALEMENT, L’ARTICLE N’EST PAS DISPONIBLE
Dans ce cas, le client doit être prévenu dès que possible. Le mieux est ensuite qu’il consulte les conditions générales de vente (CGV) du site afin de savoir ce que le marchand prévoit. Si ce cas de figure n’est pas abordé, il devra mettre en demeure le professionnel de lui livrer l’article dans un délai raisonnable qu’il fixera lui-même (15 jours, par exemple). Au terme de ce délai, il pourra annuler la vente. Dans le cas où la date de livraison revêtirait un caractère déterminant (une livraison avant Noël, par exemple), le client est en droit de demander immédiatement l’annulation de la commande. Le marchand a alors 14 jours pour procéder au remboursement.
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Vérifiez l’état d’avancement de la livraison par le biais de l’espace client en ligne ou en appelant le service après-vente (un numéro non surtaxé doit être mis à votre disposition). Si le colis continue à se faire attendre, écrivez au marchand pour le mettre en demeure de vous le faire parvenir dans un délai raisonnable (indiquez une date).
Ce nouveau délai n’est pas respecté ? Vous pouvez annuler la commande par courrier recommandé ou par courriel (voir encadré ci-dessous). Le professionnel devra vous rembourser de toutes les sommes prélevées dans un délai de 14 jours.
Que faire en cas de retard de livraison ?
Les juristes de l’UFC-Que Choisir ont mis au point un outil interactif facile à utiliser pour vous donner des conseils personnalisés si vous avez commandé un article et que la date de livraison n’est pas respectée.
LE VENDEUR A ÉTÉ PLACÉ EN LIQUIDATION JUDICIAIRE
Dans ce cas, vous devez déclarer votre créance auprès du liquidateur judiciaire dans les 2 mois suivant la parution de l’information au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc). Néanmoins, les chances de récupérer votre argent sont minces. N’hésitez pas à consulter outil sur les faillites élaboré par les juristes de l’UFC-Que Choisir. Dans le cas précis où l’article serait bloqué par le transporteur, il peut être opportun de prendre directement contact avec lui. Certains acceptent de procéder à la livraison en échange du paiement des frais de transport.
LE VENDEUR ASSURE AVOIR LIVRÉ LE COLIS
Il lui revient d’apporter la preuve que l’article vous a bien été remis. S’il n’en est pas capable, il devra soit vous en expédier un autre, soit vous rembourser. C’est à lui de se rapprocher du transporteur si la faute incombe à ce dernier.
LE PRODUIT LIVRÉ N’EST PAS LE BON
Signalez le problème au service client et demandez au marchand de procéder au remplacement du produit. Tous les frais doivent être à sa charge. S’il ne s’est pas exécuté dans les 30 jours qui suivent, vous êtes en droit de résilier la vente et d’obtenir le remboursement des sommes versées accompagné, le cas échéant, de dommages et intérêts dûment justifiés.
LE PRODUIT LIVRÉ NE VOUS PLAÎT PAS
Vous disposez de 14 jours à partir de la livraison pour vous rétracter et retourner l’article sans avoir à vous justifier. Le mieux est de suivre la procédure de retour indiquée par le vendeur et de conserver une preuve de l’envoi. Les frais de retour seront à votre charge, sauf dans le cas où le vendeur a indiqué qu’il les prenait en charge ou n’a spécifié à aucun endroit qu’il revenait au client de les régler. Attention toutefois, car certains produits ne sont pas soumis au droit de rétraction. C’est le cas par exemple des produits alimentaires, des produits sur mesure, des produits immatériels (logiciels, jeux…), des produits culturels décellophanés (CD, DVD…). Vous pouvez utiliser l’article pour l’essayer, mais celui-ci doit être rendu en suffisamment bon état pour pouvoir être remis en vente.
LE PRODUIT NE FONCTIONNE PAS
Chaque produit vendu dans l’Union européenne bénéficie d’une garantie légale de conformité d’au moins 2 ans à compter de la livraison (elle peut être plus longue dans certains pays). S’il tombe en panne pendant cette période, vous pouvez soit le faire réparer, soit demander son remplacement. Si cela s’avère impossible ou si le vendeur ne s’exécute pas dans les 30 jours, il doit vous rembourser. Il doit aussi prendre à sa charge les frais de retour.
LE MARCHAND REFUSE DE VOUS REMBOURSER
En cas d’annulation de la vente ou de rétractation, le marchand est tenu de procéder sous 14 jours au remboursement des sommes versées. S’il tarde, adressez-lui une mise en demeure. En l’absence de réponse, n’hésitez pas à demander de l’aide à l’association locale de l’UFC-Que Choisir la plus proche de votre domicile ou à saisir le médiateur choisi par le marchand.
LE MARCHAND EST BASÉ À L’ÉTRANGER
En cas de litige avec un vendeur basé au sein de l’Union européenne, vous pourrez trouver de l’aide auprès du Centre européen des consommateurs. Si le vendeur est situé hors de l’Union européenne, vos recours seront plus limités. Si vous êtes passé par une marketplace (place de marché), n’hésitez pas à l’informer du problème rencontré avec l’un de ses vendeurs. Certaines interviennent pour régler les litiges. Vous pouvez aussi signaler le litige sur la plateforme internationale Econsumer.gov (voir la liste des pays couverts).
Pour limiter les risques, nous vous recommandons aussi de suivre nos conseils avant de commander et de lire nos réponses aux questions que vous pouvez vous poser en matière d’achat en ligne ou en magasin.
UTILISEZ NOS LETTRES TYPES !
Cyril Brosset
Champignons Les règles de la cueillette
Champignons
Les règles de la cueillette
Cèpes, girolles, lactaires délicieux, trompettes de la mort… à l’automne, la cueillette de champignons bat son plein. Mais avant de partir en balade, panier sous le bras, vérifiez que vous avez le droit de les cueillir. Et avant de les manger, qu’ils sont bien comestibles.
CE QUE DIT LA LOI
Comme toute production végétale, les champignons appartiennent au propriétaire du sol où ils poussent (art. 547 du code civil). En France, 75 % des sols appartiennent à des particuliers. Le quart restant est la propriété de l’État ou de collectivités territoriales. Il est géré par l’Office national des forêts (ONF). Quoi qu’il en soit, le ramassage des champignons par des tiers est une tolérance et non un droit. Dans les forêts publiques (domaniales, communales), la cueillette à caractère familial (les quantités prélevées sont modestes et destinées à une consommation domestique) est généralement autorisée. En revanche, dans les forêts privées, le ramassage des champignons est soumis à l’autorisation des propriétaires.
Sur les terrains non clôturés ou en l’absence de panneaux en interdisant l’accès, le ramassage est souvent toléré, en vertu d’anciennes coutumes. Toutefois, les propriétaires peuvent décider d’interdire la cueillette ou instaurer un permis de récolte, s’ils estiment que les visiteurs sont trop nombreux et dégradent le site. Dans tous les cas, il est impératif de se renseigner avant de s’y aventurer. Enfin, la cueillette des champignons peut être réglementée par un arrêté préfectoral qui délimite le territoire, liste les champignons concernés et fixe la période d’application de la restriction ou de l’interdiction, ainsi que la quantité maximale à ramasser (généralement 5 litres par personne et 10 litres par groupe). Le ramassage abusif et non autorisé peut donner lieu à de lourdes amendes, de 150 à 750 €, lorsque le volume extrait est supérieur à 5 litres.
L’arrachage et la destruction des champignons, ainsi que l’utilisation d’outils scarificateurs (pioche, râteau, etc.) est interdite. Vous pouvez néanmoins vous munir d’un couteau (ou autre engin coupant) pour couper les champignons au ras du pied. De nombreuses espèces peuvent repousser plusieurs fois dans la saison.
Surtout, ne piétinez pas les champignons qui ne vous intéressent pas ! Même les espèces toxiques ou non savoureuses ont un intérêt écologique et peuvent servir de nourriture à des animaux ou à d’autres champignons.
LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE
L’automne, la saison des champignons… et des intoxications ! Alors que les appels auprès des centres antipoison se multiplient, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et la Direction générale de la santé (DGS) rappellent les précautions de base pour savourer sa cueillette sans conséquences pour sa santé :
- Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- En cas de doute, demandez conseil à un pharmacien ou une association de mycologie avant toute consommation.
- Cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification.
- Ne cueillez pas les champignons près de sites potentiellement pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges).
- Séparez-les par espèces, pour éviter un éventuel mélange de morceaux de champignons vénéneux et comestibles.
- Déposez les champignons séparément, à plat dans une caisse ou un carton. Évitez les sacs en plastique, qui accélèrent le pourrissement.
- Lavez-vous les mains après la récolte.
- Conservez les champignons à part au réfrigérateur, et consommez-les dans les deux jours après la cueillette.
- Consommez les champignons en quantité raisonnable après cuisson – jamais crus.
- Ne proposez pas de champignons cueillis à de jeunes enfants.
En cas d’intoxication, les symptômes (diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.) apparaissent généralement dans les 12 heures qui suivent la consommation. Appelez immédiatement le 15 ou le centre antipoison de votre région (1). Quelques informations seront utiles au médecin : les heures des derniers repas et de survenue des symptômes, ainsi que le reste de la cueillette pour son identification. « Un réflexe utile : photographiez votre cueillette avant cuisson », conseillent l’Anses et la DGS. Le toxicologue du centre antipoison pourra l’utiliser pour identifier le champignon en cause.
Mueslis Des recettes parfois surprenantes !
Mueslis
Des recettes parfois surprenantes !
Les mueslis du commerce sont parfois peu conformes à l’image saine et simple qu’on leur attribue. Certains fabricants n’hésitent pas à mettre en cadeau bonus de drôles d’ingrédients dans leurs paquets de céréales ! Petit florilège…
Des flocons de céréales, des fruits frais, des graines, et c’est tout ! Rien de plus simple que la recette originelle du muesli créée au tout début du XXe siècle par le Dr Bircher. Une recette que ce médecin nutritionniste suisse disait inspirée de l’alimentation des montagnards vivant dans les Alpes, fondée sur un petit nombre d’ingrédients : avoine, pommes, noix… 120 ans plus tard, si le muesli conserve une image saine, l’industrie agroalimentaire y a mis son grain de sel, de sucres et d’additifs. Et force est de constater que tous les paquets sont loin de présenter une composition aussi simple et saine qu’à l’origine.
QUAND LES SUCRES NE DISENT PAS LEUR NOM…
Certains mueslis présentent dans leur liste d’ingrédients du sirop de glucose ou de l’extrait de malt d’orge (ou sirop de malt d’orge). Ces deux ingrédients se présentent sous la forme d’un liquide transparent et épais ou de poudre soluble. On parle à leur sujet d’aliments ultratransformés ou « crackés », le cracking consistant à fractionner par différentes opérations (utilisation d’enzymes, hautes températures, filtrations) une matière première (blé, maïs, orge) en plusieurs ingrédients. Si l’on prend l’exemple du blé, la farine raffinée constitue sa première étape de transformation. Puis cette farine peut être fractionnée en amidon et en gluten. Enfin l’amidon peut lui-même servir de substrat à la production de sirop de glucose. Le même procédé permet d’obtenir à partir d’orge du sirop de malte d’orge. Ces ingrédients dits technologiques sont appréciés des industriels car ils possèdent des propriétés particulières (texturant, stabilisant, hydratant). Ainsi le sirop de glucose et le sirop de malt d’orge ont un pouvoir sucrant (inférieur à celui du saccharose) et jouent également un rôle d’agent de texture, prévenant notamment la formation de cristaux de sucre.
Mais ces multiples transformations ne sont pas sans effet sur la structure moléculaire de ces ingrédients. Ce qui pourrait entraîner un « effet matrice » délétère pour la santé selon les scientifiques. En effet, à composition identique en nutriments, deux aliments avec des structures moléculaires différentes n’auront pas le même effet sur l’organisme. L’effet matrice influe notamment sur la mastication, l’assimilation des nutriments, la satiété, l’index glycémique et la sécrétion hormonale. Des études ont notamment montré que le sirop de glucose induit des pics de glycémie (taux de sucre dans le sang) plus élevés que le sucre blanc, ce qui favoriserait l’obésité.
Par ailleurs, certains mueslis de notre test (Muesli abricot et graines de courge de W.K. Kellogg et le Golden Muesli Amandes, noisettes et raisins de Quaker) s’annoncent comme « sans sucre(s) ajouté(s) » mais contiennent tous deux de l’extrait de malt d’orge. Cet ingrédient a pourtant un pouvoir sucrant non nul mais il est aussi utilisé pour changer la couleur ou la texture d’un produit. D’un point de vue réglementaire, si le fabricant déclare à l’occasion d’un contrôle l’utiliser pour ses propriétés colorantes ou texturantes, il peut donc théoriquement clamer l’absence de sucre ajouté. Un trou dans la raquette qui ne manque pas de sel !
FIBRES AJOUTÉES : QUEL INTÉRÊT ?
Composés de céréales complètes et de fruits secs, les mueslis sont généralement de bonnes sources de fibres. Ainsi tous les mueslis aux fruits que nous avons testés en contiennent au moins 4 g aux 100 g et plus de la moitié en fournissent plus de 6 g aux 100 g. Un bon point pour ces produits dans la mesure où la plupart des Français peinent à atteindre les apports journaliers recommandés en fibres qui sont d’au moins 25 g pour un adulte. Mais pour augmenter le taux de fibres de leurs produits, certains fabricants y ajoutent de l’inuline, généralement issue de la chicorée. L’inuline appartient à la famille des fibres solubles non digestibles qui atteignent intactes le côlon où elles sont métabolisées par la flore intestinale. Elles sont ainsi considérées comme des prébiotiques, censés favoriser le bon fonctionnement de nos intestins. Il a même été récemment démontré que l’inuline contribuait à la réduction de la prise de poids et permettait de prévenir le développement d’une inflammation intestinale. Mais en parallèle, des études pointent un effet cancérogène sur des rongeurs. Si ces travaux préliminaires doivent être confirmés, on peut d’ores et déjà douter de l’intérêt d’enrichir artificiellement en fibres des produits censés être composés de céréales complètes et de fruits… eux-mêmes source de fibres !
DRÔLE D’ABRICOT !
Abricots, mangues, fraises…Les fabricants mettent en avant sur leur emballage la présence de fruits dans leurs mueslis. Mais hormis les raisins secs, ces ingrédients « nobles » sont généralement présents en faible quantité (souvent inférieurs ou égaux à 3 %). De plus, lors de nos analyses nous avons parfois constaté des écarts significatifs entre les pourcentages de fruits annoncés sur les emballages et les résultats quantifiés par le laboratoire (parfois bien inférieurs). Selon les fabricants, ces écarts pourraient notamment s’expliquer par le fait que certains fruits déshydratés se pulvérisent dans les paquets, n’étant plus quantifiables. Ces différences pourraient aussi être la conséquence des limites de l’homogénéisation des mélanges. Certes, il semble difficile voire impossible de garantir une parfaite répartition des ingrédients dans un sachet de céréales (les mélanges sont généralement effectués dans de grands récipients ou « batch » avant d’être répartis en sachets unitaires). Mais dans ce cas, où se trouvent les paquets avec « trop » de fruits ? Pas entre nos mains en tout cas…
Enfin, le Muesli abricot et graines de courge de W.K. Kellogg met en avant dans son nom la présence de ce petit fruit d’été. D’où notre surprise de voir figurer dans la liste d’ingrédients la présence d’« abricot formé ». Soit un mélange de concentré de purée d’abricot, de concentré de jus d’abricot, de concentré de jus de pomme, de farine de riz, de concentré de purée de pomme, de glycérine, de pectine et de concentré de jus de citron. De quoi décevoir les consommateurs qui s’attendaient à trouver dans leur muesli de véritables morceaux d’abricot !
ET SI VOUS FAISIEZ VOTRE PROPRE MUESLI ?
Réaliser son muesli soi-même n’est guère compliqué ni chronophage et s’avère la meilleure option pour limiter la présence d’ingrédients indésirables.
Pour cela, il vous faut :
- 1/3 de flocons de céréales (avoine, blé, sarrasin…). Ils sont source de fibres et sans sel, sucre ou graisse ajoutés. Les flocons sont en principe issus d’une céréale entière, c’està-dire dont on a juste ôté l’enveloppe non comestible pour conserver le son, l’amande et le germe. On les cuit ensuite légèrement à la vapeur afin de rendre digestible leur amidon et les stabiliser en neutralisant les enzymes. Puis on les lamine pour écraser le grain et ainsi obtenir un flocon qu’il ne reste plus qu’à sécher ou à toaster (passage bref au four) pour lui donner davantage de texture et de goût.
- 1/3 de fruits frais. Ils sont sources de vitamines, de fibres, de sucres et de saveurs. Si vous optez pour des fruits secs, divisez leur quantité par trois car ils concentrent les sucres.
- 1/3 de graines (amandes, noix, noisettes…). Pour apporter du croquant, de la saveur mais aussi des acides gras essentiels et des vitamines.
Avec le concours d’Anthony Bertou et Sibylle Naud, diététiciens.
Marie-Noëlle Delaby
Cécile Lelasseux
Rédactrice technique
Réseaux mobiles Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne
Réseaux mobiles
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne
Dans son dernier rapport, l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) fait un constat mi-figue mi-raisin de la qualité des services mobiles en France. Si le gendarme des télécoms note de réels progrès, il note aussi que les inégalités ont un mal fou à se résorber.
Pour sa vingtième édition, le rapport annuel de la qualité des services mobiles de l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) apporte son lot de surprises. Plus ou moins bonnes.
DES DÉBITS QUI AUGMENTENT VITE ET PARTOUT
C’est sans aucun doute la meilleure nouvelle de ce rapport. Grâce à une hausse moyenne des débits plus rapide que les années précédentes, utiliser son smartphone est censé être plus confortable, qu’il s’agisse de charger une page Web, de mettre à jour une application ou de télécharger un jeu. En plus, à en croire l’Arcep, tout le monde tire profit de ce boom, que l’on se trouve en ville ou en zone rurale où le débit moyen a doublé en un an, passant de 14 à 28 Mbits/s. Pour autant, les débits des campagnes sont encore loin de ceux des grandes villes (mesurés à 62 Mbits/s en moyenne par l’Arcep) et l’amélioration du débit pas toujours flagrante selon l’endroit où l’on se trouve. Il n’empêche, la situation va plutôt dans le bon sens.
DE FORTES INÉGALITÉS ENTRE OPÉRATEURS
Dans la réalité, tous les abonnés ne profitent pas pleinement de cette hausse des débits. De tous les opérateurs, Orange reste celui qui, de manière générale, propose le meilleur service et les débits les plus élevés. Pour autant, d’autres opérateurs font quasiment jeu égal avec lui, et notamment Bouygues Télécom qui, dans bien des situations, propose une qualité de service équivalente à celle d’Orange. L’opérateur affiche même les débits les plus élevés de tous en zone rurale (sa couverture, en revanche, reste un peu moins étendue) ! SFR s’en sort aussi convenablement dans la plupart des situations.
FREE TOUJOURS À LA TRAÎNE
Qu’ils s’agisse de passer des appels ou de surfer sur Internet, qu’ils se trouvent en ville ou à la campagne, les abonnés Free mobile ont plutôt tendance à être moins bien lotis que les autres. Si l’Arcep note que l’opérateur a réduit l’écart par rapport à ses concurrents en matière de débit, elle souligne que « la qualité d’expérience (streaming vidéo et navigation) » qu’il propose en zone rurale reste « loin derrière les autres opérateurs ». En clair, comme nous l’avions déjà constaté il y a quelques années lorsque nous avions effectué nos propres mesures, les abonnés Free mobile mettent globalement plus de temps à voir s’afficher les pages Internet ou à lancer des vidéos que les autres utilisateurs de mobile. La qualité des appels et la rapidité de transmission des SMS sont aussi moins bonnes.
DES TRANSPORTS MIEUX COUVERTS
Que ce soit sur les autoroutes, dans les trains ou dans le métro, la qualité de la réception s’est nettement améliorée dans les transports ces dernières années. Pourtant, là encore, tout n’est pas rose. Si la plupart des axes principaux sont couverts par au moins un opérateur, c’est loin d’être le cas de l’ensemble des routes et des lignes de chemin de fer de France. Idem en ce qui concerne les transports souterrains. L’Arcep a beau se féliciter de la qualité des réseaux dans le métro parisien, ce n’est pas forcément le cas dans d’autres villes. Surtout, là aussi, les performances varient d’un opérateur à l’autre. Pour l’Arcep, aucun doute : pour ce qui est des connexions lors de déplacements, Orange est un cran au-dessus de ses concurrents. Il faut dire que cela fait plusieurs années que l’opérateur multiplie les antennes le long des autoroutes et des voies de chemin de fer. Bouygues et SFR lui emboîtent le pas. Une fois de plus, Free mobile reste en retrait malgré une belle progression ces derniers mois.
DES SOUCIS DANS LES LIEUX TOURISTIQUES
Pour compléter son rapport, l’Arcep a effectué cette année une série de mesures dans les 50 lieux touristiques les plus visités de France (musées, châteaux, parcs d’attraction, édifices religieux, etc.). Globalement, Orange est celui qui propose les débits les plus rapides dans ces endroits, mais quand il est question de lancer une vidéo en streaming ou de faire une recherche sur Internet, Bouygues a tendance à faire un peu mieux. Là encore, SFR se débrouille bien et Free ferme la marche.
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L’ensemble des résultats de l’Arcep ainsi que la couverture de chaque opérateur près de chez vous sont disponibles sur https://www.monreseaumobile.fr/.
Cyril Brosset
Qualité sanitaire des aliments La baisse des contrôles officiels menace la sécurité des consommateurs
Qualité sanitaire des aliments
La baisse des contrôles officiels menace la sécurité des consommateurs
A l’occasion de la publication du rapport1 du Bureau Européen des Unions de consommateurs (BEUC) sur l’insuffisance des contrôles alimentaires en Europe et alors que le projet de loi de finances est en cours de discussion, l’UFC-Que Choisir alerte à nouveau sur la réduction considérable des effectifs des services officiels observée ces dernières années et les risques qu’elle comporte pour les consommateurs. Refusant la poursuite de l’hémorragie au sein de la DGCCRF et de la DGAL2, l’Association presse les pouvoirs publics de renforcer sans délai les moyens humains et réglementaires des organismes de contrôle, afin de garantir la sécurité des aliments.
Alors que les scandales sanitaires se succèdent désormais à un rythme effréné (lasagnes à la viande de cheval en 2013, décès dus à la salmonelle dans des fromages au lait cru en 2015 et en 2016, œufs contaminés au fipronil en 2017, affaire Lactalis en 2017 et 2018, puis viande de bœuf avariée de Pologne en 2019), les consommateurs peuvent de moins en moins compter sur la vigilance des autorités. C’est le constat que dresse le BEUC, sur la base d’une étude réalisée dans 12 pays de l’Union, qui montre que la réduction drastique des effectifs des services de contrôle observée dans un grand nombre d’Etats membres, ainsi qu’une réglementation trop laxiste sur certains points, fragilisent le dispositif censé garantir la sécurité des aliments.
Une baisse de près d’un quart des contrôles sanitaires dans l’alimentation
Comme la majorité des Etats européens, la France a fortement diminué les effectifs des services de contrôle dans l’objectif de réduire la dépense publique. Ainsi, les politiques d’économies menées dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) en 2007 et de la Modernisation de l’action publique (MAP) en 2012, ont eu pour effet de faire baisser de 11 % le nombre de contrôleurs dépendant du Ministère de l’Agriculture3 et de 20 % ceux de la répression des fraudes entre 2005 et 2012. Ni les semonces répétées de la Cour des comptes4, ni la succession des scandales alimentaires n’ont inversé la tendance, et ces services subissent aujourd’hui un sous-effectif chronique, qui les empêche de mener à bien leurs missions. Le nombre de contrôles réalisés chez les professionnels de l’alimentaire a baissé de 24 % entre 2011 et 2016, à telle enseigne que les restaurants ne sont plus contrôlés que tous les quinze ans en moyenne. Alors que l’organisation sanitaire de la France constituait autrefois un modèle, celle-ci fait maintenant partie des lanternes rouges. Le dernier rapport de l’agence européenne de sécurité des aliments sur la présence de pesticides dans les aliments5 montre par exemple que sur les 30 pays analysés (UE + Norvège et Islande) la France arrive en 25e position sur le nombre de contrôles réalisés rapportés à la population.
Les règles d’hygiène de moins en moins respectées par les professionnels
On observe parallèlement, une dégradation de l’hygiène chez les professionnels dans tous les secteurs : entre 2013 et 2017 le taux d’anomalies relevé en France lors des contrôles est passé de 42 % à 49 %. Des entorses aux règles d’hygiène sont ainsi constatée dans 28 % des abattoirs et des ateliers de découpe, dans 38 % de cantines et même dans 57 % des petits commerces alimentaires (restaurants, pâtisseries, traiteurs…). Il est vrai que les suites données aux non-conformités sont peu fréquentes et insuffisamment dissuasives. Ainsi, en 2008, 5 ans avant le scandale de la viande de cheval, une inspection réalisée dans les établissements Spanghero qui faisait pourtant état de non-conformités majeures telles que l’absence de dates limites, n’avait alors entraîné qu’un simple avertissement !
La libre circulation bien mal contrôlée des aliments à travers l’Europe
Une conséquence trop peu connue du principe de libre circulation des marchandises en Europe est qu’il limite fortement la capacité des Etats-membres à contrôler les aliments provenant d’autres pays de l’Union lors de leur arrivée sur le territoire national. Pourtant, les quelques cas où les autorités sont autorisées à réaliser ces contrôles révèlent que les règles d’hygiène sont tout aussi mal respectées dans les autres pays de l’Union. Les services français ont ainsi relevé pour la période 2010-2011, 17 % d’infractions dans les lots de viandes fraîches, 21 % dans les produits laitiers et 25 % dans les produits transformés à base de viande.
Au vu des dangers que fait courir aux consommateurs l’affaiblissement délibéré des politiques sanitaires françaises et européennes, l’UFC-Que Choisir demande :
Au Gouvernement français :
- Un financement du renforcement des effectifs des services officiels dans le cadre du projet de loi de finances et un recentrage de leurs missions prioritaires pour que ceux-ci soient en mesure d’assurer pleinement leurs fonctions de contrôle ;
- La mise en place de sanctions réellement dissuasives pour les professionnels enfreignant les règles d’hygiène ;
- Un affichage obligatoire des résultats des contrôles sanitaires à l’entrée des commerces alimentaires ;
- Le changement de pratique des services de contrôle dans la rédaction de leurs rapports afin que les entreprises en infraction y soient clairement désignées ;
Aux autorités européennes :
- La réalisation d’évaluations régulières publiques des Etats-membres sur leurs obligations en matière sanitaire et l’application de sanctions en cas de manquements à ces obligations ;
- La création d’une police sanitaire européenne habilitée à réaliser des contrôles sur tout le territoire de l’Union.
NOTES
Echec de la loi Alimentation L’art de nier l’évidence !
Echec de la loi Alimentation
L’art de nier l’évidence !
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour recevoir les réactions critiques d’acteurs de la grande distribution et même du gouvernement à notre opération « stop aux chèques en blanc », épinglant, chiffres à l’appui, l’échec cuisant de la Loi Alimentation.
Pour rappel, consécutivement aux engagements pris la main sur le cœur par la grande distribution et l’industrie alimentaire de mieux rémunérer les agriculteurs, la loi Alimentation, en relevant le seuil de revente à perte (SRP), a augmenté jusqu’à 10 % le prix des plus grandes marques. Mais vous me direz : quel est le lien entre une hausse des prix sur les colas, le café ou la pâte à tartiner et le revenu des agriculteurs français ? Justement, aucun. C’est la raison pour laquelle l’UFC-Que Choisir a dès le début combattu cette mesure aussi injuste pour les consommateurs, qu’inefficace pour le monde agricole. Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler que le choix de relever le SRP, dont le Gouvernement nous disait à l’époque qu’il était plébiscité par tous les acteurs professionnels, était en réalité contesté par Leclerc, les fabricants de MDD et les petites marques nationales.
Vous comprendrez donc mon réel agacement alors que certains s’acharnent, plusieurs mois après l’entrée en vigueur de la réforme, à minimiser l’impact sur les prix de la loi Alimentation.
Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, a par exemple prétendu que « le consommateur n’a pas été pénalisé par une hausse des prix puisque l’inflation est quasi nulle ». Et puis voilà qu’hier Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, se prend à contester aussi bien notre chiffrage de l’inflation que la pertinence d’étudier dès maintenant l’impact de la loi EGALIM !
Sur le chiffrage tout d’abord, ce n’est pas + 1,6 % comme elle nous le fait curieusement dire, ni + 0,3 % comme elle le prétend, mais + 0,83 %, ce qui représente pas moins de 1,6 milliard d’euros sur les deux ans que vont durer cette « expérimentation ». J’en profite au passage pour faire un petit point de méthodologie sur le calcul de l’inflation. Le chiffre de + 0,3 % que la grande distribution et la secrétaire d’Etat se sont empressés de reprendre, n’est pas un chiffre d’inflation, du moins pas au sens économique du terme. C’est une simple moyenne arithmétique qui donne le même poids aux grandes marques qu’aux marques distributeurs (MDD) et autres petites marques, alors même que ceux-ci pèsent beaucoup moins dans le chiffre d’affaires des magasins. Le véritable chiffre, celui qui correspond à ce qu’achètent les consommateurs est bien + 0,83 %.
Quant au calendrier, je voudrais rappeler une évidence : il n’est pas besoin d’attendre davantage pour mesurer l’impact du relèvement du SRP, sa mise en œuvre étant effective depuis le 1er février 2019 ! D’ailleurs, un autre membre du gouvernement a procédé à une étude d’impact sur les prix agricoles… En effet, l’impact de la loi sur la hausse du revenu agricole est malheureusement nul, comme le confirment la Confédération paysanne… et Didier Guillaume, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation qui, pas plus tard qu’hier, déplorait « que les agriculteurs soient rémunérés à un prix inférieur à ce que ça leur revient ».
Alors que faire pour sortir de cette impasse ? Sans attendre, il faut annuler le relèvement du SRP qui n’est qu’un cadeau à la grande distribution, et, pour le revenu agricole, contrôler la bonne application la loi qui prévoit un rééquilibrage des conditions de négociations commerciales et en cas de non-respect, appliquer des sanctions réellement dissuasives. Après le discours de Rungis, bien prometteur, il faut (enfin) que le gouvernement passe aux actes !
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Renault Captur (2019) Premières impressions
Renault Captur (2019)
Premières impressions
Pour conserver sa place de leader, le Captur a été entièrement repensé tout en conservant son style particulier. Dans ses finitions haut de gamme, le SUV de Renault devient un concurrent sérieux même si des défauts viennent un peu nuancer le constat.
Comme il l’a fait avec sa citadine Clio il y a quelques mois, Renault a tout changé pour son nouveau Captur tout en conservant un aspect visuel très proche. Le SUV urbain se vend tellement bien, il est le sixième modèle le plus vendu en France sur les neufs premiers mois de l’année, que le constructeur n’a pas voulu prendre le risque de froisser ses clients. Fabriqué en Espagne à Valladolid, le Captur utilise la nouvelle plateforme CMF-B. Il grandit de 11 cm pour désormais atteindre les 4,23 m de long et prend aussi 2 cm en largeur (1,8 m). Si on note quelques changements esthétiques extérieurs, à l’intérieur, tout a été revu.
QUALITÉ DE VIE À BORD
Tout a été revu et pourtant en ouvrant la porte du Captur, on a une sensation de déjà-vu. Il faut dire que l’architecture est la même que la nouvelle Clio avec un écran central tactile placé en position verticale au milieu de la planche de bord. Ce dernier est proposé à partir de la finition Zen et mesure de 7 à 9,3 pouces selon les modèles. Orienté vers le conducteur, il intègre le tout nouveau système multimédia connecté Renault Easy Link qui regroupe l’ensemble des prestations multimédias, de navigation et d’infotainment. Le système est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, ce qui permet de dupliquer le contenu de son smartphone. L’Easy Link intègre une connexion 4G qui propose, outre des mises à jour en temps réel, des services intéressants. Par exemple, la navigation, conçue avec TomTom, peut afficher la liste des stations de carburant les plus proches et leurs tarifs matérialisés par des codes de couleur (vert pour le prix le plus bas à rouge pour le plus élevé). L’ergonomie générale est d’un très bon niveau et il est ainsi facile de gérer les informations via cet écran tactile. Quelques boutons subsistent, ils permettent d’accéder rapidement à l’essentiel comme la température, la soufflerie ou le recyclage d’air.
Comme sur la Clio, le Captur dispose, sur les deux finitions haut de gamme Intens et Initiale Paris, d’un combiné d’instruments numérique personnalisable. L’affichage de ce dernier est également modifié selon le type de conduite (mode confort, sport ou éco) sélectionné via le système Renault Multi-Sense pour la première fois monté sur le Captur.
Très technologique, l’habitacle est aussi très bien fini. Les matériaux sont bien rembourrés et très agréables au toucher. On apprécie l’ambiance à deux couleurs de l’habitacle (une option) qui apporte de la gaieté. Dans les finitions haut de gamme, le Captur dépasse la concurrence et notamment le Volkswagen T-Roc qui n’utilise quasiment que des matériaux rigides. Nous aurions bien aimé voir le rendu des deux finitions d’entrée de gamme Life ou Zen pour voir si la qualité perçue était la même d’autant que de l’aveu du constructeur, elles reçoivent des plastiques moins aboutis.
Dommage que le Captur conserve sa boîte à gants coulissante. Elle offre certes un énorme volume de rangement, mais ne s’avère pas très pratique à utiliser lorsque le passager est assis. À noter que la console centrale dite « flottante » sur les versions équipées d’une boîte de vitesses automatique permet de disposer d’un espace de rangement supplémentaire sous le levier. Avec une boîte manuelle, le rendu est beaucoup moins agréable car la console centrale devient trop imposante et on perd de la place de rangement. Mais le Captur se rattrape et propose un volume de coffre appréciable de 536 litres (soit 81 litres de plus que la génération précédente). Son volume est modulable grâce à la banquette arrière qui coulisse sur 16 cm et au plancher amovible. Ce dernier est aussi un atout car il permet d’avoir un plancher quasiment plat lorsque les sièges arrière sont rabattus.
AU VOLANT
Nous avons pris en main les deux plus grosses motorisations à essence : les TCe 130 et 155. La première était couplée à une boîte de vitesses mécaniques à 6 rapports. Cette dernière nous a moyennement satisfait à deux titres. Primo, le levier de vitesses est placé trop en arrière et le bras du conducteur vient régulièrement cogner l’accoudoir central. Secundo, elle s’est avérée un peu accrocheuse, ce qui nous a valu quelques craquements très désagréables lors des changements de vitesse. Plaisant sur route, le bloc s’est montré un peu moins agréable en ville et lors des relances. En dessous des 2 000 tr/min, la puissance se fait cruellement désirée et il est impératif de rétrograder pour relancer la mécanique. Finalement, en étant pourtant assez léger sur la pédale d’accélérateur, notre consommation moyenne s’est affichée à 7,8 litres aux 100 km. Ce qui est assez élevé pour ce type de véhicule.
La version de 155 ch, un bloc qui équipe aussi la Mercedes Classe A, a été largement plus à la hauteur. D’autant plus qu’elle était associée à une boîte de vitesses à double embrayage très performante et agréable. Soulignons que le Captur inaugure dans ce cas des palettes au volant, un plus appréciable sur routes sinueuses. Plus puissant et plus dynamique, ce moteur s’est aussi avéré moins gourmand, et de loin. L’ordinateur de bord nous indiquait une moyenne de seulement 5,8 l/100 km, soit 2 litres de moins que son petit frère. Mais cette version plus dynamique a mis en évidence un défaut du Captur : la tendance du train avant à se délester lors des accélérations trop fortes. Le conducteur a alors la désagréable sensation que les roues avant « cherchent » la route. Ce défaut est peut-être aussi accentué par la direction très assistée qui n’offre pas un ressenti extrêmement précis au conducteur.
Pour le reste, le SUV s’est montré très confortable sur route grâce à des suspensions qui filtrent bien tous les défauts de la route. En ville, le conducteur se fera facilement au gabarit et ne sera pas en difficulté pour réaliser ses manœuvres. En cas de besoin, le Captur inaugure grâce à ses caméras une vision à 360° qui permet de repérer les obstacles au plus près des roues. Dommage qu’elle ne soit proposée en option qu’à la seule finition haut de gamme. Enfin, il faut regretter l’apparition de reflets dans les vitres latérales et sur le pare-brise selon la position du soleil. C’est surtout gênant au niveau des rétroviseurs extérieurs au moment d’effectuer une manœuvre.
SÉCURITÉ
Renault l’a annoncé : il vise les 5 étoiles aux crash tests Euro NCAP. Il a donc équipé son nouveau Captur des nombreux systèmes de sécurité et d’aide à la conduite. Pour la première fois, il peut atteindre le niveau 2 de la conduite autonome avec le système actif de maintien dans la file et le régulateur de vitesse adaptatif. Sinon, dès le premier niveau de finition, on trouve de série le freinage actif d’urgence avec détection piétons et cyclistes, l’assistant maintien de voie, l’alerte de distance de sécurité (avec information au niveau du combiné d’instruments), la reconnaissance des panneaux de signalisation et l’allumage automatique des projecteurs.
LE RENAULT CAPTUR EN RÉSUMÉ
Star incontesté de son segment, le SUV de Renault gagne en qualité de fabrication, en confort ainsi qu’en niveau d’équipement. Ses tarifs ne sont pas encore communiqués en détail, ceux des options non plus, mais ils débuteront à partir de 18 600 € en essence et de 23 200 € en diesel. C’est 1 500 € de moins que le premier Volkswagen T-Cross. Mais le nouveau Captur devra surtout composer avec son rival de toujours, le Peugeot 2008, dont la nouvelle mouture fera prochainement son apparition et qui, elle aussi, gagnera en volume.
Les +
- Habitabilité
- Finition
- Niveau d’équipement
- Confort
- Tenue de route
- Banquette coulissante
Les –
- Boîte à gants tiroir
- Ressenti de la direction
- Reflets
- Position du levier de vitesses
Yves Martin
Google Pixel 4 et 4 XL Prise en main
Google Pixel 4 et 4 XL
Prise en main
Google vient de commercialiser les Google Pixel 4 et Pixel 4 XL, ses deux nouveaux smartphones haut de gamme vendus respectivement 769 € et 899 €. Au programme, un superbe écran Oled, la charge rapide et un double capteur à l’arrière. Google introduit enfin la reconnaissance faciale. Le fabricant présente aussi « Motion Sense », qui permet de piloter son appareil par les gestes. Premières impressions avant notre test en laboratoire.
Après les Pixel 3a et Pixel 3a XL lancés au printemps, Google poursuit ses annonces 2019 avec deux nouveaux smartphones, les Pixel 4 et Pixel 4 XL. Principale différence entre les deux modèles, la taille de l’écran, de 5,7″ et 6,3″ respectivement (soit 14,5 et 16 cm). Ces deux appareils ultra haut de gamme, vendus respectivement 769 € et 899 €, sont les premiers à fonctionner avec la nouvelle version du système d’exploitation Android (Android 10). Ils intègrent la charge rapide, la charge sans fil et, pour la première fois, un double capteur arrière pour la photo (16 Mpx + 12 Mpx). Mais surtout, pour la première fois aussi, Google introduit un système de reconnaissance faciale.
DES CAPTEURS SPÉCIAUX POUR LA RECONNAISSANCE FACIALE
Son absence, l’an dernier, sur les Pixel 3 et Pixel 3 XL, étonnait : tous les smartphones de gamme équivalente intégraient le déverrouillage par reconnaissance faciale. Mais souvent, ce système était loin d’être infaillible. Google a manifestement attendu d’être techniquement au point pour lancer le sien. Son système n’est pas basé sur l’appareil photo (comme c’est trop souvent le cas) mais sur une technologie qui repose sur une panoplie de composants dédiés à cette fonction. Comme sur l’iPhone X et les suivants, les Pixel 4 intègrent une caméra infrarouge, un projecteur de points lumineux et un illuminateur infrarouge. Google va plus loin qu’Apple, puisqu’il a ajouté au système une seconde caméra infrarouge pour améliorer la précision de la cartographie 3D du visage, ainsi qu’un radar miniature. Grâce à ce dernier, les Pixel détectent l’utilisateur lorsqu’il s’approche et activent automatiquement le processus de reconnaissance faciale. Du coup, le système gagne en rapidité, c’est indéniable ; nos tests en laboratoire chiffreront la performance par rapport aux systèmes existants.
PLUS QUE DES MOTS, DES GESTES
Ce radar a une autre vocation : c’est sur lui que repose la deuxième grande nouveauté des Pixel 4, baptisée « Motion Sense ». Comme les radars qui permettent de détecter la présence d’un avion ou d’un bateau, celui des Pixels 4 émet et reçoit des ondes électromagnétiques qui, schématiquement, rebondissent sur les mains de l’utilisateur pour détecter ses mouvements. En plus de l’assistant vocal, qui permet de dicter des instructions à voix haute, ces smartphones comprennent donc différents gestes. Une fois l’option activée (Paramètres > Système > Motion Sense), vous pourrez passer les titres d’une chanson, raccrocher un appel ou bien répéter une alarme en balayant la main devant l’écran. Il suffit aussi de tendre la main à proximité de l’appareil pour activer l’écran et afficher ainsi l’heure et les notifications. Pour l’instant, ces interactions fonctionnent bien, mais elles sont basiques ; plusieurs fabricants proposent d’ailleurs des fonctions similaires basées sur un simple appareil photo. Google promet qu’elles évolueront bientôt. Le radar des Pixel est en effet capable de plus de précision, il pourrait par exemple permettre de baisser le volume en pinçant les doigts sans toucher l’écran.
PROUESSE LOGICIELLE POUR LES PHOTOS DE NUIT
En attendant, nos tests en laboratoire permettront déjà de vérifier que les Pixel 4 et 4 XL assurent côté photo. C’est l’une des promesses phares de Google, qui insiste sur la qualité de son double capteur arrière (12 Mpx, f/1.7 + téléobjectif 16 Mpx, f/2.4), notamment en mode nuit. Les Pixel 4 reprennent d’abord le mode « Vision de nuit » introduit sur les Pixel 3, qui augmente la durée d’exposition des photos et qui s’était avéré efficace lors de nos tests. Google inaugure sur les Pixel 4 une prise de vue « astrophotographique » sur laquelle il communique beaucoup. Le smartphone capture en fait 16 images sur une durée totale d’exposition de 4 minutes ; il réduit ensuite le bruit, puis fusionne les images obtenues pour délivrer un seul cliché. Cette fonction, prouesse logicielle dont on cherche un peu l’utilité réelle au quotidien, sera bientôt disponible sur les Pixel 3 et les Pixel 3a. Nous la testerons bien sûr en laboratoire.
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- Guide d’achat – Comment choisir son smartphone
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Camille Gruhier
Origine de la viande et du lait dans les aliments transformés Viandes de porc et de volaille, des origines encore trop secrètes !
Origine de la viande et du lait dans les aliments transformés
Viandes de porc et de volaille, des origines encore trop secrètes !
A mi-parcours de l’expérimentation pour deux ans de l’obligation d’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les aliments transformés obtenue de haute lutte par l’UFC-Que Choisir, l’Association publie les résultats mitigés de l’enquête sur 269 produits. Au vu de l’impact positif de cette obligation d’étiquetage sur l’information des consommateurs, tout en constatant certaines dérives, l’UFC-Que Choisir demande aux Pouvoirs Publics de pérenniser cette mesure en encadrant plus strictement les mentions vagues (origine « UE », « non UE », voire « UE/non UE » !).
Si l’indication d’origine est obligatoire pour les aliments bruts tels que les fruits, les légumes ou la viande, elle n’était en revanche pas exigée jusqu’à présent pour les produits transformés, alors même que ceux-ci constituent la plus grande partie de notre alimentation. Or cette opacité menace directement la traçabilité des filières alimentaires, comme l’a illustré en 2013 le scandale de la présence de viande de cheval dans les lasagnes et autres plats préparés.
Alors que la Commission européenne a autorisé la France à rendre obligatoire la transparence sur l’origine du lait et des viandes dans les produits transformés, l’UFC-Que Choisir a voulu mesurer l’impact de cette mesure sur un échantillon de 269 produits d’alimentation courante à base de lait, de viande de bœuf, de porc et de volaille1. Les résultats de notre enquête montrent une mise en œuvre en demi-teinte de l’obligation d’étiquetage :
• 25 % de transparence en plus grâce à l’obligation réglementaire …
La comparaison avec la précédente enquête de l’UFC-Que Choisir réalisée lorsque l’indication d’origine était encore volontaire, montre que le caractère obligatoire de la mesure a fait progresser de 25 % la mention du pays d’origine sur les produits à base de viande, qui atteint maintenant 58 %.
• … mais l’opacité persiste sur 39 % des viandes du fait des mentions d’origines « UE » et « non UE » :
Si, par rapport à l’enquête précédente, les produits sans mention d’origine ont quasiment disparu, c’est que certains industriels ont préféré les mentions beaucoup plus vagues « origine UE » ou « origine non UE », qui autorisent à passer sous silence la provenance précise de leurs ingrédients. Ces pratiques sont notamment relevées sur près d’un produit sur deux dans le cas de la viande de porc et sur pratiquement les deux tiers des produits à base de volaille !
• Trop compliqué l’étiquetage ? Halte aux faux arguments des industriels.
Certains fabricants rechignent à indiquer le pays d’origine au motif que cette mesure serait trop complexe. Mais l’analyse des pratiques entre marques et enseignes concurrentes montre que ce choix n’est pas motivé par des raisons techniques, mais au contraire par des politiques d’approvisionnement et d’information propres à chaque entreprise. Par exemple pour les plats préparés, alors que la mention du pays d’origine n’est présente sur aucun des 9 produits William Saurin de notre échantillon, elle est en revanche indiquée sur 9 des 12 plats similaires trouvés chez Carrefour, Intermarché et Système U. Au rayon charcuterie, alors que Carrefour, Intermarché et Système U sont en capacité d’indiquer le pays d’origine pour 12 produits sur 14, chez Herta au contraire, 8 des 9 produits examinés se contentent de la mention « origine UE » ! Mais la palme de l’information la plus vague est décernée haut la main à 9 produits de marques distributeurs Auchan, Casino et Leader Price portant la mention « UE/non UE » signifiant par-là que leurs ingrédients sont d’origine … mondiale !
• La transparence en sursis ?
Loin d’être définitive, l’autorisation que la Commission Européenne a donnée à la France pour tester l’obligation d’étiquetage s’achève à la fin de l’année et son maintien dépendra de l’évaluation qui en sera faite. Compte tenu des réels avantages pour les consommateurs de cette mesure (transparence et qualité sanitaire résultant de la stabilisation des approvisionnements), il nous apparaît indispensable que la Commission accepte sa pérennisation.
Au vu de l’impact positif de l’obligation d’étiqueter l’origine et constatant la nécessité d’en empêcher tout contournement par un abus des mentions trop floues, l’UFC-Que Choisir demande la pérennisation de cette obligation d’étiquetage, en réservant les indications « Origine UE » et « Origine non UE » à un nombre limité de cas où la forte variabilité des approvisionnements est démontrée.
Consulter notre étude :
NOTES
Étiquetage de l’origine des viandes Vers un affichage au restaurant
Étiquetage de l’origine des viandes
Vers un affichage au restaurant
Les commerces et les fabricants sont tenus d’indiquer l’origine de toutes les viandes vendues fraîches ou contenues dans des plats préparés. Une obligation que le gouvernement compte étendre à la restauration (cantines, restaurants…). Jusqu’à présent, cette dernière doit indiquer uniquement l’origine de la viande bovine.
Tout, vous saurez bientôt tout sur l’origine de la viande que vous mangez ! Le gouvernement l’a annoncé le 15 octobre, il lance une concertation sur un projet de décret « visant à rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine de la viande servie dans la restauration hors foyer (restaurants, cantines, etc.) afin de renforcer l’information disponible pour les consommateurs ». Car si ces derniers bénéficiaient déjà d’un certain nombre d’éléments, la réglementation ne couvre pas encore toutes les viandes, ni tous les lieux d’achat.
Les grandes surfaces et les boucheries traditionnelles sont dans l’obligation d’indiquer l’origine de toutes les viandes crues, qu’elles soient bovine, ovine, caprine, porcine ou de volaille. Les industriels doivent également afficher la provenance des viandes utilisées dans leurs plats préparés contenant au moins 8 % de viande. En revanche, dans la restauration hors foyer (cantines scolaires, restaurants d’entreprise ou commerciaux, etc.), seule l’origine de la viande bovine est exigée à ce jour.
Le gouvernement souhaite donc imposer la même transparence à la restauration qu’aux commerces de détail et aux industriels. Sous réserve de validation par les filières agricoles, les professionnels de la restauration et les associations de consommateurs, ce nouveau décret pourrait entrer en vigueur au 1er avril 2020.
QUEL ÉTIQUETAGE OBLIGATOIRE SUR L’ORIGINE DES VIANDES ?
- Viandes bovine, ovine et chevaline : lieux d’abattage et de découpe depuis septembre 2000.
- Viande bovine fraîche, réfrigérée ou congelée vendue au consommateur en grandes et moyennes surfaces et en boucheries : pays de naissance, d’élevage et d’abattage obligatoires au niveau européen depuis 2002.
- Viandes porcine, ovine, caprine ou de volaille fraîches, réfrigérées ou congelées vendues au consommateur : pays d’élevage et d’abattage obligatoires en France depuis le 1er avril 2015.
- Viandes bovine, ovine, caprine, porcine ou de volaille en tant qu’ingrédients dans les denrées et plats préparés contenant au moins 8 % de viande : origine obligatoire en France depuis le 1er janvier 2017 (expérimentation autorisée par l’Union européenne jusqu’en mars 2020).
- Viande bovine en restauration commerciale et collective : pays de naissance, d’élevage et d’abattage indiqués au consommateur (affichés en salle ou sur le menu) depuis 2002, en France.
- Viandes porcine, ovine, caprine ou de volaille en restauration commerciale et collective : aucune exigence.
Ces étiquetages sur l’origine géographique ne dispensent pas des autres informations obligatoires : nom du morceau, son poids, son prix au kg et son prix net, sa date d’emballage et sa date limite de consommation, ainsi que le numéro du lot, les numéros d’agrément des abattoirs et établissements de découpe.
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Elsa Casalegno
Poussettes Sécurité prise en défaut sur certains modèles
Poussettes
Sécurité prise en défaut sur certains modèles
Plusieurs modèles de poussettes que nous venons de tester n’obtiennent pas la note maximale sur le critère essentiel de la sécurité. Dans plusieurs cas, il s’agit de manquements bénins, mais une poussette de la marque MacLaren souffre de problèmes plus graves.
Après l’ergonomie et la facilité d’utilisation (pliage, freins, installation de l’enfant…) que nous avons pris en compte dans notre test comparatif, l’un des critères essentiels lors de l’achat d’une poussette est celui de la sécurité. Hors de question de mettre un nouveau-né en danger : les consommateurs attendent légitimement que la sécurité de ces produits soit maximale. Pourtant, la moitié des poussettes que nous avons testées en 2019 n’obtiennent pas la note maximale. Faut-il s’en inquiéter ? Pour un modèle, oui.
La MacLaren Techno XT, dont nous déconseillons l’achat, a connu deux défaillances. La première est peu grave : face à une pente, avec les freins engagés, la poussette peut tourner autour de l’axe des roues avant car les freins n’agissent que sur les roues arrière. La seconde est plus dangereuse : lors du test de résistance de la poignée, avec 25 kg dans l’assise (le poids maximal que la poussette annonce supporter), les roues avant et une poignée ont cédé. C’est un risque important car cela peut arriver à tout moment. La poussette devient inutilisable et l’enfant peut éventuellement se blesser, ce qui nous a incité à limiter la note finale du modèle.
Les problèmes remontés sur les autres modèles n’ont pas entraîné de réduction importante de leur note, car le risque qu’ils surviennent lors d’une utilisation normale en vie réelle est faible. Par exemple, les Cybex Eezy S et Cybex Balios S, bien notées, peuvent basculer en arrière lorsqu’elles sont placées dans une montée avec le dossier baissé au maximum (129°) et les freins enclenchés. Mais personne ne laisserait un bébé la tête vers le bas dans une pente sans maintenir la poussette… La Chicco Miinimo 2 a, elle, connu une casse interne de la poignée dès le premier cycle du test de résistance de la poignée, mais cela n’a pas créé de danger (pas de pointes).
Nos tests sont basés sur la norme EN1888, applicable aux poussettes, qui porte sur la durabilité (test de roulage sur surface irrégulière avec poids de 15 kg minimum), la bonne tenue du harnais (rotation à 360° avec mannequin), l’efficacité des freins et la stabilité sur plan incliné, les risques de pincement, de blessure et de détachement de petites pièces. Cette norme a été renforcée en 2012 par rapport à sa version précédente de 2003 : elle s’applique à tous les modèles mis sur le marché à partir de l’automne 2013. S’il est peu probable de trouver de plus vieux modèles en rayon, cela peut être le cas lors d’un achat d’occasion : il est donc déconseillé de se procurer une poussette de seconde main sans se renseigner sur sa date de fabrication. Vous pouvez le vérifier grâce au nom du fabricant et au numéro de série qui doivent être clairement affichés sur la poussette.
À noter. Une nouvelle version de la norme EN1888 datant de décembre 2018 a été publiée, pour les poussettes commercialisées après décembre 2019.
Lire aussi
- Guide d’achat – Comment choisir une poussette
Morgan Bourven
Gabrielle Théry
Rédactrice technique
Retard ou annulation de vol 5 ans pour demander l’indemnisation
Retard ou annulation de vol
5 ans pour demander l’indemnisation
En cas de retard ou d’annulation d’un vol, les passagers disposent d’un délai de 5 ans pour réclamer l’indemnisation forfaitaire prévue par la législation, a confirmé la Cour de cassation.
C’est une réglementation très protectrice, et en même temps assez méconnue : en cas d’annulation de leur vol, ou de retard à l’arrivée supérieur à trois heures, les passagers d’un avion peuvent prétendre à une indemnisation forfaitaire de 250 € pour les vols de moins de 1 500 km, de 400 € pour ceux compris entre 1 500 km et 3 500 km et de 600 € au-delà (lire notre article sur les droits des passagers et notre lettre type pour la demander). Cette indemnisation est prévue par le règlement européen 261/2004.
Mais dans quel délai agir ? Le règlement européen ne l’indique pas, mais la Cour de cassation dans deux arrêts distincts du 10 octobre 2019 (arrêts 18-20.490 et 18-20.491) a confirmé que ce délai est de 5 ans. Dans les deux cas, Air France faisait grief au jugement de la juridiction précédente, le tribunal d’instance de Thann (68), d’avoir déclaré recevables les demandes d’indemnisation formulées par des passagers de deux vols ayant été retardés. Leurs demandes avaient été respectivement formulées 2, 5 et 4 ans après le vol. Pour la compagnie, le délai pour agir est de 2 ans ; pour le tribunal d’instance de Thann, qui a suivi la jurisprudence française, il est de 5 ans. La Cour de cassation, dans ses deux arrêts, donne raison aux juges et souligne que « le tribunal en a déduit, à bon droit, que la demande était soumise au délai de prescription quinquennale de l’article 2224 du code civil ».
UN AJOUT D’ESCALE N’EST PAS UNE ANNULATION
L’un des deux arrêts apporte une information complémentaire. Il concerne un vol Mulhouse-Conakry via Paris, pour le 19 avril 2014, avec une arrivée prévue à Conakry à 15 h 55. L’itinéraire de vol a été modifié avec l’ajout d’une escale à Dakar, de sorte que l’avion a atterri à Conakry à 20 h 31. La passagère a formé une demande d’indemnisation au titre d’une annulation du vol. Or, la Cour de cassation rappelle que puisque « les lieux de départ et d’arrivée ont été conformes à la programmation prévue », le vol « qui a donné lieu à une escale non programmée ne peut être considéré comme annulé ». La passagère aurait donc dû formuler sa demande d’indemnisation en expliquant que son vol a été retardé, non annulé.
Morgan Bourven
Varices Tous les traitements de destruction ne se valent pas
Varices
Tous les traitements de destruction ne se valent pas
En cas d’échec des médicaments veinotoniques, les varices peuvent être traitées de manière plus définitive. Mais les trois traitements existants n’ont pas tous le même impact sur la qualité de vie : deux d’entre eux l’améliorent de manière notable.
Peu agréables à l’œil, les varices sont le signe le plus visible de l’insuffisance veineuse. Cette dilatation excessive des veines est plutôt courante. Elle touche 30 à 50 % des femmes et 15 à 30 % des hommes. La maladie est d’abord contrôlée à l’aide de traitements dits conservateurs : des médicaments veinotoniques (Daflon, Diovenor, Ginkor Fort, etc.), des bas de contention et un changement d’hygiène de vie. Ces mesures sont censées limiter la sensation de lourdeur dans les jambes, l’œdème et la douleur associés aux varices.
Lorsque ces méthodes ne suffisent plus, il reste possible de détruire les veines malades à l’aide de trois stratégies plus invasives, dont l’intérêt a été évalué lors d’un essai clinique sur près de 800 personnes (1). La chirurgie permet de retirer les veines, quand le traitement au laser se contente de leur occlusion à travers la peau. La sclérothérapie à la mousse, elle, fige la varice grâce à un produit injecté directement dans la veine.
LASER ET CHIRURGIE SE DÉMARQUENT
Ces différentes techniques livrent un résultat à peu près similaire, d’après l’étude. Il est à noter, toutefois, que les récidives sont fréquentes, selon Prescrire. La sclérothérapie fait légèrement moins bien : elle induit un peu plus d’effets indésirables (bosses, taches, engourdissements) et laisse davantage de varices résiduelles.
Argument supplémentaire en défaveur de cette intervention : le fossé se creuse sur la qualité de vie associée à la maladie. Laser et chirurgie apportent un vrai bénéfice sur ce plan. Six mois après le traitement, les patients qui en ont bénéficié se plaignent moins des douleurs, d’ulcères variqueux et d’autres troubles associés aux varices. À plus court terme, le laser se distingue. Il améliore davantage le vécu moral de la maladie, ainsi que la douleur et le dynamisme. Mais cela ne dure pas : au bout de six mois, ces deux méthodes livrent des résultats comparables.
(1) “A Randomized Trial Comparing Treatments for Varicose Veins”, NEJM, 25/09/19.
Audrey Vaugrente
Trottinettes électriques et monoroues Une réglementation, enfin !
Trottinettes électriques et monoroues
Une réglementation, enfin !
Les ministères de l’Intérieur et des Transports viennent enfin de finaliser le projet de décret qui va intégrer les trottinettes électriques, les monoroues et les autres « engins de déplacement personnel motorisés » au code de la route. Voici ce qu’il faut savoir pour circuler en toute légalité et éviter ainsi de s’exposer à des amendes qui peuvent atteindre… 1 500 €.
Il aura fallu des années de concertation entre les pouvoirs publics, les fabricants, et les autres acteurs concernés pour réglementer l’usage des trottinettes électriques, monoroues, skateboards électriques, gyropodes et hoverboards. Les ministères de l’Intérieur et des Transports viennent de finaliser le projet de décret qui va intégrer ces « engins de déplacement personnel motorisés » (EDPM) au code de la route. Ne reste plus que la publication du décret au Journal officiel, attendue avant la fin du mois, pour que les nouvelles règles entrent en application.
Le conducteur
- L’âge minimal pour conduire un EDPM est fixé à 12 ans.
- Un EDPM est un engin à usage exclusivement personnel (interdiction de monter à 2 sur une trottinette).
- Il est interdit de porter un casque audio ou des écouteurs.
La trottinette électrique (et les autres EDPM)
- Ils doivent être équipés de feux avant et arrière, de dispositifs rétroréfléchissants (catadioptres), d’un frein et d’un avertisseur sonore.
- Il est interdit de circuler avec un engin dont la vitesse maximale n’est pas limitée à 25 km/h.
La circulation
- Les EDPM ne sont pas autorisés à circuler sur les trottoirs (sauf dispositions spéciales prises par le maire, lire encadré).
- En ville, les EDPM doivent circuler sur les pistes cyclables quand il y en a. Sinon, ils sont autorisés sur la chaussée (routes dont la vitesse maximale est inférieure ou égale à 50 km/h, ce qui est le cas partout en ville). Le port du casque est fortement conseillé.
- Hors agglomération, il est interdit de circuler sur la chaussée. L’usage est limité aux voies vertes et aux pistes cyclables. La circulation peut être autorisée localement, sous certaines conditions. Le port du casque est obligatoire. La nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, le port d’un vêtement ou équipement rétroréfléchissant est obligatoire.
Les sanctions
- Si vous ne respectez pas les règles de circulation : 35 € d’amende (2e classe)
- Si vous circulez sur un trottoir sans y être autorisé : 135 € d’amende (4e classe)
- Si la vitesse de votre EDPM n’est pas limitée à 25 km/h : 1 500 € d’amende (5e classe)
Les précisions de la loi d’orientation des mobilités
La loi d’orientation des mobilités (Lom), dont l’adoption est imminente (le texte est actuellement en seconde lecture au Sénat), permettra aux maires d’adapter la réglementation à leur commune (article 18). Ils pourront par exemple préciser les règles de circulation et de stationnement sur les trottoirs ou autoriser la circulation sur route hors agglomération. Ils pourront aussi contraindre les services de trottinettes en libre-service (Lime, Bolt, Bird, etc.) sur le volume de leur flotte, l’obligation de détenir des titres d’occupation du territoire, ou les règles de retrait des véhicules hors d’usage.
La micro-mobilité en plein boom
En quelques années, les engins de déplacement motorisés ont séduit de nombreux utilisateurs. Plus rapides que la marche à pied, moins contraignants qu’un scooter, plus souples que les transports en commun, ils offrent une alternative intéressante pour les petits trajets quotidiens. Faciles à utiliser et polyvalentes, les trottinettes électriques sont les plus répandues. D’après le cabinet d’études Smart Mobility, qui vient de lancer un observatoire de la micro-mobilité, la progression des ventes est vertigineuse : 232 000 en 2018, 350 000 en 2019, et… 1 million de ventes attendues en 2022 ! Monoroues, gyropodes, hoverboards et skateboards électriques sont plus confidentiels.
Du côté des trottinettes en libre-service, Smart Mobility note que leur image s’est fortement dégradée en un an. En 2018, l’image la plus fréquemment associée à ce service portait sur des valeurs d’innovation positives d’un mode de transport écologique (47 %) et pratique (43 %). En 2019, la dangerosité a pris le devant (50 %). En cause, la peur suscitée par les premiers accidents, les incivilités, le capharnaüm lié au nombre de trottinettes dans les rues. La réglementation urgeait !
Camille Gruhier
Gaz et électricité Engie condamné pour démarchage agressif
Gaz et électricité
Engie condamné pour démarchage agressif
Dans le viseur du Médiateur national de l’énergie et de Que Choisir depuis plusieurs années pour ses mauvaises pratiques de démarchage téléphonique et à domicile, Engie vient d’être condamné à 900 000 € d’amendes par la DGCCRF.
Le 1er juillet dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) annonçait avoir perquisitionné « deux entreprises commercialisant des contrats de gaz et d’électricité et 11 sociétés sous-traitantes travaillant pour leur compte, dans le cadre d’une enquête pour des pratiques de démarchage abusif présumé ». Il s’agissait d’Engie et d’Eni, deux fournisseurs d’énergie régulièrement épinglés par Que Choisir pour leurs mauvaises pratiques de démarchage.
Les services de la Répression des fraudes n’ont pas relâché la pression, puisqu’ils viennent d’annoncer avoir infligé une sanction de 900 000 € à Engie « pour des manquements aux règles encadrant le démarchage ». Que ce soit en démarchage téléphonique ou à domicile, Engie a en effet joyeusement piétiné la réglementation destinée à protéger les consommateurs.
Contrats de fourniture de gaz ou d’électricité passés « sans que la confirmation de l’offre faite par démarchage téléphonique ait été transmise au consommateur sur support durable tel que courriel ou mail », refus de prendre en compte les demandes des consommateurs voulant exercer leur droit de rétractation durant les 14 jours suivant le démarchage, non-respect de « l’obligation d’informer les consommateurs de l’existence du Médiateur national de l’énergie, dont la mission est de faciliter le règlement des litiges », les griefs sont nombreux.
Et ce n’est pas la première condamnation d’Engie cette année ! En mars dernier, la Cour d’appel de Versailles l’a déjà condamné pour pratiques commerciales déloyales. Engie a dû verser 1 million d’euros à EDF pour avoir démarché les consommateurs en se faisant passer pour l’entreprise publique d’électricité.
Une nouvelle fois, Que Choisir recommande de ne jamais accepter le passage d’un démarcheur à son domicile, et de raccrocher son téléphone dès qu’on entend parler de contrat ou de rendez-vous. En l’occurrence d’ailleurs, les offres d’Engie ne sont jamais une bonne affaire, il suffit de consulter notre comparateur énergie pour constater qu’on trouve plus compétitif, tant pour le gaz que l’électricité.
Élisabeth Chesnais
BMW Série 1 (2019) Premières impressions
BMW Série 1 (2019)
Premières impressions
La nouvelle BMW Série 1 est entièrement revue : elle devient une traction, abandonne les grosses cylindrées et dispose d’équipements dernier cri. Mais attention, ces derniers sont souvent en option et font grimper la facture.
Pour sa troisième génération de Série 1 (la troisième BMW la plus vendue en France), BMW a totalement revu sa copie. Principal changement, la compacte devient une traction, donc avec les roues avant motrices (sauf les versions xDrive qui sont à 4 roues motrices) et abandonne les moteurs 6 cylindres au profit de nouveaux blocs à 3 ou 4 cylindres plus respectueux de l’environnement. La carrosserie évolue aussi : la Série 1, uniquement proposée en 5 portes, prend du volume. Même si elle est plus courte, elle est plus large et plus haute au profit d’une meilleure habitabilité. Cela grâce à sa nouvelle plateforme issue des Mini et des SUV BMW X1 et X2 par exemple. L’intérieur est également totalement revu pour faire la part belle aux nouvelles technologies.
QUALITÉ DE VIE À BORD
En s’installant à bord de la nouvelle Série 1, on se sent plutôt bien, en dépit d’un intérieur relativement sombre, et l’impression globale est très qualitative. Les matériaux sont d’une très grande qualité, parfaitement assemblés. L’ergonomie globale est plutôt d’un bon niveau même si l’habitacle peut paraître compliqué à l’œil. Par exemple, nous apprécions particulièrement que la console centrale soit orientée vers le conducteur, ce qui facilite la lecture de l’écran central et permet d’accéder plus facilement aux différentes commandes qui tombent mieux sous la main. Et que ceux qui se sentiraient effrayés par les nombreuses touches situées de part et d’autre du levier de vitesses se rassurent, il est facile de maîtriser la gestion de tous ces éléments.
La Série 1 dispose d’un panel d’équipements assez large mais beaucoup sont en option, ce qui alourdit sensiblement la facture. Ainsi le système d’affichage tête haute, très agréable, personnalisable et très lisible (sa luminosité s’adapte automatiquement en fonction de l’ensoleillement) est proposé à 910 €. On regrette également que la possibilité de dupliquer son smartphone ne soit réservée aujourd’hui qu’aux seuls iPhone avec la fonction Apple Car Play. En effet, Android Auto n’est pas disponible sur la Série 1. À noter qu’avec l’option BMW Digital Key (pack confort à 1 850 € !), la Série 1 peut être verrouillée ou déverrouillée via le smartphone. Le moteur peut même être démarré lorsque le smartphone est placé dans le logement spécial.
L’espace habitable est appréciable à l’avant et progresse à l’arrière. Le gain d’espace profite surtout aux occupants arrière qui disposeront d’une meilleure garde au toit et d’un tout petit peu plus de place pour leurs jambes. Mais trois adultes auront du mal à voyager correctement sur des longs trajets. Dommage qu’à l’avant, sur les versions bas de gamme, les sièges manquent un peu de maintien et les rangements soient peu nombreux. La boîte à gants gagnerait d’ailleurs à être plus grande. Pour compenser ce manque de rangement, le coffre s’agrandit pour revenir au niveau de la moyenne du segment. Il atteint en effet 380 litres en tenant compte de l’espace sous le plancher (60 litres), ce qui le place au même niveau qu’une Audi A3 et au-dessus d’une Mercedes Classe A qui dispose de 370 litres.
AU VOLANT
Autant crever l’abcès tout de suite, quitte à décevoir les afficionados, il est impossible, en conduite normale, de s’apercevoir que la nouvelle Série 1 a abandonné ses roues arrière motrices pour devenir une « simple » traction. Il faut dire que la compacte reçoit de série le système BMW Performance Control qui gère la répartition de la puissance aux roues en virage augmentant ainsi la tenue de route. Les virages en épingle d’un col ont permis de mettre en évidence l’efficacité du système ainsi que l’excellent niveau du comportement routier de la compacte qu’il est quasiment impossible de mettre en défaut. Mais notre parcours très sinueux a souligné un léger manque de maintien des sièges « normaux » alors que les modèles sport se sont avérés bons dans ce domaine. Nous avons aussi regretté une trop grande fermeté des suspensions sur les petites bosses, au risque de malmener les occupants. Enfin, la direction est très agréable, précise et offre un très bon ressenti au conducteur.
Nous avons pris le volant de la 118i, une version motorisée par un 3 cylindres (1 499 cm3 de cylindrée) d’une puissance de 140 ch. C’est d’ailleurs quasiment le seul choix en essence puisque la seule alternative est la sportive M135i xDrive de 306 ch. La 118i, dotée d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports s’est avérée performante et efficace en toutes circonstances. Les rapports s’engagent très facilement, même lors d’une manœuvre un peu rapide. De son côté, le moteur répond bien à la moindre sollicitation et offre de belles reprises. À tel point qu’il est impossible de se rendre compte qu’il s’agit d’un 3 cylindres. Finalement, ce duo est très agréable sur tous les types de routes que nous avons empruntées. Lors de notre périple, la consommation moyenne s’est établie à 7,5 l/100 km, ce qui est plutôt pas mal vu les conditions assez exigeantes.
SÉCURITÉ
La compacte de BMW reçoit quelques équipements de série comme le système d’alerte anticollision avec détection des piétons, le freinage d’urgence ou encore l’avertisseur de changement de voie avec correction de trajectoire. Mais de nombreux dispositifs sont proposés en option comme le régulateur de vitesse actif, l’assistant de conduite intelligent (Driving Assistant) avec avertisseur de changement de voie, le système d’alerte de collision arrière et de surveillance du trafic lors du passage d’une intersection ou même l’assistant de marche arrière « Auto-Reverse ». La Série 1 a néanmoins réalisé un bon score au crash test Euro NCAP en obtenant 5 étoiles.
5 ÉTOILES AU CRASH TEST EURO NCAP POUR LA SÉRIE 1
- Protection des occupants adultes : 83 %
- Protection des enfants : 87 %
- Protection des piétons : 76 %
- Aide à la sécurité : 72 %
LA SÉRIE 1 EN RÉSUMÉ
Certes la Série 1 est très bien finie, agréable à conduire et confortable, mais avec des tarifs de 27 300 € pour la BMW 118i 140 ch BVM6 à 54 500 € pour la sportive M135i xDrive 306 ch BVA8, la compacte n’est pas des plus abordables. Et il faudra remettre la main à la poche pour bénéficier des équipements intéressants généralement uniquement disponibles en option. Les tarifs sont assez proches de ceux pratiqués par la Mercedes Classe A. La vieillissante Audi A3 est plus abordable mais est légèrement en retrait en termes d’équipements. La future mouture attendue pour 2020 devrait changer la donne. L’alternative, mais en perdant un peu en niveau de qualité de fabrication, serait d’opter pour une Peugeot 308 GT Line 5 portes PureTech 130 S&S EAT8 qui, avec quasiment toutes les options possibles, s’affiche à 34 290 €.
Les +
- Finition
- Comportement routier
- Confort
- Agrément des moteurs
- Direction agréable
Les –
- Tarifs
- Beaucoup d’options
- Suspensions fermes
- Manque de maintien des sièges normaux
Yves Martin
Animaux perdus Nouveaux appâts d’une arnaque en cours
Animaux perdus
Nouveaux appâts d’une arnaque en cours
Une escroquerie qui tourne actuellement vise les propriétaires de chiens ou chats perdus afin de les faire payer pour récupérer leur animal soi-disant retrouvé. L’organisme de gestion du fichier national des animaux domestiques, l’I-Cad, alerte sur ces agissements.
La perte d’un animal est une triste nouvelle au sein d’une famille, qui donnerait cher pour retrouver son compagnon. Des escrocs l’ont bien compris et ont monté un piège bien ficelé. Le processus est simple : ils dénichent les petites annonces de particuliers, témoignant de la perte de leur animal, sur lesquelles figure le numéro d’identification du chien ou du chat égaré. Les sites de petites annonces spécialisés ou généralistes en regorgent. Les personnes malveillantes se rendent ensuite sur le site de l’I-Cad, structure qui travaille sous délégation du ministère de l’Agriculture et gère le fichier national d’identification des carnivores domestiques en France. Cet organisme permet la mise en relation entre trouveur et propriétaire. Les escrocs, qui n’ont en réalité pas retrouvé la bête, demandent ensuite aux maîtres de leur verser de l’argent sur leur compte, prétextant notamment des soins à prodiguer en urgence. Or tout est faux, et le propriétaire est dépouillé de quelques centaines d’euros, sans revoir son chien ou son chat.
Si le numéro d’identification sert d’appât principal dans cette arnaque, ce dernier est pourtant obligatoire, depuis 2009 pour les chiens et 2012 pour les chats. Dans un monde honnête, en cas de perte, il permet facilement d’identifier l’animal et d’entrer en contact avec son maître. Deux méthodes existent : le tatouage ou une puce électronique insérée sous la peau.
ENTRETIEN AVEC…
Chloée de la Simone, responsable de la communication de l’I-Cad
“Il faut porter plainte, quoi qu’il arrive„
L’I-Cad a alerté sur son site Internet de l’existence de cette escroquerie et indique avoir identifié un individu, qui a fait plus de cinquante victimes l’été dernier. Mais l’arnaque ne s’est pas éteinte pour autant. Chloée de la Simone, responsable de la communication de l’I-Cad, répond à nos questions et dispense quelques conseils.
Que Choisir : Quel outil les arnaqueurs utilisent-ils pour entrer en contact avec les propriétaires ?
Chloée de la Simone : Les escrocs regardent les annonces des animaux perdus, sur lesquelles figurent très souvent le numéro d’identification. Le trouveur va sur le site de l’I-Cad ou sur notre application Filalapat pour être mis en relation avec le propriétaire. Avec l’application, le contact se fait directement entre les deux personnes. De nombreux sites Internet visant à signaler des animaux perdus existent, mais nous sommes le seul qui fonctionne avec le numéro d’identification [à renseigner pour déclarer avoir trouvé l’animal, ndlr].
Que Choisir : Comment fonctionne la mise en relation entre trouveur et propriétaire ?
Chloée de la Simone : Quand un animal est trouvé en France, la personne doit le déclarer sur le site de l’I-Cad via le numéro d’identification et laisser ses coordonnées. Un vétérinaire peut déchiffrer le numéro d’identification correspondant à la puce, mais pas un particulier, sauf s’il possède un détecteur. Le trouveur n’a jamais les coordonnées du propriétaire, à qui il revient de contacter son interlocuteur.
Que Choisir : Quelle est l’ampleur de l’arnaque ?
Chloée de la Simone : C’est une arnaque courante, car il y a beaucoup d’animaux. Le chat, de plus en plus présent en France, est l’animal le plus perdu. De ce que nous avons constaté dernièrement, le montant moyen de l’escroquerie s’élève à 300 €. Les victimes sont souvent des personnes seniors, les arnaqueurs agissent sur la fragilité des gens, tristes d’avoir perdu leur compagnon. L’été est une période plus favorable pour ces agissements, mais nous avons constaté des cas en septembre. Les escrocs peuvent agir toute l’année.
Que Choisir : Quels conseils dispensez-vous aux propriétaires de chiens ou de chats ?
Chloée de la Simone : Lorsqu’une personne dépose une annonce pour signaler une perte, nous lui conseillons de ne pas renseigner la totalité du numéro d’identification du chien ou du chat, mais seulement une partie. Ensuite, les victimes ont souvent honte et n’osent pas dénoncer l’arnaque. Pourtant, il faut porter plainte, quoi qu’il arrive. C’est la condition pour que des démarches soient entreprises par la police. C’est pourquoi nous invitons les personnes à nous signaler l’escroquerie dont ils sont victimes. Car, que l’animal soit réellement retrouvé ou non, en aucun cas le trouveur n’a le droit de demander de l’argent avant de le rendre. Cette pratique est interdite et donc sous le coup de la loi.
Marie Bourdellès
Gaspillage alimentaire Reste à appliquer la loi
Gaspillage alimentaire
Reste à appliquer la loi
L’interdiction pour la grande distribution de jeter ou détruire ses invendus alimentaires a été élargie à la restauration collective et à l’industrie agroalimentaire par la loi alimentation de 2018. Du moins en théorie : le décret d’application n’est toujours pas publié !
Interdire la destruction des invendus, c’est une idée pleine de bon sens. En 2016, puis en 2018, il s’agissait des invendus alimentaires. Désormais, il est question de tous les invendus quels qu’ils soient, dans la loi anti-gaspillage en discussion au Parlement.
C’est la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire de 2016 qui a posé la première pierre, en contraignant les supermarchés de plus de 400 m2 à céder gratuitement leurs invendus alimentaires à une association caritative, plutôt que les jeter ou les détruire. Cette mesure s’est révélée efficace : les associations, en récupérant ces surplus, ont pu distribuer davantage de repas aux plus démunis. Elle a aussi engendré la naissance de plusieurs start-up qui se sont fait une spécialité de mettre en relation enseignes et associations.
Au vu de ce succès, la loi alimentation du 1er novembre 2018 a voulu élargir la mesure, en offrant la possibilité à la restauration collective et à l’industrie agroalimentaire de faire des dons alimentaires. Concernant la restauration hors domicile (en particulier scolaire), cette loi prévoit également « la mise en place d’un diagnostic obligatoire et la diffusion d’outils d’aide à la planification ». Aujourd’hui, les équipes gouvernementales mettent en avant cette disposition pour promouvoir le projet de loi anti-gaspillage, actuellement en discussion au Parlement. En effet, l’une de ses mesures phares vise à interdire la destruction de tous les invendus dans les produits cosmétiques et d’hygiène, les vêtements et chaussures, les livres, les produits électroniques…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette idée tarde à se concrétiser : le décret d’application de la loi alimentation n’est toujours pas paru. La 6e Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire (et 39e mondiale), qui a lieu ce mercredi 16 octobre, aurait été une belle occasion de promulguer le texte, alors même que le ministère de l’Agriculture « se mobilise » sur ce sujet.
LES INDUSTRIELS JOIGNENT L’UTILE AU PROFITABLE
Décret ou pas, l’industrie agroalimentaire affiche sa bonne volonté sur le sujet depuis plusieurs années – tout en y trouvant un intérêt financier. L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) appelait ainsi ses adhérents à participer à la collecte annuelle des Banques alimentaires dans le cadre d’un programme intitulé « Manger à sa faim », lancé le 16 octobre. Elle leur signale que « le don en nature permet d’optimiser les stocks en écoulant les éventuels surplus » et que souvent « donner s’avère moins coûteux que jeter/recycler/détruire ou opérer un retour de marchandise ». De plus, le don alimentaire ouvre droit à une réduction d’impôt – à l’instar des particuliers.
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Elsa Casalegno
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La pneumologue Irène Frachon a témoigné à la barre du procès du Mediator. C’est grâce à elle que ce scandale sanitaire a pu éclater. Son récit est révélateur des pratiques d’une époque pas si lointaine.
Devant le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 16 octobre, Irène Frachon, témoin du jour, arrive concentrée, le regard rivé au sol. La pneumologue est celle par qui le scandale Mediator a éclaté. Son travail acharné pour démontrer la toxicité du Mediator (benfluorex) a abouti au retrait du médicament du marché français, le 30 novembre 2009, après 33 longues années de commercialisation. Au cours des 7 heures d’audience, elle rappellera à plusieurs reprises que la mémoire d’un autre scandale l’a guidée dans son combat : celui de l’Isoméride (dexfenfluramine), un autre anorexigène des laboratoires Servier. Retiré du marché mondial en 1997, il provoquait comme toutes les fenfluramines des hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP), maladie rare mais « constamment mortelle », comme elle l’a constaté lors d’un stage en 1990 à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. « Les victimes de l’Isoméride n’ont jamais été indemnisées », insiste-t-elle. Ironie de l’histoire, aujourd’hui, les laboratoires Servier n’hésitent pas à pointer la prise d’Isoméride chez des consommateurs de Mediator pour tirer vers le bas les demandes de dédommagement.
UN DANGER POUR LES PATIENTS
Devenue pneumologue au CHU de Brest, Irène Frachon prend en charge les victimes de l’Isoméride, « presque toutes mortes ». C’est en 2007 que débute son cheminement vers la certitude que le Mediator, vendu comme antidiabétique, est lui aussi un anorexigène, de structure chimique proche de l’Isoméride, et à ce titre, dangereux pour les patients. « En février, nous avons reçu dans le service Joëlle, atteinte d’une HTAP grave. Elle était sous Mediator », explique Irène Frachon. Sa prise de conscience débute bien après les premières alertes de pharmacovigilance, notamment celle, en 1999, du Dr Georges Chiche, cardiologue, entendu la veille par le tribunal (voir l’encadré). C’est un autre temps, un autre processus.
PARENTÉ CONFIRMÉE AVEC L’ISOMÉRIDE
Ce cas lui rappelle une conversation avec un confrère, en 1999. « Il m’avait parlé d’un cas d’HTAP chez une personne sous Mediator, un antidiabétique. » Surgit aussi le souvenir d’un article lu dans la revue médicale indépendante Prescrire. « Le Mediator y était vertement critiqué, et il était mentionné qu’il s’agissait d’un anorexigène. » La quête se concentre alors sur l’HTAP, mais peu de cas sont retrouvés dans la littérature. La base de pharmacovigilance n’est pas accessible. C’est quand un confrère cardiologue, le Dr Yannick Jobic, l’appelle au chevet de Martine, une infirmière de son service, hospitalisée en urgence pour deux valvulopathies gravissimes fuyantes, que l’hypothèse de la toxicité cardiaque du Mediator émerge. « Elle avait été sous Mediator six mois entre 2000 et 2007, détaille Irène Frachon. Je suis descendue au bloc, j’ai fait un truc simple, j’ai pris des photos de la valve amputée. » Elle sollicite parallèlement le Pr Patrick Bruneval, anatomopathologiste à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. Son analyse de la valve conclut à des lésions évocatrices d’une valvulopathie aux anorexigènes. La parenté entre le Mediator et l’Isoméride se confirme. Mais les laboratoires Servier, interrogés, écartent totalement l’idée d’une similitude chimique. « Quand j’ai reçu leur mail, je me suis dit que je m’étais monté le ciboulot. »
Malgré tout, un doute subsiste : même si la norfenfluramine est présente à dose homéopathique dans le Mediator, un traitement au long cours a peut-être un effet délétère. Irène Frachon continue à prendre des photos, et s’inquiète de plus en plus. Une étape capitale est franchie quand tous les dossiers de valvulopathies de l’hôpital sont passés au crible. 11 cas graves, tous exposés au Mediator, sont détectés. « À chaque fois, c’était le même schéma : des femmes qui s’étouffent, se noient de l’intérieur par engorgement du cœur. Un sentiment d’urgence ne m’a plus quittée jusqu’au retrait du Mediator. »
LA LANCEUSE D’ALERTE N’EST PAS SEULE
Les 11 cas sont déclarés, mais il ne se passe pas grand-chose. Un rendez-vous à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, devenue ANSM depuis) n’aboutit à rien. Si ce n’est qu’elle y croise Catherine Hill, épidémiologiste, qui propose son aide pour une étude cas-témoins. C’est une constante dans cette épopée : Irène Frachon ne travaille jamais seule, elle sait s’entourer. Parfois, l’aide tombe du ciel. L’étude de l’assurance maladie qui montre à grande échelle l’impact du Mediator sur le risque d’hospitalisation est fournie par un cadre de l’assurance maladie dont l’identité reste secrète. Sa contribution est décisive dans la décision de retrait du médicament.
Pourquoi est-ce elle, pneumologue, qui a pris peu à peu la mesure du désastre ? La principale raison tient à la confusion des cardiologues avec des valvulopathies d’origine rhumatismale. L’apparition après-guerre des antibiotiques a pourtant eu raison du rhumatisme articulaire aigu. « Je n’ai pas eu l’impression d’avoir accompli un exploit scientifique, résume Irène Frachon. J’avais devant moi toutes les pièces cachées d’un puzzle. J’en ai froid dans le dos, et s’il n’y avait pas eu Joëlle, et s’il n’y avait pas eu Prescrire, aurais-je continué ? » Depuis la fin du Mediator, Irène Frachon s’est défait de ses liens avec les laboratoires pharmaceutiques. Elle a quitté le CHU de Brest car le centre de référence pour lequel elle y travaillait vivait de leur financement. Elle exerce désormais à l’hôpital de Carhaix.
LE CAS CHICHE
On l’appelle le « cas Chiche », d’abord parce qu’il a notifié à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) le premier cas de pharmacovigilance lié au Mediator, en 1998. Mais peut-être aussi parce que c’est un cas en soi, le Dr Georges Chiche. Cardiologue brillant exerçant à Marseille, il sert des blagues potaches au tribunal, comme lorsqu’il rebaptise l’Afssaps, justement, « agence française servant à sauver les anorexigènes pour Servier ». « Attention c’est pas rigolo », prévient-il à chaque fois. Il finit par agacer la présidente du tribunal. C’est qu’en plus, il a tendance à ne pas parler dans le micro. « On ne vous entend pas », répète la présidente une bonne dizaine de fois.
Fin 1998, donc, le Dr Georges Chiche revoit en consultation un patient qu’il a sauvé en 1992 d’un infarctus provoqué par une insuffisance coronarienne. Il présente curieusement une fuite aortique, qu’il n’avait ni en 92, ni en 93. « Je lui ai demandé s’il avait pris du Mediator, car je savais depuis 95-96 que c’était un anorexigène, je le faisais arrêter systématiquement. » Réponse affirmative, il signale donc le cas à l’Afssaps. Dont il n’a pas de nouvelles par la suite. Les laboratoires Servier, eux, ne tardent pas à se manifester. « J’ai d’abord eu la visite d’un visiteur médical, qui voulait que je retire ma déclaration. Ensuite, le centre de pharmacovigilance de Marseille a invité un médecin du laboratoire pour discuter. Enfin, l’adjoint à la culture de Marseille, un éminent cardiologue, m’a appelé pour me dire que je me trompais. Il était musicien, ses festivals de jazz étaient financés par vous-devinez-qui. » Le Dr Chiche n’en revient toujours pas que son nom, ainsi que celui de son patient, aujourd’hui décédé, ait pu être connu de Servier. Le cas signalé n’a pas été pris en compte, en raison des antécédents d’infarctus du patient. « Non, s’emporte le Dr Chiche, une insuffisance aortique ne peut pas être liée à une maladie coronarienne ! »
Interview d’Irène Frachon en vidéo
En 2011, Irène Frachon nous accordait une interview en 5 parties sur le scandale du Mediator. Des vidéos à retrouver ici.
Anne-Sophie Stamane
Bonus-malus écologique L’addition sera lourde pour 2020
Bonus-malus écologique
L’addition sera lourde pour 2020
2020 sera une année compliquée pour le malus écologique. Déjà par l’augmentation drastique des montants à payer mais également en raison de l’instauration d’une période de transition.
Même si en attendant le vote, les montants ne sont pas définitifs, le projet de loi de finances ne fera pas sourire les automobilistes début janvier, sauf à opter pour un véhicule électrique. Déjà, le seuil d’application baisse de 116 g/km à 110 g/km de CO2 : un niveau d’émissions dépassé par plus de la moitié des voitures vendues en France. Ensuite, le montant à payer pourra subir une augmentation drastique avec un facteur multiplicateur compris entre 5 et 6 par rapport à cette année. Et cela concerne surtout les véhicules courants comme les citadines, les compactes et les SUV compacts. Par exemple pour un Dacia Duster TCe 100 émettant 125 g/km de CO2, il faudra débourser 400 € en janvier contre 75 € aujourd’hui. Mais cette grille n’est qu’une phase transitoire et devrait changer dès juin 2020.
L’IMBROGLIO DE LA NORME WLTP
L’entrée en vigueur début 2020 de la nouvelle norme d’homologation WLTP, déjà reportée une fois, entraînera irrémédiablement une augmentation des émissions de CO2 par rapport à celles homologuées aujourd’hui avec la norme NEDC corrélée. Mais le gouvernement a pris du retard dans la mise en place des certificats d’homologation électroniques (eCoC) imposant également des modifications du système d’immatriculation des véhicules (SIV). Ce nouveau certificat permet en effet une quasi-individualisation des émissions de CO2 par véhicule avec la prise en considération non seulement des moteurs mais aussi des finitions et des options choisies (dimensions des pneus, barres de toit, équipements électroniques, etc.).
DES VENTES COMPLIQUÉES EN 2020
La perspective de cette double tarification du malus écologique pourrait aussi avoir un effet sur les ventes de voitures neuves avec des clients qui se dépêcheraient d’acheter avant janvier 2020. Mais attention, le malus doit être acquitté au moment de la facturation, donc de la livraison de la voiture et non lors de la signature du bon de commande. L’idée serait alors de convoiter un modèle en stock ou d’attendre un peu avant de commander pour escompter une livraison après le mois de juin pour être certain de bénéficier du « malus allégé » (voir tableau ci-dessous). L’autre possibilité serait d’opter pour une voiture d’occasion, exemptée de malus écologique.
DES ALLÈGEMENTS POSSIBLES
Il existe toutefois quelques conditions pour voir la facture diminuer. Par exemple, les familles nombreuses avec au moins trois enfants à charge peuvent bénéficier d’une réduction de 20 g/km de CO2 par enfant, dans la limite d’un seul véhicule d’au moins cinq places pour le foyer. D’autre part, si vous optez pour un véhicule fonctionnant à l’E85, vous obtiendrez une réduction de 40 % du montant du malus si le véhicule émet moins de 250 g/km de CO2. Enfin, les véhicules accessibles en fauteuil roulant sont exonérés de malus.
MALUS 2020
Taux d’émissions de CO2 | Malus 2020 De janvier à juin |
Malus 2020 À partir de juin |
---|---|---|
≤ 110 g/km | 0 € | 0 € |
110 g/km | 50 € | 0 € |
111 g/km | 75 € | 0 € |
112 g/km | 100 € | 0 € |
113 g/km | 125 € | 0 € |
114 g/km | 150 € | 0 € |
115 g/km | 170 € | 0 € |
116 g/km | 190 € | 0 € |
117 g/km | 210 € | 0 € |
118 g/km | 230 € | 0 € |
119 g/km | 240 € | 0 € |
120 g/km | 260 € | 0 € |
121 g/km | 280 € | 0 € |
122 g/km | 310 € | 0 € |
123 g/km | 330 € | 0 € |
124 g/km | 360 € | 0 € |
125 g/km | 400 € | 0 € |
126 g/km | 450 € | 0 € |
127 g/km | 540 € | 0 € |
128 g/km | 650 € | 0 € |
129 g/km | 740 € | 0 € |
130 g/km | 818 € | 0 € |
131 g/km | 898 € | 0 € |
132 g/km | 983 € | 0 € |
133 g/km | 1 074 € | 0 € |
134 g/km | 1 172 € | 0 € |
135 g/km | 1 276 € | 0 € |
136 g/km | 1 386 € | 0 € |
137 g/km | 1 504 € | 0 € |
138 g/km | 1 629 € | 50 € |
139 g/km | 1 761 € | 75 € |
140 g/km | 1 901 € | 100 € |
141 g/km | 2 049 € | 125 € |
142 g/km | 2 205 € | 150 € |
143 g/km | 2 370 € | 170 € |
144 g/km | 2 544 € | 190 € |
145 g/km | 2 726 € | 210 € |
146 g/km | 2 918 € | 230 € |
147 g/km | 3 119 € | 240 € |
148 g/km | 3 331 € | 260 € |
149 g/km | 3 552 € | 280 € |
150 g/km | 3 784 € | 310 € |
151 g/km | 4 026 € | 330 € |
152 g/km | 4 279 € | 360 € |
153 g/km | 4 543 € | 400 € |
154 g/km | 4 818 € | 450 € |
155 g/km | 5 105 € | 540 € |
156 g/km | 5 404 € | 650 € |
157 g/km | 5 715 € | 740 € |
158 g/km | 6 039 € | 818 € |
159 g/km | 6 375 € | 898 € |
160 g/km | 6 724 € | 983 € |
161 g/km | 7 086 € | 1 074 € |
162 g/km | 7 462 € | 1 172 € |
163 g/km | 7 851 € | 1 276 € |
164 g/km | 8 254 € | 1 386 € |
165 g/km | 8 671 € | 1 504 € |
166 g/km | 9 103 € | 1 629 € |
167 g/km | 9 550 € | 1 761 € |
168 g/km | 10 011 € | 1 901 € |
169 g/km | 10 488 € | 2 049 € |
170 g/km | 10 980 € | 2 205 € |
171 g/km | 11 488 € | 2 370 € |
172 g/km | 12 012 € | 2 544 € |
173 g/km | 12 500 € | 2 726 € |
174 g/km | 12 500 € | 2 918 € |
175 g/km | 12 500 € | 3 119 € |
176 g/km | 12 500 € | 3 331 € |
177 g/km | 12 500 € | 3 552 € |
178 g/km | 12 500 € | 3 784 € |
179 g/km | 12 500 € | 4 026 € |
180 g/km | 12 500 € | 4 279 € |
181 g/km | 12 500 € | 4 543 € |
182 g/km | 12 500 € | 4 818 € |
183 g/km | 12 500 € | 5 105 € |
184 g/km | 12 500 € | 5 404 € |
185 g/km | 12 500 € | 5 715 € |
186 g/km | 12 500 € | 6 039 € |
187 g/km | 12 500 € | 6 375 € |
188 g/km | 12 500 € | 6 724 € |
189 g/km | 12 500 € | 7 086 € |
190 g/km | 12 500 € | 7 462 € |
191 g/km | 12 500 € | 7 851 € |
192 g/km | 12 500 € | 8 254 € |
193 g/km | 12 500 € | 8 671 € |
194 g/km | 12 500 € | 9 103 € |
195 g/km | 12 500 € | 9 550 € |
196 g/km | 12 500 € | 10 011 € |
197 g/km | 12 500 € | 10 488 € |
198 g/km | 12 500 € | 10 980 € |
199 g/km | 12 500 € | 11 488 € |
200 g/km | 12 500 € | 12 012 € |
> 200 g/km | 12 500 € | 12 500 € |
BONUS 2020
Taux d’émissions de CO2 | Bonus 2020 |
---|---|
0 g/km (voitures électriques) | 6 000 € (dans la limite de 27 % du coût d’acquisition) |
Yves Martin
Logement Ces Français qui habitent une zone à risques
Logement
Ces Français qui habitent une zone à risques
L’État met en place de nombreux plans de prévention des risques technologiques (PPRT) dans des centaines de communes en France. Objectif : sécuriser les logements des zones les plus exposées en y réalisant des travaux ou en invitant les habitants les plus touchés à les abandonner. Ces démarches ont un coût, pour les particuliers comme pour les entreprises et les communes concernées. Décryptage d’une situation encore trop méconnue.
Ce matin du vendredi 21 septembre 2001, tous les regards sont encore tournés vers les États-Unis. Dix jours plus tôt, ils ont été frappés au cœur par Al-Qaïda. À New-York, les tours jumelles, les twin towers, sont à terre tandis qu’à Washington, le Pentagone (ministère de la Défense) est éventré. Le monde est en état de choc…
Ce matin du 21 septembre 2001, la journée est déjà bien entamée à Toulouse et dans son agglomération. À 10 h 17, une énorme déflagration secoue la région. Environ 300 tonnes d’ammonitrate viennent d’exploser dans le complexe chimique d’AZF, en périphérie de la Ville rose. Autour du site, c’est un champ de ruines. Plus loin, les fenêtres de milliers de logements ont volé en éclats. Le bilan humain est très lourd : 31 morts et 2 500 blessés. Vu le contexte, beaucoup pensent à un attentat. Cette thèse est vite écartée, ce que confirmera l’enquête : la France vient bel et bien de connaître une catastrophe industrielle majeure (1).
LA RÉPONSE À L’EXPLOSION D’AZF, LES PPRT !
Très vite, la sécurité des sites de production et de stockage (usines chimiques, raffineries, dépôts de matières dangereuses, zones portuaires…) alimente le débat. Pour calmer le jeu et apporter une réponse aux inquiétudes que le drame d’AZF a suscitées, les pouvoirs publics sortent l’arme législative. Le processus aboutit à la loi du 30 juillet 2003, un texte majeur qui crée les PPRT, les plans de prévention contre les risques technologiques (explosion, incendie, nuage toxique…).
Jusque-là, pour organiser la sécurisation des zones accueillant des usines à risques, la France se référait aux directives européennes dites Seveso (2). Les dispositions qu’elles contiennent sont intégrées à la législation française qui, certifie le gouvernement de l’époque, va plus loin. « Sur le sujet, nous avons désormais une législation très complète », abonde Delphine Favre, déléguée générale d’Amaris, l’association des collectivités pour les risques technologiques majeurs. Elle précise : « La loi de 2003 a davantage impliqué les élus locaux. Elle pose la question de savoir comment on intègre les risques industriels dans les politiques d’aménagement du territoire ».
L’explosion d’AZF ayant soulevé la question de l’existence de sites potentiellement dangereux à proximité de gros bassins de population, la révision et/ou la maîtrise de l’urbanisme est en effet la clé de voûte du dispositif. Ce qui a des conséquences pour de nombreux riverains. « Un PPRT, c’est un bulldozer. Les habitants concernés sont tenus à l’écart », dénonce Michel Le Cler, porte-parole de la coordination nationale des associations riveraines de sites Seveso. Lui-même habite Donges (44), à proximité d’une raffinerie Total.
« Ici, le PPRT a été approuvé en 2014, poursuit l’enseignant à la retraite. Mais cela s’est fait dans la discrétion. Nous avons découvert que le processus était enclenché presque par hasard quand nous avons constaté que des maisons avaient été murées. » En principe, les habitants sont pourtant associés à la création des PPRT via l’enquête publique et une commission de suivi des sites (CSS) dans laquelle ils sont représentés. « Mais c’est une concertation de façade », déplore Michel Le Cler.
Et si le PPRT est « un bulldozer », il avance lentement ! La loi avait fixé une limite : tous les plans devaient avoir été approuvés avant 2008. Le délai n’a pas été respecté. Huit ans plus tard, Ségolène Royal, ministre du Développement durable, l’affirme : à fin 2016, 97 % des quelque 400 plans de prévention des risques technologiques prévus auraient dû être bouclés (825 communes concernées). Et l’un des plus gros projets, celui de la Vallée de la chimie, au sud de Lyon (69), vient d’être approuvé.
Au demeurant, tous ces retards ne sont-ils pas logiques et normaux ? On peut en tout cas aisément les expliquer. Car, avant qu’un PPRT ne soit approuvé et traduit en actes, ce qui va être maintenant le cas pour la majorité d’entre eux, plusieurs étapes doivent être franchies.
DE L’ÉLABORATION DU PLAN À SA MISE EN ŒUVRE
Au tout début, c’est l’industriel générateur du risque qui enclenche la procédure. « Il entreprend une étude de danger et décrit les moyens qu’il entend mettre en place pour le réduire, décrypte Delphine Favre. Il faut toutefois que les mesures à prendre soient économiquement acceptables ».
Les services de l’État prennent ensuite le relais pour dessiner plusieurs périmètres de protection avec, évidemment, leurs lots de marchandages, tractations, pressions… Chacun défendant ses intérêts : l’État joue à fond son rôle préventif, les collectivités locales entendent préserver le développement économique de leur territoire et les entreprises proches de l’infrastructure potentiellement dangereuse ne veulent pas se voir imposer des contraintes trop coûteuses pour se protéger.
« Dans notre agglomération, nous avons une douzaine de sites Seveso : on vit avec le risque depuis des décennies, note Patrice Vergriete, maire de Dunkerque (59) et président de la communauté urbaine (voir reportage). Notre PPRT a été approuvé en décembre 2015. Et c’est vrai : certaines des prescriptions décidées dans un bureau ont pu nous agacer ! »
Une fois le PPRT élaboré, il est approuvé par arrêté préfectoral. Et comme avec toute cartographie, les traits tracés pour délimiter les périmètres « de risques » et les mesures qui vont avec provoquent des incompréhensions. « La maison à 30 m de chez moi est touchée par le PPRT, pas la mienne, ironise Michel Le Cler. En réalité, je doute que je sois moins exposé ! » Il est néanmoins rare que ces plans soient attaqués devant les juridictions administratives par les habitants. La matière est complexe et le recours suppose d’engager des frais (avocat, experts). Il reste alors le plus délicat : mettre en œuvre le PPRT.
DES TRAVAUX IMPOSÉS AUX PARTICULIERS
On estime que de 20 000 à 30 000 logements sont concernés par des prescriptions des différents plans de prévention des risques technologiques. En fonction de la zone de danger dans laquelle ils se situent, leurs occupants peuvent être expropriés, frappés par une mesure de délaissement ou être tenus d’effectuer des travaux de sécurisation (voir encadré). Dans les faits, c’est cette dernière solution qui est la plus souvent ordonnée. Les propriétaires des habitations concernées doivent d’abord faire établir un diagnostic par un spécialiste. En général, il s’agit de renforcer les fenêtres. Les mesures prescrites sont à réaliser dans les huit ans (ou avant le 1er janvier 2021 pour les PPRT approuvés antérieurement au 1er janvier 2013). D’un point de vue juridique, que se passerait-il si elles n’étaient pas exécutées ? En théorie, une amende de 6 000 € maximum et des difficultés d’indemnisation par l’assurance si un sinistre survenait. Par ailleurs, lorsque le logement est mis en vente ou loué, le propriétaire doit fournir un document appelé « État des risques naturels et technologiques », établi moins de six mois avant la signature du contrat de vente ou de location (il est ensuite joint à l’acte de vente ou au bail).
Pour sécuriser leur habitation, les particuliers bénéficient d’une aide financière. Dans la limite de 20 000 € « ou de 10 % de la valeur vénale » du bien, les travaux sont pris en charge à hauteur de 90 % par l’entreprise à risque, l’État et les collectivités locales (voir reportage). Les 10 % restants devant être versés par le propriétaire de l’habitation. Mais il arrive que l’industriel ou la collectivité les paie. « Les pouvoirs publics ont beau jeu d’affirmer que l’opération est neutre pour les habitants, contraints d’effectuer des travaux pour un risque dont ils ne sont pas responsables, bondit Michel Le Cler. Or, s’ils peuvent librement choisir l’entreprise qui interviendra, ils doivent faire l’avance des frais avant d’être remboursés. Et puis, il faut faire des choix. Le diagnostic peut par exemple avoir conclu que huit fenêtres doivent être sécurisées. Pour ne pas dépasser le plafond, il faudra peut-être en sacrifier deux, sauf à en être de sa poche ».
Plus difficile à estimer, la dépréciation du logement qui serait mis en vente. Une étude de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) de Haute-Normandie indiquait qu’un PPRT n’induira pas nécessairement une diminution du prix de l’immobilier, tout en précisant qu’il pourrait néanmoins entraîner une augmentation de l’assurance multirisque habitation. « Sa mise en œuvre s’accompagne en revanche d’une diminution du risque lié à la présence du site dangereux », relève pourtant l’étude.
L’EFFICACITÉ DES MESURES DE PROTECTION EN QUESTION
Mais en est-on si sûr ? Les mesures imposées aux riverains de l’installation industrielle seraient-elles réellement efficaces si l’accident survenait ? « Oui, estime Delphine Favre (d’Amaris). Pour s’en convaincre, il suffit par exemple de regarder les résultats des essais effectués par l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel) sur des fenêtres dont le vitrage, le cadre et l’ancrage ont été renforcés ». Sandra Decelle-Lamothe, qui assiste les collectivités locales dans la conduite d’un PPRT, apporte un autre éclairage. « Ces plans ne sont pas une protection de papier, dit-elle. Ils améliorent réellement la protection des populations. Les entreprises génératrices de risques les ont réduits à la source en investissant des centaines de millions d’euros. C’est à cela qu’ont servi les douze années qui se sont écoulées depuis l’entrée en vigueur de la loi portant création des PPRT ».
Ces derniers ont par ailleurs eu pour conséquence d’affiner ou d’entraîner la révision de plans « cousins », tels les plans communaux de sauvegarde (évacuation ou confinement des populations), les plans d’intervention des secours…
Les habitants soumis à un PPRT sont quant à eux plus circonspects. « De toutes les façons, si ça pète, tout pète et nous avec », tranche ce retraité de Feyzin (69). Comme pour abonder dans son sens, la Dreal de Haute-Normandie reconnaît, sur son site Internet, que « la protection imposée n’est pas absolue. Elle peut même devenir inopérante en cas d’accident grave ». Ajoutons que la cartographie d’un PPRT est basée sur des modélisations, des simulations. Pas sur des certitudes. Bref, il faudrait que le risque se réalise pour vérifier la justesse des « prévisions » ! Plein de bon sens, des administrés relèvent aussi ce paradoxe : on leur demande de mieux protéger leur logement, alors que parfois des autoroutes ou des lignes de train très fréquentées continuent de courir au milieu de zones réputées dangereuses, sans qu’il soit pour autant prévu de les déplacer. « Ceux qui doivent faire des travaux au titre d’un PPRT ont appris à vivre avec des bombes potentielles sous leurs fenêtres. Ils sont finalement davantage préoccupés par les démarches qu’ils ont à accomplir pour obtenir les aides financières que par la protection de leur intégrité physique », constate Cédric Ghesquières, directeur général ville et environnement à la communauté urbaine de Dunkerque. Et si les plans de prévention des risques technologiques étaient d’abord une question d’argent ?
PPRT, MODE D’EMPLOI
Quelles mesures ?
• Un PPRT prévoit une série de dispositions touchant à la maîtrise du foncier. Il est annexé au Plu (plan local d’urbanisme). Il prévoit trois périmètres de protection. Les deux tiers des PPRT ont des conséquences pour moins de 50 logements privés.
• Un secteur d’expropriation (zone rouge). Les habitants concernés doivent abandonner leur maison qui a vocation à être détruite. De plus, la zone est « gelée » : il n’est plus possible de construire.
• Un secteur de délaissement (zone jaune). Les propriétaires concernés peuvent mettre en demeure la commune de leur racheter leur maison. S’ils décident néanmoins de rester, ils devront effectuer divers travaux de renforcement et de protection. Ce droit au délaissement peut être exercé pendant six ans.
• Un secteur de « prescriptions » (zone bleue ou verte). Dans ce périmètre, les logements font l’objet de travaux de protection correspondant à la nature du risque visé par le PPRT. Ainsi, pour un risque d’explosion, il faut remplacer les vitrages simples par des vitrages feuilletés, renforcer le cadre et l’ancrage des fenêtres. Face à un risque chimique, un local de confinement aménagé dans la maison peut être exigé.
Quelles indemnisations et aides financières ?
En cas d’expropriation, l’administration des Domaines ne doit pas tenir compte, dans la fixation du prix, de la dépréciation du logement lié à la présence d’un « site Seveso ». Cette règle vaut également pour le délaissement. L’entreprise génératrice du risque, l’État et la collectivité locale financent, pour un tiers chacun, le prix payé. Le plus fréquemment, ce sont des mesures de renforcement de l’habitat qui sont prescrites par les PPRT. Pour le diagnostic préalable puis la réalisation des travaux, les propriétaires des logements bénéficient d’une aide financière, sans condition de ressources (1). Elle couvre 90 % de la dépense, dans la limite de 20 000 € ou de 10 % de la valeur vénale du bien. L’aide se décompose comme suit : 40 % sont pris en charge par l’État sous forme de crédit d’impôt, la collectivité locale et l’entreprise à l’origine du risque versant chacune une participation directe de 25 %. Les particuliers doivent faire l’avance (remboursement sur factures). Ils peuvent s’adresser à l’entreprise de leur choix et ont huit ans pour effectuer les travaux prescrits. Ces aides sont-elles suffisantes ? Les PPRT n’étant pas encore véritablement entrés dans leur phase active, on manque de recul. « Mais sur 90 logements déjà traités, l’enveloppe était suffisante », affirme Delphine Favre (Amaris).
(1) Il est possible de solliciter une aide complémentaire auprès de l’Anah (Agence nationale de l’habitat), accessible sous conditions de ressources (ménages les plus modestes). Si elle est accordée, elle peut couvrir le reste à charge de 10 %, mais aussi les études pré-opérationnelles et les travaux d’amélioration classique de l’habitat (isolation, par exemple).
Quand un PPRT vous tombe dessus…
Les 600 sites industriels classés Seveso 1 (haut risque) ou 2 (bas risque) ont été « repris » par les 400 PPRT qui, pour la plupart d’entre eux ont aujourd’hui été approuvés. La concertation (enquête publique, notamment) et l’information des riverains ont toutefois pu être défaillantes. Comme nous avons pu le constater lors de cette enquête, certains ignorent qu’un plan est en cours d’élaboration ou déjà bouclé dans leur commune… alors même qu’ils sont impactés. Pour en connaître les détails et constituer un dossier relatif aux aides financières liées à ce PPRT, il faut s’adresser à la mairie, la communauté urbaine ou à la Dreal (Direction régionale de l’environnement et de l’amélioration du logement).
3 questions à Sandra Decelle-Lamothe, Directrice de l’Agence Edel, à Lyon (69), spécialisée dans le conseil aux collectivités sur les risques majeurs
Que Choisir Argent : Les collectivités n’ont-elles pas cherché à réduire la surface des « zones de danger » lors de l’élaboration du PPRT ?
Sandra Decelle-Lamothe : L’une des premières questions que se sont posées les collectivités a été : « Combien va me coûter un PPRT ? ». Car en même temps que la loi leur donnait davantage de prérogatives dans la gestion et la maîtrise des risques industriels sur leur territoire, elle leur a aussi transféré une partie de la charge financière puisqu’elles doivent financer des dépenses de travaux de protection imposés aux riverains. Mais les élus locaux ont admis qu’il fallait maîtriser et limiter l’urbanisation qui était devenue trop importante autour des « sites Seveso ». L’État, qui instruit les PPRT, avait conscience de cette situation. De fait, s’il y a pu avoir des discussions et des tensions, ses services n’ont pas tellement voulu transiger !
QCA : Des associations de riverains estiment que la loi sur les PPRT est à leur égard « injuste, inadaptée et discriminatoire ». Que peut-on leur répondre ?
S. D-L. : Il faut que les riverains prennent conscience que le dispositif mis en place les prend bien en main. Le budget global – alimenté par l’État, les collectivités locales et l’industriel –, qui leur est attribué pour la réalisation des travaux prescrits, est loin d’être négligeable, surtout si l’on compare
leur sort à celui réservé aux entreprises se trouvant dans la zone d’activité qui accueille le site dangereux.
QCA : Justement, un PPRT ne risque-t-il pas de freiner ou de dégrader le développement économique d’une commune, ce qui contribuerait à l’appauvrir ?
S. D-L. : Les années qui ont suivi la loi de 2003 instituant les PPRT ont permis de corriger les blocages apparus lors de leur élaboration. À l’origine, il était prévu que les sociétés situées dans les périmètres de danger accomplissent à leurs frais des travaux pour sécuriser leurs locaux, pour protéger leurs salariés. Elles ne pouvaient prétendre à aucune aide. Certaines d’entre elles pouvaient dès lors envisager de partir. La situation a été corrigée par une ordonnance de 2015 : cette obligation spécifique a disparu. Mais le chef d’entreprise reste responsable de la protection et de la sécurité de ses salariés au titre du droit du travail. C’est donc à lui de prendre les mesures qui s’imposent. Dans plusieurs endroits comme à Bassens (33), un dispositif a été mis en place par les collectivités pour les accompagner dans cette démarche. Et un PPRT n’a pas forcément pour conséquence de freiner le développement économique. Aux communes de faire preuve d’initiative en promouvant, notamment, l’accueil d’entreprises « PPRT compatibles ». Par exemple, des PME/PMI dont l’activité est connexe à celle du site industriel à risques.
REPORTAGE
Vallée de la chimie (Rhône)
Une population assez indifférente
Yves Blein est député-maire (PS) de Feyzin (Rhône), dans la Vallée de la chimie. C’est donc tout naturellement qu’il s’est intéressé à la gestion des risques industriels et à l’application de la loi de 2003 sur les PPRT. À la tête d’Amaris, une association qui conseille les collectivités sur ces questions, il a par exemple milité pour que les mesures qu’un PPRT impose aux entreprises situées près du site pourvoyeur du risque soient assouplies (voir interview). Il faut dire qu’avec d’autres communes du sud lyonnais (Pierre-Bénite, Saint-Fons…), Feyzin fait l’objet d’un des plus gros PPRT à mettre en place : il impacte environ 5 000 logements privés et une myriade d’équipements publics et de sociétés. Le plan a été approuvé fin octobre 2016 par arrêté préfectoral. Les habitants, installés là depuis longtemps pour beaucoup d’entre eux, connaissent les dangers potentiels qui planent au-dessus de leur tête. Et ils ont appris à vivre avec (1) ! Dans la ville, des panneaux leur indiquent ainsi les voies d’évacuation à suivre en cas d’alerte. Alors, ce n’est pas un PPRT qui semble les « perturber ». « Le PPRT ? Jamais entendu parler », avoue cette habitante de Feyzin dont la rue finit sur l’autoroute qui longe la raffinerie Total, « l’acteur » industriel majeur du dispositif. Gérard G. semble, de son côté, davantage au courant. Sa maison offre une vue imprenable sur le site pétrolier. Et le retraité bougonne : « En application de ce plan, il va falloir que je renforce les fenêtres des deux côtés de la maison. C’est ridicule et ça ne sert à rien ! Seules celles qui donnent sur la raffinerie devraient l’être ». Et il regrette qu’il y ait encore beaucoup de flou autour de ce PPRT. « L’école primaire d’à côté a été fermée pour être reconstruite plus loin aux frais de Total et je crois que, un peu plus loin dans ma rue, neuf logements vont devoir être détruits, précise Gérard G. Au départ, la zone de prescription des travaux était plus large, mais comme cela aurait coûté trop cher aux « payeurs » (État, collectivités, industriels à l’origine du risque, ndlr), elle a été réduite ! » Paroles d’habitants que la portée et la nécessité d’un plan de prévention des risques industriels dépassent un peu… Un cas sans doute loin d’être propre à Feyzin.
(1) Le 4 janvier 1966, une explosion survient dans la raffinerie : 18 morts (dont 11 pompiers), 84 blessés et près de 1 500 habitations touchées.
Communauté urbaine de Dunkerque (Nord)
Élargir le périmètre des aides financières
Mardyck (59), à quelques kilomètres de Dunkerque, c’est un peu le village d’Astérix et d’Obélix. Sauf que les 300 habitants qui y vivent ne sont pas cernés par des camps romains, mais par des sites industriels classés en leur temps « Seveso ». Le lieu est devenu un symbole. « Lors de l’élaboration du PPRT commun à notre agglomération, raconte Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine, la question s’est posée : fallait-il sacrifier tout le village ? Cela aurait été un très mauvais signe. Un PPRT n’a pas pour vocation de rayer de la carte des zones habitées. On a alors fait dans la dentelle. Des maisons vont être démolies alors que celles bâties en face, non ! Inévitablement, cela a créé des incompréhensions. » Gérard Delattre, qui a fait construire il y a des années à Mardyck, confirme : « Beaucoup d’administrés s’interrogent sur les critères pris en compte ». Approuvé fin 2015, le PPRT est entré dans sa phase active. « Ce qui mobilise désormais les habitants, poursuit Gérard Delattre, c’est le nerf de la guerre : constituer un dossier afin d’obtenir les aides financières pour la sécurisation de leur logement ». Et, sur ce point, la communauté urbaine de Dunkerque est allée plus loin. « Notre PPRT prévoit des périmètres où les travaux de confortement des maisons sont obligatoires, d’autres où ils sont simplement recommandés, décrypte Cédric Ghesquières, directeur général ville et environnement. Mais pour ces derniers, le dispositif légal d’aides ne prévoit rien, ce qui nous a semblé injuste. Avec le programme Prev’Risque que nous avons initié, nous leur en fournissons une à hauteur de 50 % et dans la limite de 20 000 € (1) ». Trait qui passe au milieu d’une rue pour délimiter les zones « de danger », travaux imposés ou « conseillés »… : la solution remet un peu de cohérence dans un plan que les populations ont du mal à déchiffrer !
(1) Les frais de diagnostic préalable aux travaux sont également pris en charge à 100 %, dans la limite de 1 000 €.
NOTES
(2) Du nom de la petite ville italienne de Seveso, contaminée en juillet 1976 par un nuage toxique contenant de la dioxine qui s’était échappée d’une usine chimique. À la suite de cet incident, en 1982, l’Europe a publié une première directive sur les risques d’accidents industriels majeurs.
Arnaud de Blauwe
Fonction photo/vidéo des smartphones Des limites sans cesse repoussées
Fonction photo/vidéo des smartphones
Des limites sans cesse repoussées
La fonction photo/vidéo des smartphones a fait de tels progrès que l’on peut envisager, sous certaines conditions, de troquer son appareil photo contre un mobile.
Un tas de ruines ! Voilà ce qu’est devenu le marché des appareils photo compacts. Entre 2010 et 2018, leurs ventes ont été divisées par six dans le monde, passant de plus de 120 millions à moins de 20 millions d’unités. Les marques ne doivent leur salut qu’à leurs modèles haut de gamme, qui continuent à trouver preneurs, et à l’augmentation de leurs prix. Mais jusqu’à quand ? Car, au vu des performances des fonctions photo et vidéo des smartphones de dernière génération, on voit mal comment Nikon, Canon, Fujifilm, Panasonic et les autres constructeurs pourraient inverser la tendance.
Y A PAS PHOTO, C’EST BLUFFANT !
Alors que l’on pensait les smartphones entravés par la petite taille de leurs capteurs et de leurs lentilles, notre nouveau test comparatif, réalisé sur la base du même protocole que celui des appareils photo, prouvent que les industriels ont réussi à repousser leurs limites. Sur plusieurs modèles, le traitement numérique a atteint un tel niveau d’efficacité qu’il est capable de rendre belle et lumineuse une photo vouée à être sous-exposée. Les utilisateurs déploraient l’absence de zoom optique ? Qu’à cela ne tienne, les marques ont pallié ce défaut en équipant leurs smartphones haut de gamme de deux, voire trois objectifs. Certains regrettaient l’absence d’arrière-plan flou (ou effet Bokeh), caractéristique des appareils reflex ? Les fabricants sont parvenus à en créer un numériquement.
Certes, selon les références, le résultat ne se révèle pas toujours optimal, mais force est de constater que les performances ne cessent de s’améliorer. À tel point qu’à moins d’avoir des besoins très spécifiques (appareil étanche et antichoc, zoom très puissant, piqué irréprochable, utilisation de réglages poussés…), on peut désormais se tourner vers certains smartphones de haut niveau pour remplacer un compact dans la grande majorité des situations.
Test
SIX PROS DE L’IMAGE
Nous avons testé leur fonction photo/vidéo sur la base du protocole des appareils photo compacts (voir « Comment nous testons » ci-dessous). Globalement, les performances sont au rendez-vous.
Apple iPhone XS
1 039 € | | 15,1/20
Nous n’avons pas pu intégrer à notre test l’iPhone 11, sorti trop récemment. Mais le XS fait déjà bien l’affaire. Avec lui, les photos et les vidéos de jour sont d’excellente qualité. Lorsque la luminosité baisse, l’autofocus perd en rapidité et les clichés, en détail, néanmoins, le rendu reste très satisfaisant. Ses deux objectifs offrent de belles possibilités de prises de vues. Ses principaux défauts : des réglages peu accessibles, un délai un peu long entre deux prises de vues (0,7 s) et des vidéos de nuit décevantes.
> Notre test de l’Apple iPhone XS
Samsung Galaxy S10
900 € | | 15/20
Deux objectifs, c’est bien. Trois, c’est mieux. Par rapport à l’iPhone XS, le Galaxy S10 ajoute un ultra grand-angle 13 mm, pratique pour les photos de paysages et en ville, même s’il a tendance à engendrer des distorsions de l’image et des aberrations chromatiques dans les scènes à fort contraste. Le reste du temps, les clichés sont beaux. À la lumière du jour, les couleurs se révèlent même éclatantes. Seules les vidéos de nuit sont clairement sous-exposées. Il faut également patienter entre deux prises de vues (0,7 s).
> Notre test du Samsung Galaxy S10
Huawei Mate 20 Pro
950 € | | 14,9/20
Le Huawei dispose de trois capteurs, dont un 80 mm capable de saisir des détails éloignés et un 26 mm offrant une résolution de 40 Mpixels. Néanmoins, le troisième, un ultra grand-angle 16 mm, génère des distorsions de l’image et des aberrations chromatiques. Cette combinaison d’optiques fournit une belle plage focale et permet de créer un effet Bokeh (fond flou), mais qui peut s’avérer gênant. Toutefois, les photos sont réussies, y compris en basse luminosité, et les vidéos, plutôt de bonne qualité.
> Notre test du Huawei Mate 20 Pro
Google Pixel 3 XL
860 € | | 14,6/20
Il se contente d’un seul objectif, un grand-angle 28 mm de 12 Mpixels. Le résultat est très correct, même s’il faut avouer qu’en basse lumière, les images sont un peu bruitées et les détails, lissés. L’autofocus se montre performant, quelles que soient les conditions de luminosité, tout comme le stabilisateur optique. Les vidéos s’avèrent aussi de qualité en toute situation, avec un excellent rendu sonore en stéréo. Enfin, le délai court entre deux prises de vues (0,3 s) permet d’enchaîner les clichés.
> Notre test du Google Pixel 3 XL
Huawei P30 Pro
1000 € | | 13,8/20
Comme son petit frère le P20, le P30 Pro possède trois capteurs, auxquels s’ajoute un quatrième dit « TOF », pour « Time of Flight », chargé de déterminer la forme et la distance des objets. Il est censé aider l’appareil à créer un effet Bokeh, bien que le résultat ne soit pas flagrant. Les images sont de bonne qualité, même si nous avons trouvé leur traitement un peu excessif et les couleurs approximatives. Depuis notre test, le fabricant propose une mise à jour du logiciel interne qui semble corriger en partie ces défauts.
> Notre test du Huawei P30 Pro
Sony Xperia XZ3
600 € | | 13,1/20
Ses photos en plein jour sont de très bonne qualité. Néanmoins, en luminosité réduite, le risque est grand qu’elles soient floues, surtout si le sujet bouge. La faute, notamment, au système de stabilisation qui perd en efficacité. Et ce n’est pas mieux en mode vidéo. Autre point négatif : le délai de déclenchement. Il faut parfois patienter 0,6 s entre le moment où l’on clique sur le déclencheur et la prise de vue, puis encore 0,5 s avant de pouvoir prendre un nouveau cliché. Un peu trop long !
AVEC MON SMARPHONE…
Je peux
Prendre des clichés facilement, n’importe quand
Un smartphone, on l’a toujours dans sa poche. Il suffit de l’en sortir, de cadrer et d’appuyer sur le déclencheur. L’appareil fait le reste. En plus, avec la plupart des modèles, le déclenchement est quasi instantané.
Faire de belles photos en plein jour
Si la plupart des smartphones récents permettent de prendre des photos nettes et contrastées, certaines références haut de gamme font mieux que la plupart des appareils photo compacts d’entrée et de milieu de gamme.
Retoucher mes images et les partager
Une fois la photo prise, il est très simple de la recadrer, d’appliquer des filtres, de modifier les couleurs et, surtout, de la partager avec ses proches ou sur les réseaux sociaux.
Je ne peux pas
Obtenir de belles images de nuit
Même si certains ont fait un vrai bond en qualité dans cette configuration, beaucoup de smartphones ont encore du mal à prendre des photos de nuit ou en intérieur nettes et contrastées. Et le flash manque souvent de puissance.
Stocker aisément mes photos
Pour sauvegarder ses clichés pris avec un mobile, le plus simple est de les transférer depuis le dossier DCIM vers un ordinateur via un câble USB. Seulement, la procédure devient moins évidente pour peu que le câble recharge l’appareil sans transférer les données, qu’un logiciel de synchronisation soit nécessaire, que les photos soient réparties dans divers fichiers, etc. Il est possible de programmer une sauvegarde dans le cloud, mais cette option peut être payante et consomme de la data.
COMMENT NOUS TESTONS
Qualité photo
Nous avons testé la fonction photo des smartphones comme nous le faisons habituellement pour les appareils photo compacts. Ainsi, pour noter la définition, nous avons photographié une mire aux focales longue et courte (au format Jpeg), puis un jury a apprécié la netteté au centre et sur les bords de l’image. Nous avons aussi jugé la capacité à prendre des photos dans diverses conditions de luminosité en évaluant la netteté, l’exposition et le bruit (parasites) des clichés obtenus. Nous avons également jugé l’efficacité du flash à 1, puis 3 et 5 mètres. Un jury composé de deux experts et trois amateurs s’est prononcé sur différentes prises de vue en intérieur. Enfin, le stabilisateur d’image a été testé en installant le smartphone sur une machine simulant le tremblement de la main.
Qualité vidéo
Un jury s’est prononcé sur la qualité des images et du son de scènes filmées en lumière du jour et en faible luminosité.
Qualité de l’écran
Sa lisibilité a été évaluée au soleil et en faible lumière. L’angle de vue, intéressant pour les photos prises à bout de bras, a également été apprécié, tout comme la qualité de l’écran en mode lecture.
Performances
Pour chaque modèle testé, nous avons mesuré le temps de démarrage (délai nécessaire pour prendre une première photo), le délai entre le déclenchement et la prise de vue (une fois la mise au point effectuée, sujet situé à 1 m) et le délai entre deux prises de vue. Le jury a aussi évalué divers paramètres (les réglages de base, par exemple).
NB : Les tensions commerciales actuelles entre la Chine et les États-Unis sèment le doute sur la pérennité logicielle des smartphones Huawei qui fonctionnent avec Android de Google.
Cyril Brosset
Neil Mcpherson
Rédacteur technique
Livebox 5 d’Orange Peu de changement, si ce n’est le prix
Livebox 5 d’Orange
Peu de changement, si ce n’est le prix
Orange vient de sortir sa nouvelle Livebox qui, si elle n’apporte pas grand-chose de nouveau aux abonnés, a permis à l’opérateur d’augmenter le prix de ses forfaits.
Trois ans et demi après avoir lancé en fanfare sa Livebox 4, Orange sort la toute nouvelle version de sa box, cette fois dans une bien plus grande discrétion. Il faut dire qu’à côté de ses concurrentes actuelles, comme la Freebox Delta ou la SFR Box 8, la Livebox 5 fait plutôt pâle figure.
Esthétiquement d’abord. En plastique noir mat avec sur le dessus des stries plutôt disgracieuses, la Livebox 5 n’a rien de très attrayant. À l’intérieur, ce n’est guère mieux. Sa principale innovation est son « débit doublé » qui lui permet d’atteindre un débit de 2 Gbits/s en réception et jusqu’à 600 Mbits en envoi. Si certains foyers équipés en fibre optique pourront gagner en confort, pour la plupart des utilisateurs, le gain réel sera limité. Car si le débit total pourra bien approcher les 2 Gbits/s, chaque appareil ne bénéficiera que d’un maximum de 1 Gbit/s, voire moins si d’autres équipements utilisent aussi la bande passante. Il faudra de plus, pour bénéficier de telles vitesses, que les ordinateurs, smartphones et tablettes connectés soient eux aussi compatibles avec de tels débits.
Orange met par ailleurs en avant le Wi-Fi intelligent de sa nouvelle box. Grâce à cette technologie, les connexions sans fil sont censées être plus stables grâce à la réduction des perturbations générées par les réseaux voisins et plus rapides grâce à la sélection automatique de la meilleure fréquence (2, 4 ou 5 Ghtz). Sur ce point aussi le gain devrait être limité, surtout qu’Orange y a intégré du Wi-Fi 5, alors que ses concurrents commencent à équiper leurs nouvelles box de Wi-Fi 6, censé apporter un vrai gain de performance et que les appareils intégrant cette nouvelle norme sont appelés à se multiplier. À noter que pour ceux qui souhaitent étendre la portée de leur Wi-Fi dans leur logement, Orange met à leur disposition gratuitement un répéteur.
100 % RECYCLÉE, MAIS 2 € PLUS CHÈRE
Mais le point sur lequel insiste le plus Orange, c’est l’aspect « développement durable » de sa nouvelle box. La Livebox 5 est non seulement conçue à 100 % à partir de plastique recyclé, mais en plus elle a été allégée et rendue plus compacte afin de limiter son impact écologique. Si chaque box est plus petite, on en met plus dans les camions et le bilan carbone est meilleur. La Livebox 5 n’est toutefois pas la seule box à avoir fait une cure d’amaigrissement. Quant à la réduction du nombre de composants, il a aussi un impact sur les services proposés : contrairement à certaines de ses concurrentes, la Livebox 5 n’intègre ni enceinte connectée, ni serveur NAS pour partager les fichiers, ni assistant vocal, ni disque dur pour enregistrer des programmes.
Au final, la Livebox 5 n’apporte rien de révolutionnaire. Dans un sens, c’est plutôt sain. Alors que certains opérateurs se sont lancés dans une course aux innovations pas forcément utiles, la sobriété d’Orange est à souligner. L’ennui, c’est que faute de Wi-Fi 6, la Livebox 5 pourrait vite s’avérer dépassée et pousser certains utilisateurs à la remplacer assez rapidement, ce qui aurait un impact sur l’empreinte écologique de cette box qui semble si importante pour Orange. L’autre souci, c’est que les améliorations apportées ne semblent pas justifier une quelconque augmentation de prix. Orange en a pourtant profité pour augmenter de 2 € le tarif de son offre associée, la Livebox Up Fibre. Il faut désormais dépenser presque 50 € par mois (49,99 € exactement) pour bénéficier de cette nouvelle box avec une offre promotionnelle à 30,99 €/mois pendant 12 mois pour les nouveaux clients. Quant aux packs Open Up Fibre, ils coûtent de 52,99 € à 114,99 € par mois selon le forfait mobile associé, plaçant Orange parmi les fournisseurs d’accès à Internet les plus chers du marché.
Cyril Brosset
Offres de chauffage à 1 € Elles font flamber les prix
Offres de chauffage à 1 €
Elles font flamber les prix
Depuis le lancement des offres de chauffage à 1 € pour les ménages modestes, les prix des équipements (chaudières, pompes à chaleur…) s’envolent. Les professionnels s’en mettent plein les poches aux dépens des consommateurs et des aides publiques.
Quel prix pour le remplacement d’une vieille chaudière par une chaudière gaz à condensation performante ? 3 000 à 3 500 € dans le meilleur des cas, avec un prix moyen qui se situe entre 4 000 et 4 500 €, 5 000 € grand maximum si on fait jouer la concurrence et si on négocie. Mais ça, c’était avant l’arrivée des offres de chauffage à 1 €. Depuis que ce nouveau dispositif est entré en vigueur, on voit des poses de chaudières gaz facturées 8 800 €, voire 9 600 € !
La dérive exponentielle des prix est exactement la même pour la pose de pompes à chaleur. Alors que le juste prix d’un devis ne dépasse pas 12 000 €, on en trouve désormais à 20 900 € et même 24 900 € dans le cadre des offres de chauffage à 1 € !
L’UFC-Que Choisir a déjà pointé les effets d’aubaine liés au crédit d’impôt et dénoncé « sa coûteuse inefficacité », mais avec les offres de chauffage à 1 €, on atteint des sommets. À tel point que l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui verse des aides aux ménages modestes et surtout très modestes dans le cadre de ces offres, vient de baisser drastiquement le plafond des dépenses qui y donne droit. De 20 000 € jusque-là, il a chuté à 8 000 € pour les dossiers déposés depuis le 10 octobre 2019.
Mais si cette dérive scandaleuse des prix existe, c’est à cause des certificats d’économie d’énergie, un système opaque qui finance en partie les offres de chauffage à 1 € et qui a déjà débouché sur de nombreuses arnaques en matière d’isolation des combles à 1 €.
Peu de gens s’en offusquent puisque le système est financé par les fournisseurs d’énergie et de carburants. Or en réalité, son coût intégral est intégré dans le prix de vente des produits, qu’il s’agisse des carburants, du fioul, du gaz ou de l’électricité. Ce sont donc les consommateurs, et uniquement eux, qui financent le tout à travers leurs achats. En annonçant une probable hausse du prix de l’électricité en février prochain, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a d’ailleurs cité le coût des certificats d’économie d’énergie, qui pèse sur le tarif du kWh électrique. Mettre fin à cette gabegie de prélèvements sur les consommateurs au nom d’hypothétiques économies d’énergie serait assurément profitable à leur pouvoir d’achat.
Élisabeth Chesnais
Les rendez-vous CONSO de l’UFC Que Choisir des Pays de Saint-Omer et de Montreuil/Mer
Les rendez-vous CONSO de l’UFC Que Choisir
des Pays de Saint-Omer et de Montreuil/Mer
Vous avez été nombreux à répondre à notre sondage express, et une nette majorité s’est dégagée
pour que nos rdv Conso aient lieu les samedis matin.
Par conséquent, voici les nouvelles dates et heures des Rdv Conso pour la saison 2019/2020
Ces rendez-vous CONSO: à l’intention des consommateurs qui souhaitent acquérir les bons
réflexes, pour bien choisir leurs produits ou leurs services dans un domaine de consommation.
Ils seront animés par des bénévoles de votre Association (et le cas échéant par des
intervenants externes), d’une durée de 1 à 2 heures selon le public.
BAIL – ETAT DES LIEUX Samedi 15 février 2020 à 10h00
Droits et obligations du locataire et du propriétaire
ALIMENTATION Samedi 14 mars 2020 à 10h00
Découverte des aliments, connaître les produits,
équilibre et juste prix, ne pas gaspiller, pratiques alimentaires.
BAIL – ETAT DES LIEUX Samedi 21 mars 2020 à 10h00 en intervention de
Agence nationale pour l’information sur le logement (ADIL)
Droits et obligations du locataire et du propriétaire
A noter, la réunion d’information : Isolation à 1€ Arqnaques ?
prévue initialement le samedi 8 février 2020 à 10h00 est reportée
à une date ultérieure. Un communiqué sera émis dès que la nouvelle date sera fixée.
30 personnes maximum par rdv CONSO
_______________________________________________________________________________________________________________COUPON REPONSE à adresser :
par mail: secretariat@saintomer.ufcquechoisir.fr
par téléphone au 03.21.39.81.81 du lundi au vendredi de 14h00 à 17h00
par courrier : UFC Que Choisir 1 Place du Général de Gaulle
Maison des Associations Elie Vignon 62219 LONGUENESSE
M ou Mme……………………… ( Nom) souhaite participer :
-
RDV Conso du 15 Février 2020 à 10h00 (1)
- RDV Conso du 14 mars 2020 à 10h00 (1)
- RDV Conso du 14 mars 2020 à 10h00 (1)
- RDV Conso du 21 mars 2020 à 10h00 (1)
Nombre de participants : ……….
Lors de ces Rdv Conso, il vous sera possible de rejoindre notre Association en y adhérant
à un prix spécial de 15€ au lieu de 30€
Alors profitez-en pour rejoindre la 1ère Association de Consommateurs de France.
L’UNION FAIT LA FORCE !!!!
CONSOMMATEURS FAITES VOUS RESPECTER !!!!
(1) Biffer la mention inutile
Ce que l’UFC-Que Choisir peut faire pour vous Nous pouvons vous aider
Ce que l’UFC-Que Choisir peut faire pour vous
Nous pouvons vous aider
Lorsque vous vous adressez à une association de consommateurs agréée pour traiter un dossier de litige, elle est tenue, pour des raisons de droit, de demander l’adhésion du consommateur qui se plaint, et donc une cotisation, au demeurant modique par rapport à un service de conseil payant.
Si vous avez un litige de consommation, vous pouvez :
- Rencontrer un bénévole de votre association UFC Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer pour poser une simple question
- ( 1 Place du Général de Gaulle Maison des Associations Elie Vignon à LONGUENESSE du lundi au vendredi de 14h à 17h sur RDV)
- Soumettre votre litige ou poser une question en ligne (sous condition que votre litige ne demande pas une étude des pièces de votre dossier)
Un simple renseignement ou une première information générale pourra bien entendu vous être fourni sans que vous n’adhériez mais si vous voulez que nous vous accompagnions dans la résolution de votre litige, il faudra vous acquitter d’une cotisation annuelle auprès de l’association locale UFC Que choisir de votre choix.
Devenir adhérent de l’UFC Que Choisir, c’est rejoindre un Mouvement et bénéficier de tous les avantages liés à l’adhésion :
Un appui et une promotion de vos actions individuelles
En votre qualité d’adhérent à une association locale affiliée à la Fédération UFC-Que Choisir, vous pouvez, nous demander de présenter pour votre compte une réclamation en nous donnant mandat à cette fin, auprès d’un professionnel (à l’exception des litiges vous opposant à un service public administratif comme l’administration fiscale, l’Éducation nationale) en vue d’obtenir une résolution amiable de votre litige de consommation.
L’association pourra alors
- effectuer auprès du professionnel en cause une première démarche pour lui demander ses explications sur le litige qui vous oppose ;
- en cas d’absence de réponse, ou de réponse insatisfaisante, adresser pour votre compte une lettre argumentée, présentant notamment l’état du droit applicable au litige et invitant le professionnel à accepter une solution amiable ;
- en cas d’échec de cette démarche, vous fournir une information sur les voies de recours offertes, qu’elles soient judiciaires (juridictions compétentes) ou extra-judiciaires (médiateurs compétents).
Une information sur vos droits
Nous mettons à votre disposition des supports d’informations (fiches pratiques, kits thématiques…) aux fins de prévenir les problématiques que vous pouvez rencontrer en qualité de consommateur ou d’appréhender celles que vous rencontrez.
Une participation à la défense des consommateurs
En votre qualité d’adhérent, vous pouvez participer aux actions de votre association locale affiliée à la Fédération UFC-Que Choisir, et notamment participer à toutes les activités déployées comme l’aide au consommateur individuel, la participation aux enquêtes, l’animation d’interventions extérieures, etc. En vous impliquant dans votre association locale, en participant à sa gouvernance et en contribuant à son projet, vous ferez pleinement partie du mouvement consumériste et intégrerez une action citoyenne d’intérêt général.
Ce que nous ne pouvons pas faire :
- Missionner un expert, un auxiliaire de justice comme un avocat ou un huissier.
- Vous assister ou vous représenter devant une juridiction ou tout organe ayant compétence pour trancher votre litige.
- Intervenir dans des matières ne relevant pas de notre objet statutaire comme le droit de la famille, le droit du travail, le droit fiscal.
Dentifrice Ce qu’il faut savoir avant de choisir un dentifrice
Dentifrice
Ce qu’il faut savoir avant de choisir un dentifrice
Pour gagner des parts de marché, les fabricants de dentifrice segmentent leur offre. Sensibilité dentaire, gencives saines, élimination de la plaque… les allégations fleurissent et il devient difficile de s’y retrouver. Le point sur les critères de choix importants.
→ Tests Que Choisir : Comparatif Dentifrices et comparatif Dentifrices blanchissants
LA TENEUR EN FLUOR
C’est prouvé, se brosser les dents avec un dentifrice fluoré est un excellent moyen de prévenir l’apparition de caries. Avec une teneur de 1 000 ppm (100 mg/100 g), les résultats sont déjà probants et l’efficacité augmente avec la teneur, au moins jusqu’à 2 500 ppm. Veillez donc à choisir un dentifrice suffisamment fluoré. La plupart des références sur le marché affichent entre 1 000 et 1 500 ppm, l’emballage l’exprime parfois en mg de fluor pour 100 g de dentifrice (100 à 150 mg/100 g).
Ce conseil est valable pour les adultes, pas pour les enfants. En effet, pendant la période de minéralisation de la dentition, un excès de fluor peut engendrer une fluorose dentaire, qui se traduit principalement par des taches sur les dents. Jusqu’à 6 ans au moins, préférez un dentifrice « spécial enfant » dont la teneur n’excède pas les 500 ppm (50 mg/100 g). La plupart des références bio, même celles destinées aux adultes, n’ont pas de fluor dans leur formule.
MÉDICAMENTS ET COSMÉTIQUES
Les dentifrices peuvent relever de plusieurs statuts. La plupart sont des cosmétiques, qu’ils soient vendus en pharmacies, parapharmacies, ou grandes surfaces. Ils n’ont pas à faire la preuve de leur efficacité avant leur mise sur le marché. Seules obligations : garantir leur innocuité et se conformer à une liste d’ingrédients autorisés ou interdits. Cela ne signifie pas qu’ils soient inefficaces dans la prévention de la carie : la plupart affichent une teneur en fluor suffisante, c’est un bon point sur ce plan. En revanche, il faut savoir que les autres allégations n’ont pas à être prouvées avant la mise sur le marché.
À l’inverse, les dentifrices qui ont le statut de médicament doivent avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée sur la foi d’un dossier qui comprend notamment des études cliniques prouvant leur efficacité. Ils ne peuvent être vendus qu’en pharmacie.
ALLÉGATIONS
« Renforce les gencives », « spécial dents sensibles », « anti-tartre »… Les allégations fleurissent sur les emballages. Mais encore une fois, les dentifrices ayant le statut de cosmétique n’ont jamais eu à les prouver avant la mise sur le marché. Ne vous y fiez pas aveuglément. En la matière, votre expérience sera la meilleure conseillère : votre dentifrice s’affiche comme luttant contre la sensibilité dentaire et vous avez toujours aussi mal en buvant votre thé brûlant ou en savourant votre glace ? Changez-en !
Ne vous laissez pas impressionner par les logos d’organismes tels que l’UFSBD (Union française pour la santé bucco-dentaire) ou la FDI (Fédération dentaire internationale). Ce sont les fabricants qui sollicitent leur caution pour des raisons purement marketing. La première ne se base que sur la teneur en fluor et une abrasivité limitée, la seconde sur le respect de la norme. Elles ne cautionnent que l’efficacité sur la prévention de la carie, pas le reste.
TRAQUEZ LES COMPOSANTS INDÉSIRABLES
Comme d’autres produits d’hygiène, les dentifrices sont susceptibles de renfermer des perturbateurs endocriniens. Ces composés toxiques qui interfèrent avec notre système hormonal sont à éviter autant que possible. Les plus répandus dans les dentifrices sont le butylparaben et le propylparaben ainsi que le triclosan, doublement indésirable car il s’agit d’un antibactérien auquel les microbes pourraient devenir résistants.
Subtilité supplémentaire : pour les dentifrices médicaments, vendus en pharmacie, le propylparaben est nommé p-hydroxybenzoate de propyle sur les listes d’ingrédients. On trouve aussi du sodium propylparaben sous le nom p-hydroxybenzoate de propyle sodique.
Par ailleurs, le sodium lauryl sulfate, un composant qui peut provoquer des irritations, est assez souvent employé. Si vous constatez une sensation d’irritation après le brossage, c’est peut-être lui le coupable. Opter pour un dentifrice sans sodium lauryl sulfate permettra d’en avoir le cœur net.
QUELLE QUANTITÉ DE DENTIFRICE ?
Inutile de forcer sur la dose de dentifrice. Pour un enfant, la taille de l’ongle de son auriculaire suffit. Ce repère pratique peut être conservé à l’âge adulte.
QUAND CHANGER DE BROSSE À DENTS ?
De nombreux fabricants conseillent, sur l’emballage de leurs tubes, de changer de brosse à dents tous les trois mois. La plupart étant aussi vendeurs de brosses, ils ont intérêt à augmenter la fréquence d’achat. En réalité, ce chiffre n’a aucun fondement scientifique. L’état de votre brosse à dents dépend énormément de la façon dont vous l’utilisez comme le prouve, notamment, une étude sur une quarantaine de jeunes gens : certains avaient réussi à rendre leur brosse hors d’usage en deux semaines tandis que pour d’autres, elle était toujours impeccable après deux mois et demi. Le bon moment pour changer, c’est quand les poils sont ébouriffés. Ce qui ne devrait pas survenir trop rapidement si on suit le conseil des spécialistes : lors du brossage, il faut exercer une pression très légère, inutile d’être trop énergique.
Enfin, pour éviter que votre brosse ne se transforme en bouillon de culture, un rinçage soigneux suivi d’une secousse énergique pour réduire autant que possible l’humidité est recommandé.
Mise à jour du 21 juin 2019
QUID DU DIOXYDE DE TITANE ?
Le 17 mars 2019 a été annoncée l’interdiction de l’additif E171, ou dioxyde de titane, dans les denrées alimentaires, applicable le 1er janvier 2020. Cet additif inquiète car il est susceptible d’être présent sous forme nanoparticulaire, taille infime qui lui confère des propriétés particulières et soulève des questions quant à sa toxicité. Une étude réalisée par l’Inra (Institut national de recherche agronomique) en 2016 laissait en effet craindre une cancérogénicité du dioxyde de titane « nano » par ingestion, crainte que les industriels n’ont pas réussi à apaiser. Or, le dioxyde de titane est présent comme agent blanchissant dans de nombreux dentifrices, où il est susceptible d’être ingéré en petite quantité. Nous incitons donc le consommateur à la prudence quant à cet ingrédient, qui peut être noté CI 77891 dans les dentifrices. On peut préférer une référence qui en est dépourvue, surtout lorsqu’on choisit un dentifrice pour ses enfants : les plus petits en particulier ont tendance à mal recracher. Pour les adultes, le risque d’ingestion, et donc le risque potentiel pour la santé, est tout de même plus limité.
→ Tests Que Choisir : Comparatif Dentifrices et comparatif Dentifrices blanchissants
Fabienne Maleysson
Loi Alimentation Un chèque en blanc à la distribution de 1,6 milliard d’euros !
Loi Alimentation
Un chèque en blanc à la distribution de 1,6 milliard d’euros !
Deux ans après la promesse d’Emmanuel MACRON lors du discours de Rungis dans le cadre des Etats Généraux de l’Alimentation, de revaloriser le revenu agricole via l’augmentation du seuil de revente à perte (SRP), l’UFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne condamnent amèrement, étude d’impact à l’appui, l’échec de la loi Alimentation. Alors que la hausse de 10 % du SRP inflige aux consommateurs une inflation qui devrait représenter selon nos calculs 1,6 milliard d’euros sur deux ans, le rééquilibrage des négociations commerciales tant attendu par les agriculteurs et promu par la loi n’a pas eu lieu : la grande distribution et l’industrie continuent d’imposer des prix agricoles en dessous des prix de revient à de nombreuses filières. Refusant tout à la fois cet inadmissible chèque en blanc des consommateurs à la grande distribution et le chèque en bois reçu par les agriculteurs, l’UFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne demandent au Gouvernement l’abandon immédiat du relèvement du SRP et l’instauration d’un véritable rééquilibrage des négociations en faveur des acteurs agricoles.
Relèvement du SRP : un chèque en blanc de 1,6 milliard à la distribution !
Alors que les représentants de la grande distribution prétendent désormais que le relèvement du SRP n’aurait causé aucune inflation1, l’UFC-Que Choisir démontre au contraire que cette mesure a bel et bien déclenché une flambée des prix alimentaires. Sur la base d’une étude de prix réalisée sur la totalité des magasins des grandes enseignes2, il apparaît que les prix alimentaires ont subi lors de l’entrée en vigueur de la mesure (1er février 2019) une brutale augmentation de + 0,83 % en un mois seulement, plus particulièrement marquée dans les hypermarchés et sur les produits de grandes marques. Alors que la facture des ménages en alimentaire s’élève à 95 milliards d’euros par an, le relèvement du SRP se traduira par une hausse de 1,6 milliard d’euros.
Exemples de produits particulièrement touchés par l’inflation
Les promesses envolées de modération des marges
En contrepartie de la hausse du SRP qui leur a été accordée, les industriels et la grande distribution s’étaient engagés en 2017 à modérer leurs marges, afin que les prix consentis aux agriculteurs soient plus rémunérateurs. Mais notre analyse des données officielles3 sur le lait de consommation, la viande bovine et les filets de poulet montre que cette promesse n’a pas été tenue. Par exemple, pour le lait UHT, alors que depuis 2017 le prix revenant à l’éleveur a diminué de 5 %, la marge des distributeurs a au contraire augmenté de 8 %. Résultat : alors que le prix agricole a diminué, les consommateurs paient maintenant le lait 4 % plus cher. Dans le cas de la viande bovine et du poulet, si les prix agricoles ont pu bénéficier d’une légère augmentation, celle-ci est loin de rattraper les baisses subies avant 2017. Loin du « ruissellement » promis, les marges de l’industrie et de la distribution ont encore progressé plus fortement que les prix agricoles, entrainant une inflation supplémentaire injustifiée pour les consommateurs.
Des prix agricoles toujours en-dessous des prix de revient
Le deuxième engagement majeur formulé à Rungis était de rééquilibrer les négociations commerciales en partant des prix de revient. La Confédération Paysanne a constaté sur le terrain qu’à rebours de ces promesses, les prix de revient calculés par les organisations de producteurs n’ont jamais été pris en compte par la distribution ou l’industrie. Les producteurs ont subi au contraire un durcissement des négociations qui se traduit pour certaines productions par des prix d’achat encore en-dessous des prix de revient. Ainsi, le lait de vache est acheté 15 % en dessous du prix de production et la viande 14 %. En fruits et légumes, la grande distribution, profitant de la concurrence avec les productions importées bien moins cher, impose des tarifs inférieurs de 8 % au prix de revient pour les abricots, de 9 % pour les pêches blanches et de 3 % pour les tomates rondes bio4. Comment s’étonner de cette absence de rééquilibrage sachant que l’Etat ferme les yeux sur la vérité des négociations commerciales !
Ayant fait la démonstration que le relèvement du SRP n’est in fine qu’un cadeau à la grande distribution, en raison de la persistance de ses pratiques lors des négociations commerciales, la Confédération Paysanne et l’UFC-Que Choisir affirment qu’il est malgré tout possible de garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs tout en permettant une amélioration de la qualité de l’offre alimentaire au prix juste. A cet effet, les deux organisations demandent au Gouvernement :
- L’abandon immédiat du relèvement du seuil de revente à perte ;
- La transparence totale sur les marges des industriels et des enseignes de la grande distribution par la publication des niveaux de marges nettes réalisées par chacun ;
- La mise en œuvre effective du rééquilibrage des négociations commerciales, par la publication des conditions de négociation, par des contrôles officiels et l’application de sanctions dissuasives en cas de non-respect de la loi et de prix producteurs en-dessous du prix de revient ;
- Un dispositif pour déterminer des prix agricoles rémunérateurs prenant en compte les efforts de montée en gamme des exploitants, sur la base de critères notamment sanitaires, environnementaux et nutritionnels.
Lire l’étude
NOTES
Offres Énergie moins chère ensemble ENI craint l’hémorragie de clients
Offres Énergie moins chère ensemble
ENI craint l’hémorragie de clients
Des clients d’ENI arrivés chez ce fournisseur en 2017 dans le cadre de la précédente opération « Énergie moins chère ensemble » de l’UFC-Que Choisir s’étonnent de la nouvelle offre gaz qu’il leur propose. De fait, elle ressemble étrangement aux offres lauréates de l’UFC-Que Choisir pour 2019. Explications.
Vous êtes très nombreux à avoir participé à l’opération « Énergie moins chère ensemble 2019 », si bien qu’elle a débouché sur des offres ultra-compétitives, tant en gaz qu’en électricité, avec un prix fixe du kWh hors taxes sur 2 ans, inférieur de 16 % au tarif réglementé de septembre, le mois où les enchères inversées se sont déroulées sous contrôle d’huissier. C’est le fournisseur Ekwateur qui a remporté la mise.
Mais il y a deux ans, lors de la précédente opération, le lauréat était ENI pour le gaz. Aujourd’hui, manifestement, ce fournisseur craint l’exode de ses clients acquis grâce à « Énergie moins chère ensemble 2017 ». Il leur propose en effet une nouvelle offre, elle aussi à prix fixe sur 2 ans et avec un prix du kWh HT à -16 %. Des souscripteurs gaz de l’opération 2017 nous l’ont transmise en nous demandant notre avis.
- Premier constat, contrairement aux craintes souvent exprimées dans vos messages, il n’y a pas de piège. ENI tente juste de vous garder comme clients, plutôt que vous voir partir chez Ekwateur.
- Second constat, le prix du kWh HT est bien à -16 % en prix fixe sur 2 ans, tout comme dans l’offre UFC-Que Choisir.
- En revanche, ENI augmente discrètement son tarif d’abonnement. Pour un ménage qui se chauffe au gaz, il est de 258,73 € par an, contre 249 € au tarif réglementé et 245 € avec l’offre Ekwateur de l’UFC-Que Choisir.
- En plus de la sécurité tarifaire, l’offre « Énergie moins chère ensemble » apporte deux avantages substantiels : un contrat sûr et l’accompagnement de l’UFC-Que Choisir en cas d’éventuelles réclamations.
- Enfin, à l’issue des 2 ans, Ekwateur ne pourra pas proposer moins avantageux que sa meilleure offre de marché alors qu’ENI aura toute latitude pour pratiquer des tarifs bien moins avantageux.
Élisabeth Chesnais
Incendie de Lubrizol Arnaque aux faux diagnostics
Incendie de Lubrizol
Arnaque aux faux diagnostics
La Répression des fraudes alerte la population sur une arnaque à l’œuvre à la suite de l’incendie qui a ravagé l’usine Lubrizol, à Rouen. Des escrocs tentent de faire payer de faux diagnostics. Méfiance.
Deux semaines après la combustion de 5 253 tonnes de produits chimiques lors de l’incendie au sein de l’entrepôt Lubrizol, à Rouen, les analyses continuent. De nombreux prélèvements pour mesurer les taux de polluants dans l’air mais aussi dans l’eau ont déjà été effectués. Dans ce contexte, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) alerte sur une arnaque en cours et vient d’ouvrir une enquête pour démarchage abusif. Des personnes soi-disant mandatées par la préfecture de Seine-Maritime se présentent au domicile d’habitants vivant près de l’usine. Ces faux démarcheurs disent venir effectuer des prélèvements pour analyser la qualité de l’air ou encore réaliser un diagnostic amiante. Ils facturent ensuite ce service.
Les escrocs profitent du climat d’inquiétude qui plane sur la région rouennaise depuis l’incendie. La peur d’être en présence de substances nocives peut rendre plus vulnérable. À des fins de prévention, la DGCCRF précise que « des vendeurs peuvent faire croire qu’il est obligatoire de réaliser ces analyses ou diagnostics, par exemple pour bénéficier des assurances. Or il n’en est rien ! » Surtout, les différentes campagnes de prélèvement effectuées depuis le 26 septembre sont gratuites pour les particuliers et s’effectuent en dehors de leurs domiciles, comme le rappelle Gaëtan Rudant, de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) de Normandie. Interrogé par France Info, il détaille : « Les services publics ne font pas de démarchage et nous n’avons pas mandaté de laboratoire pour faire des analyses chez des particuliers […]. »
NOS CONSEILS
Si de tels escrocs se sont présentés à votre domicile, signalez-le à la direction départementale de la protection des populations (antenne locale de la DGCCRF).
Vous pouvez également contacter la plateforme téléphonique spécialement dédiée à l’incendie de Lubrizol (0 800 009 785), mise en place par l’État afin de répondre aux questions de la population.
Marie Bourdellès
Mazda CX-30 (2019) Premières impressions
Mazda CX-30 (2019)
Premières impressions
Le nouveau SUV de Mazda arrive avec des arguments de poids comme un bon niveau d’équipement, une finition de grande qualité et un excellent confort. Dommage que certains des moteurs du CX-30 manquent de brio.
Arriver dans un segment très concurrencé comme celui des SUV compacts n’est pas une mince affaire. D’autant plus lorsqu’il est trusté par une star comme le Peugeot 3008. Pour se faire une place, Mazda a donc principalement mis l’accent sur le style, le confort, la qualité de réalisation et le niveau d’équipement pour son nouveau CX-30.
QUALITÉ DE VIE À BORD
L’habitacle du CX-30 montre bien l’ambition du constructeur de proposer un véhicule luxueux. Les matériaux sont d’excellente qualité et très bien assemblés. Le design est fluide et la planche de bord n’est pas surchargée de boutons, ce qui donne une ambiance sereine. Les commandes sont très intuitives et ne posent pas de souci particulier. Nous n’avons toutefois pas trouvé le moyen de couper facilement le système de maintien dans la file, il manque un bouton dédié facile d’accès à cette fonction.
Les commandes au volant sont pratiques, claires et tombent facilement sous la main. Et le pad présent sur la console centrale permet de gérer facilement les réglages et informations affichées sur l’écran central. Dommage que ce dernier ne soit pas tactile.
Notre modèle possédait un affichage tête haute performant dont l’éclairage s’adapte automatiquement à la luminosité ambiante. C’est confortable lorsqu’on entre dans un tunnel.
Au global, l’habitabilité du CX-30 est moyenne car, si à l’avant nous n’avons relevé aucun souci de place, à l’arrière c’est plus compliqué. Deux adultes pourront prendre place aisément et voyageront dans de très bonnes conditions, mais si un troisième convive doit d’installer, il sera à l’étroit.
Avec une capacité de 430 litres, le coffre est un peu juste et est très loin des plus grands du segment : le Peugeot 3008 dispose de 590 litres et le Renault Kadjar affiche 472 litres.
AU VOLANT
En attendant le révolutionnaire moteur Skyactiv-X, présenté sur la nouvelle Mazda 3, qui associe le fonctionnement d’un moteur à essence et d’un diesel, nous avons conduit le CX-30 avec le moteur à essence Skyactiv-G 2.0 d’une puissance de 122 ch associé à la boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Un duo qui nous a un peu déçu par son faible tonus et le manque de réactivité au moment des passages des rapports. Il faut dire que son couple maxi de 213 Nm n’est disponible qu’à 4 000 tr/min et, surtout, que le moteur ne possède pas de turbo. Il est donc impératif de revoir un peu sa façon de conduire afin de ne pas se faire surprendre au moment d’effectuer un dépassement ou de s’engager sur une voie rapide. Heureusement, une fois lancé, le bloc est très agréable, silencieux et n’émet aucune vibration. Conduit essentiellement sur des voies rapides et autoroutes, des configurations qui demandent beaucoup de relances, le CX-30 ne s’est pas montré très sobre. La consommation annoncée de 5,5 l/100 km n’a logiquement pas pu être atteinte et l’ordinateur de bord indiquera 7,6 litres de moyenne. Le CX-30 devrait toutefois se montrer moins gourmand en ville grâce à son système de micro-hybridation (un alterno-démarreur alimenté par une batterie de 24 volts).
Autre petit reproche sur ce moteur, il faut appuyer assez fortement sur la pédale de frein pour que le système Stop & Start (baptisé i-Stop chez Mazda) s’active et coupe le moteur. Sinon, il continue de tourner à l’arrêt.
Sur route, le SUV s’est avéré très confortable et agréable à conduire. Ses suspensions officient parfaitement et apportent un excellent confort, même lorsque le revêtement est dégradé. Le freinage est efficace et grâce au système de récupération d’énergie qui ajoute une force de ralentissement supplémentaire, les distances d’arrêt nous semblent plus courtes que sur d’autres SUV concurrents. Nos tests en laboratoire et sur circuit devraient certainement le démontrer.
La direction du CX-30 est très précise et offre un bon ressenti au conducteur, le véhicule se montre très agile et passe partout sans difficulté.
SÉCURITÉ
Le CX-30 est presque un modèle du genre en termes d’équipement d’aide à la conduite. Le SUV reçoit en effet de série, le système de surveillance des angles morts, le système de reconnaissance active d’obstacles mobiles en marche arrière, l’avertisseur de franchissement de ligne, le système de maintien de trajectoire, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le régulateur de vitesse adaptatif, le système d’alerte de baisse de vigilance du conducteur, etc., autant de solutions que l’on trouve en option chez des concurrents.
LE MAZDA CX-30 EN RÉSUMÉ
Bien équipé et bien fini, le Mazda CX-30 se place comme un concurrent sérieux dans le segment des SUV compacts (Kia XCeed, Volkswagen T-Cross, DS3 Crossback…). Et cela d’autant que les prix pratiqués sont plutôt intéressants au regard de son niveau d’équipement. Il est en effet quasiment au même tarif (26 500 €) que le Peugeot 3008 pourtant beaucoup moins bien loti en termes d’équipements d’aide à la conduite. On pourrait, à ce niveau, lui opposer un Volkswagen Tiguan mais là, les prix s’envolent et le SUV allemand coûte au minimum 32 590 €, soit 6 000 € de plus. Notons quand même que le Mazda CX-30 est moins habitable que ces deux modèles.
Les +
- Qualité de fabrication
- Confort
- Niveau d’équipement
- Ambiance intérieure
Les –
- Manque de réactivité du moteur 122 ch
- Habitabilité moyenne
- Volume de coffre
Yves Martin
Épandage de pesticides Des distances de sécurité insuffisantes
Épandage de pesticides
Des distances de sécurité insuffisantes
Le gouvernement doit impérativement revoir sa copie sur les zones interdites d’épandage. Imposer des zones sans traitement phytosanitaire à proximité des maisons c’est bien, mais sur les quelques mètres prévus, elles seront incapables de protéger les riverains de la dérive des pesticides.
On peut voir le verre à moitié plein et se féliciter de la décision du gouvernement. Il prévoit en effet de protéger la santé des riverains en imposant des zones sans traitement phytosanitaire aux agriculteurs, à proximité des habitations. C’est une mesure salutaire très attendue, qui n’avait jamais encore été prise. Ceci dit, elle n’a rien de spontané, elle intervient après la fronde de quelques maires soucieux de protéger leurs administrés. Mais surtout, elle répond à une exigence du Conseil d’État. La haute juridiction administrative avait en partie retoqué l’arrêté du 4 mai 2017 réglementant l’utilisation des pesticides en juin dernier. Ses motifs ? Une protection insuffisante de la ressource en eau d’une part, et des riverains de zones traitées d’autre part. « Or ces riverains, précisait le Conseil d’État, doivent pourtant être regardés comme des habitants fortement exposés aux pesticides sur le long terme. » Le gouvernement était sommé de publier un arrêté plus protecteur dans les 6 mois. La création de distances de sécurité sans épandage de pesticides s’inscrit dans ce cadre.
Pourtant, à lire les projets de décret et d’arrêté, il est assurément plus réaliste de voir le verre à moitié vide. Les distances sans traitement prévues sont seulement de 5 mètres pour les cultures dites basses, céréales, légumes, et de 10 mètres pour les cultures hautes, vignes, arbres fruitiers. De plus, ces distances pourront respectivement être réduites à 3 et 5 mètres dans le cadre des chartes d’engagement départementales qui vont se négocier entre agriculteurs, élus locaux et riverains.
LOBBYING DE LA FNSEA
Le gouvernement a beau jeu de souligner qu’il s’appuie sur les distances préconisées par un récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses). Il dit vrai, mais l’Agence a travaillé sur des données qui datent, les travaux d’actualisation étant en cours ! Il aurait pu se référer aux distances très supérieures préconisées par la Direction générale de l’alimentation (DGAL), une direction du ministère de l’Agriculture. En 2016, elle a ciblé la protection des espaces fréquentés par les enfants, les élèves, et tous les établissements de santé, quel que soit le public accueilli. Pour obtenir moins de 1 % de dérive du produit phytosanitaire utilisé, elle fixait les distances sans épandage de pesticides à 5 mètres pour les céréales et les légumes, mais à 20 mètres pour la viticulture et à 50 mètres pour l’arboriculture.
Voilà des distances plus adaptées que celles qui sont proposées, mais la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a une nouvelle fois gagné la partie, n’hésitant pas à annoncer une multitude de « zones de gravats et de déchets de chantier » dans les espaces sans traitement. Il est assez pathétique de constater qu’en 2019, le principal syndicat représentatif des agriculteurs n’imagine toujours pas de zones cultivées sans pesticides !
DONNEZ VOTRE AVIS !
Vous pouvez donner votre avis sur le projet de décret et d’arrêté du gouvernement jusqu’au 1er octobre sur :
L’UFC-Que Choisir vous invite à participer à cette consultation, les distances de zones non traitées sont en effet trop limitées dans le projet actuel. Elles ne sont pas suffisantes pour protéger les riverains. Obtenir les distances préconisées par la DGAL en 2016 serait un progrès énorme.
Élisabeth Chesnais
Homéopathie Déremboursement total en 2021
Homéopathie
Déremboursement total en 2021
Les spécialités homéopathiques ne seront plus du tout remboursées à compter du 1er janvier 2021, suite à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) concluant à leur absence d’efficacité.
Annoncé le 9 juillet dernier par le gouvernement, le déremboursement total des spécialités homéopathiques est officiellement confirmé. Deux arrêtés parus le 8 octobre en application d’un décret pris cet été l’annoncent pour le 1er janvier 2021. Une première étape sera franchie en janvier 2020 : le taux de prise en charge par l’assurance maladie devrait baisser à 15 %.
Le désengagement de l’assurance maladie fait suite à l’avis de la Haute autorité de Santé (HAS), rendu avant l’été. La HAS avait passé au peigne fin toutes les études disponibles sur l’efficacité de l’homéopathie dans 24 indications, et n’avait rien trouvé justifiant la prise en charge par la solidarité nationale. Certes, les granules et autres pommades ou sirops homéopathiques ne présentent aucun danger direct pour la santé, mais ils n’apportent pas non plus de bénéfice. Prenant acte de ce constat, le gouvernement avait annoncé son intention de dérembourser l’homéopathie.
C’est une véritable rupture dans la tradition française. Jusqu’alors, l’homéopathie bénéficiait d’un régime d’exception. Alors que les autres spécialités pharmaceutiques devaient, pour être remboursées, faire la preuve de leur efficacité par rapport à un placebo, rien de tel n’a jamais été exigé des laboratoires commercialisant les produits homéopathiques. Pourtant, ils ont longtemps bénéficié d’un taux de prise en charge de 65 % par la solidarité nationale. En 2003, il est passé à 35 %, avant de rester bloqué à 30 % jusqu’à aujourd’hui.
L’ORDRE DES MÉDECINS PREND DES MESURES
Les nouveaux médecins qui voudront revendiquer le titre d’homéopathe ne le pourront plus tant qu’aucun diplôme universitaire validé n’aura vu le jour dans les facultés de médecine. Jusqu’alors, il suffisait à un médecin de faire certifier avoir eu une formation de 300 heures, quelle qu’elle soit, pour avoir le droit de s’afficher homéopathe. Dans son communiqué, l’Ordre des médecins suggère aux universités de travailler à une maquette de diplôme intégrant les médecines complémentaires et alternatives.
Anne Bazélis
Essai clinique sauvage Repérer les mauvaises pratiques
Essai clinique sauvage
Repérer les mauvaises pratiques
Informée de la tenue d’un essai clinique sauvage, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’est fendue de deux rappels à l’ordre contre ses organisateurs, Jean-Bernard Fourtillan et Henri Joyeux. L’organisation de ce type de recherche est très réglementée. Il est donc possible de repérer les mauvaises pratiques.
Du lieu où s’est tenu l’essai clinique au produit testé : tout s’est déroulé dans la plus totale illégalité. Ces 19 et 27 septembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSM) a signé deux décisions à l’encontre du fonds de dotation Josefa et Jean-Bernard Fourtillan. Épaulé d’Henri Joyeux, codirigeant de ce fonds privé créé pour l’occasion, l’ancien pharmacologue a organisé une expérience hors cadre. Des patches encore à l’état expérimental ont été testés sur des volontaires. Ils contiendraient deux hormones apparentées à la mélatonine. Baptisées valentonine et 6-méthoxy-harmalan, elles seraient impliquées dans la régulation du sommeil.
Les apprentis chercheurs ne se sont pas contentés de cette fausse promesse : les tests ont été menés sur des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, en vue d’une amélioration. L’expérience est désormais interdite, tout comme la distribution des patches. Une plainte a été déposée par l’Ordre des médecins et une enquête juridique est en cours. Car si le dispositif n’en portait pas le nom, il comportait tous les signes d’un essai clinique. Or, l’organisation et la participation à de telles recherches sont strictement encadrées, afin de protéger les volontaires.
À QUOI CORRESPOND UN ESSAI CLINIQUE ?
Les recherches sur la personne humaine peuvent recruter des individus en bonne santé, pour évaluer l’innocuité d’un médicament par exemple, ou malades, pour estimer son efficacité. Dans tous les cas, elles doivent être approuvées par un comité de protection des personnes (CPP), la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), puis déclarées auprès de l’ANSM. Cela est valable même si elles n’évaluent pas un médicament.
L’expérimentation dirigée par le fonds Josefa ne remplit aucun de ces critères. Et pour cause ! Pour Henri Joyeux, il s’agissait simplement d’un test en vue d’une « preuve de concept ». Ces démarches n’auraient donc pas été nécessaires. Pour Jean-Bernard Fourtillan, l’essai était légal, puisque les patches « ne sont pas, pour l’instant, des médicaments ». En réalité, il s’agissait bel et bien d’un essai clinique de phase I. Le fait qu’il s’agisse d’hormones ne constitue en rien une exception : la mélatonine et la lévothyroxine, d’autres hormones, sont strictement contrôlées et se sont pliées au cadre.
COMMENT LES PARTICIPANTS SONT RECRUTÉS
C’est souvent le médecin spécialiste qui propose au patient d’intégrer un essai clinique. Si toutefois vous entendez parler d’un projet de recherche qui vous intéresse, il est conseillé d’en parler à votre médecin traitant ou spécialisé dans la maladie en question. Au fait de votre historique médical, il saura vous conseiller au mieux. De nombreux essais demandent d’ailleurs aux volontaires d’être référés par un professionnel.
Différents registres recensent les essais cliniques qui ont été déclarés (1), et précisent lesquels recrutent. Pour plus de simplicité, il est possible de se tourner vers les associations de patients. De manière ponctuelle, des campagnes de recrutement sont diffusées dans les locaux des universités ou des hôpitaux, dans les journaux, par message radio ou sur les réseaux sociaux. Leur contenu doit d’abord être validé par un comité de protection des personnes (CPP).
Les Prs Fourtillan et Joyeux, qui ne sont plus en exercice, ont proposé un essai clinique directement via leur fonds de dotation sans en informer les autorités. Voilà qui sort largement du cadre légal.
UN ÉCHANGE TRÈS CODIFIÉ
Au moment du recrutement, le médecin « investigateur » doit être clair avec la personne qu’il souhaite recruter. Son rôle est de présenter l’objectif de l’étude, ses bénéfices attendus, mais aussi ses contraintes et ses risques. Le volontaire est libre de retirer son consentement à tout moment au cours de l’essai, et doit en être informé. Parmi les éléments importants à connaître à ce stade figurent aussi l’existence d’une alternative médicale, les modalités de prise en charge au terme de l’étude ou encore la manière dont les frais seront couverts. Au terme de l’échange, l’accord de chaque participant est recueilli.
Le protocole développé par les Prs Fourtillan et Joyeux pose problème. Des patients souffrant de maladies incurables se sont vus proposer une piste d’amélioration de leur état, opposée à un vide thérapeutique. Difficile, dans ces conditions, de parler de consentement éclairé.
OÙ SONT MENÉS LES ESSAIS CLINIQUES ?
Le lieu même de tenue des essais cliniques est réglementé. Il doit disposer des moyens humains, techniques et matériels appropriés à la recherche, tout en permettant de garantir de respecter des impératifs de sécurité. S’il ne s’agit pas d’un lieu de soin, ou si le lieu de soin accueille des activités sortant de son exercice habituel, l’autorisation sera limitée dans le temps. Nous sommes donc loin du cadre d’une abbaye, comme celle où s’est déroulée l’essai clinique proposé par les Prs Fourtillan et Joyeux…
FAUT-IL PAYER ?
En France, la loi est claire. Le promoteur de l’essai clinique – c’est-à-dire celui qui l’organise – est en charge de ce volet. Au moment où l’essai clinique se déroule, son financement est déjà acquis. Demander aux volontaires d’avancer la somme, comme l’ont fait Henri Joyeux et Jean-Bernard Fourtillan, n’est donc pas légal. C’est un signe d’alerte absolu, de même que des incohérences dans les déclarations (dates de dépôts de dossiers, par exemple) et la présence de fautes d’orthographe dans les documents.
COMMENT TROUVER UN ESSAI DE QUALITÉ
La légalité d’une recherche ne fait pas tout. Encore faut-il qu’elle fasse utilement avancer la médecine ou la science. Pour cela, plusieurs points peuvent être d’importance lors de l’échange préliminaire. Qui finance l’essai ? S’il s’agit d’une structure ayant intérêt à ce que les résultats soient positifs, prudence. Vous pouvez alors demander aux médecins qui mènent les recherches s’ils sont payés par ce financeur, ou si ce dernier est impliqué dans l’élaboration de l’étude. Si la réponse est oui, ses résultats risquent d’être moins fiables. Enfin, quelle est la nature de l’essai ? Si le produit n’est pas comparé à un placebo ou un traitement actif, les résultats seront moins solides.
LES PRINCIPALES QUESTIONS À SE POSER AVANT DE PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
- Quel est le but de cette recherche ?
- Le produit serat-il comparé à un placebo ?
- Comment le traitement serat-il administré ?
- Quel sera le suivi au cours de l’étude et après sa fin ?
- Fautil participer financièrement ?
- Seraije indemnisé ? Mes frais seront-ils remboursés ?
- Comment seraije informé des résultats ?
- Qui finance l’essai ?
- L’investigateur at-il des intérêts financiers ?
Audrey Vaugrente
Peugeot 208 (2019) Premières impressions
Peugeot 208 (2019)
Premières impressions
Si elle conserve le style de sa devancière, la nouvelle Peugeot 208 change radicalement en termes d’équipement et devient très technologique, surtout pour une citadine. Dommage que certains défauts persistent.
Très proche en apparence de la précédente version, la nouvelle Peugeot 208 fait pourtant peau neuve. Elle utilise une nouvelle plateforme (celle de la DS3 Crossback) et devient ainsi plus grande : elle gagne 7 cm en longueur et 3,2 cm en largeur. Elle reçoit des nouveaux feux à l’avant et les feux arrière sont désormais reliés par un bandeau, comme sur sa grande sœur la 508. À noter que la version électrique ne se distingue que par sa calandre spécifique.
QUALITÉ DE VIE À BORD
L’habitacle de la nouvelle Peugeot 208 est résolument plus moderne que celui de la précédente version. L’écran central tactile (disponible en 5, 7 ou 10 pouces selon le niveau de finition ou les options) est posé sur la planche de bord et orienté vers le conducteur pour une meilleure lisibilité. Dommage que toute sa surface ne soit pas entièrement utilisée pour l’affichage de la carte de navigation. Cela permet toutefois d’afficher des raccourcis vers des fonctions annexes, comme le chauffage par exemple, et améliore l’ergonomie.
La nouvelle Peugeot 208 inaugure le combiné d’instruments i-Cockpit 3D qui diffuse les informations sur 2 niveaux de lecture, à la manière d’un hologramme. À noter que ces indications sont dynamiques et qu’elles « s’approchent » de l’œil en fonction de leur degré d’importance ou d’urgence. Afin, selon le constructeur, de permettre un gain de réactivité d’une demi-seconde. Mais, en discutant avec d’autres essayeurs, cet affichage est loin de faire l’unanimité et beaucoup le trouvent désagréable ou, pour le moins, il nécessite une certaine habitude. Le combiné d’instruments qui équipe les versions de base est quant à lui beaucoup plus classique et s’avère très lisible… si le conducteur arrive à trouver un bon réglage de siège et de volant. En effet, mesurant moins de 1,70 m, j’ai été gêné par la partie supérieure du volant qui masque toujours la partie basse du combiné d’instruments. Pourtant, Peugeot a semble-t-il tenté de résoudre ce défaut reproché à la précédente 208 en équipant la nouvelle mouture d’un nouveau volant recevant deux méplats, mais le résultat n’est pas vraiment au rendez-vous.
Globalement, l’ergonomie reste d’un bon niveau et toutes les commandes sont facilement accessibles. Les touches dites piano (solution déjà utilisée sur le SUV 3008) donnent un côté très moderne et s’avèrent très pratiques pour accéder directement à une fonction, comme pour modifier le réglage du chauffage alors que la navigation est en service par exemple.
L’habitacle est agréable mais se révèle assez tristounet en raison de la dominance du noir. Seules de légères touches de couleur sur les panneaux de portes viennent colorer l’ensemble.
Côté espaces de rangement, la 208 offre de quoi faire mais on peut regretter qu’une fois la banquette rabattue, le plancher du coffre ne soit pas plat.
AU VOLANT
Nous avons pu conduire deux versions thermiques de la nouvelle 208. La première était un bloc à trois cylindres de 75 ch couplé à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. Cette version « premier prix » nous a agréablement surpris par son tempérament et sa – relative – vivacité. Loin d’être ridicule sur route, ce bloc, qui n’est évidemment pas un foudre de guerre, s’en est globalement très bien sorti et nous n’avons pu le prendre en défaut en conduite urbaine. Bien sûr l’absence de turbocompresseur se fait sentir lors d’un besoin d’accélération franche et impose alors d’anticiper et de ne pas hésiter à rétrograder. Certes nous n’étions que deux à bord et n’avons pas eu de col de montagne à grimper mais, au quotidien, cette motorisation répondra aux principaux besoins sans rechigner. Le seul inconvénient majeur de ce manque de peps est qu’il peut avoir un impact négatif sur la consommation. Lors de notre parcours, elle s’est toutefois établie à un raisonnable 5 l/100 km en moyenne. Nous avons aussi apprécié la commande de boîte de vitesses qui s’est montrée précise et les rapports qui s’engagent sans difficulté.
Le second moteur thermique était un bloc à essence de 130 ch associé à une boîte de vitesses automatique EAT8. Un vrai régal sur route, qui permet à la 208 de devenir plus polyvalente. Elle peut ainsi avaler des kilomètres sur autoroute sans broncher. Cerise sur le gâteau, cette motorisation performante sait aussi rester assez sobre et l’ordinateur de bord nous indiquera une consommation moyenne très acceptable de 5,2 l/100 km. À peine plus que la version de 75 ch.
Enfin, nous avons parcouru quelques kilomètres avec la future version électrique qui fera son apparition début 2020. Comme à l’accoutumée, le moteur offre une accélération importante dès les premiers tours de roues et permet de s’insérer très facilement dans le trafic. Nous avons néanmoins été un peu déçu par le système de récupération d’énergie au freinage qui n’offre pas un ralentissement important, contrairement à ce qu’on peut trouver sur d’autres voitures électriques comme sur les Hyundai Kona electric, Tesla Model X ou Mercedes EQC. Ainsi, au lever de pied, alors qu’on s’attend à ce que la voiture ralentisse beaucoup, elle continue sur sa lancée, alors même que la position de freinage maximum est sélectionnée (B). Cela laisse également supposer que le niveau de récupération d’énergie n’est pas optimal. D’ailleurs, selon la norme WLTP, l’autonomie de la e-208 est annoncée à 340 km, contre 395 km pour la Zoé. Signalons enfin que, contrairement à sa concurrente directe la Renault Zoé dont la nouvelle version vient d’être commercialisée, la Peugeot e-208 dispose de tous les câbles de recharge et peut se brancher sur un chargeur rapide de 100 kWatts.
La citadine est confortable sur route et dispose de suspensions efficaces qui filtrent bien les irrégularités de la route. La direction est précise et dispose d’un bon rayon de braquage qui permet de réaliser des manœuvres sans difficulté. Dommage que la visibilité vers l’arrière soit handicapée par des larges montants arrière. Sur route, nous n’avons pas vraiment apprécié l’intervention un peu trop ferme du système de maintien dans la file. Le « coup de volant » peut en effet surprendre le conducteur si celui-ci n’est pas bien informé : un travers que nous décrivions dans notre enquête sur les systèmes d’aide à la conduite.
SÉCURITÉ
Au-delà des équipements désormais courants comme le système de maintien dans la file ou le freinage automatique d’urgence, la nouvelle Peugeot 208 reçoit un système de reconnaissance étendue des panneaux qui signale les « stop » ou les « sens interdit ». Elle peut aussi être équipée d’un système actif de surveillance d’angle mort avec correction de trajectoire, une fonction disponible dès 12 km/h. Elle devient ainsi l’une des citadines les mieux équipées de son segment.
4 ÉTOILES AU CRASH TEST EURO NCAP POUR LA 208
- Protection des occupants adultes : 91 %
- Protection des enfants : 86 %
- Protection des piétons : 56 %
- Aide à la sécurité : 71 %
L’habitacle de la Peugeot 208 est resté stable lors de l’essai de choc frontal, assurant ainsi une bonne protection des genoux et des fémurs du conducteur et du passager. Peugeot a démontré qu’un niveau de protection similaire serait dispensé aux occupants de tailles différentes ou installés dans des positions différentes. Lors du choc contre la barrière rigide sur toute la largeur, la protection a globalement été jugée bonne à la fois pour le conducteur et le passager arrière. Toutefois, le thorax du conducteur est soumis à de fortes compressions et la protection de cette zone est marginale.
Lors du test de choc latéral, la 208 a marqué le maximum de points avec une bonne protection de toutes les zones critiques. Dans les impacts latéraux les plus sévères, la protection de la poitrine était marginale et celle des autres zones du corps était bonne. Les essais sur les sièges avant et les appuis-tête ont révélé une bonne protection contre le coup du lapin en cas de collision par l’arrière. Toutefois, la rangée de siège arrière n’a pu être notée car le siège central ne reçoit pas d’appui-tête sur certains niveaux de finition.
La 208 est équipée d’un freinage d’urgence autonome (AEB). Lors d’essais menés avec une autre voiture à basse vitesse, typique de la conduite en ville, le système a bien fonctionné, les collisions étant évitées ou atténuées dans tous les scénarios.
LA PEUGEOT 208 EN RÉSUMÉ
C’est évident, la nouvelle Peugeot 208 se révèle très attractive en termes de design et de comportement routier. Avec une fourchette de prix comprise entre 15 500 € et 26 300 €, elle dispose d’un panel de finitions et de motorisations capable de répondre à toutes les demandes. Les tarifs sont très proches de ceux de la nouvelle Renault Clio mais la Peugeot s’avère plus moderne et dispose, souvent, d’un meilleur niveau d’équipement.
Les +
- Design
- Équipement technologique
- Confort
- Tenue de route
- Agrément de conduite
Les –
- Lisibilité des compteurs
- Pas de plancher plat (banquette rabattue)
- Visibilité arrière
Yves Martin
Paiement instantané entre particuliers Pratique, rapide mais pas sans risques
Paiement instantané entre particuliers
Pratique, rapide mais pas sans risques
La patience n’étant plus à la mode… de plus en plus de banques en ligne proposent ou vont prochainement proposer la possibilité de procéder à des virements instantanés. Un service rapide et pratique qui doit être utilisé avec prudence.
Dans la plupart des établissements bancaires, procéder à un virement (gratuit, en rentrant le RIB du compte récepteur sur votre compte Internet) de compte courant à compte courant dans deux banques différentes nécessite une attente d’un à trois jours, selon les établissements. « Ces délais sont dus aux traitements de ces opérations qui fonctionnent par vacation, explique Grégoire Bourdin, président de HiPay. Il y en a entre 2 et 8 par jour. Donc, si le consommateur réalise son virement juste après l’heure de la première vacation, il ne sera traité que plusieurs heures plus tard, et c’est la même chose dans la banque d’en face… »
Cette attente de 24 h, 48 h ou 72 h est toutefois en passe de se réduire drastiquement. Aujourd’hui déjà, dans quelques banques en ligne, vous pouvez procéder à des virements instantanés, via votre téléphone portable, en indiquant un simple numéro de téléphone. Quelques secondes suffisent pour transférer une somme d’argent de votre compte à un autre compte bancaire.
POUR QUELLE UTILITÉ ?
Pratique pour, par exemple, faire un cadeau commun à un ami, la personne qui achète le cadeau peut ainsi demander à chaque membre de la bande d’amis de verser immédiatement une quote-part. Tout se passe en temps réel, simplement, rapidement, et la personne achetant le bien apprécie de ne pas avoir à avancer l’argent.
Pouvoir effectuer un rapide virement à un ami que l’on connaît bien ou à son enfant peut rendre de réels services. La solution est intéressante et sécurisée. Elle ne l’est toutefois pas forcément dans toutes les situations.
LE VIREMENT INSTANTANÉ NE DOIT PAS DEVENIR UNE HABITUDE !
Comme tout virement, ce type de transfert d’argent est irrévocable. Pas de délai de rétractation. Il faut donc être sûr de son action avant de l’effectuer.
Faire un virement instantané à un inconnu peut être risqué si toutes les vérifications n’ont pas eu lieu précédemment. L’achat d’une voiture entre particuliers, par exemple, peut se faire via ce nouveau service puisqu’un virement instantané peut potentiellement vous permettre de transférer jusqu’à 15 000 €. En réalité, et afin de tester le service pendant un certain temps, certaines banques qui le proposent limitent aujourd’hui les virements à 500 €.
TOUTES LES BANQUES EN LIGNE N’ONT PAS ENCORE MIS EN PLACE CE SERVICE
La nouvelle technologie permettant ces virements ultra-rapides est en cours d’installation dans les applications bancaires, gratuitement ou pour environ 1 € le virement. Une somme relativement faible, mais qui peut représenter un pourcentage important dans le cas d’un petit virement. Parade des banques : utiliser les services de Paylib (si elles y sont abonnées) pour les petites sommes. Le virement est alors gratuit.
Quelques banques traditionnelles (BNP Paribas, Société générale, CIC…), banques en ligne (Boursorama, Fortuneo, Hello Bank…) ou néo-banques proposent déjà ce service à leurs clients ou indiquent être en train de l’installer.
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Françoise Paoletti
Garantie légale de conformité Vos questions, nos réponses
Garantie légale de conformité
Vos questions, nos réponses
Depuis mars 2016, la garantie légale de conformité est plus favorable au consommateur : le délai de présomption, jusqu’alors d’une durée de 6 mois, est passé à 24 mois. Concrètement, un consommateur face à un produit défectueux n’aura plus, pendant toute la période des 2 ans de garantie, à prouver que le défaut existait au moment de la vente. C’est au professionnel d’apporter la preuve contraire s’il refuse de réparer le défaut. Explications.
- 1. Quel type de produit est couvert par la garantie légale de conformité ?
- 2. Quels sont les critères de cette garantie ?
- 3. Quel délai pour agir ?
- 4. Quand débute la garantie légale de 2 ans ?
- 5. Contre qui agir ?
- 6. Que puis-je obtenir de la part du vendeur ?
- 7. Combien cela va-t-il me coûter ?
- 8. Je me fais livrer un produit, mais le livreur refuse que je contrôle le colis. Que puis-je faire ?
- 9. Le colis nécessite une installation pour contrôler sa conformité. Que puis-je faire ?
- 10. J’ai acheté un bien défectueux, ai-je droit à des dommages et intérêts en plus des garanties légales ?
- 11. Le professionnel m’oppose une expertise de son service interne. Est-ce que cela suffit pour me refuser l’application de la garantie de conformité ?
- 12. Au-delà des 2 ans, puis-je encore agir si mon produit est défectueux ?
- 13. Mais alors, à quoi sert la garantie commerciale ?
- 14. Mon produit ne fonctionne pas. Qui dois-je contacter, le commerçant ou le fabricant ?
- 15. Les extensions de garanties valent-elles le coup ?
QUEL TYPE DE PRODUIT EST COUVERT PAR LA GARANTIE LÉGALE DE CONFORMITÉ ?
Cette garantie s’applique :
- aux contrats de vente ;
- aux biens meubles corporels (sont exclus les immeubles et les biens immatériels), déjà montés ou à fabriquer soi-même ;
- neufs ou d’occasion.
À noter que la garantie s’applique aussi à l’emballage du produit, à ses instructions de montage ou de son installation (lorsque l’installation du produit est à la charge du professionnel ou est réalisée sous sa responsabilité).
QUELS SONT LES CRITÈRES DE CETTE GARANTIE ?
Dans le cadre de la garantie légale de conformité, pour être conforme au contrat, le bien doit :
- soit être propre à l’usage habituellement attendu d’un bien semblable et :
– correspondre à la description donnée par le vendeur et posséder les qualités que celui-ci a présentées à l’acheteur sous forme d’échantillon ou de modèle ;
– présenter les qualités qu’un acheteur peut légitimement attendre eu égard aux déclarations publiques faites par le vendeur, par le producteur ou par son représentant, notamment dans la publicité ou l’étiquetage ;
- soit présenter les caractéristiques définies d’un commun accord par les parties ;
- soit être propre à tout usage spécial recherché par l’acheteur, porté à la connaissance du vendeur et que ce dernier a accepté.
Exemples :
Vous commandez une cuisine à un cuisiniste et la teinte des panneaux livrés est différente de la teinte commandée. Il a été jugé que le consommateur pouvait alors agir sur le fondement de la garantie légale de conformité (cour d’appel de Caen, chambre 1, section civile et commerciale, 30 octobre 2008).
Vous commandez un abri de piscine sur mesure. L’abri qui vous est livré présente une erreur de conception qui ne permet pas au roulement de s’effectuer sur une surface plane et horizontale. Il a été jugé dans ce cas que le consommateur pouvait faire jouer la garantie légale de conformité en ce que l’abri livré n’était pas conforme au contrat (cour d’appel d’Aix-en-Provence, 24 mai 2013).
QUEL DÉLAI POUR AGIR ?
La garantie légale de conformité est valable 2 ans dans toute l’Union européenne.
Pour les biens achetés neufs, tout défaut qui apparaîtra dans les 2 ans après l’achat est considéré comme ayant existé avant la livraison.
Pour les biens achetés d’occasion, la durée reste à 6 mois. Concrètement :
- si le défaut d’un produit acheté neuf apparaît dans les 2 ans après votre achat, vous pouvez vous retourner contre le vendeur sans avoir à prouver que le défaut existait au moment de la vente. C’est au vendeur de prouver que le défaut n’existait pas au moment de la remise du bien ou que vous en êtes à l’origine ;
- pour un produit acheté d’occasion, le consommateur n’aura pas à prouver que le défaut existait au moment de la vente les 6 premiers mois après sa remise. Passé ce délai, le consommateur devra apporter cette preuve.
QUAND DÉBUTE LA GARANTIE LÉGALE DE 2 ANS ?
La garantie légale débute le jour où vous prenez possession de votre achat.
Si vous entrez dans un magasin et en ressortez avec un achat, la garantie débute à ce moment-là.
Si vous achetez un produit qui vous est livré plus tard, la période de garantie commence le jour de la livraison.
Vous devez donc toujours conserver vos factures et vos bons de livraison.
CONTRE QUI AGIR ?
Si votre produit présente un défaut de conformité après la livraison, il vous sera possible d’agir contre le vendeur sur le fondement de la garantie légale de conformité à condition que :
- ce défaut existe déjà lors de la délivrance du bien ;
- ou qu’il soit dû à une mauvaise installation du bien si elle a été effectuée par le vendeur ou sous sa responsabilité.
Exemple : pour la vente de lames de parquet défectueuses et mal posées, alors que la pose était effectuée par une entreprise autre que le vendeur mais qui agissait sous son contrôle, le seul interlocuteur du consommateur est le vendeur, qui doit répondre à la fois des défauts de qualité des matériaux et des défauts dans la pose de ceux-ci (cour d’appel de Paris, 19 mai 2011).
QUE PUIS-JE OBTENIR DE LA PART DU VENDEUR ?
Vous pouvez, dans un premier temps, choisir entre la réparation ou le remplacement du produit.
→ Consultez la lettre type : Demande de réparation ou de remplacement du produit
Si vous optez pour le remplacement de votre appareil, le vendeur doit supporter les frais d’enlèvement du produit défectueux ainsi que ceux d’installation du nouveau produit (CJUE, 16 juin 2011, aff. 65/09 et 87/09).
Dans certains cas, votre vendeur pourra ne pas respecter votre choix, soit la réparation, soit le remplacement, et vous imposer l’autre solution. Ce sera le cas si votre choix est impossible à mettre en œuvre.
Par exemple, le remplacement de l’appareil sera impossible s’il n’est plus fabriqué. Le vendeur vous imposera alors sa réparation. Inversement, si la réparation est impossible, le remplacement du produit sera donc l’option qui s’imposera à vous. Exemple : pour le remplacement imposé, bien que d’un coût élevé, d’un abri de piscine, mais dont la réparation est impossible (CA Aix-en-Provence, 24 mai 2013).
Ce sera également le cas si votre choix entraîne un coût manifestement disproportionné au regard de l’autre modalité. Par exemple, vous avez acheté un bien de grande valeur et vous avez opté pour son remplacement. Cependant, ce bien est affecté d’un défaut minime, susceptible d’être remis dans un état conforme par une réparation sans inconvénient majeur pour l’acheteur. Dans ce cas le vendeur peut vous refuser le remplacement du bien et opter pour sa réparation, car le coût de son remplacement est disproportionné par rapport au coût de réparation.
Dans un second temps, et uniquement dans l’hypothèse où la réparation ou le remplacement du produit sont impossibles ou ne sont pas réalisés dans le délai d’un mois suivant votre réclamation, vous pouvez alors demander au vendeur soit une réduction du prix du produit, soit l’annulation de la vente et le remboursement du prix d’achat.
→ Consultez la lettre type : Demande de réduction de prix en cas d’absence de réponse dans le délai d’un mois
→ Consultez la lettre type : Demande d’annulation du contrat de vente en cas d’absence de réponse dans le délai d’un mois
→ Consultez la lettre type : Demande de réduction de prix en cas d’impossibilité de remplacement ou de réparation
→ Consultez la lettre type : Demande d’annulation du contrat de vente en cas d’impossibilité de remplacement ou de réparation
Par exemple, un consommateur qui achète un appareil photo qui ne fonctionne pas et dont la réparation ou le remplacement du boîtier défectueux n’est pas possible puisqu’il est affecté d’un défaut inhérent à la conception même de l’appareil, le consommateur est en droit d’obtenir l’annulation de la vente (CA Paris, 27 nov. 2014, Berthold K. c/ Pierre-Yves L.).
Si vous optez pour une réduction du prix, vous pouvez garder le produit défectueux. Si vous optez pour l’annulation de la vente, vous serez remboursé de l’intégralité du produit mais devrez le restituer au vendeur. Sachez que vous ne pourrez pas obtenir l’annulation du contrat de vente si le défaut du produit est mineur.
Par exemple et concernant des commandes de cuisines équipées, il a été jugé que :
- ne pouvait obtenir la résolution du contrat l’acheteur d’une cuisine équipée qui reproche au vendeur de ne pas l’avoir averti de la différence de teinte des portes de placards et des côtés du mobilier, au motif que ce défaut est considéré par les juges comme un défaut mineur (cour d’appel Paris Pôle 5, chambre 11, 13 avril 2012).
- pouvait obtenir la résolution du contrat l’acheteur d’une cuisine équipée qui recevait la cuisine avec un élément d’angle de 100 centimètres au lieu de 123 comme prévu sur le bon de commande, différence de dimension qui empêchait l’installation des éléments de cuisine en raison de l’écart existant entre la partie droite de ce meuble et la cloison. De plus, les teintes et veinés des éléments livrés comportaient des différences importantes, alors qu’ils étaient destinés à être installés dans la même cuisine. L’acheteur a pu dans ce cas obtenir la résolution de la vente, le vendeur étant contraint de venir récupérer et désinstaller à ses frais les éléments de cuisine défectueux (cour d’appel de Toulouse, 3e chambre, 1re section, 3 juin 2014).
COMBIEN CELA VA-T-IL ME COÛTER ?
Dans tous les cas, les produits défectueux doivent être réparés ou remplacés sans aucuns frais pour le consommateur. Ce principe de gratuité vaut également pour les frais de renvoi du produit.
JE ME FAIS LIVRER UN PRODUIT, MAIS LE LIVREUR REFUSE QUE JE CONTRÔLE LE COLIS. QUE PUIS-JE FAIRE ?
Le livreur a l’obligation d’autoriser le contrôle du colis par l’acheteur lors de la livraison (Cour de cassation 22/11/1933). Face à un livreur trop pressé, vous devez impérativement indiquer sur le bon de livraison que l’on vous a refusé la possibilité de vérifier le contenu du colis. Si après avoir déballé le colis vous remarquez un défaut, écrivez rapidement au vendeur par lettre recommandée avec avis de réception (LRAR).
LE COLIS NÉCESSITE UNE INSTALLATION POUR CONTRÔLER SA CONFORMITÉ. QUE PUIS-JE FAIRE ?
Si le produit nécessite une installation pour vérifier sa conformité, vous pouvez accepter le colis sans émettre de réserves, mais si après installation un défaut se manifeste, écrivez rapidement au vendeur par LRAR sur le fondement de la garantie légale de conformité. Le défaut est censé exister au moment de la livraison du produit mais plus vous tardez à écrire à votre vendeur, plus il tentera de démontrer que vous êtes à l’origine du défaut.
Le vendeur ne peut insérer dans ses conditions générales de vente une clause selon laquelle l’absence de réserves sur le bon de livraison est assimilé à un refus de contester la conformité de la commande. Peu importe l’absence de réserves, le professionnel est responsable de toute dégradation ou défaut constatés après la livraison, sauf à démontrer que vous en êtes à l’origine.
Exemple : concernant un four à micro-ondes livré cassé, la cliente n’avait pas émis de réserves lors de la livraison mais a informé le vendeur de ces défauts dès le jour de la livraison. Les juges ont donc considéré que les défauts étaient présumés avoir existé au moment de la livraison. L’absence de réserves circonstanciées sur le bon de livraison ne lui fait pas perdre le bénéfice de la présomption d’existence des défauts de conformité invoqués (juridiction de proximité de Montmorency, jugement du 30 juillet 2010).
J’AI ACHETÉ UN BIEN DÉFECTUEUX, AI-JE DROIT À DES DOMMAGES ET INTÉRÊTS EN PLUS DES GARANTIES LÉGALES ?
Bien souvent lorsque le défaut du produit vous a causé un préjudice matériel ou moral, vous pouvez obtenir une somme supplémentaire correspondant à des dommages et intérêts.
Exemple : un consommateur ayant acheté un ordinateur atteint d’un défaut de conformité s’est vu attribuer par le tribunal, en plus de la résolution de la vente, des dommages et intérêts pour le préjudice de jouissance temporaire subi, ainsi que le temps perdu au vu des nombreux échanges de courriers avec la société (Cour de cassation, 1re chambre civile, 14 octobre 2015, no de pourvoi : 13-11840).
LE PROFESSIONNEL M’OPPOSE UNE EXPERTISE DE SON SERVICE INTERNE. EST-CE QUE CELA SUFFIT POUR ME REFUSER L’APPLICATION DE LA GARANTIE DE CONFORMITÉ ?
Depuis mars 2016, le défaut est présumé antérieur à la vente pendant toute la période de la garantie de 2 ans. Mais le professionnel peut toujours apporter la preuve que vous êtes à l’origine du défaut.
La plupart du temps, afin d’apporter cette preuve, il fera appel à un expert pour examiner le produit, sans nécessairement vous avoir préalablement convoqué(e) aux opérations d’expertise. Cette expertise peut être réalisée par une personne interne à l’entreprise qui vous a vendu le produit, ou encore une personne désignée par cette entreprise.
Une expertise réalisée à la demande de l’une des parties et de façon non contradictoire peut servir de preuve, dès lors que le juge ne se fonde pas exclusivement sur cet élément (Cass. Ch. Mixte, 28 sept. 2012, n° 11-18710).
C’est pourquoi vous ne pourrez contester une expertise réalisée dans de telles conditions que si le professionnel justifie son refus de l’application de la garantie de conformité exclusivement sur cet élément de preuve.
AU-DELÀ DES 2 ANS, PUIS-JE ENCORE AGIR SI MON PRODUIT EST DÉFECTUEUX ?
Si, passé le délai de 2 ans de la garantie légale de conformité, vous constatez un défaut, vous pouvez toujours invoquer la garantie légale contre les vices cachés. Néanmoins, le produit doit présenter un dysfonctionnent grave empêchant son utilisation normale, dysfonctionnement dont vous ne devez pas être à l’origine.
Vous avez alors 2 ans à compter de la découverte du vice pour agir contre le vendeur. Toutefois, votre action devant les tribunaux doit être initiée contre votre vendeur dans les 5 ans de votre achat.
Vous pouvez également agir, au choix, contre le fabricant ou les vendeurs précédents du bien. Vous devez le faire dans les 2 ans de la découverte du vice. Votre action devant les tribunaux devra alors être engagée dans les 5 ans de la vente du bien par le fabriquant à un revendeur ou de la vente entre les revendeurs concernés.
Pour faire jouer la garantie légale contre les vices cachés, il vous appartiendra de prouver l’existence de ce vice au moment de l’achat. Le recours à un expert est dans ce cas nécessaire. Les greffes des tribunaux peuvent vous communiquer une liste d’experts.
Si vous êtes amené(e) à aller devant les tribunaux, sachez qu’une expertise établie de façon contradictoire, en présence de la partie adverse, aura plus de force. Une expertise réalisée à la demande de l’une des parties et de façon non contradictoire peut servir de preuve devant un tribunal, mais le juge ne pourra se fonder uniquement sur une telle expertise et devra exiger que celle-ci soit corroborée par d’autres éléments (Cass. Ch. Mixte, 28 sept. 2012, n° 11-18710).
Mais lorsque l’expertise est impossible ou bien lorsqu’un faisceau d’indices suffit à prouver l’existence du vice au moment de la vente, le juge peut statuer sans qu’une expertise ne soit réalisée.
Exemple : les juges ont accepté que l’acheteur de deux ordinateurs n’ait pas recours à un expert pour prouver l’antériorité du vice. Les juges ont considéré les témoignages faits sur les forums de discussions comme preuves suffisantes de l’étendue du problème. Le juge a qualifié ce problème de vice intrinsèque à la fabrication des machines, en résumé, un vice caché ouvrant droit à remboursement par la société Apple des deux ordinateurs (juridiction de proximité de Palaiseau, 3 juin 2008).
Aussi, il a été jugé qu’un rapport d’expertise, demandé par l’assureur de l’acheteur, a certes été établi non contradictoirement, mais le vendeur a été convoqué aux opérations d’expertise. Le rapport est dans ce cas recevable au tribunal.
MAIS ALORS, À QUOI SERT LA GARANTIE COMMERCIALE ?
La garantie commerciale est une garantie contractuelle, mise en place par le vendeur ou le fabricant qui vise la plupart du temps à réparer le bien, contrairement à la garantie légale de conformité où un choix est offert au consommateur. Elle n’est pas obligatoire et surtout elle ne peut venir écourter ou réduire le champ d’application de la garantie légale de conformité.
Jusqu’au 18 mars 2016, elle avait un intérêt important pour une majorité de produits dès lors que la présomption sur l’origine des défauts ne durait que 6 mois. Elle a désormais peu d’intérêt sauf si elle s’applique après les deux premières années suivant la livraison du produit. Mais attention, le consommateur devra bien souvent assumer certains frais comme les frais de retour, voire, dans les cas extrêmes, la main-d’œuvre.
La garantie commerciale peut aussi connaître des limites géographiques alors que la garantie légale s’applique même si le défaut apparaît dans un pays hors de l’Union européenne.
Exemple : la panne d’une voiture d’occasion achetée en France et qui se manifeste au Maroc. La garantie commerciale limitait le champ d’application aux dommages survenus en France. Les juges ont donc appliqué la garantie légale de conformité puisque le bien avait été acheté en France (cour d’appel, Montpellier, 1re chambre, section B, 8 octobre 2014, no 13/01138).
Ainsi, les deux premières années suivant l’achat ou la livraison, réclamez l’application de la garantie légale de conformité.
MON PRODUIT NE FONCTIONNE PAS. QUI DOIS-JE CONTACTER, LE COMMERÇANT OU LE FABRICANT ?
Dans les 2 ans suivant un achat, il faut, sans hésiter, vous tourner vers votre vendeur pour demander l’application de la garantie légale de conformité.
Passé ce délai, vous bénéficiez de la garantie légale des vices cachés, contre le vendeur, le fabricant ou les vendeurs successifs de votre produit. Pour plus de détails, consultez la question « Au-delà des 2 ans, puis-je encore agir si mon produit est défectueux ? ».
Enfin, si vous disposez d’une garantie commerciale, consultez les conditions générales afin de connaître votre interlocuteur.
LES EXTENSIONS DE GARANTIES VALENT-ELLES LE COUP ?
Les extensions de garanties doivent vous permettre de couvrir votre produit au-delà des conditions de la garantie légale (notamment quant à sa durée, au-delà de 2 ans). Elles sont payantes et proposées par le vendeur lors de la vente d’équipements un peu onéreux (mobilier, matériel high-tech, produits électroménagers).
C’est un marché lucratif pour les vendeurs dont les marges peuvent dépasser les 50 % mais qui se révèle bien moins intéressant pour les consommateurs.
En effet, dans de nombreux cas, les pièces d’usure ou les accessoires ne sont pas pris en charge même s’ils coûtent cher (la batterie d’un téléphone portable, l’ampoule d’un rétroprojecteur, la télécommande d’un téléviseur, par exemple).
Par ailleurs, la mise en œuvre de cette garantie peut se révéler très coûteuse pour le consommateur. À titre d’exemple, de nombreuses extensions de garanties prévoient, pour un appareil qui est installé à plus de 30 km du magasin ou qui ne pèse pas moins de 35 kg, que le consommateur devra lui-même l’amener au magasin pour le faire réparer, le dépanneur ne se déplacera pas. Quant au prêt d’un autre appareil le temps de l’intervention du service technique, il se fait dans la limite des stocks disponibles et uniquement si la réparation dure au-delà d’un certain nombre de jours (14 jours, en général).
Enfin, l’indemnité de remplacement promise se calcule en tenant compte de l’âge de l’appareil. En général, le commerçant pratique un abattement de 1 % par mois à compter de la date d’achat de l’appareil. En clair, au bout de 5 ans, l’indemnité risque de fondre de 60 % (60 mois x 1 %). Pour les produits dont le prix chute rapidement après achat, ces extensions sont donc sans intérêt car elles coûtent cher au consommateur (généralement entre 10 et 20 % du prix initial de l’appareil) pour couvrir un produit dont le prix a déjà fortement chuté dans les deux années après achat.
Et puis les pannes sont-elles vraiment aussi fréquentes ? Bien des vendeurs mettront en avant l’obsolescence programmée pour essayer de vous faire peur et de vous vendre une extension de garantie sur le discours « les fabricants font exprès de programmer leurs produits pour qu’ils ne durent que deux ans ». À titre d’exemple cocasse, c’est ce qu’avait argué un vendeur d’une enseigne connue à l’un de nos collaborateurs s’agissant d’une console de jeu vendue à perte par son fabricant… Pourtant, selon notre étude de mai 2016, le taux de survenance des pannes diminue après 2 ans.
Garantie des produits Que faire en cas de refus du vendeur ou du fabricant
Garantie des produits
Que faire en cas de refus du vendeur ou du fabricant
Vous êtes nombreux à rencontrer des difficultés pour obtenir la prise en charge d’une panne qui peut toucher un de vos appareils (téléphone, ordinateur…). Vous pouvez essuyer un refus de la part du vendeur de l’appareil, celui-ci vous renvoyant vers le fabricant. Vous pouvez aussi être confronté à un refus de prise en charge du fabricant. Ce dernier peut notamment refuser la prise en charge de la panne en invoquant la présence d’un choc à l’origine de celle-ci. Que vous souhaitiez obtenir la prise en charge effective par le vendeur ou que vous souhaitiez contester le refus de prise en charge du fabricant, des recours existent. Nos conseils.
Lorsque vous achetez un produit neuf, si une panne survient dans un délai de 2 ans suivant la prise de possession du bien, vous bénéficiez de la garantie légale de conformité. Il s’agit d’une garantie très favorable au consommateur qui permet d’obtenir notamment la réparation de la panne ou le remplacement de votre produit, et cela gratuitement.
LE VENDEUR NE DOIT PAS VOUS RENVOYER VERS LE FABRICANT
Le vendeur est responsable à votre égard si la panne est survenue dans les 2 ans suivant votre achat, plus précisément la délivrance de votre produit. Exigez de lui la prise en charge de la panne dans le cadre de la garantie légale de conformité par lettre, idéalement recommandée avec accusé de réception. Deux lettres types sont d’ailleurs à votre disposition selon que vous avez contacté le vendeur pour une prise en charge il y a moins ou plus de 30 jours :
- Contester le refus, de la part du vendeur, de la prise en charge de la panne avec renvoi au fabricant (moins de 30 jours)
- Contester le refus, de la part du vendeur, de la prise en charge de la panne avec renvoi au fabricant (plus de 30 jours)
LE VENDEUR EST PRÉSUMÉ RESPONSABLE JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE
Au titre de la garantie légale de conformité, le vendeur est présumé responsable pour toute panne se manifestant dans un délai de 2 ans. Il ne peut refuser la prise en charge de la panne qu’en prouvant que celle-ci est liée à votre utilisation du produit. Ainsi, tant qu’une expertise contradictoire (en votre présence ou en la présence d’une personne chargée de vous représenter) n’a pas permis de prouver votre responsabilité, le vendeur vous doit la garantie légale de conformité.
N’hésitez pas à lui adresser une demande de prise en charge de la panne dans le cadre de la garantie légale de conformité via notre lettre type, idéalement recommandée avec accusé de réception.
Pour obtenir plus de détails sur la garantie légale de conformité, n’hésitez pas à consulter notre outil sur les garanties.
VOUS SOUHAITEZ MALGRÉ TOUT VOUS ADRESSER AU FABRICANT
Le fabricant du produit peut lui aussi être contacté pour obtenir une prise en charge de la panne. Au préalable, il vous faut néanmoins vous assurer que vous bénéficiez bien d’une garantie fabricant. Si vous bénéficiez d’une telle garantie, la prise en charge d’une panne est parfois plus difficile à obtenir. De nombreux cas de refus de prise en charge sont d’ailleurs recensés. Les motifs invoqués et la rédaction des réponses sont souvent les mêmes. Par exemple : « Suite à une étude approfondie par nos experts, il semblerait que votre téléviseur ait subi un choc, non pris en charge par la garantie… » ou encore « Après étude de votre dossier et des éléments transmis, nous sommes au regret de vous informer que la casse de produit, dans le respect de nos conditions générales de garantie, n’est pas couverte par la garantie constructeur ». Toutefois, des éléments vous permettent de contester un refus de prise en charge opposé par le fabricant.
- Vérifiez votre contrat de garantie
Chaque fabricant peut prévoir des conditions de garantie spécifiques. Il est nécessaire de relire attentivement votre contrat de garantie fabricant afin de déterminer ce que vous pouvez demander ainsi que les modalités de fonctionnement de la garantie.
Pour faire jouer la garantie, il vous appartient de justifier que la panne que vous rencontrez est couverte par la garantie. Réciproquement, le fabricant ne pourra refuser la prise en charge qu’en établissant que la panne de votre produit est un cas d’exclusion, bien prévu par le contrat. Pour être valable, cette clause doit par ailleurs être rédigée de manière suffisamment claire. Elle ne doit pas non plus priver d’intérêt le contrat de garantie en étant trop restrictive.
Pour refuser la prise en charge de la panne, le fabricant vous oppose, par exemple, la présence d’un choc. Une clause d’exclusion des chocs doit donc être mentionnée très visiblement dans votre contrat.
- Contestez la soi-disant étude approfondie
En outre, le fabricant peut vous opposer que ce choc a été constaté à partir d’une « étude approfondie » réalisée à partir de photos que vous avez transmises. Certaines limites sont à opposer au fabricant concernant la validité de cette « expertise » comme mode de preuve :
- tout d’abord, un technicien d’un SAV n’est pas un expert indépendant. La question de son impartialité peut ainsi se poser. Il peut avoir été mandaté par le fabricant ou même être salarié de ce dernier ;
- par ailleurs, l’expertise à distance à partir de photos, par exemple, reste une pratique peu encadrée. L’expertise à distance s’est surtout développée dans le secteur automobile au cours des dernières années. Sous l’impulsion des professionnels du secteur, réparateurs et experts, la pratique de l’expertise à distance a été organisée notamment par la mise en place d’un code de déontologie. Il autorise cette pratique à condition que cette dernière ne nuise pas à la qualité de mission de l’expert, dans le respect d’éventuelles « recommandations professionnelles ». Pourtant, même dans le secteur automobile, l’expertise à distance n’est pas utilisée dans tous les sinistres. De plus, en cas de désaccord des parties sur l’expertise, une expertise contradictoire est bien souvent organisée. Même dans un secteur où l’expertise à distance est encadrée, celle-ci conserve une portée limitée. Dans le domaine des biens high-tech et électroménagers, la pratique de l’expertise à distance n’est pas du tout encadrée. Sa portée est donc d’autant plus limitée ;
- enfin, l’expertise à distance est une expertise non contradictoire. Or les juges ont précisé qu’une expertise non contradictoire réalisée à la demande d’une seule des parties peut constituer un mode de preuve valable seulement si d’autres éléments de preuves viennent l’appuyer (cass. ch. mixte, 28 septembre 2012, no 11-18710). Ainsi, pour refuser la prise en charge, le fabricant doit prouver l’existence du choc et ses conséquences : la panne de votre produit. Mais la seule étude non contradictoire par un technicien d’un SAV ne constitue pas un mode de preuve suffisant. Elle devrait être étayée par d’autres éléments pour justifier valablement le refus du fabricant.
L’idéal, afin de s’assurer de l’origine de la panne, est de faire expertiser le produit en votre présence par un expert indépendant. Si vous souhaitez contester les résultats de l’étude approfondie, vous pouvez vous-même contacter un expert, notamment un expert agréé auprès des tribunaux. L’expertise sera alors à votre charge. Vous pouvez aussi contacter votre protection juridique, liée le plus souvent à une assurance habitation. En effet, certains contrats de protection juridique vous permettent de bénéficier d’un expert pris en charge par l’assurance.
Tant que le fabricant s’appuie uniquement sur le résultat de l’« étude approfondie », insistez auprès de lui en exigeant le respect de votre contrat de garantie. N’hésitez pas à lui adresser une demande de prise en charge par lettre, idéalement recommandée. Une lettre type est à votre disposition.
La panne se manifestant dans les 2 ans de la garantie légale de conformité, n’hésitez pas à l’invoquer auprès du vendeur. En effet, celle-ci est bien souvent plus facile à mettre en œuvre que la garantie fabricant.
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Clémentine Chervin
Lave-linge et environnement Les bons gestes
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Les bons gestes
En adoptant les bons réflexes, il est possible de faire des économies et mieux respecter l’environnement lors de l’utilisation de son lave-linge.
LAVER À BASSE TEMPÉRATURE
La majorité de l’énergie consommée par le lave-linge sert à chauffer l’eau. Laver à 20 °C, 30 °C ou 40 °C permet donc de réduire ses dépenses énergétiques, d’autant que côté lavage, la plupart des lessives sont désormais efficaces dès 20 °C.
Seules les taches les plus incrustées nécessitent d’être lavées à une température plus élevée, les taches d’huile ou de graisse notamment, l’eau chaude décollant plus efficacement la saleté.
Les températures élevées (60 °C ou 90 °C) sont également à privilégier pour le linge de maison (draps, serviettes de toilette, etc.) ainsi que pour les vêtements de bébé afin d’éliminer les bactéries.
BIEN REMPLIR LE TAMBOUR
Ne pas remplir le tambour à 100 % de sa capacité augmente la consommation d’électricité par kilo de linge lavé. L’électronique embarquée adapte le lavage au poids du linge, mais elle a ses limites. Les machines à laver de grande capacité permettent une consommation en eau et énergie par kilo de linge plus faible mais mal remplies, le cycle de lavage gaspille de l’eau et de l’énergie.
La capacité du tambour correspond à la quantité en kilogrammes de linge sec qu’il est possible d’insérer dans le tambour. La capacité du lave-linge est ainsi à choisir en fonction de la composition du foyer. À noter que la quantité de kilo de linge est généralement valable pour le programme coton, la capacité max de synthétiques ne dépasse généralement pas 50 % de la capacité du programme coton.
PROFITER DES HEURES CREUSES
L’option départ ou fin différé est idéale pour profiter des tarifs heures creuses de votre fournisseur d’électricité, une bonne façon de réaliser des économies.
AUGMENTER LA VITESSE D’ESSORAGE
Compte tenu de la différence de consommation entre un moteur de lave-linge et la résistance d’un sèche-linge, mieux vaut opter pour un meilleur essorage afin d’extraire plus d’eau des fibres et ainsi réduire le temps de séchage en sèche-linge. Sa durée de fonctionnement et donc sa consommation électrique en sera diminuée. Les lave-linge proposent généralement des vitesses jusqu’à 1 600 tours par minute. Le mieux, lorsque c’est possible, reste de faire sécher son linge à l’air libre, sauf en cas d’allergie aux pollens.
NE PAS SURDOSER LA LESSIVE
Évitez de surdoser ! Un surplus de lessive ne lavera pas mieux votre linge, elle sera gaspillée et, de surcroît, les rejets renvoyés dans l’environnement seront plus importants. De plus, le linge sera moins bien rincé, les résidus de lessive pourront provoquer des réactions cutanées et encrasser votre machine.
REPRISE DU LAVE-LINGE
Les lave-linge font partie des « D3E », c’est-à-dire des déchets d’équipements électriques ou électroniques. À ce titre, ils relèvent depuis novembre 2006 d’une filière de récupération financée par une éco-contribution prélevée sur les ventes d’appareils neufs. En contrepartie de cette éco-contribution obligatoire, les particuliers ont le droit, quand ils achètent un lave-linge, de demander au distributeur de prendre en charge leur ancien modèle.
Anne-Sophie Bedel