UFC-Que Choisir Pays de St Omer, Montreuil sur Mer et de la Côte d'Opale

Langoustines cuites Les Naturels Carrefour

Langoustines cuites Les Naturels Carrefour

Teneur en sulfites supérieure aux limites autorisées.

 

Produit

Langoustines cuites 20/30 vendues au rayon traditionnel poissonnerie de Carrefour, de marque Les Naturels.

  • Lot : 0628084770O
  • DLC : 06/09/2019
  • Numéro d’identification vétérinaire : FR 29.158.001 CE
  • Période de commercialisation : du 28/08/2019 au 06/09/2019

Où s’adresser

Remboursement en magasin Carrefour. Informations auprès de la société Furic Solutions (producteur) au 06 64 02 02 54.

29 septembre 2019

Eau de source de Montagne Auchan

Eau de source de Montagne Auchan

Altération de certaines bouteilles.

Produit

Eau de source de Montagne Pyrénéa de marque Auchan.

  • Bouteille de 5 litres
  • Code-barres : 3596710349593
  • DLUO : 02/2021

Où s’adresser

Remboursement en magasin Auchan. Informations au 0800 227 227.

29 septembre 2019

Chaise Madeira Gifi

Chaise Madeira Gifi

Risque de chute.

 

Produit

Chaise modèle Madeira commercialisée par Gifi. Code : 373826.

Où s’adresser

Remboursement en magasin Gifi. Informations sur contactconsommateurs@gifi.fr.

29 septembre 2019

Porc à la provençale Comme J’aime

Porc à la provençale Comme J’aime

Suspicion de présence de Datura.

 

Produit

Porc à la Provençale et ses haricots de marque Comme J’aime (plats préparés en livraison à domicile).

  • Référence : D158
  • DDM 12/12/2019 ou 13/01/2020

Où s’adresser

Contacter la marque.

Lire aussi

Notre décryptage du régime Comme J’aime

29 septembre 2019

Consigne des bouteilles en plastique Le drôle de jeu du gouvernement

Consigne des bouteilles en plastique

 

Le drôle de jeu du gouvernement

D’un côté le gouvernement qui épouse les propositions des multinationales de la boisson, Coca-Cola et consorts, ultra-favorables à la consigne des bouteilles en plastique. De l’autre les collectivités locales, les recycleurs, le Sénat et même l’UFC-Que Choisir. On peut dire que la consigne sur les bouteilles en plastique divise !

 

Entendre la secrétaire d’État Brune Poirson sur France Inter le 24 septembre dernier avait de quoi laisser pantois. Interrogée sur son projet de consigne des bouteilles en plastique et les oppositions qu’il suscite, elle a attaqué « le lobby des gros recycleurs » qui envoie « le plastique en Afrique et en Asie » ! Un propos éminemment populiste qui marche à tous les coups, mais en l’occurrence c’est surtout une énorme contre-vérité.

LES BOUTEILLES EN PLASTIQUE SE RECYCLENT BIEN

Car si l’exportation de déchets existe, notamment celle de plastiques, elle ne concerne en aucun cas les bouteilles. Cette filière de collecte, de tri et de recyclage est même en France celle qui fonctionne le mieux, à l’exception du verre qui bat tous les records. Contrairement à tous les autres plastiques, les bouteilles sont faciles à trier et elles intéressent les recycleurs. Leur PET clair est d’ailleurs le matériau qui rapporte le plus aux centres de tri des collectivités locales. Alors pourquoi s’en prendre à cette filière qui fonctionne ?

De la part de Danone, Coca-Cola, Nestlé et autres producteurs d’eau et de sodas, c’est compréhensible. L’image du plastique se dégradant à grande vitesse, instaurer la consigne, un geste a priori plébiscité par le grand public, c’est le moyen idéal pour l’assimiler à la bonne image de marque du verre, qui fut longtemps consigné. De plus, c’est moins cher que la publicité puisque les consommateurs financeront le dispositif et surtout, ça détourne l’attention du débat de plus en plus insistant sur le « trop-plein de plastiques jetables » qui les concerne au premier chef.

De son côté, le gouvernement met en avant le tri insuffisant des bouteilles en plastique, face aux impératifs européens fixés à 90 %… à l’horizon 2029. De fait, on n’est qu’à 57 % actuellement, mais ce taux cache de grandes disparités. En collecte sélective auprès des ménages, on atteint en réalité 74 %, et des collectivités locales passées à la redevance incitative sont même au-dessus de 80 %, autrement dit pas loin du but.

LES VRAIES COUPABLES : LES BOUTEILLES EN PLASTIQUE À EMPORTER NON TRIÉES !

En réalité, l’essentiel du gisement de bouteilles en plastique non trié et non recyclé vient d’ailleurs. Il s’agit de tout ce qu’on consomme hors de chez soi, dans les fast-foods, les stands de vente à emporter, les stades, les festivals, les gares, sur les lieux de travail, dans les distributeurs automatiques… Tous ces déchets se retrouvent jetés dans la nature, envoyés en décharge ou à l’incinération, et pour une raison simple. Aucune collecte sélective n’a jamais été imposée à tous ces professionnels. Or s’il reste un gisement de bouteilles plastiques qu’il faut trier pour atteindre les 90 %, c’est bien celui-là. Contraindre tous ces acteurs économiques au tri serait autrement moins coûteux pour les consommateurs et pour les contribuables que de leur faire financer de multiples bornes de consigne, qui de surcroît priveront les centres de tri de leur principale recette.

Quant au « geste pour la planète » invoqué par le gouvernement pour défendre la consigne, il existe au moins autant quand on met ses bouteilles dans le sac ou le conteneur de tri sélectif !

2 MILLIONS DE TONNES D’EMBALLAGES PLASTIQUES NON RECYCLABLES CONTRE 350 000 TONNES DE BOUTEILLES

Si le gouvernement veut vraiment s’attaquer aux plastiques, il a de quoi faire. Il serait bien inspiré d’instaurer une consigne sur les 2 millions de tonnes d’emballages plastiques non recyclables (contre 350 000 tonnes de bouteilles), qu’il s’agisse des pots de yaourts, des barquettes, alimentaires ou pas, des bouteilles de lait en PET opaque, des blisters, des sacs et films plastiques… Ces plastiques-là n’étant pas valorisables par les centres de tri, il serait pertinent de les renvoyer à leurs producteurs qui ne se donnent même pas la peine de les concevoir en matériau recyclable.

Enfin, si le gouvernement veut réellement privilégier le réemploi comme il le prétend, instaurer une consigne sur les bouteilles en verre, qui sont réutilisables 20 fois après lavage, serait pertinent si on ne leur fait pas traverser la France. De même que limiter drastiquement la vente de bouteilles en plastique, via une écotaxe dissuasive par exemple, en faisant la promotion de l’eau du robinet.

Élisabeth Chesnais

29 septembre 2019

Cadmium dans les aliments La faute aux engrais

Cadmium dans les aliments

 

La faute aux engrais

Le cadmium a beau faire partie des métaux lourds les plus toxiques, nous y sommes trop exposés et c’est via l’alimentation. En cause, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les épandages d’engrais minéraux phosphatés par les agriculteurs. Le cadmium migre dans les cultures et se retrouve dans notre assiette.

 

Classé « cancérogène certain » chez l’homme, toxique pour la reproduction, impliqué dans les dysfonctionnements rénaux et la fragilité osseuse avec des risques d’ostéoporose et de fractures, le cadmium est assurément une substance à éviter. Et pourtant, sans le vouloir, nous en ingérons en nous alimentant.

Présent dans les engrais minéraux phosphatés que les agriculteurs épandent sur les cultures, il imprègne les sols et pénètre très facilement dans les céréales et les légumes via leurs racines.

Dans un avis tout juste publié, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle qu’« hors tabagisme, la source principale d’exposition de la population au cadmium est l’alimentation ». 15 % des enfants dépassent la dose hebdomadaire admissible, et le risque sanitaire « ne peut être écarté pour les enfants de moins de 3 ans ». Loin de diminuer, l’exposition au cadmium a même augmenté, principalement via la consommation de produits à base de céréales, comme les pains, et la consommation de pommes de terre.

ABAISSER LES TENEURS EN CADMIUM DANS LES ENGRAIS

Pour renforcer la protection des consommateurs et réduire leurs apports en cadmium, l’Agence estime qu’il faut considérablement abaisser les teneurs en cadmium des engrais minéraux. Alors que la limite est fixée à 90 mg de cadmium par kilo d’engrais dans la norme française et que le marquage CE est pire, puisqu’il n’impose aucune concentration maximale, les experts de l’Anses recommandent une teneur maximale de 20 mg/kg ! C’est dire le chemin qu’il y a à parcourir. Au niveau européen c’est mal parti, la limite à venir est de 60 mg/kg, un seuil qui ne saurait limiter la migration du cadmium vers les cultures.

Compte tenu de l’accumulation de cadmium dans les sols, l’Anses prévient : « si aucune action n’est entreprise pour réduire la teneur en cadmium des engrais minéraux phosphatés, l’impact négatif sera conséquent pour le consommateur », avec une augmentation significative du pourcentage d’adultes et d’enfants surexposés.

Voilà le gouvernement informé, réduire l’exposition des consommateurs à la toxicité du cadmium dépend maintenant de lui.

Élisabeth Chesnais

29 septembre 2019

Tarifs de l’électricité Le gouvernement ne doit pas jouer la montre

Tarifs de l’électricité

 

Le gouvernement ne doit pas jouer la montre

Ce matin, le Sénat a définitivement adopté le projet de loi relatif à l’énergie et au climat, dont l’une des dispositions vise à augmenter la quantité d’électricité produite par le parc nucléaire historique d’EDF pouvant être achetée par ses concurrents, à un prix réglementé (la fameuse Arenh). Il s’agit d’un apport majeur du texte, puisque la question de l’Arenh a directement trait au pouvoir d’achat des consommateurs.

 

C’est en effet le plafonnement de la quantité d’Arenh à 100 térawattheures, conjugué à la lecture faite par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de la législation qui a abouti à la hausse de près de 6 % du tarif réglementé de vente de l’électricité le 1er juin dernier.

Dès lors, une hausse du plafond est indispensable, et reste en cohérence avec l’idée selon laquelle tous les consommateurs doivent tirer profit du parc nucléaire historique.

Je m’inquiète toutefois de la suite des évènements, et de la possibilité que le gouvernement ne tienne pas compte de la volonté des parlementaires qui ont voté la loi. En effet, si la loi fixe un plafond théorique, ce sont aux ministres de l’Économie et de l’Énergie de fixer par arrêté le plafond réel (ne pouvant dépasser le plafond prévu par la loi) qui s’imposera aux fournisseurs alternatifs à EDF. Les ministres pourraient maintenir en conséquence le plafond actuel (et non 150 térawattheures comme le prévoit la loi votée aujourd’hui). Ce ne serait pas acceptable.

Il ne serait également pas acceptable qu’une hausse du plafond de l’Arenh s’accompagne d’une hausse de son prix. Alors que certaines voix plaidaient pour que cela soit le cas (avec un effet immédiat sur les factures de l’électricité de tous les consommateurs !), la loi, en définitive, ne lie aucunement de façon mécanique la hausse du plafond à celle du prix. En conséquence – particulièrement compte tenu du manque de transparence sur les réelles justifications économiques du prix de l’Arenh, actuellement fixé à 42 € le mégawattheure – rien ne justifierait une telle hausse.

C’est la raison pour laquelle je fais parvenir aujourd’hui aux ministres concernés un courrier où je leur demande de bien vouloir se mettre en phase avec la volonté de la représentation nationale rehaussant le plafond de l’Arenh, et de ne pas toucher à son prix tant que la transparence n’aura pas été faite sur les coûts réels de production du nucléaire historique.

Je les alerte également sur l’urgence de la situation. En effet, c’est dès le mois de novembre que la vente de l’Arenh aux fournisseurs alternatifs pour l’ensemble de l’année 2020 se fera. Autrement dit, pour que la répartition de l’Arenh entre ces fournisseurs se fasse sur la base d’une quantité conforme à celle prévue par la nouvelle loi, il est nécessaire non seulement que la loi soit promulguée (en principe d’ici à 15 jours), qu’un projet d’arrêté soit soumis pour avis à la CRE, mais aussi que l’arrêté définitif soit pris avant l’ouverture du guichet Arenh.

Si cela n’est pas le cas, et compte tenu de la situation sur le marché de gros, la facture d’électricité des consommateurs (qu’ils soient sur une offre libre ou au TRV), pourrait à nouveau exploser.

Le gouvernement a donc plusieurs cartes en main. Qu’il les joue, et bien !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

27 septembre 2019

Tarifs de dépannage sur autoroute (2019) Encore des augmentations

Tarifs de dépannage sur autoroute (2019)

 

Encore des augmentations

En cas de panne sur autoroute ou voies réservées aux automobiles, seule une entreprise agréée est habilitée à intervenir. Les tarifs, réglementés, viennent de subir une augmentation substantielle pour 2019-2020.

 

Depuis au moins 10 ans, c’est une des mauvaises surprises de la rentrée : les tarifs de dépannage et de remorquage sur autoroutes ou voies express (routes réservées aux automobiles) augmentent.

Le montant TTC d’un dépannage d’un véhicule d’un PTAC inférieur à 3,5 tonnes est ainsi passé de 113 € en 2009 à 130,06 € en 2019 (1) soit une hausse de 15 % en 10 ans ! Ce tarif s’entend pour une intervention réalisée du lundi au vendredi de 8 h à 18 h. En dehors de ces plages horaires (appel passé le soir ou la nuit entre 18 h et 8 h ou les samedis, dimanches ou jours fériés), le tarif est majoré de 50 % pour atteindre 195,09 €. À noter que si le dépanneur doit fournir des pièces, ces dernières seront facturées en supplément.

Si la réparation sur place n’est pas possible, le dépanneur assure le remorquage ou le transport du véhicule soit à son garage soit dans un garage que vous lui indiquerez à condition qu’il soit situé à moins de 5 km de la sortie de l’autoroute ou de la voie express. Pour un remorquage effectué entre 8 h et 18 h du lundi au vendredi, le tarif de base est de 130,06 € (véhicule d’un PTAC inférieur à 1,8 tonne) ou de 160,82 € pour un véhicule dont le PTAC est supérieur à 1,8 tonne et inférieur à 3,5 tonnes. Le tarif passe respectivement à 195,09 € et 241,23 € si le remorquage a lieu entre 18 h et 8 h ou les samedis, dimanches ou jours fériés.

LES OBLIGATIONS DU DÉPANNEUR

Le dépanneur doit arriver sur les lieux dans les 30 minutes suivant votre appel à la borne d’urgence (2). Il doit également afficher dans la cabine du véhicule de dépannage l’information sur les tarifs. Après exécution de la prestation de dépannage ou de remorquage, le dépanneur doit remettre une facture indiquant les prestations fournies et leur prix.

En cas de litige, il faut s’adresser à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Service national des enquêtes, Cellule nationale des contrôles sur autoroutes) par téléphone (01 44 97 31 10), par courrier à l’adresse postale Télédoc 062, 59 boulevard Vincent-Auriol, 75703 Paris cedex 13, ou par courriel : sne@dgccrf.finances.gouv.fr.

 

(1) Arrêté du 3 septembre 2019 publié au Journal officiel le 18 septembre 2019.
(2) Il est aussi possible d’utiliser l’application SOS Autoroute à télécharger sur votre smartphone, de joindre le 112 en décrivant l’emplacement exact (point kilométrique, numéro de l’autoroute, la direction…) ou d’envoyer un SMS au 114 pour les personnes sourdes ou muettes.

Yves Martin

27 septembre 2019

Réchauffement climatique Des conséquences de plus en plus visibles sur les océans

Réchauffement climatique

 

Des conséquences de plus en plus visibles sur les océans

Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, vient de publier un rapport spécial sur l’océan qui rappelle et martèle que les conséquences du dérèglement climatique, planétaires, sont l’affaire de tous. Un changement global dont les conséquences locales se font déjà sentir et qui pourrait notamment bouleverser l’économie de la pêche.

 

Le bilan est inquiétant, voire effarant. Alors que le réchauffement planétaire a déjà atteint 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, les scientifiques rappellent l’urgence à agir pour tenter de contenir et si possible enrayer le dérèglement climatique. Mercredi 25 septembre, le GIEC présentait son nouveau rapport sur l’océan et la cryosphère (l’ensemble des régions gelées de notre planète). Préparé par une centaine de scientifiques de plus de 30 pays, il fait la synthèse de 6 981 publications scientifiques et dresse un bilan saisissant de ce qu’on sait des impacts présents ou à venir du changement climatique sur les écosystèmes océaniques et côtiers ainsi que leurs conséquences pour les communautés humaines qui en dépendent. Il analyse notamment, à horizon 2040 et 2100, quatre scénarios d’évolution des concentrations des gaz à effet de serre, allant du plus optimiste – nous agissons efficacement – au plus pessimiste, surnommé par les experts « business as usual », que l’on pourrait traduire par « rien ne change ».

L’OCÉAN SE RÉCHAUFFE, DEVIENT PLUS ACIDE ET MOINS FÉCOND

L’un des grands enseignements de ce nouveau rapport est que les conséquences sur l’océan à l’horizon 2040 sont désormais inéluctables. Quoi que nous fassions dans les années à venir, la machine climatique est lancée et l’océan en subira les conséquences. Les quatre scénarios montrent en effet que le CO2 déjà émis entraînera en 2040 un réchauffement climatique d’au moins 1,5 °C (objectif phare du dernier rapport du GIEC) par rapport à l’ère préindustrielle (nous en sommes déjà à 1 °C). C’est au-delà de 2040 que les scénarios divergent, en fonction des émissions qui interviendront dans les 10 ou 15 ans qui viennent.

Pour rappel, les activités humaines produisent chaque année environ 40 gigatonnes de CO2 (causées pour 91 % par nos émissions et 9 % par la déforestation). L’océan, véritable « pompe à CO2 », en absorbe chaque jour 26 millions de tonnes, soit environ 22 % des émissions. « Jusqu’à présent, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D’ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 °C, et jusqu’à 5 à 7 fois plus si les émissions sont plus élevées », précise le rapport. Mais ce stockage qui permet de limiter l’effet de serre sur la terre n’est pas sans conséquence sur le milieu aquatique. Non seulement les eaux s’échauffent, par échange thermique avec l’atmosphère, mais l’afflux de CO2 provoque par ailleurs une acidification des masses d’eaux avec des conséquences fortes sur la biodiversité. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires entraîne une élévation du niveau de la mer et les phénomènes côtiers extrêmes sont de plus en plus intenses. L’acidification des océans, qui a augmenté de 30 % ces dernières décennies, continuera de s’accroître pour atteindre 50 % à l’horizon 2040, selon toute probabilité. Le scénario le plus optimiste, qui requiert une action immédiate et concrète, permettrait toutefois de stabiliser la situation à ce niveau, et d’éviter une nouvelle dégradation au-delà de 2040. À l’inverse, le scénario du Business as usual nous entraînerait vers un véritable cataclysme à l’horizon 2100.

VAGUES DE CHALEUR ET MOULES DÉCIMÉES

Parmi les conséquences à venir de ces bouleversements chimiques et physiques : l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur marines. Ces épisodes locaux et transitoires, qui se traduisent par une brusque élévation de la température des eaux, ont d’ores et déjà doublé depuis 1982. Et ils ne sont pas sans conséquence notamment dans les zones de lagune, où les populations de coquillages sont particulièrement touchées. Ces dernières décennies, la Floride a connu des épisodes de vagues de chaleur où l’eau est montée localement à 38 °C. « Ce coup de chaud a entraîné une mortalité massive des moules qui ont littéralement cuit sur le fond ! » affirme Didier Gascuel, professeur en écologie marine à Rennes et auteur du livre Pour une révolution dans la mer« En un à deux ans, les zones touchées se rétablissent, mais si les phénomènes deviennent trop fréquents, les conséquences pour les écosystèmes et l’économie locale seront très sérieuses », prévient-il. Plus près de nous, ce phénomène inquiète également les conchyliculteurs de l’étang de Thau, dans l’Hérault. En 2018, une vague de chaleur marine a décimé jusqu’à 60 % des stocks d’huîtres de la zone selon l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Selon les projections des scientifiques, leur fréquence, leur durée, leur étendue et leur intensité devraient encore augmenter. « Elles seront 20 fois plus fréquentes si le réchauffement est de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et 50 fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement », précisent les experts du GIEC.

DES POISSONS-SANGLIERS ET DES BARRACUDAS DANS LE GOLFE DE GASCOGNE

Autre enseignement de ce rapport, le changement climatique entraîne un déplacement massif des aires de répartition des espèces (poissons, mollusques ou crustacés) vers les zones plus froides. Ce qui a des conséquences sur la pêche. Chez les poissons, on observe un déplacement de population pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres par décennie. « Attention, cela ne signifie pas que les poissons migrent, mais que les spécimens les plus au sud d’une zone de distribution peinent davantage à se reproduire que ceux au nord de la zone. L’aire se déplace donc peu à peu », explique Didier Gascuel. En Europe, le phénomène est bien connu des pêcheurs de morue dont les populations se sont effondrées en mer Celtique et mer du Nord. Au point que scientifiques recommandent cette année une baisse de 70 % du quota de pêche en mer du Nord. À l’inverse, les stocks se sont renforcés en mer de Barents, au nord de la Norvège. « C’est la double peine pour les pêcheurs français qui n’ont pas de droit de pêche dans ces zones et voient leur pêcherie, déjà très affaiblie, se vendre à bas prix sur un marché saturé par les importations en provenance des pêcheries russes et norvégiennes », ajoute-t-il.

Autre exemple, on observe désormais dans le golfe de Gascogne des populations de plus en plus importantes de barracudas ou encore de balistes, habituellement présents sur les côtes africaines. Mais aussi des poissons-sangliers. Sous cet étrange nom se cache un poisson plein d’épines non consommable par l’homme ou par d’autres espèces maritimes. Sans prédateur, ce « cul-de-sac trophique », comme le qualifie Didier Gascuel, perturbe la chaîne alimentaire.

LA SUREXPLOITATION DES RESSOURCES EMPÊCHE LE MILIEU MARIN DE S’ADAPTER

Les scientifiques qui recommandent que les quotas de pêche soient fortement revus en fonction de ces changements climatiques prévoient des bouleversements majeurs dans l’économie liée à la mer. Dans cette redistribution des cartes, le vrai problème est de savoir si les gains équivaudront aux pertes. Or, à l‘échelle planétaire, la tendance est à la baisse. D’ores et déjà, on assisterait à une diminution du nombre total de poissons dans l’océan de l’ordre de 2 à 3 % sur les dernières décennies. Et les experts estiment que la baisse pourrait atteindre 5 % en 2040, et sans doute 15 à 20 % en 2100 si rien ne change.

De plus, les conséquences du dérèglement climatique sur les ressources halieutiques seraient davantage accentuées dans les zones tropicales. Or l’Asie est de loin le premier acteur de la pêche mondiale, et concentre 90 % de l’aquaculture. Des pays comme la Thaïlande ou l’Indonésie pourraient voir leur économie fortement touchée. Pour sa part, l’Afrique, où la pêche nourrit en premier lieu l’économie locale, verrait son autosuffisance mise en péril.

Enfin, les experts soulignent le fait que continuer de surexploiter les ressources marines ne fera qu’aggraver les conséquences du changement climatique sur la faune aquatique. Pour Jean-Pierre Gattuso, chercheur au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer et membre du GIEC ayant participé au rapport, il est essentiel de rompre ce cercle vicieux : « Des études récentes montrent que limiter la surexploitation du milieu marin contribue à rendre les écosystèmes plus résilients face au changement climatique. Autrement dit, quand on supprime l’agression directe que représente la surpêche sur les milieux, ils résistent mieux au changement climatique. » Les scientifiques continuent de le répéter : il est urgent d’agir pour que le poisson cesse de se mordre la queue !

Marie-Noëlle Delaby

27 septembre 2019

French Days (septembre 2019) La laborieuse chasse aux vraies promotions

French Days (septembre 2019)

 

La laborieuse chasse aux vraies promotions

Vous vouliez profiter des French Days qui débutent aujourd’hui pour faire de bonnes affaires ? N’y comptez pas trop. Notre analyse des prix pratiqués lors de la dernière édition de cette opération commerciale montre que, si les vraies promotions existent, elles ne sont pas forcément plus nombreuses qu’un jour ordinaire.

 

En dépit de résultats mitigés, les e-commerçants ont décidé de remettre le couvert. À partir d’aujourd’hui et jusqu’à mardi, la plupart d’entre eux vont se mettre aux couleurs des French Days, 5 jours pendant lesquels ils sont censés faire la part belle aux promotions. Pourtant, l’étude menée par l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir sur les prix pratiqués lors de la précédente édition risque fort de refroidir l’enthousiasme des nombreux acheteurs potentiels. Faire ses emplettes pendant les French Days est très loin de garantir de faire à coup sûr une bonne affaire. Décryptage, chiffres à l’appui, sur 3 catégories de produits.

 

LES PRODUITS HIGH-TECH

Si vous attendiez les French Days pour changer votre téléviseur, vous devriez peut-être changer… vos plans. Lors de la dernière édition de l’opération commerciale qui a eu lieu en avril, seuls 10 % des références de téléviseurs vendues en ligne ont vu leur prix baisser (1). Qui plus est, ces baisses étaient limitées puisque la remise moyenne ne dépassait pas 9 % et la ristourne la plus élevée atteignait péniblement 30 % ! La situation des smartphones était un peu meilleure : 15 % des références ont vu leur prix baisser avec une réduction maximale de 61 %. Mais encore fallait-il réussir à dénicher cette bonne affaire parmi les 3 315 références suivies. Au final, la moyenne des réductions se limitait à 10 %. Du côté des ordinateurs portables et des tablettes, les promotions étaient plus nombreuses (respectivement 16 % et 38 % des références suivies), mais moins importantes (seulement 6 % de réduction en moyenne).

French days high tech

LE GROS ÉLECTROMÉNAGER

Si les ristournes sur les produits high-tech n’ont rien d’extraordinaire, c’est encore pire sur le gros électroménager. Seuls 10 % des lave-linge, 7 % des lave-vaisselle et 6 % des réfrigérateurs ont vu leur prix baisser pendant les French Days, de 7 % en moyenne. Parmi eux, quelques-uns ont fait l’objet d’une ristourne pouvant atteindre 30 %, pas plus. Sur les sèche-linge, les données sont encore plus cruelles : seulement 5 % de réduction en moyenne sur les produits en promotion et une ristourne maximum de 14 %. On est loin de la super-affaire.

French days gros électroménager

LE PETIT ÉLECTROMÉNAGER

C’est peut-être dans cette catégorie que se trouvent les meilleures affaires. D’après nos relevés, il était possible, lors des derniers French Days, d’acheter des fers à repasser ou des robots de cuisine  avec plus de 30 % de réduction, des machines à café avec plus de 40 % de réduction et même des sèche-cheveux et des rasoirs-tondeuses à moitié prix. Mais c’est aussi la catégorie de produits que les cybermarchands rechignent le plus à vendre en promotion. Seuls 8 % des robots cuisine, 7 % des fers et centrales vapeur et 6 % des machines à café ont fait l’objet d’une promotion, pour une réduction moyenne de 9 % max.

French days petit électroménager

EN CONCLUSION

Les cybermarchands ont beau promettre une avalanche de promotions à l’occasion des French Days, notre analyse montre que les vraies bonnes affaires sont finalement très rares. Les ristournes dépassant les 30 % ne concernent qu’une minorité de produits, et pas forcément les plus recherchés par les consommateurs. Dans leur très grande majorité, soit les prix ne bougent pas (certains, même, augmentent pendant cette période), soit ils baissent dans des proportions très limitées. Si l’on ajoute à cela le fait que certains commerçants font grimper les prix avant la période de promotion pour pouvoir afficher des pourcentages de réduction plus élevés le jour J, tout doit inciter le consommateur à se méfier de cette période commerciale. Pour avoir une chance de faire une vraie bonne affaire, il n’y a pas secret : il faut suivre longtemps à l’avance les produits et comparer le prix avant d’acheter sans se fier aveuglément au montant de la ristourne. Et surtout, ne pas forcément attendre les French Days.

Nos guides d’achat

Avant de choisir un produit, consultez nos guides d’achat :

(1) Comparaison entre le prix le plus bas constaté dans le mois précédent et le prix le plus bas constaté pendant les French Days.

Cyril Brosset

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

27 septembre 2019

Individualisation des frais de chauffage « Une situation ubuesque et des résultats partiaux »

Individualisation des frais de chauffage

 

« Une situation ubuesque et des résultats partiaux »

Après Que Choisir qui a dénoncé un arrêté 100 % calibré pour faire la fortune des professionnels du comptage, l’Association des responsables de copropriété (Arc) passe à l’attaque et s’en prend à « un scandale politique » qui va léser les copropriétaires.

 

Dans un argumentaire qui démonte point par point les arguments mis en avant par le gouvernement et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour imposer l’individualisation des frais de chauffage, l’Association des responsables de copropriété (Arc) prouve combien l’arrêté publié le 10 septembre dernier repose sur des postulats biaisés qui ne sont pas crédibles. Démonstration :

1. Si la loi Élan du 23 novembre 2018 a prévu l’individualisation des frais de chauffage en copropriété, elle l’a exclu en cas d’absence de rentabilité du dispositif. Or le récent arrêté ministériel détourne cette loi en éliminant tous les coûts des opérations « pourtant inévitables et nécessaires à la mise en place de compteurs thermiques ou de répartiteurs de frais de chauffage », insiste l’Arc. À savoir les frais de désembouage, d’équilibrage et de pose de pompes à débit variable. Seul ce tour de passe-passe permet aux ministères de prétendre le dispositif rentable.

2. Les répartiteurs de frais de chauffage manquent de fiabilité technique, et ils ne mesurent pas la quantité de chaleur consommée par le radiateur. L’Arc juge qu’ils ne sont pas conformes à la législation sur l’individualisation des frais de chauffage. De plus, ils ne permettent pas de suivre sa consommation de chauffage individuel. L’installateur récupère seulement un indice qu’il intègre dans un algorithme. Pas facile à contrôler pour les copropriétaires !

3. Si le compteur thermique mesure la consommation avec précision, il ne peut s’installer que si le réseau de chauffage est horizontal, ce qui est peu commun. Par ailleurs, son coût élevé exclut toute rentabilité.

4. Le récent arrêté stipule que l’individualisation entraîne une baisse de 15 % des consommations d’énergie. Si ce taux découle de la récente étude de l’Ademe qui se voulait pluraliste et objective, l’Agence admet que « l’essentiel des sites qui ont fait partie de l’étude ont été fournis par le syndicat de la mesure » ! L’Arc note très justement qu’il s’agit d’une « situation ubuesque et de résultats partiaux », puisque ces professionnels du comptage ont un intérêt évident à rendre l’individualisation des frais de chauffage obligatoire. On parle de conflit d’intérêt pour moins que ça !

L’Association des responsables de copropriété annonce une action juridique pour faire annuler cet arrêté. Elle pourra notamment s’appuyer sur le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, chargé de conseiller le gouvernement, qui a lui-même émis un avis défavorable sur cet arrêté avant sa parution.

Élisabeth Chesnais

25 septembre 2019

Pneus hiver Toujours pas obligatoires, malgré les rumeurs

Pneus hiver

 

Toujours pas obligatoires, malgré les rumeurs

Contrairement aux rumeurs qui circulent sur Internet, les pneus hiver ne deviennent pas obligatoires dans certains départements à partir de ce 1er novembre. En fait, la situation n’évolue pas.

 

Pour les manufacturiers, c’est l’Arlésienne depuis des années. Pourtant, l’espoir de voir la situation se décanter était réel car la reconnaissance des pneus hiver comme équipement hivernal est inscrite dans la loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne (loi Montagne 2) datant de 2016.

LE B26 FAIT TOUJOURS FOI

L’année 2019 semblait pouvoir mettre un terme à cette longue attente car le décret officialisant la nouvelle réglementation devait être signé début juillet. Mais, ce n’est toujours pas le cas et contrairement à ce que des articles ont annoncé, les pneus hiver et toutes saisons (ceux homologués 3PMSF) ne seront pas encore considérés comme un équipement spécial permettant aux conducteurs d’éviter de monter des chaînes. Ils ne seront pas non plus rendus obligatoires dans 48 départements cet hiver. Le ministère de l’Intérieur l’a démenti dans un courrier datant du 16 septembre et indique qu’aucune obligation nouvelle n’entrera en vigueur cet hiver sur ce sujet. Le panneau B26 (un pneu équipé de chaînes sur fond bleu) continuera donc d’imposer la monte de chaînes ou de chaussettes homologuées pour emprunter certaines routes enneigées. Les pneus hiver peuvent toutefois être acceptés par les forces de l’ordre si le B26 est adjoint d’un panonceau indiquant « pneus neige admis ». Le panneau B44 (le même motif barré d’un trait oblique rouge) indique la fin de l’obligation.

visu panneaux pneus hiver
Les panneaux B26 et B44.
→ Test Que Choisir : Comparatif Pneus hiver

LA FRANCE EN RETARD

Pourquoi la France tarde donc à sauter le pas ? C’est d’autant plus surprenant que dans de nombreux pays européens, dont les routes sont certes souvent plus enneigées que celles de France, les pneus 3PMSF sont déjà parfois obligatoires : Allemagne, Autriche, Croatie, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède. Ne pas avoir cet équipement dans ces pays fait non seulement prendre le risque d’écoper d’une amende (voir l’immobilisation du véhicule) mais aussi de se voir refuser toute prise en charge par l’assurance en cas d’accident, même non responsable.

visu pneu hiver logo 3pmsf
Le logo 3PMSF indique que le pneu a été conçu pour des conditions de neige difficiles et que son efficacité est prouvée par des tests normalisés.

ATTENTION À LA SURCONFIANCE

L’accroche des pneus hiver sur la glace ou la neige peut être surprenante d’efficacité et, alors qu’on n’arrive pas se déplacer à pieds, la voiture, elle, avance  presque sans problème. Le conducteur peut alors surestimer les conditions précaires d’adhérence et rouler plus vite qu’il ne le faudrait. Si cela peut se passer relativement sans encombre en ligne droite, il peut y avoir des complications au premier virage ou en cas d’imprévu sur la route. Ainsi, même avec quatre pneus hiver, il est important d’être plus vigilant qu’à l’accoutumée et de conserver une distance de sécurité plus importante.

Yves Martin

24 septembre 2019

Liquidation judiciaire de Thomas Cook 10000 clients français concernés

Liquidation judiciaire de Thomas Cook

 

10000 clients français concernés

La société anglaise Thomas Cook est officiellement en liquidation judiciaire mais, pour l’instant, pas la société française. La filiale française recommande néanmoins à ses clients de ne pas prendre le départ. Nos conseils.

 

Vous avez réservé des vacances auprès de Thomas Cook ou de Jet Tours, quelles sont les premières démarches à envisager ?

Cette faillite ne concerne pour l’instant que la société Thomas Cook en Angleterre, la société française Thomas Cook SAS n’est pas encore en liquidation judiciaire.

Néanmoins, il est prudent de contacter votre agence locale pour savoir si des difficultés sont à prévoir.

Thomas Cook a mis en place un numéro de téléphone d’urgence, le 01 41 05 40 81.

Vous pouvez également contacter l’hôtel ou la compagnie aérienne afin de savoir si Thomas Cook ou l’une des sociétés du groupe Thomas Cook (Jet Tours, Club Jumbo et Secrets de Jet Tours) a bien payé votre séjour, vol ou hôtel.

 

Vous avez acheté des vacances auprès de Thomas Cook ou l’une des sociétés du groupe Thomas Cook (Jet Tours, Club Jumbo et Secrets de Jet Tours) ?

Vous bénéficiez d’une protection en cas d’achat d’un « forfait touristique ».

Il s’agit de la combinaison de différents éléments appelés services de voyage aux fins d’un même voyage ou séjour dépassant 24 heures ou comprenant une nuitée.

Les services de voyage sont des prestations portant sur le transport des passagers, l’hébergement, la location d’une auto ou d’une moto, mais aussi sur tout autre service touristique (places de concert, excursions, visites guidées, soins au spa…) s’ils représentent au moins 25 % du prix du forfait ou constituent une caractéristique essentielle de la combinaison. Les assurances et navettes ne sont pas des services de voyage.

 

Si vous êtes sur place, comment réagir ?

La société française Thomas Cook n’est pas encore placée en liquidation judiciaire.

Vous pouvez néanmoins :

  • contacter Thomas Cook au 01 41 05 40 81 (numéro de téléphone d’urgence mis en place par le voyagiste) ;
  • vous rapprocher du correspondant local de Thomas Cook ou de l’agence de voyages française qui vous a vendu le séjour afin d’organiser la fin de vos vacances ou votre rapatriement.

En cas de difficulté, contactez l’ambassade ou le consulat Français de votre lieu de séjour.

 

Si votre séjour doit débuter, comment réagir ?

Contactez Thomas Cook au 01 41 05 40 81 (numéro de téléphone d’urgence mis en place par le voyagiste). Si votre séjour n’est pas maintenu, vous pourrez bénéficier de son remboursement par la garantie financière de Thomas Cook. Il faudra attendre que la société française Thomas Cook SAS soit placée en liquidation judiciaire.

Vous pouvez dès à présent vous rapprocher de la garantie financière du voyagiste aux coordonnées suivantes :

APST
15 avenue Carnot – 75017 Paris
Téléphone : 01 44 09 25 35
Courriel : info@apst.travel
Du lundi au jeudi : 9 h-13 h et 14 h-17 h 45
Le vendredi : 9 h-13 h et 14 h-16 h

 

Vous avez réservé un vol aérien via une agence Thomas Cook ?

Prenez rapidement contact avec la compagnie aérienne afin de savoir si elle a été payée par l’agence  de voyages Thomas Cook.

Si la compagnie aérienne n’a pas été payée, la garantie financière de Thomas Cook ne couvre pas la seule réservation d’un transport aérien. Il faut à la fois l’achat d’une nuit d’hôtel avec une autre prestation touristique telle que la location d’un véhicule, un transport ou un autre service touristique (billets de spectacles…) pour être couvert contre la faillite de l’agence de voyages.

Pour tenter d’être remboursé, vérifiez si vous bénéficiez d’une assurance particulière notamment dans le cadre de votre carte bancaire.

À défaut, vous pourrez déclarer votre créance auprès de l’administrateur judiciaire une fois que la société française Thomas Cook SAS sera en liquidation judiciaire.

→ Vous trouverez toutes les informations utiles sur notre outil consacré aux faillites : Le professionnel est en « faillite » – Vos droits et les conseils de l’UFC-Que Choisir

 

Vous avez réservé un hôtel via une agence Thomas Cook ?

Prenez rapidement contact avec l’hôtel afin de savoir s’il a été payé par l’agence de voyages Thomas Cook.

Si l’hôtel n’a pas été payé, la garantie financière de Thomas Cook ne couvre pas la seule réservation d’une ou plusieurs nuits d’hôtel.

Il faut à la fois l’achat d’une nuit d’hôtel avec une autre prestation touristique telle que la location d’un véhicule, un transport ou un autre service touristique (billets de spectacles…) pour être couvert contre la faillite de l’agence de voyages.

Pour tenter d’être remboursé, vérifiez si vous bénéficiez d’une assurance particulière notamment dans le cadre de votre carte bancaire.

À défaut, vous pourrez déclarer votre créance auprès de l’administrateur judiciaire une fois que la société française Thomas Cook SAS sera en liquidation judiciaire.

 

Quelle est la garantie financière de Thomas Cook et Jet tours ?

Thomas Cook a souscrit une garantie financière auprès de l’association professionnelle de la solidarité du tourisme (APST).

Le numéro d’immatriculation auprès de l’ASPT est le IM092100061 et couvre les marques Thomas Cook, Jet Tours, Club Jumbo et Secrets de Jet Tours.

Coordonnées de l’APST :
APST
15 avenue Carnot – 75017 Paris
Téléphone : 01 44 09 25 35
Courriel : info@apst.travel
Du lundi au jeudi : 9 h-13 h et 14 h-17 h 45
Le vendredi : 9 h-13 h et 14 h-16 h

23 septembre 2019

Produit anti-ronflement L’arnaque SilentSnore

Produit anti-ronflement

 

L’arnaque SilentSnore

La promotion via les réseaux sociaux de SilentSnore, un dispositif supposé stopper le ronflement, est un cas d’école d’arnaque. Décryptage d’une méthode bien rodée.

 

Déjà, au vu du nom, on devrait se méfier. Le produit s’appelle SilentSnore, soit « ronflement silencieux ». Quelque chose qui n’existe pas. À l’image de toutes les prétendues preuves avancées pour promouvoir ce dispositif. Il arrive souvent que la pub flirte avec le mensonge de manière plus ou moins insidieuse. En l’occurrence, les promoteurs du produit ne s’embarrassent pas de scrupules : tout est faux de A à Z.

silentsnore faux article presse
Le site de vente commence par un faux article de presse vantant la solution anti-ronflement.

Aucune étude de l’université d’Harvard n’a distingué ce produit, les médias supposés avoir relayé la découverte anti-ronflement d’un médecin ne l’ont pas fait et pour cause, le docteur « Liam Melion » de Paris, prétendu découvreur de cette merveille, n’existe que dans l’imagination de ses vendeurs, tout comme les résultats de recherche qui auraient fait « beaucoup de bruit dans la communauté scientifique » et les « 6 autres études cliniques de l’université d’Oxford, de la faculté de médecine de Paris et de l’université de Columbia ».

Surtout, Que Choisir n’a pas testé les produits anti-ronflement le mois dernier, et encore moins distingué SilentSnore « meilleur produit anti-ronflement en France ».

SIlentsnore logo ufc que choisir
Que Choisir n’a bien entendu jamais recommandé ce produit malgré la présence de notre logo.

Lorsque nous avons enquêté sur ce problème de santé qu’est le ronflement, nous avons conclu que si certaines solutions sur prescription médicale étaient efficaces, aucun dispositif disponible en automédication ne faisait l’affaire. Tout au plus peut-on diminuer un peu la fréquence et l’intensité des ronflements grâce à des exercices adaptés et… gratuits. Cela n’étonnera personne : la Fédération française de cardiologie n’a, elle non plus, pas conseillé le SilentSnore « pour améliorer sa santé cardiovasculaire ».

FAUX MÉDECINS ET FAUX TÉMOINS

Mais alors, qui sont ces trois médecins qui témoignent de « résultats fantastiques » ?

silentsnore médecins récurrents
Les photos de ces médecins sont réutilisées jusqu’à plus soif.

Ah tiens, les voilà, les trois mêmes, sous des noms différents, qui s’extasient des résultats d’un appareil pour éliminer la graisse et rajeunir la peau lui aussi prétendument promu par France 2 et une kyrielle d’autres médias. Ou encore sur un autre site (et d’autres noms bien sûr), totalement convaincus des bienfaits d’une invention qui soulage le mal de dos ! Ils doivent être amis et s’échanger les bons tuyaux… Et sans doute sont-ils les médecins traitants de Brad Pitt, Jessica Alba et Ben Affleck, qui témoignent tous trois avec enthousiasme à la fois de l’efficacité de cette solution anti-douleurs lombaires et de celle du SilentSnore.

Les études cliniques, les médecins convaincus, les célébrités pleines de gratitude, c’est bien, mais pour que le futur client plumé s’identifie, il faut aussi des vrais gens comme vous et moi chez qui ça a marché ! En voici trois.

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Les photos des prétendus témoins ont toutes été volées sur Internet. On invente un nom et le tour est joué.

Jacques Montfort, de Nice, est presque comme vous et moi puisque manifestement, il conduit à droite. En réalité, son vrai nom est Neil W., il est Anglais et on trouve sa photo sur un site de rencontres. Luc Ourbe, de Martinique, lui est un joueur de poker du nom d’Allan Drake qui s’illustre dans des tournois aux États-Unis. Quant à Francesca Gonzales, de Paris, elle s’appelle Frances Hardy et est… journaliste au Daily Mail.

La société qui vend SilentSnore est basée en Estonie, ou peut-être au Brésil, à moins que ce ne soit à Hong-Kong, bizarrement les choses ne sont pas très claires. Autant dire que les demandes de toutes les personnes et organismes abusivement cités n’auraient pas plus de chances de faire cesser l’arnaque que les interventions des autorités de contrôle. Et même si c’était le cas, la même équipe de margoulins recommencerait le lendemain avec un autre produit. C’est au consommateur de faire jouer son esprit critique − comme l’ont fait plusieurs de nos lecteurs en vérifiant sur notre site l’existence du test imaginaire − et de garder à l’esprit que les solutions miracle n’existent que dans les rêves. Des ronfleurs et des autres.

Fabienne Maleysson

23 septembre 2019

Burger aux vers Autorisée ou non, la vente d’insectes ?

Burger aux vers

 

Autorisée ou non, la vente d’insectes ?

Les insectes ne font pas partie des traditions culinaires françaises, mais les consommer comme sources de protéines en lieu et place de la viande fait son chemin dans les esprits. Il est d’ailleurs facile de s’en procurer, dans quelques commerces ou sur Internet. Mais est-ce vraiment autorisé ? Selon les fabricants de produits à base d’insectes, la réponse est oui, alors que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) estime ces produits illégaux, chacun invoquant le règlement européen Novel Food. Décryptage.

 

Goûter un burger aux insectes ? Non merci ! Oh, après tout, pourquoi pas ? Pour en parler, c’est mieux de l’avoir testé – un principe à Que Choisir ! J’ai donc répondu « oui » à FoodChéri, une entreprise de livraison de plats préparés qui lançait une « édition limitée » d’un burger garni aux molitors. Et maintenant, le burger est posé dans une assiette devant moi, sous mon regard circonspect. Je scrute la galette sombre qui remplace la viande, à la recherche d’ailes, de pinces ou de pattes, avant de me souvenir que les molitors, appelés aussi vers de farine, ont été préalablement broyés avant d’être mélangés aux autres ingrédients – carotte, betterave, pois chiche, haricots rouges, curcuma et piment rouge. Je renifle. L’odeur est légère et n’évoque en aucun cas un bon steak saignant. Mais le cofondateur de FoodChéri, Patrick Asdaghi, m’avait prévenue : il ne faut pas s’attendre à trouver l’équivalent d’un burger à la viande. Il s’agit d’un autre produit, à comparer plutôt aux alternatives végétariennes. Soit. Reste à sauter le pas, et à croquer. Une demi-douzaine de collègues me regardent, amusés, prêts à me porter secours au cas où je m’étranglerais. Mais non, rien d’explosif. La texture est un peu trop molle à mon gré. Quant au goût, il n’évoque aucunement un insecte – d’ailleurs, ça a quel goût, un insecte ? Finalement, quatre collègues testeront aussi, ne résistant pas à la curiosité.

hamburger aux insectes foodcheri
Le burger aux vers que nous avons goûté.

UN BURGER ILLÉGAL ?

À la satisfaction d’avoir surmonté ma répulsion initiale, s’ajoute le frisson de l’interdit. Car si j’en crois la Répression des fraudes, ce burger était illégal ! « Toute commercialisation [d’aliments à base d’insectes] à des fins de consommation humaine reste illicite aux yeux de la DGCCRF », me dit-elle. Je suis donc une criminelle, et FoodChéri aussi ?

Pourtant, acheter des aliments à base d’insectes n’est pas compliqué, il suffit de taper ces mots-clés sur Internet pour passer commande en quelques clics. En France, les fabricants ont joué sur une ambiguïté du règlement européen sur les nouveaux aliments, dit « Novel Food ». Ce règlement, dans sa version initiale de 1997, n’incluait pas formellement les insectes entiers dans son champ d’application, mais seulement leurs dérivés. Plusieurs pays de l’UE (Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas et Finlande) ont donc estimé que la vente d’insectes ne nécessitait pas d’autorisation des autorités, et l’ont tolérée. La France, à l’inverse, en a eu une lecture stricte, considérant une autorisation nécessaire. La DGCCRF précise qu’« à ce jour, aucune autorisation n’a été accordée », même si « des demandes sont en cours d’évaluation ». Du fait de la longueur de la procédure, aucun vendeur n’a encore obtenu ce sésame.

PAS ENCORE D’AUTORISATIONS EN FRANCE

Conséquence de cette interprétation restrictive, tout insecte vendu aujourd’hui en France l’est illégalement, qu’il soit entier, broyé ou pressé… La start-up Jimini’s, qui livre FoodChéri en farine de molitors, en a fait les frais en 2014 : elle s’était vue saisir des boîtes de criquets et de grillons par la DGCCRF placée sous la tutelle du ministère des Finances, tout en recevant un prix de l’innovation décerné… par le ministère des Finances. L’entreprise a contesté. L’affaire est passée devant la Cour d’appel, puis le Conseil d’État qui a saisi en juillet 2019 la Cour de justice de l’UE… Et rien n’est tranché aujourd’hui, alors que tout devrait être réglé d’ici la fin de l’année.

En effet, la réglementation de 1997 a été toilettée. Depuis janvier 2018, une nouvelle version clarifie le cas des insectes entiers et des préparations à base d’insectes (1). Considérés officiellement comme de « nouveaux aliments », ils nécessitent désormais une autorisation avant toute mise sur le marché. Les premiers dossiers aboutiront sans doute bientôt. Mais pour les insectes déjà en vente avant 2018 ? Une mesure transitoire a été prévue par l’UE, afin de régulariser les francs-tireurs. Le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas, pragmatiques, ont permis la poursuite des activités d’élevage, de transformation et de vente d’insectes. La France est restée sur sa position initiale. Chez Jimini’s, on soupire en espérant tenir jusqu’à une régularisation. En attendant, leurs petites bêtes proviennent d’éleveurs situés aux Pays-Bas, et 70 % de leurs ventes se font chez nos voisins.

UNE PROTÉINE QUI A DE L’AVENIR

En France, l’idée de manger des insectes provoque généralement une réaction de dégoût. Pourtant, ils sont déjà consommés de longue date en Asie, en Afrique ou en Amérique latine : sauterelles ou grillons frits, larves de guêpes bouillies ou mijotées, abdomens de fourmi confits ou vers de palmier moelleux comme du foie gras… Les recettes abondent, et il va falloir les tester aussi en Occident. Car la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) recommande depuis plusieurs années de les ajouter à nos menus (2), et un récent rapport publié par le ministère de l’Agriculture souligne leur intérêt (3) – tout en signalant plusieurs « risques potentiels » : allergiques (les insectes sont des arthropodes comme les acariens, les crustacés et les mollusques), microbiologiques (liés aux conditions d’élevage) et endogène (du fait du venin que certains insectes synthétisent). Face aux crises climatiques et de biodiversité, et dans un contexte de pression sur les ressources alimentaires, les insectes apparaissent comme une alternative à la viande pour apporter à l’homme sa ration de protéines de qualité et de vitamines du groupe B, en utilisant nettement moins de ressources (terre, eau, végétaux…) et en dégageant très peu de gaz à effet de serre.

Certains ne s’y sont pas trompés. Des start-up se sont lancées depuis quelques années, en France et en Europe. Elles ont débuté dans le champ de l’alimentation animale, à l’instar de la française Ynsect. Puis elles se sont tournées vers l’alimentation humaine. Ainsi, Micronutris propose sur son site des grillons « délicieusement aromatisés » ou des « crackers aux insectes entiers » pour l’apéro, une barre énergétique aux graines de courge et ténébrions. Jimini’s élabore aussi, à côté de ses « insectes apéro », des granolas, des barres énergétiques et des pâtes protéinées.

(1) Règlement (UE) n° 2015/2283 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015.
(2) Forest insects as food: humans bite back, FAO, février 2010 ; Insectes comestibles, Perspectives pour la sécurité alimentaire et l’alimentation animale, FAO et université de Wageningen, mai 2013.
(3) Diversification de la ressource protéique en alimentation humaine et animale – État des lieux et perspectives, CGAAER, septembre 2019.

Elsa Casalegno

23 septembre 2019

Mediator 7 mois de procès en vue

Mediator

 

7 mois de procès en vue

Dix ans après le retrait du marché du Mediator (benfluorex), le procès pénal commence enfin ce lundi 23 septembre au tribunal correctionnel de Paris. Rappel des faits.

 

Il aura fallu neuf ans aux deux magistrates chargées du dossier pour boucler l’instruction du Mediator. Il faudra pas moins de sept mois d’audience, à compter de ce lundi 23 septembre, pour tenir le procès pénal devant le tribunal correctionnel de Paris. Ce sera d’abord celui des laboratoires Servier poursuivis pour tromperie, tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d’influence.

Il leur est reproché d’avoir commercialisé pendant 33 ans, à compter de 1976, ce produit comme adjuvant dans le traitement du diabète, alors qu’ils étaient conscients dès le départ qu’il s’agit d’un anorexigène susceptible d’avoir des effets délétères sur le cœur. Le benfluorex, la molécule du Mediator, a été consommé par 5 millions de personnes en France, et aurait fait des centaines de morts, peut-être 2 000 selon les projections épidémiologiques. Des milliers de personnes sont aujourd’hui lourdement handicapées à cause du Mediator.

Le tribunal examinera de près les stratégies mises en place par l’industriel français pour camoufler les propriétés réelles de son produit afin de le maintenir sur le marché, pendant que les autres molécules anorexigènes de la même famille comme l’Isoméride ou le Pondéral étaient retirées du marché dans les années 90. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui à l’époque s’appelait l’Afssaps, sera également sur la sellette. Son tort : avoir ignoré plusieurs alertes de sécurité sur le Mediator (benfluorex) dans les années 90, et l’avoir laissé au moins 10 de trop sur le marché. Elle a d’ailleurs été condamnée devant la justice administrative pour ce motif. Il aura fallu attendre l’étude réalisée par Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, montrant des cas d’hypertension artérielle pulmonaire en lien avec le Mediator, pour faire réagir l’institution.

Les parties civiles, dont l’UFC-Que Choisir, seront près de 4 000 à demander réparation de leur préjudice. Beaucoup de victimes ont choisi d’autres voies de réparation : 3 600 ont été indemnisées par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) pour un total de 115,9 millions d’euros facturés aux laboratoires Servier. Certaines ont obtenu gain de cause au civil devant le tribunal de grande instance de Nanterre.

Anne-Sophie Stamane

23 septembre 2019

Isolation, Chaudière, Panneaux Photo voltaïques à 1€ Arnaques ? Démarchages Abusifs

Isolation, Chaudière, Panneaux Photo voltaïques à 1€ Arnaques ? Démarchages Abusifs

Mesdames, Messieurs,

Vous êtes nombreux à être démarchés par téléphone pour une isolation de vos combles, une chaudière ou des panneaux photo voltaïques à 1 €…Des offres tentantes… mais qui interpellent : « Est-ce une arnaque ? », nous demandent des consommateurs.

Venez vous informer sur l’attitude à adopter face à ces sollicitations commerciales.

Mieux vaut prévenir que de guérir….

Deux soirées gratuites sont organisées en partenariat avec l’Espace Info Energie du Montreuillois:

Mercredi 09 octobre 2019 

18h à 19h30

Salle Gambetta de la Mairie

16 Place Gambetta

Montreuil sur Mer

Mercredi 16 octobre 2019

18h à 19h30

A petits Pas

16 Route de Canlers

Ruisseauville

Réservation souhaitée:

Espace Info Energie du Montreuillois

03.21.41.70.07

07.82.60.21.93

L’UFC Que Choisir  des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer, ainsi que l’Espace Info Energie du Montreuillois,

pour vous armer face à des sociétés sans scrupule.

VENEZ NOMBREUX

 

19 septembre 2019

Traitement anti-poux Faut-il utiliser l’ivermectine ?

Traitement anti-poux

 

Faut-il utiliser l’ivermectine ?

Indiquée dans le traitement de certaines affections parasitaires comme la gale, l’ivermectine n’est pas autorisée en France dans le traitement des poux. Des études ont pourtant prouvé son efficacité dans cette indication. Mais le risque de voir émerger des résistances incite les professionnels à la prudence.

 

Sur le papier, l’ivermectine a tout du traitement idéal. Ce médicament antiparasitaire que l’on trouve en France sous le nom Stromectol (laboratoire Merck Sharp and Dohme) ou ses formes génériques (laboratoires Mylan, Biogaran, Pierre Fabre…) s’avère non seulement efficace contre les poux de tête mais il ne nécessite qu’une seule prise par voie orale (avec un nombre de comprimés déterminé en fonction de l’âge et du poids). C’est pourquoi certains parents et médecins y voient le remède miracle contre cette infestation certes sans danger (les poux de tête ne transmettent aucune maladie) mais extrêmement désagréable et laborieuse à endiguer.

NON INDIQUÉ CONTRE LES POUX MALGRÉ SON EFFICACITÉ

Pourtant, en France, la substance n’est pas indiquée dans le traitement des poux, faute d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Les médecins qui la prescrivent « hors AMM » engagent donc leur responsabilité. L’ivermectine reste en effet réservée au traitement d’autres infections parasitaires telles que la gale et des parasitoses tropicales (filariose lymphatique et anguillulose). Des aspects économiques pourraient en partie expliquer cet « oubli », comme l’expliquait en 2014 le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses, dans le magazine Le Point : « Est-ce que le laboratoire l’ayant découvert (Merck) ne veut pas investir d’argent, car décrocher l’agrément d’une indication nouvelle pour un médicament est un processus très coûteux […] ? Probablement, car ce médicament ancien peut être utilisé comme générique et, dans ces conditions, les études de mise sur le marché ne seront jamais rentabilisées pour le laboratoire. »

Mais au-delà de ces considérations économiques existent également des arguments scientifiques. Les spécialistes redoutent l’émergence de résistances qui ont déjà rendues inefficaces un pan entier des traitements anti-poux, à savoir la famille des insecticides neurotoxiques. Ces produits très populaires il y a une vingtaine d’années ont alors peu à peu disparu du marché français. Ainsi le Prioderm (malathion), leur dernier représentant, a cessé d’être produit fin 2018. Or dès 2010, une étude parue dans The New England Journal of Medicine indiquait que le traitement par ivermectine présentait une efficacité significativement supérieure aux traitements insecticides habituels (malathion). Et à l’époque déjà, l’article concluait que cette prescription devait demeurer exceptionnelle en raison du risque d’émergence de résistances.

DES PREMIERS CAS DE RÉSISTANCES APPARAISSENT

Car malgré les gros avantages thérapeutiques de ce médicament, des premiers cas de résistances de poux de tête ont été documentés au Sénégal et relayés par des publications scientifiques, notamment en 2018 dans la revue PloS Genetics (1). Ces données incitent donc à la mesure et à la prudence.

En premier lieu car il serait dommageable de créer des résistances contre un produit utile dans des cas sévères : l’ivermectine est notamment utilisée pour lutter contre les poux de corps qui touchent surtout les populations vulnérables – sans-abris, réfugiés – et qui, contrairement aux poux de tête, sont vecteurs de bactéries pathogènes (Rickettsia prowazekiiBartonella quintanaBorrelia recurrentis).

En second lieu car ce produit demeure un médicament neurotoxique. Il présente certes très peu d’effets secondaires connus chez l’homme mais, selon la Société canadienne de pédiatrie, en raison de sa neurotoxicité, il ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins de 15 kg. Or le caractère bénin des poux de tête doit conduire à choisir en première intention des traitements exposant à un minimum d’effets indésirables, d’autant que les réinfestations appellent à répéter le traitement de nombreuses fois.

Il convient donc désormais de privilégier les produits étouffeurs en raison du peu d’effets indésirables connus qu’ils entraînent et de l’efficacité prouvée de certains d’entre eux lors de nos tests.

 

(1) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27211825

Marie-Noëlle Delaby

19 septembre 2019

Escroquerie Les virements faramineux n’ont pas alerté la banque

Escroquerie

 

Les virements faramineux n’ont pas alerté la banque

Une cliente du LCL a passé quatre virements sur quatre jours consécutifs pour un montant total de 128 000 € sur le compte d’un escroc, dissimulé derrière une société bidon établie en Hongrie. Sans que cela n’alerte la banque !

 

« Je ne m’en souviens plus très bien, ça ne sert à rien d’y penser puisqu’il n’y a plus rien à faire ! » Odile L. ne tient pas à ce que la conversation téléphonique se prolonge trop. Âgée de 77 ans, elle vit dans les beaux quartiers de Paris. Il est vrai que le choc a été violent : un escroc a réussi à lui soutirer en douceur un total de 128 000 €, le montant exact figurant au crédit de son compte. Quatre virements successifs de respectivement 40 000, 45 000, 38 000 et 5 000 €. Sans que cela n’alerte sa banque, le LCL.

C’est la fille d’Odile L., Flore B., qui a récemment informé Que Choisir de cette incroyable escroquerie. Elle est cotitulaire du compte qui a été asséché. Les faits remontent au début de cette année. La vieille dame reçoit un coup de fil d’un homme qui se prétend magistrat français exerçant à l’étranger. Il lui enjoint de régler sans délai une dette. Difficile d’en savoir plus : Odile L. reste floue lorsqu’on lui demande de décrire précisément la manière dont il s’y est pris pour la piéger. Par pudeur, ou tout simplement parce qu’elle n’est maintenant plus aussi vive qu’avant. Toujours est-il que l’escroc la convainc de passer les virements au bénéfice d’une société basée en Hongrie, Asteria Trade. « Mais comment le LCL n’a-t-il pas réagi, s’étrangle Flore B. ? Si quatre virements de plusieurs milliers d’euros émis en quatre jours vers un compte étranger ça n’alerte pas une banque, que faut-il faire ? C’est intolérable et inquiétant pour les consommateurs. » Une plainte a été déposée au commissariat du VIIIarrondissement. Mais pour l’instant elle ne semble pas suivie.

LE LCL RESTE INFLEXIBLE

En parallèle, Flore B. s’est démenée pour pointer le défaut de surveillance du LCL. Elle a invoqué la jurisprudence qui reconnaît une faute de la banque dans des cas comparables. Elle a trouvé un récent rapport de Tracfin (organisme qui lutte contre les transferts d’argent sale) mettant en garde les banques : « Les principaux vecteurs de blanchiment des fonds bancarisés issus des escroqueries et de la fraude sont des sociétés éphémères souvent immatriculées dans les pays de l’Est. » Mais le LCL reste inflexible : il estime qu’aucune faute ne peut lui être reprochée, ce qu’a confirmé le médiateur de la banque saisi de ce dossier. Flore B. n’a alors eu d’autre choix que de porter l’affaire en justice. La procédure est en cours. « La difficulté pour une banque, explique à Que Choisir une porte-parole du LCL, c’est de concilier la liberté que chacun a sur la gestion de son argent et la protection que nous lui devons. Dans le dossier évoqué, nous sommes tenus au secret professionnel. Je peux seulement vous assurer que l’agence a fait le job. Elle ne pouvait pas se douter que ces quatre virements effectués au guichet par la cliente étaient le fruit d’une manipulation. » Et le LCL de prévenir : « Soyez prudent. Dans ce dossier, il y a un contexte qui suscite des interrogations. » L’auteur de l’escroquerie semblait effectivement bien informé. Était-ce un proche de la victime, avait-il réussi à avoir accès d’une manière ou d’une autre à son compte, s’agissait-il d’un employé de la banque ? Quelle que soit la réponse, il y a de toute façon comme un gros doute sur la manière dont le LCL surveille et « protège » les comptes de ses clients.

Arnaud de Blauwe

19 septembre 2019

Envolée des prix des carburants Une pétition contre la TVA sur les taxes

Envolée des prix des carburants

 

Une pétition contre la TVA sur les taxes

Alors que l’envolée du cours du pétrole sur les marchés mondiaux va très prochainement se répercuter sur les prix à la pompe, l’UFC-Que Choisir exhorte le gouvernement à contrebalancer d’urgence cette inflation en mettant fin à la double taxation inique qui frappe les dépenses d’énergie (carburants mais aussi chauffage). En supprimant la TVA payée par les consommateurs sur les taxes environnementales, ce sont 12 à 14 centimes par litre qui seraient ainsi économisés. A quelques jours de la présentation du projet de loi de finances pour 2020, l’UFC-Que Choisir lance donc aujourd’hui une pétition pour abolir cette « tva sur les taxes ».

 

La TVA sur les taxes renchérit de 4,6 milliards d’euros les dépenses d’énergie

Première recette fiscale de l’Etat (plus de 129 milliards d’euros par an), la TVA pèse lourdement sur le budget des ménages. Elle est payée sur la quasi-totalité des biens et services achetés, mais elle frappe également certaines taxes acquittées par les consommateurs, principalement sur l’énergie : taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) à l’achat du carburant, contribution au service public de l’électricité (CSPE), etc. Au total, ce sont, d’après nos estimations, par moins de 4,6 milliards d’euros qu’ont ainsi payé les consommateurs en 2018, au titre de cette « taxe sur la taxe »1.

Stop à la double-peine fiscale

 

Carburants et fioul domestique : alerte sur les prix… et sur les taxes

Les tensions actuelles sur le cours du pétrole vont être chèrement payées par les consommateurs. L’industrie pétrolière annonce une hausse imminente des prix à la pompe de 4 à 5 centimes, sous réserve que la crise ne s’accentue pas. Le fioul domestique est également frappé. Or, ce sont ces deux énergies qui paient le plus lourd tribut à la double taxation : sur chaque litre de carburant, ce sont ainsi 14 centimes d’euros pour l’essence et 12 centimes pour le diesel qui sont réglés en TVA sur la TICPE… soit plus que sur le carburant lui-même ! Sur une facture moyenne de chauffage, la double-peine fiscale s’élève à 62 € par an pour les ménages chauffés au fioul, contre 56 € à l’électricité et 31 € au gaz. Par conséquent, il n’est pas admissible que le Gouvernement s’en remette au seul bon vouloir des compagnies pétrolières, appelées à une illusoire modération tarifaire, alors qu’il dispose du levier fiscal pour agir.

Une taxation des dépenses contraintes qui ne finance pas la transition énergétique

Les montants en jeu sont d’autant moins acceptables qu’ils touchent des dépenses contraintes. A court terme, les ménages n’ont pas de possibilité d’échapper aux hausses de prix de l’énergie : se chauffer ou se déplacer ne sont pas des choix, mais des nécessités. Si les alternatives existent (rénovation énergétique, transports en commun ou moins consommateurs d’énergie) et doivent être encouragées, elles sont longues à se mettre en place et surtout ne sont pas accessibles sur tout le territoire, ni à tous les budgets. En outre, la TVA sur les taxes ne sert en aucun cas à financer cette transition vers la sobriété énergétique : son produit est versé au budget de l’Etat, et non fléché vers des dispositifs pour réduire la dépendance des consommateurs aux dépenses d’énergie.

Refusant le discours de l’impuissance de l’Etat face à cette inflation énergétique, l’UFC-Que Choisir exige donc des pouvoirs publics qu’ils actionnent tous les leviers à leur disposition pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, à commencer par la suppression de l’assujettissement à la TVA des taxes et contributions, notamment sur l’énergie. L’association appelle les consommateurs à renforcer la pression, en signant la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

NOTES

1 Dans le détail, en 2018, les montants de double-taxation ont représenté, 3,2 milliards d’euros sur le carburant, 1 milliard d’euros sur l’électricité, 200 millions d’euros sur le gaz et autant pour le fioul domestique.
18 septembre 2019

Smartphones Ils génèrent trop d’ondes !

Smartphones

 

Ils génèrent trop d’ondes !

L’Agence nationale des fréquences épingle régulièrement des smartphones pour la puissance excessive des ondes qu’ils émettent. Certains ont même été interdits.

 

Les écoliers n’aiment pas les contrôles surprises. Les fabricants de smartphones non plus ! Chaque année, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) vérifie aléatoirement le DAS (débit d’absorption spécifique) de dizaines de mobiles commercialisés en France. Et depuis deux ans, elle prend régulièrement des marques en faute pour les excès de certains de leurs modèles. Leur leçon est pourtant plus simple que la poussée d’Archimède. Elle s’énonce ainsi : en Europe, le DAS d’un smartphone ne doit pas dépasser 2 W/kg. Plus qu’un cours de physique, c’est même une leçon d’histoire puisqu’elle n’a pas changé depuis… 1998 (lire encadré). Ce DAS représente le niveau des radiofréquences émises par le téléphone portable vers l’utilisateur lorsque l’appareil fonctionne à pleine puissance. Sans alimenter le débat qui divise pro et anti-ondes, on préfère, à choisir, que la réglementation soit respectée.

Parmi les constructeurs épinglés figurent des acteurs confidentiels, tels Echo ou Logicom, mais aussi des entreprises connues comme Alcatel, Huawei, Nokia, Wiko ou Xiaomi. Ainsi, début 2017, l’Alcatel Pixi 4 fraudait, de peu, à 2,04 W/kg. En juillet 2018, le Xiaomi Mi Mix 2S franchissait la ligne avec 2,94 W/kg. Et, en février dernier, le Nokia 6.1 était flashé à 3,58 W/kg (lire « DAS tronc » dans l’encadré). Pas de marge de tolérance à l’ANFR, qui met chaque fois en demeure les fabricants de conformer leurs produits.

RETRAIT VOLONTAIRE OU FORCÉ

Une mise à jour logicielle suffit à régler le problème, et la plupart des marques réagissent vite. Certaines préfèrent retirer l’appareil incriminé du marché (ce fut le cas du Neffos X1 TP902 importé par TP-Link France). D’autres font la sourde oreille. En juillet dernier, faute de réponse de la part des constructeurs concernés, l’ANFR a interdit la vente des Leagoo S8 et Allview X4 Soul Mini S (avec, respectivement, un DAS de 2,39 W/kg et 4,6 W/kg). Pas une grande perte pour les consommateurs…

QU’EST-CE QUE LE DAS ?

Le DAS, ou débit d’absorption spécifique, mesure le niveau des radiofréquences émises par le smartphone vers l’utilisateur lorsque l’appareil fonctionne à pleine puissance. Les limites autorisées ont été fixées en ne tenant compte que des effets avérés de l’exposition aux ondes, comme l’échauffement des tissus du corps humain. Elles n’ont pas été révisées depuis 1998. La méthodologie définie pour mesurer le DAS est sévère. Le smartphone doit émettre à sa puissance maximale, de manière continue, durant six minutes. Mais, dans la réalité, il n’émet ainsi que lorsqu’il a du mal à trouver du réseau. De plus, d’après l’ANFR, le téléphone n’émet que la moitié du temps lors des appels et seulement 10 % du temps au cours d’un usage data (vidéo, navigation Internet).

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Les trois types de DAS

1. DAS tête
Limite : 2 W/kg
Il reflète l’usage du téléphone à l’oreille, en conversation vocale. Cette valeur DAS doit être mentionnée dans le manuel du smartphone et toutes les publicités.

2. DAS tronc
Limite : 2 W/kg
Il représente les émissions du téléphone porté près du tronc, dans une poche de veste ou un sac. Les constructeurs doivent démontrer qu’ils respectent la limite. En 2016, la loi s’est durcie : le DAS est mesuré avec le smartphone situé à 5 mm au maximum de l’utilisateur, contre 25 mm auparavant.

3. DAS membre
Limite : 4 W/kg
Il correspond à l’émission du smartphone plaqué contre un membre (tenu en main ou glissé dans la poche de pantalon).

Puissance excessive des ondes : modèles concernés (depuis 2017)

Alcatel Pixi 4, Archos Access 50, Echo Star Plus, Hisense F23, Huawei Honor 8, Logicom M Bot 60, Nokia  6.1, Nokia 5, Nokia 3, Wiko View, Wiko Tommy 2 Bouygues Telecom, Xiaomi Mi Mix 2S, Xiaomi Redmi Note 5.

Lors de nos tests de smartphones, nous indiquons systématiquement dans les caractéristiques des appareils leur valeur DAS.

Camille Gruhier

18 septembre 2019

Robots cuiseurs Le match Thermomix TM6 et Monsieur Cuisine Connect (Lidl)

Robots cuiseurs

 

Le match Thermomix TM6 et Monsieur Cuisine Connect (Lidl)

Commercialisés depuis quelques semaines, deux robots cuiseurs vendus à des prix très différents sont devenus des phénomènes de société : le Thermomix TM6 (1 299 €) et le Monsieur Cuisine Connect de Lidl (359 €). Nous les avons enfin testés selon un protocole strict pour comparer en toute objectivité leurs performances.

 

C’est peu dire que le Thermomix TM6 de Vorwerk et le Monsieur Cuisine Connect (MCC) de Silvercrest (marque du hard-discounter Lidl) ont beaucoup fait parler d’eux lors de leur sortie respective. En mai, le TM6 succédait au Thermomix TM5, il était toujours vendu uniquement sur démonstration à domicile, et faisait entrer Vorwerk dans le monde des robots connectés.

Quelques semaines seulement après, Lidl lançait sous sa marque Silvercrest son premier robot cuiseur connecté, le Monsieur Cuisine Connect qui permet également de mijoter, saisir, cuire à la vapeur, pétrir, mixer, hacher ou encore piler la glace.

Le TM6 est vendu 1 299 €, plus 36 € d’abonnement par an pour accéder aux recettes du site Cookidoo. À 359 €, le Monsieur Cuisine Connect coûte 3,5 fois moins cher. Un écart qui reflète deux politiques différentes. Le second, conçu dans les bureaux de la marque allemande Lidl à Hong Kong, est produit à grande échelle en Chine. Le premier, le TM6 de Vorwerk, marque allemande elle aussi, est assemblé à Cloyes-sur-le-Loir (28). Son moteur est fabriqué outre-Rhin et son bol en Inox, en France, par la maison Degrenne.

Pour départager ces 2 robots cuiseurs vedettes, nous les avons testés en laboratoire. Nous avons notamment pris en compte :

  • Leurs performances : aptitude à réaliser des préparations culinaires (blancs en neige, pâte à gâteau, mayonnaise, riz au lait, bœuf en sauce, cuisson vapeur…). Le temps de réalisation et la qualité du résultat ont également été appréciés.
  • Leur endurance : évaluation de leur vieillissement face aux agressions liées au lavage en machine, le vieillissement du moteur, de l’élément chauffant et des joints d’étanchéité.
  • La qualité de construction : résistance et assemblage des pièces, résistance de la sérigraphie, stabilité du robot, vibrations éventuelles, résistance des joints, résistance et fixation des sélecteurs et touches en conditions réelles.
  • L’utilisation : mode d’emploi, préparation du robot, mise en route, stabilité, niveau sonore, nettoyage, remplissage et vidage…

Retrouvez les résultats de notre test (abonnés) :

 

18 septembre 2019

Cigarette électronique Aucun danger signalé en France

Cigarette électronique

 

Aucun danger signalé en France

Aux États-Unis, six personnes sont décédées et près de 400 autres atteintes de pneumopathies ont dû être hospitalisées. Des liquides pour cigarette électronique seraient en cause. En France, les fabricants et les importateurs de liquides déclarent la composition de leurs liquides auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et des centres antipoison.

 

Les causes de l’épidémie de pneumopathies chez des adeptes de la cigarette électronique aux États-Unis ne sont pas encore précisément connues. Tous les cas sont à l’étude, mais par précaution, les autorités sanitaires américaines recommandent carrément de ne plus utiliser la cigarette électronique. « D’après les radios des poumons que j’ai pu consulter, analyse le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, il s’agit de pneumopathies causées par la présence de lipides dans les poumons. Cela peut être lié à des liquides contenant des impuretés et vendus sous le manteau. » Deux pistes se dégagent pour le moment : celle de la vitamine E, et celle du cannabis.

Faut-il craindre un phénomène similaire en France ? « Nous n’avons aucun signal inquiétant en provenance des hôpitaux », souligne le Pr Dautzenberg. Les liquides vendus dans les magasins spécialisés ou dans les bureaux de tabac pour être vaporisés dans les cigarettes électroniques – 35 000 actuellement – doivent tous être déclarés, qu’ils soient fabriqués en France ou importés, avec leur composition précise, auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), et des centres antipoison. Comme il s’agit d’un produit de consommation courante, les contrôles sont effectués sous la responsabilité de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) : « Des saisies ont lieu dans les boutiques, les échantillons sont ensuite analysés en laboratoire ; la conformité de l’étiquetage est également vérifiée », explique Jean Moiroud, président de la fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape).

Le plus sage, pour éviter tout incident, est donc d’acheter exclusivement des liquides qui figurent sur la liste officielle, dans des boutiques ayant pignon sur rue. Ceux qui s’essaient aux mélanges maison doivent s’assurer de la bonne qualité de leurs produits de base (arômes, notamment), qui sont de toute façon soumis aux mêmes obligations que les liquides prêts à utiliser.

Anne-Sophie Stamane

17 septembre 2019

Individualisation des frais de chauffage Le gouvernement passe en force

Individualisation des frais de chauffage

 

Le gouvernement passe en force

Si le décret publié le 23 mai dernier paraissait tempérer les ardeurs du précédent gouvernement en matière d’individualisation des frais de chauffage en copropriété, son arrêté d’application est 100 % calibré pour faire la fortune des professionnels du comptage.

 

En mai dernier, le gouvernement publiait un décret mi-chèvre mi-chou sur l’individualisation des frais de chauffage en copropriété. Côté négatif, il entérinait les répartiteurs de frais de chauffage comme instrument de comptage, une décision aberrante puisqu’ils sont incapables de mesurer la quantité de chaleur consommée. Côté positif, il exonérait les copropriétés qui consomment au plus 80 kWh/m2/an pour le chauffage, et celles où l’individualisation entraînerait « un coût excessif au regard des économies d’énergie susceptibles d’être réalisées ». Ce qui permettait a priori d’en exonérer un grand nombre, sous réserve que l’arrêté attendu pour préciser le décret ne soit pas dicté par le lobby des professionnels de la mesure, précisions-nous.

Or cet arrêté est paru le 10 septembre, et il est taillé sur mesure pour que les industriels du comptage touchent le jackpot. Les dépenses retenues pour définir « le coût excessif au regard des économies d’énergie attendues » excluent en effet le remplacement des robinets thermostatiques, alors que leur durée de vie est limitée. Elles excluent également le calorifugeage des conduits, le désembouage et l’équilibrage de l’installation de chauffage, des interventions elles aussi déterminantes pour espérer une réduction de la consommation d’énergie. Avec de tels critères, l’obligation va toucher de nombreux immeubles sans que cela leur apporte la moindre plus-value, contrairement aux travaux d’économies d’énergie.

Ce choix du gouvernement interroge d’autant plus que ses projets de décret et d’arrêté ont été désavoués par le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, chargé de le conseiller. Il a émis un avis défavorable très argumenté, déplorant que « l’individualisation des frais de chauffage soit prioritaire alors que le surcoût qu’elle va engendrer pourrait être directement investi dans des travaux de rénovation plus efficaces pour réduire les consommations énergétiques des ménages et des copropriétés ». Avec de telles mesures, la rénovation énergétique dont on nous rebat les oreilles est mal engagée !

Élisabeth Chesnais

17 septembre 2019

Automobile Un stage pour perfectionner sa conduite

Automobile

 

Un stage pour perfectionner sa conduite

Le stage de conduite permet de comprendre les réactions d’une voiture et d’appréhender les systèmes d’aide à la conduite que beaucoup ignorent. Retour d’expérience et leçon d’humilité.

 

Comme nous le révélions dans notre enquête, les systèmes d’assistance à la conduite restent méconnus des automobilistes. Pire, ils sont parfois mal maîtrisés et peuvent engendrer des réactions inappropriées alors que certains d’entre eux seront rendus obligatoires d’ici 2022. Même les systèmes « basiques » tels que l’ABS ou l’ESP, montés de série depuis des années sur toutes les voitures, sont mal connus et même mal utilisés. Et pour cause, ces aides à la conduite ne sont généralement pas abordées lors des heures d’apprentissage de la conduite par les auto-écoles. La seule solution est donc de passer par une formation post-permis.

 

FREINAGE D’URGENCE À 100 KM/H

Il existe trois grands groupes en France qui proposent ce type de formation : Centaure, ACP (Automobile Club Prévention) et Beltoise  Évolution. C’est sur l’un des circuits de ce dernier, dans les Yvelines à Trappes, que nous nous sommes rendus pour suivre le stage de prévention des risques routiers intitulé « Conduire juste ». La première partie de la formation, en salle, nous fait prendre conscience de la bonne attitude à avoir au volant : vigilance, observation et anticipation sont les clefs d’une conduite responsable, nous explique-t-on. On y apprend aussi la théorie de la distance de freinage, du temps de réaction… Place ensuite à la pratique.

 

BALLON TOUCHÉ = ENFANT BLESSÉ

Le test du ballon qui surgit sur la route.

Un rappel des règles de sécurité et de la méthodologie et c’est parti pour les tours de circuit. Je prends le volant en premier. Je dois éviter les pièges disséminés sur la route. Après le premier virage, mes trente années de journalisme auto et mes quelque 700 000 km parcourus ne veulent presque plus rien dire. Un énorme ballon surgit de ma droite et valdingue 10 mètres plus loin quand je le percute de plein fouet. Cela m’amuse un instant jusqu’à ce que Franck, le formateur, me rappelle que si ça avait été un gosse, il serait mort ! 200 mètres de roulage et déjà un accident mortel : fini la rigolade ! Le reste du premier tour ne sera pas plus concluant et je n’aurais réussi à éviter aucun ballon. Manque de vigilance et de préparation à réagir, regard placé au mauvais endroit, distraction par le moniteur : mon premier test n’est pas très probant, mon ego en prend un coup. Ce qui fait sourire le formateur : « Au volant, il n’y a pas de fierté à avoir ni même d’ego qui tienne. Il faut adapter sa conduite à l’environnement, observer et regarder tout autour de soi. C’est la clef d’une conduire sûre. » Quelques conseils avisés plus tard, je reprends le volant pour tenter d’améliorer ma piètre prestation. Cette fois, c’est nettement mieux et les ballons ne font que traverser la route devant la voiture, sans encombre. Je les évite enfin.

 

LES AIDES ÉLECTRONIQUES

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Un trajet routier permet d’évaluer le comportement du conducteur en conditions réelles.

Suivra un parcours routier où l’on doit mettre en application les conseils du formateur, en conditions réelles cette fois-ci. Il note tout, étudie la façon de gérer cet environnement urbain et dresse un bilan. Je n’atteins ici que le niveau en dessous du meilleur (sur quatre possibles), mais selon le formateur, ce n’est pas mal du tout, beaucoup d’autres conducteurs sont généralement en dessous. Le retour en salle permet de découvrir les aides à la conduite déjà montées sur les véhicules : l’ABS, l’antipatinage et l’ESP. Le moment de découvrir, si besoin, que le véritable rôle de l’ABS est de ne pas bloquer les roues pour pouvoir conserver la maîtrise de la direction. Et qu’il ne permet pas de raccourcir la distance de freinage. Puis, les vidéos de démonstration font mouche juste avant de retourner sur le circuit. Les freinages spectaculaires s’enchaînent : en virage, à plus de 100 km/h, sans tenir le volant… c’est bluffant ce qu’une voiture peut faire. Lors de cette journée, nous ne testerons pas les nouvelles aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif ou le système de maintien dans la file qui intègrent une autre formation. Mais Franck nous en explique le fonctionnement et nous précise que, là encore, il faut toujours être vigilant et prêt à réagir.

 

STAGE MODULABLE

De multiples critères dressent le profil du conducteur.

Notre stage est une formule basique proposée par Beltoise Évolution mais il existe d’autres modules complémentaires, qui abordent les nouvelles aides à la conduite, permettent de se former à l’écoconduite ou encore d’acquérir les bases du pilotage automobile. Côté tarif, la journée « Conduire juste » coûte un peu plus de 400 €. C’est un peu cher mais le coût peut être pris en charge dans le cadre de la formation individuelle. Et, vu le bénéfice apporté, même à un conducteur expérimenté, et si cela peut éviter un accrochage ou pire, un accident, ce sera un bon investissement.

Yves Martin

17 septembre 2019

Fraude à la carte bancaire Plus d’excuses pour ne pas rembourser

Fraude à la carte bancaire

 

Plus d’excuses pour ne pas rembourser

Alors que depuis le 14 septembre dernier, l’envoi du seul code SMS pour authentifier un paiement sur internet (3D-Secure) est officiellement obsolète, permettez-moi, une fois n’est pas coutume, de remercier la Fédération bancaire française (FBF). A travers son communiqué de presse, elle rappelle utilement à ses membres les principes concourant au respect scrupuleux du droit des victimes d’une fraude bancaire à être indemnisées rapidement, une exigence loin d’être toujours respectée sur le terrain.

 

Comme le souligne le lobby des banques, il est juste de dire que la loi n’a pas changé depuis samedi dernier. Les banques sont toujours tenues de proposer un dispositif d’authentification forte des paiements. En cas d’escroquerie, elles doivent alors rembourser toute opération non autorisée, sauf si le consommateur s’est rendu coupable d’une négligence ou d’une fraude.

Ce que la FBF feint d’oublier, c’est que le véritable bouleversement n’est pas légal mais règlementaire, ou technique si vous préférez. Actant les risques de détournements du seul code SMS pour authentifier les paiements à distance, l’Union européenne ne considère plus le 3D-Secure comme étant suffisamment sécurisé. Par conséquent, à défaut de s’être préparées à l’avance, les banques qui continuent aujourd’hui de l’utiliser ne pourront plus rechercher la négligence de leurs clients pour ne pas les rembourser. Comme le dit l’adage, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

Vous l’aurez compris, cette nouvelle règlementation européenne anti-fraude bancaire constitue une double victoire consumériste que j’encourage la FBF à reconnaître et à mettre en œuvre avec diligence.

Pour les victimes, d’abord. Si jusqu’alors le remboursement des fraudes était incertain, long et source de nombreux litiges, gageons que cela cesse. En effet, pour les banques qui ne proposent pas d’authentification conforme à la règle, toute pratique visant à décourager, à ralentir ou à refuser l’indemnisation des victimes est désormais totalement inadmissible car obsolète, elle aussi. Au régulateur de mobiliser son pouvoir de contrôle, et de sanction en cas de persistance de telles pratiques.

Enfin, pour l’ensemble des consommateurs, la stricte application de la norme européenne est surtout l’assurance que les banques et les e-commerçants avanceront à marche forcée vers des paiements à distance plus sûrs. Il est grand temps, même si mieux vaut tard que jamais !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

17 septembre 2019

Assurance emprunteur Pourquoi elle est plus chère

Assurance emprunteur

 

Pourquoi elle est plus chère

En raison du maintien des taux d’intérêt à un niveau très bas, l’assurance représente une part de plus en plus forte du budget des emprunteurs. Particulièrement depuis que sa fiscalité s’est alourdie. Explications.

 

La loi de finances pour 2019 a supprimé l’exonération de taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) qui s’appliquait sur la garantie décès. Cette dernière pèse pour moitié environ dans la mensualité des emprunteurs. Jusque-là, la taxe (au taux de 9 % tout de même) ne portait que sur les garanties incapacité-invalidité et perte d’emploi. « Les assureurs ont très logiquement répercuté la hausse des dépenses sur le montant des cotisations », commente Laurent Monarque, président d’iAssure, courtier grossiste, spécialiste de l’assurance emprunteur. Résultat, depuis le 1er janvier, le budget des particuliers alloué à l’assurance emprunteur a augmenté. Et par répercussion, le taux annuel effectif global (TAEG), c’est-à-dire le coût total du crédit, aussi. La mesure n’étant pas rétroactive, seuls les contrats signés depuis le début de l’année sont concernés. « Tous les récents emprunteurs sont ainsi impactés par cette hausse mais les retraités et les personnes faisant de l’investissement locatif sont les plus touchés », explique Laurent Monarque. Et de poursuivre : « La garantie décès représente pour eux la totalité de la prime puisqu’ils ne souscrivent pas à la garantie invalidité. »

VOUS ÊTES RÉCENT EMPRUNTEUR

En conséquence, si votre contrat date de cette année et, surtout, si vous avez souscrit, comme la très grande majorité des emprunteurs, à l’assurance groupe de votre banque, vérifiez si vous avez intérêt à changer de compagnie d’assurance. L’économie pourrait être substantielle.

Prenons l’exemple d’une personne âgée de 45 ans qui a souscrit auprès du Crédit agricole, courant janvier, un prêt de 200 000 € au taux de 1,35 % sur 20 ans. Selon les estimations de notre calculateur, opter pour un autre assureur que celui proposé par sa banque peut lui faire réaliser une économie de 7 150 €.

Même s’il est souvent pertinent d’assurer son prêt immobilier auprès d’un assureur autre que celui proposé par son établissement de crédit, peu d’emprunteurs usent de cette faculté pourtant offerte depuis 2010. En 2017, 15 % seulement des cotisations d’assurance des prêts immobiliers émanaient de contrats conclus en délégation d’assurance, selon la Fédération française de l’assurance. Les banques détiennent donc 85 % d’un marché très juteux. Les cotisations pour les seuls prêts immobiliers portaient en 2017 sur 6,738 milliards d’euros.

Si vous avez fait confiance à votre banque sans vous poser de questions, il n’est pas trop tard pour changer de crèmerie. Dans les 12 mois de signature de votre prêt, vous bénéficiez même d’une facilité de résiliation de votre assurance groupe. En effet, pendant la première année, il est permis de changer d’assurance à tout moment. Au-delà, il faut attendre la date d’échéance annuelle de votre contrat et respecter un préavis de deux mois. Il a récemment été convenu qu’il fallait se référer à la date anniversaire de la signature de l’offre de prêt (décision du Comité consultatif du secteur financier du 27 novembre 2018). Voilà un obstacle en moins sur le chemin de la délégation d’assurance. Car dans la pratique, la faculté de résiliation se heurtait à une difficulté, les contrats d’assurance emprunteur ne comportant pas de date d’échéance. Afin de permettre à tous les établissements de mettre à jour, si nécessaire, leurs systèmes d’information, il a été prévu que ce dispositif soit effectif au plus tard au second semestre 2019. « À ce jour, estime Laurent Monarque, quasiment toutes les banques jouent le jeu. »

LES CONTRATS PLUS ANCIENS

Si vous avez souscrit une assurance emprunteur avant le 1er janvier de cette année, un changement d’assurance reste judicieux. Certes, vous subirez la nouvelle fiscalité, mais les différences de prix sont telles que vous serez probablement encore gagnant en optant pour une délégation d’assurance. Votre gain potentiel varie bien sûr en fonction de votre profil (âge, état de santé, durée du prêt restant à courir, etc.). Vous n’avez rien à perdre surtout que la substitution d’assurance s’effectue sans frais ni pénalités.

Dans tous les cas, ne laissez pas votre banque vous dissuader de partir avant d’effectuer une simulation comparative. Elle peut d’ailleurs, sur présentation d’une offre concurrentielle, vous soumettre une contre-proposition tarifaire afin de vous retenir. Faire jouer la concurrence est toujours profitable.

Estimez vos économies

Avec notre calculateur, évaluez en quelques clics l’intérêt de remplacer l’assurance groupe de votre prêt par une assurance individuelle.

Rosine Maiolo

13 septembre 2019

Épandage de pesticides Des distances de sécurité insuffisantes

Épandage de pesticides

 

Des distances de sécurité insuffisantes

Le gouvernement doit impérativement revoir sa copie sur les zones interdites d’épandage. Imposer des zones sans traitement phytosanitaire à proximité des maisons c’est bien, mais sur les quelques mètres prévus, elles seront incapables de protéger les riverains de la dérive des pesticides.

 

On peut voir le verre à moitié plein et se féliciter de la décision du gouvernement. Il prévoit en effet de protéger la santé des riverains en imposant des zones sans traitement phytosanitaire aux agriculteurs, à proximité des habitations. C’est une mesure salutaire très attendue, qui n’avait jamais encore été prise. Ceci dit, elle n’a rien de spontané, elle intervient après la fronde de quelques maires soucieux de protéger leurs administrés. Mais surtout, elle répond à une exigence du Conseil d’État. La haute juridiction administrative avait en partie retoqué l’arrêté du 4 mai 2017 réglementant l’utilisation des pesticides en juin dernier. Ses motifs ? Une protection insuffisante de la ressource en eau d’une part, et des riverains de zones traitées d’autre part. « Or ces riverains, précisait le Conseil d’État, doivent pourtant être regardés comme des habitants fortement exposés aux pesticides sur le long terme. » Le gouvernement était sommé de publier un arrêté plus protecteur dans les 6 mois. La création de distances de sécurité sans épandage de pesticides s’inscrit dans ce cadre.

Pourtant, à lire les projets de décret et d’arrêté, il est assurément plus réaliste de voir le verre à moitié vide. Les distances sans traitement prévues sont seulement de 5 mètres pour les cultures dites basses, céréales, légumes, et de 10 mètres pour les cultures hautes, vignes, arbres fruitiers. De plus, ces distances pourront respectivement être réduites à 3 et 5 mètres dans le cadre des chartes d’engagement départementales qui vont se négocier entre agriculteurs, élus locaux et riverains.

LOBBYING DE LA FNSEA

Le gouvernement a beau jeu de souligner qu’il s’appuie sur les distances préconisées par un récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses). Il dit vrai, mais l’Agence a travaillé sur des données qui datent, les travaux d’actualisation étant en cours ! Il aurait pu se référer aux distances très supérieures préconisées par la Direction générale de l’alimentation (DGAL), une direction du ministère de l’Agriculture. En 2016, elle a ciblé la protection des espaces fréquentés par les enfants, les élèves, et tous les établissements de santé, quel que soit le public accueilli. Pour obtenir moins de 1 % de dérive du produit phytosanitaire utilisé, elle fixait les distances sans épandage de pesticides à 5 mètres pour les céréales et les légumes, mais à 20 mètres pour la viticulture et à 50 mètres pour l’arboriculture.

Voilà des distances plus adaptées que celles qui sont proposées, mais la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a une nouvelle fois gagné la partie, n’hésitant pas à annoncer une multitude de « zones de gravats et de déchets de chantier » dans les espaces sans traitement. Il est assez pathétique de constater qu’en 2019, le principal syndicat représentatif des agriculteurs n’imagine toujours pas de zones cultivées sans pesticides !

DONNEZ VOTRE AVIS !

Vous pouvez donner votre avis sur le projet de décret et d’arrêté du gouvernement jusqu’au 1er octobre sur :

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-publique-sur-un-projet-de-decret-et-a2032.html

L’UFC-Que Choisir vous invite à participer à cette consultation, les distances de zones non traitées sont en effet trop limitées dans le projet actuel. Elles ne sont pas suffisantes pour protéger les riverains. Obtenir les distances préconisées par la DGAL en 2016 serait un progrès énorme.

Élisabeth Chesnais

12 septembre 2019

Opel Astra Premières impressions

Opel Astra

 

Premières impressions

Si la nouvelle Opel Astra reçoit quelques modifications extérieures, ce sont surtout ses nouveaux moteurs qui lui apportent des atouts intéressants. Mais la compacte d’Opel manque de modernité et de dynamisme face à une concurrence plus aguichante.

 

En perte de vitesse dans les ventes en France, l’Opel Astra, élue voiture de l’année en 2017, bénéficie déjà d’un restylage. Si l’esthétique change peu avec seulement quelques retouches à l’avant et à l’arrière, c’est surtout sous le capot que les principales évolutions ont lieu avec une gamme de moteurs entièrement nouvelle.

 

QUALITÉ DE VIE À BORD

L’intérieur de la nouvelle Astra demeure cossu et bien fini.

Comme pour l’extérieur, l’intérieur de la nouvelle Astra profite de légères retouches. À commencer par l’intégration d’un combiné d’instruments modernisé et légèrement agrandi pour atteindre les 8 pouces. Dommage que seule la partie centrale (le compteur de vitesse) soit numérique et que les deux compteurs extérieurs restent analogiques. Sur ce point, l’Astra fait moins bien que certaines concurrentes qui possèdent un combiné entièrement numérique. On note aussi la présence d’un chargeur sans fil par induction situé sur la console centrale. Petite originalité, le smartphone est placé en position verticale et maintenu efficacement par des ergots. Pour le reste aucun changement n’est à signaler et, malgré le bandeau brillant, parfois plus clair, qui traverse la planche de bord, le noir domine et l’habitacle demeure un peu sombre.

photo2 opel astra 2019 induction
Le chargement par induction du téléphone placé à la verticale se révèle pratique.

AU VOLANT

Si les changements extérieurs semblent anodins, sous le capot c’est une véritable révolution. Les six motorisations disponibles, toutes des trois cylindres, sont en effet nouvelles (elles sont d’origine GM malgré le rachat d’Opel par PSA en 2017) et sur les sept combinaisons proposées, cinq affichent des émissions de CO2 sous la barre des 100 g/km. En fait, ce sont les moteurs combinés à la boîte automatique qui dépassent cette valeur et deux seulement sont sujets à un malus écologique de 50 €.

photo3 opel astra 2019 moteur
Tous les moteurs de l’Astra sont nouveaux et issus de GM.

Nous avons pris en main deux moteurs à essence. Tout d’abord le 1,2 litre de cylindrée pour une puissance de 110 ch. Nous l’avons conduit avec une boîte de vitesses mécanique. Cette dernière s’est avérée un peu accrocheuse, surtout lorsque l’on passe les rapports un peu rapidement. Mieux vaut alors anticiper la manœuvre et prendre son temps. À l’usage, ce bloc s’est montré agréable, même si on aurait préféré avoir un peu plus de couple à bas régime pour disposer de meilleures relances. À noter le gros travail qui a été réalisé sur sa sonorisation. Si le son devient assez audible lorsqu’on monte dans les tours, le son grave émis est plutôt agréable et fait oublier qu’il s’agit d’un moteur à trois cylindres.

Côté consommation, avec une conduite sur des routes sinueuses, l’ordinateur de bord affiche une moyenne de 7,6 l/100 km, ce qui est un peu élevé. Une conduite souple dans des conditions normales pourrait certainement faire baisser cette valeur.

photo4 opel astra 2019 habitacle
L’Astra possède une bonne habitabilité à l’avant comme à l’arrière.

Le second moteur conduit est, avec ses 145 ch, le plus puissant du choix en essence. D’une cylindrée de 1,4 litre, nous l’avons conduit associé à une boîte automatique à variation continue (CVT). De prime abord, nous avions peur d’avoir affaire à une mécanique un peu décevante, comme on a pu le reprocher à la Toyota Corolla, mais les premiers tours de roues nous ont rapidement fait changer d’avis. Ici, « l’effet mobylette » habituellement rencontré avec ce type de transmission est presque imperceptible. Mieux, le constructeur a conçu le système de façon à faire croire qu’il y a des passages de rapports, comme sur une boîte automatique traditionnelle, ce qui est nettement plus agréable à l’oreille. Ce n’est qu’en cas de forte accélération, pour effectuer un dépassement ou s’insérer dans le trafic, que nous en avons perçu le bruit irritant. Le reste du temps, nous avons oublié qu’il s’agissait de ce type de transmission.

Avec 8 l/100 km, également sur un trajet relativement sinueux, la consommation est, elle aussi, assez conséquente. Toutefois, sur une portion autoroutière à vitesse stabilisée, nous avons réussi à la descendre à moins de 7 litres, ce qui est acceptable.

Sur la route, le comportement de la compacte ne change pas vraiment. Et, malgré des trains roulants légèrement revus et des amortisseurs modifiés, les suspensions se montrent parfois un peu fermes et même inconfortables sur les mauvais revêtements. Heureusement, sur route et autoroute, tout s’arrange et la voiture s’avère confortable.

 

SÉCURITÉ

L’Astra peut recevoir des systèmes comme le régulateur de vitesse adaptatif, l’indicateur de distance de sécurité, l’alerte anticollision avant avec freinage d’urgence automatique, la reconnaissance des panneaux de circulation et l’aide au maintien dans la voie. Elle peut aussi recevoir les sièges ergonomiques certifiés AGR (Aktion Gesunder Rücken, une association de médecins allemands pour la santé du dos) avec fonction massage et ventilation : de quoi offrir un meilleur confort au conducteur et lui permettre de conduire dans de bonnes conditions.

L’OPEL ASTRA EN RÉSUMÉ

L’Opel Astra existe en berline (à gauche) ou en break (à droite).

Les quelques changements survenus sur l’Astra et ses nouveaux moteurs, aussi agréables soient-ils, seront un peu justes pour lui donner l’avantage face à une concurrence souvent plus moderne. Côté tarifs, la version berline à cinq portes est proposée à partir de 22 700 € et le break Sports Tourer à partir de 25 300 €. Chaque modèle est disponible en trois finitions : Astra, Elegance et Ultimate. En comparaison, une Peugeot 308, plus dynamique sur la route, débute à 21 350 € pour la berline et 22 300 € pour le break 308 SW et une Renault Megane, aux moteurs plus agréables, coûte respectivement 21 500 € (berline) et 22 500 € (Break Estate). Début 2020, l’Astra devra aussi se confronter à la nouvelle Volkswagen Golf, huitième du nom, qui devrait apporter un vent de modernité, ce dont manque la compacte d’Opel.

Les +

  • Confort
  • Moteurs agréables
  • Habitabilité
  • Consommations raisonnables
  • Quasiment pas de malus écologique

 

Les –

  • Manque de modernité
  • Intérieur sombre
  • Suspensions parfois désagréables

 

Yves Martin

12 septembre 2019

Fraude à la carte bancaire Pas de report pour rembourser les consommateurs

Fraude à la carte bancaire

 

Pas de report pour rembourser les consommateurs

A deux jours d’un bouleversement de la règlementation anti-fraude bancaire, rendant obsolète l’envoi du seul code reçu par SMS pour authentifier les paiements à distance, l’UFC-Que Choisir dénonce la consternante impréparation des banques et du e-commerce. Alors que la Banque de France pilote un plan de migration qui leur offre trois ans pour être en conformité avec la loi, un report du droit des victimes de fraude à être remboursé immédiatement serait inacceptable. En conséquence et sur le fondement d’une enquête qui démontre que les banques rechignent à les indemniser, l’association saisit les pouvoirs publics et met à la disposition des consommateurs des outils pour leur permettre de faire valoir leurs droits.

 

Nouvelle réglementation : pas de report pour les droits des consommateurs

Face à l’explosion de la fraude bancaire, qui consiste à débiter les comptes des consommateurs en détournant leurs moyens de paiement, l’Union européenne a souhaité rehausser leur sécurité. A compter du 14 septembre, les consommateurs devraient alors, en principe, pouvoir utiliser le dispositif d’authentification renforcée1 en lieu et place de l’envoi du seul code SMS (3D-Secure) pour les paiements à distance.
Ce délai ne sera pourtant pas tenu. Comment s’en étonner face au peu de zèle des professionnels à endiguer la fraude ? Rappelons qu’un e-commerçant sur quatre ne propose toujours pas de protocole de paiement sécurisé sur son site2. Plus grave encore, seulement 24 % des victimes sont prévenues par leur banque en cas de débit frauduleux3.
Quoiqu’il en soit, le plan de migration de la Banque de France n’a rien d’un report et encore moins d’un blanc-seing pour piétiner les droits des consommateurs. Dans deux jours, le 3D-Secure sera obsolète. Toutes les opérations contestées réalisées à l’aide de ce dispositif devront donc être immédiatement remboursées, sauf fraude du client. En plus d’être conforme à l’avis du régulateur européen4, une telle disposition est indispensable pour inciter les banques et les e-commerçants à adopter avec diligence le nouveau standard de sécurité.

Fraude bancaire : en hausse de 36 %, record battu avec plus d’un milliard d’euros en 2018

La stricte application de la réglementation européenne est d’autant plus impérieuse que la fraude bancaire connaît un essor aussi brusque que révoltant. Pour la seule année 2018, elle a bondi de 36 % pour atteindre plus d’un milliard d’euros5. 1,2 million de ménages ont ainsi été escroqués sur un an, soit une hausse de 144 % depuis 20106, pour un coût moyen de 860 euros par foyer victime !
Sans surprise, les paiements à distance sont les moins sûrs. Au niveau national, ils sont sept fois plus fraudés que les retraits en distributeurs et dix-sept fois plus risqués que les paiements en magasin7. Pire, alors que le e-commerce représente seulement 15 % des opérations par carte bancaire, ce secteur concentre à lui seul 70 % des fraudes !

Remboursement de la fraude : notre enquête montre que les banques trainent toujours les pieds

Si les banques sont tenues de rembourser immédiatement les victimes, sauf cas de négligence ou de fraude des clients, 20 % des escroqueries ne sont jamais indemnisées8 ! Derrière cette pratique inacceptable, notre enquête9 démontre que l’envoi du SMS pour authentifier les paiements (dispositif 3D-Secure) constitue un véritable alibi pour limiter les remboursements.
Bien qu’il revienne aux banques d’établir la faute de leurs clients, 42 % des sondés ont dû fournir des justificatifs pour démontrer leur bonne foi. Une gageure alors qu’ils ignorent souvent l’origine de la fraude. Les mauvaises habitudes ont également la vie dure : en dépit de toute obligation légale, deux sondés sur cinq ont dû déposer plainte pour espérer être remboursés. Au total, être indemnisé relève donc du parcours du combattant : en moyenne 21 jours pour notre échantillon !

Soucieuse de garantir le plein respect des droits des consommateurs en cas de fraude bancaire, l’UFC-Que Choisir :

  • Met à leur disposition un arbre décisionnel quant à la conduite à tenir en cas de fraude, deux lettres types de réclamation (ci-dessous) et rappelle que son réseau d’associations locales peut les accompagner ;
  • Appelle les victimes à lui signaler toutes fraudes non-indemnisées à l’aide d’une fraudebancaire@quechoisir.org ;
  • Demande aux professionnels de mettre en œuvre un mécanisme d’authentification forte de substitution gratuit pour les consommateurs qui ne disposent pas de smartphone ;
  • Saisit l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour que, face à l’explosion des cas de non-remboursement de fraude, elle contrôle la bonne application de la loi ;
  • Appelle les parlementaires à adopter un cadre juridique strict permettant de sanctionner les manœuvres dilatoires des banques.

 

NOTES

1 Les consommateurs devraient pouvoir valider des transactions à distance à l’aide d’au moins deux des trois facteurs suivants, à savoir : quelque chose qu’ils connaissent (un mot de passe, par exemple), quelque chose qu’ils possèdent (une carte bancaire) et / ou une caractéristique personnelle (une empreinte digitale).
2 Rapport annuel 2018, Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, 2019.
3 Rapport d’enquête Cadre de vie et sécurité 2017, Ministère de l’Intérieur, 2018.
4 Avis de l’Autorité bancaire européenne (EBA), 21 juin 2019.
5 Rapport annuel 2018, Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, 2019.
6 Rapport d’enquête Cadre de vie et sécurité 2017, Ministère de l’Intérieur, 2018.
7 Rapport annuel 2018, Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, 2019.
8 Rapport d’enquête Cadre de vie et sécurité 2017, Ministère de l’Intérieur, 2018.
9 Enquête réalisée entre le 7 et le 26 août 2019 auprès de 460 consommateurs victimes de fraude au cours des douze derniers mois abonnés à la newsletter de l’UFC-Que Choisir.

 

12 septembre 2019

iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max Faut-il souscrire à l’assurance AppleCare+ ?

iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max

 

Faut-il souscrire à l’assurance AppleCare+ ?

La question se pose immanquablement au moment d’acheter un iPhone : faut-il souscrire à AppleCare+, l’assurance proposée par Apple en complément de ses smartphones ? La crainte de briser son très cher appareil invite à choisir la précaution, mais le jeu n’en vaut pas forcément la chandelle. Décryptage.

visu apple iphone 11 11pro 11promax

Avec leur triple capteur arrière, les nouveaux iPhone d’Apple trouveront sans doute leur public malgré leur prix exorbitant (de 809 € pour un iPhone 11 à 1 259 € pour un iPhone 11 Pro Max, en 64 Go). Les smartphones d’Apple seront disponibles le 20 septembre, avec des précommandes ouvertes dès le 13 septembre. Nos tests en laboratoire jugeront de leurs performances, en photo notamment, mais si vous craquez avant, nul doute que la question se posera : faut-il souscrire à AppleCare+ ? Cette assurance systématiquement proposée par Apple alourdit la facture : il faut, par exemple, compter 169 € pour couvrir un iPhone 11 et 229 € pour un iPhone 11 Pro ou Pro Max (voir tableau). Bon point, il s’agit d’un montant forfaitaire payable une seule fois, pas d’un abonnement mensuel comme ce que propose la SFAM (avec les dérives dénoncées par Que Choisir). Mais avant de débourser une telle somme, mieux vaut savoir ce que couvre – et ce que ne couvre pas – l’assurance.

 

PERTE ET VOL NON COUVERTS

AppleCare+ couvre la réparation ou le remplacement de votre iPhone en cas de dommage accidentel ou de batterie défectueuse. Autrement dit, si vous laissez échapper votre appareil dans l’eau, brisez son écran ou si la batterie ne tient plus 80 % de sa capacité de charge initiale, l’assurance fonctionnera. Mais la perte et le vol ne sont pas pris en charge.

AppleCare+ ne couvre pas non plus l’usure « normale » : n’espérez pas faire changer votre vieille batterie (la durée de vie d’une batterie est donnée pour un nombre de cycles avant qu’elle atteigne 80 % de sa capacité initiale). Soulignons que depuis l’annonce des nouveaux iPhone, le prix facturé par Apple pour un changement de batterie est passé de 69 à 75 € pour les iPhone X, XR, XS, XS Max et de 49 à 55 € pour l’iPhone 8 Plus !

Enfin, l’assurance est souscrite pour 2 ans et est limitée à deux dommages sur cette période.

 

FRANCHISE

Bien que vous ayez payé l’assurance au moment de l’achat de l’iPhone, il faudra encore mettre la main à la poche au moment d’en profiter. Apple applique en effet une franchise dont le montant, sans être excessif, varie selon les dommages. Il faudra ainsi payer 29 € pour faire changer l’écran d’un iPhone et 99 € pour tout autre dommage. Il n’y a en revanche pas de franchise pour un remplacement de batterie.

 

APPLECARE+ : PRIX ET MONTANT DE LA FRANCHISE SELON LES APPAREILS

Modèle Prix Prime d’assurance Franchise Remplacement ou réparation hors garantie
Écran Autres Batterie
iPhone 11 809 € 169 € Batterie : 0 €

Écran : 29 €

Autre : 99 €

221 € 431 € 75 €
iPhone 11 Pro 1 159 € 229 € 311 € 591 € 75 €
iPhone 11 Pro Max 1 259 € 229 € 361 € 641 € 75 €
iPhone XS Max 1 255 €
(64 Go)
229 € 361 € 641 € 75 €
iPhone XS 1 155 €
(64 Go)
229 € 311 € 591 € 75 €
iPhone X 1 000 €
(64 Go)
229 € 311 € 591 € 75 €
iPhone XR 855 €
(64 Go)
169 € 221 € 431 € 75 €
iPhone 8 Plus 795 €
(64 Go)
169 € 191 € 431 € 55 €

Exemple. Pour réparer l’écran de votre iPhone XS (64 Go) en cas de casse, vous aurez payé au total :

  • avec AppleCare+ : 1 155 € (appareil) + 229 € (AppleCare+) + 29 € (franchise), soit 1 413 € ;
  • sans AppleCare+ : 1 155 € (appareil) + 311 € (réparation), soit 1 466 €.

Si vous hésitez à souscrire à AppleCare+ en même temps que votre achat, prenez le temps de la réflexion : l’assurance peut être souscrite après coup, dans les 60 jours. Mettez aussi dans la balance le fait que vous bénéficiez déjà, légalement, de la garantie légale de conformité qui prévoit la réparation ou le remplacement sans frais des produits « non conformes au contrat de vente », et ce pendant 2 ans (y compris pour la batterie, si elle est défectueuse).

 

SOLIDES IPHONE

Enfin, prenez en compte la solidité de l’iPhone que vous avez choisi. Nous la testons systématiquement pour tous les smartphones qui passent en laboratoire. Nos tests prévoient des épreuves de résistance aux chocs, aux éclaboussures, aux rayures, nous testons aussi leur étanchéité. Nous avons pu constater que les smartphones d’Apple sont globalement solides. Mais les iPhone X, iPhone XS et iPhone XS Max se sont révélés nettement plus fragiles que les autres : ils sont sortis abîmés de notre tambour rotatif qui simule cent chutes de 80 cm de haut. Ils sont même arrivés en deuxième position de notre flop 10 des smartphones les plus fragiles. Sans doute AppleCare+ est-il pertinent pour ces modèles. Quant aux nouveaux modèles, iPhone 11, iPhone 11 Max et iPhone 11 Max Pro, verdict dans quelques jours : nos tests en laboratoire sont en cours.

 

Camille Gruhier

12 septembre 2019

Energie moins chère ensemble Fortes économies par rapport aux tarifs réglementés

Energie moins chère ensemble

 

Fortes économies par rapport aux tarifs réglementés

A l’issue d’enchères inversées, particulièrement animées, organisées sous le contrôle d’un huissier de justice, entre les fournisseurs ayant accepté de jouer le jeu de la concurrence au service des consommateurs, l’UFC-Que Choisir se félicite que le pouvoir de marché des consommateurs, rassemblés à plus de 256 000 sur la plateforme choisirensemble.fr, ait pesé avec des offres extrêmement attractives et compétitives.

Lots GAZ et ÉLECTRICITÉ classiques (national) : 16 % d’économies par rapport aux tarifs réglementés (hors taxes et hors abonnement) garanties sur 2 ans

Pour une sécurité tarifaire renforcée, les offres lauréates « Énergie moins chère ensemble » gaz et électricité classiques sont fixes sur deux ans garantissant ainsi aux souscripteurs d’échapper aux variations du prix du kWh (hors évolutions des taxes imposées par la réglementation) et donc de bénéficier d’économies durables1. Pour l’électricité comme pour le gaz, avec les offres lauréates d’ekWateur, c’est 16 % d’économies par rapport aux tarifs réglementés de septembre 2019 (hors taxes et hors abonnement). Concrètement, pour un ménage chauffé à l’électricité avec une consommation annuelle de 13 000 kWh, cela représente une économie moyenne potentielle de 483 € TTC sur les deux ans par rapport au tarif réglementé. Pour le gaz, par rapport au tarif réglementé, un ménage avec une consommation moyenne de 20 000 kWh peut économiser 288 € TTC sur les 2 ans.

SOUTIEN « PETITS PRODUCTEURS RENOUVELABLE » (national) : du vert moins cher c’est (encore) possible !

Soucieuse d’encourager l’investissement dans les petits sites de production d’électricité renouvelable, l’UFC-Que Choisir a, cette année encore, proposé un lot supplémentaire pour lequel l’électricité doit provenir majoritairement (70 %) de petits sites de production d’énergie renouvelable situés en France2. Avec un prix fixe d’un an, l’offre lauréate de Plüm Energie, au-delà de son intérêt environnemental, permet aux souscripteurs, en option base, d’économiser 10 % sur le kWh (HTT) et de 37 % par rapport au tarif réglementé de l’abonnement. Pour une consommation annuelle de 13 000 kWh en option base, l’économie moyenne avec cette offre est de 196 € TTC sur un an par rapport au tarif réglementé. Pour les Heures Pleines/Heures Creuses, le pourcentage de réduction par rapport au tarif réglementé du kWh est variable avec une forte prime pour les heures creuses (50 % de moins par rapport aux heures pleines) afin d’inciter les souscripteurs à un changement de comportement3. Compte tenu de ses caractéristiques, le bénéfice de cette offre (à prix fixe 1 an), est limité aux 40 000 premières personnes qui souhaiteront y souscrire.

ELD : Grenoble, Metz, Strasbourg : 12 % d’économies sur les tarifs réglementés (hors taxes et hors abonnement)

Profitant de l’arrivée d’un fournisseur alternatif dans certaines zones (entreprises locales de distribution) où la concurrence ne pouvait pas jouer, l’UFC-Que Choisir a pu ouvrir cette année l’opération aux zones de Grenoble, Metz et Strasbourg. Et les inscrits de ces zones vont pouvoir profiter de 12 % d’économies sur le tarif réglementé du kWh (HTT) grâce aux offres lauréates d’ekWateur.

Au-delà de la dimension tarifaire, l’UFC-Que Choisir rappelle que chacune des offres lauréates comprend une sécurité juridique renforcée avec un contrat sûr, reprenant les conditions imposées par l’association aux fournisseurs, et l’implication de la Fédération dans le traitement des éventuelles réclamations durant la première année.

NOTES

1 Pour rappel, seul le fournisseur est engagé quant à la fixité du prix, les souscripteurs restent libres de résilier à tout moment.
2 Sous contrôle d’un auditeur indépendant.
3 Les heures creuses sont ainsi inférieures de 20 % au tarif réglementé d’électricité du kWh de septembre 2019 alors que les heures pleines sont 13 % plus chères.

 

10 septembre 2019

Sécurité des couches pour bébé Le point sur les engagements pris par les professionnels

Sécurité des couches pour bébé 

 

Le point sur les engagements pris par les professionnels

En février dernier, sous la pression des pouvoirs publics, les professionnels du secteur des couches pour bébés prenaient des engagements relatifs à la sécurité et à la loyauté de leurs produits, en particulier quant à la présence de substances dangereuses. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a fait un premier point d’étape plutôt rassurant sur les actions menées.

 

L’alerte a été donnée en janvier dernier. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) mettait en évidence la présence de substances chimiques dangereuses dans 23 couches jetables pour bébés. Plus précisément, des parfums (butylphényl méthyle propional ou lilial et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral), des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), PCB-DL (des polluants organiques persistants), dioxines et furanes.

Suite à ce constat inquiétant, les professionnels, convoqués par les pouvoirs publics en février, ont pris des engagements pour renforcer la sécurité de leurs produits et éviter tout risque sanitaire lié au port des couches. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), en charge du suivi des actions des entreprises du secteur, a pu faire quelques constats rassurants lors de ses contrôles :

  • des actions correctives ont été mises en place par les fabricants afin de renforcer les exigences envers les fournisseurs et de substituer certaines matières premières ;
  • les substances allergènes ont cessé d’être utilisées, elles étaient introduites via les parfums employés par certaines marques ;
  • les compositions détaillées des couches bébés sont désormais disponibles sur les sites des marques ainsi que sur les emballages.

Une enquête sur les circuits d’approvisionnement et de fabrication a été réalisée par chaque fabricant pour déterminer l’origine des pollutions. Il semblerait que les substances indésirables proviennent des matières premières contaminées, comme la cellulose, et non du procédé de fabrication. Ce qui expliquerait en partie pourquoi les résultats d’analyse varient en fonction des lots de fabrication. L’enquête se poursuit chez toutes les marques y compris celles d’outre-mer. La DGCCRF veille à analyser toutes les couches pour contrôler les efforts des fabricants. Des mesures réglementaires restrictives aux niveaux national et européen sont également en cours d’élaboration.

La Répression des fraudes continue ses contrôles et analyses afin d’obtenir une vision « quasi exhaustive du marché ». Le bilan final sera présenté lors du premier trimestre 2020.

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Gabrielle Théry

Rédactrice technique

10 septembre 2019

Démarchage téléphonique en assurance Les pouvoirs publics doivent mettre fin aux pratiques toxiques

Démarchage téléphonique en assurance

 

Les pouvoirs publics doivent mettre fin aux pratiques toxiques

Alors que l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi portant sur l’encadrement des appels à visées commerciales a été reporté à janvier 2020, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) entend adopter sous peu un avis sur le démarchage en matière d’assurance. Devant son essor et face à l’explosion des pratiques toxiques dont sont principalement victimes les plus vulnérables, nous, associations représentant les consommateurs et les familles, appelons à son interdiction. Dans cette attente, nous demandons l’adoption immédiate de mesures mettant fin aux dérives les plus scandaleuses du démarchage téléphonique et la remise à plat de son modèle économique.

 

+ 60 % depuis 2012 : les litiges liés au démarchage explosent !

Le démarchage est une technique de vente dangereuse en plein essor. En plus de constituer une atteinte à la tranquillité des personnes, la relation commerciale qui en découle est irrémédiablement viciée. Sollicités sans leur consentement, les consommateurs ne peuvent réaliser un choix éclairé et encore moins faire jouer la concurrence. De plus, les informations données à l’oral sont souvent lacunaires voire inexactes, on comprend mieux pourquoi les litiges liés au démarchage ont progressé de 60 % depuis 20121.
Sans surprise, les secteurs qui ont massivement recours à cette pratique sont ceux qui concentrent le plus de litiges. C’est particulièrement le cas pour les assurances santé et prévoyance : alors qu’elles représentent moins d’un tiers (29 %) des contrats, elles sont à l’origine de près des trois-quarts des réclamations (72 %)2 !
Au sein de nos associations, ces dernières relèvent de pratiques commerciales agressives et / ou trompeuses à l’attention des publics vulnérables, notamment les personnes âgées isolées.

Démarchage en assurance : des pratiques toxiques connues et pourtant impunies

Si les pratiques toxiques de certains courtiers en assurance sont connues des professionnels qui font appel à leur service et des pouvoirs publics3, force est de constater qu’elles demeurent largement impunies.
La première porte sur le défaut d’information. Prétextant contre l’évidence que les contrats sont conclus à la demande des consommateurs (vente en « un temps »), nombreux sont les professionnels qui s’exonèrent de leur obligation de remettre une information écrite avant toute souscription.
La deuxième relève de l’absence de conseil. Alors que les démarcheurs sont tenus de proposer des produits adaptés aux besoins de leurs clients, ces derniers sont rarement questionnés sur leur situation. Comment s’en étonner au regard du peu de temps qui leur est consacré ? En effet, chez un courtier récemment sanctionné, les contrats étaient souscrits après un appel d’une durée moyenne de seulement 4 minutes et 44 secondes 4!
Si tel n’était pas suffisant, les démarcheurs avancent couramment masqués. En effet, il est fréquent qu’ils utilisent abusivement les noms de tiers (courtier grossiste, assureur, organisme public) dans le but de complexifier les recours et les résiliations des consommateurs.

Le modèle économique pervers du démarchage en assurance

Au-delà de ces pratiques inacceptables, il subsiste une question de fond : les intérêts des professionnels et des consommateurs sont-ils alignés tel que le prévoit la loi5 ? Rien n’est moins sûr, comme l’a d’ailleurs reconnu le régulateur6.
En effet, au lieu d’encaisser des commissions fixes tout au long de la vie des produits, les rémunérations des courtiers sont majorées la première année, puis fortement amputées par la suite.
Si cette pratique garantit aux assureurs le zèle des démarcheurs, elle engage ces derniers dans une fuite en avant perverse qui les pousse à prospecter massivement. En outre, la rémunération des courtiers étant en partie liée à la non-résiliation du contrat par l’assuré, tout est fait pour dissuader les consommateurs d’y mettre fin.

Déterminées à mettre un terme aux pratiques toxiques du démarchage en assurance, les associations AFOC, CLCV, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et UNAF dénoncent son processus industriel délétère dont sont collectivement responsables par leur inaction la Fédération française des assurances (FFA) et la Chambre syndicale des courtiers d’assurance (CSCA). Au regard de la gravité des pratiques incriminées, nous demandons :

  • L’interdiction du démarchage en matière d’assurance ;
  • Dans cette attente, l’adoption immédiate d’un avis du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) mettant fin aux dérives les plus scandaleuses qui nécessite :

– L’interdiction de la vente en « un temps » et la mise en œuvre d’un délai incompressible à partir duquel le « second temps » peut intervenir ;
– L’obligation de conservation de l’intégralité des enregistrements téléphoniques des démarchages pour sanctionner efficacement les sociétés se livrant à ces dérives ;
– L’adoption d’un mécanisme d’authentification de signature garant du consentement des consommateurs.

Dans la mesure où de telles dérives sont communes à l’ensemble des secteurs de la consommation, nous appelons les députés à adopter un encadrement enfin respectueux des droits des personnes à l’occasion de l’examen de la proposition de loi portant sur le démarchage téléphonique. Conformément à la position unanime de l’ensemble des associations, ce dernier impose :

  • Un dispositif d’opt-in, mécanisme qui permettrait aux consommateurs, par un acte positif, de consentir au démarchage téléphonique ;
  • Un préfixe aisément identifiable pour les appels de démarchage téléphonique ;
  • Un rapport annuel des contrôles réalisés avec l’identité des entreprises ne respectant par le cadre légal (« naming and shaming »).

 

NOTES

1 Bilan annuel 2018 du baromètre des réclamations de consommateurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), 2019.
2 Conférence du contrôle l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), 23 novembre 2018.
3 Voir, par exemple, la jurisprudence de la commission des sanctions de l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
4 Commission des sanctions de l’ACPR, 26 février 2018, SGP, Procédure n°2017-09.
5 Article L521-1, III du Code des assurances, « les distributeurs de produits d’assurance ne sont pas rémunérés (…) d’une façon qui contrevienne à leur obligation d’agir au mieux des intérêts du souscripteur ».
6 Conférence du contrôle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), 25 novembre 2016.
10 septembre 2019

Leucose bovine Les vaches malades inquiètent la Réunion

Leucose bovine

 

Les vaches malades inquiètent la Réunion

Sur l’île de l’Océan indien, un virus infectant les bovins suscite l’inquiétude des habitants, ravivée par des études qui établiraient une corrélation entre ce virus et le cancer du sein chez la femme. La réponse des pouvoirs publics et de la filière élevage n’a pas calmé les craintes, et la consommation de viande locale s’est effondrée. L’association locale de l’UFC-Que Choisir demande l’éradication de la maladie au nom du principe de précaution.

 

Depuis le printemps, la consommation de viande « péi » (de pays) a été divisée par deux à la Réunion. Représentants de l’État et des filières d’élevage, éleveurs dissidents et consommateurs s’écharpent sur sa dangerosité supposée. Jusqu’en 2018, cette viande locale était synonyme de qualité, tout comme le lait issu des troupeaux réunionnais. Mais un virus est passé par là… Un virus pourtant a priori inoffensif. La leucose bovine enzootique (LBE) est une maladie contagieuse touchant les bovins. Elle est apparue sur l’île il y a une soixantaine d’années, à la faveur d’importations, depuis la métropole, d’animaux porteurs du virus qui l’ont ensuite diffusé. Aujourd’hui, selon les chiffres divulgués par la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf), 81 % des vaches laitières et au moins 14 % des bovins viande sont contaminés.

PAS UNE PRIORITÉ

Pourtant, la LBE ne figure pas parmi les préoccupations des autorités : outre le fait qu’elle est considérée non transmissible à l’homme, plus de la moitié des animaux infectés ne déclareront jamais la maladie. Pour les 30 à 50 % restants, la charge virale augmentera peu à peu, entraînant un affaiblissement progressif, mais ces animaux restent consommables aux yeux des services de santé. À peine 5 % développeront, au bout de quatre à dix ans, des cancers mortels (leucémie, lymphome, tumeurs) – en réalité, la plupart sont abattus avant. « La détection se fait en abattoir, et seuls 0,04 % des animaux présentent des tumeurs – ils sont alors retirés de la chaîne alimentaire », précise la Daaf.

Des campagnes d’éradication, incluant l’abattage des bovins infectés, porteurs sains comme malades, ont été menées en Europe dans les années 1980. La France métropolitaine est reconnue indemne depuis 1999. Mais la Réunion en a été exemptée, en raison du contexte insulaire : abattre les animaux infectés reviendrait à décimer la population bovine de l’île. La lutte contre d’autres maladies animales plus graves ou transmissibles à l’homme est prioritaire aux yeux des instances sanitaires. Mais pas de la population.

PRÉSENCE DANS DES TUMEURS DU SEIN

Des études américaines et australiennes menées entre 2015 et 2018 ont instillé le doute : elles montrent la présence du virus de la leucose dans des tumeurs du sein chez la femme (lire l’encadré). La LBE serait donc transmissible ? Les consommateurs, inquiets, se sont détournés de la viande « péi », et les autorités et représentants des coopératives agricoles ne parviennent pas à les persuader de son innocuité. Les relations se crispent, sur fond de défiance vis-à-vis de l’État et de relations délétères au sein des filières d’élevage. Le président de l’UFC-Que Choisir de la Réunion, Jean-Pierre Lajoie, souligne les difficultés à obtenir les informations demandées aux autorités, et s’agace d’avoir eu longtemps comme seule réponse : « Il n’y a aucun risque à consommer cette viande. » Résultat, le doute subsiste dans les esprits. « Dans ce contexte, en tant que représentants des consommateurs, nous demandons l’application du principe de précaution et l’éradication de la leucose bovine dans l’île, comme cela a été fait en métropole », a réitéré Jean-Pierre Lajoie, à l’issue d’une rencontre avec le directeur adjoint de la Daaf, le 30 août. Un plan d’assainissement sur 3 (pour les bovins viande) à 10 ans (pour les vaches laitières) serait « dans les tuyaux », dont le financement devrait être défini d’ici octobre, précise la Daaf. Un entre-deux qui ne satisfait pas les consommateurs.

Néanmoins, ce virus ne résiste pas à la chaleur, ni à l’air libre. Consommer une viande cuite ou un lait stérilisé ne présente donc aucun risque.

DES ÉTUDES INQUIÉTANTES MAIS NON PROBANTES

Jusqu’à présent, il était admis que la leucose bovine ne se transmet pas à l’homme. Mais des études américaines et australiennes ont mis en évidence la présence de l’ADN du virus de la LBE dans des tumeurs du sein chez la femme. Elles reposent donc la question de la transmission à l’humain, mais aussi de leur éventuel rôle dans le déclenchement du cancer du sein. En France, chercheurs et pouvoirs publics estiment ces études non concluantes à ce stade. En effet, la présence d’ADN ne signifie pas que le virus est vivant et pathogène. « Aux USA ou au Canada, dans certains endroits, le tiers des cheptels est infecté. Pourtant, la prévalence des cancers du sein n’est pas plus élevée qu’en Europe, où la maladie est éradiquée depuis 20 ans, souligne Barbara Dufour, de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. On pourrait s’inquiéter si on trouvait un virus vivant dans des tumeurs, ou des récepteurs viraux à LBE sur les cellules humaines. Or, ce n’est pas le cas. »

Reste à répondre aux interrogations que ces études soulèvent, par exemple, comment l’ADN du virus est-il entré dans ces cellules (via l’alimentation, l’environnement, la mère lors de la grossesse ou l’allaitement, etc.), depuis combien de temps s’y trouve-t-il (des années, des siècles…) ? Pourquoi est-il présent chez certaines femmes, et pas chez d’autres ? S’il est déjà « entré » dans des cellules humaines, peut-il réitérer, et dans quelles conditions ?

Elsa Casalegno

10 septembre 2019

Kia XCeed Premières impressions

Kia XCeed

 

Premières impressions

Avec le XCeed, Kia propose un SUV au style affirmé et original qui met l’accent sur le confort de conduite. Le XCeed est bien équipé et d’une bonne qualité de fabrication mais pas forcément abordable et ses moteurs se révèlent assez gourmands.

 

Le Kia XCeed fait une entrée remarquée dans le segment des SUV compacts. Enfin, plutôt dans celui des crossovers compacts. En effet selon les dénominations, le crossover, trapu et assez bas, se rapproche plus d’une berline alors que le SUV, haut sur pattes et imposant, est plus proche d’un monospace. Le style très dynamique du XCeed et le grand confort de roulage confirment cette affiliation au monde des berlines.

 

QUALITÉ DE VIE À BORD

L’intérieur du XCeed est de bonne qualité, preuve des progrès réalisés en la matière par Kia.

Conçu sur la base de la compacte Ceed, le XCeed reçoit la même planche de bord enrichie de quelques évolutions comme des écrans numériques pour le combiné d’instruments et l’écran central. Mais attention, toutes les finitions ne sont pas concernées et les dimensions de l’écran central varient de l’une à l’autre. Ainsi, le combiné d’instruments de 12,3″ est réservé aux deux finitions les plus hautes (Launch Edition et Premium). L’écran central, lui, mesure 10,25″ mais seulement 8″ sur la plus petite finition (Motion). Si nous n’avons pas eu l’occasion de voir le rendu du plus petit écran, le grand, posé sur le devant de la planche de bord, se démarque et s’avère très agréable à l’usage. Ses dimensions généreuses offrent la possibilité de fractionner à souhait l’affichage en trois parties pour avoir, par exemple, les instructions de navigation, la musique et les prévisions météo. À noter que l’écran central est compatible Android Auto et Apple CarPlay, pour profiter des contenus de son smartphone sur l’écran. Toutes les fonctions sont faciles à gérer grâce à la commande tactile. Et si l’utilisation peut sembler complexe de prime abord, il n’en est rien à l’usage. En outre, l’ergonomie générale est assez bonne. Seule ombre au tableau, les commandes au volant sont un peu trop nombreuses et demandent un certain temps d’adaptation.

Le GPS embarqué est assez abouti et offre un guidage clair et précis. Nous avons apprécié l’affichage des panneaux de direction au moment d’une intersection qui évite tout risque de prendre une mauvaise voie de circulation.

photo 2 ecran tactile kia XCeed
L’écran tactile de 10,25 pouces.

L’habitacle offre, au global, une bonne sensation d’espace et les passagers ne se sentiront pas oppressés.

La finition est de bonne facture et les matériaux sont, dans l’ensemble, de bonne qualité. Attention à ceux situés en partie basse de la planche de bord (couvercle de la boîte à gants, garnissages latéraux de la console centrale…) car ils sont en plastique rigide et semblent assez sensibles aux rayures.

Le confort des sièges est d’un très bon niveau, ils assurent un bon maintien. Nous avons remarqué un défaut : la ceinture de sécurité passe juste sur la molette de réglage de l’inclinaison du dossier. C’est un peu pénible lorsqu’on veut régler son siège mais, heureusement, on ne le fait pas tous les jours.

Le nombre de rangement est assez limité dans l’habitacle et l’accoudoir central sera très apprécié pour placer les objets les plus imposants. La boîte à gants est, elle, d’un volume assez restreint et ne sera utile que pour recevoir de petits objets. Heureusement, le coffre est d’une forme pratique et avec un volume de 426 dm3, il est assez bien placé dans le segment. Au-dessus, on trouve le Nissan Qashqai dont le volume s’établit à 430 dm3 ou le Seat Ateca (510 dm3) et, en dessous, le Toyota C-HR (377 dm3) ou la Ford Focus Active avec 375 dm3.

photo 3 coffre kia XCeed
Le volume de coffre est l’un des meilleurs de la catégorie.

AU VOLANT

Nous avons conduit le XCeed avec deux moteurs à essence : le 1.4 de 140 ch et le 1.6 de 204 ch (le XCeed peut recevoir un 3 cylindres 1.0 de 12 ch et un diesel 1.6 de 115 ou 136 ch mais nous n’avons pu les prendre en main). Assez éloignés en termes de puissance, les deux blocs essayés possèdent toutefois un point commun : une consommation assez élevée qui avoisine les 10 l/100 km. Même en adoptant une conduite souple, sur notre parcours mixte ville-routes, les nombreuses relances n’ont pas permis de descendre sous la barre des 9 litres avec le petit bloc. Son couple inférieur à bas régime impose d’enfoncer énergiquement la pédale d’accélérateur pour obtenir une bonne accélération. Un phénomène que l’on ne rencontre pas du tout avec le 1.6 qui répond à la moindre sollicitation. Mais sur route, la différence s’estompe et le 1.4 remplit parfaitement son rôle. Pas la peine donc d’opter pour la plus grosse des motorisations essence. D’autant qu’elle est soumise à un malus écologique de presque 1 000 €. Précisons que les deux blocs étaient associés à une boîte de vitesses à double embrayage agréable et réactive qui assure une conduite en souplesse. Souplesse que l’on retrouve d’ailleurs au niveau des suspensions qui offrent un excellent confort et une très bonne filtration des irrégularités de la route. Elles seront ainsi vraiment appréciées sur autoroute. Mais, si le rythme s’accélère un peu ou si on passe un peu vite sur une bosse, les occupants ressentent un effet de pompage légèrement désagréable. Heureusement, elles réussissent à maintenir correctement le SUV dans les virages serrés en lui évitant une prise de roulis trop importante.

photo 4 boite vitesse kia XCeed
La boîte de vitesses à double embrayage s’est montrée très réactive.

En ville, le XCeed s’est étonnamment montré assez maniable. Même dans des petites ruelles, il passe sans souci et le conducteur se fera assez rapidement au gabarit de la voiture. La direction, modifiée par rapport à la berline Ceed, est d’une douceur exceptionnelle lors des manœuvres mais elle pèche par un manque de retour d’informations lorsqu’on roule sur des routes sinueuses.

 

SÉCURITÉ

Le Kia XCeed possède le minimum d’équipements de sécurité de série comme le freinage automatique d’urgence, l’aide au maintien dans la file ou la gestion intelligente des feux de route. Pour les autres dispositifs, régulateur de vitesse adaptatif ou système de lecture des panneaux de signalisation, il faudra obligatoirement passer par la case option. Le crossover ne devrait donc pas recevoir la note maximale aux crash tests EuroNCAP car sa note sur l’item « aide à la sécurité » ne devrait pas être des plus hautes.

photo 5 regulateur vitess adapatif kia XCeed
Parmi les équipements de sécurité en option sur le XCeed, le régulateur de vitesse adaptatif.

LE KIA XCEED EN RÉSUMÉ

Kia a bien changé en une décennie et en a définitivement terminé avec les modèles pas chers et assez mal finis. Avec son XCeed, la qualité de fabrication est au rendez-vous, tout comme le style dynamique qui ne laissera pas indifférent. En termes de tarif, le crossover est plus abordable qu’un Nissan Qashqai mais se situe au-dessus d’un Volkswagen T-Roc (qui coûte 300 € de moins). Pour sa défense, selon le constructeur, il offre l’équivalent de 700 € d’avantages client, notamment par sa garantie de 7 ans et les 7 ans de mise à jour du système de navigation. Des services qui n’existent souvent pas chez les autres constructeurs.

Les +

  • Confort routier
  • Style
  • Volume de coffre
  • Maniabilité
  • Garantie et mise à jour du GPS de 7 ans

Les –

  • Équipement en option
  • Direction « floue » sur autoroute
  • Consommation

 

Yves Martin

9 septembre 2019

Traitement hormonal de la ménopause Surmortalité par cancer du sein

Traitement hormonal de la ménopause

 

Surmortalité par cancer du sein

Deux articles récents parus dans le magazine médical The Lancet confirment, pour les femmes sous traitement hormonal de la ménopause, un surrisque de cancer du sein et de surmortalité par cancer du sein. Si un traitement est indispensable, il doit être le plus court possible.

 

Ce n’est pas nouveau : le traitement hormonal de la ménopause (THM) est connu pour entraîner un risque accru de cancer du sein. La méta-analyse parue fin août dans The Lancet (1) a le mérite de préciser son ampleur : pour un traitement de 5 ans, il y aurait un cancer du sein en plus par 50 utilisatrices avec progestatif continu, et un cancer du sein en plus par 70 utilisatrices avec progestatif quelques jours par mois seulement. Sans progestatif (réservé aux femmes qui n’ont plus leur utérus), c’est plus ténu : un cancer du sein en plus par 200 utilisatrices. En portant la durée de traitement à 10 ans, le risque est doublé pour chaque catégorie. Point intéressant, le surrisque persiste jusqu’à plus de 10 ans après l’arrêt du traitement. Jusqu’alors, il était réputé disparaître après 2 à 5 ans. Ces cas de cancers supplémentaires ont un impact sur la mortalité : une autre contribution au Lancet montre, sur la base de la Million Women Study (MWS), une mortalité par cancer du sein supérieure chez les femmes sous traitement hormonal de la ménopause par rapport aux femmes non traitées : de 15 à 35 % de risque supplémentaire pour un traitement de moins de 5 ans, selon que les estrogènes sont associés ou non à un progestatif. Les chiffres sont nettement plus élevés pour une durée de traitement au-delà de 5 années.

Autre élément nouveau, selon les auteurs de la méta-analyse, le type d’estrogènes utilisé et leur mode d’administration ne changerait pas grand-chose à l’affaire. Or en France, les médecins considèrent les gels et les patchs plus sûrs que les comprimés. De la même façon, le type de progestatif serait indifférent, alors que les pratiques françaises privilégient la progestérone micronisée en raison d’un profil plus rassurant. Seule la dydrogestérone sortirait du lot.

Au final, le surrisque de cancer du sein comme de mort par cancer du sein n’est pas énorme, mais il est confirmé. Mieux vaut donc éviter les traitements hormonaux de la ménopause si la gêne n’est pas trop handicapante. D’autant que les symptômes – bouffées de chaleur, troubles du sommeil, etc. – ont parfois tendance à se manifester de nouveau dès l’arrêt.

(1) Type and timing of menopausal hormone therapy and breast cancer risk: individual participant meta-analysis of the worldwide epidemiological evidence, The Lancet, 29 août 2019.

Anne-Sophie Stamane

9 septembre 2019

Achats en magasin ou sur Internet Vos questions, nos réponses

Achats en magasin ou sur Internet

 

Vos questions, nos réponses

Affichage des prix erroné, moyens de paiement refusés, promotion non appliquée… l’achat en magasin ou sur Internet peut cafouiller. Rapide récapitulatif des situations les plus courantes.

 

Ma commande sur Internet est annulée pour erreur de prix. Est-ce normal ?

Non. Ce n’est possible que si le prix affiché du produit est dérisoire, c’est-à-dire très bas au regard de sa valeur réelle. Hormis ce cas et dès lors que la commande est validée, le vendeur doit assumer cette erreur et vous livrer au prix annoncé.

Articles 1168 et 1169 du code civil, articles 1583 et 1604 du code civil.

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Un vendeur peut-il faire varier les prix de ses produits d’un jour à l’autre ?

Oui. Les prix sont librement fixés par les vendeurs, sauf exceptions. Ils évoluent notamment en fonction de l’offre et de la demande. Certains prix sont réglementés, comme ceux des livres, des médicaments pris en charge par la Sécurité sociale ou des courses en taxi.

Article L. 410-2 du code de commerce.

 

Dois-je payer des frais de douane à la livraison pour un achat sur un site étranger ?

Oui. Si vous commandez sur un site situé hors de l’Union européenne, des droits de douane peuvent être exigibles lors de la livraison du bien. Ils dépendent de la nature du produit commandé. Ces droits sont calculés sur la valeur déclarée, mais aussi sur les frais de port et d’assurance. À cela s’ajoutent les frais de dossier du transporteur, qui se charge de présenter votre colis aux services des douanes. Le montant de ces frais dépend de chaque transporteur, il peut aller de 10 à 20 € environ. Le paiement se fait directement auprès du transporteur, lors de la livraison du colis.

Article 165 du code des douanes de l’Union, articles 23 et 24 du Règlement CE n° 1186/2009 du 16/11/2009 relatif à l’établissement du régime communautaire des franchises douanières.

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Un service après-vente peut-il me facturer d’office un forfait dépannage avant toute réparation ?

Oui. C’est possible car les prix sont libres. Le professionnel doit toutefois vous informer des caractéristiques (exemple : déplacement, prêt d’appareil, etc.) et du coût du forfait avant toute intervention.

Article L. 410-2 du code de commerce, articles L. 111-1 et L. 112-1 du code de la consommation.

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Un vendeur peut-il refuser d’appliquer une promotion indiquée dans son magasin ?

Non. La publicité de la promotion engage le vendeur. Ne pas la respecter constituerait une pratique commerciale trompeuse.

Article L. 112-1 du code de la consommation et article 4 de l’arrêté du 03/12/1987. Articles L. 121-1 et L. 121-2 du code de la consommation.

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Peut-on m’imposer un avoir si une promotion n’est pas passée en caisse ?

Non. Vous pouvez exiger un remboursement en espèces, sauf si la promotion consiste en une remise à créditer sur une carte de fidélité.

Article 1302-1 du code civil, articles L. 121-1 et L. 121-2 du code de la consommation.

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Existe-t-il un délai légal pour bénéficier d’une offre de remboursement suite à un achat ?

Non. Il n’existe pas de délai légal. Cela varie selon les offres commerciales. Ce délai doit normalement être indiqué dans les conditions de l’offre.

Articles 1103 et 1104 du code civil, articles L. 121-1 et L. 121-2 du code de la consommation.

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Un professionnel peut-il m’imposer de payer une facture par prélèvement automatique ?

Non. Vous devez avoir le choix entre au moins deux modes de règlement. Et aucuns frais ne peuvent vous être facturés pour un moyen de paiement donné.

Article L. 212-1 du code de la consommation et Recommandation CCA n° 03-01, 2° du 31/01/2003. Article L. 112-12 du code monétaire et financier.

 

Un vendeur peut-il m’imposer de payer la totalité à la commande ?

Oui. C’est possible lorsque les conditions de vente le prévoient, sauf exceptions légales (par exemple, en cas de démarchage à domicile). À défaut de précision à ce sujet, le paiement se fait au moment de la remise du bien.

Articles 1110 et 1651 du code civil.

 

Un vendeur peut-il refuser le paiement par chèque ?

Oui. Sous certaines conditions, un vendeur peut légalement refuser ou restreindre le paiement par chèque. Il doit toutefois en informer sa clientèle par un affichage visible en magasin.

Article L. 112-1 du code de la consommation et réponse ministérielle n° 40168, JOAN du 07/01/2002.

 

Puis-je toujours payer un commerçant en espèces ?

La loi permet à un commerçant, dans certaines situations précises, de refuser un règlement en espèces (exemple : billet déchiré ou douteux). Hormis ces cas, il doit accepter les espèces que vous lui donnez.

Articles L. 111-1, L. 112-5,  L. 112-6 et D. 112-3 du code monétaire et financier. Règlement n° 974/98 CE du 03/05/1998.

 

Peut-on me demander d’ouvrir mon sac lors d’un passage en caisse ?

Oui. Cela peut vous être demandé, mais pas imposé. En cas de refus de votre part, seul un agent de sécurité est habilité à inspecter visuellement votre sac. Pour procéder à sa fouille, votre consentement est nécessaire.

Article L. 613-2 du code de la sécurité intérieure.

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À la caisse, le commerçant peut-il me réclamer une pièce d’identité si je paye par chèque ?

Oui. En dehors de ce moyen de paiement, vous n’êtes pas tenu de justifier de votre identité.

Article L. 131-15 du code monétaire et financier.

 

À la suite d’une commande sur Internet, le vendeur peut-il me réclamer des informations personnelles (justificatif de domicile…) ?

Oui. Pour éviter les fraudes, le vendeur peut vous demander certains documents personnels si cette possibilité est prévue dans les conditions générales de vente et n’est pas interdite (par la Commission nationale de l’informatique et des libertés, par exemple).

Articles 1103 et 1104 du code civil. Délibération Cnil n° 2018-303 du 06/09/2018 et article 5 de la loi n° 78-17 du 06/01/1978.

 

Un site de vente sur Internet peut-il garder mes données bancaires pour payer mes futurs achats ?

Non. Vos coordonnées bancaires n’ont pas à être conservées une fois la transaction réalisée, à moins que vous ayez donné votre accord exprès préalable.

Article 5 de la délibération Cnil du 06/09/2018 n° 2018-303 et article 226-20 du code pénal.

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Faut-il fournir une copie de sa pièce d’identité pour accéder à ses données auprès d’un vendeur ?

Non. Vous devez simplement justifier de votre identité. C’est le cas notamment si vous effectuez cette demande depuis votre espace client. En cas de doute, le vendeur peut exceptionnellement vous demander la copie d’une pièce d’identité.

Article 49 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978 et article 77 du décret du 29/05/2019 n° 2019-536.

 

Suite à un achat, le vendeur a conservé des données me concernant (identité, adresse…). Puis-je l’interroger à ce sujet ?

Oui. Vous disposez d’un droit d’accès aux données personnelles qu’il détient sur vous. Vous pouvez également vous opposer à une utilisation commerciale de ces informations, faire rectifier une donnée inexacte ou en demander l’effacement.

Articles 49, 50, 51 et 56 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978.

 

Un professionnel peut-il modifier le prix lors du renouvellement d’un abonnement ?

Oui. Il faut toutefois que le contrat le prévoie et que vous soyez informé de ce changement au moins 1 mois avant le début du préavis de résiliation de l’abonnement. À défaut, vous pouvez exiger que le prix reste le même.

Article R. 212-4 alinéa 3 du code de la consommation. 

 

Peut-on me proposer de faire un don à des associations caritatives en caisse ?

Oui. Ce genre de proposition est légal. Avant d’y consentir, vous devez être informé des conditions de l’opération.

Article L. 111-1 du code de la consommation.

 

Puis-je me retrouver abonné à un programme de réductions en cliquant sur une offre de remboursement sur Internet ?

Oui. Vous avez pu adhérer à un programme de réductions payant involontairement, alors que vous souhaitiez seulement bénéficier de l’offre de remboursement. Cette adhésion est contestable si l’information sur l’existence de cet abonnement n’était pas claire, ou si vous n’avez pas donné suite à cette offre de remboursement.

Article L. 221-14 du code de la consommation.

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Magali Berthe

Service d’information juridique

Emmanuel Eslin

Service d’information juridique

Laure Littardi

Service d’information juridique

9 septembre 2019

Supermarché Vos droits dans un supermarché

Supermarché

 

Vos droits dans un supermarché

 

Erreurs d’affichage des prix, promotions fantômes, produits défectueux, responsabilité en cas de casse ou d’accident… Le point sur vos droits dans un supermarché.

 

L’article est facturé plus cher en caisse qu’en rayon. Quel prix payer ?

Le commerçant est tenu d’afficher le bon prix (article L.112-1 du code de la consommation). En cas de différence, il est d’usage que le montant le plus bas soit retenu. Ce n’est toutefois pas le cas si le prix affiché est dérisoire par rapport à la valeur du bien. Quand, par exemple, un téléviseur est annoncé à 45 € en rayon (alors qu’il vaut 450 €), on peut se douter qu’il y a une erreur ! De toute façon, une fois à la caisse, il est toujours possible de renoncer à l’achat en justifiant sa décision par cette erreur de prix.

Est-il possible de goûter les fruits présentés en rayon avant de les acheter ?

Non. Même si le produit est en accès libre et en vrac, il ne vous appartient pas tant que vous n’êtes pas passé à la caisse. Cette croyance selon laquelle on pourrait goûter les fruits en magasin découle d’une interprétation de l’article 1587 du code civil, qui dispose qu’à l’égard « du vin, de l’huile, et des autres choses que l’on est dans l’usage de goûter avant d’en faire l’achat, il n’y a point de vente tant que l’acheteur ne les a pas goûtées […] ». Cet usage n’est pas adopté par la grande distribution.

Peut-on me refuser un paiement par chèque ou par carte bancaire ?

Oui, dès lors que cette restriction est clairement portée à la connaissance des clients par affichage à l’entrée du magasin et/ou à la caisse. Même chose si les règlements par chèque ou carte bancaire ne sont acceptés qu’à partir d’un montant minimal. Notons que le paiement en espèces ne peut pas être refusé, sauf exceptions légales (exemple : billet déchiré ou douteux), s’il est inférieur à 1 000 €. En revanche, le vendeur peut vous demander de faire l’appoint.

La caissière peut-elle exiger la présentation de deux pièces d’identité si je paye par chèque ?

Oui, si cette exigence est affichée clairement à la caisse.

Puis-je désolidariser un pack de 6 bouteilles d’eau pour n’en prendre qu’une ou un pack de 8 yaourts pour n’en acheter qu’un seul ?

Oui, sauf si le produit est également vendu à l’unité ou en moindre quantité. Ainsi, les yaourts sont aussi vendus par 2, en pack de 4, de 8, de 12 ou de 16.

Que faire si le produit porte une DLC (date limite de consommation) ou DLUO (date limite d’utilisation optimale) dépassée ?

Ne pas l’acheter, bien sûr, et signaler ce dépassement à la caisse ou à un des employés du magasin pour que le produit soit retiré de la vente.

Que signifient les mentions « transformé en France » ou « élaboré en France » qu’on peut lire dans les prospectus publicitaires des hypermarchés en marge de certains produits ?

Cela veut dire que le produit en question a été préparé ou cuisiné en France à partir d’ingrédients venant de l’étranger. Exemple : le boudin a pu être fabriqué en France à partir du sang de porcs provenant d’Allemagne ou des Pays-Bas. À l’inverse, avec les mentions « origine France » ou « origine Union européenne », l’enseigne certifie que le produit ou le plat est respectivement 100 % français ou en provenance exclusive d’un pays de l’Union.

L’article en promotion dans le prospectus n’est pas disponible en magasin. Puis-je l’exiger ?

Les articles affichés en promotion doivent être disponibles sur toute la durée de la promotion, au prix annoncé. Si tel n’est pas le cas, l’enseigne peut être poursuivie pour pratique commerciale déloyale (article L.121-1 du code de la consommation). Pour s’en prémunir, elle doit préciser que ladite promotion est valable « dans la limite des stocks disponibles » ou mentionner précisément les volumes mis en vente.

Le produit annoncé en promotion est absent dès le premier jour des promotions. Que faire ?

À moins que le magasin n’affiche clairement sur ses portes d’entrée que le produit annoncé en promotion dans le prospectus n’est pas disponible, son absence dès le premier jour peut être considérée comme une publicité mensongère. Vous pouvez la signaler aux services de la répression des fraudes.

Un article peut-il être repris ou échangé ?

Rien n’oblige un magasin à reprendre ou échanger un article, sauf s’il présente un défaut de conformité ou un vice caché. Nombre de commerces acceptent toutefois de le faire (achat en double, produit qui ne convient pas…) par geste commercial, sur présentation du ticket de caisse prouvant que l’achat a bien été fait chez eux. Certains articles ne doivent pas avoir été descellés (CD, DVD, jeux vidéo, logiciels…). D’autres produits, par nature (exemple : produits surgelés, lingerie), ne sont généralement pas repris ni échangés.

Dois-je payer l’article que j’ai cassé par inadvertance ?

Votre responsabilité est en principe engagée au titre de l’article 1240 du code civil (anciennement article 1382) : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il arrive à le réparer. » À titre commercial, il reste néanmoins possible que le commerçant n’exige rien.

J’ai acheté un vin bouchonné, quels sont mes recours ?

Conservez la bouteille entamée et rapportez-la au magasin avec, si possible, le ticket de caisse pour échange ou remboursement. Insistez auprès du chef du rayon boissons. Libre à l’enseigne de se retourner ensuite vers son fournisseur.

Un vigile me demande d’ouvrir mon sac, en a-t-il le droit ?

Oui, mais seulement pour inspecter visuellement votre sac. La fouille de votre sac n’est pas possible sans votre consentement exprès (article L.613-2 du code de la sécurité intérieure). En cas de soupçon de vol, par exemple, et face à votre refus de consentir à l’inspection visuelle ou à la fouille de votre sac, le vigile doit faire appel à un officier de police judiciaire (police ou gendarmerie), seul habilité à procéder à la fouille.

Je me suis fracturé la cheville en glissant dans le magasin. Le magasin est-il responsable ?

Oui : sauf faute inexcusable de la victime ou cas de force majeure, la responsabilité du magasin peut être recherchée et retenue. Un supermarché est tenu de veiller à la sécurité de ses clients (risque de chute de produits des rayons, hygiène, propreté…). En décembre 2010, le tribunal de grande instance de Montpellier a condamné Carrefour à verser près de 19 000 € à une personne victime d’une double fracture du fémur après avoir glissé sur une feuille de salade tombée du rayon fruits et légumes. À défaut d’accord amiable, vous pouvez demander l’accès aux images de vidéosurveillance pour établir qu’il y a bien eu un lien entre l’entretien défaillant du magasin et votre accident.

En reculant sur le parking de la grande surface, un autre automobiliste a embouti ma voiture. Qui est responsable ?

Que ce soit sur un parking public ou un parking privé appartenant à une grande surface, ce sont les règles du code de la route qui s’appliquent. Vous devez donc remplir un constat amiable, pour peu que l’autre automobiliste vous ait attendu ou ait laissé ses coordonnées sur votre pare-brise pour être contacté.

Les carburants vendus en grandes surfaces sont-ils de la même qualité que ceux des stations-service ?

Les carburants vendus en grandes surfaces doivent obéir à des exigences de qualité fixées par l’Union européenne et satisfaire à l’ensemble des motorisations (essence et diesel) des véhicules. La directive européenne 2003/17/CE impose aux États membres d’assurer le contrôle de la qualité des carburants en accord avec la norme européenne. En France, cette tâche appartient à la Direction générale de l’énergie et du climat. Qu’ils soient à la marque des pétroliers ou des enseignes de la grande distribution, les carburants proviennent des mêmes raffineries. La différence peut venir de l’ajout d’additifs (antimousse, odorants, plus grande résistance au gel pour le gazole…), dont l’influence sur la qualité des carburants n’a pu être démontrée.

Une grande surface peut-elle facturer les carburants plus cher la nuit sous prétexte qu’il n’y a que les pompes automatiques en service ?

Le prix des carburants étant libre, une grande surface peut majorer celui des carburants délivrés la nuit par les automates de sa station-service, dès lors que les nouveaux prix sont clairement affichés.

Jean-Paul Geai

9 septembre 2019

Fin des vols d’Aigle Azur Pas de dédommagement pour les passagers

Fin des vols d’Aigle Azur

 

Pas de dédommagement pour les passagers

La compagnie française Aigle Azur, spécialisée dans les vols vers l’Algérie, n’assurera plus de vols à compter de ce vendredi soir. Les passagers dont le vol a été annulé ne recevront pas de remboursement et ceux coincés à l’étranger doivent se rapprocher d’autres compagnies.

 

Cette fois, elle est française. L’épidémie de dépôts de bilan dans l’aérien, qui a touché depuis le début de l’année l’allemande Germania et l’islandaise Wow Air, a rattrapé la compagnie hexagonale Aigle Azur, qui transporte un quart des passagers entre la France et l’Algérie.

Après plusieurs jours d’incertitudes, la deuxième compagnie française après Air France a publié un communiqué douchant les espoirs des voyageurs : « Aigle Azur, en grande difficulté économique, se voit malheureusement dans l’obligation d’annuler tous ses vols à compter de samedi 7 septembre inclus. En effet la situation financière de la société et les difficultés opérationnelles en résultant ne permettent pas d’assurer les vols au-delà du 6 septembre au soir. […] La situation financière de la société ne permet pas de garantir un dédommagement, les procédures devront être engagées par les organes de la procédure à cet effet. »

Les passagers devant voyager ce vendredi peuvent se référer à la liste des derniers vols qui seront effectués. Ceux dont le voyage était prévu à partir du 7 septembre doivent se tourner vers d’autres compagnies et racheter un billet. Conformément aux accords internationaux dans l’aviation civile, les passagers coincés à l’étranger peuvent tenter d’obtenir des billets à tarif préférentiel auprès d’autres compagnies françaises et étrangères.

SE RAPPROCHER DE SON AGENCE DE VOYAGE

Pour les passagers lésés, la sentence est désormais connue et malheureusement toujours aussi peu favorable. Ceux qui ont réservé leur vol dans le cadre d’un voyage à forfait (vol + hôtel) auprès d’un tour-opérateur se verront proposer un vol de remplacement. Quant aux clients ayant acheté un billet directement auprès de la compagnie, ils n’ont quasiment aucune chance de se faire rembourser. En effet, en cas de faillite, une compagnie aérienne ne peut plus disposer de son argent, qui est utilisé pour rembourser les créanciers. Or, les clients ne sont pas prioritaires : l’argent disponible est d’abord réquisitionné pour rembourser les services fiscaux, les salariés ou les banques… Jouant la transparence, Aigle Azur a néanmoins ouvert un site dédié permettant aux passagers de déclarer leur créance auprès du mandataire judiciaire (guide d’utilisation et formulaire de déclaration).

Dans ce contexte, les dossiers ouverts auprès de notre service Indemnit’Air, lancé dans le but d’aider les passagers aériens victimes de surbooking, de vol retardé ou d’avion annulé à obtenir simplement l’indemnisation qui leur est due, n’ayant plus de chance d’aboutir, seront clos.

« Les passagers des vols annulés peuvent également se rapprocher de leur assurance existante dans le cadre des paiements par carte bancaire, pour obtenir le remboursement ou le dédommagement de leur billet », écrit également Aigle Azur. Pour rappel, les assurances annulation vendues par les compagnies au moment d’acheter un billet couvrent le passager (en cas de maladie, de licenciement…) et non la compagnie, elles ne permettent donc pas de se faire rembourser en cas de faillite.

En redressement judiciaire depuis lundi 2 septembre, Aigle Azur, qui compte 1 150 employés, dont 350 en Algérie, et une flotte de 11 avions, a jusqu’au lundi 9 septembre pour trouver un repreneur. Plusieurs repreneurs potentiels auraient fait part de leur intérêt, car la compagnie dispose d’un argument de poids : elle dispose de 9 800 créneaux horaires annuels à Orly, où le total pour toutes les compagnies est plafonné à 250 000. Ces créneaux intéressent fortement certaines compagnies désireuses d’augmenter leur présence sur cet aéroport francilien. De quoi faire craindre aux syndicats d’Aigle Azur une « vente à la découpe »…

Morgan Bourven

7 septembre 2019

Épargne L’information sur les frais de gestion toujours déplorable

Épargne

 

L’information sur les frais de gestion toujours déplorable

Une enquête réalisée par l’AMF, l’autorité de tutelle des marchés financiers, révèle que les clients sont toujours aussi mal informés sur les frais de gestion des produits d’épargne. Il s’agit pourtant d’un élément essentiel, les frais de gestion pouvant siphonner les rendements de l’épargne.

 

« L’information donnée oralement sur les frais est toujours insuffisante, ce qui est préjudiciable pour les consommateurs », a constaté l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui a livré le 2 septembre dernier les résultats de ses 111 visites mystères effectuées auprès de 11 grandes banques dans toute la France.

Cette enquête avait pour objectif d’observer les pratiques commerciales des banques lors de la vente de produits d’épargne. Si l’information semble s’être un peu améliorée dans l’ensemble, le gros point noir reste toujours les frais, notamment les frais de gestion prélevés chaque année. En pratique, il existe aujourd’hui deux grands types de frais de gestion. La première catégorie est constituée des frais de gestion de l’enveloppe globale (les frais de gestion du contrat d’assurance vie ou du PEA). Mais dans le cas d’une épargne totalement ou partiellement investie en actions, il faut compter avec une seconde catégorie de frais beaucoup moins visibles : des frais ponctionnés sur chaque fonds actions, nichés à l’intérieur de l’enveloppe globale.

INFORMATION PASSÉE SOUS SILENCE DANS ENVIRON 80 % DES CAS

D’un montant fixe, les frais de gestion de l’enveloppe globale sont relativement simples à connaître pour l’investisseur. Ils sont mentionnés sur les bulletins de souscription et dans les relevés annuels de situation de son épargne. Il en va autrement des frais de gestion ponctionnés chaque année sur les fonds investis en actions, au sein de l’enveloppe globale. En effet, contrairement à ce qu’impose la loi, le plus souvent, les sociétés de gestion n’informent pas les clients du taux de ces frais, ni au moment de souscrire le contrat d’épargne, ni ensuite à la fin de chaque année ! Les relevés de situation annuelle mentionnent seulement le rendement net du fonds, c’est-à-dire la performance du fonds, déjà amputée des frais de gestion, sans précision sur le niveau de ces frais. Difficile dans ce cas de savoir ce qui est véritablement ponctionné par la société. L’enquête de l’AMF confirme bien que cette information est majoritairement inexistante. L’autorité indique que s’agissant des frais de gestion des fonds investis en actions, seule une minorité (entre 14 et 22 %) des conseillers en avaient fait mention lors de la présentation du produit au client. Ce flou est d’autant plus gênant que ces frais peuvent atteindre des montants élevés (comme nous l’avions constaté par exemple dans l’affaire des marges cachées des fonds Natixis distribués par les Banques populaires et Caisses d’épargne) et venir rogner la majeure partie des rendements ! Ils peuvent dans les cas extrêmes totalement annuler le rendement escompté voire, pire, générer des pertes sèches sur certaines assurances vie, pourtant vendues comme totalement sécurisées !

Élisa Oudin

7 septembre 2019

Un vendeur n’a pas tous les droits !

Nombreux sont les consommateurs qui se rapprochent de l’UFC-Que Choisir pour évoquer des difficultés rencontrées à l’occasion d’un achat auprès de commerçants : refus de paiement par chèque, promotion non respectée, prélèvement automatique imposé…

Avec le développement des achats en ligne, les offres de vente se sont multipliées et de nouvelles questions se posent, notamment concernant la protection des données personnelles.

Vous voulez légitimement connaître vos droits en tant qu’acheteur afin de ne plus subir la loi des vendeurs.

S’agissant du prix et de son paiement, non, un vendeur n’a pas tous les droits. Ses pratiques peuvent être légales ou admises sous certaines conditions mais elles peuvent aussi être interdites !

L’UFC-Que Choisir conseille aux consommateurs d’être vigilants et aussi de faire jouer la concurrence avant d’acheter.

Retrouvez notre publication « Un vendeur n’a pas tous les droits ! »

7 septembre 2019

Déploiement et commercialisation de la 5G Une régulation à la hauteur s’impose

Déploiement et commercialisation de la 5G

 

Une régulation à la hauteur s’impose

A quelques mois de l’arrivée sur le marché des premiers abonnements téléphoniques 5G, et à la veille de la clôture de la consultation de l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) sur son projet de régulation1, l’UFC-Que Choisir s’alarme des nombreuses failles de ce dernier. En effet, non seulement il ne permet pas à tous les consommateurs d’accéder à terme au meilleur de la 5G, mais en plus il ouvre la voie à toutes les dérives marketing des opérateurs. L’association lui demande donc de corriger les lacunes actuelles de son projet, tout en affirmant qu’elle veillera scrupuleusement à ce que les pratiques commerciales des opérateurs ne soient pas trompeuses.

 

5G : une technologie, de multiples réalités

Attendue pour être commercialisée en 2020, la 5G, qui permettra des débits de transfert des données bien supérieurs, présentera à son lancement une situation inédite. En effet, alors qu’au démarrage de la 4G les opérateurs proposaient peu ou prou les mêmes débits, la situation sera bien différente concernant la 5G. Pour sa principale bande de fréquences (3490-3800 MHz), les enchères entre opérateurs pourront aboutir à ce que l’un d’entre eux n’ait que 40 MHz à exploiter, quand un autre pourra en obtenir jusqu’à 100 MHz. Autrement dit : les débits maximaux pourront varier du simple au plus du double entre opérateurs, pour une technologie en apparence identique. De plus, en intégrant une autre bande de fréquences qui sera utilisée pour la 5G (700 MHz), cet écart deviendra en réalité abyssal puisque les débits théoriques pourront alors s’échelonner de 30 Mbit/s à plus d’1 Gbit/s !

Le risque des mystifications marketing des opérateurs

Le projet de décision de l’Arcep ne tient pourtant aucunement compte des contrastes de la 5G. En l’état, les opérateurs pourraient donc la commercialiser à grand renfort de campagnes publicitaires, sans avoir à en préciser la qualité, quand en réalité une partie des consommateurs n’obtiendra qu’une qualité parfois inférieure à celle de la 4G ! Comment accepter cette situation, alors que les opérateurs ne font parallèlement pas mystère de leur volonté de monétiser cette 5G via des forfaits plus chers que ceux actuellement sur le marché ? Dès lors, il est indispensable de contraindre les opérateurs à distinguer, dans les cartes de couverture qu’ils mettront en avant, les zones réceptionnant la 5G selon la qualité mise à la disposition des consommateurs particuliers2. Par ailleurs, l’Arcep doit interdire aux opérateurs de prétendre offrir de la 5G si celle-ci ne garantit pas – pas seulement en théorie mais aussi en pratique – des débits supérieurs à ceux de la 4G.

Déploiement : 10 % de la population exclue de la meilleure 5G ?

Pour bénéficier du meilleur de la 5G et non pas d’une 5G au rabais, les consommateurs devront donc pouvoir capter avec leurs smartphones les fréquences 3490-3800 MHz3. Pourtant, force est de constater que de nombreux consommateurs risquent d’être exclus du progrès technologique. En effet, l’Arcep, cela est une première, n’impose plus aux opérateurs un déploiement en termes de couverture de la population mais en termes de nombre de sites émetteurs (au moins 12 000 pour chaque opérateur au 31 décembre 2025). Or, à ce niveau, la couverture de la population par la meilleure 5G sera loin d’être intégrale. Pour s’en convaincre, notons qu’avec plus de 12 000 sites 4G4, l’opérateur qui en dispose le moins ne couvre actuellement que 93 % de la population. Compte tenu de la portée relativement modérée de la bande de fréquence 5G 3490-3800 MHz par rapport à celles de la 4G, il est certain que le respect de l’obligation minimale aboutirait à rendre la « bonne » 5G disponible pour probablement moins de 90 % des consommateurs. Qui plus est, ce raisonnement en termes de sites laisserait le champ libre aux opérateurs pour les concentrer sur les zones denses les plus rentables, au détriment de nombreux territoires pouvant être orphelins ad vitam æternam d’une 5G de qualité. Le rétablissement d’un calendrier basé sur l’évolution de la part de la population couverte, couplé à un objectif à terme de couverture intégrale en 5G de qualité, s’impose.

Soucieuse de garantir à tous les consommateurs un accès à une 5G de qualité, l’UFC-Que Choisir a répondu formellement à la consultation publique lancée par l’Arcep en lui demandant de modifier ses orientations, notamment pour prévoir un accès pour tous au meilleur à la 5G et encadrer strictement les futures campagnes marketing des opérateurs.

NOTES

2 A terme, lorsque les cœurs de réseau 5G seront mis en place, il sera en effet possible pour les opérateurs de réserver une partie de la bande passante à des professionnels, réduisant de fait la capacité disponible pour les particuliers.
3 Les fréquences de la bande 26 GHz viendront ultérieurement compléter le spectre dont disposeront les opérateurs pour leur 5G. Elles offriront des débits encore plus élevés, mais se caractériseront également par une faible portée, et une faible capacité à pénétrer à l’intérieur des bâtiments.
6 septembre 2019

Sécurité sociale des étudiants La saine rentrée dans le rang

Sécurité sociale des étudiants

 

La saine rentrée dans le rang

La rentrée universitaire approche, et avec elle bien des inquiétudes pour les étudiants. Au moins l’une d’entre elles aura pourtant disparu cette année : le choix de la mutuelle étudiante, et le stress qui l’accompagne, de ne pas recevoir avant de longs mois sa carte Vitale ou d’attendre plusieurs semaines des remboursements urgents. Les étudiants sont désormais couverts directement par l’Assurance Maladie, et ce pour toute la durée de leurs études, sans démarche à renouveler à chaque rentrée.

 

2019 refermera ainsi une parenthèse de 70 ans, pendant lesquels les étudiants étaient rattachés à un système particulier de sécurité sociale. Justifié par l’histoire à sa création, ce régime étudiant était devenu anachronique, à mesure que ses performances s’effondraient. Qualité de service désastreuse (délais de remboursement, disponibilité par téléphone, courriel ou courrier, etc.), surcoûts de gestion pour la collectivité, complexité injustifiée pour les étudiants, telles étaient les tares principales du dispositif. Je salue donc cette réforme, qui permet en outre de diminuer le coût de la rentrée pour les jeunes. Et je profite de ce billet pour me féliciter que nous ayons été les instigateurs de celle-ci : l’UFC-Que Choisir avait en effet été la première à publier une étude sur le sujet, confirmée par la suite par une avalanche de rapports officiels (Sénat, Cour des Comptes, Défenseur des droits, Inspections générales, etc.).
Cette victoire est enfin l’occasion de mesurer le temps long de l’action de pression d’une association comme la nôtre. Rendez-vous compte : lorsque nous avons publié notre première étude sur la question, les étudiants qui en bénéficient cette année en découvrant l’enseignement supérieur entraient tout juste au collège, en classe de 6e ! Il nous aura fallu déployer plusieurs études et campagnes de mobilisation, trouver des alliés notamment auprès des organisations étudiantes, multiplier les rencontres, pour patiemment convaincre les pouvoirs publics. Le temps pour les nouveaux bénéficiaires de la réforme de passer des culottes courtes aux bancs de la fac. Alors, à eux comme à vous tous : bonne rentrée !

Alain Bazot

Président de l’UFC – Que Choisir

6 septembre 2019

Cryothérapie Efficacité non démontrée, risques réels

Cryothérapie

 

Efficacité non démontrée, risques réels

L’intérêt de la cryothérapie pour les sportifs ou pour soulager divers problèmes de santé n’est pas prouvé alors que ses effets secondaires sont potentiellement graves, conclut l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un rapport publié aujourd’hui, rejoignant les conclusions de notre récente enquête.

 

Vous souffrez de courbatures après le sport, d’une tendinite récalcitrante, de douleurs chroniques dues à une maladie ou une blessure, de psoriasis, de troubles du sommeil, d’un stress invalidant ? Un ami bien intentionné vous a peut-être conseillé la cryothérapie. Cette technique qui consiste à s’exposer à un froid extrême (-110 °C à -180 °C) pendant trois minutes est de plus en plus en vogue : environ 300 centres répartis sur tout le territoire la proposeraient, la présentant souvent comme une véritable panacée. Pas étonnant dès lors que, de façon concomitante ou presque, Que Choisir et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) se soient intéressés à la question. Notre enquête sur le terrain et le travail de synthèse des chercheurs aboutissent à des conclusions similaires.

Comme nous l’avons constaté en visitant une trentaine de centres, parfois tenus par des kinésithérapeutes mais le plus souvent par des personnes incompétentes en matière de santé, le discours est très catégorique sur les mécanismes à l’œuvre et les effets positifs à attendre. « Des mécanismes biologiques sont régulièrement proposés pour expliquer l’effet bénéfique du froid sur le corps. Ces explications sont diversement convaincantes et ne sont, en tous cas, pas suffisantes », nuance le rapport. Quant à l’efficacité de la technique : « Globalement, les résultats sont décevants. D’une part, quand ils sont en faveur d’un effet positif de la cryothérapie, ces résultats sont modestes et mesurés uniquement à très court terme. D’autre part, la qualité méthodologique des études laisse beaucoup à désirer, ce qui doit amener à relativiser d’autant plus les effets positifs rapportés. […] Au total, la revue systématique des études sur l’efficacité de la cryothérapie montre que les données disponibles sont très faibles à la fois en termes de quantité et de qualité. »

Pour faire avancer les connaissances, il faudrait multiplier les études de bonne qualité méthodologique. Mais cette perspective se heurte à plusieurs écueils, analysent les experts. L’un d’entre eux est l’absence de standardisation : pour l’heure, les pratiques varient considérablement car, en dépit de l’assurance apparente des gérants de centres, personne ne sait combien de minutes exactement le corps devrait être exposé, à quelle température, s’il faut procéder d’un coup ou progressivement, à quelle fréquence, etc. Un autre obstacle à une évaluation bien menée, c’est l’impossibilité d’utiliser la méthode de référence : l’étude en double aveugle contre placebo. Dans ce type d’études, il faut un groupe contrôle, qui n’est pas traité et qui l’ignore. Or il est impossible de ne pas exposer des volontaires à un froid intense tout en leur faisant croire qu’ils y sont exposés !

GRAVES EFFETS SECONDAIRES

Face à ces incertitudes, un point ne fait pas de doute : des effets secondaires potentiellement graves ont été constatés. Les brûlures, parfois extrêmement sévères, comme le montre le témoignage que nous avons recueilli lors de notre enquête, sont probablement les plus fréquentes mais l’Inserm en a identifié d’autres : « céphalées ou accentuations des douleurs présentes, urticaire chronique au froid, panniculite, intolérances digestives, plusieurs cas d’ictus amnésique, un cas de dissection de l’aorte abdominale. » (1)

Aussi bien du fait de ses revendications que de ses possibles effets secondaires, la cryothérapie devrait être encadrée par les autorités de santé. Or, pour l’heure, n’importe qui peut ouvrir un centre, aucune compétence particulière n’est requise. Quant aux cabines, leur statut varie selon les revendications des gérants. S’il s’agit uniquement de bien-être, de récupération sportive ou d’esthétique, aucun organe de contrôle n’est censé s’y intéresser. Si les revendications touchent au domaine thérapeutique, il s’agit de dispositifs médicaux, mais l’actualité récente a montré que le contrôle sur ces matériels était insuffisant.

Alors que la pratique prend une ampleur considérable, les autorités de santé n’ont pour l’heure manifesté aucune intention de l’encadrer.

 

(1) La panniculite est une inflammation grave de la graisse sous-cutanée parfois due au froid ; l’ictus amnésique est une amnésie transitoire favorisée notamment par les changements brutaux de température ; la dissection de l’aorte abdominale est une déchirure de la paroi de l’aorte due à l’irruption de sang sous haute pression à l’intérieur de celle-ci. Dans le cas cité, « il pourrait s’agir d’une complication cardiovasculaire déclenchée ou accélérée par la cryothérapie mais les données sont insuffisantes pour démontrer ou infirmer cette causalité », précisent les experts.

Fabienne Maleysson

6 septembre 2019

Amazonie en feu Peut-on éviter le soja brésilien ?

Amazonie en feu

 

Peut-on éviter le soja brésilien ?

L’Amazonie se consume, et ce serait la faute au soja. Les fazendeiros, ces grands propriétaires terriens brésiliens, sont accusés d’entretenir, voire de provoquer les incendies de forêt pour cultiver du soja sur les terres ainsi défrichées. Une culture qui se retrouve ensuite en France dans nos aliments et les auges de nos animaux. Un consommateur qui se refuse à participer à cette chaîne, a-t-il la possibilité d’éviter tout aliment fabriqué directement ou indirectement avec du soja issu du Brésil ?

Rares sont ceux qui ont échappé cet été aux images de l’Amazonie en feu. Ces incendies ne sont malheureusement pas nouveaux, pas plus que la conversion de cette forêt en terres agricoles. Depuis des décennies, le « poumon vert » de la planète est grignoté par d’immenses fazendas pratiquant la culture intensive du soja ou l’élevage bovin. Et depuis des décennies, la France et les autres pays européens sont dépendants du Brésil pour fournir de l’huile à leur industrie agroalimentaire, et leur ration quotidienne de protéines de soja à leurs poulets, porcs ou vaches laitières…

Mais les qualificatifs peu glorieux de « cause de destruction de la forêt amazonienne », « perte de biodiversité » et « réchauffement climatique » s’ajoutent désormais aux autres reproches faits à cette culture : du soja OGM, cultivé à grands renforts d’épandages de glyphosate et autres pesticides. Car au Brésil comme chez nos autres fournisseurs (États-Unis, Argentine), le soja est OGM à plus de 90 %, voire 95 %. Exception notable, l’Inde, qui s’est positionnée sur le créneau non OGM et bio.

L’ÉLEVAGE DÉPENDANT

Cette petite graine jaune est en majorité destinée à l’alimentation animale, avant tout les volailles, mais aussi les porcs et les vaches laitières. Et il est difficile de s’en passer tant elle est intéressante : elle est riche en acides aminés dits « essentiels » que l’organisme – les animaux en l’occurrence – ne peut synthétiser, et qui doivent donc être apportés via la nourriture. De plus, ces protéines sont facilement digestibles, et se vendent à un prix concurrentiel. Consciente de la défiance des consommateurs, la filière d’élevage tente de réduire ses importations. Mais la production hexagonale reste largement insuffisante, avec seulement 400 000 tonnes de tourteaux (1), soit 10 % des besoins. Conséquence, plus de 3,5 millions de tonnes (Mt) sont encore importées chaque année : 3 Mt de tourteaux dont plus de 60 % provenant du Brésil, ainsi que 0,7 à 0,8 Mt de graines dont la moitié sont brésiliennes (2).

Comment savoir si la viande, les œufs ou les produits laitiers proviennent d’animaux nourris avec du soja brésilien, états-unien ou français, ou si ce soja est issu d’une filière durable ou non ? L’origine « soja brésilien » ne faisant pas l’objet d’un étiquetage, il faut passer par plusieurs suppositions.

Les produits conventionnels

Viande, œuf ou produits laitiers conventionnels, sans aucun label : il est très probable, voire certain, que les animaux ont consommé du soja importé (OGM) au cours de leur existence. Compte tenu de l’importance de l’origine brésilienne, il est difficile d’y échapper.

Les produits sans OGM

Produits issus d’animaux nourris sans OGM : le soja utilisé provient rarement de France, du fait de la faiblesse de sa production. Il est donc là aussi en partie importé, d’Inde, d’Europe, mais également du Brésil, qui avait mis en place de longue date une filière non OGM dans l’État du Paraná. Un étiquetage non OGM ne suffit donc pas à garantir que le soja ne provient pas du Brésil.

Les produits bio

Le cahier des charges interdit les OGM, mais pas l’importation. Néanmoins, les filières bio attachant de l’importance à l’autonomie alimentaire des élevages et au commerce équitable, le risque est moindre d’y trouver du soja importé, et encore moins une cause directe de déforestation.

Les signes de qualité (Labels rouges et AOP)

Les exigences diffèrent selon les cahiers des charges, il faut donc les consulter.

Un seul Label rouge, l’Emmental, interdit clairement l’alimentation des animaux avec des aliments OGM (cahier des charges en cours de validation), mais la quasi-totalité des labels sont favorables à une évolution vers le « sans OGM » et travaillent sur le sujet. La situation serait alors similaire à celle du bio.

Pour les appellations d’origine protégée (AOP), « plus de 60 % des cahiers des charges des fromages AOP et plus de 80 % des cahiers des charges viande prévoient des dispositions interdisant la distribution de tout aliment OGM », précise l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Pour les indications géographiques protégées (IGP), « compte tenu du fait que de nombreux cahiers des charges sont anciens, aucune disposition spécifique n’est prévue », mais là aussi une réflexion est engagée. En revanche, comme pour le bio, rien n’est exigé sur l’origine géographique ou le « zéro déforestation ».

 

TOURNEZ-VOUS VERS LE BIO

Du côté de l’alimentation humaine, est-ce plus vertueux ? Le soja est consommé sous diverses formes : l’huile et la lécithine (largement présentes dans les aliments transformés), le tofu et autres préparations végétariennes, le jus de soja… S’il est désormais non OGM à 100 %, l’origine géographique n’est pas portée à la connaissance des consommateurs. Du fait de la faible autosuffisance (seulement 20 % des 150 000 ha de soja hexagonaux sont destinés à l’alimentation humaine), ces produits sont susceptibles de contenir du soja brésilien.

Terres Univia, l’interprofession des cultures oléoprotéagineuses, précise néanmoins que « les usines agroalimentaires bio hexagonales ont un approvisionnement en soja à 100 % français, ou presque ». Pour des raisons de traçabilité, les fabricants français (et européens) de produits à base de soja préfèrent utiliser une origine locale. Acheter un produit bio fabriqué en France offre donc une garantie d’avoir du soja français. Attention toutefois à votre exposition aux isoflavones, des phytohormones contenues dans cette plante.

Nombre de produits cosmétiques, comme les crèmes hydratantes, shampooings, crèmes solaires ou encore huiles essentielles, utilisent également de l’huile de soja. La réglementation n’impose pas aux fabricants d’indiquer sa provenance, et la certification bio n’apporte pas d’information sur son origine.

Étant donné la demande occidentale croissante pour des filières alimentaires durables, la culture de soja non OGM est amenée à s’accroître en Europe. Et pour des raisons de traçabilité, l’origine France devrait monter en puissance – à condition que les pouvoirs publics soutiennent cette filière (lire l’encadré). Chez nos voisins, le projet « Soja Danube », en Autriche, Roumanie et Serbie, est amené à prendre de l’ampleur. Relocaliser la production est une bonne chose pour Christophe Noisette, de l’association Inf’OGM : « Qu’il soit OGM ou non OGM, le soja cultivé hors d’Europe – au Brésil, en Argentine ou en Inde – pose problème » en pesant sur les ressources agricoles de ces pays et en contribuant à la déforestation et à la destruction des savanes, y compris indirectement. La déforestation brésilienne aurait au moins un intérêt : réconcilier les cultivateurs et les anti-OGM !

UNE CONSOMMATION DIVISÉE PAR DEUX EN FRANCE

Depuis quelques années, les fabricants d’aliments et les filières travaillent sur deux axes pour faire évoluer cette situation :

  • Réduire la dépendance au soja importé, en développant sur le sol français la culture de soja et d’autres sources de protéines, comme le colza, le tournesol, la luzerne, le trèfle ou le pois, voire les algues, mais aussi en améliorant leur assimilation par les animaux ou en faisant évoluer les élevages vers des systèmes moins productifs et plus durables. Les efforts portent, puisqu’« en 15 ans, la consommation de soja a été divisée par deux », précise François Cholat, président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale. Soulignons tout de même que la première source de protéines pour l’élevage bovin reste… la pâture !
  • Assurer un approvisionnement en soja « durable » avec l’élaboration d’une charte intitulée Duralim (3) : son objectif est d’atteindre 100 % d’approvisionnement durable avec zéro déforestation d’ici à 2025 (contre 43 % aujourd’hui). Néanmoins, s’il est vertueux de s’inscrire dans ce type de démarche, il est illusoire – voire hypocrite – de penser que le soja durable exporté du Brésil vers la France est sans impact sur la déforestation. Il l’est par ricochet, car la demande française participe à la demande globale, donc à l’accroissement des surfaces mises en culture au détriment de la forêt.

Mais il y a encore du travail. Terres Univia estime qu’il faudrait plus que doubler les surfaces de cultures dans l’Hexagone. Or, le gouvernement français, malgré des annonces ambitieuses dans la lutte contre la déforestation dans son plan climat, ne fixe ni objectifs ni moyens suffisants. Et la production hexagonale de cultures protéagineuses, délicate et aux rendements aléatoires, n’est pas soutenue convenablement par la politique agricole commune (Pac). La filière oléoprotéagineuse place de grands espoirs dans le futur plan protéines, dont l’ambition est d’améliorer l’autonomie protéique de la France, qui sera dévoilé à l’automne par le gouvernement.

(1) Produit obtenu après pressage des graines de soja pour en extraire l’huile (20 % de la graine), elle-même destinée à l’alimentation humaine. En France, la culture de plantes génétiquement modifiées étant interdite, ce soja est « non OGM ».
(2) Ces proportions varient selon les années en fonction des cours, des stocks, mais aussi des guerres commerciales entre les pays producteurs.
(3) http://www.duralim.org/

Elsa Casalegno

6 septembre 2019

Skoda Kamiq Premières impressions

Skoda Kamiq

 

Premières impressions

Le Skoda Kamiq arrive dans le segment très concurrentiel des SUV avec de bons atouts comme son agréable comportement routier. Dommage que son style manque d’originalité et que de nombreux équipements de sécurité soient optionnels.

 

Le Kamiq marque le retour de Skoda dans le segment des SUV urbains après l’arrêt du Yeti il y a deux ans. Construit sur la plateforme du groupe Volkswagen MQB A0, le Kamiq devient le troisième SUV de Skoda après le grand Kodiaq et le compact Karoq.

 

QUALITÉ DE VIE À BORD

L’habitacle du Kamiq est bien réalisé mais s’avère très sombre.

Le SUV urbain ne peut nier son affiliation au groupe Volkswagen et on retrouve à l’intérieur les codes stylistiques qui lui sont propres : la planche de bord séparée d’un bandeau ainsi que les écrans numériques. Une différence notable toutefois avec un écran central qui n’est pas intégré dans la planche de bord mais placé devant celle-ci. Cette tendance, initiée avec l’avant-dernière génération de Mercedes Classe A en 2012, n’est pas franchement de notre goût car cet écran semble comme ajouté au dernier moment. En revanche, nous avons apprécié la bonne finition et l’assemblage sérieux des éléments de la planche de bord. La plupart sont de bonne facture, bien rembourrés et très agréables au toucher. Les quelques éléments rigides sont, eux aussi, bien assemblés et ne dénaturent en rien la qualité ambiante. Dommage que l’intérieur du Kamiq s’avère si sombre, nous aurions apprécié un peu de couleur ou, a minima, moins d’éléments noirs. Cela n’entache toutefois pas l’agrément d’utilisation et la simplicité de prise en main du SUV.
L’ergonomie est assez bonne et le conducteur aura rapidement la maîtrise des principales fonctions car toutes les commandes sont bien placées et à portée de main. Dans l’ensemble, l’habitacle offre un bel espace même si trois grands occupants se sentiront un peu à l’étroit à l’arrière. Les passagers avant disposeront, eux, d’un volume habitable important et pourront voyager dans de très bonnes conditions.

Les espaces de rangement manquent un peu mais la boîte à gants est pratique et d’un volume appréciable. De même, le coffre est relativement logeable.

Malheureusement, comme sur d’autres modèles du groupe, le système de navigation s’avère perfectible. D’une part à cause des indications vocales parfois inaudibles et incompréhensibles comme l’intrigant « faites demi tourne rond-point » qui annonce un changement de direction dans un rond-point à venir. Seul un coup d’œil sur l’écran nous fera deviner qu’il faut en fait prendre la sortie sur la gauche. Sans compter qu’un manque de réactivité nous obligera par deux fois à rebrousser chemin pour reprendre la bonne direction.

Autre grief, il n’existe que deux prises USB-C pour brancher un appareil électronique (tablettesmartphone…) ce qui exclut bon nombre d’anciens appareils. Il faudra donc, le cas échéant, penser à acheter un adaptateur.

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Pour brancher son smartphone, il faudra faire avec les prises USB-C.

AU VOLANT

Nous avons conduit le Kamiq avec deux motorisations : une à essence 1.0 TSI (3 cylindres) de 116 ch avec boîte mécanique et une autre diesel (1.6 TDI à 4 cylindres) également de 116 ch mais associée à une boîte DSG. La seconde s’est montrée plus bruyante sur route et en ville mais sa boîte de vitesses plus agréable compense largement ce défaut. Elle est en effet assez réactive (sauf en montagne où le passage des rapports via les palettes au volant sera préférable) et n’a pas posé de souci lors de notre roulage. En outre, les passages des rapports sont doux et fluides. À l’inverse, nous avons trouvé la boîte mécanique un peu rude et parfois accrocheuse si on passe les rapports trop rapidement.

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Les moteurs essence 1.0 TSI et diesel 1.6 TDI.

Côté performances, le léger surcroît de couple du diesel (250 Nm contre 200) n’est pas vraiment perceptible et les deux moteurs se sont avérés efficaces en toutes circonstances. On notera en revanche une très nette différence d’appétit. La consommation moyenne du diesel s’est établie, selon l’ordinateur de bord, à 5,6 l aux 100 km contre 7,4 pour l’essence. Et cela alors que les deux versions ont été utilisées sur le même type de tracé routier.

Sur route, les suspensions nous ont convaincus car elles affichent un très bon compromis confort-fermeté. Ainsi, sur route sinueuse, le Kamiq ne prend pas trop de roulis alors que les bosses et autres défauts de revêtement sont très bien absorbés. Dommage que les sièges manquent un peu de maintien en latéral. L’insonorisation nous a aussi paru perfectible car les bruits de roulement sont assez présents tout comme les bruits aérodynamiques sur autoroute.

 

SÉCURITÉ

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Parmi les 9 airbags du Kamiq, celui protégeant les genoux du conducteur sera précieux en cas d’impact.

Sans disposer de toutes les Adas (Advanced Driver Assistance Systems, systèmes avancés d’assistance au conducteur) dernier cri, le Skoda Kamiq n’est pas trop mal loti en termes d’équipement de sécurité. Il reçoit ainsi de série, dès le premier niveau de finition, le Front Assist (radar frontal) et le Lane Assist (avertissement de changement involontaire de voie). En revanche, pour disposer du détecteur de fatigue ou de la surveillance d’angle mort, il faudra passer par la case option et dépenser respectivement 50 et 450 €. De même pour le dispositif Crew Protect Assist (460 €) qui se compose de 9 airbags (dont de genoux pour le conducteur) et qui anticipe le choc en ouvrant les vitres de 55 mm pour minimiser l’onde de choc lors du déclenchement de ces derniers.

LE SKODA KAMIQ EN RÉSUMÉ

Bien fini, accueillant et confortable, le Kamiq est l’un des SUV urbains les plus abordables du marché avec des tarifs qui débutent à 18 970 €. Un tarif qui se situe dans la fourchette basse du segment et s’établit par exemple à 1 000 € de moins qu’un Citroën C3 Aircross, au style plus original, et à 1 000 € de plus qu’un Kia Stonic plus basique. Reste qu’il devra bientôt se frotter aux nouvelles générations des Peugeot 2008 et Renault Captur, les deux stars du segment.

Les +

  • Finition
  • Qualité de fabrication
  • Suspensions efficaces
  • Agrément d’utilisation

 

Les –

  • Pas de plancher plat
  • GPS
  • Insonorisation
  • Nombreuses options

 

SIMPLY CLEVER, LES ASTUCES DE SKODA

Skoda enrichit ses modèles de petits détails qui s’avèrent très pratiques au quotidien. Par exemple, le Kamiq reçoit de série un bouchon de bocal de lave-glace qui, une fois ouvert, forme un entonnoir pratique. De même, un grattoir à givre placé à l’intérieur de la trappe à carburant sera à portée de main et rangé sans salir l’intérieur de la voiture. À partir de la finition Ambition, un parapluie est logé dans la porte du conducteur et une lampe torche amovible est placée dans le coffre. Et en option, on trouve des baguettes de protection des arêtes de portes escamotables qui se mettent en place automatiquement à l’ouverture des portes.

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Parmi les petites fonctionnalités proposées par Skoda : un grattoir à givre, un bouchon en forme d’entonnoir et un parapluie.

 

Yves Martin

6 septembre 2019

Arnaque au phishing Les escrocs s’en prennent aux frais de douane

Arnaque au phishing

 

Les escrocs s’en prennent aux frais de douane

Un SMS frauduleux circule actuellement : il indique aux destinataires qu’ils doivent payer la TVA pour recevoir leur colis et ainsi être exonérés des droits de douane. Basée sur de fausses informations, cette escroquerie vise les personnes ayant commandé un produit sur Internet. Ces dernières se retrouvent abonnées à leur insu à des sites douteux.

 

Cette arnaque s’est répandue comme une traînée de poudre depuis quelques semaines. Il s’agit là d’une nouvelle tentative de phishing, procédé qui vise à soutirer des données personnelles, le plus souvent bancaires, aux victimes. Les escrocs utilisent différents leviers pour gagner la confiance de leurs cibles : peur, promesse de gain, lots à remporter, fausse identité… Cette fois, les frais de douane servent d’appât. Dans le courant du mois d’août, la douane a alerté sur son compte Twitter sur cette supercherie.

tweet des douanes françaises

Contacté, l’organisme indique avoir reçu, dans la semaine du 20 août sur sa plateforme téléphonique Infos Douane Service, plusieurs dizaines d’appels d’internautes qui venaient d’effectuer un achat sur des plateformes de e-commerce. « Certains usagers se sont aussi rapprochés de la gendarmerie ou sont allés sur les forums en ligne sur les arnaques », précise-t-elle. Et les témoignages sur Internet ne manquent pas, que ce soit d’individus ayant effectué une commande sur un site de e-commerce, proie principale, ou non. « La douane n’est pas directement impliquée et n’est pas lésée dans cette histoire. La fraude a touché des fichiers clients, précise la douane. La personne a l’impression que si elle paie 1,95 € de TVA, elle s’exonère des frais de dédouanement. C’est faux. » Les droits de douane et les frais de dossier sont en effet à payer et indépendants de la TVA (voir encadré).

 

LE MODE OPÉRATOIRE

Les personnes ciblées reçoivent un SMS, souvent envoyé depuis un numéro à cinq chiffres, qui réclame 1,95 € de TVA et contient un lien court. Ce dernier mène vers un site qui reprend la charte de La Poste. Il leur est demandé de confirmer leur identité. L’une des « forces » de cette arnaque est que les escrocs se sont procuré des fichiers contenant le numéro de téléphone et le nom des destinataires. Cela accroît la crédibilité de la supercherie.

Exemple de SMS
Exemple de SMS reçu par un particulier.

Ensuite, avant de procéder au paiement, la victime doit renseigner son nom, son adresse mail, son adresse postale, son numéro de téléphone. Puis elle atterrit enfin sur une page « Faire une commande » sur laquelle elle doit entrer ses coordonnées de carte bancaire. Le plus étonnant sur ce site truffé d’incohérences (adresse url « promosurvey3.info », mention de « commande », note Trustpilot) étant la phrase « En soumettant le formulaire de paiement ci-dessus, vous acceptez donc de participer à la loterie détenue par notre partenaire » ainsi que les détails de participation à cette loterie plus bas dans la page.

Page de paiement
La page de paiement de l’arnaque.

Quel est le rapport entre une loterie et des frais de douane ? Aucun. Qui est ce fameux « partenaire » ? Personne. Des escrocs se cachent derrière ce contenu Web et, une fois les données bancaires renseignées, le piège se referme. La victime est débitée de 1,95 €, comme « prévu », mais surtout, elle se retrouve abonnée à son insu à des services douteux. « Je me suis fait avoir aussi et j’ai payé, ce qui m’a amené à me faire escroquer de 69,90 € pour un soi-disant abonnement sur un site de voyance et autres contenus pour adulte… », relate une victime sur Twitter. Un témoignage parmi tant d’autres.

 

QUE FAIRE ?

Si vous êtes victime de cette arnaque, faites opposition sur votre carte bancaire dès que vous découvrez la supercherie. Alertez votre conseiller bancaire afin qu’il surveille en même temps que vous d’éventuels mouvements suspicieux sur le compte correspondant à la carte.

Prévenir la douane, qui sert ici d’appât, est un bon réflexe. Vous pouvez également déposer plainte au commissariat et prévenir la direction départementale de la protection des populations (DDPP). En ligne, la plateforme Cybermalveillance vous permet de signaler cette tentative de phishing et de recevoir des conseils. Enfin, le service 33700, qui « lutte contre les spams vocaux et SMS », vous permet aussi de faire un signalement.

 

COMMENT ÉVITER DE SE FAIRE PIÉGER

Nul n’est à l’abri de se faire piéger par une tentative de phishing. Ici, les personnes qui ont effectué une commande sur Internet quelques jours plus tôt, notamment dans un pays non européen, avaient toutes les raisons de croire que des frais étaient dus. Mais certains signes peuvent alerter sur le fait que des escrocs sont à l’origine du message.

Vérifiez les données propres à l’expéditeur, à commencer par le numéro de téléphone. Méfiez-vous des numéros de téléphone à cinq chiffres commençant par « 3 », qui correspondent à des numéros spéciaux délivrés par des opérateurs privés. Si tous ne servent pas à diffuser des contenus frauduleux, il est aisé pour un escroc de se procurer un tel identifiant. Mais prudence, un numéro à dix chiffres n’est pas une preuve d’honnêteté. Vérifiez aussi l’url du site et comparez-la avec l’adresse officielle de l’organisme censé vous écrire (La Poste, les douanes). Soyez à l’affût des fautes d’orthographe, des incohérences.

Que vous ayez un doute ou non sur le bienfondé du message, vérifiez l’information avant de procéder à tout paiement en ligne. Ici, par exemple, vous pouvez appeler la douane, ou bien le transporteur qui doit acheminer votre colis en attente. C’est lui qui se charge généralement de vous facturer les frais de douane (voir encadré).

QUELS DROITS DE DOUANE LORS D’UN ACHAT EN LIGNE ?

Le SMS de cette arnaque délivre de fausses informations : en aucun cas le paiement de la TVA permet d’éviter les frais de dédouanement. En revanche, les taxes et frais de douane, à payer à réception du colis lorsque la commande a été passée sur un site dont l’expéditeur se situe en dehors de l’Union européenne, existent bel et bien.

La TVA est exigible dès 1 €, et les frais de douane sont applicables dès lors que le montant de l’achat est supérieur à 150 €, frais de port compris. C’est généralement le transporteur (La Poste, DHL…) qui se charge de l’acquittement de ces frais pour vous auprès du service des douanes. C’est pourquoi il vous facture également des frais de dossier, de l’ordre de 15 à 20 € en fonction du transporteur.

Le site Internet de la douane met à disposition des simulateurs, appelés « prototypes ». Ils permettent de se faire une idée sur le montant des taxes à payer à réception du colis. Par exemple, un smartphone ou un parfum sont exempts de droits de douane, mais pas de la TVA, qui s’élève à 20 %. Les droits de douane pour un bijou fantaisie sont de 4 % et entre 3,5 % et 17 % pour des chaussures, suivant leurs caractéristiques.

Si vous commandez un produit auprès d’un vendeur basé au sein de l’Union européenne, vous ne payez que la TVA au taux applicable dans le pays du vendeur. Le montant de celle-ci est inclus dans le prix final (TTC) payé lors de la commande.

Marie Bourdellès

6 septembre 2019