Vie privée (infographie) Vous et vos données personnelles
Vie privée (infographie)
Vous et vos données personnelles
Depuis 1 an exactement, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) encadre l’usage de nos informations personnelles. Mais d’après notre enquête, cette loi européenne ne rassure pas vraiment les consommateurs.
Pour célébrer le premier anniversaire du RGPD (Règlement général sur la protection des données personnelles), nous avons voulu savoir si ce texte européen, qui encadre désormais l’exploitation de nos données personnelles, avait trouvé un écho dans le quotidien des consommateurs. Nous avons donc interrogé plus de 6 000 personnes inscrites à notre newsletter hebdomadaire.
LE RGPD N’EST PLUS INCONNU
Premier enseignement : les trois quarts des personnes que nous avons interrogées (73 % exactement) ont entendu parler du RGPD, preuve que ce texte n’est pas resté confidentiel depuis son entrée en vigueur le 25 mai 2018. Mais l’impact de cette loi est moins perceptible. Pour 68 % des sondés, la protection des données personnelles n’a pas évolué en un an. Pire, pour 17 %, elle s’est même détériorée… 15 % des répondants estiment quand même que les données personnelles sont mieux protégées.
Ce règlement européen entérine certains droits et en instaure de nouveaux. C’est lui qui élargit l’action de groupe aux données personnelles. Introduite dans notre législation en 2014, elle permet à certains organismes comme l’UFC-Que Choisir d’engager une action pour un groupement de consommateurs. C’est lui aussi qui entérine le droit à l’oubli, pour que certains liens vous concernant n’apparaissent plus dans les résultats des moteurs de recherche. C’est encore lui qui établit le principe de « portabilité des données », qui contraint les sites Internet à nous permettre de télécharger en un clic toutes les données qu’ils détiennent sur nous. Bonne nouvelle, notre enquête montre que les consommateurs ont connaissance de ces droits (80 % des sondés connaissent l’action de groupe, 60 % le droit à l’oubli, 35 % la portabilité des données). Vous êtes aussi presque 70 % à connaître le droit d’accès aux données personnelles qui, lui, existait avant le RGPD. Il permet à tout consommateur de contacter sa banque, un site marchand, un réseau social ou tout autre organisme pour savoir quelles données il détient sur lui.
RÉSEAUX SOCIAUX : CONFIANCE EN BERNE
Autre enseignement de notre sondage : il faut se rendre à l’évidence, les consommateurs ne font pas confiance aux sites qu’ils utilisent quotidiennement pour protéger leur vie privée. Avec un indice de confiance d’à peine 20 %, les réseaux sociaux font pâle figure. Pareil pour les smartphones, que vous utilisiez un iPhone ou un smartphone d’une autre marque, vous n’êtes que 28 % à faire confiance à son système d’exploitation (iOS ou Android) pour ne pas utiliser vos données personnelles à votre insu. Le thermomètre remonte un peu pour le navigateur (indice de confiance à 33 %), les sites marchands (34 %), le système d’exploitation de l’ordinateur (37 %) ou la messagerie e-mail (39 %). Finalement, seuls les antivirus semblent vraiment efficaces aux yeux des consommateurs (71 %).
LE PIRATE EST UN USURPATEUR
Le piratage informatique est l’un des risques d’utilisation frauduleuse des données personnelles. Près d’un quart des personnes interrogées (23 % exactement) en ont déjà été victimes. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’une usurpation d’identité sur les réseaux sociaux ou dans la boîte mail (46 %). Second piratage : la carte bancaire (30 %). Heureusement, dans 87 % des cas, le préjudice n’a pas été trop grave puisque les problèmes liés à ces piratages ont été résolus.
(1) Sondage réalisé en mars 2019 auprès de 6 036 inscrits à la newsletter hebdomadaire de Que Choisir.
Camille Gruhier
Marine Perier-Dulhoste