Pesticides dans les communes Le zéro phyto progresse
Pesticides dans les communes
Le zéro phyto progresse
Si les particuliers ne peuvent plus acheter de pesticides chimiques depuis le 1er janvier 2019, l’interdiction remonte à début 2017 pour les communes. Le zéro phyto n’y est pas encore la règle, mais il progresse.
« Objectif zéro pesticide, les communes franciliennes prennent de l’avance », se réjouit l’Agence régionale de la biodiversité (ARB). Elle publie son bilan à l’occasion de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » qui se tient jusqu’au 30 mars.
De fait, 67 % des communes qui ont participé à son enquête depuis 2017 n’utilisent plus aucun pesticide pour leurs espaces extérieurs, y compris les terrains de sport et les cimetières. Pourtant, ces deux espaces étaient exclus de l’interdiction de traiter, tant les usagers y étaient réputés sensibles à la moindre herbe folle qui ferait tache. C’est une performance qu’on peut saluer, elle va bien au-delà des impératifs de la loi Labbé en vigueur depuis deux ans. De nombreux maires semblent donc avoir avancé dans l’indispensable lutte contre l’utilisation des pesticides, tant pour la santé de leurs administrés que la préservation de l’environnement, c’est une bonne nouvelle.
C’est aussi la preuve que la réglementation est indispensable. Avant la loi Labbé qui interdit l’emploi de pesticides, seules 22 % des communes enquêtées étaient passées au zéro phyto, contre 67 % aujourd’hui.
Les autres ont, pour 24 % d’entre elles, renoncé aux pesticides sur la voirie et les espaces verts, réservant leur usage aux cimetières et aux terrains de sport. Même si c’est conforme à la réglementation actuelle, il serait plus sain pour les sportifs de jouer sur des terrains non traités.
Enfin, 9 % des communes renâclent, elles se disent juste engagées dans la réduction de l’emploi de pesticides ou, pour 1 %, n’ont encore rien changé à leurs pratiques !
Ce bilan porte au total sur 54 % des communes d’Île-de-France, et ce ne sont pas forcément les plus engagées. Le résultat peut donc être extrapolé aux autres régions. Il prouve que le zéro phyto est possible dans toutes les villes et villages. Aux administrés de faire pression sur leurs élus locaux s’ils refusent de se convertir aux méthodes écologiques d’entretien des espaces publics.
RAPPORTEZ VOS PRODUITS DE TRAITEMENT
L’enseigne Botanic profite de cette semaine des alternatives aux pesticides pour proposer une nouvelle collecte gratuite de pesticides dans ses 70 jardineries. L’opération qui a eu lieu les 22 et 23 mars est reconduite les 29 et 30 mars. N’hésitez pas à y rapporter vos bidons, cartons, aérosols de produits de traitement. Ils seront ensuite éliminés dans les règles.
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Élisabeth Chesnais