Homologation des voitures Report du protocole WLTP
Homologation des voitures
Report du protocole WLTP
Une nouvelle fois repoussé, le protocole d’homologation WLTP des voitures devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2020. Un délai supplémentaire apprécié des constructeurs contraints d’afficher des valeurs de consommation plus proches de la réalité.
Le protocole d’homologation WLTP (1) ne sera pris en compte dans le calcul des rejets de CO2 des véhicules particuliers et utilitaires légers qu’à partir du 1er janvier 2020. Soit finalement un an après son application théorique. Initialement prévue pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2019, sa prise en compte avait déjà été repoussée au 1er septembre 2019. Un report justifié officiellement à l’époque pour donner le temps au SIV, le système d’immatriculation des véhicules, de se mettre à jour.
AFFICHAGE MULTIPLE
L’avis, publié au Journal officiel le 27 janvier 2019, précise qu’en attendant son application, les étiquettes énergétiques apposées sur les véhicules devront, comme prévu, contenir au moins un double affichage. Elles devront ainsi afficher les valeurs d’émissions de CO2 et de consommation exprimées selon la procédure NEDC (l’ancien protocole) corrélée et celles selon la procédure WLTP. Pour les véhicules en fin de vie, seules les valeurs d’émissions de CO2 et de consommation de carburant, exprimées selon la procédure NEDC, pourront être affichées à condition qu’elles soient accompagnées d’une déclaration affirmant que le véhicule est un véhicule de fin de série et que ces valeurs ne sont pas comparables aux valeurs établies selon la procédure WLTP.
Lire aussi
(1) WLTP : Worldwide Harmonized Light Duty Test Procedures, procédure de test pour véhicules légers harmonisée au niveau mondial.
Yves Martin
Alimentation et environnement Moins de viande rouge, plus de lentilles
Alimentation et environnement
Moins de viande rouge, plus de lentilles
Au menu : moins de viande rouge mais beaucoup plus de légumineuses et de noix ; une base de fruits et de légumes mais peu de féculents. Telles sont les grandes lignes du régime, dessiné par une équipe d’experts internationaux, pour allier santé et préservation de l’environnement. Les dernières recommandations françaises vont dans le même sens, mais moins loin.
Peut-on acheter des avocats ? Tout consommateur soucieux à la fois de sa santé et de l’environnement s’est retrouvé face à ce genre de dilemme… D’un côté, c’est excellent pour la santé, les avocats : joli profil en graisses, des fibres en bonne quantité, des vitamines et minéraux… Cela leur a d’ailleurs valu de figurer en couverture d’une des plus grandes revues scientifiques internationales : Science. Mais de l’autre côté, ces fruits viennent souvent du Mexique ou du Pérou, une traversée des océans qui leur confère un bilan environnemental peu reluisant.
DOUBLE EFFET : SANTÉ ET ENVIRONNEMENT
Dans cet esprit, la publication d’un énorme travail sur les régimes alimentaires à la fois sains et durables est bienvenue. Paru le 16 janvier 2019 dans la revue médicale The Lancet, ce travail de près de 50 pages, signé de 37 experts internationaux, montre qu’il est possible – et même souhaitable – d’allier ces deux préoccupations (1). La production alimentaire a en effet un fort impact sur l’environnement ; elle est par exemple responsable de 30 % des gaz à effet de serre. L’environnement, en retour, influence la santé. Les chercheurs ont donc compilé les données scientifiques pour élaborer un régime alimentaire qui permettrait à la fois de préserver la planète et de nourrir ses habitants en leur évitant des décès prématurés.
PORTION CONGRUE DE VIANDE ROUGE
Pour atteindre un tel objectif, des réductions drastiques de certaines consommations sont attendues en Europe et aux États-Unis. En première ligne, la viande rouge (bœuf, agneau, porc). La quantité recommandée s’établit à 14 g/jour en moyenne (comprise entre 0 g et 28 g par jour). Cela fait l’équivalent de moins d’un steak par semaine. Pour assurer des apports en protéines suffisants, la consommation d’œufs (13 g/jour), de volailles (29 g/jour) et de poissons (28 g/jour) est proposée mais c’est surtout du côté des légumineuses et fruits secs à coque que les apports doivent augmenter.
L’alternative. Dans la catégorie des légumineuses, sont recommandés 50 g par jour de haricots secs, lentilles et autres pois auxquels s’ajoute le soja (25 g/jour) et les cacahuètes (non salées) ou arachides (25 g/jour). Les fruits secs à coque (noix, noisettes, amandes, pistaches, etc.) sont pour leur part consommés à raison de 25 g par jour. Pesez-les pour vous rendre compte, ce sont des quantités quotidiennes relativement inhabituelles pour la plupart d’entre nous. Mais ces aliments, sources de protéines végétales, sont, dans leur version non salée, réellement très bons pour la santé.
SUCRES ET FÉCULENTS À LIMITER
Côté glucides, les sucres ajoutés, en poudre, dans les produits tout prêts, sans intérêt nutritionnel, sont à limiter (pas plus de 31 g par jour). De même, la consommation de féculents (pommes de terre, manioc) n’est pas très intéressante pour la santé mais est source d’énergie. Les experts recommandent plutôt la consommation de céréales (riz, blé, maïs), de préférence complètes car elles sont alors plus riches en nutriments.
HUILES INSATURÉES, FRUITS ET LÉGUMES À FAVORISER
La base du régime devient, de fait, les fruits (consommation recommandée entre 100 et 300 g par jour), les légumes (entre 200 et 600 g) et les huiles insaturées telles qu’olive et colza (entre 20 et 40 g). Ces trois catégories sont jugées comme indispensables.
Dans les grandes lignes, ce régime « sain et durable » n’est donc pas très différent du régime méditerranéen dont Que Choisir a plusieurs fois relayé les bienfaits pour la santé.
UN RÉGIME INTERNATIONAL… À ADAPTER
Les repères donnés peuvent sembler très stricts. Ce sont en réalité des valeurs moyennes : pour chaque catégorie d’aliments, des fourchettes de consommation sont données. Pour les produits laitiers par exemple, le repère est à 250 g/jour mais l’intervalle s’échelonne de 0 g à 500 g, indiquant que l’on peut s’en passer complètement tout comme doubler la dose. Enfin, il vaut pour les personnes de plus 2 ans mais dans certains cas, des adaptations sont à prévoir. Par exemple pour les adolescentes souvent carencées en fer, des aménagements peuvent être nécessaires. Ce régime est également un régime à vocation mondiale à adapter aux spécificités locales.
LES REPÈRES FRANÇAIS : MÊME ESPRIT, MOINS RADICAL
Coïncidence, le Programme national nutrition santé (PNNS) livrait, une semaine après les experts internationaux, ses nouveaux repères. Les auteurs du fameux « 5 fruits et légumes par jour » ont revu leur présentation. Sans être aussi radical que celui proposé par les experts internationaux, le modèle alimentaire français prône les mêmes directions (2).
- Dans les aliments « à augmenter », sans surprise, il est recommandé de consommer des fruits et légumes, avec respectivement 2 et 3 portions par jour, au minimum. Nouveauté, les légumes secs et les fruits à coque font leur apparition, s’inscrivant en cela dans la même perspective que le régime international.
- Dans les aliments « à réduire », la viande rouge apparaît en premier. Si le conseil est de diminuer, la limite est fixée à 500 g maximum par semaine, ce qui est 5 fois supérieur au repère des experts internationaux. L’alcool, la charcuterie, les produits salés et les produits sucrés sont aussi à consommer en quantité limitée.
Spécificités françaises, les produits affichant un Nutriscore « D » ou « E » n’ont de place sur la table que de temps à autre. Les produits ultratransformés qui contiennent de longues listes d’additifs(colorants, édulcorants, exhausteurs de goût) sont aussi déconseillés. Autre recommandation française, le fait-maison est encouragé. Voilà sans doute une pratique qui contribue aussi à allier bonne santé et protection de l’environnement.
Lire aussi
(1) “Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems”, The Lancet, 16/01/2019.
(2) Pour une liste exhaustive des recommandations : http://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations
Perrine Vennetier
Satisfaction des sites de rencontres en ligne Ce n’est pas le grand amour
Satisfaction des sites de rencontres en ligne
Ce n’est pas le grand amour
Selon notre enquête inédite, à peine 39 % des utilisateurs seraient satisfaits des sites de rencontres qu’ils ont fréquentés. Si les services fournis sont parfois la principale cause de ce désamour, l’attitude des membres est aussi à l’origine de nombreuses déceptions.
Pour faire des rencontres amicales ou partir en quête du grand amour, Internet est devenu un passage quasi obligé. En théorie, il n’y a rien de compliqué. Il suffit de choisir un site, de se créer un compte et de répondre à quelques questions. Il ne reste plus ensuite qu’à se balader parmi les milliers de profils accessibles ou bien attendre que quelqu’un vous fasse un signe (un « like », un « sourire », un message ou autre), puis à engager la conversation via la messagerie instantanée.
CHOISIR LE BON, PAS SI SIMPLE
Sauf que dans la réalité, c’est plus compliqué. La première difficulté consiste à choisir le bon site parmi les dizaines qui existent et qui, tous, promettent de trouver l’amour rapidement. À côté des généralistes ouverts à tous (par exemple Meetic, Je Contacte ou Badoo), de plus en plus de plate-formes font le choix de ne s’adresser qu’à un certain type de population : les seniors, les CSP+(1), les amateurs de bio, les gays, les personnes à la recherche d’aventures extraconjugales, etc. Il faut également choisir entre les sites gratuits et les payants, entre ceux qui s’utilisent plutôt depuis un ordinateur et ceux qui passent en priorité par une application pour smartphones… Bref, il y en a pour tous les goûts et s’y retrouver dans un tel maquis n’est pas forcément aisé (voir nos conseils).
Une fois le site sélectionné, pas question de rester les bras croisés. Si les sites spécialisés offrent l’opportunité d’accéder en peu de temps à des milliers de personnes souhaitant faire des rencontres, trouver l’âme sœur en ligne demande un certain investissement et une bonne dose de persévérance. Fouiller parmi les profils, lancer des invitations, répondre aux sollicitations, entretenir les conversations, tout cela demande du temps. Parfois pour pas grand-chose. Selon l’enquête que nous avons menée auprès de nos lecteurs, 4 discussions sur 5 ne déboucheraient sur rien de concret. Et sur 27 contacts établis en moyenne, seulement 5 aboutiraient à une rencontre physique, 2 à une relation plus intime et une seule à une vraie histoire. Et encore, il ne s’agit que d’une moyenne. Si certains enchaînent les conquêtes, pour d’autres, les rencontres restent le plus souvent virtuelles.
DES RISQUES À NE PAS NÉGLIGER
Avant de se lancer, mieux vaut aussi avoir conscience que surfer sur les sites de rencontres n’est pas totalement sans danger. Le risque d’addiction, notamment, n’est pas à prendre à la légère. Les possibilités sont si nombreuses et si inattendues qu’il est facile, si on n’y prend garde, de rester scotché des heures durant à l’écran de son smartphone ou de son ordinateur dans l’attente d’un signe ou d’une réponse à une sollicitation. Ainsi, 30 % des hommes et 21 % des femmes que nous avons interrogés reconnaissent que le fait de ne pas se connecter au site leur manque. Attention, par ailleurs, aux « professionnels » de la séduction. Rien ne permet jamais d’être certain que derrière un profil avenant ne se cache pas une prostituée tentant de vendre ses charmes, une hôtesse cherchant à vous attirer vers une messagerie payante ou un escroc en quête d’argent facile. Ce genre de mauvaises expériences n’arrive pas qu’aux autres : 18 % des personnes ayant répondu à notre enquête nous ont indiqué avoir déjà été victimes d’au moins une tentative d’extorsion de fonds. Les hommes sont davantage exposés que les femmes : respectivement, 62 % contre 38 %. Les sites tentent bien de repérer et de bloquer ces faux profils, mais de toute évidence, tous n’y mettent pas les moyens suffisants.
Mais au-delà de ces « désagréments », les sites de rencontres permettent-ils vraiment de trouver l’amour ? Pas si sûr. Avec seulement 39 % de personnes qui se déclarent satisfaites, ils enregistrent l’un des plus mauvais scores de toute l’histoire de nos enquêtes de satisfaction. Même la SNCF et la restauration rapide ont fait mieux ! Les déçus mettent en avant les conditions tarifaires trop floues, le manque d’efficacité du service client ou le trop grand nombre de notifications reçues. Ils déplorent également les difficultés pour résilier leur abonnement ou effacer leurs données, ainsi que le laxisme de certains sites dans la vérification des profils. À l’arrivée, seulement 30 % des personnes ayant répondu à notre questionnaire se sont désabonnées d’un site parce qu’elles avaient rencontré quelqu’un, sans que l’on sache si la plateforme y a contribué. Si les autres se sont désinscrites, c’est parce qu’elles jugeaient le service inefficace (22 %), qu’elles se sont lassées du site (13 %), ou encore parce qu’elles trouvaient son tarif excessif (13 %).
SUPERFICIALITÉ ET MANQUE DE COURTOISIE
Pour autant, rendre les sites seuls responsables de ces mauvais résultats serait injuste. Beaucoup d’inscrits déplorent les mensonges que certains membres entretiennent sur leur âge, leur situation maritale ou sur leurs intentions réelles, dénoncent le trop grand nombre de photos qui ne ressemblent pas à la réalité ou regrettent le manque d’engagement ou de courage de certains prétendants. 75 % des répondants disent même avoir été victimes de « ghosting », une pratique qui consiste à ne brusquement plus donner aucune nouvelle après avoir entretenu une conversation régulière. 32 % des femmes et 20 % des hommes reconnaissent même le pratiquer.
À cela, les sites ne peuvent malheureusement pas grand-chose. Le manque de respect sur ces plateformes est également pointé du doigt. Pas moins de 68 % des femmes ayant répondu à notre enquête disent s’être déjà retrouvées face à des hommes insistants ou pressants et 33 % affirment avoir déjà fait l’objet d’injures ou de menaces. Une sur trois, c’est énorme !
Mais au-delà de l’absence flagrante de courtoisie, l’autre critique qui revient souvent concerne la superficialité des sites de rencontres. « Pour trier les profils, il faut faire défiler les photos comme on tourne les pages d’un catalogue. C’est dommage », regrette un utilisateur alors qu’un autre, à qui les sites de rencontres font penser à de « tristes supermarchés », s’exclame : « Vive la vraie vie ! »
TÉMOIGNAGE
« Poussée par des amis, je m’étais inscrite sur le site Once. J’y ai rencontré un certain Mickaël. Il était charmant, prévenant et habitait seulement à quelques heures de route de chez moi. Mais un jour, après un mois d’échanges par SMS et quelques rendez-vous ratés, il m’a indiqué être bloqué dans un hôtel au Maroc après avoir perdu sa carte bancaire et m’a demandé de lui envoyer de l’argent. Ayant flairé l’arnaque, je n’ai pas donné suite. D’autres personnes auraient pu se laisser avoir. Malgré tout, je trouve dommage que cette histoire se termine ainsi. J’avais commencé à y croire. »
Inès*
TÉMOIGNAGE
« Après avoir passé 20 ans avec le même homme, j’avais besoin de mettre du piment dans ma vie. Je me suis inscrite sur Gleeden où j’ai fait la connaissance de Philippe*. Avant de nous rencontrer, nous nous sommes mis d’accord sur le fait que nous ne voulions pas mettre en danger nos vies de famille respectives. Mais dès que l’on s’est vus, cela a été le coup de foudre. Chacun de nous a divorcé. Nous nous sommes pacsés et nous vivons ensemble depuis plus d’un an. Je n’ai jamais connu un tel amour, une telle fusion, une telle passion. »
Fanny*
NOTES
* Le prénom a été changé.
Sandrine Girollet
Observatoire de la consommation
Pouvoir d’achat Hausse des prix : le grand matraquage
Pouvoir d’achat
Hausse des prix : le grand matraquage
+ 5 % en 4 ans. La hausse des prix depuis 2014 a été douloureuse pour les ménages. Ils ont grimpé plus vite que le salaire minimum, et souvent sur des dépenses contraintes : alimentation, carburant… Les Français se sont donc appauvris, et sont souvent incrédules face aux chiffres du gouvernement, selon lesquels le pouvoir d’achat serait en constante augmentation. Que Choisir démêle le vrai du faux.
Rarement le pouvoir d’achat a autant fait la Une que cet hiver. La fronde des « gilets jaunes », née en opposition à la hausse des taxes sur le gazole et l’essence, s’est vite transformée en mouvement de protestation contre la vie chère, obligeant le gouvernement à annoncer des mesures pour améliorer le quotidien des Français. S’il est trop tôt pour tirer le bilan de cette mobilisation inédite, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) prévoit, à mi-2019, une croissance de 2 % du pouvoir d’achat. « Ce chiffre est un ordre de grandeur », nous a prévenus fin décembre Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’institut, alors que le détail des mesures n’était pas connu. « Il est en partie dû à une inflation plus contenue – notamment grâce au reflux des prix du pétrole –, à la fin de la hausse des taxes sur le carburant annoncé en novembre et aux mesures sur les revenus », précise-t-il. Pour le statisticien, une hausse du pouvoir d’achat d’une telle ampleur « ne s’est pas vue depuis 2007 ». Suffira-t-elle à aider les ménages les plus modestes ? Nos calculs montrent que depuis 2014, date de notre dernière étude sur le pouvoir d’achat, les prix ont grimpé de 5 % en moyenne. Une hausse supérieure à celle du Smic sur cette période (4,6 %). Et donc, une perte de pouvoir d’achat pour les salariés concernés.
10 ANS DE STAGNATION DU POUVOIR D’ACHAT
Pessimiste, Que Choisir ? Pas vraiment. Une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) montre que les ménages ont perdu, en moyenne, 440 € de revenu disponible par an, soit 1,2 % de baisse, entre 2008 et 2016. « Il faut remonter très loin en arrière, au moins aux années 1990, pour observer un tel phénomène », assure Mathieu Plane, directeur adjoint de l’OFCE. Même sentiment du côté de l’Insee, pourtant régulièrement accusé de ne pas rendre compte du ressenti des Français. « En moyenne, les Français n’ont pas eu de gain de pouvoir d’achat depuis dix ans », résume Guillaume Houriez, chef du département des comptes nationaux de l’institut. « Le pouvoir d’achat par unité de consommation, sur cette période, a augmenté de 0,1 % par an, alors qu’il augmentait de 1,9 % par an avant la crise de 2008 », précise-t-il. Pourquoi donc l’Insee annonce-t-il régulièrement des hausses du pouvoir d’achat (+ 1,4 % en 2018, + 1,3 % en 2017, + 1,8 % en 2016…) ? « Nous publions plusieurs indicateurs, qui ne répondent pas aux mêmes besoins. L’un explique la conjoncture économique et prend donc en compte les évolutions démographiques. L’autre, le pouvoir d’achat par unité de consommation, s’intéresse aux ménages en retraçant l’évolution moyenne de leur pouvoir d’achat », précise Guillaume Houriez (voir encadré). Forcément, les gouvernements ont tendance à communiquer sur l’indicateur qui augmente le plus… quitte à créer la confusion dans l’esprit des consommateurs !
Marie Leclair, responsable de la division prix à la consommation de l’Insee, explique aussi la différence entre le ressenti des consommateurs et les chiffres officiels par le fait que les hausses de prix du quotidien (carburant, alimentaire…) sont plus visibles que les baisses sur les biens durables (électroménager, high-tech…). Autre raison : l’Insee mesure l’évolution des prix à qualité constante. Si un smartphone coûte cette année plus cher que le modèle de l’an dernier, mais qu’il est plus puissant, l’institut ne considérera pas que son prix a progressé, puisque le consommateur y gagne en fonctionnalités. « Nous le faisons pour mesurer les tensions inflationnistes dans l’économie et, dans le calcul de la croissance, pour voir si l’on produit plus et mieux que le trimestre précédent », justifie Marie Leclair. Cela n’est pas perçu par l’acheteur, qui remarque simplement qu’il doit payer plus… L’économiste Philippe Herlin, dans son livre Pouvoir d’achat, le grand mensonge (ed. Eyrolles, 2018) estime que ce procédé vise à minorer l’inflation. « Sur une longue durée, cet “effet qualité” donne des résultats incohérents : le prix d’un PC aurait ainsi été divisé par 20 depuis 1995 ! », s’étrangle-t-il. « Les modes de vie ont changé, la qualité des produits s’est améliorée et il faut bien le mesurer dans la croissance économique », répond Marie Leclair. Elle ajoute : « Il serait par ailleurs compliqué de définir de manière objective un panier type aujourd’hui et d’en comparer le coût avec celui d’il y a 20 ans. »
CES DÉPENSES QUI EXPLOSENT
Cet « effet qualité » est l’une des raisons qui expliquent que l’augmentation des prix mesurée par Que Choisir depuis 2014 (5 %) est supérieure à celle mesurée par l’Insee (3,65 %). Ainsi, dans le domaine de l’ameublement et de l’électroménager, l’Insee retient l’hypothèse d’une baisse des prix de 7 % en 4 ans, tandis que nos observations indiquent plutôt une stabilité. Idem pour les achats de biens d’équipement audiovisuels et informatiques, qui auraient baissé de 10 % selon l’Insee, alors que nos analyses montrent, là encore, une stabilité. Nous avons aussi calculé des variations de prix plus importantes dans l’alimentaire (+ 6,3 % contre 5,6 %), le carburant (+ 7,3 % contre 5,5 %) ou les dépenses de communication (0 % contre – 6 %). Nos hypothèses rejoignent celles de l’institut concernant les loyers (stables, contrairement aux achats immobiliers, qui augmentent mais ne sont pas inclus dans le calcul de l’inflation) ou les loisirs (en baisse). Mais la hausse des prix n’est qu’une partie de l’équation « pouvoir d’achat » : le budget des ménages est aussi affecté par les dépenses contraintes (loyer, assurances, abonnements, cantine…), qui représentent 32 % du budget pour les classes moyennes, mais jusqu’à 60 % de celui des ménages pauvres. Une hausse d’un de ces postes se répercute directement sur le budget, sans moyen d’y échapper. En se basant uniquement sur le revenu « arbitrable », c’est-à-dire sans les dépenses contraintes, le pouvoir d’achat a baissé de 0,1 % par an sur la période 2008-2018, alors qu’il augmentait de 2 % par an entre 1997 et 2007, souligne l’Insee.
LE PROBLÈME DES SALAIRES
Pour ne rien arranger, cette hausse de l’inflation – qui sera de 1,7 % en 2019 et 1,8 % en 2020, selon les prévisions de la Banque de France – s’accompagne d’une stagnation des salaires. « Pendant longtemps, il y a eu en France une indexation forte des salaires sur les prix, voire une anticipation. Les hausses de prix étaient compensées par ailleurs, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », rappelle l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. L’indexation des salaires sur les prix, toujours en vigueur au Luxembourg ou en Belgique, a été abandonnée en France en 1983, car elle était accusée de nourrir l’inflation. Seul le Smic est toujours revalorisé chaque année, en partie en fonction de l’inflation ; les autres salaires n’évoluant pas forcément aussi vite. Ainsi, en août dernier, le ministère du Travail a noté que l’indice du salaire mensuel de base (sans les primes et les heures supplémentaires) avait, sur un an, progressé moins vite que les prix à la consommation. Officiellement, c’était la première fois en 6 ans que les augmentations de salaires ne couvraient pas les hausses de prix : nos calculs montrent que le cas est peut-être plus fréquent qu’annoncé. C’est peut-être un bon argument pour demander une augmentation de salaire à votre patron, si vous n’êtes ni retraité ni fonctionnaire, mais Que Choisir ne garantit pas vos chances de succès.
DES DÉFINITIONS POUR S’Y RETROUVER
Pouvoir d’achat. Il s’agit de la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec une unité de revenu. Si les prix augmentent et les revenus stagnent, le pouvoir d’achat baisse. Ce chiffre est national. Il est notamment stimulé par la démographie (plus de Français, c’est plus de ressources) et la croissance. Cela explique que cet indice soit presque toujours en hausse : il a progressé de 5,2 % entre 2014 et 2017.
Pouvoir d’achat par unité de consommation. Pour donner un indicateur proche du pouvoir d’achat réel des individus, l’Insee a créé un indice tenant compte de la taille des ménages (le premier adulte représente une unité de consommation, les membres de plus de 14 ans, 0,5 unité, et les moins de 14 ans, 0,3). En effet, si plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas nécessaire de multiplier tous les biens pour garder le même niveau de vie. La taille des ménages ayant tendance à baisser, cet indice de pouvoir d’achat progresse moins vite que l’indice global : de 2014 à 2017, il a progressé de 2,8 %.
Inflation. C’est la hausse générale et durable des prix. Elle est évaluée grâce à l’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure le prix des biens et services consommés par les ménages. L’IPC n’est pas un indice du coût de la vie, car il ne prend pas en compte les variations de la quantité consommée. L’inflation était de 1,9 % fin novembre 2018.
PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES
On est les champions !
La France, souvent présentée comme un enfer fiscal, mérite-t-elle cette réputation ? Oui, selon un rapport publié début décembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe 36 pays. Elle est la championne du monde des pays développés en termes de prélèvements fiscaux et sociaux. La fiscalité y est en constante augmentation : elle représentait 43,4 % du PIB en 2000, 45,5 % en 2016 et 46,2 % en 2017. La France devance le Danemark (46 %) et la Belgique (44,6 %) sur le podium. L’Allemagne en est loin : avec un taux de prélèvements de 37,5 %, elle ne pointe qu’à la 14e place du classement. L’Hexagone s’est hissé pour la première fois en tête du classement en continuant à augmenter son taux de prélèvements alors que le Danemark – et 18 autres pays sur les 36 analysés – baissait le sien. Ce rapport de l’OCDE a été publié deux mois après celui du député La République en marche Joël Giraud qui, à l’occasion des débats sur le projet de loi de Finances, a calculé que les impôts et cotisations sociales payés par les Français ont franchi, en 2017, la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros, à 1 038 milliards (contre 670 milliards en 2002). Ces prélèvements devraient continuer à augmenter pour atteindre 1 070 milliards en 2019. C’est autant de pouvoir d’achat en moins pour les Français, car celui-ci est calculé en fonction du « revenu disponible brut » des ménages : leur revenu retranché des impôts et cotisations, mais auquel sont ajoutées les prestations sociales. Championne des impôts, la France l’est-elle aussi en termes de redistribution ? Oui, si l’on ne considère que le poids des prestations sociales dans le PIB. Mais si l’on rapporte le total des prestations sociales distribuées au nombre d’habitants, la France n’est que sixième en Europe, derrière le Luxembourg, l’Autriche, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.
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Morgan Bourven
Médicaments contre l’hypertension Pourquoi tant de rappels ?
Médicaments contre l’hypertension
Pourquoi tant de rappels ?
Un deuxième médicament contre l’hypertension fait l’objet d’un rappel, l’irbésartan. Là encore, une impureté cancérogène probable (NDEA) a été détectée. En réaction, les procédures de contrôle devraient se renforcer.
Après le valsartan, un médicament de la même famille fait aussi l’objet d’une procédure de rappel en Europe. Plusieurs lots d’irbésartan sont concernés par cette mesure (1). La même impureté cancérogène probable (NDEA) a été repérée dans ces médicaments, prescrits contre l’hypertension artérielle. C’est la troisième vague de ce type depuis le mois de juillet, date du premier rappel. L’incident concerne l’une des classes d’antihypertenseurs les plus prescrites en France. Il soulève donc de nombreuses questions.
POURQUOI LES RAPPELS ONT-ILS TOUJOURS LIEU ?
Un délai de six mois après le premier rappel peut sembler long. Mais il faut garder à l’esprit que l’affaire est d’ampleur mondiale. Les fabricants mis en cause fournissaient de nombreux pays. Les autorités sanitaires de plusieurs pays se coordonnent donc pour mener des investigations sur de nombreux médicaments. Cela nécessite du temps. Il a d’ailleurs fallu deux mois pour qu’une seconde impureté soit détectée dans le valsartan. Par ailleurs, l’enquête s’est d’abord concentrée sur ce seul médicament. Ce n’est que dans un second temps que les autorités ont pris conscience que d’autres sartans étaient visés (candésartan, losartan et olmésartan). Le point commun : ils partagent un noyau de même composition.
POURQUOI A-T-IL FALLU SI LONGTEMPS POUR REPÉRER L’IMPURETÉ ?
Les substances détectées dans ces médicaments (NDMA et NDEA) ne sont pas contrôlées de manière systématique, que ce soit au niveau des autorités sanitaires, des laboratoires ou des fabricants de principe actif. « La découverte a été quasi fortuite, a reconnu Dominique Martin, directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lors d’un point presse. Un laboratoire voulait solliciter ce fabricant et a réalisé ses propres contrôles. Il a réalisé des analyses qui n’étaient pas dans les protocoles de routine. » Sans ces examens poussés, l’ignorance générale aurait perduré.
COMMENT L’IMPURETÉ EST-ELLE APPARUE ?
On ne le sait pas vraiment. Des investigations sont encore en cours afin de répondre précisément à cette question. À l’heure actuelle, on estime qu’un changement du procédé de fabrication du valsartan, survenu en 2012, est en cause. Mais l’ANSM reconnaît être dans le flou. « On n’est pas encore sûrs de l’origine du défaut. Il est clairement lié au procédé de fabrication, mais nous n’avons pas une compréhension totale du phénomène », a admis Dominique Martin. Il existe certaines hypothèses de travail, qui doivent encore être confirmées.
DES LOTS CONTAMINÉS CIRCULENT-ILS TOUJOURS ?
Probablement car l’anomalie remonte à 2012. De nombreux lots sont potentiellement concernés, mais seule une analyse de ceux-ci permettrait de confirmer la présence de NDMA ou de NDEA. À l’heure actuelle, l’Agence européenne du médicament (EMA) n’en a pas prévu. Ce n’est qu’à partir de ce 1er janvier que les contrôles sont réalisés avant la mise en circulation (2). L’ANSM a donc lancé une mesure complémentaire. « Ce 22 janvier, on a écrit aux laboratoires titulaires pour exiger des analyses selon des référentiels précis sur les lots en circulation d’ici fin mars, a précisé son directeur, Dominique Martin. Il est probable qu’en retour, certains laboratoires répondent positivement. » Des rappels de lots seront alors émis au cas par cas.
FAUT-IL CHANGER DE TRAITEMENT ?
Les stocks d’irbésartan ne sont pas menacés par ce rappel. En revanche, une grande partie des réserves de valsartan a été retirée des rayons. En juillet, la moitié des stocks a été rappelée, puis 60 % du marché restant en novembre. Les pharmacies fonctionnent en flux tendu. Le médicament est donc réservé à trois cas prioritaires : l’insuffisance cardiaque, le « post-infarctus » et les personnes hypertendues recevant plusieurs molécules dont le valsartan. Pour ces trois groupes, un changement de traitement n’est pas envisageable.
Les autres personnes pourront être amenées à prendre un autre médicament. De nombreuses alternatives efficaces et sûres sont disponibles en France. Elles donnent d’aussi bons résultats que les sartans. C’est notamment le cas des IEC (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine) comme le ramipril ou le lisinopril. Jugés équivalents aux sartans, ils sont recommandés en première intention en raison de leur moindre coût.
(1) Page d’information de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur les rappels de médicaments de type sartans.
(2) L’ANSM annonce des contrôles supplémentaires sur les sartans.
Audrey Vaugrente
Tisanes Choisir la bonne tisane
Tisanes
Choisir la bonne tisane
Certaines plantes ont vu reconnue par les pouvoirs publics leur utilisation traditionnelle pour soulager certains troubles mineurs. Certaines ne se trouvent qu’en magasin spécialisé, mais bon nombre d’entre elles sont disponibles en grandes surfaces sous forme de tisanes en sachet. Pensez aussi aux magasins bio, qui disposent généralement de rayons tisanes, en sachet ou en vrac, bien pourvus.
Quelques exemples d’utilisation traditionnelle reconnue des plantes à infusion :
Douleurs abdominales d’origine digestive : achillée millefeuille, aneth, angélique, anis, badiane, camomille romaine, guimauve, mauve, mélilot, mélisse, menthe poivrée, pensée sauvage.
Problèmes de digestion tels que ballonnements, lenteur à la digestion, éructations, flatulences :achillée millefeuille, aneth, angélique, anis, badiane, camomille romaine, marjolaine, matricaire, mélilot, mélisse, menthe poivrée, romarin, sauge (d’Espagne, officinale ou sclarée), serpolet, thym, verveine…
Pour faciliter l’élimination urinaire et digestive : feuilles d’artichaut, bardane, boldo, bouleau, feuilles de cassis, racine de fenouil, frêne, fumeterre, menthe poivrée, orthosiphon, piloselle, pissenlit, prêle, reine des prés, romarin, sureau noir, tilleul.
Toux bénignes occasionnelles (si la toux persiste, consulter un médecin) : anémone, guimauve, mauve, pensée sauvage, serpolet, thym.
Bronchite aigüe bénigne (si les troubles persistent, consulter) : bourrache, capucine, eucalyptus, hysope, marjolaine.
Règles douloureuses : anémone pulsatille, armoise, camomille.
Fièvre légère, état grippal : quinquina, reine des prés, saule (écorce de tige).
Manque d’appétit : absinthe, armoise, petite centaurée, matricaire, quinquina.
Maux de tête : reine des prés, saule (écorce de tige), grande camomille.
Nervosité, troubles du sommeil : anémone pulsatile, aspérule odorante, aubépine, lavande, mélilot, mélisse, oranger amer ou doux (feuille et fleur), passiflore, tilleul, verveine.
Nervosité se traduisant par des palpitations, en dehors de toute maladie cardiaque : aubépine, passiflore.
Jambes lourdes, hémorroïdes : feuilles de ronce, de vigne rouge, d’hamamélis.
Articulations douloureuses, tendinites, foulures : feuilles de cassis, de frêne, harpagophyton, ortie, reine des prés, saule (écorce de tige), scrofulaire.
Éric Bonneff
Directeur Essais comparatifs
Linky Afficheur déporté : l’UFC-Que Choisir saisit le Conseil d’Etat
Linky
Afficheur déporté : l’UFC-Que Choisir saisit le Conseil d’Etat
Faute de réponse du Ministre de la Transition Énergétique à l’alerte adressée au mois de septembre dernier et alors que la date butoir pour la mise en place gratuite des afficheurs déportés pour les ménages précaires, exigée par la Loi de Transition énergétique, a expiré depuis près d’un mois, l’UFC-Que Choisir saisit le Conseil d’Etat pour sanctionner l’inaction gouvernementale défavorable au pouvoir d’achat des Français.
Afficheur déporté : vous avez dit mise en place en janvier 2019 ?
L’UFC-Que Choisir ne peut manquer de dénoncer et d’agir contre l’inaction coupable de l’Etat dans la mise en œuvre de la Loi de Transition Énergétique s’agissant de l’information en temps réel des ménages précaires sur leur consommation électrique, élément déterminant pour une meilleure maîtrise de leur consommation et donc un gain de pouvoir d’achat. Déjà reportée d’un an (du 1sup>er janvier 2018 au 1er janvier 2019), la mise en place de l’afficheur déporté reste conditionnée à la prise d’arrêtés indispensables pour couvrir les coûts des fournisseurs le distribuant qui n’ont toujours pas été publiés par le ministère… Face au silence opposé à l’interpellation écrite de l’association, et à l’aveu oral de son cabinet qu’il n’y avait pas de calendrier prévu, l’UFC-Que Choisir passe donc à l’action en saisissant le Conseil d’Etat pour enjoindre l’Etat d’adopter dans les plus brefs délais les textes manquants.
L’UFC-Que Choisir rappelle que cet afficheur déporté, prévu par la Loi, est également réclamé par les autorités publiques comme l’ADEME, le Médiateur national de l’Energie ou encore la Cour des Comptes comme un outil indispensable pour permettre aux consommateurs de réduire leur consommation et donc leur facture. Faut-il rappeler également que François de Rugy, alors député, s’était battu pour la mise en place d’un tel affichage déporté pour tous les ménages, le jugeant indispensable ?…
Information plus claire et rémunérations d’Enedis : quelles suites aux travaux engagés par N. Hulot ?
Plus généralement, l’association, forte des 300 000 signataires de sa pétition « Linky : refusons de payer pour Enedis », exige du Ministre qu’il informe (Enfin !) sur les suites données aux travaux engagés en juin 2018 par Nicolas Hulot à la suite des critiques de l’association et de la Cour des Comptes. En effet, le Ministre de la Transition écologique avait demandé à l’époque qu’« un travail soit engagé avec la CRE et ENEDIS pour envisager les possibilités d’évolution des modalités de rémunération de l’opérateur, en particulier de celles liées à l’avance de trésorerie consentie par ENEDIS au regard de l’évolution des taux d’intérêt ». De même le Ministre indiquait à l’époque que de « nouvelles modalités d’accès aux données de consommation doivent être développées (internet, applications pour téléphone mobile…) afin de permettre un accès plus facile aux données pour les consommateurs qui le souhaitent. »
Les consommateurs refusent en effet de payer la surmarge de 500 millions d’euros dénoncée par la Cour des Comptes, et de financer un compteur qui, faute d’information pertinente pour une meilleure maîtrise de la consommation, reste toujours et encore, avant tout au service du distributeur et des fournisseurs.
Fraudes à la viande de cheval Le procès s’ouvre enfin
Fraudes à la viande de cheval
Le procès s’ouvre enfin
À partir d’aujourd’hui, on va parler « barbaque » au tribunal de grande instance de Paris. En effet, le procès de l’affaire de la fraude à la viande de cheval vendue comme viande de bœuf, qui a éclaté il y a 6 ans, s’ouvre ce lundi pour une durée de 12 jours. L’UFC-Que Choisir s’est constituée partie civile en janvier, au motif de l’atteinte à l’intérêt collectif du consommateur. Rappel des faits.
L’affaire des « lasagnes de cheval » éclate en Irlande en janvier 2013, quand les autorités sanitaires britanniques font analyser des steaks hachés vendus en grande surface (1). Surprise : en lieu et place de bœuf, il s’agit de cheval ! Le scandale prend rapidement une ampleur européenne, quand le géant agroalimentaire suédois Findus fait contrôler ses lasagnes à la bolognaise, qui s’avèrent également contenir de la viande équine. Les regards se tournent vers son fournisseur français, Comigel (devenu depuis CookUp Solutions). Ce dernier se retourne vers sa filiale luxembourgeoise Tavola, qui met à son tour en cause son propre fournisseur, l’entreprise française Spanghero (à l’époque filiale de la coopérative agricole Lur Berri). Les enquêteurs de la Répression des fraudes (DGCCRF) mettent alors au jour un montage complexe menant de Roumanie au Luxembourg, via les Pays-Bas, Chypre et la France. Par la même occasion, les consommateurs découvrent, ahuris, l’ampleur des circuits de commercialisation de la viande en Europe.
CHANGEMENT D’ESPÈCE
En l’espace d’un an, de février 2012 à février 2013, plus de 750 tonnes de viande – appelée « minerai » par les professionnels – ont changé d’espèce entre leur départ de Roumanie et leur incorporation dans divers plats préparés. Des chevaux de réforme étaient abattus en Roumanie, puis expédiés vers des entrepôts frigorifiques de la société de trading Windmeijer Meat Trading, aux Pays-Bas. Puis la viande passait sous la propriété de Draap Trading, une société également dirigée par un trader néerlandais et domiciliée à Chypre. Enfin, la viande était livrée chez Spanghero, à Castelnaudary (Aude). C’est là que le changement de nature, mais aussi de nationalité, semble avoir été réalisé : il suffisait de remplacer les étiquettes sur les lots, et le tour était joué, le cheval roumain devenait bœuf français.
4,5 MILLIONS DE PLATS PRÉPARÉS
Sur les 750 tonnes, les deux tiers ont été vendus à Tavola, et le tiers restant utilisé par Spanghero pour ses propres fabrications. Les plats élaborés tels que des lasagnes, du hachis parmentier, de la moussaka, etc., étaient destinés à différents clients, à l’instar de Comigel. Ce dernier fournissait à son tour de nombreux clients, tels que Findus ou William Saurin, mais aussi les distributeurs Carrefour, Casino, Système U, Cora, Auchan, Monoprix, Aldi, Picard, dans plusieurs pays européens. Environ 4,5 millions de plats préparés auraient donc été livrés dans treize pays, dont le Royaume-Uni, l’Irlande, la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Suède, la Norvège.
À la faveur de cette escroquerie, d’autres fraudes portant sur de la viande de cheval ont été révélées à travers l’Europe, de la part de différents négociants ou industriels. Ce qui met en évidence l’insuffisance des contrôles et des sanctions, comme nous le rappelions en 2013.
QUATRE INCULPÉS
Dans l’affaire Spanghero, quatre personnes sont aujourd’hui poursuivies en correctionnelle pour « escroquerie en bande organisée » et pour « tromperie sur la nature, la qualité substantielle, l’origine et la quantité » de la viande : l’ancien dirigeant de Spanghero Jacques Poujol, son directeur Patrice Monguillon, ainsi que deux traders néerlandais, Johannès Fasen (société Draap Trading) et Hendricus Windmeijer (société Windmeijer Meat Trading BV). Certains n’en sont pas à leur coup d’essai : la société Draap avait déjà été épinglée pour avoir vendu de la viande de cheval en tant que bœuf halal…
ÉTIQUETAGE DE L’ORIGINE DES VIANDES
Cette affaire des « lasagnes de cheval » a relancé le débat sur la traçabilité et l’origine des viandes utilisées dans les produits transformés. Pour rétablir la confiance des consommateurs, la France a plaidé auprès de l’Union européenne (UE) pour l’instauration d’un étiquetage de l’origine des viandes – une revendication de longue date de l’UFC-Que Choisir – mais plusieurs États membres se sont opposés à une mesure obligatoire.
La France a néanmoins obtenu de mettre en place un étiquetage à titre expérimental à partir de janvier 2017 (ce test vient d’être reconduit jusqu’au 31 mars 2020) : l’origine des viandes dans les produits transformés contenant plus de 8 % de viande, ou du lait dans les produits laitiers contenant plus de 50 % de lait, doit être indiquée sur l’emballage. Le ministère de l’Agriculture souligne que d’autres États membres nous ont emboîté le pas (2), et qu’une initiative citoyenne en ce sens a également été enregistrée par la Commission européenne.
LE LONG VOYAGE DE LA VIANDE DE CHEVAL
(1) Il s’agissait de viande équine d’origine polonaise, constituant une autre fraude que l’affaire Spanghero. Mais les analyses réalisées par Findus suite à cette alerte permettent de détecter la présence de viande de cheval au lieu de bœuf dans ses produits.
(2) La Grèce, l’Espagne, la Finlande, la Lituanie et le Portugal pour le lait, et l’Italie pour le riz, le blé dur, la tomate et le lait.
Elsa Casalegno
Couches pour bébés Un rapport public confirme la présence de substances dangereuses
Couches pour bébés
Un rapport public confirme la présence de substances dangereuses
Saisie par le gouvernement sur la question de la sécurité des couches pour bébé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a remis le 23 janvier 2019 son rapport. Conclusion, la présence de substances chimiques dangereuses a été mise en évidence. L’agence n’exclut pas, dans l’état actuel des connaissances, un possible risque sanitaire lié au port des couches jetables.
Les principales substances à risque dénoncées par le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sont deux parfums (butylphényl méthyle propional ou lilial® et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), PCB-DL (des polluants organiques persistants), dioxines et furanes. Les HAP, des dérivés du pétrole pour la plupart cancérogènes, peuvent notamment être générés pendant la fabrication des couches, lors d’une opération de chauffage (de colle par exemple) à température trop élevée. Les dioxines et PCB-DL peuvent, eux, provenir de certains traitements particuliers des matières premières utilisées pour les couches (par exemple, blanchiment des couches avec des dérivés chlorés). À noter que l’Anses pointe également la présence de résidus de pesticides, pourtant interdits à la vente, comme l’hexachlorobenzène ou le quintozène. Il s’agit dans ces cas très probablement de contamination involontaire de la matière première. Le rapport de l’Anses confirme nos analyses portant sur 12 couches bébé : du naphtalène et des résidus de glyphosate ont bien été retrouvés à l’état de traces dans les couches. Toutefois, au vu de leur concentration dans les couches, ces substances sont beaucoup moins problématiques que celles citées plus haut.
LE PROCESSUS DE FABRICATION EN QUESTION
Ce sont principalement les procédés de fabrication, en particulier du plastique, qui posent problème. L’Anses précise en effet qu’« il est plus que probable que les contaminations observées en HAP et PCB proviennent des procédés de fabrication des couches eux-mêmes et non d’une contamination de la ressource qui a contribué à créer les matériaux ». Il faut par exemple savoir, comme nous le précisions dans notre enquête, que pour obtenir le plastique utilisé dans les couches, il faut recourir à ce que les chimistes appellent un catalyseur. Des résidus de ces catalyseurs peuvent se retrouver enfermés dans le plastique. En outre, les plastiques peuvent recevoir certains traitements (par exemple l’irradiation pour rendre la matière hydrophile) susceptibles de générer des résidus.
Mais les fabricants n’ont toujours pas l’obligation de préciser quels sont les catalyseurs et traitements chimiques auxquels ils recourent. Le rapport de l’Anses précise lui-même que « les auditions menées n’ont pas permis de connaître avec précision la nature des matériaux avec lesquels sont fabriquées les couches pour bébé à usage unique. Le même manque d’information a été constaté pour la description des auxiliaires de fabrication comme les colles par exemple, ou les substances ajoutées intentionnellement (parfums, encres, etc.) ».
L’une des premières mesures devrait ainsi être de rendre obligatoire l’information sur ces traitements. En attendant, les parents ont intérêt à préférer pour l’instant les couches sans parfum et contenant de la cellulose certifiée TCF (« Totally Chlorine Free ») ou les couches en tissu lavables.
Élisa Oudin
Pouvoir d’achat Les vraies hausses des prix et comment y échapper
Pouvoir d’achat
Les vraies hausses des prix et comment y échapper
La hausse des prix a été de 5 % sur la période 2014-2018, selon les observations de l’UFC-Que Choisir. Les prix ont donc augmenté plus rapidement que le salaire minimum, et souvent sur des dépenses difficiles à arbitrer : alimentation, carburant, assurances… Nos conseils pour faire des économies.
Le pouvoir d’achat a été plus que jamais au cœur de l’actualité ces derniers mois, le mouvement des « gilets jaunes » étant né en réaction à la vie chère. Mais derrière les fantasmes, quelle a été la vraie hausse des prix ? Alors que l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) l’estime à +3,65 % sur la période 2014-2018, chez Que Choisir, nous l’évaluons à +5 %. Comme le Smic n’a progressé que de 4,60 % sur cette période, cette hausse de prix représente donc une perte sèche de pouvoir d’achat pour beaucoup de Français, en particulier les plus fragiles.
Les secteurs épargnés par les hausses sont rares… voire inexistants. Elles vont de 0,1 % pour les communications (services postaux, abonnements Internet ou mobile) à 12 % pour l’alcool et le tabac.
Postes de consommation | Évolutions 2014-2018 selon l’Insee |
Évolutions constatées par Que Choisir |
---|---|---|
Alimentation |
+ 5,6 | + 6,3 |
Alcool, tabac |
+ 12,0 | + 12,0 |
Habillement |
+ 3,2 | + 3,2 |
Logement, énergie |
+ 4,8 | + 5,1 |
Ameublement, entretien |
+ 0,4 | + 0,7 |
Santé |
– 3,1 | + 0,9 |
Transports |
+ 3,6 | + 5,0 |
Communication |
– 6,0 | + 0,1 |
Loisirs et culture |
+ 3,3 | + 4,7 |
Restaurants et hôtels |
+ 7,6 | + 7,6 |
Divers |
+ 4,7 | + 7,8 |
Total |
+ 3,65 |
+ 5 |
Parmi les hausses les plus douloureuses pour le porte-monnaie des ménages, celles liées au logement, le premier poste de dépense des Français. Elles sont tirées par le prix de l’énergie. Ainsi, pour un ménage chauffé au fioul, remplir une cuve de 2 000 litres coûte 1 978 € aujourd’hui, contre 1 730 € en 2014 chez le même livreur. Côté électricité, la hausse est moins importante mais non moins douloureuse : pour une consommation de 5 000 kWh au tarif réglementé (consommation moyenne d’un ménage), la facture s’établit à 862 €, en hausse de 8 % en 4 ans.
Même dans la high-tech et l’électroménager, où les prix sont réputés baisser régulièrement, la facture est stable, selon nos observations. Par exemple, le prix moyen des lave-linge testés par Que Choisir s’établit en 2018 à 589 €, un niveau très proche de ceux testés en 2014 (582 €). Cette différence avec les chiffres officiels s’explique par le fait que l’Insee, dans sa mesure de l’inflation, applique un « effet qualité » aux produits afin de mesurer les dérapages des prix à qualité constante. Cela signifie que si un smartphone coûte cette année plus cher que le modèle de l’an dernier, mais qu’il est plus puissant, l’institut ne considérera pas que son prix a progressé, puisque le consommateur y gagne en fonctionnalités (voir notre enquête sur l’évolution du pouvoir d’achat).
NOS CONSEILS POUR ÉCONOMISER
Les prix en eux-mêmes ne sont pas la seule variable expliquant la sensation de perte du pouvoir d’achat. Les dépenses contraintes (loyer, assurances, abonnements, cantine…), qui représentent 32 % du budget pour les classes moyennes, mais jusqu’à 60 % de celui-ci pour les ménages pauvres, ont tendance à prendre une part de plus en plus importante du budget, à mesure que les services liés à nos achats se développent. Exemple révélateur de cette tendance : là où il y a quelques années il suffisait d’acheter un téléviseur, il devient aujourd’hui difficile de suivre une compétition sportive sans souscrire un abonnement à Canal+, BeIN Sports ou SFR Sport.
Pour vous aider, la rédaction de Que Choisir vous dévoile ses conseils pour moins dépenser en matière de consommation énergétique, d’alimentation, de déplacement (en voiture, en train ou en avion), d’équipement high-tech, de santé et de produits financiers (frais bancaires et assurances).
Notre site Internet regorge également de ressources utiles et indépendantes :
- Notre comparateur mutuelle vous aider à trouve la complémentaire santé adaptée à votre profil.
- Notre comparateur assurance habitation vous guide pour sélectionner la multirisque habitation la moins chère.
- Pour choisir une nouvelle banque parmi une offre foisonnante, utilisez notre comparateur des tarifs des banques.
- Grâce à notre calculateur de consommation de gaz et d’électricité, vous pouvez réduire votre facture annuelle d’énergie.
- Comparez les prix des offres des opérateurs de téléphonie mobile grâce à notre comparateur des forfaits.
- Grâce à notre comparateur de devis optique, vérifiez le prix de vos verres progressifs ou unifocaux par rapport aux prix pratiqués par les autres opticiens.
Nos conseils pour demander des certificats d’économies d’énergie, pour changer d’assurance emprunteur, pour déménager avec les moyens du bord, pour faire valoir vos droits en cas de problème après un achat sont aussi là pour vous aider au quotidien à consommer mieux. Sans oublier notre dossier anti-arnaques, qui décrypte et rappelle les règles de prudence pour déjouer les tentatives de vente forcée, phishing, fraude à la carte bancaire, services administratifs payants, investissements financiers douteux, contrefaçon… Autant d’escroqueries qui en veulent à votre argent !
Reconnaissance faciale (vidéo) Des smartphones trop souvent dupés
Reconnaissance faciale (vidéo)
Des smartphones trop souvent dupés
La plupart des smartphones récents intègrent une option de reconnaissance faciale pour déverrouiller l’écran. Elle n’est pas toujours fiable. Nous avons dupé la moitié des appareils testés avec une simple photo !
La reconnaissance faciale des smartphones ne mérite pas une confiance aveugle. Nos tests montrent que cette fonction n’est pas fiable (voir tableau). Nous évaluons désormais systématiquement cette option de déverrouillage lorsqu’elle est proposée (ce qui est de plus en plus fréquent). Résultat, nous avons berné plus de la moitié des smartphones sélectionnés. Pourtant, nous n’avons pas employé de technique de hacker chevronné, notre objectif était simple : s’assurer que n’importe qui ne puisse accéder au contenu du téléphone. Une fois la fonction configurée par l’un de nos testeurs, notre méthode a consisté à approcher du smartphone son portrait, une banale photo imprimée sur une feuille A4 de qualité standard. Nous avons parfois doublé la procédure avec un portrait affiché à l’écran d’un autre smartphone. Et sur une cinquantaine de modèles testés, toutes marques et toutes gammes de prix confondues, près de la moitié des appareils se sont déverrouillés. C’est largement assez pour que nous vous invitions à la plus grande prudence vis-à-vis de cette fonction.
GOOGLE PERD LA FACE CONTRE APPLE
La reconnaissance faciale n’est pas nouvelle, Google l’a intégrée à son système d’exploitation mobile Android dès 2012. Tous les fabricants de smartphones qui installent ce système (c’est-à-dire tous, sauf Apple) sont donc libres de la proposer sur leurs appareils. Demeurée au fond d’un tiroir pendant des années, elle est réapparue après qu’Apple a lancé sa propre interprétation de la reconnaissance faciale, Face ID, en 2017. Mais ces deux systèmes n’ont que l’intention en commun. Celui de Google, basé sur le capteur photo avant du smartphone, est rudimentaire. Nettement plus évolué, le dispositif d’Apple s’appuie, lui, sur plusieurs capteurs dédiés. Un projecteur crée un profil unique en analysant 30 000 points du visage, une caméra spéciale capture une image infrarouge et confirme la correspondance d’un visage modélisé en 3D. Le système de Google se contente d’une image plate, en 2D. Autre différence : la technologie d’Apple vous reconnaît si vous changez de coupe de cheveux, de lunettes, si vous portez un bonnet ou laissez pousser votre barbe. Les iPhone qui intègrent Face ID (iPhone X, iPhone XS, iPhone XS Max, iPhone XR) sont également dotés d’un diffuseur de lumière infrarouge pour vous identifier dans le noir. Rien de tout cela n’est présent chez Google. Pour le moment. Il se murmure que le géant du Web planche sur un nouveau système 3D qui pourrait équiper une prochaine version d’Android.
REGARDEZ-MOI DANS LES YEUX !
Bien qu’ils n’intègrent pas de reconnaissance faciale complexe, de nombreux smartphones ont passé avec succès notre test. Sans doute grâce à la qualité de la caméra frontale et aux algorithmes des fabricants. Certains constructeurs travaillent aussi à leurs propres solutions. Samsung a, par exemple, pallié la faiblesse d’Android en ajoutant un capteur d’iris à certains de ses modèles haut de gamme tels que les Galaxy S9 et Galaxy S9+. Nous ne les avons pas bernés. En outre, ce capteur d’iris permet au système de fonctionner dans le noir. Huawei affirme qu’il rivalisera bientôt avec le Face ID d’Apple. Le fabricant chinois a présenté récemment un système composé d’une caméra infrarouge et d’un scanner 3D qui pourrait créer un modèle de 300 000 points en une dizaine de secondes. Oppo et Xiaomi sont aussi sur les rangs. Notez que ces reconnaissances faciales évoluées exigent une puissance de calcul qui les réserve à des smartphones haut de gamme. Il leur faut aussi une dose d’intelligence artificielle. Face ID est, par exemple, sensible à votre attention ; a priori, il est donc impossible de déverrouiller l’iPhone à votre insu si vous dormez. Aucune chance de retrouver bientôt ces systèmes sur des smartphones à moins de 800 €. Le capteur d’empreintes digitales, en revanche, se banalise. Et à défaut de garantir son niveau de sécurité, au moins peut-on affirmer qu’il constitue une alternative simple et pratique pour déverrouiller son smartphone.
BIEN VERROUILLER SON SMARTPHONE
Photos, e-mails, contacts, comptes de réseaux sociaux… Votre smartphone stocke de nombreuses informations qu’il vous déplairait de savoir dans la nature en cas de perte ou de vol. Verrouiller l’accès à votre appareil est indispensable. Apple, Samsung, Huawei, Sony… quelle que soit la marque de votre appareil, différentes options vous sont proposées dans ses paramètres (onglet Sécurité). Mais toutes n’offrent pas le même degré de sécurité. Nous les avons notées sur 5.
À savoir. Cette appréciation du degré de sécurité est indicative. Elle n’a pas fait l’objet de tests comparatifs en laboratoire.
Note sur 5 du degré de sécurité des différentes options
(1) Le smartphone reste déverrouillé tant qu’il est connecté à certains appareils. (2) Le smartphone reste déverrouillé tant qu’il est dans votre poche.
NOTRE TEST
Camille Gruhier
Vincent Erpelding
Rédacteur technique
Arnaque sur Whatsapp Tentatives de phishing
Arnaque sur Whatsapp
Tentatives de phishing
Des tentatives d’hameçonnage (ou phishing) envahissent actuellement les détenteurs de smartphones, via l’application de messagerie Whatsapp. Le mode opératoire n’est pas récent mais, bien rodé, il continue de sévir et de faire des victimes. Décryptage et conseils.
Une nouvelle vague de fausses annonces promotionnelles sévit actuellement. Disneyland, le Futuroscope ou encore Air France voient leur identité usurpée par des malfaiteurs qui vous font miroiter de prétendus gains via des messages envoyés sur votre smartphone. Cette arnaque est loin d’être inédite, les escrocs se faisant régulièrement passer pour divers organismes et marques, comme celle d’Ikea il y a un peu plus d’un an.
La supercherie démarre sur Whatsapp. Vous recevez un message sur l’application, vous proposant de gagner des cadeaux à l’occasion d’un anniversaire.
Cliquer sur le lien inséré vous amène vers un faux site de l’enseigne usurpée (Air France dans notre exemple). Après avoir répondu à une série de questions, on vous annonce que vous êtes éligible pour remporter deux billets gratuits. Mais, avant de les obtenir, vous devez envoyer le message reçu à vingt de vos contacts via Whatsapp, afin de propager l’arnaque.
PARCOURS WEB INCOHÉRENT
Cette étape effectuée, vous cliquez sur « Réclamer les tickets ». Vous êtes alors baladé d’une page Web à l’autre, des offres d’organismes n’ayant rien à voir entre eux (dans notre cas, Action contre la faim, Total Spring et Audika) vous sont proposées, et les promesses de gains déferlent. Ceci est de l’hameçonnage (ou phishing), le seul objectif est de vous soutirer des données personnelles, en particulier vos coordonnées bancaires, mais aussi vos adresse et numéro de téléphone. Vous ne recevrez jamais de cadeau et risquez, dans le meilleur des cas, de vous faire solliciter par diverses sociétés qui ont récupéré vos informations. Au pire, vos données bancaires seront utilisées pour vous extorquer de l’argent.
COMMENT RÉAGIR FACE À UNE TENTATIVE DE PHISHING ?
Si vous êtes destinataire de ce type de message promotionnel, ne répondez en aucun cas et allez sur le site officiel de l’enseigne pour savoir si l’opération mise en avant existe réellement. Si ce n’est pas le cas, vous êtes la cible d’hameçonnage et serez dirigé vers un faux site. Prenez garde, certains sont très bien imités : traquez les détails qui trahissent l’usurpation. L’URL peut vous mettre sur la piste, tout comme l’interface minimaliste, les fautes d’orthographe ou encore les questions qui n’ont pas de sens (par exemple « Aimeriez-vous visiter Air France ? », comme s’il s’agissait d’un parc d’attractions).
N’hésitez pas à signaler cette arnaque à la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Prévenez également le 33700, plateforme de lutte contre les spams vocaux et SMS.
Si vous êtes victime de cette technique de phishing, rendez-vous sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr : conseils et marche à suivre sont détaillés. Contactez également votre banque, qui doit prendre en charge les paiements non autorisés (article L. 133-19, code monétaire et financier). Attention toutefois, si votre établissement bancaire prouve votre négligence, vous ne serez pas remboursé.
Whatsapp agit contre la propagation de fausses informations
Mauvaise nouvelle pour les escrocs à l’origine de ces tentatives de phishing : Whatsapp vient d’annoncer la restriction du nombre de transferts d’un même message, qui passe de 20 à 5. Le réseau social, dont Facebook est propriétaire, a ainsi déclaré dans une communication sur son blog datant du 21 janvier 2019 : « À compter d’aujourd’hui, tous les utilisateurs des dernières versions de Whatsapp ne peuvent désormais transférer de messages que vers cinq discussions à la fois, ce qui permettra à Whatsapp d’être focalisé sur les messages privés auprès de contacts proches. » Et aussi de limiter la propagation de fausses informations. Cette décision fait suite à un test effectué en Inde, où cette mesure a été évaluée pendant six mois.
Marie Bourdellès
Appel à Témoignages
Appel à Témoignages
Les personnes ayant été démarchées par des sociétés de vente de panneaux photovoltaïques,
de chauffe-eau thermodybamique,etc sont priées de prendre contact avec
l’UFC Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil/Mer
par mail: president@saintomer.ufcquechoisir.fr
par tél: 03.21.39.81.81 du lundi au jeudi de 10h à 12h et de 14h à 17h
( et à partir du 01 mars 2019 du lundi au vendredi de 13h30 à 17h30)
à notre permanence: 1 Place du Général de Gaulle
Maison des Associations Elie Vignon
62219 LONGUENESSE
aux mêmes jours et heures que ci-dessus
Contact: BILLAUT Jean-Michel
Poêle Bien choisir sa poêle à frire
Poêle
Bien choisir sa poêle à frire
Choisir une poêle à frire peut donner des maux de tête aux personnes soucieuses de préserver leur santé et leur porte-monnaie tout en s’équipant d’ustensiles performants. Revue de détails des principaux critères à prendre en compte pour faire le bon choix de poêle.
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêle
MATÉRIAU DE BASE ET REVÊTEMENT
Les poêles les plus classiques et parmi les moins chères sont celles en aluminium. Ce matériau combine légèreté, conductivité et réactivité élevées à une chaleur uniforme. Il convient bien à une utilisation quotidienne de la poêle. Anodisé (soumis à une oxydation de surface), il acquiert une meilleure résistance. Autre matériau présent sur de nombreuses poêles : l’Inox (acier inoxydable). Il est idéal pour saisir, dorer ou griller avec l’aide d’un peu de matière grasse. Robuste mais mauvais conducteur de chaleur, il est souvent associé à d’autres métaux comme l’aluminium.
Dans la très grande majorité des cas, ces matériaux sont recouverts d’un revêtement antiadhérent, ce qui préserve l’utilisateur d’éventuelles migrations de métaux dans les aliments. Cela permet aussi d’utiliser moins de matières grasses et facilite le nettoyage. L’omniprésent Téflon fut longtemps le seul antiadhérent. Aujourd’hui, deux options sont possibles : le Téflon ou la céramique.
Le Téflon
Si sa composition faisait intervenir, il y a quelques années, du PFOA (acide perfluorooctanoïque), un composé cancérogène et perturbateur endocrinien, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le PFOA a depuis été proscrit outre-Atlantique. Le règlement européen Reach, qui régit l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, en interdit la fabrication et la mise sur le marché à partir du 4 juillet 2020. Les industriels se sont alignés sur cette réglementation. Toutes les poêles analysées par les partenaires européens de Que Choisir depuis 2011 n’ont jamais contenu de PFOA. Cependant, la société Chemours, inventeur de la marque Téflon, indique utiliser du GenX pour remplacer le PFOA. Les risques potentiels pour la santé de cette molécule ne sont pour l’heure pas connus. L’Agence de protection environnementale américaine effectue actuellement des tests et indique que le GenX est « moins toxique que le PFOA […] », sans exclure de potentiels risques pour la santé, en attendant d’obtenir de plus amples résultats.
La céramique
La céramique peut remplacer le Téflon. Moins endurant que le Téflon (voir les résultats de notre test de poêles antiadhésives), ce revêtement connaît une érosion de ses ventes, avec 2,1 % des ventes des poêles antiadhésives en France sur les dix premiers mois de l’année 2018, contre 3 % en 2017 (étude GFK). Selon les discours des différents fabricants, elle est composée essentiellement de silice et de liants alcooliques. Quant aux autres composés, impossible d’en savoir plus. Rien n’oblige les industriels à dévoiler la composition de leurs alliages : là encore, on ne peut avoir d’a priori positif vis-à-vis de ces revêtements.
La fonte et le cuivre
Pour ceux que ces mystères indisposent, la fonte, matériau bien identifié, solide et inrayable, peut constituer une alternative rassurante. Très bonnes conservatrices de chaleur, les poêles en fonte se montrent idéales pour le mijotage. Mais elles comportent moult inconvénients. Elles sont très onéreuses (même si la durée de vie est supposée compenser l’effort financier), lourdes, ne supportent que l’eau et pas le liquide vaisselle, ne peuvent être essuyées sous peine de se retrouver avec un torchon noir, doivent être huilées après chaque utilisation, etc.
Autre possibilité : le cuivre. Il réagit rapidement aux changements de température, mais il apparaît cher et demande lui aussi un entretien particulier.
COMPATIBILITÉ
N’oubliez pas de vous assurer que la poêle convoitée est compatible avec votre source de chaleur. La question se pose en particulier pour l’induction. Les logos ne sont pas unifiés et pas toujours limpides, mais la plupart du temps, ils ressemblent à cela :
POIDS ET ENCOMBREMENT
N’hésitez pas à soupeser différents modèles : ils sont de poids très variable et si une poêle lourde peut donner de bons résultats culinaires, elle s’avère parfois malaisée à manipuler.
Si vos placards sont exigus, optez pour une série de poêles et casseroles avec manche amovible : le gain de place n’est pas négligeable.
L’ENTRETIEN DES POÊLES
- Avant la première utilisation, nettoyez votre poêle, puis enduisez-la d’une fine couche d’huile.
- Les chocs thermiques entre une poêle brûlante et de l’eau froide ne sont pas recommandés : attendez quelques minutes avant de passer votre ustensile sous l’eau.
- Comme le montre notre test, les poêles ne résistent pas toujours à des passages répétés au lave-vaisselle. Optez donc de préférence pour l’huile de coude.
- Si les aliments ont accroché, vous pouvez utiliser le côté abrasif de certaines éponges qui affichent leur compatibilité avec les revêtements antiadhérents.
- Les poêles en fonte ne supportent pas le détergent, elles doivent être nettoyées avec de l’eau claire et une brosse à vaisselle ou une éponge abrasive. Ensuite, il faut les badigeonner d’une fine couche d’huile.
→ Test Que Choisir : Comparatif Poêle
Fabienne Maleysson
Marie Bourdellès
Saucisse sèche de l’Ardèche Nos régions ont du talent (E. Leclerc)
Saucisse sèche de l’Ardèche Nos régions ont du talent (E. Leclerc)
Présence de salmonelles.
Produit
Saucisse sèche de l’Ardèche IGC 250 g de marque Nos régions ont du talent (E. Leclerc), commercialisée au rayon libre-service à partir du 27/12/18.
- Code-barres : 3564709041247 + ADD-ON 03
- Lots : 3550068
- DLC : 19/02/19
- Fournisseur : Scamark
- Estampille : FR 07.11.002 CE
Où s’adresser
Ne pas consommer. Remboursement en magasin E. Leclerc. Informations au 0800 87 41 87.
Profil nutritionnel des aliments 10 ans et toujours rien
Profil nutritionnel des aliments
10 ans et toujours rien
La Commission européenne aurait dû établir dès 2009 un système de profil nutritionnel des aliments, destiné à encadrer les allégations nutritionnelles et de santé parfois fallacieuses affichées par les fabricants sur les aliments transformés. Mais elle ne l’a toujours pas fait. Pour protester contre ce retard, les associations de consommateurs de l’Union européenne ont fêté ces 10 ans de « non-publication » en soufflant les 10 bougies d’un gâteau de « non-anniversaire ».
Face à la multiplication des allégations nutritionnelles sur les emballages des aliments, les associations européennes de consommateurs, par la voix du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), demandent depuis des années un encadrement de ces pratiques. Objectif : qu’un aliment globalement peu intéressant du point de vue nutritionnel (trop gras, trop sucré, trop salé) ne puisse afficher des mentions valorisantes du type « Source de calcium », « pauvre en gras », « riche en fibres » ou encore « Renforce le système immunitaire ».
UN PROFIL POUR LE 19 JANVIER… 2009
Afin de déterminer quelles sont les denrées autorisées à comporter des allégations nutritionnelles et de santé au sein de l’Union européenne (UE), la Commission européenne aurait dû établir un système de profil nutritionnel des aliments au plus tard le 19 janvier 2009, selon une législation votée par l’UE en 2006. Ce « profilage nutritionnel » vise à classer les aliments en fonction d’un certain nombre de critères, notamment la teneur en nutriments. Mais les travaux ont pris du retard. Beaucoup. En fait, 10 ans de retard…
UN RETARD « INACCEPTABLE »
Un délai que le Beuc estime « inacceptable », alors que cet « outil important empêcherait l’industrie alimentaire de fabriquer des aliments et des boissons mauvais pour la santé qui paraissent plus sains qu’ils ne le sont », rappelle-t-il dans un communiqué. Pourtant, la fédération d’associations de consommateurs avait « à plusieurs reprises invité la Commission à établir de tels profils », d’autant plus après avoir identifié « de nombreux exemples d’aliments malsains commercialisés comme étant sains sur le marché de l’UE ». En vain.
« SOURDE OREILLE »
« La Commission européenne a malheureusement fait la sourde oreille à nos appels de longue date, regrette Monique Goyens, Directrice générale du Beuc. Les consommateurs ont été induits en erreur par d’innombrables allégations qui dissimulent des aliments malsains comme des choix sains. Ce retard est d’autant plus inacceptable que les problèmes de poids sont en plein essor […]. Parce que les messages attrayants peuvent fortement influencer les consommateurs quand ils achètent des aliments ou des boissons, seuls les produits sains méritent une allégation. » Le Beuc exige donc que Bruxelles publie un rapport avant les prochaines élections européennes, en mai 2019.
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Elsa Casalegno
Prix de l’électricité L’Europe sauve le tarif réglementé
Prix de l’électricité
L’Europe sauve le tarif réglementé
Si la validation du tarif réglementé de l’électricité par le Conseil d’Etat à l’été dernier avait fait grand bruit, le maintien des tarifs réglementés par Bruxelles, juste avant la trêve des confiseurs, est, lui, passé quasiment inaperçu…
Et pourtant ! Dans le cadre de la discussion du Paquet Energie, sous l’intense lobbying des concurrents des fournisseurs historiques, il était question de supprimer purement et simplement, pour tous les clients, les tarifs réglementés en 3 ou 5 ans. Un arrêt de mort formel qui aurait sonné le glas non seulement d’un repère pour les consommateurs dans la jungle des offres (toutes les offres se positionnant par rapport au tarif réglementé : X% de moins que le tarif réglementé) mais surtout, d’un encadrement tarifaire prémunissant les consommateurs contre toute flambée tarifaire sur le marché.
Faut-il en effet rappeler qu’EDF est non seulement fournisseur mais également producteur d’électricité ? Que le marché de l’électricité est en train de se concentrer (Total ayant annoncé le rachat de Direct Energie après celui de Lampiris) ? Fort heureusement, dans le cadre du trilogueentre les institutions européennes sur le Paquet Energie, une position protectrice des consommateurs a été adoptée. Une clause de rendez-vous dans sept ans est effectivement prévue pour aviser au vu de l’évolution des marchés, mais les tarifs réglementés ont bel et bien été maintenus, aucune mention de suppression ou de restriction aux seules personnes vulnérables ne figurant dans le texte… Un motif de satisfaction et soulagement pour les consommateurs.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Assurances vie non réclamées Le compte n’y est pas toujours pour les bénéficiaires !
Assurances vie non réclamées
Le compte n’y est pas toujours pour les bénéficiaires !
De nouveaux éléments montrent que les bénéficiaires de contrat d’assurance vie ne perçoivent pas toujours l’intégralité du montant auquel ils pourraient prétendre lorsqu’ils sont contactés par la compagnie d’assurance.
Pas sûr que l’on en ait totalement fini avec le problème des assurances vie en déshérence ! En effet, plusieurs témoignages que nous avons reçus de bénéficiaires d’assurances vie gérées par CNP Assurances, filiale de la Poste et de la Caisse des dépôts, révèlent parfois d’importants manques à gagner.
L’indemnisation des particuliers semble dans ces cas s’effectuer à la tête du client, avec un type de calcul qui peut varier sans raison juridique apparente. Troublant, lorsque les particuliers réclament des comptes à CNP Assurances, une indemnisation supplémentaire de plusieurs milliers d’euros leur est souvent accordée, sans savoir sur quel fondement.
RAPPEL À L’ORDRE
On se souvient que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme de la banque et assurance, a sévèrement condamné plusieurs assureurs (Cardif, une filiale de BNP Paribaset CNP Assurances en 2014), en raison de leurs pratiques concernant les bénéficiaires d’assurance vie. L’autorité de tutelle dénonçait alors la mauvaise volonté de certaines grandes sociétés à retrouver les bénéficiaires de contrats d’assurance vie en déshérence (dormant depuis des années après le décès du souscripteur). Depuis, les parlementaires se sont emparés de la question et la loi Eckert de 2014 est venue préciser les engagements des établissements financiers. Une vague de régularisations a d’ailleurs suivi l’adoption de la nouvelle réglementation.
Mais après ce sévère rappel à l’ordre, tout ne semble pas définitivement réglé. Même lorsque les bénéficiaires sont identifiés, ils ne perçoivent pas forcément l’intégralité des sommes (capital + intérêts) dues. M. Antoine O. a ainsi reçu, le 9 janvier 2015, un courrier de CNP Assurances lui révélant qu’il est bénéficiaire, avec sa sœur, d’une assurance vie souscrite par son père, lequel est décédé en 2002. Treize années se sont écoulées entre les deux dates. CNP propose de verser 12 602 € au frère et à la sœur, soit 405 € de gain sur ce contrat ouvert en 2000 (le montant des primes versées s’élève en effet à 12 196 €). Ainsi en 15 ans, le bénéfice n’aura été en moyenne que de 0,2 % par an ! En outre, aucune information n’est donnée par l’assureur pour permettre aux bénéficiaires de comprendre le mode de calcul de la valorisation du contrat. M. O. adresse alors un courrier de réclamation à CNP. Réponse de la compagnie : l’indemnisation que recevront les bénéficiaires va soudainement passer à 2 500 € ! Un simple courrier aura suffi à faire changer le montant de la revalorisation du contrat. Mais, en revanche, toujours aucune trace de la méthode et du calcul ayant permis d’arriver à ce résultat…
DES MILLIERS D’EUROS D’ÉCART
Autre exemple, Mme F. B. qui réside à Béziers (34), reçoit en 2015 une proposition de CNP pour une assurance vie ouverte par sa tante dont elle est bénéficiaire. Le montant suggéré par l’assureur s’élève à 59 376 €, soit une somme inférieure à celle des primes versées… Réclamation de Mme B. et première réponse de la CNP en août 2016 : une rémunération complémentaire est accordée à la bénéficiaire du contrat. Le calcul de cette somme est basé sur le taux Eonia (rémunération des taux d’emprunt de l’État), ce qui porte, selon CNP, le montant à 4 800 €. Étonnement de Mme B. de ce calcul, qui ne correspond pas à la méthode de revalorisation des contrats préconisés par le médiateur de l’assurance dans son rapport annuel de 2014-2015. Ce dernier a en effet bien précisé : « Après que j’eus examiné le bien-fondé et la pertinence des réclamations et saisi les sociétés d’assurances concernées, la plupart ont proposé une revalorisation du capital calquée sur la revalorisation qui aurait été appliquée au contrat si celui-ci était resté en vigueur, ce qui apparaît un minimum. Aussi ai-je estimé qu’au-delà de la simple revalorisation du capital, se posait également la question de l’indemnisation du préjudice subi par les bénéficiaires du fait de l’indisponibilité des fonds. Il m’est apparu opportun de proposer une indemnisation complémentaire fondée sur l’élément objectif qu’est le taux d’intérêt légal simple appliqué à compter de la date du décès de l’assuré ». On est loin du compte !
Sans se décourager, Mme B. saisit alors le médiateur de l’assurance en 2018 qui lui confirme son droit à réparation du préjudice subi pour le retard. Forte de cette confirmation, elle adresse une seconde demande de revalorisation du capital calquée sur la revalorisation qui aurait été appliquée au contrat, ainsi qu’une indemnisation du retard. La CNP finit alors par lui accorder 3 799 € en plus des 4 800 €, soit 8 599 €. Une somme significative mais toujours loin des 35 000 € que Mme B. estime que CNP lui doit au titre de la revalorisation du contrat. Et surtout, comme c’est le cas dans les autres témoignages, on ne trouve toujours aucune indication de la méthode suivie pour le calcul des sommes dues…
Il ne fait pas de doute que ces étranges pratiques qui modulent les indemnisations selon les bénéficiaires introduisent de graves inégalités entre ces derniers et nécessitent de plus amples informations. Nous ne manquerons pas de poursuivre nos investigations sur ce sujet.
Élisa Oudin
Alimentation Réticences vis-à-vis de l’homologation d’un maïs OGM
Alimentation
Réticences vis-à-vis de l’homologation d’un maïs OGM
Carte TNT Sat Les problèmes de renouvellement perdurent
Carte TNT Sat
Les problèmes de renouvellement perdurent
Les années passent et les personnes qui reçoivent la TNT par satellite via TNT Sat continuent de rencontrer des problèmes lors du renouvellement, pourtant payant, de la carte à insérer dans le décodeur.
Parce qu’ils sont mal couverts par un relais terrestre de diffusion, des foyers doivent passer par le satellite pour recevoir les chaînes de la TNT. TNT Sat (groupe Canal Plus) propose ce service. D’un coût de 15 €, la carte à intégrer dans le décodeur doit être renouvelée tous les quatre ans pour « question de sécurité ». Sur son site Internet, l’opérateur annonce qu’elle est en principe livrée sept jours après l’envoi de la demande. Mais ces dernières semaines, TNT Sat semble peiner à tenir ce délai. « Le 16 novembre, écrit par exemple Dominique F. à Que Choisir, j’ai passé commande de la carte. Mon compte a été rapidement débité des 15 € mais aujourd’hui nous sommes le 26 décembre et je ne l’ai pas reçue. Le centre d’appels me répond à chaque fois qu’il fait remonter l’information. Mais sans résultat ». Autre témoignage, celui de Corinne L. : « Un message s’est affiché sur mon téléviseur afin de m’inviter à renouveler ma carte. Je prends contact avec TNT Sat pour savoir si je peux payer par chèque. On me dit que, dans ce cas, le délai d’acheminement est de 6 semaines. Le délai de 7 jours indiqué ne vaut que pour un paiement par carte bancaire. Cette différence de traitement est difficilement admissible ».
Quoi qu’il en soit, les ratés dans l’envoi des cartes TNT Sat ne sont pas une première. Dans le passé, cela s’est déjà produit à plusieurs reprises.
Arnaud de Blauwe
Gaz et électricité Les mauvaises pratiques d’Engie perdurent
Gaz et électricité
Les mauvaises pratiques d’Engie perdurent
Décidément, Engie est incorrigible et entame bien mal l’année 2019. Le Médiateur national de l’énergie a beau l’épingler chaque année comme mouton noir du démarchage à domicile, ses pratiques agressives perdurent.
« Des commerciaux se sont présentés chez moi en se disant envoyés par mon fournisseur d’électricité actuel, EDF, pour vérifier mon compteur Linky. À la fin de leur intervention qui n’a duré que quelques minutes, ils m’ont demandé de signer un petit formulaire pour confirmer qu’ils étaient bien passés. J’ai accepté, regrette encore Théo. En réalité et sans le savoir, j’ai signé un contrat de fourniture d’électricité chez Engie. Ils ont sonné à toutes les portes dans mon immeuble et je suis loin d’être le seul à m’être fait avoir. » Ces méthodes de vente pour le moins contestables sont effectivement une signature du groupe Engie.
Martine vient d’en faire l’expérience aussi. Un employé d’Engie s’est présenté chez elle pour lui annoncer que ses factures de gaz et d’électricité allaient lui coûter beaucoup plus cher, à moins qu’elle accepte la révision immédiate de son contrat. « Je n’ai pas craqué mais l’agent d’Engie a vraiment été très insistant. C’est insupportable de se faire ainsi démarcher à domicile sans être prévenu et sommé de changer de prestataire sans pouvoir y réfléchir. »
Ces témoignages reçus en tout début d’année augurent mal des pratiques 2019 d’Engie. Le groupe est bien parti pour se voir une nouvelle fois décerner le triste titre de mouton noir. Rappelons que les offres d’Engie ne sont pas les plus compétitives du marché comme le prouve notre comparateur énergie et qu’il est possible de résilier son contrat de gaz naturel ou d’électricité à tout moment sans aucune pénalité.
Élisabeth Chesnais
Dioxyde de titane Finalement bientôt interdit !
Dioxyde de titane
Finalement bientôt interdit !
Décidément, c’est la semaine des revirements… Après avoir publiquement annoncé qu’il ne signerait pas l’arrêté de suspension de l’utilisation du dioxyde de titane (colorant E171)dans les produits alimentaires, pourtant inscrit dans la Loi alimentation sous l’impulsion notamment de notre association, Bruno Le Maire, qui a réuni en urgence cet après-midi l’UFC-Que Choisir et les autres signataires de la Tribune l’interpellant sur le sujet a fort heureusement rétropédalé…
En effet, le Ministre, qui entendait s’abriter derrière un supposé doute scientifique autour de l’impact sanitaire de cet additif et la libre circulation des marchandises pour ne pas adopter l’arrêté attendu, a enfin entendu nos appels au respect du principe de précaution. Alors qu’il existe des alertes sérieuses sur cet additif (Inra, Circ, Anses), je n’ai pas manqué de rappeler au Ministre que le doute doit bénéficier aux consommateurs et non au lobby agroalimentaire et des fabricants d’additifs ! Le Ministre nous a bien affirmé cet après-midi qu’il signerait l’arrêté mi-avril 2019 se laissant ainsi, selon ses dires, le temps de sécuriser au plan juridique cet arrêté. Et, ce, quelles que soient les conclusions de l’Anses saisie récemment !
Si l’on doit se réjouir de cette prise de position s’agissant des produits alimentaires, le problème reste néanmoins entier pour les médicaments et les cosmétiques. Nos tests ont en effet souligné la présence de l’E171, au-delà de l’alimentaire, dans les cosmétiques et les médicaments. Il serait donc bon que les pouvoirs publics prennent le problème dans sa globalité. Mais, aujourd’hui, ne boudons pas notre satisfaction, et souhaitons que ce revirement soit bel et bien le dernier épisode du cacophonique feuilleton autour de cette interdiction !
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Soldes en ligne Comment éviter les arnaques
Soldes en ligne
Comment éviter les arnaques
Faire les soldes sur Internet comporte des avantages. Mais cette foire aux bonnes affaires apporte chaque année son lot de vendeurs malhonnêtes : méfiez-vous des arnaques en ligne.
Débutés le 9 janvier dans la plupart des départements, les soldes s’achèveront en grande majorité le 19 février. Ces six semaines de promotions incitent certains vendeurs à user de pratiques commerciales peu vertueuses, notamment sur Internet. Dans une communication récente, la plateforme Cybermalveillance, spécialisée dans la lutte contre les risques numériques, alerte les consommateurs sur la « recrudescence de cyberescroqueries » durant la période de soldes.
Premier piège dont il faut se méfier : le « faux rabais », comme nous venons encore de le constater. Le prix de référence, barré mais surtout gonflé artificiellement, donne l’illusion d’une bonne affaire grâce à un écart important entre l’ancien et le nouveau montant. Ce procédé répandu était par exemple à l’œuvre lors du dernier Black Friday. Avant d’acheter, comparez les offres de différents commerçants, afin d’avoir une idée la plus précise possible du coût de base.
Les cyberescrocs ne manqueront pas de s’inviter sur le Web, brandissant des promotions très alléchantes, qui masquent une contrefaçon, voire un faux site usurpant l’identité d’une marque célèbre.
L’une des arnaques en ligne les plus fréquentes, période de remises ou non, pourra vous faire perdre gros : le hameçonnage (ou phishing). Vous faisant miroiter une offre exceptionnelle, un escroc ne visera qu’à vous soutirer des informations personnelles afin de vous voler de l’argent.
Consultez notre dossier Arnaques afin de connaître et surtout d’éviter les pièges les plus répandus sur la Toile.
Bon à savoir. Durant les soldes, un cybermarchand est assujetti aux mêmes obligations que les enseignes physiques : dates, indications de prix de référence, publicité (article L. 310-3 du code de commerce).
Nos conseils
Lorsque vous naviguez sur Internet à la recherche de produits soldés, ne vous précipitez pas sur la première bonne affaire venue. Prenez le temps de comparer afin d’obtenir un prix réellement attractif et pas artificiellement baissé. Si vous constatez un « faux rabais » ou une pratique commerciale non conforme à la réglementation, vous pouvez le signaler à la direction départementale de la protection des populations (DDPP).
Vérifiez que le site sur lequel vous vous apprêtez à effectuer un achat avec votre carte bancaire est sécurisé (l’adresse URL commence par « https »). Cherchez également le lien vers les mentions légales, qui sont obligatoires : si elles sont introuvables, vous avez affaire à un site illicite. Privilégiez un vendeur basé en France : un recours sera plus compliqué si la société est à l’étranger.
Marie Bourdellès
Vente-privee.com Tromperie sur les prix de référence
Vente-privee.com
Tromperie sur les prix de référence
Le site leader des ventes privées sur Internet est renvoyé devant le procureur de la République de Bobigny pour avoir trafiqué ses prix d’origine de façon à enjoliver les rabais affichés. Il était temps.
Grâce à ses remises de 50, 60 voire 70 % sur de nombreux produits tout au long de l’année, le site français Vente-privee.com s’est rapidement imposé comme l’un des principaux sites marchands français. Mais le leader de la vente privée sur Internet a-t-il toujours fait preuve d’une honnêteté irréprochable envers ses clients ? Pas sûr. Les dirigeants de Vente-privee.com vont en tout cas devoir s’expliquer devant le procureur de la République de Bobigny sur certaines pratiques relevées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). La DGCCRF lui reproche notamment « d’avoir cherché à donner à ses clients l’illusion de faire une bonne affaire en mettant en place différentes stratégies frauduleuses visant à construire un prix de référence fictif ». En clair, elle accuse Vente-privee.com d’avoir artificiellement gonflé les prix d’origine de ses produits afin d’afficher des ristournes plus belles qu’elles n’étaient en réalité.
Quelle surprise ! À l’UFC-Que Choisir, cela fait longtemps que nous dénonçons le grand bazar des prix de référence. Que ce soit pendant les soldes, pendant le Black Friday ou lors d’autres périodes de promotion, les exemples ne manquent pas. Dans une étude de 2015, l’UFC-Que Choisir avait même calculé que les rabais affichés surestimaient d’au moins 14 points les baisses réellement consenties. Les sites de ventes privées ne sont pas en reste. Il y a 10 ans, la DGCCRF avait déjà dénoncé leur tendance à manipuler les prix. Et en 2013, nous avions décortiqué les pratiques mises en place par les sites de ventes privées de voyage pour enjoliver leurs promotions.
Depuis, la législation sur les prix d’origine a été assouplie. Et malgré cela, des sites ne la respectent toujours pas. Outre Vente-privee.com, la DGCCRF a annoncé avoir ouvert des procédures pour des réductions de prix trompeuses à l’encontre de 19 enseignes du e-commerce, ce qui a donné lieu au paiement de plusieurs millions d’euros d’amendes dans le cadre de transactions pénales.
Cyril Brosset
Soldes : gare aux abus sur les prix barrés !
Certains commerçants profitent d’une réglementation laxiste pour gonfler le taux des remises pendant les soldes. N’hésitez pas à le signaler.
Aucun doute n’est permis : cette année encore, les soldes d’hiver susciteront l’incompréhension, voire la colère, chez un certain nombre de consommateurs. En cause : le prix barré. Explications avec quelques témoignages reçus lors des soldes précédents.
À LIRE AUSSI >>> Mode d’emploi pour réussir ses soldes
-15 % affichés, -5 % en réalité
« J’avais repéré dans un magasin de meubles un miroir qui était affiché depuis six mois à 139 € hors promotion, nous rapportait Sonia en janvier 2018. J’attendais les soldes. À mon grand étonnement, celui-ci a été soldé à 50 % mais sur une base de… 220 €. » Quand la consommatrice interroge le vendeur du miroir, celui-ci lui explique avoir utilisé « une valeur moyenne du prix de l’article vendu sur Internet ». Difficile à vérifier !
Même constat de Mickael dans un magasin Boulanger :
Mickael pensait faire une économie de 15 % sur ce lave-vaisselle d’une valeur de 449 €, soldé à 381,65 €. Jusqu’au moment où il découvre la petite étiquette collée sur le rayon : le lave-vaisselle était en réalité vendu 399 € juste avant les soldes. La vraie remise ne dépasse donc pas les 5 %.
Une réglementation largement assouplie
Selon ces clients, les enseignes ont recours à de faux prix barrés pour gonfler leurs taux de remise. Il est vrai que la méthode paraît tout à fait contestable. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces commerçants n’enfreignent pas la réglementation en choisissant un prix barré qui n’est pas celui pratiqué la veille des soldes.
La réglementation avait déjà été largement assouplie il y a quatre ans : l’arrêté du 11 mars 2015laisse toute liberté au commerçant pour fixer le fameux « prix de référence ». Le texte spécifie seulement qu’il « doit pouvoir justifier de la réalité du prix de référence à partir duquel la réduction de prix est annoncée ».
Comme nous l’expliquions à l’époque, il suffit donc que le vendeur ait pratiqué un prix très élevé pendant quelques heures seulement pour qu’il puisse l’utiliser comme prix de référence.
Le prix barré peut n’avoir jamais été appliqué !
Mais cette disposition – déjà très laxiste – n’est désormais même plus applicable. « L’arrêté du 11 mars 2015 est en cours d’abrogation », nous indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). « Les règles qui définissaient le prix de référence, d’une part, et celles qui imposaient l’indication d’un prix de référence, d’autre part, ne peuvent plus être mises en œuvre », ajoute-t-elle.
Cette situation fait suite à l’ordonnance du 8 septembre 2015 de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui s’exprimait dans le cadre d’une action menée par Cdiscount. Le vendeur en ligne mentionne ainsi, à propos de ses prix barrés, qu’il s’agit du prix « conseillé par la marque/le fabricant » à telle ou telle date :
Dans ses conditions générales de vente, Cdiscount explique qu’il s’agit du « prix auquel le fabricant, la marque ou son représentant officiel (notamment l’importateur ou le distributeur des produits en France) nous propose/conseille de vendre le produit qu’il nous fournit ». En résumé, les prix barrés sur le site peuvent n’avoir jamais été appliqués par Cdiscount !
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Même chose chez Amazon où le prix barré est aussi le prix conseillé, mis en perspective des prix pratiqués par les concurrents :
Chez Conforama, on explique que « les prix peuvent évoluer en fonction de la politique commerciale et des conditions du marché ». Ainsi, cette chaise vendue 99,93 € fin octobre 2018 est proposée à -40 % lors des ventes privées de janvier 2019… mais sur un prix de base de 133 €, et non de 99,93 € :
Darty, quant à lui, assure que le prix barré affiché sur son site web est « le plus bas pratiqué au cours des 15 jours précédant l’opération ». Mais pour les produits vendus par d’autres vendeurs sur la « place de marché » de Darty.com, il n’y a bien souvent aucune précision sur ce que recouvre le prix barré…
Pratiques commerciales trompeuses
Bien sûr, les commerçants restent tenus de ne pas recourir à des pratiques commerciales trompeuses (articles L. 121-2 à L. 121-4 du code de la consommation). Et gonfler artificiellement les prix avant une période de soldes pour vous faire croire que vous avez bénéficié d’une réduction importante peut être considéré comme une pratique répréhensible.
Encore faut-il que l’administration puisse prouver l’infraction, ce qui se révèle assez corsé. « Il est ainsi nécessaire […] de démontrer que les éléments, indications ou présentations sont faux, erronés ou confus et ont un effet effectif ou potentiel sur l’acte d’achat du consommateur en influençant sa décision », explique le ministère en charge de la consommation dans une réponse écrite à l’Assemblée nationale publiée le 16 mai 2017.
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Pour aider la Répression des fraudes dans sa mission, n’hésitez pas à signaler à votre direction départementale chargée de la protection des populations (DDPP ou DDCSPP) toute promotion qui vous paraît abusive. Et si vous faites les soldes, ne vous fiez pas aux rabais trop importants avant d’avoir vérifié le prix du produit dans d’autres magasins ou sur d’autres sites web…
Erreur de prix en magasin : que faire ?
Erreur de prix en magasin : que faire ?
Prendre le temps de vérifier son ticket de caisse à la sortie du magasin est toujours utile. À Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), des clients d’un Géant Casino ont relevé de nombreuses différences entre les prix affichés sur les étiquettes et ceux payés en caisse. Le plus souvent en défaveur du consommateur.
Cette pratique, remise sur le devant de la scène par des « gilets jaunes », n’est pas nouvelle. Chaque année, près de 8 % des produits ne sont pas scannés au bon prix en caisse, relève dans une enquête menée en 2016 la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les clients des grandes surfaces ne sont pas toujours lésés lors des erreurs d’étiquetage. Toujours selon l’enquête de la Répression des fraudes, les erreurs de prix étaient dans 51 % des cas favorables au consommateur. Les années précédentes, la tendance était à l’inverse : les différences de prix étaient majoritairement en défaveur de l’acheteur.
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Selon la DGCCRF, les enseignes expliquent ces erreurs d’étiquetage par un manque de personnel, un changement permanent des prix ainsi que des problèmes et pannes informatiques. De quels recours dispose le consommateur s’il constate une erreur de prix ?
Demander la rectification en magasin
En cas de différence de prix au moment du passage à la caisse, il est d’usage que le consommateur règle le montant le plus faible, sauf en cas d’erreur manifeste (par exemple si un téléviseur passe à 10 € en caisse).
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Le client qui relève la différence de prix en parcourant son ticket de caisse pourra demander à la caisse centrale du magasin un remboursement de l’excédent payé. Les magasins effectuent souvent ce geste commercial afin d’éviter le mécontentement de leurs clients. Cette pratique pourrait se fonder sur l’article L. 211-1 du code de la consommation qui précise qu’en cas de doute, une clause d’un contrat proposé par un professionnel, en l’occurrence ici le prix, doit s’interpréter dans le sens le plus favorable au consommateur.
Informer la Répression des fraudes
Si les erreurs d’affichage des prix dans un magasin sont récurrentes, il est possible pour le consommateur d’alerter la DGCCRF, via la direction départementale de la protection des populations (DDPP ou DDCSPP) du département concerné. Les juristes de l’Institut national de la consommation (INC, l’éditeur de 60 Millions) proposent un modèle de courrier.
L’administration pourra alors envoyer l’un de ses agents effectuer un contrôle sur place. « Que fait la DGCCRF ? » s’est d’ailleurs interrogé un internaute en réponse au tweet visant le Géant Casino de Montceau-les-Mines. Se défendant de toute inaction, une organisation syndicale de la Répression des fraudes, Solidaires CCRF & SCL, a soulevé le manque d’effectifs pour mener à bien ces missions.
Lave-vaisselle Achat, consommation, entretien : le vrai coût d’un lave-vaisselle
Lave-vaisselle
Achat, consommation, entretien : le vrai coût d’un lave-vaisselle
Le prix d’achat d’un lave-vaisselle n’est que la partie émergée du budget pour ce type d’appareil. Entre les produits nécessaires à son utilisation, l’énergie employée ou encore la réparation, le coût d’un lave-vaisselle ne peut pas se résumer à la seule facture lors du passage en magasin. Comment connaître le vrai coût d’un lave-vaisselle, depuis son achat jusqu’à son recyclage ?
LE BUDGET ACHAT
C’est le plus évident et le plus facile à déterminer. Ce budget varie en fonction du type de lave-vaisselle souhaité (pose libre ou encastrable), de la taille (45 ou 60 cm), de la marque et des caractéristiques techniques de l’appareil. Les premiers prix de lave-vaisselle tournent autour de 200 à 300 €, le milieu de gamme se situe aux alentours de 400 à 800 € et le haut de gamme se positionne à des tarifs supérieurs à 800 €.
Derrière ces prix peuvent se cacher plusieurs prestations qui, si elles ne sont pas incluses, risquent de faire grimper la note. Vérifiez notamment si le coût comprend la livraison à domicile. Si ce n’est pas le cas, il faudra en général compter entre 20 à 40 € supplémentaires.
LE BUDGET INSTALLATION
Certains distributeurs intègrent la mise en service de l’appareil, c’est-à-dire le branchement à votre domicile. Là encore, la prestation peut être facturée et augmenter le coût de de l’équipement. Dans tous les cas, cette intervention nécessite des raccordements conformes aux normes, ce qui implique que le technicien n’effectue aucun service d’électricité ou de plomberie pour une mise en service basique. S’il s’agit d’une installation avec travaux de raccordement, comme la création d’une arrivée d’eau ou d’évacuation, un surcoût de 100 € minimum est à prévoir en fonction du type d’aménagement. Nos conseils pour installer son lave-vaisselle.
Autre élément à prendre en compte : le cas du lave-vaisselle encastrable. Dans ce cas précis, le budget d’installation doit également intégrer le coût de la façade ainsi que son installation si vous décidez de la faire poser par un professionnel. Pour la porte ainsi que son installation, un minimum de 100 € (en fonction du cuisiniste) doit être prévu dans votre budget d’acquisition.
LE BUDGET UTILISATION
Sous cette appellation, nous regroupons les produits nécessaires pour faire fonctionner un lave-vaisselle. Il s’agit essentiellement du détergent de lavage, mais aussi du produit de rinçage et du sel régénérant. Il est également possible d’utiliser des produits dits « tout en un ». Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’acheter en supplément sel et liquide de rinçage.
- Sel régénérant : le prix varie peu, qu’il s’agisse d’un produit MDD (marque de distributeur) ou de grande marque. On constate en général un tarif entre 0,70 et 0,90 €, le kilo ce qui correspond à environ 2 mois d’utilisation.
- Liquide de rinçage : pour ce type de produit, on remarque une vraie disparité de tarifs, de 2 € le litre environ jusqu’à plus de 10 €.
- Détergent simple (gel, poudre ou tablettes) : ces produits doivent être utilisés avec du sel et du liquide de rinçage en complément. On note que les produits les moins coûteux sont le gel et la poudre (à partir de 7 centimes le lavage). Le coût des tablettes oscille entre 0,10 € (pour les MDD) et 0,17 € pièce (pour les marques plus haut de gamme).
- Produit tout en un (gel ou tablettes) : il n’y a pas de grande différence de prix entre les gels et les tablettes tout en un chez les MDD (entre 0,13 et 0,18 € par lavage), mais les prix grimpent pour les marques premium (entre 0,25 € et 0,30 € par lavage).
Il est compliqué de déterminer de façon précise le coût d’une méthode plutôt qu’une autre (par exemple le tout en un par rapport au trio poudre + sel + liquide de rinçage), car les éléments de comparaison ne s’appuient pas sur les mêmes mesures. Si les tablettes tout en un sont logiquement plus onéreuses, elles ont l’avantage de ne pas nécessiter de produits supplémentaires et de garantir un dosage adapté. Pour déterminer quelle solution adopter, vous pouvez consulter notre guide d’achat sur les détergents lave-vaisselle.
LE BUDGET CONSOMMATION
L’étiquette énergie est l’indicateur de référence pour connaître les consommations annuelles d’eau et d’électricité de l’appareil que vous souhaitez acheter. Ces dernières sont calculées sur la base de 280 cycles par an. Les appareils les plus performants utilisent moins de 10 litres d’eau par lavage, ce qui revient à un coût moyen de 3 centimes par cycle (sur la base de 0,3 centime d’euro le litre). Concernant la dépense en électricité, les étiquettes énergie indiquent que les lave-vaisselle consomment entre 230 et 300 kWh par an ce qui revient, avec un coût moyen d’environ 15 centimes le kilowattheure, à 35 € minimum d’électricité par an pour le lave-vaisselle. À titre de comparaison, le coût annuel du lavage à la main peut être estimé à 44 €, sur la base d’une consommation de 35 litres par lavage (bain de lavage ou eau courante par intermittence). Opter pour le lave-vaisselle n’est donc pas beaucoup plus onéreux.
LE BUDGET ENTRETIEN
Si l’on s’en tient aux recommandations des manuels d’utilisation de lave-vaisselle, il n’est pas nécessaire de se fournir en produits d’entretien spécifiques pour ce type de machines : de l’eau, un chiffon et du vinaigre blanc font l’affaire. Il existe cependant sur le marché, provenant souvent directement des constructeurs, des produits d’entretien spécialement créés pour ces appareils. Si vous souhaitez investir dans ce type de produits, il faudra débourser environ 15 € par an.
LE BUDGET RÉPARATION ET RECYCLAGE
Aujourd’hui, plusieurs obligations légales assurent une meilleure durabilité et fin de vie pour les appareils électroménagers. Depuis 2016, la garantie légale de conformité permet à un consommateur de réclamer réparation ou remplacement d’un bien dans les 2 ans qui suivent l’achat. Cette garantie obligatoire n’est pas facturée mais les distributeurs peuvent proposer des extensions de garantie (entre 1 et 3 ans en général) pour prolonger la garantie constructeur. Cela a un coût non négligeable dans le cas de gros électroménager comme les lave-vaisselle (entre 100 et 200 € selon les distributeurs et les modèles). Nos enquêtes de fiabilité montrent que les pannes apparaissent généralement pendant les premiers mois de vie du produit (en cas de défaut de série), auquel cas elles sont couvertes par la garantie légale, ou après de nombreuses années d’utilisation (du fait de l’usage des pièces mécaniques), au-delà des 5 ans des extensions de garantie : ces dernières sont donc rarement utiles. En bref, nous déconseillons le recours aux extensions de garantie car elles sont rarement utiles.
La réglementation impose enfin aux distributeurs d’électroménager la reprise d’un ancien appareil lors de l’achat d’un appareil neuf, soit sur le lieu de vente, soit à la livraison. Ce service est financé par l’écoparticipation incluse dans le prix de vente. Pour un lave-vaisselle, l’écoparticipation est de 8 ou 10 € en fonction des pratiques des fabricants en termes de réparabilité et de recyclage.
Colorant E171 L’interdiction renvoyée aux calendes grecques
Colorant E171
L’interdiction renvoyée aux calendes grecques
Bien que la loi alimentation votée à l’automne prévoie de suspendre l’utilisation du dioxyde de titane (E171) dans les produits alimentaires, la mise en œuvre de cette mesure prendra de longs mois, si toutefois elle voit le jour.
Quel est l’intérêt de voter des lois et ne pas les appliquer ? La question est légitime au regard des tergiversations du gouvernement concernant l’interdiction du dioxyde de titane (nom de code : E171) dans les produits alimentaires. Colorant utilisé aussi bien en alimentation que dans les médicaments et les cosmétiques, cet additif est au moins en partie nanométrique. Cette taille infinitésimale pourrait lui conférer, comme à tous les nanomatériaux, des propriétés toxiques spécifiques. Une étude publiée par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) en janvier 2017 avait mis en lumière l’apparition de lésions précancéreuses et une baisse des défenses immunitaires chez le rat. En mai 2018, la secrétaire d’État Brune Poirson annonçait la suspension « avant la fin de l’année » de l’additif dans les produits alimentaires. La loi alimentation votée à l’automne prévoyait également cette suspension dans son article 53. Inquiètes des atermoiements du gouvernement depuis lors, 22 organisations dont l’UFC-Que Choisir signaient fin décembre une tribune pour exiger le retrait du E171 des produits alimentaires.
TRÈS LONGUE PROCÉDURE
Bruno Le Maire a fini par répondre sur le plateau de l’émission C à vous (France 5)… qu’il était urgent d’attendre. Il faut en effet prouver un « danger grave et immédiat » pour justifier une telle interdiction, faute de quoi la France pourrait se faire taper sur les doigts par Bruxelles au nom du principe de libre circulation des produits. Le ministre de l’Économie a annoncé avoir demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) d’accélérer ses travaux au sujet de l’additif pour rendre un avis au plus tard à l’automne. Si l’Anses conclut à un risque, le ministre saisira la Commission européenne qui devra elle-même demander un avis à l’Agence européenne de sécurité sanitaire. Bref, la procédure n’est pas près d’arriver à son terme. Ce que gouvernement et parlement savaient parfaitement avant d’introduire dans la loi un article qui tient plus de l’affichage que de la volonté sincère de protéger les consommateurs.
UN COLORANT D’UTILITÉ SEULEMENT ESTHÉTIQUE
Le problème est que l’évaluation sanitaire des nanomatériaux est extraordinairement complexe et que s’il est difficile de prouver un danger « grave et immédiat », il est tout aussi difficile de garantir leur sécurité d’utilisation. L’Anses souligne régulièrement que des doutes importants subsistent à ce sujet. Elle l’a encore fait après la parution de l’étude de l’Inra, insistant sur « la nécessité de conduire […] les études nécessaires à la parfaite caractérisation des effets sanitaires potentiels liés à l’ingestion de l’additif alimentaire E171 ». L’agence a aussi invité à plusieurs reprises les pouvoirs publics à peser l’utilité de chaque nanomatériau. En l’occurrence le dioxyde de titane est un colorant, à visée purement esthétique, dont on peut parfaitement se passer. C’est d’ailleurs ce qu’ont commencé à faire nombre d’industriels (en particulier des confiseurs) et de distributeurs pour les produits à leur marque, devançant ainsi la surprenante déclaration de Bruno Le Maire selon lequel « dans le doute, c’est aux industriels de s’abstenir ».
DANS DES MÉDICAMENTS AUSSI
On peut donc espérer qu’à terme, le problème de la présence de nanoparticules dans les aliments sera derrière nous. La situation est malheureusement bien différente pour les médicaments : l’industrie pharmaceutique n’a jamais réagi aux différentes enquêtes et tests que nous avons publiés, espérant sans doute échapper à la reformulation des 4 000 médicaments concernés. Comme le montrent leurs interpellations régulières via notre courrier des lecteurs, les malades chroniques contraints de consommer quotidiennement des médicaments contenant du dioxyde de titane préféreraient pourtant des gélules et comprimés moins blancs mais plus sûrs.
Fabienne Maleysson
Ce que l’UFC-Que Choisir peut faire pour vous
Ce que l’UFC-Que Choisir peut faire pour vous
Nous pouvons vous aider
Lorsque vous vous adressez à une association de consommateurs agréée pour traiter un dossier de litige, elle est tenue, pour des raisons de droit, de demander l’adhésion du consommateur qui se plaint, et donc une cotisation, au demeurant modique par rapport à un service de conseil payant.
Si vous avez un litige de consommation, vous pouvez :
Un simple renseignement ou une première information générale pourra bien entendu vous être fourni sans que vous n’adhériez mais si vous voulez que nous vous accompagnions dans la résolution de votre litige, il faudra vous acquitter d’une cotisation annuelle auprès de l’association locale UFC Que choisir de votre choix.
Devenir adhérent de l’UFC Que Choisir, c’est rejoindre un Mouvement et bénéficier de tous les avantages liés à l’adhésion :
Un appui et une promotion de vos actions individuelles
En votre qualité d’adhérent à une association locale affiliée à la Fédération UFC-Que Choisir, vous pouvez, nous demander de présenter pour votre compte une réclamation en nous donnant mandat à cette fin, auprès d’un professionnel (à l’exception des litiges vous opposant à un service public administratif comme l’administration fiscale, l’Éducation nationale) en vue d’obtenir une résolution amiable de votre litige de consommation.
L’association pourra alors
- effectuer auprès du professionnel en cause une première démarche pour lui demander ses explications sur le litige qui vous oppose ;
- en cas d’absence de réponse, ou de réponse insatisfaisante, adresser pour votre compte une lettre argumentée, présentant notamment l’état du droit applicable au litige et invitant le professionnel à accepter une solution amiable ;
- en cas d’échec de cette démarche, vous fournir une information sur les voies de recours offertes, qu’elles soient judiciaires (juridictions compétentes) ou extra-judiciaires (médiateurs compétents).
Une information sur vos droits
Nous mettons à votre disposition des supports d’informations (fiches pratiques, kits thématiques…) aux fins de prévenir les problématiques que vous pouvez rencontrer en qualité de consommateur ou d’appréhender celles que vous rencontrez.
Une participation à la défense des consommateurs
En votre qualité d’adhérent, vous pouvez participer aux actions de votre association locale affiliée à la Fédération UFC-Que Choisir, et notamment participer à toutes les activités déployées comme l’aide au consommateur individuel, la participation aux enquêtes, l’animation d’interventions extérieures, etc. En vous impliquant dans votre association locale, en participant à sa gouvernance et en contribuant à son projet, vous ferez pleinement partie du mouvement consumériste et intégrerez une action citoyenne d’intérêt général.
Ce que nous ne pouvons pas faire :
- Missionner un expert, un auxiliaire de justice comme un avocat ou un huissier.
- Vous assister ou vous représenter devant une juridiction ou tout organe ayant compétence pour trancher votre litige.
- Intervenir dans des matières ne relevant pas de notre objet statutaire comme le droit de la famille, le droit du travail, le droit fiscal.
Jambon de Bayonne Dupuy
Jambon de Bayonne Dupuy
Présence de salmonelles.
Produit
Jambon de Bayonne de marque Dupuy, 10 tranches, 250 g.
- Code-barres : 3 367 824 927 416
- DDM : 30/03/2019
- Lot : 9058
Où s’adresser
Ne pas consommer, remboursement en magasin d’achat. Informations auprès de la société Dupuy au 05 59 67 50 07.
Saumon Fumé Ecosse Carrefour
Saumon Fumé Ecosse Carrefour
Présence de Listeria monocytogenes.
Produit
Saumon Atlantique Fumé Ecosse de marque Carrefour, 140 g, 4 tranches.
- Code-barres : 3245412729829
- Estampille sanitaire : FR 71-158-003 CE
- Lots : 00232780 (DLC 21/12/2018), 00732980 (DLC 23/12/2018), 00632980 (DLC 23/12/2018), 00533080 (DLC 24/12/2018) et 00733080 (DLC 24/12/2018)
Où s’adresser
Ne pas consommer, remboursement en magasin Carrefour. Informations auprès de la société Marine Hervest (producteur) au 03 85 21 04 18.
Pension de réversion Il y a du mieux
Pension de réversion
Il y a du mieux
Avec la fusion Agirc-Arcco en ce début d’année, l’âge à partir duquel il va être possible de percevoir une pension de réversion vient d’être modifié. Et pour une fois, c’est une bonne nouvelle.
L’octroi d’une pension de réversion est un sujet particulièrement sensible dans le contexte actuel de mise en avant des inégalités. Lorsqu’une femme bénéficie d’une réversion, ce qui est le cas de près de 9 bénéficiaires sur 10, l’écart moyen entre sa retraite globale, éventuelle majoration de pension pour trois enfants comprise, et celle d’un homme passe ainsi de 39 % à 25 %, ce qui est loin d’être négligeable (1). C’est également un sujet sensible à l’aune de l’instauration, d’ici à la fin de l’année, du futur régime universel des retraites, réforme menée actuellement par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites… Aussi, lorsqu’il y a assouplissement des conditions d’attribution, pas question de ne pas le souligner.
DÉSORMAIS POSSIBLE DÈS 55 ANS
En effet, depuis le 1er janvier 2019, le ou la conjoint(e), tout comme l’ex-conjoint(e) d’un(e) salarié(e) ou d’un(e) retraité(e) du secteur privé ou du secteur agricole décédé(e), peut désormais prétendre au bénéfice d’une réversion dès 55 ans, et non plus à deux âges différents comme cela était le cas jusqu’à présent : 55 ans pour la réversion Arcco (régime de retraite complémentaire auquel sont obligatoirement affiliés tous les salariés), mais 60 ans pour la réversion Agirc (régime de retraite complémentaire auquel sont uniquement affiliés les salariés cadres ou assimilés), sachant que cette dernière est de loin la plus importante en termes de montants. Cet assouplissement, bienvenu, s’exerce depuis le début de l’année à la faveur de la fusion de l’Agirc avec l’Arrco décidée fin 2015 par les partenaires sociaux, et de la création d’un régime de retraite complémentaire désormais unique. Il ne vaut toutefois que pour les seuls décès intervenus ou à intervenir à compter du 1er janvier 2019. Pour ceux ayant eu lieu avant cette date, les conditions en vigueur jusqu’à présent continuent de prévaloir.
TOUJOURS SANS CONDITIONS DE RESSOURCES
Pour mémoire, seules les personnes mariées ou l’ayant été peuvent bénéficier d’une réversion Agirc-Arcco et d’une façon plus globale, d’une réversion auprès de tous les autres régimes obligatoires, complémentaires ou de base. Comme auparavant, la pension de réversion du régime Agirc-Arcco est attribuée à la seule condition de ne pas être remarié(e). Elle reste égale à 60 % de la pension complémentaire du retraité ou de celle dont aurait pu bénéficier un salarié décédé. Pour les ex-conjoint(e)s non remarié(e)s, cette proportion est souvent moindre car un prorata de la durée du mariage par rapport à la durée de cotisation de la personne décédée est effectué. Pour le moment, ces droits sont encore attribués sans aucune condition de ressources, ce qui est un réel avantage (pour la réversion du régime général par exemple, certains seuils ne doivent pas être dépassés). Ils peuvent également être attribués sans condition d’âge, si l’ayant droit est en situation d’invalidité ou s’il a deux enfants à charge au moment du décès.
(1) Source : Les retraités et les retraites, panorama Drees 2018, ministère des Solidarités et de la Santé.
Roselyne Poznanski
Soldes hiver 2019 Les astuces au rabais des e-commerçants
Soldes hiver 2019
Les astuces au rabais des e-commerçants
Avec les soldes qui viennent de débuter reviennent aussi les fausses promotions. Il nous a suffi de faire un tour sur les pages d’accueil des principaux sites marchands pour en dénicher plusieurs. Exemples non exhaustifs.
Six mois après les soldes d’été et à peine plus d’un mois après la folie Black Friday, voici les soldes d’hiver et leur nouveau lot de fausses promotions. En voici 5 repérées hier matin sur les pages d’accueil de plusieurs sites. Pour chacune d’entre elles, nous avons calculé le vrai rabais (1).
CONFORAMA.FR
Ce lave-vaisselle Rosières affiché mercredi à 299 € au lieu de 499 € est un bel exemple de fausse promotion. En effet, seulement deux jours plus tôt, celui-ci était vendu 399 €. Il avait même été affiché 329,99 € mi-décembre. Conforama a fait passer son prix à 499 €… la veille des soldes, avant de le baisser de 200 € le 9 janvier au matin. Une astuce qui lui a permis d’afficher une remise de 41 % au lieu de 9 %. Qui plus est, ce lave-vaisselle était vendu 299,99 € depuis le 22 décembre chez Cdiscount.
FNAC.COM
Pour pouvoir afficher 800 € de rabais sur son téléviseur LG Oled 4K 55 pouces, Fnac.com a utilisé la même technique que Conforama, mais en s’y prenant beaucoup plus tôt. Le site a en effet fait passer son prix de 1 599 € à 2 299 € (un prix particulièrement élevé au vu de la concurrence !) le 12 décembre dernier et n’y a pas touché avant le premier jour des soldes, où il est retombé à 1 499 €. Ce tour de passe-passe a certainement empêché Fnac.com de vendre ce téléviseur pendant les fêtes de fin d’année, mais il lui a permis d’afficher pour les soldes un rabais de 35 %, bien plus vendeur que les 6 % qu’il aurait dû mettre en avant s’il n’avait pas procédé à cette hausse de tarif opportune.
AUCHAN.FR
Ce n’est pas parce qu’un article affiche un gros rabais qu’il s’agit forcément d’une super affaire. La preuve avec cette cafetière Bosch vendue sur Auchan.fr 39,90 € au lieu de 69,90 € (-43 %) à l’occasion des soldes. Tout d’abord, le prix de 69,90 € n’a été appliqué par Auchan que depuis le 26 décembre. Avant, il était de 49,99 € (soit 20 % de réduction). Mais surtout, le jour de l’ouverture des soldes, cette cafetière était vendue moins cher sur plusieurs autres sites, dont Cdiscount, Rueducommerce et Electrodépôt.
CDISCOUNT.COM
Pour se débarrasser de ses invendus, mais aussi pour écouler d’autres produits, Cdiscount a une astuce : il n’hésite pas, sous une grande bannière « Soldes », à mélanger des produits soldés avec des produits non soldés (seule une mention minuscule permet de faire la différence). Soldes ou pas, les vraies promotions sont rares, à l’image de cette enceinte Marshall (non soldée) affichée 119,99 € au lieu de 249,99 €. Intéressant a priori, si ce n’est que Cdiscount ne l’a jamais vendue plus de 158 € dans le mois précédant les soldes. L’enceinte a même été affichée au prix de 119,99 € pendant 8 jours durant cette même période. Soit une vraie réduction de 0 % plutôt que de 52 %.
UBALDI.COM
Elle affiche la couleur des soldes, les rabais des soldes, les mêmes dates que les soldes et pourtant, sur la page d’accueil du site Ubaldi.com, jamais le mot « Soldes » n’apparaît. Ici, on préfère parler de « Jours fous ». Quoi qu’il en soit, là non plus, les vraies affaires ne sont pas au rendez-vous, à l’image de cet aspirateur traîneau de marque Koenig affiché 74 € avec un rabais de 62 %. En réalité, Ubaldi le vendait déjà à 74 € depuis plus d’un mois. Le rabais réel est donc de 0 % ! Qui plus est, à 74 €, il est même l’un des plus chers du marché.
(1) Le vrai rabais a été calculé à partir du prix le plus bas appliqué par le site dans le mois précédant l’ouverture des soldes.
Facture d’électricité Attention à l’arnaque du remboursement de la CSPE
Facture d’électricité
Attention à l’arnaque du remboursement de la CSPE
On vous téléphone pour vous assurer que vous pouvez obtenir le remboursement de la CSPE (contribution au service public de l’électricité), une taxe qui pèse de plus en plus lourd sur les factures d’électricité. Raccrochez… votre interlocuteur veut juste vous soutirer de l’argent !
Quelques consommateurs nous ont interpellés sur la base d’un scénario à chaque fois identique. « On m’a téléphoné pour me proposer de faire enlever la taxe CSPE de ma facture d’électricité et me la faire rembourser. La personne veut un rendez-vous à mon domicile. Qu’en pensez-vous ? » À Que Choisir c’est clair et net, nous en pensons le plus grand mal. C’est tout simplement une arnaque.
Ces officines surfent sur une décision du Conseil d’État en date du 3 décembre 2018. Elle est venue préciser un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 25 juillet dernier. Mais elles l’aménagent à leur sauce. Elles cherchent juste à se faire rémunérer en promettant le remboursement de la CSPE, cette taxe prélevée sur toutes les factures d’électricité, qu’on soit client d’EDF ou de n’importe quel autre fournisseur d’électricité.
La démarche a d’autant plus de quoi séduire que cette taxe plombe lourdement les factures. D’un montant de 3 € par MWh à sa création en 2003, elle est à 22,5 € par MWh depuis 2016, un montant auquel il faut ajouter une TVA de 20 %, soit en réalité 27 € facturés tous les 1 000 kWh consommés. Un ménage qui consomme 5 000 kWh par an paie ainsi 135 € de CSPE. L’enjeu n’est pas négligeable.
Pourtant son remboursement est impossible. Seule une petite fraction de la taxe est en réalité sujette à remboursement (7,4 % au titre de l’année 2009 par exemple) et sur une période qui s’étale de 2009 à 2015. Mais pour un remboursement éventuel de cette part de CSPE, il faut avoir réclamé en temps et en heure, c’est-à-dire au cours de l’année qui suit le paiement contesté. Du fait de ce délai très bref, aucune demande de remboursement entreprise en 2018 ou en 2019 ne peut aboutir. Il aurait fallu faire la demande courant 2010 ou 2011 en fonction de la date de paiement pour la fraction 2009, courant 2016 ou 2017 pour celle de 2015. Tous ceux qui vous font miroiter un possible remboursement sont des escrocs.
Élisabeth Chesnais
Diagnostic de performance énergétique Un projet de fiabilisation bienvenu
Diagnostic de performance énergétique
Un projet de fiabilisation bienvenu
Les diagnostics de performance énergétique (DPE) faussent le marché immobilier, a encore dénoncé Que Choisir lors de sa dernière enquête sur le sujet. Un projet de fiabilisation est en cours, il n’a pas droit à l’erreur.
Les diagnostics de performance énergétique (DPE) c’est la loterie, ils faussent le marché immobilier, la dernière enquête de Que Choisir sur le sujet l’a encore démontré. C’est d’autant plus grave qu’ils déterminent la valeur verte des logements. Ils apportent une surcote à ceux qui sont bien classés et une sérieuse décote aux mal notés. Les notaires font les comptes chaque année et la tendance se confirme. Selon les régions, une maison classée en F ou en G se vend de 9 à 17 % moins cher que si elle est en D, tandis qu’une maison classée en A ou en B vaut de 6 à 14 % plus cher que si elle est en D.
De plus l’importance des DPE va encore s’accroître. La loi Elan adoptée l’automne dernier stipule que le DPE deviendra opposable à compter du 1er janvier 2021, et plus seulement vaguement informatif. C’est une mesure que l’UFC-Que Choisir réclamait depuis des années. Tout acquéreur ou vendeur qui s’estime floué pourra alors se retourner contre le professionnel.
Mais pour cela, le DPE doit devenir fiable, et ce n’est pas une mince affaire. « Nous avons vendu un pavillon des années 50 après avoir réalisé de gros travaux d’isolation qui l’avaient rendu très confortable hiver comme été. Pourtant, le diagnostiqueur nous l’a classé en E, c’est incompréhensible, témoigne Christine. Face à notre colère, il l’a placé dans le bâti d’avant 1949 ce qui lui a permis de consulter nos factures de gaz. Du coup il nous a ressorti le DPE en B. C’est une méga-fumisterie », s’insurge-t-elle. Marie-Thérèse est tout aussi remontée. En 2007, sa maison sans isolation fut classée en E. Après avoir fait poser 20 cm de laine de roche sous la toiture et changé tous les ouvrants pour du double vitrage performant, elle a fait refaire un DPE récemment. Stupeur, le diagnostiqueur a rétrogradé sa maison en F ! Heureusement la fiabilisation des DPE est en cours, mais sans refonte profonde de la formation des professionnels, il est peu probable que la mise à jour de la méthode de calcul, des logiciels et des données puisse faire des miracles. Que Choisir ne manquera pas de vérifier la fiabilité des nouveaux DPE en temps voulu.
Élisabeth Chesnais
Soldes Questions-réponses
Soldes
Questions-réponses
- 1. Peut-on pratiquer des soldes à n’importe quel moment dans l’année ?
- 2. Quelles différences entre soldes et opérations promotionnelles ?
- 3. Les cybermarchands sont-ils soumis aux mêmes règles ?
- 4. Quels produits peuvent être soldés ?
- 5. Comment connaître la réduction apportée ?
- 6. Quels sont les pièges à éviter ?
- 7. Comment éviter les fausses bonnes affaires ?
- 8. La mention « article ni repris, ni échangé » est-elle valable en période de soldes ?
- 9. Un produit soldé bénéficie-t-il des mêmes garanties ?
- 10. Que faire en cas de litige ?
PEUT-ON PRATIQUER DES SOLDES À N’IMPORTE QUEL MOMENT DANS L’ANNÉE ?
Les soldes durent 6 semaines et débutent chaque année :
- Pour les soldes d’hiver, le deuxième mercredi du mois de janvier à 8 heures du matin ; cette date est avancée au premier mercredi du mois de janvier lorsque le deuxième mercredi intervient après le 12 du mois ;
- pour les soldes d’été, le dernier mercredi du mois de juin à 8 heures du matin ; cette date est avancée à l’avant-dernier mercredi du mois de juin lorsque le dernier mercredi intervient après le 28 du mois.
Depuis mai 2015, les commerçants ne peuvent plus pratiquer de soldes complémentaires quand ils le souhaitent, appelés soldes flottants.
QUELLES DIFFÉRENCES ENTRE SOLDES ET OPÉRATIONS PROMOTIONNELLES ?
Tout au long de l’année, vous pouvez constater de nombreuses opérations commerciales sous diverses appellations (promotions, ventes flashs, déstockages, liquidations, ventes privées…) entraînant des réductions de prix.
Les soldes sont les seules périodes durant lesquelles le commerçant a le droit de vendre son stock à perte. Et durant cette période, il ne peut reconstituer son stock.
Attention : pour de nombreux commerçants, les soldes sont devenus une période promotionnelle comme une autre, et rares sont les ventes réellement à perte.
LES CYBERMARCHANDS SONT-ILS SOUMIS AUX MÊMES RÈGLES ?
En matière de soldes, les magasins traditionnels et les cybercommerçants sont soumis aux mêmes obligations, telles que les dates officielles ou encore les règles concernant les rabais appliqués sur les articles.
La principale différence tient au fait que les cyberconsommateurs disposent d’un délai de rétractation de 14 jours à partir du jour de réception de l’article, exception faite des contrats ayant pour objet des prestations de service d’hébergement, de transport, de restauration, de loisirs fournis à une date déterminée, ou de produits confectionnés sur mesure.
QUELS PRODUITS PEUVENT ÊTRE SOLDÉS ?
Les produits annoncés comme soldés doivent avoir été payés et proposés à la vente depuis au moins 1 mois à la date de début de la période de soldes.
Un commerçant a le droit de ne solder qu’une partie de ses produits, mais il doit l’indiquer clairement (par exemple avec un panneau « Nouvelle collection non soldée »).
Il lui est en tout cas interdit d’acheter des produits pour les vendre exclusivement pendant la période des soldes ou de réapprovisionner son stock durant cette période.
COMMENT CONNAÎTRE LA RÉDUCTION APPORTÉE ?
Le commerçant qui annonce une baisse de prix doit le faire par rapport à un prix de référence qui doit obligatoirement être affiché à côté du prix soldé.
Depuis mars 2015, le « prix de référence » n’est plus défini légalement. Le commerçant a aujourd’hui le choix de définir ce prix au cas par cas, à condition qu’il puisse justifier de la réalité des prix de référence des produits soldés en cas de contrôle par les autorités compétentes (par catalogues, factures, tickets de caisse, bons de commande…). Le prix de référence doit aujourd’hui être loyal, à défaut de quoi, le commerçant s’expose à des sanctions.
Dans le cadre de son guide des opérations promotionnelles, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) indique néanmoins que « dans un souci de transparence et de loyauté vis-à-vis des consommateurs, il est fortement conseillé aux commerçants de prendre comme prix de référence le prix le plus bas qu’ils ont pratiqué au cours d’une période raisonnable avant le début de la promotion. Il est possible d’en choisir un autre sous réserve de pouvoir en justifier la loyauté et la réalité. Si manifestement, et délibérément, l’annonceur a dans son propre intérêt choisi un autre prix de référence que le prix qu’il a pratiqué, dans le but de tromper les consommateurs sur la réalité de la promotion accordée, ce choix caractérise une pratique commerciale trompeuse. »
La réduction peut être faite par escompte à la caisse, cette modalité doit alors faire l’objet d’une publicité et l’avantage annoncé s’entend par rapport au prix de référence (- 30 % sur les étiquettes jaunes, – 50 % sur les vertes…) : le prix final avec réduction sera alors communiqué à la caisse, en fonction du prix de référence.
QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ?
Les consommateurs peuvent être victimes de deux stratagèmes des commerçants malhonnêtes pendant la période des soldes.
Le plus courant tient au prix de référence. En effet, certains commerçants n’hésitent pas à gonfler ce prix pour laisser croire à une réduction qui n’existe pas, ou qui est moins importante qu’affichée.
Autre arnaque, la vente de produits de moindre qualité spécialement confectionnés pour la période des soldes. Si elle est moins répandue, elle est aussi plus difficile à déjouer, même après repérage.
COMMENT ÉVITER LES FAUSSES BONNES AFFAIRES ?
Afin d’éviter les « faux rabais », le mieux est de procéder à un repérage avant les soldes afin de vérifier vous-même que le rabais porte bien sur le prix initial et non pas sur un prix artificiellement gonflé. Il faut regarder le prix final après réduction et ne pas se concentrer sur le rabais !
Sur Internet, pour savoir si vous faites une bonne affaire, le plus simple est de comparer les prix sur différents sites. En effet, certains afficheront des réductions spectaculaires (jusqu’à – 90 %) tout en étant au même tarif que la concurrence, voire plus cher.
Soyez attentif, notamment sur Internet, aux éventuels frais accessoires : frais de préparation du colis, frais de livraison, frais de dossier… En effet, sur Internet, un produit peut apparaître comme le plus intéressant en rapport qualité-prix alors que les frais accessoires font démesurément monter la note.
LA MENTION « ARTICLE NI REPRIS, NI ÉCHANGÉ » EST-ELLE VALABLE EN PÉRIODE DE SOLDES ?
Concernant les magasins physiques, le vendeur peut, à titre commercial, accepter de reprendre ou d’échanger l’article si vous changez d’avis (par exemple si la taille, la coupe ou la couleur ne vous plaisent pas). Il s’agit souvent d’un argument commercial affiché en magasin.
Mais sachez qu’en période de soldes, le vendeur peut tout à fait restreindre ou mettre fin à ce geste commercial, dès lors qu’il complète son affichage habituel sur la possibilité d’une reprise ou échange en y excluant les produits soldés.
UN PRODUIT SOLDÉ BÉNÉFICIE-T-IL DES MÊMES GARANTIES ?
Que l’article soit soldé ou non, les règles en matière de garanties sont les mêmes :
- Le commerçant est tenu d’échanger ou de rembourser un article en cas de vice caché (défaut de fabrication…). L’acheteur a 2 ans à compter de la découverte du vice pour agir contre le vendeur, dans les limites de 5 ans à compter de la vente.
- Le commerçant doit également répondre des défauts de conformité de l’article vendu, qui sont présumés exister antérieurement à la vente, s’ils apparaissent dans un délai de 2 ans à compter de la date de la livraison du bien (la puissance du four n’est pas celle promise, le téléviseur ne capte pas les chaînes de la TNT…).
- Sur Internet, les articles achetés en soldes bénéficient aussi du droit de rétractation de 14 jours à compter de la vente. L’acheteur pourra ainsi échanger son article ou être remboursé, sans pénalité et sans avoir à justifier sa décision.
Habituellement, les produits en vente bénéficient d’une garantie commerciale attribuée par le vendeur ; garantie que le vendeur peut tout à fait décider de ne pas attribuer pendant les périodes de soldes.
QUE FAIRE EN CAS DE LITIGE ?
En cas de litige avec un commerçant, vous pouvez vous rapprocher de votre association UFC Que Choisir des Pays de St-Omer et de Montreuil sur Mer.
Si vous constatez un « faux rabais » ou une pratique commerciale non conforme à la réglementation, vous pouvez le signaler à la direction départementale de la protection des populations (DDPP) – anciennement DGCCRF.
Le service juridique de l’UFC-Que Choisir
Mazda 6 Wagon Premières impressions
Mazda 6 Wagon
Premières impressions
La nouvelle Mazda 6 Wagon affiche un confort quasi exemplaire et domine la concurrence dans ce domaine. Mais, pour s’offrir sa finition haut de gamme et son niveau d’équipement, il faudra payer le prix fort.
Pour ceux qui veulent résister à la mode des SUV mais qui ont besoin de place, la solution peut passer par le break. Cette carrosserie représente d’ailleurs plus de la moitié des ventes dans le segment des routières. Et, depuis quelques années, les nouvelles créations gagnent en style et sont de plus en plus aguicheuses. C’est le cas de la nouvelle Mazda 6 Wagon qui arbore une ligne fluide et sportive. À l’intérieur, la voiture progresse aussi en design et en équipement.
QUALITÉ DE VIE À BORD
Les modifications intérieures sont assez visibles avec le repositionnement des aérateurs pour former une ligne horizontale très épurée, les nouveaux cadrans, l’apparition de l’affichage tête haute et, surtout, des nouveaux sièges plus larges et plus confortables. Sur notre version dotée d’une sellerie cuir, nous avons apprécié les sièges chauffants et ventilés (une première pour le constructeur). Dans un premier temps, cela permet d’avoir une assise et un dossier rapidement à température lorsqu’il fait assez froid puis, après quelques heures de conduite, la ventilation apporte un rafraîchissement bienvenu.
Le break arbore aussi un nouveau cadran plus large mais qui n’est pas tactile. C’est un peu dommage sur ce niveau de gamme. Ça l’est d’autant plus que l’ergonomie générale est plutôt bonne et la prise en main se fait rapidement. Le GPS nous a semblé un peu vieillot et son affichage manque parfois de précision. En outre, les annonces vocales ne sont faites que d’un seul côté (celui du conducteur) ce qui offre une qualité sonore perfectible. Toutefois, notre passager trouvera cette configuration plus agréable car, lui, conservera la musique dans les oreilles. Pour le reste, la finition est d’un excellent niveau et tous les éléments sont très bien assemblés. L’ambiance intérieure est très agréable et feutrée. Étrangement, le break dispose d’une longueur hors-tout inférieure à celle de la berline (6,5 cm de moins) et d’un empattement (distance entre les deux essieux) réduit de 8 cm. Cela se traduit par un espace à l’arrière un peu moins important. C’est un peu dommage. Heureusement, le coffre, l’argument principal pour un break, affiche un très bon volume de chargement avec 522 litres. Ce dernier est en outre très pratique à charger grâce à son seuil assez bas et à son plancher plat qui permet de loger facilement les valises contre la banquette arrière.
AU VOLANT
Nous avons pris le volant de la version diesel haut de gamme Skyactiv-D 4×4 de 184 ch. Un bloc bien approprié au type d’utilisation d’une routière : de longs trajets réalisés sur routes ou autoroutes. Dans ces conditions, nous avons particulièrement apprécié son silence de fonctionnement (et cela bien que notre modèle fût équipé de pneus hiver réputés plus bruyants) et son confort. Aucun souci pour passer plusieurs heures à son volant, la fatigue ne se fera pas sentir. Dommage que la boîte de vitesses automatique manque un peu de réactivité. Un petit défaut qui sera plus gênant sur des routes sinueuses où le besoin de changer les rapports est plus fréquent. Enfin, nous avons constaté une consommation un peu élevée (7,9 l/100 km de moyenne). Une valeur qui est toutefois à relativiser vu notre configuration en quatre roues motrices et boîte de vitesses automatique. Cependant, nous avons vraiment été surpris du manque d’autonomie de notre modèle : à peine 600 km prévus entre deux pleins, ce qui est juste pour une routière. Encore une fois, la faute à l’implantation des roues arrière motrices qui imposent l’installation d’un réservoir plus petit : 52,5 litres contre 62,2 litres pour la berline. Pour le reste, la voiture affiche un excellent comportement routier. Les nouvelles suspensions sont très performantes et participent à offrir un très bon confort à tous les occupants. Même sur les routes en mauvais état, les passagers ne seront pas dérangés.
En ville, la ligne de la voiture est un peu handicapante et la visibilité vers l’arrière est moyenne. Heureusement, la Mazda 6 Wagon intègre la vision à 360° réalisée par quatre caméras (à l’avant, sur les côtés et à l’arrière). Ce système permet l’affichage d’une image réelle de l’environnement de la voiture sur l’écran central. En complément, des capteurs d’aide au stationnement avant et arrière détectent les obstacles situés à proximité. Des aides très précieuses pour les manœuvres.
SÉCURITÉ
La Mazda 6 Wagon reçoit les mêmes équipements de sécurité que la berline. En plus de ceux déjà montés sur la précédente version de 2013, nous pouvons citer l’éclairage à LED adaptatif qui gère seul le passage en feux de route et de croisement et optimise le faisceau en fonction de l’environnement, le régulateur de vitesse adaptatif (MRCC) avec fonction Stop&Go, l’aide au freinage intelligent en mode urbain (Advanced SCBS), etc. Côté sécurité passive, la Mazda 6 fait la part belle à la protection des piétons avec un capot actif, un panneau d’auvent, un bouclier avant et une calandre supérieure redessinés afin de réduire la force d’impact au niveau de la tête et des jambes en cas de choc avec un piéton.
LA MAZDA 6 SW EN RÉSUMÉ
Proposé au même tarif que la berline, le break Mazda 6 est toutefois un peu plus cher que la concurrence avec des prix compris entre 32 750 € et 44 350 €. C’est, au bas mot, 1 500 € de plus que les breaks Peugeot 508 ou Renault Talisman. Mais la japonaise propose des options inexistantes sur ces modèles avec, notamment, les quatre roues motrices.
Les +
- Confort
- Silence de fonctionnement
- Agrément de conduite
- Comportement routier
Les –
- Autonomie (version 4×4)
- Réactivité de la BVA
- Visibilité moyenne vers l’arrière
Yves Martin
Offres de remboursement (ODR) Bien remplir les conditions ou contester un refus
Offres de remboursement (ODR)
Bien remplir les conditions ou contester un refus
Les conditions à remplir pour faire jouer les offres de remboursement (ODR) sont souvent retorses. Il faut se montrer minutieux et conserver des copies des pièces du dossier. Malgré toutes ces précautions, il est possible que le remboursement échoue. Nos conseils pour bien constituer votre dossier ou contester un refus.
AVANT L’ACHAT
En magasin, ne vous fiez pas au discours des vendeurs
Vérifiez que le produit est bien éligible à l’offre que l’on vous sert comme argument de vente.
Lisez attentivement les conditions de remboursement
Les conditions de l’offre mentionnent le montant du remboursement, la date limite pour renvoyer son dossier, les justificatifs nécessaires, les limitations (un seul remboursement par foyer), le délai du remboursement (il peut dépasser 10 semaines). Attention, le point de départ de ce délai est souvent la date de clôture des demandes et non la date d’acceptation de votre dossier.
APRÈS L’ACHAT
ODR numérique : faites-vous aider
Désormais, les ODR sont souvent numériques. Vous devez alors constituer votre dossier directement sur Internet. Ceci exige de numériser vos justificatifs et de les télécharger sur le site de l’opération. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’informatique, faites-vous aider par un proche.
Votre dossier
- Constituez votre dossier minutieusement, car tout écart avec les instructions servira de prétexte de rejet.
- Conservez une copie des justificatifs envoyés (photocopie, scan, photo), y compris le formulaire sur lequel figurent les coordonnées de la société qui gère l’ODR (Sogec Gestion, Facility, etc.). Même si ces preuves n’ont pas de valeur légale, elles pourront jouer en votre faveur en cas de réclamation.
- Joignez bien le code-barres découpé du produit quand il est requis. N’hésitez pas à mettre du ruban adhésif ou à le coller sur une feuille pour éviter qu’il tombe au moment de l’ouverture de l’enveloppe ou qu’il se perde en route.
- Envoyez votre dossier dans les délais, avec une preuve de dépôt. En général, le cachet de la Poste fait foi. Les frais d’envoi sont à votre charge.
Données personnelles
En participant à l’offre, vous acceptez que les informations personnelles collectées soient enregistrées et traitées par la marque et son gestionnaire aux fins de la gestion de cette opération de remboursement. Certaines marques en profitent pour collecter des données à d’autres fins (démarchage commercial). Elles doivent alors obtenir votre accord express. Vérifiez les cases que vous cochez.
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données qui vous concernent. Vous avez également le droit de vous opposer aux traitements réalisés ou d’en demander la limitation.
Rendez-vous sur la page d’information réservée à l’exercice de vos droits sur le site Internet du professionnel.
Art. 39 et 40 loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée.
EN CAS DE REFUS
Faites une croix dans votre agenda pour penser à vérifier que le gestionnaire a procédé au remboursement. Dans la négative, adressez votre réclamation au gestionnaire de l’offre et au fabricant par écrit, pas par téléphone. Leurs adresses figurent généralement sur votre bulletin de participation ou, dans le cas d’une ODR numérique, dans votre espace personnel ou dans le mail qui valide votre participation.
Pièce manquante
L’origine de la faute sera malheureusement difficile à prouver, car le gestionnaire ne reconnaît que les originaux. De même, les dossiers incomplets seront rejetés.
Cependant, si vous avez conservé des éléments (photocopie, etc.), contestez la réponse et joignez une copie de tous les éléments à votre disposition (photocopie, photo, etc.). En cas de refus persistant, saisissez le médiateur compétent. N’hésitez pas à vous faire épauler par votre association locale UFC-Que Choisir.
Alertez la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) de ces pratiques. En effet, si d’autres consommateurs se plaignent de la perte de documents pourtant envoyés, cela peut attirer son attention sur d’éventuelles manœuvres frauduleuses.
Il peut s’agir d’une faute du gestionnaire dans la détention et conservation des documents. Mais cette faute peut être difficile à prouver.
Art. L. 121-1 et s. du code de la consommation.
Art. 1379 du code civil.
Erreur de procédure
Vous avez surligné une mention au lieu de l’entourer, comme demandé ? Ce motif de refus est contestable devant les tribunaux, le procédé pourrait être considéré comme déloyal.
En effet, ce type d’instruction vise à rendre l’information repérable pour l’opérateur de saisie qui traitera le dossier. La question de la bonne foi peut donc être soulevée.
Contestez la réponse. Faute de réponse ou en cas de réponse insatisfaisante, vous pouvez saisir le médiateur compétent. Pensez à vous faire épauler par votre association locale UFC-Que Choisir.
N’hésitez pas à alerter la DDPP. En effet, en cas de pratique commerciale déloyale, la DDPP pourra mener son enquête.
Art. L. 121-1 et s. du code de la consommation.
Art. L. 211-1 du code de la consommation.
Art. 1103 du code civil.
Art. 1104 du code civil.
Vendeur non concerné
Le vendeur se dit non concerné par l’offre : si la consigne n’était pas claire sur ce point, le doute profite toujours au consommateur. Contestez le refus et mettez le professionnel en demeure de vous verser la somme. Faute de réponse ou en cas de réponse insatisfaisante, vous pouvez saisir le médiateur compétent. N’hésitez pas à vous faire épauler par votre association locale UFC-Que Choisir.
Alertez la DDPP de ces pratiques. Il peut s’agir d’une pratique commerciale trompeuse.
Art. L. 211-1 du code de la consommation.
Art. 1103 du code civil.
Art. L. 121-1 et s. du code de la consommation.
Le remboursement tarde
Si le délai de remboursement est dépassé et que vous êtes toujours sans nouvelles, adressez une mise en demeure au gestionnaire de l’offre.
Faute de réponse ou en cas de réponse insatisfaisante, vous pouvez saisir le médiateur compétent. N’hésitez pas à vous faire épauler par votre association locale UFC-Que Choisir et à signaler cette situation à la DDPP.
Art. 1103 du code civil.
Art. 1344 et s. du code civil.
Art. L. 121-1 et s. du code de la consommation.
Camille Gruhier
Le service d’information juridique de l’UFC-Que Choisir
Bonne année 2020 !
Votre association locale de l’UFC-Que Choisir vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2020 !
Garantie de conformité Des limites dans son application
Garantie de conformité
Des limites dans son application
En cas de disparition du vendeur avec lequel il a contracté, le consommateur ne peut pas bénéficier de la garantie légale de conformité.
UNE GARANTIE PROTECTRICE
La garantie légale de conformité (1) permet d’obtenir gratuitement la réparation ou le remplacement d’un produit si un défaut apparaît dans les deux années suivant l’achat (six mois s’il est d’occasion). Cette garantie légale de conformité s’applique exclusivement contre le vendeur. Contrairement à la garantie légale des vices cachés, qui permet d’agir contre le vendeur, les vendeurs successifs ou le fabricant, la garantie légale de conformité ne laisse pas le choix au consommateur. Cela a un avantage : le vendeur ne peut pas se défausser sur le fabricant. Mais aussi un inconvénient : si le vendeur a fermé boutique, il devient impossible pour le client de faire jouer cette protection.
LA COUR DE CASSATION RAPPELLE LES RÈGLES
Dans un arrêt publié le 19 septembre 2018, la Cour de cassation a eu à se prononcer sur le cas d’un couple qui avait fait l’acquisition d’un véhicule auprès d’un distributeur de la marque Hyundai. Ayant constaté des défauts après son achat, le ménage a demandé à Hyundai Motor France (l’importateur de la marque coréenne) de lui rembourser les frais de réparation de la voiture. La société a été condamnée en ce sens, en première instance, au tribunal de Colombes (92). Mais ce jugement a ensuite été infirmé par la Cour de cassation. Dans sa décision, la juridiction suprême rappelle que, selon l’article L. 217-4 du code de la consommation, le client tient ses droits seulement contre le vendeur avec lequel il a directement contracté et en aucun cas contre le fabricant ou l’importateur.
LES HÉSITATIONS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
Cette impossibilité d’une action directe du consommateur contre le distributeur, le fabricant ou les vendeurs antérieurs au titre de la garantie légale de conformité est connue. La Commission européenne avait un temps envisagé d’accorder cette possibilité, mais cela ne fut pas repris dans la directive ayant abouti à sa mise en place. Ce manque peut poser problème au consommateur dans le cas où le vendeur disparaîtrait dans les deux ans suivant l’achat du produit, puisque la garantie de conformité ne peut donc pas être mise en œuvre. Si cela arrive, il est conseillé de privilégier, si possible, la garantie des vices cachés.
(1) L’une des deux garanties dont dispose le consommateur lors de l’achat d’un produit neuf ou d’occasion (voire trois en tenant compte de la garantie commerciale).
Arnaque en ligne L’achat de notices d’utilisation transformé en abonnement
Arnaque en ligne
L’achat de notices d’utilisation transformé en abonnement
Vous recherchez le mode d’emploi de l’un de vos appareils sur Internet. Un site vous propose de l’acquérir pour une somme dérisoire. À la suite de cet achat, non seulement vous ne recevez pas la notice, mais en plus vous vous retrouvez abonné à votre insu aux services du site, pour un montant bien plus important. Décryptage et conseils.
Grâce au Web, plus besoin aujourd’hui de conserver des piles de modes d’emploi dans un placard. La plupart sont disponibles en ligne. Sauf que certains sites en profitent pour vous abonner à leurs services. Ainsi, des consommateurs se sont retrouvés à payer un abonnement tacitement reconductible alors qu’ils voulaient simplement obtenir la notice d’utilisation de l’un de leurs appareils.
« J’ai fait appel aux services du site Recherche-notices.fr pour une recherche de notice. J’ai aussitôt été débité de 0,25 € pour m’informer que la notice n’était pas disponible. Quinze jours plus tard, j’ai constaté que j’avais à nouveau été débité par ce site d’un montant de 49,90 €. » Le récit de cette personne est similaire aux autres témoignages reçus par les associations locales de l’UFC-Que Choisir, mais aussi à ceux relatés dans des forums sur Internet. Seuls les plus « chanceux » obtiennent le mode d’emploi espéré. Voici comment cela fonctionne : un internaute effectue une requête en ligne pour trouver le mode d’emploi d’un appareil domestique et paie une somme dérisoire pour l’obtenir. Quelques jours voire quelques semaines plus tard, il réalise que le site en question lui a débité une somme de plusieurs dizaines d’euros. La raison ? Un abonnement tacitement reconductible souscrit au moment de l’achat, sans que le consommateur s’en rende compte. Et la plupart du temps, cette victime n’a jamais reçu la notice attendue.
QUELS SONT VOS DROITS DANS UNE TELLE SITUATION ?
Le droit de rétractation
Tout achat sur Internet donne lieu à un droit de rétractation de 14 jours à partir de la date d’achat (article L.221-18 du code de la consommation). Toutefois, certains sites vous demanderont d’y renoncer lors du paiement. C’est tout à fait légal : ce droit de rétractation ne peut en effet être exercé pour les contrats de fournitures ou services exécutés avant la fin du délai de 14 jours, et pour la fourniture d’un contenu numérique non fourni sur un support matériel (article L.221-28 du code de la consommation). Une notice reçue en format PDF, par exemple, entre dans le cadre de ces exceptions. Méfiance, donc : vous ne pourrez pas forcément compter sur cette option.
La résiliation
Une fois le délai de rétractation passé, ou si vous êtes dans l’impossibilité de le faire jouer, vous pouvez résilier l’abonnement contracté à votre insu. Le site Recherche-notices.fr, souvent cité dans les témoignages de consommateurs, propose cette possibilité en ligne. Une fois la démarche effectuée, les prélèvements cesseront. Sinon, la tacite reconduction aboutira à un paiement chaque mois.
La contestation de l’abonnement
Dans le cas où les prélèvements ne cessent pas après résiliation ou si vous estimez être victime d’une arnaque, vous pouvez contester l’abonnement et demander le remboursement des prélèvements injustifiés. Si vous avez reçu la notice attendue, plusieurs arguments joueront tout de même en votre faveur. D’une part, un vendeur doit fournir au consommateur un certain nombre d’informations précontractuelles : caractéristiques du bien, prix, durée du contrat, etc. (article L.221-5 du code de la consommation). Un manque de clarté dans les conditions générales de vente ou l’absence de demande de reconnaissance explicite de l’obligation de paiement, par exemple, vous permettront d’invoquer des informations précontractuelles non valables auprès du professionnel, à qui il incombe de prouver qu’il a respecté ses obligations. Vous pourrez ainsi obtenir la nullité du contrat. D’autre part, si le site vous a induit en erreur quant au calcul du prix ou au bien réellement payé, vous pouvez invoquer une pratique commerciale trompeuse (article L.121-2 du code de la consommation) pour obtenir le remboursement des sommes prélevées.
Si vous n’avez jamais reçu la moindre notice après avoir payé, ce qui arrive le plus souvent, cette pratique peut être assimilée à une escroquerie dont le seul but est de vous inciter à accepter le paiement d’un abonnement (article 313-1 du code pénal).
QUI CONTACTER ?
La banque
Dès que vous réalisez que vous avez souscrit un abonnement à votre insu, n’attendez pas : contactez votre banque et l’assurance liée à votre carte bancaire. Contestez les futurs prélèvements effectués. Expliquez à votre banquier qu’il s’agit d’un paiement non autorisé en raison d’un abonnement imposé (article L.133-18 du code monétaire et financier). Et révoquez votre autorisation pour les futurs prélèvements.
La DGCCRF
Alertez également la direction départementale de la Protection des populations (DDPP). Cet organisme, service territorial de la DGCCRF, est habilité à rechercher et constater des infractions telles qu’une pratique commerciale trompeuse ou un manquement aux informations précontractuelles. Le professionnel pourra se voir condamné à une amende administrative et s’exposer à des poursuites pénales.
L’UFC-Que Choisir
L’association locale de l’UFC-Que Choisir que vous pourrez contacter directement ou depuis le site de Que Choisir pourra vous aider à traiter votre litige et adopter la démarche la plus adaptée à votre cas.
ACHATS EN LIGNE : NOS CONSEILS
Le meilleur moyen d’obtenir un mode d’emploi en ligne est de se rendre sur le site Internet du fabricant ou du vendeur. Les notices d’utilisation y sont disponibles gratuitement.
De façon générale, avant tout achat sur Internet, mieux vaut vérifier un certain nombre d’informations. Tout d’abord, assurez-vous que le site auquel vous confiez vos données bancaires est sécurisé (l’adresse URL commence par « https »). Cherchez également le lien vers les mentions légales qui sont obligatoires : si elles sont introuvables, vous avez affaire à un site illicite. Privilégiez un site basé en France : un recours sera plus compliqué si la société est à l’étranger.
Lisez attentivement les conditions générales de vente afin de savoir exactement ce que vous achetez (achat, abonnement, service, durée d’engagement…). Si elles sont très courtes, floues ou rédigées en mauvais français, méfiez-vous : le site n’est pas sérieux. Enfin, vous devez avoir accès au récapitulatif de votre commande, et la page de paiement doit mentionner le montant débité. Si ces deux conditions ne sont pas remplies, fuyez !
Marie Bourdellès
Sophie Herbreteau
Chargeur de piles ICEO
Chargeur de piles ICEO
Risques de choc électrique et de départ de feu.
Produit
Chargeur de piles intelligent de marque ICEO
- Modèle BNJ/RC998
- Lot : 314004 0297997 0807214
- Code-barres 3760108227071
Où s’adresser
Remboursement en magasin d’achat.
Médicaments antireflux Prescrits un peu trop systématiquement
Médicaments antireflux
Prescrits un peu trop systématiquement
Les médecins français auraient-ils la main trop lourde sur les médicaments antireflux ? Ils ont, en tout cas, tendance à beaucoup les prescrire pour limiter les effets gastriques des anti-inflammatoires. Y compris lorsque cela n’est pas nécessaire.
Oméprazole (Mopral), pantoprazole (Eupantol), lansoprazole (Ogast), ésoméprazole (Inexium), rabéprazole (Pariet)… À ce jour, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont le meilleur traitement contre le reflux gastro-œsophagien (RGO). Près de 16 millions de personnes ont reçu ces médicaments antireflux en 2015, soit un quart de la population française. Un chiffre en large progression depuis 2010, et ce malgré des conditions de prescription strictes. C’est ce qu’a constaté l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans une récente étude. Et pour cause : ces recommandations ne sont pas toujours respectées par les médecins prescripteurs.
Dans les faits, l’utilisation de ces molécules devrait être limitée à quelques situations : le traitement du RGO et de l’ulcère, bien sûr, mais aussi des lésions gastriques provoquées par certains médicaments (anti-inflammatoires non-stéroïdiens, corticoïdes, etc.). Uniquement chez les personnes à risque, elles peuvent aussi être utilisées en prévention de ces mêmes lésions. C’est sur ce dernier point que des abus ont été observés.
Dans un traitement sur deux, les IPP sont prescrits contre les lésions gastriques dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (les AINS comme le kétoprofène, le diclofénac, l’ibuprofène, etc.). « Compte tenu de la fréquence observée d’initiation concomitante de l’IPP et de l’AINS (supérieure à 90 %), il s’agissait probablement dans la grande majorité des cas d’un traitement à visée préventive plutôt que curative », commente l’ANSM dans son rapport.
DES DOUTES À LONG TERME
Cette prudence est excessive car, dans la plupart des cas (80 %), le patient ne présente aucun facteur de risque. Pour que la prescription soit justifiée, il faudrait que la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens soit destinée à :
- une personne de plus de 65 ans (plus à risque de lésions gastroduodénales) ;
- une personne ayant des antécédents d’ulcère gastroduodénal ;
- une personne recevant un antiagrégant plaquettaire, un anticoagulant ou un corticoïde (dont l’association avec l’AINS augmente le risque de lésion).
Cet usage est donc trop frivole, surtout quand on sait que l’arrêt des IPP s’accompagne d’un effet rebond temporaire : pendant un temps, le reflux s’aggrave avant de revenir à son niveau de base.
Autre dérive qui inquiète l’Agence de sécurité du médicament : les usages au long cours. La durée moyenne de traitement par IPP est de 41 jours mais elle tend à se rallonger avec l’âge. Selon les indications, la durée du traitement peut aller jusqu’à 133 jours en moyenne. De fait, aucune limite n’est posée. Mais depuis quelques années, des doutes émergent sur la sécurité à long terme de ces médicaments antireflux. Leur utilisation prolongée serait associée à des infections digestives, voire des maladies rénales.
Des interactions médicamenteuses ont également été répertoriées, diminuant l’absorption de certains traitements (lévothyroxine, kétoconazole, atazanavir, enoxacine, etc.) et augmentant celle d’autres (nifedipine, digoxine, alendronate).
ANTI-INFLAMMATOIRES : COMMENT PROTÉGER SON ESTOMAC
De nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent provoquer des troubles digestifs, allant des brûlures d’estomac à l’ulcère en passant par l’hémorragie. Heureusement, ils ne se produisent pas automatiquement. C’est pourquoi le recours systématique aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) n’est pas recommandé. Pour protéger son estomac et ses intestins, il convient d’abord d’identifier les principaux facteurs de risque : l’âge (après 65 ans, la probabilité est plus élevée), la sensibilité individuelle et la prise de médicament. Associées aux AINS, certaines molécules favorisent les hémorragies ou les ulcérations (aspirine, antiagrégants, corticoïdes, etc.). Si cela s’avère nécessaire, la prise d’IPP pourra être évoquée avec le médecin. Sinon, prendre l’AINS en cours de repas est vivement recommandé.
COMMENT ARRÊTER UN MÉDICAMENT ANTIREFLUX
En prenant quelques précautions, il est possible d’arrêter un IPP que l’on prend depuis plusieurs mois ou plusieurs années. Nos conseils.
Audrey Vaugrente
Moulin à eau Manibul Oxybul
Moulin à eau Manibul Oxybul
La fleur est manquante, les billes contenues dans la partie centrale peuvent alors, après manipulation répétée par l’enfant, sortir du jouet et engendrer un danger d’étouffement.
Produit
Moulin à eau Manibul de marque Oxybul Eveil et jeux.
- Référence : 333081
- Code-barres : 3700372018296
- Numéro de lot : 2218
Où s’adresser
Remboursement en magasin Oxybul Eveil et jeux.
Cadeaux de Noël Échange sous conditions
Cadeaux de Noël
Échange sous conditions
Le livre qu’on vous a offert ne vous plaît pas ? Le pull angora apporté par le Père Noël est trop grand ? Les commerçants proposent souvent d’échanger voire de rembourser les cadeaux. Quant aux achats sur Internet, la législation est très claire et favorable aux consommateurs en cas de rétractation. Mais certaines conditions sont à respecter.
ACHAT EN MAGASIN
Mieux vaut éviter de se tromper de cadeau car, une fois l’article acheté, rien n’oblige un commerçant à le reprendre. Néanmoins, nombreux sont ceux qui proposent cette solution à titre commercial. Dans ce cas, il est possible d’échanger voire de se faire rembourser un article qui ne plaît pas ou qui a été reçu en double, à condition de l’accompagner du ticket de caisse ou de la facture.
ACHAT À DISTANCE
En cas d’achat à distance (par Internet, par téléphone ou par correspondance), la législation diffère. L’acheteur dispose de 14 jours à partir de la réception de l’article ou de la conclusion du contrat de service pour se rétracter, soit en utilisant le formulaire type qu’a dû lui transmettre le professionnel, soit par tout autre moyen lui permettant de prouver qu’il a bien cherché à se rétracter (par courrier recommandé, de préférence). Il dispose ensuite de 14 jours supplémentaires pour retourner à ses frais le produit dans son emballage d’origine. Les vêtements et les appareils peuvent avoir été essayés, mais les CD, DVD, jeux vidéo et logiciels doivent être retournés scellés dans leur emballage d’origine. Les voyages, la nourriture ou encore les objets ayant fait l’objet d’une personnalisation ne peuvent pas non plus être rendus.
Le commerçant a 14 jours à partir du moment où il a été informé de la demande de rétractation pour procéder au remboursement des sommes versées, frais de livraison compris. Toutefois, il est en droit, lorsqu’il s’agit d’un bien, de procéder au remboursement après avoir récupéré le colis ou reçu une preuve d’expédition.
ARTICLE NON CONFORME
Le principe change lorsque l’article reçu ne correspond pas à celui qui était commandé ou présente un défaut. Il est alors possible de le rapporter dans le magasin d’achat ou de le retourner au cybermarchand (en respectant scrupuleusement les règles précisées dans les conditions générales de vente) pour qu’il soit réparé ou remplacé par un article équivalent.
Si le délai de retour est dépassé, si vous ne pouvez pas vous procurer la facture ou si, tout simplement, vous n’osez pas avouer que le cadeau ne vous plaît pas, il est toujours possible de le revendre, notamment par le biais d’Internet.
JOUET EN PANNE
Il faut rapporter l’objet dans le magasin d’achat avec le ticket de caisse pour qu’il soit réparé ou échangé contre son équivalent. Exiger l’échange du jouet défaillant est parfois difficile. Dès le lendemain de Noël, les grandes surfaces ou les grands magasins n’ont souvent plus de stock. Et ils rechignent à passer une nouvelle commande. Mieux vaut alors demander le remboursement de l’article pour essayer de le trouver ailleurs, plutôt que d’obtenir un avoir sur l’achat d’un produit différent.
RETARD DE LIVRAISON
Le cadeau commandé n’est pas arrivé ou a été livré trop tard. Utilisez notre outil interactif pour connaître vos droits afin de réagir au mieux selon votre situation personnelle.
Cyril Brosset